La Marseillaise et le Chant du Départ
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Mme de Sabran
La nuit, la neige
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements en France
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Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Toujours depuis le même site, et d'après ses auteurs, que je cite (extraits)...
Chant de guerre
« Votre Marseillaise, c’est de la musique à coup de canon », écrit le compositeur André Grétry (1741-1813), ami de Rouget de Lisle.
Le Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin est un chant de combat pour motiver les soldats contre leurs adversaires. La musique et les paroles incitent au mouvement de la marche en cadence.
Certaines paroles évoquent aussi l’adhésion des autres peuples aux idées révolutionnaires : le chant de Rouget de Lisle incite en effet tous les peuples à s’opposer au despotisme des vieilles monarchies européennes pour préserver et diffuser la liberté acquise lors de la Révolution.
Du chant à l’hymne
Sur proposition du ministre de la Guerre Joseph Servan (1741-1808), le 28 septembre 1792, La Marche des Marseillois devient le chant de la République combattante.
Puis, le 24 novembre 1793, la Convention montagnarde décrète La Marseillaise hymne officiel.
Elle tombe ensuite en disgrâce puis réapparait comme hymne patriotique ou chant national français le 14 juillet 1795.
(...)
La Marseillaise est proscrite par les régimes suivants : Premier Empire, Restauration et Second Empire.
Elle est en revanche remise à l’honneur lors de la révolution de 1830. Sous la IIIe République (1870-1940), le président de la République Patrice de Mac Mahon (1808-1893) est hostile à La Marseillaise, mais lorsqu’il se retire de la scène politique, le président de la Chambre des députés, Léon Gambetta (1838-1882) propose de l’officialiser, le 14 février 1879.
Les députés se référent alors au décret du 14 juillet 1795 pour la déclarer hymne national.
La IVe République inscrit La Marseillaise dans l’article 2 de la Constitution du 27 octobre 1946. La Ve République l’inscrit également dans l’article 2 de la Constitution de 1958.
Les orchestrations
(...)
Le décret du 14 juillet 1795 ne définit pas de version officielle, il existe donc de multiples textes et musiques pour La Marseillaise.
Lors des Trois Glorieuses de juillet 1830, une nouvelle orchestration – une version pour solistes, chœur et orchestre de l’Hymne des Marseillois, puis en 1848, un arrangement pour solistes, chœur et piano – est réalisée par Hector Berlioz (1803-1869).
(...)
En 1887, une version officielle est établie par une commission de musiciens professionnels placée sous la présidence d’Ambroise Thomas (1811-1896), alors directeur du Conservatoire national de Paris.
Elle est adoptée par le ministère de la Guerre.
La version actuellement en usage est une transcription pour harmonie de celle de 1887. Elle a été arrangée en 1938 par Pierre Dupont (1888-1969), chef de la musique de la Garde républicaine de 1927 à 1944.
Les paroles
Pour écrire les paroles de son chant, Rouget de Lisle s’inspire de différentes sources récentes et anciennes.
L’une d’elles couvre alors les murs de Strasbourg, il s’agit de l’affiche rédigée par la Société des Amis de la Constitution où l’on peut lire :
« Aux armes Citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé : le signal est donné. Aux armes !
Il faut combattre, vaincre ou mourir ! Aux armes Citoyens, si nous persistons à être libres, toutes les puissances de l’Europe verront échouer leurs sinistres complots. Qu’ils tremblent ces despotes couronnés !
L’éclat de la liberté luira pour tous les hommes. Vous vous montrerez dignes enfants de la liberté ; courez à la victoire, dissipez les armées despotes, immolez sans remords les traîtres, les rebelles qui, armés contre la Patrie, ne veulent y entrer que pour faire couler le sang de nos compatriotes !
Marchons ! Soyons libres jusqu’au dernier soupir et que nos vœux soient constamment exaucés pour la félicité de la Patrie et le bonheur de tout le genre humain. »
Dans le texte original, le refrain utilise la deuxième personne du pluriel pour le verbe « Marchez, marchez », mais par la suite et dans la transcription officielle actuelle, le verbe est conjugué à la première personne du pluriel – « Marchons, marchons » – formation plus entrainante qui assure en outre la rime avec « bataillons » et « sillons ».
Le texte du chant a subi de nombreuses modifications.
À l’origine il est composé de six couplets écrits par Rouget de Lisle. Puis deux couplets, dont on ne connaît pas les auteurs avec certitude, sont ajoutés : le septième est celui dit « des enfants ».
Le huitième couplet est supprimé par Joseph Servan, ministre de la Guerre en 1792, en raison de son caractère religieux.
La version complète compte quinze couplets, mais la version officielle actuelle n’en comprend que sept.
Rouget de Lisle & La Marseillaise : épisode 5
Chant de guerre
« Votre Marseillaise, c’est de la musique à coup de canon », écrit le compositeur André Grétry (1741-1813), ami de Rouget de Lisle.
Le Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin est un chant de combat pour motiver les soldats contre leurs adversaires. La musique et les paroles incitent au mouvement de la marche en cadence.
