Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
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Mme de Sabran
La nuit, la neige
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Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Une petite présentation de ce peintre et de ses oeuvres, que nous croisons parfois ici ou là...
Wikipédia (version française) nous dit :
Michel Garnier est un peintre français, né à Saint-Cloud en 1753 et mort à Paris en 1819.
Peu de documents subsistent sur la vie et l'œuvre de Michel Garnier, peintre répertorié entre 1781 et 1814.
Grâce à son père, employé par le duc d'Orléans, Garnier travailla pour cette maison royale à ses débuts.
Sa première œuvre connue, datée de 1781, est d'ailleurs un portrait du duc d'Orléans.
Bon, ça commence mal, puisque le Musée Chantilly, qui conserve le tableau, le présente comme un portrait du : Duc de Chartres, futur Philippe-Egalité en costume de Grand-Maître des Francs-Maçons et le date en 1777. :
Photo (C) RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojéda
Probablement franc-maçon comme son protecteur ou comme le marquis de Saint-Marc, l'un de ses commanditaires, Garnier produisit, à partir de 1785, des scènes de genre.
Il entra notamment dans l'atelier de Jean-Baptiste-Marie Pierre.
Le départ de Monsieur de Saint-Marc pour la bataille de Fontenoy
Michel Garnier, 1788
La Révolution ne toucha pas l'artiste qui put, notamment en 1791, exposer ses tableaux au Salon, comme bon nombre de peintres non académiciens.
Garnier résida à l'Île-de-France (aujourd'hui île Maurice) entre 1801 et 1810 à la suite de sa participation au voyage vers les mers du Sud que conduisit Nicolas Baudin entre 1800 et 1803.
Sur son île, Garnier peignit de nombreuses natures mortes qu'il rapporta en France avant de s'éteindre sur le continent, de santé fragile.
* Source
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Michel Garnier de Wikipédia en français (auteurs)
Page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Garnier
Wikipédia (version française) nous dit :
Michel Garnier est un peintre français, né à Saint-Cloud en 1753 et mort à Paris en 1819.
Peu de documents subsistent sur la vie et l'œuvre de Michel Garnier, peintre répertorié entre 1781 et 1814.
Grâce à son père, employé par le duc d'Orléans, Garnier travailla pour cette maison royale à ses débuts.
Sa première œuvre connue, datée de 1781, est d'ailleurs un portrait du duc d'Orléans.
Bon, ça commence mal, puisque le Musée Chantilly, qui conserve le tableau, le présente comme un portrait du : Duc de Chartres, futur Philippe-Egalité en costume de Grand-Maître des Francs-Maçons et le date en 1777. :
Photo (C) RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojéda
Probablement franc-maçon comme son protecteur ou comme le marquis de Saint-Marc, l'un de ses commanditaires, Garnier produisit, à partir de 1785, des scènes de genre.
Il entra notamment dans l'atelier de Jean-Baptiste-Marie Pierre.
Le départ de Monsieur de Saint-Marc pour la bataille de Fontenoy
Michel Garnier, 1788
La Révolution ne toucha pas l'artiste qui put, notamment en 1791, exposer ses tableaux au Salon, comme bon nombre de peintres non académiciens.
Garnier résida à l'Île-de-France (aujourd'hui île Maurice) entre 1801 et 1810 à la suite de sa participation au voyage vers les mers du Sud que conduisit Nicolas Baudin entre 1800 et 1803.
Sur son île, Garnier peignit de nombreuses natures mortes qu'il rapporta en France avant de s'éteindre sur le continent, de santé fragile.
* Source
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Michel Garnier de Wikipédia en français (auteurs)
Page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Garnier
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 28 Oct 2018, 09:47, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
A l'occasion de la vente aux enchères d'une de ses oeuvres naturalistes, l'expert de chez Christie's nous le présente davantage.
Je cite quelques extraits (et illustre) :
Sous l’Ancien régime Michel Garnier avait été peintre de genre et portraitiste au service du duc d’Orléans.
A l’instar de Louis-Léopold Boilly, il sut se renouveler et devenir lors de la Révolution française le chroniqueur d’une élégante bourgeoisie parisienne.
Mais un an après le décès de sa femme, il embarqua, le 19 octobre 1800, à titre de « peintre de genre » sur la corvette Naturaliste, dirigée par le commandant Baudin, vers les terres australes, dans le cadre d’une vaste expédition d’exploration scientifique.
L’artiste débarqua sur l’île de France (aujourd’hui île Maurice) en mars 1801.
Il portraitura alors les colons avec succès, mais son grand œuvre là-bas reste une série de quelques 140 tableaux de fleurs et fruits de l’île de France et de l’île Bourbon (aujourd’hui la Réunion).
Michel Garnier - Etude de pamplemousses.
Partie de 140 tableaux représentant des "fruits de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique, acclimatés aux îles de France et de Bourbon"
© Christe's 2016
Garnier travaillait avec le botaniste Louis-Antoine-Marie Robillard d’Argentelle qui exécuta plus de cent modelages de fruits, branches et feuilles en cire, montés sur armature métallique.
