Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
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Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
La maison de Madame Elisabeth n'est plus ouverte au public?
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Si si, cher Monsieur de Coco .
... un bon souvenir vraiment ! Le domaine de Madame Elisabeth fut le cadre de l'une de nos visites communes. Il y a des années...
Or donc, actuellement:
L’entrée du parc est gratuite
Ouvert toute l'année, du lundi au dimanche.
Horaires d’été : 1er avril - 30 septembre
Du Lundi au Dimanche : 11h - 20h
Horaires d’hiver : 1er octobre - 31 mars
Du Lundi au Dimanche : 11h - 18h
https://www.domaine-madame-elisabeth.fr/preparer-ma-visite/
... un bon souvenir vraiment ! Le domaine de Madame Elisabeth fut le cadre de l'une de nos visites communes. Il y a des années...
Or donc, actuellement:
L’entrée du parc est gratuite
Ouvert toute l'année, du lundi au dimanche.
Horaires d’été : 1er avril - 30 septembre
Du Lundi au Dimanche : 11h - 20h
Horaires d’hiver : 1er octobre - 31 mars
Du Lundi au Dimanche : 11h - 18h
https://www.domaine-madame-elisabeth.fr/preparer-ma-visite/
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Merci Mme de Sabran mais la maison est fermée?
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Pourquoi fermée ? Il ne semble pas . Vous avez lu cela quelque part ?
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Mme de Sabran a écrit:Pourquoi fermée ? Il ne semble pas . Vous avez lu cela quelque part ?
Non, mais je pensais qu'à part le parc, on ne peut visiter les intérieurs
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
D'après les renseignements ci-dessus, le château est même visitable toute l'année ! J'espère ne pas me tromper et vous donner de fausse joie. Projetez-vous cette sortie ?
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Mme de Sabran a écrit: D'après les renseignements ci-dessus, le château est même visitable toute l'année ! J'espère ne pas me tromper et vous donner de fausse joie. Projetez-vous cette sortie ?
Non, simple question
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Prochainement en vente aux enchères...
Pair of Louis XVI gilt-bronze seven-light candelabra
circa 1789
attributed to François Rémond, almost probably supplied by Dominique Daguerre
decorated with eagle's heads, scrolls, chains and snakes resting on a triangular base, one inscribed N°1, the other N°4
Haut. 86,5 cm, larg. 30 cm
Provenance : certainly Château de Montreuil, grand salon of Madame Elisabeth, sister of Louis XVI, 1789
Catalogue Note
A drawing in the Musée des Arts Décoratifs in Paris from the collection of the bronzier François Rémond shows a pair of candelabra very similar to the one in the collection.
As for the provenance of this 18th century lot, it must have belonged to Madame Elisabeth, Louis XVI's younger sister, at her château in Montreuil. In fact, the furniture in this château, one of the monarchy's last commissions, bore no inventory mark. In 1789, the marchand mercier Dominique Daguerre received an order from the royal furniture repository, number 54 of 1 April 1789, to supply four or deux paires de girandoles forme de trépie à 7 lumières en bronze ciselé et doré au mât à 2700 soit 5400 livres for the princess's drawing room in Montreuil. This price was close to the pair delivered for the salon des nobles of Queen Marie Antoinette at the Château de Versailles in October 1786 at 2612 livres, which had six lights.
In the Montreuil inventory of 1790, this pair is described as follows : deux paires de girandoles en forme de candélabre à sept bougies chacune en bronze doré d'or moulu dessin arabesque estimated at 5400 pounds in 1788. Unusually, the girandoles are numbered 1 and 4, which proves that they were originally part of an order for at least four girandoles. We know of no other order in the 18th century for a suite of four girandoles of this model. This very large salon had nine windows opening onto a courtyard.
Other pairs of seven-branch gcandelabra belonging to the Chérémetiev and Bariatinski collections or sold at Sotheby's Monte-Carlo on 23 February 1986, lot 735 are listed; we have yet to discover the other pair, which should bear numbers two and three.
This pair of candelabra can be compared with the pair with six lights delivered by the marchand-mercier Dominique Daguerre by order N° 276 of October 28th, 1786, for the Salon des Nobles de la Reine at Versailles. Slight differences can be noted between our pair and the one from Versailles: the basins and nozzles, the feet and the arms, which are spiral on ours and fluted on the others. A pair that appears to be the counterpart of the Versailles pair is illustrated in H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergöldete Bronzen, Munich, 1986, vol. I. p. 266.
Paire de candélabres
Attribués à François Rémond (bronzier); livraison de Dominique Daguerre (menuisier - ébéniste) ; anciennement attribué à Forestier, Etienne-Jean (bronzier)
Bronze ciselé et doré, vers 1786
H. 82,5 ; L. 30 ; Pr. 31 cm. Pds. 10 kgs
Historique : Paire livrée, par ordre N° 276 du 28 octobre 1786, par le marchand-mercier Dominique Daguerre pour le Salon des Nobles de la Reine à Versailles (?) ; mentionnée dans le 4ème salon de l'Empereur aux Tuileries en 1809 ; envoyée à l'Elysée par la suite. Dépôt du Mobilier national à Versailles le 29 juin 1954.