Certaines paroles évoquent aussi l’adhésion des autres peuples aux idées révolutionnaires : le chant de Rouget de Lisle incite en effet tous les peuples à s’opposer au despotisme des vieilles monarchies européennes pour préserver et diffuser la liberté acquise lors de la Révolution.
Du chant à l’hymne
Sur proposition du ministre de la Guerre Joseph Servan (1741-1808), le 28 septembre 1792, La Marche des Marseillois devient le chant de la République combattante.
Puis, le 24 novembre 1793, la Convention montagnarde décrète La Marseillaise hymne officiel.
Elle tombe ensuite en disgrâce puis réapparait comme hymne patriotique ou chant national français le 14 juillet 1795.
(...)
La Marseillaise est proscrite par les régimes suivants : Premier Empire, Restauration et Second Empire.
Elle est en revanche remise à l’honneur lors de la révolution de 1830. Sous la IIIe République (1870-1940), le président de la République Patrice de Mac Mahon (1808-1893) est hostile à La Marseillaise, mais lorsqu’il se retire de la scène politique, le président de la Chambre des députés, Léon Gambetta (1838-1882) propose de l’officialiser, le 14 février 1879.
Les députés se référent alors au décret du 14 juillet 1795 pour la déclarer hymne national.
La IVe République inscrit La Marseillaise dans l’article 2 de la Constitution du 27 octobre 1946. La Ve République l’inscrit également dans l’article 2 de la Constitution de 1958.
Les orchestrations
(...)
Le décret du 14 juillet 1795 ne définit pas de version officielle, il existe donc de multiples textes et musiques pour La Marseillaise.
Lors des Trois Glorieuses de juillet 1830, une nouvelle orchestration – une version pour solistes, chœur et orchestre de l’Hymne des Marseillois, puis en 1848, un arrangement pour solistes, chœur et piano – est réalisée par Hector Berlioz (1803-1869).
(...)
En 1887, une version officielle est établie par une commission de musiciens professionnels placée sous la présidence d’Ambroise Thomas (1811-1896), alors directeur du Conservatoire national de Paris.
Elle est adoptée par le ministère de la Guerre.
La version actuellement en usage est une transcription pour harmonie de celle de 1887. Elle a été arrangée en 1938 par Pierre Dupont (1888-1969), chef de la musique de la Garde républicaine de 1927 à 1944.
Les paroles
Pour écrire les paroles de son chant, Rouget de Lisle s’inspire de différentes sources récentes et anciennes.
L’une d’elles couvre alors les murs de Strasbourg, il s’agit de l’affiche rédigée par la Société des Amis de la Constitution où l’on peut lire :
« Aux armes Citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé : le signal est donné. Aux armes !
Il faut combattre, vaincre ou mourir ! Aux armes Citoyens, si nous persistons à être libres, toutes les puissances de l’Europe verront échouer leurs sinistres complots. Qu’ils tremblent ces despotes couronnés !
L’éclat de la liberté luira pour tous les hommes. Vous vous montrerez dignes enfants de la liberté ; courez à la victoire, dissipez les armées despotes, immolez sans remords les traîtres, les rebelles qui, armés contre la Patrie, ne veulent y entrer que pour faire couler le sang de nos compatriotes !
Marchons ! Soyons libres jusqu’au dernier soupir et que nos vœux soient constamment exaucés pour la félicité de la Patrie et le bonheur de tout le genre humain. »
Dans le texte original, le refrain utilise la deuxième personne du pluriel pour le verbe « Marchez, marchez », mais par la suite et dans la transcription officielle actuelle, le verbe est conjugué à la première personne du pluriel – « Marchons, marchons » – formation plus entrainante qui assure en outre la rime avec « bataillons » et « sillons ».
Le texte du chant a subi de nombreuses modifications.
À l’origine il est composé de six couplets écrits par Rouget de Lisle. Puis deux couplets, dont on ne connaît pas les auteurs avec certitude, sont ajoutés : le septième est celui dit « des enfants ».
Le huitième couplet est supprimé par Joseph Servan, ministre de la Guerre en 1792, en raison de son caractère religieux.
La version complète compte quinze couplets, mais la version officielle actuelle n’en comprend que sept.
La nuit, la neige- Messages : 18008
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
La suite du feuilleton, toujours depuis le site du Musée de l'Armée...
Une des nombreuses gravures s’inspirant du médaillon de David d’Angers.
Elle est réalisée par Jean-Baptiste Bréval (1753-1823)
Je cite (extraits) :
La révolution de 1830
La Marseillaise est chantée lors de la révolution de 1830.
Un médaillon, largement diffusé, réalisé un an plus tôt par le sculpteur David d’Angers, permet également de se souvenir de son auteur.
Louis-Philippe, qui est alors lieutenant général du royaume, accorde une pension de quinze cents francs à Rouget de Lisle.
Ce dernier est prévenu par une lettre citée dans Le Moniteur du 6 août 1830 :
L’Hymne Marseillais a réveillé dans le cœur de M. le duc d’Orléans des souvenirs qui lui sont chers. Il n’a pas oublié que l’auteur de ce chant patriotique fut un de ses anciens compagnons d’armes.
Le 6 décembre de la même année, sur l’intervention de son ami le général François-Ange-Alexandre Blein (1767-1845), Rouget de Lisle est décoré de la Légion d’honneur.
