Le Secret de Madame Royale, de André Castelot

Marie-Jeanne a écrit:
Gratté ou non, voici l'acte de baptême du dauphin Louis-Charles.

Merci, chère Marie-Jeanne, pour cette photo de l'acte de baptême du bambin .  
Pour ma part je ne vois aucune trace de grattage, ou alors il a été si soigneusement effectué qu'il est invisible .

Quoi qu'il en soit, le raisonnement de Castelot se tient.  
Il est inexplicable, en effet, que Madame Royale se soit toujours refusée à rencontrer les vrais-faux dauphins, ne serait-ce que pour démasquer l'imposture .      Il est très frappant que même elle, la fille de Marie-Antoinette, ait pu douter de la légitimité de son petit frère ( suspicion qui, au contraire,   arrangeait si bien Provence ).



Que savait Mme de Soucy de si terrible qu'il fallut à Mme Royale céder à son chantage et lui verser des sommes énormes ?
C'est toute la question .
En attendant, la marquise est à Vienne et pas du tout heureuse d'être renvoyée sans tambour ni trompette .  Elle s'en plaint très amèrement, ce sera la prochaine lettre que je transcrirai .  

Mme de Sabran a écrit:
Que savait Mme de Soucy de si terrible qu'il fallut à Mme Royale céder à son chantage et lui verser des sommes énormes ?

Madame Royale se serait-elle mal comportée vis à vis de son frère au Temple ? Aurait-elle témoigné contre sa mère (comme son frère)? ... Je suis tenté de penser qu'il s'agit d'un fait relatif à sa captivité au Temple.

Mais il pourrait également s'agir de faits relatifs à la paternité de Louis XVI : on sait par exemple que Mme Royale traitera Fersen avec la plus grande froideur lorsqu'elle le reverra à Vienne; craignait-elle que la liaison avérée entre sa mère et Axel ne rejaillisse sur sa position en tant que fille de France ?... Les Habsbourg eux-mêmes tiendront Fersen soigneusement à l'écart (ils refuseront de rembourser la baronne de Korff, en faillite, pour les fonds avancés afin de faire évader la famille royale des Tuileries en 1791 et ce malgré les nombreuses démarches de Fersen, qui s'était fait le porte-parole de la baronne). Plus généralement, les Habsbourg ne voudront jamais plus entendre parler de Marie-Antoinette après la Révolution (peut-être par honte d'avoir "lâché" la reine de France, mais également sans doute aussi parce-que Marie-Antoinette avait à leurs yeux, failli en tant que reine). Il est d'ailleurs frappant de constater qu'aujourd'hui à Vienne, le souvenir de Marie-Antoinette a complètement disparu. Son souvenir est à peine évoqué à Schönbrunn (un buste et deux portraits) alors que ses soeurs sont omniprésentes encore partout dans les palais impériaux (nombreux portraits à travers tout le château de Schönbrunn par exemple...).

Tout cela n'explique pas pourquoi Mme Royale se refuse absolument à rencontrer  les soit-disant dauphins .
 Pour Castelot, c'est la vraie question .

Sans doute parce-qu'elle savait qu'il s'agissait d'imposteurs.

Elle ne pouvait en être persuadée que si elle était sûre que le petit était mort au Temple . D'où la conclusion de Castelot : elle aurait dit à Mme de Soucy ne pas savoir si son frère était bien mort. Souviens-toi qu'elle ne savait pas si sa mère, sa tante, étaient mortes . Peut-être a-t-elle ignoré le sort de Louis-Charles ?

Peut-être avait-elle couché avec Mme de Chanterenne, qui était chargée de s'occuper d'elle au Temple ?

Je cherche la relation par Madame Royale des événements arrivés au Temple ... bien sûr sans la retrouver ( dans ma montagne de bouquins ) , en revanche je retombe sur le livre de Castelot .

Mais Castelot explique un peu plus loin pourquoi il pense que l'enfant mort au Temple n'était pas Louis-Charles.

Pfffffffff ...........  Oui, merci Momo, je veux bien ...  

Gouverneur Morris a écrit:

Revenant du travail, je manquais à deux minutes près Castelot au téléphone (je lui avais écrit pour la 5 ou 6ème fois en 15 ans).

Il dit à ma femme : "Je ne veux plus me mêler de cette affaire (Louis XVII). J'ai failli avoir des ennuis à cause d'elle !"

Tel était l'état d'esprit de Castelot un ou deux ans avant son décès.

Personne ne comprend plus rien à l'affaire Louis XVII et tout ce qui tourne autour de la famille royale. Je suis fier d'avoir commencé à dénouer les noeuds : Louis XVIII a fini par savoir tout par le marquis-général de Bonneval, via Barras et Fouché.