Carporama : Collection Robillard d'Argentelle
Paris, Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), bibliothèque centrale
Ces modelages, réalisés à des fins scientifiques et afin d’être exposés au public parisien, furent présentés sous le nom de « Carporama » en 1829, ils sont désormais conservés au Museum d’Histoire Naturelle.
Cire botanique : Cacaoyer (Theobroma cacao),1802
Louis Marc Antoine Robillard d’Argentelle (1777-1828)
© Muséum national d'histoire naturelle / Direction des bibliothèques et de la documentation
Lors de son retour en 1810, Garnier perdit tous ses biens, sauf sa collection de natures mortes, car la frégate qui le ramenait, La Confiance, fut capturée par l’ennemi anglais.
Le peintre termina sa vie dans la misère, tentant vainement, par l‘intermédiaire de son ami Coupin de La Couperie, de vendre sa collection à Lord Wellington ainsi qu’au Museum.
Ce n’est qu’en 1851 puis 1876 que le Museum d’Histoire Naturelle acquit de deux brocanteurs parisiens 90 puis 37 tableaux de cet ensemble unique.
Je cite quelques extraits (et illustre) :
Sous l’Ancien régime Michel Garnier avait été peintre de genre et portraitiste au service du duc d’Orléans.
A l’instar de Louis-Léopold Boilly, il sut se renouveler et devenir lors de la Révolution française le chroniqueur d’une élégante bourgeoisie parisienne.
Mais un an après le décès de sa femme, il embarqua, le 19 octobre 1800, à titre de « peintre de genre » sur la corvette Naturaliste, dirigée par le commandant Baudin, vers les terres australes, dans le cadre d’une vaste expédition d’exploration scientifique.
L’artiste débarqua sur l’île de France (aujourd’hui île Maurice) en mars 1801.
Il portraitura alors les colons avec succès, mais son grand œuvre là-bas reste une série de quelques 140 tableaux de fleurs et fruits de l’île de France et de l’île Bourbon (aujourd’hui la Réunion).
Michel Garnier - Etude de pamplemousses.
Partie de 140 tableaux représentant des "fruits de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique, acclimatés aux îles de France et de Bourbon"
© Christe's 2016
Garnier travaillait avec le botaniste Louis-Antoine-Marie Robillard d’Argentelle qui exécuta plus de cent modelages de fruits, branches et feuilles en cire, montés sur armature métallique.
Carporama : Collection Robillard d'Argentelle
Paris, Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), bibliothèque centrale
Ces modelages, réalisés à des fins scientifiques et afin d’être exposés au public parisien, furent présentés sous le nom de « Carporama » en 1829, ils sont désormais conservés au Museum d’Histoire Naturelle.
Cire botanique : Cacaoyer (Theobroma cacao),1802
Louis Marc Antoine Robillard d’Argentelle (1777-1828)
© Muséum national d'histoire naturelle / Direction des bibliothèques et de la documentation
Lors de son retour en 1810, Garnier perdit tous ses biens, sauf sa collection de natures mortes, car la frégate qui le ramenait, La Confiance, fut capturée par l’ennemi anglais.
Le peintre termina sa vie dans la misère, tentant vainement, par l‘intermédiaire de son ami Coupin de La Couperie, de vendre sa collection à Lord Wellington ainsi qu’au Museum.
Ce n’est qu’en 1851 puis 1876 que le Museum d’Histoire Naturelle acquit de deux brocanteurs parisiens 90 puis 37 tableaux de cet ensemble unique.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Une autre vente aux enchères (toujours chez Christie's : ) nous permet de compléter le portrait de Michel Garnier et e son œuvre…
Je cite à nouveau la note de l'expert (et illustre) :
Michel Garnier avait en effet commencé sa carrière, vers 1774, comme portraitiste, mais dès le début des années 1780, il se spécialise dans la scène de genre.
La jeune musicienne n'est pas non plus une scène galante ou à portée moralisatrice, que viendrait expliciter un titre évocateur ou un pendant. Garnier, dans ce tableau, comme dans ceux qu'il exécutera tout au long de sa vie, ne délivre aucun autre message que celui, évident, de la beauté et de la joie de vivre.
Michel Garnier - La jeune musicienne. 1788
© Christe's 2016
Le tableau fut repris avec variantes par l'artiste, la même année, mais cette fois sur panneau et dans un format plus modeste.
Celui-ci était accompagné d'un "faux" pendant, daté de 1789, Le Jeu de cache-cache, lorsqu'il figura en 1931 dans une première vente à Paris (16-17 mars 1931, lots 37 et 38) puis le 30 mai 1956 à la vente de la baronne Cassel van Doorn, galerie Charpentier (lots 35 et 36).
Michel Garnier - Le jeu de cache-cache
Photo : Sotheby's
L'existence d'une toile de dimensions proches des nôtres, Une indiscrète écoutant la conversation entre deux amoureux, daté lui aussi de 1789 (vente Sotheby's Londres, 5 avril 1995, lot 189), permet de supposer que les deux paires furent exécutées parallèlement.