Enfin, en 1832, sur les sollicitations de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857), il obtient deux autres pensions de mille francs chacune.
En 1833, Émile Rogat (1770-1852) réalise deux médailles métalliques d’environ 5 cm de diamètre sous la direction de David d’Angers.
© musées de Lons-le-Saunier / David Vuillermoz
Pourtant, La Marseillaise est proscrite par le gouvernement dès 1831.
Elle devient le signe de ralliement dans les prisons et pour les républicains victimes des répressions de 1831 et 1834.
Un autre portrait contemporain
Rouget de Lisle vit chez le couple Voïart depuis 1830, dans un pavillon situé au 4 rue des Vertus à Choisy-le-Roi – actuelle 6 rue Rouget de Lisle. Jean-Baptiste Voïart (1757- ?), portraitiste, pastelliste et miniaturiste, exécute en 1835 un portrait au pastel de Rouget de Lisle, aujourd’hui conservé dans les collections du château de Versailles.
Portrait en buste de Rouget de Lisle, 1840
Pastel de Jean-Baptiste Voiart
© musées de Lons-le-Saunier / Jean-Loup Mathieu
Le portrait ci-contre est une copie réalisée en 1840 par Jean-Baptiste Voïart lui-même, à la demande de la Société d’émulation du Jura. Il révèle que Rouget de Lisle avait les yeux bleus.
Le ruban rouge est sans doute celui de la Légion d’honneur qu’il a obtenue en 1830. Ce portrait est exposé au musée des Beaux-Arts de Lons-le-Saunier.
Une des nombreuses gravures s’inspirant du médaillon de David d’Angers.
Elle est réalisée par Jean-Baptiste Bréval (1753-1823)
Je cite (extraits) :
Episode 7 : Rouget de Lisle et la Marseillaire
La révolution de 1830
La Marseillaise est chantée lors de la révolution de 1830.
Un médaillon, largement diffusé, réalisé un an plus tôt par le sculpteur David d’Angers, permet également de se souvenir de son auteur.
Louis-Philippe, qui est alors lieutenant général du royaume, accorde une pension de quinze cents francs à Rouget de Lisle.
Ce dernier est prévenu par une lettre citée dans Le Moniteur du 6 août 1830 :
L’Hymne Marseillais a réveillé dans le cœur de M. le duc d’Orléans des souvenirs qui lui sont chers. Il n’a pas oublié que l’auteur de ce chant patriotique fut un de ses anciens compagnons d’armes.
Le 6 décembre de la même année, sur l’intervention de son ami le général François-Ange-Alexandre Blein (1767-1845), Rouget de Lisle est décoré de la Légion d’honneur.
Enfin, en 1832, sur les sollicitations de Pierre-Jean de Béranger (1780-1857), il obtient deux autres pensions de mille francs chacune.
En 1833, Émile Rogat (1770-1852) réalise deux médailles métalliques d’environ 5 cm de diamètre sous la direction de David d’Angers.
© musées de Lons-le-Saunier / David Vuillermoz
Pourtant, La Marseillaise est proscrite par le gouvernement dès 1831.
Elle devient le signe de ralliement dans les prisons et pour les républicains victimes des répressions de 1831 et 1834.
Un autre portrait contemporain
Rouget de Lisle vit chez le couple Voïart depuis 1830, dans un pavillon situé au 4 rue des Vertus à Choisy-le-Roi – actuelle 6 rue Rouget de Lisle. Jean-Baptiste Voïart (1757- ?), portraitiste, pastelliste et miniaturiste, exécute en 1835 un portrait au pastel de Rouget de Lisle, aujourd’hui conservé dans les collections du château de Versailles.
Portrait en buste de Rouget de Lisle, 1840
Pastel de Jean-Baptiste Voiart
© musées de Lons-le-Saunier / Jean-Loup Mathieu
Le portrait ci-contre est une copie réalisée en 1840 par Jean-Baptiste Voïart lui-même, à la demande de la Société d’émulation du Jura. Il révèle que Rouget de Lisle avait les yeux bleus.
Le ruban rouge est sans doute celui de la Légion d’honneur qu’il a obtenue en 1830. Ce portrait est exposé au musée des Beaux-Arts de Lons-le-Saunier.
La nuit, la neige- Messages : 18008
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
La nuit, la neige a écrit:
La suite du feuilleton, toujours depuis le site du Musée de l'Armée...
.
Chic, nous l'attendions !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
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Rouget de l'Isle était décidément très en verve, puisque dans les quelques mois qui suivirent la composition du Chant de l'Armée du Rhin , sa muse lui souffla un martial Roland à Ronceveaux !
" Sans avoir le puissant souffle de La Marseillaise, écrivent Euloge Boissonnade et Christiane Laroque, l'oeuvre incite à la réflexion. D'abord dans le domaine poétique, puisque les vers ont été repris par des hommes politiques et des écrivains célèbres :
Hum ...
J'entends Brassens :
Mourons pour des idées,
D'accord ! mais de mort lente
...