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
This model follows in the footsteps of those designed by Pierre-Philippe Gouthière and developed by Rémond. Rémond designed for Daguerre, who, from the early 1780s onwards, supplied important lighting fixtures to various members of the court at Versailles.
* Source et infos complémentaires : Sotheby's - Paris, vente du 25 septembre 2024
Pair of Louis XVI gilt-bronze seven-light candelabra
circa 1789
attributed to François Rémond, almost probably supplied by Dominique Daguerre
decorated with eagle's heads, scrolls, chains and snakes resting on a triangular base, one inscribed N°1, the other N°4
Haut. 86,5 cm, larg. 30 cm
Provenance : certainly Château de Montreuil, grand salon of Madame Elisabeth, sister of Louis XVI, 1789
Catalogue Note
A drawing in the Musée des Arts Décoratifs in Paris from the collection of the bronzier François Rémond shows a pair of candelabra very similar to the one in the collection.
As for the provenance of this 18th century lot, it must have belonged to Madame Elisabeth, Louis XVI's younger sister, at her château in Montreuil. In fact, the furniture in this château, one of the monarchy's last commissions, bore no inventory mark. In 1789, the marchand mercier Dominique Daguerre received an order from the royal furniture repository, number 54 of 1 April 1789, to supply four or deux paires de girandoles forme de trépie à 7 lumières en bronze ciselé et doré au mât à 2700 soit 5400 livres for the princess's drawing room in Montreuil. This price was close to the pair delivered for the salon des nobles of Queen Marie Antoinette at the Château de Versailles in October 1786 at 2612 livres, which had six lights.
In the Montreuil inventory of 1790, this pair is described as follows : deux paires de girandoles en forme de candélabre à sept bougies chacune en bronze doré d'or moulu dessin arabesque estimated at 5400 pounds in 1788. Unusually, the girandoles are numbered 1 and 4, which proves that they were originally part of an order for at least four girandoles. We know of no other order in the 18th century for a suite of four girandoles of this model. This very large salon had nine windows opening onto a courtyard.
Other pairs of seven-branch gcandelabra belonging to the Chérémetiev and Bariatinski collections or sold at Sotheby's Monte-Carlo on 23 February 1986, lot 735 are listed; we have yet to discover the other pair, which should bear numbers two and three.
This pair of candelabra can be compared with the pair with six lights delivered by the marchand-mercier Dominique Daguerre by order N° 276 of October 28th, 1786, for the Salon des Nobles de la Reine at Versailles. Slight differences can be noted between our pair and the one from Versailles: the basins and nozzles, the feet and the arms, which are spiral on ours and fluted on the others. A pair that appears to be the counterpart of the Versailles pair is illustrated in H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergöldete Bronzen, Munich, 1986, vol. I. p. 266.
Paire de candélabres
Attribués à François Rémond (bronzier); livraison de Dominique Daguerre (menuisier - ébéniste) ; anciennement attribué à Forestier, Etienne-Jean (bronzier)
Bronze ciselé et doré, vers 1786
H. 82,5 ; L. 30 ; Pr. 31 cm. Pds. 10 kgs
Historique : Paire livrée, par ordre N° 276 du 28 octobre 1786, par le marchand-mercier Dominique Daguerre pour le Salon des Nobles de la Reine à Versailles (?) ; mentionnée dans le 4ème salon de l'Empereur aux Tuileries en 1809 ; envoyée à l'Elysée par la suite. Dépôt du Mobilier national à Versailles le 29 juin 1954.
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
This model follows in the footsteps of those designed by Pierre-Philippe Gouthière and developed by Rémond. Rémond designed for Daguerre, who, from the early 1780s onwards, supplied important lighting fixtures to various members of the court at Versailles.
* Source et infos complémentaires : Sotheby's - Paris, vente du 25 septembre 2024
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Quelques autres éléments du mobilier de Mme Élisabeth à Montreuil dont cette série conservée à Versailles :
Suite de deux bergères et six chaises, avec tapisseries au point faites par Madame Elisabeth.
Livrée en 1788 pour le salon du rez-de-chaussée du château de Madame Elisabeth (1764 - 1794) à Montreuil (Versailles) ; sans doute vendue à l'encan à Versailles en 1794 avec le mobilier de Montreuil (...)
Bergères
Jean-Baptiste-Claude Séné (menuisier)
Elisabeth de France (brodeur)
1788
Hêtre sculpté et peint ; tapisserie au point, laine
Images : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Chaises
Jean-Baptiste-Claude Séné (menuisier)
Elisabeth de France (brodeur)
1788
Hêtre sculpté et peint ; tapisserie au point, laine
Images : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Description
Une suite de deux bergères et six chaises, déposée par le musée du Louvre au château de Versailles en 2011, porte des étiquettes manuscrites au revers des traverses arrières : « Pour le service de Madame / Elizabeth a Montreuil / Rez de chaussé Sallon C / n° 25 ».
