Le banquet des Gardes du corps, 1er octobre 1789
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Re: Le banquet des Gardes du corps, 1er octobre 1789
Ça va faire 226 ans que cette fête a eu lieu.
fleurdelys- Messages : 668
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 54
Localisation : Québec
Le banquet des Gardes du corps
; Début octobre oblige ...
...................................................................................................
Deux mois s'étaient écoulés ainsi , raconte Pauline de Tourzel
et nous étions arrivés au mois d’octobre 1789. Les passions continuaient à fermenter. Une vague inquiétude tenait le château en éveil. Les rapports qui arrivaient de Paris étaient alarmants : on parlait de troubles, de projets de révolte ; une grande agitation régnait à la cour. Les personnes dévouées sentaient augmenter leur attachement, en raison même des bruits qui devenaient plus menaçants, et des périls croissants de la famille royale.
Les gardes du corps, voulant donner un témoignage éclatant de leur fidélité, et en même temps sceller l’union des défenseurs de la famille royale, eurent l’idée d’offrir un repas aux officiers du régiment de Flandre, qui venait d’être appelé à Versailles. Rien de mieux motivé que l’arrivée de ce régiment. M. de la Fayette, qui n’a jamais passé pour alarmiste, avait écrit à M. de Saint-Priest, alors ministre de l’intérieur, pour l’avertir qu’il y avait à Paris de mauvais desseins, et qu’on cherchait à répandre dans la garde nationale parisienne l’idée d’aller à Versailles. M. de Saint-Priest avait porté la lettre au conseil, et proposé de fortifier la garnison. Le ministère, suivant le loi nouvellement établie, en avait référé à la municipalité, et c’était celle-ci qui avait demandé un renfort de troupes. Tout s’était donc passé selon les règles, et la constitution avait été observée dans toutes ses prescriptions. Il n’y avait rien d’inconstitutionnel dans l’idée des gardes du corps d’offrir un dîner à leurs camarades du régiment de Flandre, et les circonstances étaient assez difficiles, les menaces des ennemis de la royauté assez flagrantes, pour que l’utilité d’une pareille manifestation fût incontestable. Le repas eut lieu le 1er octobre ; les gardes du corps y avaient invité non-seulement les officiers du régiment de Flandre, mais ceux des gardes suisses et de la garde nationale ; et, comme nulle part on n’avait pu trouver un local assez vaste pour une si nombreuse réunion, le Roi fit mettre à leur disposition la salle d’opéra du château. On conseilla au Roi de paraître à cette fête, à laquelle toutes les personnes de la cour, assises dans leurs loges, assistèrent. Il était impossible qu’il refusât de se rendre au désir de tant de braves gens prêts à mourir pour lui ; il s’y rendit.
La Reine aussi parut à ce repas avec ses enfants ; ma mère et moi, nous la suivîmes. La présence de la Reine, qui tenait dans ses bras le second Dauphin, excita un vif enthousiasme. La musique joua l’air : Ô Richard, ô mon roi ! qui était malheureusement de circonstance. Par un mouvement spontané, tous les convives se levèrent, et, tirant leur épée, jurèrent de verser pour la famille royale jusqu’à la dernière goutte de leur sang. L’émotion était à son comble, et tout le monde pleurait.
Ce spectacle fit sur moi une impression que je ne peux rendre, et que rien n’a pu effacer.
Je sentis que je m’unissais au serment de ces serviteurs fidèles, de ces braves officiers, et mon cœur se dévoua pour ma vie.
Le jeudi 1er octobre 1789,
les gardes du corps ayant offrirent un banquet aux officiers des régiments d'infanterie de Flandre et des Trois-Evêcbés, et aux officiers de la garde nationale de Versailles.
Ils avaient obtenu de donner cette fête militaire dans la salle de spectacle.
Une table de deux cent dix couverts, en forme de fera cheval, fut dressée sur la scène, dont la décoration représentait une forêt.
Dans l'orchestre étaient les trompettes des gardes du corps et la musique du régiment de Flandre.
Le parterre était occupé par les soldats des régiments de Flandre et des Trois-Evêchés. Les loges étaient remplies d'un grand nombre de spectateurs qui avaient été admis sans billets.
Le repas commença vers quatre heures du soir.
A la fin du second service, le roi et la reine, accompagnés du dauphin et de sa sœur, se montrèrent dans la loge royale et vinrent ensuite sur la scène où ils firent le tour de la table.
Après leur départ le repas continua, puis les convives, les musiciens et les spectateurs se transportèrent dans la cour de Marbre, où le roi et la reine parurent au balcon.
Dans la salle, des toasts avaient été portés à la famille royale, acclamée à son apparition.
Toutes les sources confirment que l’orchestre interpréta « O Richard, O mon roi, l'univers t'abandonne » de Grétry (extrait de Richard Coeur de Lion), repris en choeur par les gardes du corps, un air célèbre qui devint l'un des hymnes des Armées des Princes.
Les gazettes transformèrent le banquet en orgie et avancèrent que la cocarde tricolore a été foulée au pied.
Certains l’auraient même retournée du côté blanc, symbole du roi. Ces bruyantes démonstrations de fidélité monarchique provoquèrent la colère de la capitale.
Dénoncées à l'Assemblée nationale par le représentant Péthion, Marat, Danton et Desmoulins appelèrent à marcher sur Versailles.