Rouget de l'Isle était décidément très en verve, puisque dans les quelques mois qui suivirent la composition du Chant de l'Armée du Rhin , sa muse lui souffla un martial Roland à Ronceveaux !
" Sans avoir le puissant souffle de La Marseillaise, écrivent Euloge Boissonnade et Christiane Laroque, l'oeuvre incite à la réflexion. D'abord dans le domaine poétique, puisque les vers ont été repris par des hommes politiques et des écrivains célèbres :
Combien sont-ils ? Combien sont-ils ?
Quel homme ennemi de sa gloire
Peut demander combien sont-ils ?
Eh ! demande où sont les périls :
C'est là aussi qu'est la victoire;
Lâche soldat ! Combien sont-ils ? ...
Mourons pour la Patrie
C'est le sort le plus beau, le plus digne d'envie . "
Quel homme ennemi de sa gloire
Peut demander combien sont-ils ?
Eh ! demande où sont les périls :
C'est là aussi qu'est la victoire;
Lâche soldat ! Combien sont-ils ? ...
Mourons pour la Patrie
C'est le sort le plus beau, le plus digne d'envie . "
Hum ...
J'entends Brassens :
Mourons pour des idées,
D'accord ! mais de mort lente
...
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
J. Poisle Desgranges compare ces deux hymnes de Rouget de l'Isle : la Marseillaise et Roland à Ronceveau :
La musique de ce chant national n'est pas aussi forte et aussi énergique que celle de l' " Hymne des Marseillais ", mais on y retrouve des tournures de phrases musicales, si je puis m'exprimer ainsi, qui rappellent l'autre composition. Une réminiscence est permise aux auteurs. C'est du moins la preuve constante de ce qu'ils ont créé en premier lieu. Le refrain " Mourons pour la Patrie ! " , n'est pas dépourvu d'harmonie musicale. Le froid de la mort glisse lentement sur les notes qui reprennent leur gravité pour s'éteindre ensuite avec douceur.
Ce n'est pas " la Marseillaise ", sans doute, mais c'est le chant de Roland à Ronceveau, et il a sa valeur.
Ces réminiscences musicales sont symptomatiques : c'est bien le même auteur-compositeur qui a écrit les deux chants, en réalité à un mois d'intervalle puisque Roland à Ronceveau a été composé au mois de mai 1792.
Rouget y a mis tout son cœur, toute son âme, puisqu'il est le premier patriote à y puiser l'exaltation nécessaire pour s'engager aussitôt dans la nouvelle campagne qui allait commencer . Dès mai 1792, il reçoit sa feuille de route pour rejoindre la forteresse de Huningue sur la frontière suisse .
La musique de ce chant national n'est pas aussi forte et aussi énergique que celle de l' " Hymne des Marseillais ", mais on y retrouve des tournures de phrases musicales, si je puis m'exprimer ainsi, qui rappellent l'autre composition. Une réminiscence est permise aux auteurs. C'est du moins la preuve constante de ce qu'ils ont créé en premier lieu. Le refrain " Mourons pour la Patrie ! " , n'est pas dépourvu d'harmonie musicale. Le froid de la mort glisse lentement sur les notes qui reprennent leur gravité pour s'éteindre ensuite avec douceur.
Ce n'est pas " la Marseillaise ", sans doute, mais c'est le chant de Roland à Ronceveau, et il a sa valeur.
Ces réminiscences musicales sont symptomatiques : c'est bien le même auteur-compositeur qui a écrit les deux chants, en réalité à un mois d'intervalle puisque Roland à Ronceveau a été composé au mois de mai 1792.
Rouget y a mis tout son cœur, toute son âme, puisqu'il est le premier patriote à y puiser l'exaltation nécessaire pour s'engager aussitôt dans la nouvelle campagne qui allait commencer . Dès mai 1792, il reçoit sa feuille de route pour rejoindre la forteresse de Huningue sur la frontière suisse .
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Pendant que Rouget continuait son bonhomme de chemin, la Révolution faisait un sort funeste
au maire de Strasbourg, son ami Frédéric Dietrich .
En juin 1792, il est d'abord soupçonné, évidemment bien à tort, de vouloir livrer sa ville à l'ennemi, et de complicité contre-révolutionnaire avec la Fayette . Quatre mois après la création de la Marseillaise, son père in partibus est suspendu de ses fonctions, le 6 septembre décrété d'accusation . Il se réfugie en Suisse chez son Beau-frère .
Porté sur la liste des émigrés, ses biens sont mis sous séquestre .
Fort de son innocence, le 11 novembre il se constitue prisonnier à Paris . Le 14, malgré le soutien de Condorcet, il est renvoyé devant le tribunal criminel de Besançon . Acquitté en mars 1793, il est maintenu en prison comme émigré, incarcéré à la Conciergerie sur ordre de Robespierre, et guillotiné le 29 décembre ...
au maire de Strasbourg, son ami Frédéric Dietrich .
En juin 1792, il est d'abord soupçonné, évidemment bien à tort, de vouloir livrer sa ville à l'ennemi, et de complicité contre-révolutionnaire avec la Fayette . Quatre mois après la création de la Marseillaise, son père in partibus est suspendu de ses fonctions, le 6 septembre décrété d'accusation . Il se réfugie en Suisse chez son Beau-frère .