Le 4 décembre 1788 par ordre n°25, Thierry de Ville d’Avray « autorisa » la fabrication de sièges destinés à l’ameublement d’un salon au rez-de-chaussée du château de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI, à Montreuil (Versailles). Ce meuble fut menuisé par Sené et monté avec des tapisseries au point faites par Madame Elisabeth. Au mur de ce salon on avait tendu un papier peint et aux fenêtres des rideaux, le tout assorti aux couleurs des tapisseries des sièges. Les deux bergères et les six chaises ont conservé cette garniture d’origine à décor de lambrequins. (cf. Pallot, Le mobilier du musée Louvre, Tome II, Sièges et consoles (menuiseries) XVIIe et XVIIIe siècles, Faton, 1993, n° 63).
Suite de deux bergères et six chaises, avec tapisseries au point faites par Madame Elisabeth.
Livrée en 1788 pour le salon du rez-de-chaussée du château de Madame Elisabeth (1764 - 1794) à Montreuil (Versailles) ; sans doute vendue à l'encan à Versailles en 1794 avec le mobilier de Montreuil (...)
Bergères
Jean-Baptiste-Claude Séné (menuisier)
Elisabeth de France (brodeur)
1788
Hêtre sculpté et peint ; tapisserie au point, laine
Images : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Chaises
Jean-Baptiste-Claude Séné (menuisier)
Elisabeth de France (brodeur)
1788
Hêtre sculpté et peint ; tapisserie au point, laine
Images : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Description
Une suite de deux bergères et six chaises, déposée par le musée du Louvre au château de Versailles en 2011, porte des étiquettes manuscrites au revers des traverses arrières : « Pour le service de Madame / Elizabeth a Montreuil / Rez de chaussé Sallon C / n° 25 ».
Le 4 décembre 1788 par ordre n°25, Thierry de Ville d’Avray « autorisa » la fabrication de sièges destinés à l’ameublement d’un salon au rez-de-chaussée du château de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI, à Montreuil (Versailles). Ce meuble fut menuisé par Sené et monté avec des tapisseries au point faites par Madame Elisabeth. Au mur de ce salon on avait tendu un papier peint et aux fenêtres des rideaux, le tout assorti aux couleurs des tapisseries des sièges. Les deux bergères et les six chaises ont conservé cette garniture d’origine à décor de lambrequins. (cf. Pallot, Le mobilier du musée Louvre, Tome II, Sièges et consoles (menuiseries) XVIIe et XVIIIe siècles, Faton, 1993, n° 63).
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Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Merci pour ces informations et images complémentaires...
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Vendu aux enchères il y a quelques années, et présenté avec un vocabulaire savant, cet autre...
Canapé dit tête-à-tête à dossier plat à la reine en hêtre doré
Par Jean-Baptiste-Claude Sené (1748-1803)
Epoque Louis XVI
H. 99 cm - L. 136,2 cm - P. 80,6 cm
(Le canapé sera vendu dégarni mais la garniture a été conservée et pourra être transmise à l’acquéreur)
Provenance historique : Salon de compagnie de Madame Elisabeth à Montreuil
Présentation :
Petit canapé, très finement sculpté et doré, dans un remarquable état de conservation, jamais déchevillé et ayant conservé sa dorure d'origine.
Le dossier est orné d'un encadrement de fines feuilles d'acanthe soulignant les supports d'accotoirs et de rangs de perles inégales sur les côtés. La traverse arrière est décorée d'une frise de canaux. Les dés d'accotoirs sont à fines cannelures surmontées de rosaces. Les supports sont détachés en balustre, présentant des cannelures torses, des feuilles d'acanthe en gerbe et des branchages stylisés dans des réserves rectangulaires. La ceinture est légèrement cintrée, en ressaut, à décor d'une fine guirlande de têtes de myosotis rubanées surmontées d'une rangée de perles. Les dés de raccordements lisses à rosaces. Pieds fuselés à chutes de feuilles d'acanthe et cannelures torses à sabots à perles, reprenant à l'inverse la balustre formant support d'accotoir.
Il porte une étiquette légèrement déchirée, imprimée, complétée à la main, au revers de la traverse arrière, qui atteste que la dorure d'origine présente sur ce canapé, a été réalisée par le doreur Louis-François Chatard,
On remarquera que sur ce très précieux canapé, les chants des traverses composant la ceinture sont également dorés, ceci étant une des caractéristiques du raffinement des dorures de ce grand artisan.
Lecture de l'étiquette, en italique les lettres écrites à la main: Année 1789/GARDE-MEUBLES DU ROI/Suivant l'ordre du/…64/CHATARD, peintre et doreur/Faubourg Montmartre/ A PARIS/ Pour Mde Elisabeth/Salon/ à Montreuil.
Provenance :
Le domaine de Montreuil fût offert à Madame Elizabeth alors âgée de 19ans par son frère, le roi Louis XVI qui l'acheta en 1783 suite à la faillite des précédents propriétaires. En 1788, elle se lance dans une grande campagne de réaménagement de sa demeure sous la direction de l'architecte Jean-Jacques Huvé (1742-1808). Les travaux terminés à la fin de l’année, d'importantes commandes de meubles sont alors lancées pour compléter le mobilier. Ceci constitue l'une des dernières commandes livrées par le Garde-Meuble avant la Révolution.
Deux pièces font l'objet de soins particuliers, la chambre de Madame Elizabeth et le Salon pour lequel elle commanda un important et somptueux mobilier dont ce canapé provient.