Michel Garnier - Une indiscrète....(1789)
Photo : © 2016 Sotheby’s
Attaché dans les années 1770 au duc de Chartres, futur Philippe-Egalité, Michel Garnier bénéficia sans doute de l'enseignement de Charles Lepeintre, le portraitiste officiel de Louis-Philippe, duc d'Orléans.
Mais il sut, par le dynamisme de ses compositions et la perfection de sa technique largement empruntée aux fijnschilders -"peintres fins" de l'école hollandaise tels Gérard Ter Borch ou Gabriel Metsu- du siècle précédent, et s'attirer une clientèle plus vaste pour ses nombreuses scènes de genre.
Michel Garnier
Scène dans un intérieur, XVIIIe siècle
Huile sur papier marouflé sur toile, signée.
Photo : Mutualart
Plusieurs tableaux de Garnier furent exportés pendant les années révolutionnaires, probablement par des émigrés et vendus à des prix élevés : leur succès, au moment même où triomphait David à Paris, et où Boilly se voyait quant à lui reprocher la légèreté de ses sujets et accusé de "corruption de moeurs", n'empêcha pas Garnier de se renouveler, tant par une technique plus rapide, moins porcelainée, que par de nouveaux thèmes.
Le coup de vent sur le Pont royal (Dallas, Museum of Arts), la Traversée du ruisseau (vente M. G. Mühlbacher, galerie Georges Petit, 15 mai 1899, lot 28, loc. inc.), peints dans les années 1790, semblent transposer sur un mode plus "bourgeois" les scènes de genre peintes sous l'Ancien Régime et constituent de délicieux témoignages de la vie parisienne.
Mais le peintre ne se départit jamais de l'élégance de ses compositions ou de la délicatesse des personnages, figures mutines au visage triangulaire.
* Source texte (extraits) : http://www.christies.com/lotfinder/Lot/michel-garnier-saint-cloud-1753-1829-versailles-la-5778199-details.aspx
Je cite à nouveau la note de l'expert (et illustre) :
Michel Garnier avait en effet commencé sa carrière, vers 1774, comme portraitiste, mais dès le début des années 1780, il se spécialise dans la scène de genre.
La jeune musicienne n'est pas non plus une scène galante ou à portée moralisatrice, que viendrait expliciter un titre évocateur ou un pendant. Garnier, dans ce tableau, comme dans ceux qu'il exécutera tout au long de sa vie, ne délivre aucun autre message que celui, évident, de la beauté et de la joie de vivre.
Michel Garnier - La jeune musicienne. 1788
© Christe's 2016
Le tableau fut repris avec variantes par l'artiste, la même année, mais cette fois sur panneau et dans un format plus modeste.
Celui-ci était accompagné d'un "faux" pendant, daté de 1789, Le Jeu de cache-cache, lorsqu'il figura en 1931 dans une première vente à Paris (16-17 mars 1931, lots 37 et 38) puis le 30 mai 1956 à la vente de la baronne Cassel van Doorn, galerie Charpentier (lots 35 et 36).
Michel Garnier - Le jeu de cache-cache
Photo : Sotheby's
L'existence d'une toile de dimensions proches des nôtres, Une indiscrète écoutant la conversation entre deux amoureux, daté lui aussi de 1789 (vente Sotheby's Londres, 5 avril 1995, lot 189), permet de supposer que les deux paires furent exécutées parallèlement.
Michel Garnier - Une indiscrète....(1789)
Photo : © 2016 Sotheby’s
Attaché dans les années 1770 au duc de Chartres, futur Philippe-Egalité, Michel Garnier bénéficia sans doute de l'enseignement de Charles Lepeintre, le portraitiste officiel de Louis-Philippe, duc d'Orléans.
Mais il sut, par le dynamisme de ses compositions et la perfection de sa technique largement empruntée aux fijnschilders -"peintres fins" de l'école hollandaise tels Gérard Ter Borch ou Gabriel Metsu- du siècle précédent, et s'attirer une clientèle plus vaste pour ses nombreuses scènes de genre.
Michel Garnier
Scène dans un intérieur, XVIIIe siècle
Huile sur papier marouflé sur toile, signée.
Photo : Mutualart
Plusieurs tableaux de Garnier furent exportés pendant les années révolutionnaires, probablement par des émigrés et vendus à des prix élevés : leur succès, au moment même où triomphait David à Paris, et où Boilly se voyait quant à lui reprocher la légèreté de ses sujets et accusé de "corruption de moeurs", n'empêcha pas Garnier de se renouveler, tant par une technique plus rapide, moins porcelainée, que par de nouveaux thèmes.
Le coup de vent sur le Pont royal (Dallas, Museum of Arts), la Traversée du ruisseau (vente M. G. Mühlbacher, galerie Georges Petit, 15 mai 1899, lot 28, loc. inc.), peints dans les années 1790, semblent transposer sur un mode plus "bourgeois" les scènes de genre peintes sous l'Ancien Régime et constituent de délicieux témoignages de la vie parisienne.
Mais le peintre ne se départit jamais de l'élégance de ses compositions ou de la délicatesse des personnages, figures mutines au visage triangulaire.