Porté sur la liste des émigrés, ses biens sont mis sous séquestre .
Fort de son innocence, le 11 novembre il se constitue prisonnier à Paris . Le 14, malgré le soutien de Condorcet, il est renvoyé devant le tribunal criminel de Besançon . Acquitté en mars 1793, il est maintenu en prison comme émigré, incarcéré à la Conciergerie sur ordre de Robespierre, et guillotiné le 29 décembre ...
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
.
Lazare Carnot à Rouget de l'Isle :
Citoyen, avec votre " Marseillaise " vous avez donné cent mille soldats à la patrie .
Lazare Carnot à Rouget de l'Isle :
Citoyen, avec votre " Marseillaise " vous avez donné cent mille soldats à la patrie .
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Il faut avouer que la "Marseillaise" est avant tout une chanson guerrière comparativement à bon nombre d'autres hymnes. Je crois que c'est le Président Mittérand qui l'avait rendue plus douce à l'écoute, sans changer bien sûr les paroles. En tout cas, même aujourd'hui, je ne suis pas choquée, elle fait tellement partie de la vie de chaque citoyen français.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Bien sûr ! La Marseillaise a eu le temps de gagner ses galons d'honorabilité depuis deux siècles .
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Oui, il faut savoir tourner la page.
Elle me donne si souvent la chair de poule quand je l'écoute.
Elle me donne si souvent la chair de poule quand je l'écoute.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Revenons à Lazare Carnot car, tiens ! le voici justement qui déboule à Huningue, la 25 août 1792.
Il est à la tête de la commission chargée d'inspecter l'armée du Rhin .
La face du monde a changé : depuis la prise des Tuileries, le 10, le roi et sa famille sont prisonniers au Temple. L'Assemblée a suspendu le pouvoir royal, Lazare a pour mission de recueillir les serments de fidélité au nouvel ordre établi de tous les officiers et magistrats municipaux. Ils sont sommés de " s'y soumettre purement et simplement " .
Tous jurent comme un seul homme . Tous ? ... non . Voilà-t-y pas que Rouget refuse de prêter serment !
Carnot, dans un souci d'apaisement, lui dit de réfléchir, de prendre son temps jusqu'au lendemain, pas de problème ... Mais Rouget de l'Isle réplique fermement : " Inutile, c'est non. "
Et d'expliquer qu'il avait prêté serment à la Nation, à la Loi et au Roi et qu'il n'admettait que l'un de ces trois éléments ait été balayé par une émeute .
Il est à la tête de la commission chargée d'inspecter l'armée du Rhin .
La face du monde a changé : depuis la prise des Tuileries, le 10, le roi et sa famille sont prisonniers au Temple. L'Assemblée a suspendu le pouvoir royal, Lazare a pour mission de recueillir les serments de fidélité au nouvel ordre établi de tous les officiers et magistrats municipaux. Ils sont sommés de " s'y soumettre purement et simplement " .
Tous jurent comme un seul homme . Tous ? ... non . Voilà-t-y pas que Rouget refuse de prêter serment !
Carnot, dans un souci d'apaisement, lui dit de réfléchir, de prendre son temps jusqu'au lendemain, pas de problème ... Mais Rouget de l'Isle réplique fermement : " Inutile, c'est non. "
Et d'expliquer qu'il avait prêté serment à la Nation, à la Loi et au Roi et qu'il n'admettait que l'un de ces trois éléments ait été balayé par une émeute .
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Nos messages se croisent : j'en ai parlé en page une de ce sujet.
La nuit, la neige- Messages : 18008
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Oups, will you pardon me ?
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
C'est très paradoxal le comportement et la décision de Rouget de Lisle face à Lazare Carnot. L'instigateur de la Marseillaise. Il fallait le savoir. Merci Éléonore.
Je viens de lire votre message LNLN, je n'avais pas vu ce qui précède.
Je viens de lire votre message LNLN, je n'avais pas vu ce qui précède.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
;
Et, comme tu le disais en amont :
Rouget de l'Isle gardera toujours de cet épisode malheureux une rancune féroce à Carnot qui se transformera en haine . boudoi32
Il écrira à un ami, le 16 thermidor de l'an V :
Je vous avouerai que dans ce moment tous les partis me paraissent être la dupe d'un seul homme. Je vous avouerai que toutes ces convulsions dont les suites peuvent être si désastreuses, me paraissent résulter des machinations infernales de ce même homme que je regarde comme le plus lâche, le plus astucieux, le plus féroce des scélérats qui ont égorgé la France. Et cet homme, c'est Carnot .
Et, comme tu le disais en amont :
La nuit, la neige a écrit:
Carnot, qui est également capitaine du génie, essaie de le faire changer d’avis et l’interpelle : « Nous forcerez-vous à destituer pour cause d’incivisme l’auteur du Chant des Marseillais ? ».
Il donne également l’ordre de jouer le nouveau chant national. Mais rien n’y fait, Rouget de Lisle est donc suspendu de ses fonctions.