Élisabeth de France dans son jardin de Montreuil
François Fleury-Richard (peintre)
Huile sur toile, 1817
H. 134 ; L. 175 cm
Image RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Frank Raux
Historique : payé 120 000 francs à l'artiste par le comte d'Artois, futur Charles X, en 1817 ; collection de Charles X (Richard devenant Peintre de son altesse royale Monsieur) ; inscrit sur les inventaires par Villot : 3DD11, f°272-273, comme "Collection de Louis XVIII" (...)
Un inventaire du contenu de sa résidence fut établi en 1790. La commande fût passée le 1er avril 1789 à Jean-Baptiste-Claude Séné (1747-1803), reçu maître le 10mai1769, pour la menuiserie; il consacra les premières années de sa carrière au service d'une clientèle privée. Puis de 1781 à1791, il figura parmi les fournisseurs réguliers du Garde-Meuble de la Couronne. Il bénéficia alors de commandes du roi pour les châteaux de Saint-Cloud, Versailles, Fontainebleau ou encore Compiègne mais également de la reine ainsi que des membres de la famille royale. Il collabora avec Jean-Baptiste Boulard (1725-1789) afin de réaliser les commandes les plus sophistiquées. Sené est considéré comme le plus grand menuisier en siège français du règne de Louis XVI, à l'égal de Georges Jacob (1739-1814).
La sculpture des canapés, fut confiée à Louis-Alexandre Régnier (1751-1802), qui est reçu maître sculpteur en 1780, ce dont atteste le mémoire des fournitures de sculptures faites par Alexandre pendant les six premiers mois de l’année 1789 pour le service du Garde-Meuble de la Couronne (Archives Nationales, France, illustré ici), où sont décrits "Pour le Service de Madame Elisabeth fourni la sculpture en meuble désignée ci-après/Savoir"… " "Six tête-à-tête de 3. p… même ornement…".
La dorure revint à Louis-François Chatard (1749-1819), fournisseur privilégié du Garde-Meuble Royal sous Louis XVI, qui fut reçu maître peintre et doreur de l'académie de Saint-Luc en 1775. À noter que Chatard était également parfumeur, deux métiers proches au XVIIIes iècle car les matières premières étaient souvent les mêmes et se trouvaient chez les mêmes fournisseurs; il fut reçu à la maîtrise de parfumeur en 1782 et ouvrit une boutique de parfum rue Feydeau à Paris la même année.
La commande du mobilier pour le salon de compagnie du domaine de Montreuil, qui était une grande pièce carrée dans l'avant-corps du château, se composait de :
Deux canapés (L. 2,60m)
Six petits canapés dits "tête à tête" dont celui présenté ici
Quatre bergères
Quatre fauteuils " rond en gondole "
Dix-huit chaises dont six à carreaux (à coussin)
Quatre voyeuses à genoux dont deux à dossiers garnis et deux à dossiers
ajourés
Un écran à colonne
Un paravent à six feuilles
Chaise
Jean-Baptiste-Claude Séné (menuisier) ; Jacques Laurent (sculpteur) ; Louis-François Chatard (doreur)
Hêtre sculpté et doré, 1789
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Historique : Livrée en 1789 pour le salon de compagnie de Madame Elisabeth au château de Montreuil (Versailles) ; vendue à l'encan au château de Versailles en novembre 1793
Ce mobilier avait été recouvert d'un lampas de soie "à figure de ciclopes" livré en 1785, à l'origine destiné au salon des jeux de Louis XVI à Fontainebleau.
La Révolution est là, Madame Elisabeth, suit la famille royale en exil au château des Tuileries et quitte définitivement sa demeure en décembre 1789. Les scellés sont posés sur le domaine en 1790 et en 1793, le mobilier du salon de compagnie de Montreuil est vendu à l'encan, en trois lots, au château de Versailles dans le logement occupé autrefois par la princesse de Lamballe sur la Cour des Princes entre le 25 août 1793 et le 11août 1794.
* Source texte : Invaluable - Paris, vente Tajan du 16 avril 2019
Canapé dit tête-à-tête à dossier plat à la reine en hêtre doré
Par Jean-Baptiste-Claude Sené (1748-1803)
Epoque Louis XVI
H. 99 cm - L. 136,2 cm - P. 80,6 cm
(Le canapé sera vendu dégarni mais la garniture a été conservée et pourra être transmise à l’acquéreur)
Provenance historique : Salon de compagnie de Madame Elisabeth à Montreuil
Présentation :
Petit canapé, très finement sculpté et doré, dans un remarquable état de conservation, jamais déchevillé et ayant conservé sa dorure d'origine.
Le dossier est orné d'un encadrement de fines feuilles d'acanthe soulignant les supports d'accotoirs et de rangs de perles inégales sur les côtés. La traverse arrière est décorée d'une frise de canaux. Les dés d'accotoirs sont à fines cannelures surmontées de rosaces. Les supports sont détachés en balustre, présentant des cannelures torses, des feuilles d'acanthe en gerbe et des branchages stylisés dans des réserves rectangulaires. La ceinture est légèrement cintrée, en ressaut, à décor d'une fine guirlande de têtes de myosotis rubanées surmontées d'une rangée de perles. Les dés de raccordements lisses à rosaces. Pieds fuselés à chutes de feuilles d'acanthe et cannelures torses à sabots à perles, reprenant à l'inverse la balustre formant support d'accotoir.