Sources : Notice du Musée Impérial de Versailles.Eudoxe Soulié; Les grandes dates. chateaudeversailles.
http://louis-xvi.over-blog.net/article-1er-octobre-1789-46597100.html
Le banquet des Gardes du corps
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Deux mois s'étaient écoulés ainsi , raconte Pauline de Tourzel
et nous étions arrivés au mois d’octobre 1789. Les passions continuaient à fermenter. Une vague inquiétude tenait le château en éveil. Les rapports qui arrivaient de Paris étaient alarmants : on parlait de troubles, de projets de révolte ; une grande agitation régnait à la cour. Les personnes dévouées sentaient augmenter leur attachement, en raison même des bruits qui devenaient plus menaçants, et des périls croissants de la famille royale.
Les gardes du corps, voulant donner un témoignage éclatant de leur fidélité, et en même temps sceller l’union des défenseurs de la famille royale, eurent l’idée d’offrir un repas aux officiers du régiment de Flandre, qui venait d’être appelé à Versailles. Rien de mieux motivé que l’arrivée de ce régiment. M. de la Fayette, qui n’a jamais passé pour alarmiste, avait écrit à M. de Saint-Priest, alors ministre de l’intérieur, pour l’avertir qu’il y avait à Paris de mauvais desseins, et qu’on cherchait à répandre dans la garde nationale parisienne l’idée d’aller à Versailles. M. de Saint-Priest avait porté la lettre au conseil, et proposé de fortifier la garnison. Le ministère, suivant le loi nouvellement établie, en avait référé à la municipalité, et c’était celle-ci qui avait demandé un renfort de troupes. Tout s’était donc passé selon les règles, et la constitution avait été observée dans toutes ses prescriptions. Il n’y avait rien d’inconstitutionnel dans l’idée des gardes du corps d’offrir un dîner à leurs camarades du régiment de Flandre, et les circonstances étaient assez difficiles, les menaces des ennemis de la royauté assez flagrantes, pour que l’utilité d’une pareille manifestation fût incontestable. Le repas eut lieu le 1er octobre ; les gardes du corps y avaient invité non-seulement les officiers du régiment de Flandre, mais ceux des gardes suisses et de la garde nationale ; et, comme nulle part on n’avait pu trouver un local assez vaste pour une si nombreuse réunion, le Roi fit mettre à leur disposition la salle d’opéra du château. On conseilla au Roi de paraître à cette fête, à laquelle toutes les personnes de la cour, assises dans leurs loges, assistèrent. Il était impossible qu’il refusât de se rendre au désir de tant de braves gens prêts à mourir pour lui ; il s’y rendit.
La Reine aussi parut à ce repas avec ses enfants ; ma mère et moi, nous la suivîmes. La présence de la Reine, qui tenait dans ses bras le second Dauphin, excita un vif enthousiasme. La musique joua l’air : Ô Richard, ô mon roi ! qui était malheureusement de circonstance. Par un mouvement spontané, tous les convives se levèrent, et, tirant leur épée, jurèrent de verser pour la famille royale jusqu’à la dernière goutte de leur sang. L’émotion était à son comble, et tout le monde pleurait.
Ce spectacle fit sur moi une impression que je ne peux rendre, et que rien n’a pu effacer.
Je sentis que je m’unissais au serment de ces serviteurs fidèles, de ces braves officiers, et mon cœur se dévoua pour ma vie.
Le jeudi 1er octobre 1789,
les gardes du corps ayant offrirent un banquet aux officiers des régiments d'infanterie de Flandre et des Trois-Evêcbés, et aux officiers de la garde nationale de Versailles.
Ils avaient obtenu de donner cette fête militaire dans la salle de spectacle.
Une table de deux cent dix couverts, en forme de fera cheval, fut dressée sur la scène, dont la décoration représentait une forêt.
Dans l'orchestre étaient les trompettes des gardes du corps et la musique du régiment de Flandre.
Le parterre était occupé par les soldats des régiments de Flandre et des Trois-Evêchés. Les loges étaient remplies d'un grand nombre de spectateurs qui avaient été admis sans billets.
Le repas commença vers quatre heures du soir.
A la fin du second service, le roi et la reine, accompagnés du dauphin et de sa sœur, se montrèrent dans la loge royale et vinrent ensuite sur la scène où ils firent le tour de la table.
Après leur départ le repas continua, puis les convives, les musiciens et les spectateurs se transportèrent dans la cour de Marbre, où le roi et la reine parurent au balcon.
Dans la salle, des toasts avaient été portés à la famille royale, acclamée à son apparition.
Toutes les sources confirment que l’orchestre interpréta « O Richard, O mon roi, l'univers t'abandonne » de Grétry (extrait de Richard Coeur de Lion), repris en choeur par les gardes du corps, un air célèbre qui devint l'un des hymnes des Armées des Princes.
Les gazettes transformèrent le banquet en orgie et avancèrent que la cocarde tricolore a été foulée au pied.
Certains l’auraient même retournée du côté blanc, symbole du roi. Ces bruyantes démonstrations de fidélité monarchique provoquèrent la colère de la capitale.
Dénoncées à l'Assemblée nationale par le représentant Péthion, Marat, Danton et Desmoulins appelèrent à marcher sur Versailles.
Sources : Notice du Musée Impérial de Versailles.Eudoxe Soulié; Les grandes dates. chateaudeversailles.
http://louis-xvi.over-blog.net/article-1er-octobre-1789-46597100.html
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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