Rouget de l'Isle gardera toujours de cet épisode malheureux une rancune féroce à Carnot qui se transformera en haine . boudoi32
Il écrira à un ami, le 16 thermidor de l'an V :
Je vous avouerai que dans ce moment tous les partis me paraissent être la dupe d'un seul homme. Je vous avouerai que toutes ces convulsions dont les suites peuvent être si désastreuses, me paraissent résulter des machinations infernales de ce même homme que je regarde comme le plus lâche, le plus astucieux, le plus féroce des scélérats qui ont égorgé la France. Et cet homme, c'est Carnot .
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Rouget se mordit-il les doigts de son intransigeance ?
Il écrit :
A la vérité cette démarche entraînait le sacrifice de mon état, c'est à dire de toutes mes ressources et de mes espérances les plus chères, mais d'un autre côté elles ne pouvaient être funestes qu'à moi, et satisfaisait à ma délicatesse et à mon amour pour mon pays .
Il écrit :
A la vérité cette démarche entraînait le sacrifice de mon état, c'est à dire de toutes mes ressources et de mes espérances les plus chères, mais d'un autre côté elles ne pouvaient être funestes qu'à moi, et satisfaisait à ma délicatesse et à mon amour pour mon pays .
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Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Obligé de fuir pour ne pas être arrêté, Rouget erre sans but à travers l'Alsace ... jusqu'à ce jour où il reçoit une proposition qui le comble de bonheur : Le général de Valence, commandant de l'armée des Ardennes lui propose de faire partie de son état-major .
Venez me rejoindre, j'aurai bien soin de l'auteur d'une chanson qui est devenue le cri général de la République.
Il est accueilli en héros , réintégré subrepticement dans l'armée du fait de sa notoriété naissante, participe activement aux actions militaire, et enfin entre dans Verdun avec l'armée de Dumouriez. Mieux, avec son champ de guerre, il est présent sur tous les champs de bataille, il est de tous les combats, de toutes les victoires .
Venez me rejoindre, j'aurai bien soin de l'auteur d'une chanson qui est devenue le cri général de la République.
Il est accueilli en héros , réintégré subrepticement dans l'armée du fait de sa notoriété naissante, participe activement aux actions militaire, et enfin entre dans Verdun avec l'armée de Dumouriez. Mieux, avec son champ de guerre, il est présent sur tous les champs de bataille, il est de tous les combats, de toutes les victoires .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55160
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
La Marseillaise et le Chant du Départ
Alors là, les amis, je l'avoue platement , j'ignorais que ces deux chants emblématiques avaient été créés ( à un poil près ) à la même époque . Je plaçais vaguement le Chant du Départ dans un XIXème fumeux . Comme je ne savais pas non plus que Marie-Joseph Chénier était l'auteur de ses paroles ... et quant à Étienne Nicolas Méhul, je découvre son existence ... Shame on me !
A vrai dire, je préfère le Chant du Départ ( comme Napoléon le préférera aussi soit dit en passant ) , mais c'est la Marseillaise qui a gagné les galons d'Hymne national !
Le Chant du départ
Chant révolutionnaire de 1794. Paroles de Marie-Joseph Chénier. Musique d'Étienne Nicolas Méhul.
Cette chanson symbolise la lutte des peuples contre toute forme de dictature et de despotisme.
Méhul, qui venait de remporter un succès éclatant à l'Opéra comique avec son Euphrosine et Corradin, au moment de la création de la Marseillaise envoya une lettre enthousiaste à Rouget de l'Isle.
Flatté, Rouget lui dédia le 11 Nivôse an II son premier ouvrage : Essais en vers et en prose :
" Reçois, ami, ce tribut de l'estime et de l'affection ( ... ) chantre d'Euphrosine et Corradin, de Stratonice et de Mélidore, tu es l'orgueil de tes rivaux; ton siècle te contemple et la postérité t'appelle . Puisse la couronne qu'elle te destine s'embellir à tes yeux par cette fleur qu'y ajoute l'amitié ... "
Le Chant du Départ fut appelé le « frère de La Marseillaise » par les soldats républicains.
Il fut composé le 14 juillet 1794. il est ensuite présenté à Robespierre, qui le qualifie "de poésie grandiose et républicaine qui dépasse tout ce qu’a fait ce girondin de Chénier."
Le chant est tout d’abord exécuté par l’orchestre et les chœurs du Conservatoire de musique le 14 juillet 1794. Il est immédiatement imprimé à près de 18 000 exemplaire et distribué aux 14 armées de la République.
Le Chant du départ est devenu l’hymne officiel du Premier Empire, Napoléon préférait cet hymne à La Marseillaise. Le titre original du Chant du départ est "Hymne à la liberté" (le nom fut changé par Robespierre).
C’est un tableau musical : à chacune des sept strophes l’hymne est chanté par un individu ou des groupes d’individus différents.
.................. .............
Dans le premier verset il s’agit par exemple d’un député qui parle à des soldats, il les encourage à se battre pour défendre la République. Dans le second verset il s’agit d’une mère de famille qui donne son fils à la patrie. Dans le quatrième verset il s’agit d’un enfant qui chante Joseph Bara et Joseph Agricol Viala, deux jeunes Français (12 ans et 13 ans) qui sont morts pour la République. Alors qu’il était entouré de Vendéens qui lui demandaient de crier "Vive Louis XVII" ; Bara refusa et lança : "Vive la République", cri pour lequel il fut exécuté sur le champ. Quant à Viala il mourut frappé par une balle en essayant de couper les cordes d’un ponton de l’ennemi. Ses derniers mots furent : "Je meurs, mais c’est pour la Liberté".