Il porte une étiquette légèrement déchirée, imprimée, complétée à la main, au revers de la traverse arrière, qui atteste que la dorure d'origine présente sur ce canapé, a été réalisée par le doreur Louis-François Chatard,
On remarquera que sur ce très précieux canapé, les chants des traverses composant la ceinture sont également dorés, ceci étant une des caractéristiques du raffinement des dorures de ce grand artisan.
Lecture de l'étiquette, en italique les lettres écrites à la main: Année 1789/GARDE-MEUBLES DU ROI/Suivant l'ordre du/…64/CHATARD, peintre et doreur/Faubourg Montmartre/ A PARIS/ Pour Mde Elisabeth/Salon/ à Montreuil.
Provenance :
Le domaine de Montreuil fût offert à Madame Elizabeth alors âgée de 19ans par son frère, le roi Louis XVI qui l'acheta en 1783 suite à la faillite des précédents propriétaires. En 1788, elle se lance dans une grande campagne de réaménagement de sa demeure sous la direction de l'architecte Jean-Jacques Huvé (1742-1808). Les travaux terminés à la fin de l’année, d'importantes commandes de meubles sont alors lancées pour compléter le mobilier. Ceci constitue l'une des dernières commandes livrées par le Garde-Meuble avant la Révolution.
Deux pièces font l'objet de soins particuliers, la chambre de Madame Elizabeth et le Salon pour lequel elle commanda un important et somptueux mobilier dont ce canapé provient.
Élisabeth de France dans son jardin de Montreuil
François Fleury-Richard (peintre)
Huile sur toile, 1817
H. 134 ; L. 175 cm
Image RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Frank Raux
Historique : payé 120 000 francs à l'artiste par le comte d'Artois, futur Charles X, en 1817 ; collection de Charles X (Richard devenant Peintre de son altesse royale Monsieur) ; inscrit sur les inventaires par Villot : 3DD11, f°272-273, comme "Collection de Louis XVIII" (...)
Un inventaire du contenu de sa résidence fut établi en 1790. La commande fût passée le 1er avril 1789 à Jean-Baptiste-Claude Séné (1747-1803), reçu maître le 10mai1769, pour la menuiserie; il consacra les premières années de sa carrière au service d'une clientèle privée. Puis de 1781 à1791, il figura parmi les fournisseurs réguliers du Garde-Meuble de la Couronne. Il bénéficia alors de commandes du roi pour les châteaux de Saint-Cloud, Versailles, Fontainebleau ou encore Compiègne mais également de la reine ainsi que des membres de la famille royale. Il collabora avec Jean-Baptiste Boulard (1725-1789) afin de réaliser les commandes les plus sophistiquées. Sené est considéré comme le plus grand menuisier en siège français du règne de Louis XVI, à l'égal de Georges Jacob (1739-1814).
La sculpture des canapés, fut confiée à Louis-Alexandre Régnier (1751-1802), qui est reçu maître sculpteur en 1780, ce dont atteste le mémoire des fournitures de sculptures faites par Alexandre pendant les six premiers mois de l’année 1789 pour le service du Garde-Meuble de la Couronne (Archives Nationales, France, illustré ici), où sont décrits "Pour le Service de Madame Elisabeth fourni la sculpture en meuble désignée ci-après/Savoir"… " "Six tête-à-tête de 3. p… même ornement…".
La dorure revint à Louis-François Chatard (1749-1819), fournisseur privilégié du Garde-Meuble Royal sous Louis XVI, qui fut reçu maître peintre et doreur de l'académie de Saint-Luc en 1775. À noter que Chatard était également parfumeur, deux métiers proches au XVIIIes iècle car les matières premières étaient souvent les mêmes et se trouvaient chez les mêmes fournisseurs; il fut reçu à la maîtrise de parfumeur en 1782 et ouvrit une boutique de parfum rue Feydeau à Paris la même année.
La commande du mobilier pour le salon de compagnie du domaine de Montreuil, qui était une grande pièce carrée dans l'avant-corps du château, se composait de :
Deux canapés (L. 2,60m)
Six petits canapés dits "tête à tête" dont celui présenté ici
Quatre bergères
Quatre fauteuils " rond en gondole "
Dix-huit chaises dont six à carreaux (à coussin)
Quatre voyeuses à genoux dont deux à dossiers garnis et deux à dossiers
ajourés
Un écran à colonne
Un paravent à six feuilles
Chaise
Jean-Baptiste-Claude Séné (menuisier) ; Jacques Laurent (sculpteur) ; Louis-François Chatard (doreur)
Hêtre sculpté et doré, 1789
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Historique : Livrée en 1789 pour le salon de compagnie de Madame Elisabeth au château de Montreuil (Versailles) ; vendue à l'encan au château de Versailles en novembre 1793
Ce mobilier avait été recouvert d'un lampas de soie "à figure de ciclopes" livré en 1785, à l'origine destiné au salon des jeux de Louis XVI à Fontainebleau.