* Source texte (extraits) : http://www.christies.com/lotfinder/Lot/michel-garnier-saint-cloud-1753-1829-versailles-la-5778199-details.aspx
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 09 Oct 2018, 09:40, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Quelques autres illustrations, dont cet intéressant portrait de Joséphine en 1790 (alors épouse de Beauharnais).
L'institution qui le conserve souligne que Joséphine porte une tenue choisie pour la Fête de la Fédération.
Bon...
Michel Garnier - Josephine de Beauharnais (1790)
2016 University of Notre Dame
http://sniteartmuseum.nd.edu/collections/recent-acquisitions/michel-garnier-portrait-of-josephine-de-beauharnais-1790/
Ainsi que ses charmantes scènes de genre, un rien galantes ou coquinounettes. Ce qui explique que ce n'était plus gère au goût du jour pendant les années "dures" de la Révolution et après...
Michel Garnier - Ils sont d'accord (178?)
Photo : © 2016 Sotheby’s
Michel Garnier - Jeune femme à sa toilette
Nous connaissons bien celui, délicieux... boudoi30 :
Michel Garnier - Elégante sous les arcades du Palais Royal (1787)
Photo : © 2016 Sotheby’s
Michel Garnier - Jeune femme tenant une miniature
Photo : © 2016 Sotheby’s
Le tableau est typique de la production minutieuse, que l'on retrouve chez Garnier avant 1790. Le sujet même de notre oeuvre est typique de cette production de la première partie de la carrière de l'artiste où il peint des sujets galants qui peuvent même, comme c'est le cas ici, être un peu érotique.
Ces sujets, qu'il développe particulièrement entre 1786 et 1800, se retrouvaient chez des artistes contemporains de Garnier tels que Louis-Léopold Boilly ou Marguerite Gérard qui aimaient aussi les scènes de genre où ils se plaisaient à peindre des drapés et des vêtements aux reflets soyeux.
* Source (extrait) http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2013/tableaux-anciens-19e-siecle/lot.68.lotnum.html
Michel Garnier - La rose (1791)
Minneapolis Institute of Arts
Photo : http://artifexinopere.com/?p=2525
Michel Garnier - La lettre (1791)
Minneapolis Institute of Arts
Photo : http://artifexinopere.com/?p=2525
Michel Garnier - Le mariage interrompu (1789)
© Musée Carnavalet Histoire de Paris
Cette toile et son pendant " Le départ du dragon ", signé et daté 1789, évoquent par le décor luxueux qui y est peint, la beauté des costumes et l'élégance des coiffures les raffinements de la société parisienne de l'Ancien Régime dans leur dernier éclat.
Leur auteur, Michel Garnier (1753-1819) appartient à l'entourage artistique du peintre Boilly et sut se faire apprécier comme chroniqueur léger des anecdotes de la vie sentimentale et galante de ses contemporains.
Ici, plusieurs personnes se sont réunies pour la signature d'un contrat de mariage, mais la lecture d'une clause apparemment inattendue plonge chacun dans l'étonnement.
Rien ne manque au pathétique : ni la plume qu'on a laissé tomber de surprise ou d'impatience, ni l'accessoire indispensable de toute femme à la mode : le flacon de sels posé au pied du fauteuil. Les gestes, les regards marquent la surprise.
Le petit drame se déroule dans le cadre d'un salon typiquement Louis XVI, scandé de grands pilastres cannelés qui évoquent les décors réalisés par les architectes Brongniart ou Bellanger, meublé des derniers sièges à la mode de Jacob ou Sené.
De même les costumes sont du dernier cri et les chapeaux et les coiffures féminines illustrent les créations de la célèbre modiste Rose Bertin.
* Source texte : http://www.carnavalet.paris.fr/fr/collections/le-contrat-de-mariage-interrompu
Michel Garnier - Le départ du dragon (1789)
© Musée Carnavalet Histoire de Paris
La vie ici ne semble pas être un long fleuve si tranquille... :
Michel Garnier - La scène de reproches (1794)
Photo : François Jay, Musée des Augustins
Michel Garnier - Jeune femme éplorée ou l'attente
Plus tardif , si l'on considère les tenues des protagonistes
Michel Garnier - Die versteckte Übergabe des Liebesbriefes
Photo : Hampel Kunstauktionen
Enfin, cette petite scène qui semble être un dessin.
Peut-être réalisé à l'époque où il séjournait outre-mer ?
Michel Garnier - Le Hamac
Photo : https://marie-antoinettequeenoffrance.blogspot.fr/2008/07/art-post.html
L'institution qui le conserve souligne que Joséphine porte une tenue choisie pour la Fête de la Fédération.
Bon...
Michel Garnier - Josephine de Beauharnais (1790)
2016 University of Notre Dame
http://sniteartmuseum.nd.edu/collections/recent-acquisitions/michel-garnier-portrait-of-josephine-de-beauharnais-1790/
Ainsi que ses charmantes scènes de genre, un rien galantes ou coquinounettes. Ce qui explique que ce n'était plus gère au goût du jour pendant les années "dures" de la Révolution et après...
Michel Garnier - Ils sont d'accord (178?)