Le chant survécut à la Révolution et au Premier Empire. Aujourd’hui il est toujours chanté par l’armée française. Valéry Giscard d’Estaing en avait fait son chant de campagne lors de l’élection présidentielle de 1974 ; Président de la République, il le faisait souvent jouer aux troupes au cours de cérémonies officielles, avec La Marseillaise. C’est un exemple classique de chant guerrier.
http://www.histoiredumonde.net/Chant-du-depart.html
Nos sujets sur la Marseillaise :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2909-rouget-de-lisle-et-la-marseillaise-au-musee-de-l-armee?highlight=marseillaise
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1487-marie-antoinette-et-la-marseillaise?highlight=marseillaise
A vrai dire, je préfère le Chant du Départ ( comme Napoléon le préférera aussi soit dit en passant ) , mais c'est la Marseillaise qui a gagné les galons d'Hymne national !
Le Chant du départ
Chant révolutionnaire de 1794. Paroles de Marie-Joseph Chénier. Musique d'Étienne Nicolas Méhul.
Cette chanson symbolise la lutte des peuples contre toute forme de dictature et de despotisme.
Le Chant du départ
La victoire en chantant
Nous ouvre la barrière
La liberté guide nos pas
Et du Nord au midi
La trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez ennemis de la France,
Rois ivres de sang et d'orgueil.
Le peuple souverain s'avance :
Tyrans descendez au cercueil.
Refrain
La république nous appelle,
Sachons vaincre ou sachons périr;
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
De nos yeux maternels
Ne craignez pas les larmes;
Loin de nous les lâches douleurs !
Nous devons triompher
Quand vous prenez les armes,
Nous vous avons donné la vie
Guerriers, elle n'est plus à vous;
Tous nos jours sont à la patrie,
Elle est votre mère avant nous
Refrain
Que le fer paternel arme la main des braves;
Songez à nous au champs de Mars;
Consacrez dans le sang des Rois et des esclaves
Le fer béni par nos vieillards,
Et, rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus,
Venez fermer notre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.
Refrain
De Barra, de Viala le sort nous fait envie:
Ils sont morts mais ils ont vaincu.
Le lâche accablé d'ans n'a pas connu la vie;
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillants, nous le sommes;
Guidez-nous contre les tyrans;
Les républicains sont des hommes,
Les esclaves sont des enfants
Refrain
Partez, vaillants époux ! Les combats sont vos fêtes
Partez, modèles des guerriers !
Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes,
Nos mains tresseront vos lauriers
Et, si le temple de Mémoire
S'ouvrait à nos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Nos flancs porteront vos vengeurs.
Refrain
Et nous, soeurs des héros; nous, qui de l'hyménée
Ignorons les aimables noeuds,
Si, pour s'unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment des voeux,
Qu'ils reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang ans les batailles
Ait coulé pour l'égalité.
Refrain
Sur le fer, devant Dieu, nous jurons à nos pères,
A nos épouses, à nos soeurs,
A nos représentants, à nos fils à nos mères
D'anéantir les oppresseurs.
En tous lieux, dans la nuit profonde
Plongeant l'infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la paix et la liberté
Refrain
La victoire en chantant
Nous ouvre la barrière
La liberté guide nos pas
Et du Nord au midi
La trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez ennemis de la France,
Rois ivres de sang et d'orgueil.
Le peuple souverain s'avance :
Tyrans descendez au cercueil.
Refrain
La république nous appelle,
Sachons vaincre ou sachons périr;
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
De nos yeux maternels
Ne craignez pas les larmes;
Loin de nous les lâches douleurs !
Nous devons triompher
Quand vous prenez les armes,
Nous vous avons donné la vie
Guerriers, elle n'est plus à vous;
Tous nos jours sont à la patrie,
Elle est votre mère avant nous
Refrain
Que le fer paternel arme la main des braves;
Songez à nous au champs de Mars;
Consacrez dans le sang des Rois et des esclaves
Le fer béni par nos vieillards,
Et, rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus,
Venez fermer notre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.
Refrain
De Barra, de Viala le sort nous fait envie:
Ils sont morts mais ils ont vaincu.
Le lâche accablé d'ans n'a pas connu la vie;
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillants, nous le sommes;
Guidez-nous contre les tyrans;
Les républicains sont des hommes,
Les esclaves sont des enfants
Refrain
Partez, vaillants époux ! Les combats sont vos fêtes
Partez, modèles des guerriers !
Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes,
Nos mains tresseront vos lauriers
Et, si le temple de Mémoire
S'ouvrait à nos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Nos flancs porteront vos vengeurs.
Refrain
Et nous, soeurs des héros; nous, qui de l'hyménée
Ignorons les aimables noeuds,
Si, pour s'unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment des voeux,
Qu'ils reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang ans les batailles
Ait coulé pour l'égalité.