La Révolution est là, Madame Elisabeth, suit la famille royale en exil au château des Tuileries et quitte définitivement sa demeure en décembre 1789. Les scellés sont posés sur le domaine en 1790 et en 1793, le mobilier du salon de compagnie de Montreuil est vendu à l'encan, en trois lots, au château de Versailles dans le logement occupé autrefois par la princesse de Lamballe sur la Cour des Princes entre le 25 août 1793 et le 11août 1794.
* Source texte : Invaluable - Paris, vente Tajan du 16 avril 2019
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Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Merci pour ces images complémentaires.
Poverina...
Gouverneur Morris a écrit:Cette dernière chaise, orpheline à Versailles, est promenée d’une pièce à l’autre.
Poverina...
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Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Je présentais, ci-dessus, un canapé du salon de compagnie vendu aux enchères il y a quelques années.
Voici proposé en vente à venir, me semble-t-il, le second canapé du salon de compagnie de la princesse (à moins qu'il s'agit du même meuble restauré et tapissé à neuf ).
Marquise royale dite "tête à tête" d'époque Louis XVI, livrée pour Madame Elisabeth au château de Montreuil
Jean-Baptiste-Claude Sené,reçu maître en 1769.
La sculpture par Louis-Alexandre Regnier, la dorure par Louis-François Chatard
1789
En hêtre mouluré, sculpté et doré, le dossier à décor de feuilles de chêne, les accotoirs garnis de manchettes rembourrées, les consoles détachées en balustre et appliquées de larges feuilles d'acanthe, la ceinture ceintrée appliquée de fleurettes enrubannées, sur des pieds fuselés à cannelures torsadées, la couverture de soie bleue à motif floral, portant une trace d'étiquette sous la ceinture arrière correspondant à une étiquette désormais détachée en partie illisible du 'GARDE-MEUBLE DU ROI.' et mentionnant 'CHATARD, Peintre & Doreur / Faubourg Montmartre, / A PARIS / Pour M' ; on y joint une marquise au modèle, commandée auprès de la Maison Jansen, XXe siècle
H. 100 cm ; L. 127 cm ; P. 68 cm
Provenance :
Livrée pour le salon de compagnie de Madame Elisabeth (1764-1794) pour le château de Montreuil le 1er avril 1789 ; Mise sous scellés jusqu’en novembre 1793 ; Ventes Révolutionnaires, Versailles, acquise par les tapissiers Huart l’ainé et Marceau ; (...)
Présentation au catalogue
Ce canapé a été réalisé par l’un de plus grands menuisiers du règne de Louis XVI, Jean-Baptiste-Claude Séné (24 octobre 1747- 10 février 1803). Reçu maître le 10 mai 1769, Séné devient fournisseur du Garde-Meuble royal en 1785.
En 1789, il reçoit une commande de Madame Elisabeth (1764-1794), sœur du roi Louis XVI, d’un ensemble de mobilier pour son château de Montreuil, parmi lequel figure ce canapé. Conçue par Séné, sculptée par Alexandre Regnier et dorée par Louis-François Chatard, cette suite, mentionnée dans chacun de leur mémoire, est notamment composée de six bergères, de quatre fauteuils, de six petits canapés « tête à tête », d’un écran à feu, de huit chaises, de quatre voyeuses, d’un paravent, et d’un autre canapé.
Cet ensemble de mobilier décore le Salon de Compagnie, pièce au décor le plus raffiné du château, rivalisant avec le luxe du mobilier de Marie-Antoinette à Versailles. Cette suite présente d’ailleurs un vocabulaire ornemental très similaire à celle que Jean-Baptiste-Claude Séné livre pour Versailles entre 1787 et 1788.
De même, la couverture d’origine, de lampas à fond bleu et à décor blanc et gris, originellement commandée en 1785 pour le Salon des jeux de Louis XVI à Fontainebleau, a été reproduite pour le mobilier du Salon de Marie-Antoinette aux Tuileries. La Reine, par ailleurs très proche de Madame Elisabeth, écrit à son propos « Ma sœur Elisabeth est une charmante enfant, qui a de l’intelligence, du caractère, et beaucoup de grâce ». Lorsque Louis XVI achète en 1783 le château de Montreuil pour sa sœur Elisabeth, il laisse le soin à Marie Antoinette de lui faire la surprise. Celle-ci lui déclare alors « Sœur, vous êtes dans votre propre maison : cela est votre Trianon ».
Elisabeth-Philippe-Marie-Hélène de France, dite Madame Elisabeth
Adélaïde Labille-Guiard
Huile sur toile, 1788
Réplique partielle d'après un portrait exposé au Salon de 1787, n°109
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Madame Elisabeth a alors dix-sept ans et le réameublement du château est envisagé en 1789, pour ses vingt-cinq ans, l’âge de sa majorité. Les fournisseurs habituels de la Couronne sont ainsi appelés à concourir à sa réalisation, tels que les ébénistes Guillaume Benneman et Jacques Bircklé, mais aussi deux grands menuisiers : Jean-Baptiste Boulard et Jean-Baptiste Séné, auquel on attribue l’ameublement des principales pièces de réception du château et du bâtiment le plus ancien du domaine, « La petite maison détachée ». Séné reçoit une rémunération de 1535 sur un montant total de 7080 livres, et la suite est estimée à 32,523 livres en 1790, dans L’Etat d’Estimation des Meubles de la Maison de Madame Elisabeth à Montreuil arrêté le 22 septembre 1790.
