Les Chasses de la Reine et du Comte d´Artois

Bonjour chers amis,

je suis content car j'ai trouvé   http://gallica.bnf.fr/blog/21112016/lautomne-en-foret-de-cerfs-en-sangliers

Etat des chasses de l'équipage de la Reine et Monseigneur Comte d'Artois pour le sanglier. Année 1784-1788.

il s'agit des volumes reliées en maroquin rouge ou vert aux armes de France et de Lorraine-Autriche.
ils sont lisibles sur Net.

Je sais déjà où et quand la Reine etle comte d'Artois pratiquaient la chasse aux sangliers.

Peu souvent comme je le supposais.  En 1787,  seulement une foi,   en mars à Marly, et en 1788  une fois aussi, en février,  à Saint- Germain.  

Quand elle chassait près de Versailles, par exemple les 17.11.1784, ou 2.12.1784,  le rendez.vous des chasseurs avait lieu près du pavillon de Butard.
(Louis XVI  mentionne souvent ce pavillon dans son journal, ai-je constaté).
Il existe toujours. La Reine chevauchait ici

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pavillon_du_Butard
http://www.panoramiques.net/panos.php?nom=pavillon.jpg&numero=116

Leos

Etat des chasses de l'équipage de la Reine et Monseigneur Comte d'Artois pour le sanglier.
Année 1784-1788

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525072657.r=%C3%89tat%20des%20chasses%20de%20la%20reine%20et%20monseigneur%20comte%20d%27Artois?rk=107296;4
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52507266p.r=%C3%89tat%20des%20chasses%20de%20la%20reine%20et%20monseigneur%20comte%20d%27Artois?rk=42918;4
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525072674.r=%C3%89tat%20des%20chasses%20de%20la%20reine%20et%20monseigneur%20comte%20d%27Artois?rk=85837;2
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52507262w.r=%C3%89tat%20des%20chasses%20de%20la%20reine%20et%20monseigneur%20comte%20d%27Artois?rk=21459;2
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52507264s.r=%C3%89tat%20des%20chasses%20de%20la%20reine%20et%20monseigneur%20comte%20d%27Artois?rk=128756;0

http://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&query=%28gallica%20all%20%22%C3%89tat%20des%20chasses%20de%20la%20reine%20et%20monseigneur%20comte%20d%27Artois%22%29&suggest=0#resultat-id-5

.

Et vous avez débroussaillé tous ces magnifiques volumes pour nous, cher Leos !    
  Un grand merci !   :n,,;::::!!!:  


     



 



Et voici le pavillon du rendez-vous de chasse.    




Le lien vers notre sujet sur les chasses royales :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t870-les-chasses-royales?highlight=chasses

La Reine ne chassait que le sanglier ? Pas de cerf, ni de petit gibier ?

Peut-être existait-il d'autres cahiers pour les chasses de cerfs. et petit gibier...?

C'est ce que je me suis dit sans les trouver néanmoins. J'ai cherché aussi ceux du Roi mais rien non plus.

Mes petites notes !  

Le prince de Ligne a suivi la Cour à Fontainebleau où Marie-Antoinette et le comte d'Artois se le disputent !!!  
Il raconte :

M. le comte d'Artois, à Fontainebleau, voulut me faire aller à la chasse au sanglier avec lui .    " - Demain à sept heures ", me dit-il.   -  " Non, Monseigneur, d'abord c'est de trop bonne heure (  :  )  et puis la reine veut que j'aille jusqu'à la Croix de Toulouse, à cheval, avec elle. "   "  - Je ne le veux pas ! "   " - Cela ne s'en fera pas moins . "   "  - Tu viendras avec moi ! "   " - Non, Monseigneur !  "   "  -  Je t'en donne ma parole d'honneur ! "   " - Et moi la mienne que cela ne sera pas !  "

Le lendemain à six heures, grand tapage à ma porte.  Le jeune prince l'attaque.   Je la défends.   Il appelle nos amis communs.    Je me barricade.  Il enfonce, me tire de mon lit, chante victoire, m'habille lui-même et m'emporte presque, jusqu'au cheval qui m'était destiné; et au moment qu'il monte sur le sien  et qu'il me voit le pied dans l'étrier, je m'échappe.   Il me jette presque à bas, me poursuit.  Je me cache.  Il me passe. Je ne sais où je vas.  Je traverse les cuisines du roi où vingt marmitons avec autant de broches me donnent la chasse, me prenant pour un empoisonneur de Sa Majesté.    Je traverse un cercle de porteurs qui me prennent pour un assassin et se mettent en campagne après moi, avec leurs grands bâtons de chaises.  Le jeune prince prend le change.  J'ai le temps de me reconnaître.   Je monte au théâtre.   Je me couche sous une rangée de coulisses couchées à terre.  Je suis trahi par des ouvriers qui en descendent .  M. le comte d'Artois m'y trouve, découvre mes pieds, veut me tirer par là de ma cachette.  Je les tire de ses mains, je m'élance de l'autre côté et, en voulant me lever de l'autre côté des coulisses, j'y rencontre un grand diable de clou qui, me déchirant toute la joue droite, me met tout en sang.   Le prince s'en désole, me console, m'embrasse cent fois et va à la chasse et à ses sangliers .