Photo : © 2016 Sotheby’s
Michel Garnier - Jeune femme à sa toilette
Nous connaissons bien celui, délicieux... boudoi30 :
Michel Garnier - Elégante sous les arcades du Palais Royal (1787)
Photo : © 2016 Sotheby’s
Michel Garnier - Jeune femme tenant une miniature
Photo : © 2016 Sotheby’s
Le tableau est typique de la production minutieuse, que l'on retrouve chez Garnier avant 1790. Le sujet même de notre oeuvre est typique de cette production de la première partie de la carrière de l'artiste où il peint des sujets galants qui peuvent même, comme c'est le cas ici, être un peu érotique.
Ces sujets, qu'il développe particulièrement entre 1786 et 1800, se retrouvaient chez des artistes contemporains de Garnier tels que Louis-Léopold Boilly ou Marguerite Gérard qui aimaient aussi les scènes de genre où ils se plaisaient à peindre des drapés et des vêtements aux reflets soyeux.
* Source (extrait) http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2013/tableaux-anciens-19e-siecle/lot.68.lotnum.html
Michel Garnier - La rose (1791)
Minneapolis Institute of Arts
Photo : http://artifexinopere.com/?p=2525
Michel Garnier - La lettre (1791)
Minneapolis Institute of Arts
Photo : http://artifexinopere.com/?p=2525
Michel Garnier - Le mariage interrompu (1789)
© Musée Carnavalet Histoire de Paris
Cette toile et son pendant " Le départ du dragon ", signé et daté 1789, évoquent par le décor luxueux qui y est peint, la beauté des costumes et l'élégance des coiffures les raffinements de la société parisienne de l'Ancien Régime dans leur dernier éclat.
Leur auteur, Michel Garnier (1753-1819) appartient à l'entourage artistique du peintre Boilly et sut se faire apprécier comme chroniqueur léger des anecdotes de la vie sentimentale et galante de ses contemporains.
Ici, plusieurs personnes se sont réunies pour la signature d'un contrat de mariage, mais la lecture d'une clause apparemment inattendue plonge chacun dans l'étonnement.
Rien ne manque au pathétique : ni la plume qu'on a laissé tomber de surprise ou d'impatience, ni l'accessoire indispensable de toute femme à la mode : le flacon de sels posé au pied du fauteuil. Les gestes, les regards marquent la surprise.
Le petit drame se déroule dans le cadre d'un salon typiquement Louis XVI, scandé de grands pilastres cannelés qui évoquent les décors réalisés par les architectes Brongniart ou Bellanger, meublé des derniers sièges à la mode de Jacob ou Sené.
De même les costumes sont du dernier cri et les chapeaux et les coiffures féminines illustrent les créations de la célèbre modiste Rose Bertin.
* Source texte : http://www.carnavalet.paris.fr/fr/collections/le-contrat-de-mariage-interrompu
Michel Garnier - Le départ du dragon (1789)
© Musée Carnavalet Histoire de Paris
La vie ici ne semble pas être un long fleuve si tranquille... :
Michel Garnier - La scène de reproches (1794)
Photo : François Jay, Musée des Augustins
Michel Garnier - Jeune femme éplorée ou l'attente
Plus tardif , si l'on considère les tenues des protagonistes
Michel Garnier - Die versteckte Übergabe des Liebesbriefes
Photo : Hampel Kunstauktionen
Enfin, cette petite scène qui semble être un dessin.
Peut-être réalisé à l'époque où il séjournait outre-mer ?
Michel Garnier - Le Hamac
Photo : https://marie-antoinettequeenoffrance.blogspot.fr/2008/07/art-post.html
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Je raffole absolument de ces gentilles petites scènes de genre !
Merci pour ce beau sujet .
Merci pour ce beau sujet .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Je découvre la plupart de ces tableaux que je trouve absolument délicieux ! boudoi30
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Oui, j'aime beaucoup aussi.
C'est charmant ! Également intéressant pour tous les petits détails : ameublement, décoration des intérieurs, habillement et accessoires (un florilège de magnifiques chapeaux :\\\\\\\\: ) etc.
Aviez-vous remarqué sur celui-ci, en fond :
....L'Amour se taillant un arc dans la massue d'Hercule ?
L'artiste avait-il vu alors celui de Bouchardon ou celui du Petit Trianon ?
Notre sujet, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2831-exposition-edme-bouchardon-une-idee-du-beau-musee-du-louvre
C'est charmant ! Également intéressant pour tous les petits détails : ameublement, décoration des intérieurs, habillement et accessoires (un florilège de magnifiques chapeaux :\\\\\\\\: ) etc.
Aviez-vous remarqué sur celui-ci, en fond :
....L'Amour se taillant un arc dans la massue d'Hercule ?
L'artiste avait-il vu alors celui de Bouchardon ou celui du Petit Trianon ?
Notre sujet, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2831-exposition-edme-bouchardon-une-idee-du-beau-musee-du-louvre
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
C'est vrai !
Ce tableau mériterait de figurer dans notre sujet " Vu à l'arrière-plan " .