Ce canapé, et plus largement, cet ensemble de mobilier, est enfin le témoin de la Révolution et du destin tragique de Madame Elisabeth. C’est d’ailleurs l’une des dernières commandes du Garde-Meuble royal avant les évènements révolutionnaires. La sœur du roi est à Montreuil au moment de la marche des Parisiens à Versailles le 6 octobre 1789 ; elle rejoint alors la famille royale aux Tuileries, qu’elle suit dans sa fuite à Varenne en 1791. Elle retourne une dernière fois avec eux aux Tuileries, avant d’être emprisonnée le 10 août 1792 au Temple et guillotinée le 10 mai 1794. Ce canapé connaît ainsi la mise sous scellés du château de Montreuil en 1792, levé l’année suivante pour permettre la mise en vente de son mobilier, alors entièrement dispersé.
La plupart des pièces de cette suite sont aujourd’hui retrouvées et conservées dans des musées nationaux : deux voyeuses se trouvent au musée Nissim de Camondo, l’une au Musée des Arts Décoratifs de Paris, une bergère est conservée au Louvre, une autre au Château de Versailles, tandis qu’une troisième a été vendue chez Christie’s à Londres le 12 décembre 2002, lot 105, et une paire de voyeuses chez Sotheby’s à Londres le 3 juillet 2013.
Jean-Baptiste-Claude Sené, bergère livrée à Madame Elisabeth pour le château de Montreuil
Vente Christie’s Londres, 12 décembre 2002, lot 105
Image : Christie’s Images, 2002.
Fauteuil pour le Salon de compagnie de la duchesse d’Harcourt, épouse du Gouverneur du Dauphin, 1787
Jean-Baptiste-Claude Sené
Musée du Louvre – en dépôt au Château de Versailles
Image : GrandPalaisRmn (Château de Versailles) / Franck Raux
* Source et infos complémentaires : Christie's - Paris, vente du 20 novembre 2024
Voici proposé en vente à venir, me semble-t-il, le second canapé du salon de compagnie de la princesse (à moins qu'il s'agit du même meuble restauré et tapissé à neuf ).
Marquise royale dite "tête à tête" d'époque Louis XVI, livrée pour Madame Elisabeth au château de Montreuil
Jean-Baptiste-Claude Sené,reçu maître en 1769.
La sculpture par Louis-Alexandre Regnier, la dorure par Louis-François Chatard
1789
En hêtre mouluré, sculpté et doré, le dossier à décor de feuilles de chêne, les accotoirs garnis de manchettes rembourrées, les consoles détachées en balustre et appliquées de larges feuilles d'acanthe, la ceinture ceintrée appliquée de fleurettes enrubannées, sur des pieds fuselés à cannelures torsadées, la couverture de soie bleue à motif floral, portant une trace d'étiquette sous la ceinture arrière correspondant à une étiquette désormais détachée en partie illisible du 'GARDE-MEUBLE DU ROI.' et mentionnant 'CHATARD, Peintre & Doreur / Faubourg Montmartre, / A PARIS / Pour M' ; on y joint une marquise au modèle, commandée auprès de la Maison Jansen, XXe siècle
H. 100 cm ; L. 127 cm ; P. 68 cm
Provenance :
Livrée pour le salon de compagnie de Madame Elisabeth (1764-1794) pour le château de Montreuil le 1er avril 1789 ; Mise sous scellés jusqu’en novembre 1793 ; Ventes Révolutionnaires, Versailles, acquise par les tapissiers Huart l’ainé et Marceau ; (...)
Présentation au catalogue
Ce canapé a été réalisé par l’un de plus grands menuisiers du règne de Louis XVI, Jean-Baptiste-Claude Séné (24 octobre 1747- 10 février 1803). Reçu maître le 10 mai 1769, Séné devient fournisseur du Garde-Meuble royal en 1785.
En 1789, il reçoit une commande de Madame Elisabeth (1764-1794), sœur du roi Louis XVI, d’un ensemble de mobilier pour son château de Montreuil, parmi lequel figure ce canapé. Conçue par Séné, sculptée par Alexandre Regnier et dorée par Louis-François Chatard, cette suite, mentionnée dans chacun de leur mémoire, est notamment composée de six bergères, de quatre fauteuils, de six petits canapés « tête à tête », d’un écran à feu, de huit chaises, de quatre voyeuses, d’un paravent, et d’un autre canapé.
Cet ensemble de mobilier décore le Salon de Compagnie, pièce au décor le plus raffiné du château, rivalisant avec le luxe du mobilier de Marie-Antoinette à Versailles. Cette suite présente d’ailleurs un vocabulaire ornemental très similaire à celle que Jean-Baptiste-Claude Séné livre pour Versailles entre 1787 et 1788.
De même, la couverture d’origine, de lampas à fond bleu et à décor blanc et gris, originellement commandée en 1785 pour le Salon des jeux de Louis XVI à Fontainebleau, a été reproduite pour le mobilier du Salon de Marie-Antoinette aux Tuileries. La Reine, par ailleurs très proche de Madame Elisabeth, écrit à son propos « Ma sœur Elisabeth est une charmante enfant, qui a de l’intelligence, du caractère, et beaucoup de grâce ». Lorsque Louis XVI achète en 1783 le château de Montreuil pour sa sœur Elisabeth, il laisse le soin à Marie Antoinette de lui faire la surprise. Celle-ci lui déclare alors « Sœur, vous êtes dans votre propre maison : cela est votre Trianon ».