Je me mets bien du sel sur ma plaie.   Je l'arrose d'eau de vie  (    )  .    Je prends mon mouchoir.   Je trouve la reine qui m'attendait et je monte à cheval avec elle. C'est ainsi que, quoique j'en souffrisse beaucoup, car il faisait un froid terrible,  je soutins la parole d'honneur que j'avais donnée .

( Le prince de Ligne, Fragments de l'histoire de ma vie )

Merci, cher Léos, de partager ici votre découverte...

Chere Eleanore,
Merci pour ce extrait.
à mon avis, le prince a décrit l'expérience de Fontainebleau des 70 s, je pense que l'automne 1777.
Leos

C'est toujours un immense plaisir pour moi de citer le prince de Ligne, vous savez, cher Leos .  
Voici le tableau en couleurs ...  mais en tout petit, dommage !
La gravure ci-dessus nous montre davantage les détails.

Mais le prince de Ligne a ecrit  son souvenir avec une telle nostalgie respectueuse. Tandis que Prince de Ligne a environ 22 ans de plus que M. le comte d'Artois. Le Comte était tel un despote obstiné.

Je lis dans GAZETTE DE LEYDE sur son voyage aux Pays-Bas  EN JUILLET 1783. Le comte d´Artois a rendu visite au prince à Beloeil, où il est tombé malade. Le prince a pris soin de lui.  On écrit dans le journal que la comtesse d'Artois voulut venir le rejoindre. Heureusement le Comte  a récupéré et s'en est retourné à temps à Versailles.

Ce fut peu après l'éruption du volcan Laki.  Ce fut une période de brouillards secs.

Mais je digresse vers ce qui est déjà un sujet différent

Leos

Leos a écrit: On écrit dans le journal que la comtesse d'Artois voulut venir le rejoindre. Heureusement le Comte  a récupéré et s'en est retourné à temps à Versailles.

Pauvre comtesse ! Elle n'était donc pas follement désirée à Belœil ?!!    :

Leos a écrit: On écrit dans le journal que la comtesse d'Artois voulut venir le rejoindre. Heureusement le Comte  a récupéré et s'en est retourné à temps à Versailles.

Ce fut peu après l'éruption du volcan Laki.  Ce fut une période de brouillards secs.

Mais je digresse vers ce qui est déjà un sujet différent

Leos

Digressez, digressez autant que vous le voulez, cher Leos, c'est tout le sel de nos échanges .   :n,,;::::!!!:

D'ailleurs, vous savez que nous avons un sujet sur l'éruption du Laki !
Les scientifiques s'interrogent très sérieusement sur l'influence de cette catastrophe naturelle sur les causes de la Révolution française .
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2059-le-laki-un-volcan-islandais-a-la-genese-de-la-revolution?highlight=laki

Mme de Sabran a écrit:
Voici le tableau en couleurs ...  mais en tout petit, dommage !

Une image un peu plus grande...


Rendez-vous au carrefour du Puits du roi, forêt de Compiègne, 1735
Jean Baptiste Oudry
Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau)

Et le gros plan sur le groupe dans lequel se trouve le roi, qui chausse ses bottes :


Photo (C) RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau)


Il s'agit d'esquisses, conservées au musée Nissim de Camondo, et réalisées pour des cartons de tapisserie appartenant à la série des neuf chasses de Louis XV :


La chasse au cerf dans l'Oise à la vue de Compiègne, du côté de Royallieu
Jean Baptiste Oudry, 1736
©Photo Les Arts décoratifs, Paris/Jean Tholance


La curée du cerf dans la forêt de Saint Germain
Jean Baptiste Oudry
©Photo Les Arts décoratifs, Paris/Jean Tholance



Meute de chiens courant qui vont au rendez-vous
Jean Baptiste Oudry, 1741
Photo Les Arts décoratifs, Paris/Jean Tholance



La mort du cerf aux étangs de Saint-Jean-aux-Bois en forêt de Compiègne
Jean Baptiste Oudry, 1733
Photo Les Arts décoratifs, Paris/Jean Tholance



On découple la vieille meute au carrefour de la petite Patte d'Oie en forêt de Compiègne
Jean Baptiste Oudry, 1739
Photo Les Arts décoratifs, Paris/Jean Tholance



Louis XV tenant le limier, allant au bois, au carrefour du Puits solitaire en forêt de Compiègne
Jean Baptiste Oudry, 1738
Photo Les Arts décoratifs, Paris/Jean Tholance



Le Forhu à la fin de la curée
Jean Baptiste Oudry, 1745
©Photo Les Arts décoratifs, Paris/Jean Tholance


Une autre esquisse, ici un dessin, représentant une autre version de ce fameux "botté du roi", toujours dessiné par Oudry :


Photo : The Morgan Library and Museum


Ou encore la peinture sur plaque de porcelaine, de Nicolas-Pierre Pithou, l'Aîné, d'après Jean Baptiste Oudry


Les chasses de Louis XV
C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot


Et enfin donc, un exemple de tapisserie, par la manufacture des Gobelins, d'après ces esquisses :


D'après Jean Baptiste Oudry
Tenture des chasses de Louis XV : "le rendez-vous au carrefour du Puits du Roi, forêt de Compiègne".
Photo (C) RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Franck Raux / Thierry Le Mage

La nuit, la neige a écrit:

Mme de Sabran a écrit:
Voici le tableau en couleurs ...  mais en tout petit, dommage !