Ce tableau mériterait de figurer dans notre sujet " Vu à l'arrière-plan " .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
J'aime beaucoup. Si vous remarquez les jambes de ces dames, elles ont des positions qui ne sont pas sans rappeler les pin-up des années (19)50 avec notamment seulement la pointe des pieds posée. Les attitudes sont amusantes et théâtrales.
Merci pour cette découverte.
Olivier, sur des œufs
Merci pour cette découverte.
Olivier, sur des œufs
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
J'aime beaucoup; c'est de grande qualité; je ne connaissais absolument pas.
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
C'est un peu curieux, mais je n'ai moi aussi jamais entendu parler de Michel Garnier.
C'est charmant, les peintures semblent toujours en mouvement et non statiques. Des pans de vie de la fin XVIIIème.
C'est charmant, les peintures semblent toujours en mouvement et non statiques. Des pans de vie de la fin XVIIIème.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Je ne connaissais pas non plus ce peintre. dans le tableau "la rose"...
Avez-vous remarqué la petite statue avec le chapeau de la dame ??? hilarant !!!
Avez-vous remarqué la petite statue avec le chapeau de la dame ??? hilarant !!!
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
C'est vrai que ces scènes de genre sont savoureuses et pleines de grâce !
J'aime décidément beaucoup aussi !!! boudoi30
Bien à vous.
J'aime décidément beaucoup aussi !!! boudoi30
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
(...) mais son grand œuvre là-bas reste une série de quelques 140 tableaux de fleurs et fruits de l’île de France et de l’île Bourbon (aujourd’hui la Réunion).
Garnier travaillait avec le botaniste Louis-Antoine-Marie Robillard d’Argentelle qui exécuta plus de cent modelages de fruits, branches et feuilles en cire, montés sur armature métallique.
Carporama : Collection Robillard d'Argentelle
Paris, Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), bibliothèque centrale
Ces modelages, réalisés à des fins scientifiques et afin d’être exposés au public parisien, furent présentés sous le nom de « Carporama » en 1829, ils sont désormais conservés au Museum d’Histoire Naturelle.
Deux autres exemples de ces très beaux dessins, huiles sur papier, au rendu aussi vrai que nature...
Michel Garnier - Cocos nucifera : Ipomena tuberosa
Huile sur papier marouflé sur carton
Paris, Musuem d'Histoire Naturelle
Michel Garnier fait partie, avec Charles-Alexandre Lesueur, du voyage de découverte aux Terres Australes, dirigé de 1800 à 1803, par le commandant Nicolas Baudin.
En 1801, le peintre fait escale à l'Île de France (Maurice) où il exécute une série de tableaux représentant des arbres à fruit, acclimatés ou existant dans la colonie.
Photo et note : La lumière au siècle des lumières
Michel Garnier - Phoenix dactylifera : dattier
Huile sur papier marouflé sur carton
Paris, Musuem d'Histoire Naturelle
Le Phoenix dactylifera, ou dattier, est le palmier le plus connu et le plus cultivé par l'homme.
Son origine précise n'est pas connue. On suppose qu'il pousse naturellement dans la zone aride afro-asiatique allant du Maroc au Pakistan.
Acclimaté à l'île Maurice, a peint ces fruits grandeur nature sur les lieux.
Photo et note : La lumière au siècle des lumières
Et la version couleur, bien plus jolie, de cette charmante scène de genre...
Michel Garnier
Le départ du dragon (1789)
Photo : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Remarquable !
Merci, cher la nuit, la neige ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
L'auteur nous signale la rédaction d'un article détaillé et illustré consacré à la vie et l'oeuvre de cet artiste sur la version allemande du site Wikipédia.
Avec les outils de traduction à votre disposition (de type Google) vous pourrez tout de même lire le texte.
Vous y trouverez également de nombreuses illustrations.
C'est ici : https://de.wikipedia.org/wiki/Michel_Garnier
Avec les outils de traduction à votre disposition (de type Google) vous pourrez tout de même lire le texte.
Vous y trouverez également de nombreuses illustrations.
C'est ici : https://de.wikipedia.org/wiki/Michel_Garnier
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
Un an après le décès de sa femme, il embarqua, le 19 octobre 1800, à titre de « peintre de genre » sur la corvette Naturaliste, dirigée par le commandant Baudin, vers les terres australes, dans le cadre d’une vaste expédition d’exploration scientifique. L’artiste débarqua sur l’île de France (aujourd’hui île Maurice) en mars 1801.
Il portraitura alors les colons avec succès, mais son grand œuvre là-bas reste une série de quelques 140 tableaux de fleurs et fruits de l’île de France et de l’île Bourbon (aujourd’hui la Réunion).
Voici une autre illustration d'un fruit alors " exotique " introduit à l'Île Maurice en 1780 seulement :
Avocatier, Persea americana Mill.
Michel Garnier (1753 - 1829)
Peinture sur papier marouflé sur toile
Image : Muséum national d'Histoire naturelle
Note du MNHN :
Le peintre Michel Garnier, embarqué en octobre 1880 pour le voyage d’exploration des mers du Sud du commandant Nicolas Baudin et forcé, malade, de quitter l’expédition à l’île de France – aujourd’hui Île Maurice – en août 1801, resta dix années sur l’île.