Elisabeth-Philippe-Marie-Hélène de France, dite Madame Elisabeth
Adélaïde Labille-Guiard
Huile sur toile, 1788
Réplique partielle d'après un portrait exposé au Salon de 1787, n°109
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Madame Elisabeth a alors dix-sept ans et le réameublement du château est envisagé en 1789, pour ses vingt-cinq ans, l’âge de sa majorité. Les fournisseurs habituels de la Couronne sont ainsi appelés à concourir à sa réalisation, tels que les ébénistes Guillaume Benneman et Jacques Bircklé, mais aussi deux grands menuisiers : Jean-Baptiste Boulard et Jean-Baptiste Séné, auquel on attribue l’ameublement des principales pièces de réception du château et du bâtiment le plus ancien du domaine, « La petite maison détachée ». Séné reçoit une rémunération de 1535 sur un montant total de 7080 livres, et la suite est estimée à 32,523 livres en 1790, dans L’Etat d’Estimation des Meubles de la Maison de Madame Elisabeth à Montreuil arrêté le 22 septembre 1790.
Ce canapé, et plus largement, cet ensemble de mobilier, est enfin le témoin de la Révolution et du destin tragique de Madame Elisabeth. C’est d’ailleurs l’une des dernières commandes du Garde-Meuble royal avant les évènements révolutionnaires. La sœur du roi est à Montreuil au moment de la marche des Parisiens à Versailles le 6 octobre 1789 ; elle rejoint alors la famille royale aux Tuileries, qu’elle suit dans sa fuite à Varenne en 1791. Elle retourne une dernière fois avec eux aux Tuileries, avant d’être emprisonnée le 10 août 1792 au Temple et guillotinée le 10 mai 1794. Ce canapé connaît ainsi la mise sous scellés du château de Montreuil en 1792, levé l’année suivante pour permettre la mise en vente de son mobilier, alors entièrement dispersé.
La plupart des pièces de cette suite sont aujourd’hui retrouvées et conservées dans des musées nationaux : deux voyeuses se trouvent au musée Nissim de Camondo, l’une au Musée des Arts Décoratifs de Paris, une bergère est conservée au Louvre, une autre au Château de Versailles, tandis qu’une troisième a été vendue chez Christie’s à Londres le 12 décembre 2002, lot 105, et une paire de voyeuses chez Sotheby’s à Londres le 3 juillet 2013.
Jean-Baptiste-Claude Sené, bergère livrée à Madame Elisabeth pour le château de Montreuil
Vente Christie’s Londres, 12 décembre 2002, lot 105
Image : Christie’s Images, 2002.
Fauteuil pour le Salon de compagnie de la duchesse d’Harcourt, épouse du Gouverneur du Dauphin, 1787
Jean-Baptiste-Claude Sené
Musée du Louvre – en dépôt au Château de Versailles
Image : GrandPalaisRmn (Château de Versailles) / Franck Raux
* Source et infos complémentaires : Christie's - Paris, vente du 20 novembre 2024
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Ce canapé tête-à-tête n'est pas celui passé en vente chez Tajan en 2019 : les lacunes sur les étiquettes de Chatard sont différentes.
capin- Messages : 67
Date d'inscription : 28/01/2018
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
J ai eu beau chercher dans mes archives et sur le net je n ai jamais réussi à trouver des dessins ou gravures du domaine de madame Élisabeth avant 1790. En auriez vous déniché de votre côté ? Il semble que le bâtiment ait été bien remanié. C est un peu la même chose pour Rambouillet je trouve.
Officier et poète- Messages : 13
Date d'inscription : 30/09/2024
Localisation : Bourgogne.
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Mais non, pas davantage ... Vous avez raison, c'est tellement dommage !Officier et poète a écrit:
J ai eu beau chercher dans mes archives et sur le net je n ai jamais réussi à trouver des dessins ou gravures du domaine de madame Élisabeth avant 1790. En auriez vous déniché de votre côté ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Très bien. Merci...capin a écrit:Ce canapé tête-à-tête n'est pas celui passé en vente chez Tajan en 2019 : les lacunes sur les étiquettes de Chatard sont différentes.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
... dans une très jolie mise en page ! Merci beaucoup, cher Capin .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le domaine de Mme Elisabeth à Montreuil
Mme de Sabran a écrit:Mais non, pas davantage ... Vous avez raison, c'est tellement dommage !Officier et poète a écrit:
J ai eu beau chercher dans mes archives et sur le net je n ai jamais réussi à trouver des dessins ou gravures du domaine de madame Élisabeth avant 1790. En auriez vous déniché de votre côté ?
Je ne désespère pas de trouver dans une brocante, chez un bouquiniste une gravure de ce magnifique domaine ou un daguerréotype de Madame Royale , cela doit forcément exister quelque part dans une vieille collection, dans les pages jaunies d un vieux livre oublié ...
Officier et poète- Messages : 13
Date d'inscription : 30/09/2024
Localisation : Bourgogne.
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