Refrain
Sur le fer, devant Dieu, nous jurons à nos pères,
A nos épouses, à nos soeurs,
A nos représentants, à nos fils à nos mères
D'anéantir les oppresseurs.
En tous lieux, dans la nuit profonde
Plongeant l'infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la paix et la liberté
Refrain
Méhul, qui venait de remporter un succès éclatant à l'Opéra comique avec son Euphrosine et Corradin, au moment de la création de la Marseillaise envoya une lettre enthousiaste à Rouget de l'Isle.
Flatté, Rouget lui dédia le 11 Nivôse an II son premier ouvrage : Essais en vers et en prose :
" Reçois, ami, ce tribut de l'estime et de l'affection ( ... ) chantre d'Euphrosine et Corradin, de Stratonice et de Mélidore, tu es l'orgueil de tes rivaux; ton siècle te contemple et la postérité t'appelle . Puisse la couronne qu'elle te destine s'embellir à tes yeux par cette fleur qu'y ajoute l'amitié ... "
Le Chant du Départ fut appelé le « frère de La Marseillaise » par les soldats républicains.
Il fut composé le 14 juillet 1794. il est ensuite présenté à Robespierre, qui le qualifie "de poésie grandiose et républicaine qui dépasse tout ce qu’a fait ce girondin de Chénier."
Le chant est tout d’abord exécuté par l’orchestre et les chœurs du Conservatoire de musique le 14 juillet 1794. Il est immédiatement imprimé à près de 18 000 exemplaire et distribué aux 14 armées de la République.
Le Chant du départ est devenu l’hymne officiel du Premier Empire, Napoléon préférait cet hymne à La Marseillaise. Le titre original du Chant du départ est "Hymne à la liberté" (le nom fut changé par Robespierre).
C’est un tableau musical : à chacune des sept strophes l’hymne est chanté par un individu ou des groupes d’individus différents.
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Dans le premier verset il s’agit par exemple d’un député qui parle à des soldats, il les encourage à se battre pour défendre la République. Dans le second verset il s’agit d’une mère de famille qui donne son fils à la patrie. Dans le quatrième verset il s’agit d’un enfant qui chante Joseph Bara et Joseph Agricol Viala, deux jeunes Français (12 ans et 13 ans) qui sont morts pour la République. Alors qu’il était entouré de Vendéens qui lui demandaient de crier "Vive Louis XVII" ; Bara refusa et lança : "Vive la République", cri pour lequel il fut exécuté sur le champ. Quant à Viala il mourut frappé par une balle en essayant de couper les cordes d’un ponton de l’ennemi. Ses derniers mots furent : "Je meurs, mais c’est pour la Liberté".
Le chant survécut à la Révolution et au Premier Empire. Aujourd’hui il est toujours chanté par l’armée française. Valéry Giscard d’Estaing en avait fait son chant de campagne lors de l’élection présidentielle de 1974 ; Président de la République, il le faisait souvent jouer aux troupes au cours de cérémonies officielles, avec La Marseillaise. C’est un exemple classique de chant guerrier.
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Nos sujets sur la Marseillaise :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2909-rouget-de-lisle-et-la-marseillaise-au-musee-de-l-armee?highlight=marseillaise
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Mme de Sabran- Messages : 55160
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Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Eh bien, le Chant du Départ n'aura pas davantage porté bonheur à André Chénier que la Marseillaise à Frédérique Dietrich ...
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Mme de Sabran- Messages : 55160
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Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Mme de Sabran a écrit:Alors là, les amis, je l'avoue platement , j'ignorais que ces deux chants emblématiques avaient été créés ( à un poil près ) à la même époque . Je plaçais vaguement le Chant du Départ dans un XIXème fumeux . Comme je ne savais pas non plus que Marie-Joseph Chénier était l'auteur de ses paroles ... et quant à Étienne Nicolas Méhul, je découvre son existence ... Shame on me !
Roooh ! : C'est évoqué ici, page 1 : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2909-rouget-de-lisle-et-la-marseillaise-au-musee-de-l-armee?highlight=marseillaise
Mais tu as bien fait d'ouvrir ce sujet, merci...
La nuit, la neige- Messages : 18008
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Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
Tu parles bien de son frère, non ? Marie-Joseph...Mme de Sabran a écrit:Eh bien, le Chant du Départ n'aura pas davantage porté bonheur à André Chénier (...)
La nuit, la neige- Messages : 18008
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Mme de Sabran- Messages : 55160
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Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
... qui est mort en 1811 !!! : : :
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La nuit, la neige- Messages : 18008
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Re: La Marseillaise et le Chant du Départ
En réalité, précise WIKI, après quelques tentatives infructueuses pour sauver son frère , Marie-Joseph Chénier dut constater que c'était en se faisant oublier des autorités que son frère aurait les meilleures chances de salut et que ses interventions mal avisées ne feraient que hâter sa fin. Lui-même, alors soupçonné de tiédeur et en mauvais termes avec Robespierre, ne pouvait rien tenter pour le sauver. André Chénier fut exécuté le 25 juillet 1794 (7 thermidor an II).
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Mme de Sabran- Messages : 55160
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