Émerveillé par la variété et la luxuriance des fruits que l’île renferme, il consacra son séjour à leur représentation, en plaçant l’observation du vivant au cœur de sa démarche pour réaliser plus d’une centaine de peintures naturalistes.
Ces figures d’espèces difficiles à conserver en herbier ont un indéniable intérêt scientifique, reconnu au retour de l’artiste à Paris par les professeurs du Muséum.
Exposées au Salon de 1814 puis acquises au cours du XIXe siècle, les œuvres de Garnier dialoguent dans les collections du Muséum avec le Carporama de Robillard d’Argentelle réalisé à la même époque pour satisfaire un but identique : rendre compte de la diversité et de la beauté de la nature tout en faisant œuvre de science.
* Source : Mnhn / Alice Lemaire - L'avocatier
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Le grand carton à dessin posé par terre ( en bas à gauche du tableau ) a été inventé et fabriqué par la papeterie Montgolfier , manufacture royale à Annonay en Ardèche qui deviendra Canson-Montgolfier.
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3869-la-papeterie-montgolfier-manufacture-royale-en-1784?highlight=montgolfier
Ces cartons à dessin connurent un tel succès qu'ils sont toujours fabriqués aujourd'hui, absolument semblables, sous le nom " carton à dessins Annonay ".
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3869-la-papeterie-montgolfier-manufacture-royale-en-1784?highlight=montgolfier
Ces cartons à dessin connurent un tel succès qu'ils sont toujours fabriqués aujourd'hui, absolument semblables, sous le nom " carton à dessins Annonay ".
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Michel Garnier, peintre méconnu de la fin du XVIIIe siècle
Extraits de deux articles publiés sur le site internet du Muséum national d'Histoire naturelle :
Michel Garnier - AVOCATIER, Persea americana Mill.
Peinture d’un avocatier par Michel Garnier (1753-1829)
58 x 47 cm
Nom scientifique : Persea americana Mill
Nom vernaculaire : Avocatier
Image : MNHN
Les figures sont essentielles à l’histoire naturelle : dessins et peintures permettent de documenter et de déterminer le vivant.
Les artistes sont ainsi nombreux à participer aux expéditions visant à accroître les connaissances scientifiques. Le peintre Michel Garnier, embarqué en octobre 1780 pour le voyage d’exploration des mers du Sud du commandant Nicolas Baudin et forcé, malade, de quitter l’expédition à l’île de France – aujourd’hui Île Maurice – en août 1801, resta dix années sur l’île.
Émerveillé par la variété et la luxuriance des fruits que l’île renferme, il consacra son séjour à leur représentation, en plaçant l’observation du vivant au cœur de sa démarche pour réaliser plus d’une centaine de peintures naturalistes.
Ces figures d’espèces difficiles à conserver en herbier ont un indéniable intérêt scientifique, reconnu au retour de l’artiste à Paris par les professeurs du Muséum.
Dattier et Mangue prune
Michel Garnier
Vers 1801-1810
Peinture à l'huile sur papier marouflé sur carton et toile
Image : Twitter Musée d'Orsay
Exposées au Salon de 1814 puis acquises au cours du XIXe siècle, les œuvres de Garnier dialoguent dans les collections du Muséum avec le Carporama de Robillard d’Argentelle réalisé à la même époque pour satisfaire un but identique : rendre compte de la diversité et de la beauté de la nature tout en faisant œuvre de science.
* Source texte : Alice Lemaire / Museum national d'Histoire naturelle
Louis-Marc-Antoine Robillard d’Argentelle - CARPORAMA, Objets en cire colorée et modelée
Sur le chemin des Indes, le capitaine Louis Marc Antoine Robillard d’Argentelle s’arrête, en 1802, à l’île Maurice. Les plantes endémiques ou cultivées dans le jardin des Pamplemousses – premier jardin d’essai et d’acclimatation développé à partir de 1770 par l’intendant Pierre Poivre puis le botaniste Jean Nicolas Céré – lui donnent matière à exercer l’art, découvert pendant les campagnes d’Italie, de modeler la cire
Carporama - Fruits et plantes exotiques, grandeur nature, en cire colorée et modelée
Louis-Marc-Antoine Robillard d’Argentelle (1777-1828)
Image : MNHN - A. Iatzoura
Cette cire présente la spectaculaire floraison de l’arum titan (Amorphophallus titanum) : l’inflorescence, qui peut atteindre 3 m, produit une fleur éphémère qui dégage une odeur pestilentielle.
Selon une recette restée secrète, il mêle à la cire colorée dans la masse des résines, du bois, des fibres. Il reproduit plantes et fruits tropicaux aux formes mal connues en Europe, remarquables dans leur état naturel ou utiles pour l’alimentation et l’industrie, afin de les présenter au public français.