Une image un peu plus grande...

... et toutes ces déclinaisons ! Merci, cher la nuit, la neige .
Nous saurons que le roi ne chaussait ses bottes qu'au sortir de sa voiture !

Oui car lorsqu'il les enlèvent au château, Damien est tapi dans l'encoignure d'un escalier......
D'ailleurs à ce propos savez-vous où exactement le roi se fait-il égratigner?

A voir l'habit de chasse offert par Louis XV au roi Christian VII, m'est avis que ces bottes devaient être très raides et fort peu confortables, ce qui expliquerait qu'elles soient chaussées à la dernière minute (!) :


http://vett.hypotheses.org/717

Mr de Talaru a écrit:Oui car lorsqu'il les enlèvent au château, Damien est tapi dans l'encoignure d'un escalier......
D'ailleurs à ce propos savez-vous où exactement le roi se fait-il égratigner?

Devant la porte-fenêtre de l'appartement du capitaine des gardes donnant sur la Cour Royale, par laquelle il sortait habituellement après être descendu par le degré du roi :


http://louis-xvi.over-blog.net/article-rez-de-chaussee-aile-centrale-divers-83-petite-salle-des-gardes-du-roi-118401858.html

Gouverneur Morris a écrit:A voir l'habit de chasse offert par Louis XV au roi Christian VII, m'est avis que ces bottes devaient être très raides et fort peu confortables, ce qui expliquerait qu'elles soient chaussées à la dernière minute (!) :

Le roi arrivait peut-être sur les lieux dans de confortables Charentaises ?   Va savoir ! :     boudoi26

Cher La Nuit, la neige,
Ces tableaux en couleurs me plaisent beaucoup. Je suis intéressé non seulement par les chasseurs, mais aussi le paysage.
Je peux aussi mieux m'imaginer  la forêt royale où les chasses avaient lieu.
Leos

J'ajoute un cliché personnel de l'habit de chasse de Christian VII sur lequel les bottes sont un peu plus visibles :



Il était indiqué sur le cartel qu'il s'agissait de bottes "à chaudron". Voici ce qu'en dit l'Encyclopédie :

"Botte de cour, en terme de Bottier, est une espece de botte dont la genouillere est évasée en forme d’entonnoir ou de chaudron, ce qui les fait aussi nommer bottes à chaudron. On les appelle cependant le plus ordinairement bottes de cour, parce que c’est de cette espece de botte dont toute la suite du Roi se sert dans les parties de chasse ; c’est proprement l’uniforme des cavaliers en fait de bottes. Voyez Genouillere. Voyez Planche du Cordonnier-bottier, fig. 47."

https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Encyclop%C3%A9die/1re_%C3%A9dition/BOTTE

Ta photo l'illustre parfaitement, merci, cher Momo : les bottes de cour ou bottes à chaudron ont la genouillère évasée en forme d'entonnoir . Genouilllère rabattue nous obtenons la botte de mousquetaire .

Merci chère Eléonore !  J'ai également édité mon post pour ajouter la définition donnée par l'Encyclopédie

Ah ! je n'avais pas eu le temps de le voir : nous avons posté en même temps !

La vieille expression Au débotté ...
... signifie:

- Au moment où on arrive
- À l'improviste

Ce mot désigne principalement le moment où le porteur de bottes les ôte, où il se débotte. Donc, généralement, le moment où il arrive (chez lui, par exemple, après avoir longuement trimé dans les champs ou à l'étable, ou bien après une longue chevauchée par monts et par vaux).
D'où le premier sens de l'expression qui (comme le second, d'ailleurs) date du tout début du XVIIIe siècle.

Mais si en plus, quelqu'un s'approche de façon inattendue avant que le porteur de bottes ait eu le temps de se débotter, on ajoute la notion de surprise que contient le deuxième sens.
Beaucoup d'ouvrages anciens utilisent aussi "au débotté (du roi)" non pas en tant qu'expression mais simplement pour indiquer ce moment privilégié (c'était un honneur de pouvoir y assister) où le roi quittait ses chaussures ou ses bottes en présence d'une partie de la cour.



http://www.expressio.fr/expressions/au-debotte.php

A 46min 37s, retour de chasse de Louis XVI et débotté par Thierry de Ville d'Avray

Comme si nous y étions ! Merci, mon cher Momo .
J'espère que Thierry n'a pas de " bleus " aux fesses !