Modèle n° 53 du Carporama : Pommier de Cajou (Cassuvium pommiferum)
L.M.A. Robillard d'Argentelle
Cire, bois, métal
45 x 30 x 13 cm
Image : Commons wikimedia
En 1829 et 1830, un ensemble de 112 modelages est exposé avec succès à Paris sous le nom de « Carporama », mot forgé du grec signifiant exposition de fruits. L’artiste représente fidèlement les éléments qui caractérisent les espèces : branches, feuilles, fruits ou graines sont modelés grandeur nature d’après le vivant.
Remarquables par leur beauté et leur exactitude scientifique, ces cires botaniques forment un répertoire original au service de la conservation du vivant, à la fraîcheur éternelle.
Modèle N°1 du Carporama : Cocotier (Cocos nucifera L.)
L.M.A. Robillard d'Argentelle
Cire, bois, métal
Inscription au crayon au revers : le 1er mai 1820 aux Tamarins, a demandé deux ans de travail
71 x 81 x 135,5 cm
Image : Commons wikimedia
* Source texte : Joëlle Garcia / Museum national d'Histoire naturelle
Michel Garnier - AVOCATIER, Persea americana Mill.
Peinture d’un avocatier par Michel Garnier (1753-1829)
58 x 47 cm
Nom scientifique : Persea americana Mill
Nom vernaculaire : Avocatier
Image : MNHN
Les figures sont essentielles à l’histoire naturelle : dessins et peintures permettent de documenter et de déterminer le vivant.
Les artistes sont ainsi nombreux à participer aux expéditions visant à accroître les connaissances scientifiques. Le peintre Michel Garnier, embarqué en octobre 1780 pour le voyage d’exploration des mers du Sud du commandant Nicolas Baudin et forcé, malade, de quitter l’expédition à l’île de France – aujourd’hui Île Maurice – en août 1801, resta dix années sur l’île.
Émerveillé par la variété et la luxuriance des fruits que l’île renferme, il consacra son séjour à leur représentation, en plaçant l’observation du vivant au cœur de sa démarche pour réaliser plus d’une centaine de peintures naturalistes.
Ces figures d’espèces difficiles à conserver en herbier ont un indéniable intérêt scientifique, reconnu au retour de l’artiste à Paris par les professeurs du Muséum.
Dattier et Mangue prune
Michel Garnier
Vers 1801-1810
Peinture à l'huile sur papier marouflé sur carton et toile
Image : Twitter Musée d'Orsay
Exposées au Salon de 1814 puis acquises au cours du XIXe siècle, les œuvres de Garnier dialoguent dans les collections du Muséum avec le Carporama de Robillard d’Argentelle réalisé à la même époque pour satisfaire un but identique : rendre compte de la diversité et de la beauté de la nature tout en faisant œuvre de science.
* Source texte : Alice Lemaire / Museum national d'Histoire naturelle
Louis-Marc-Antoine Robillard d’Argentelle - CARPORAMA, Objets en cire colorée et modelée
Sur le chemin des Indes, le capitaine Louis Marc Antoine Robillard d’Argentelle s’arrête, en 1802, à l’île Maurice. Les plantes endémiques ou cultivées dans le jardin des Pamplemousses – premier jardin d’essai et d’acclimatation développé à partir de 1770 par l’intendant Pierre Poivre puis le botaniste Jean Nicolas Céré – lui donnent matière à exercer l’art, découvert pendant les campagnes d’Italie, de modeler la cire
Carporama - Fruits et plantes exotiques, grandeur nature, en cire colorée et modelée
Louis-Marc-Antoine Robillard d’Argentelle (1777-1828)
Image : MNHN - A. Iatzoura
Cette cire présente la spectaculaire floraison de l’arum titan (Amorphophallus titanum) : l’inflorescence, qui peut atteindre 3 m, produit une fleur éphémère qui dégage une odeur pestilentielle.
Selon une recette restée secrète, il mêle à la cire colorée dans la masse des résines, du bois, des fibres. Il reproduit plantes et fruits tropicaux aux formes mal connues en Europe, remarquables dans leur état naturel ou utiles pour l’alimentation et l’industrie, afin de les présenter au public français.
Modèle n° 53 du Carporama : Pommier de Cajou (Cassuvium pommiferum)
L.M.A. Robillard d'Argentelle
Cire, bois, métal
45 x 30 x 13 cm
Image : Commons wikimedia
En 1829 et 1830, un ensemble de 112 modelages est exposé avec succès à Paris sous le nom de « Carporama », mot forgé du grec signifiant exposition de fruits. L’artiste représente fidèlement les éléments qui caractérisent les espèces : branches, feuilles, fruits ou graines sont modelés grandeur nature d’après le vivant.
Remarquables par leur beauté et leur exactitude scientifique, ces cires botaniques forment un répertoire original au service de la conservation du vivant, à la fraîcheur éternelle.
Modèle N°1 du Carporama : Cocotier (Cocos nucifera L.)
L.M.A. Robillard d'Argentelle
Cire, bois, métal
Inscription au crayon au revers : le 1er mai 1820 aux Tamarins, a demandé deux ans de travail
71 x 81 x 135,5 cm
Image : Commons wikimedia
* Source texte : Joëlle Garcia / Museum national d'Histoire naturelle
La nuit, la neige- Messages : 18132
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