Le château de Cadillac

Auprès de Bordeaux, nous avons visité le château de Cadillac ( la Brède et Cazeneuve fermés en semaine ).








     








Cadet de Gascogne devenu favori d'Henri III, Jean-Louis de Nogaret de la Valette (1554-1642),  premier duc d'Épernon,  connaît une ascension fulgurante .  Duc et pair de France, colonel général de l'Infanterie, gouverneur de plusieurs provinces, il accumule les charges lucratives. Il est qualifié de «Demi-Roi», et amasse honneurs et richesses .  



Henri IV n'a de cesse d'écarter cet homme trop puissant et l'incite à construire un château à la mesure de son rang ...   loin de la capitale.
Opposé à Richelieu, il meurt en disgrâce à 88 ans sous le règne de Louis XIII, à qui il fournit des gardes pour fonder la première compagnie des mousquetaires en 1622.
Son fils Bernard, second duc du nom, se contente d'achever les travaux entrepris et meurt sans successeur. Le château revient alors à de lointains collatéraux, les Preissac, qui le remettent au goût du jour, avant de l'abandonner au pillage de la Révolution.










Saisi pendant la Révolution française, il sert de prison au xixe siècle, qui voit édifier les deux ailes actuelles et une conciergerie ; puis d'école de préservation de jeunes femmes à partir de 1880. Il est fortement endommagé à la suite d'un incendie (1928), devient une institution publique d'éducation surveillée qui ferme enfin en 1952. L'administration pénitentiaire restitue alors le château au secrétariat aux beaux-arts, puis au Ministère de la Culture.

Entrons, si vous le voulez !
A l'intérieur nous attendent quantité de cheminées monumentales et magnifiques tapisseries ...

Ce château est surtout connu pour ses magnifiques cheminées.
J'en garde un bon souvenir.

Merci pour ce reportage.  

Je suis allé chercher sur le net ce qu'était une école dite "de préservation" pour jeunes filles.  
En fait il s'agit bien d'un centre d'enfermement et de rééducation que tu évoques pour les années qui suivent.

Pour plus d'infos, lire cet article : Le château de Cadillac : d’un château d’apparat à la maison centrale de force et de correction pour femme

La nuit, la neige a écrit:

Je suis allé chercher sur le net ce qu'était une école dite "de préservation" pour jeunes filles.  
En fait il s'agit bien d'un centre d'enfermement et de rééducation que tu évoques pour les années qui suivent.

Pour plus d'infos, lire cet article : Le château de Cadillac : d’un château d’apparat à la maison centrale de force et de correction pour femme

Je te remercie de nous communiquer ce lien si intéressant .  

Et vois comme il nous ramène à notre sujet poignant sur les abandons d'enfants et infanticides :
Les femmes qui y seront enfermées sont avant tout d’origine locale et rurale, le plus souvent admise en maison centrale de force et de correction pour infanticide ou avortement volontaire. Des reproductions des registres d’époque témoignent de ces incarcérations au nom de " la morale et de la vertu " .

... " la morale et la vertu " boudoi29 boudoi29 boudoi29

J'y viendrai car c'est par une exposition sur cette prison des femmes que finit la visite .  
 Mais en attendant nous ferons le tour de ces cheminées somptueuses dont se souvient Lulu, et nous admirerons les tapisseries qui ornent toutes les salles.

Les tapisseries sont intéressantes à défaut d'être belles.

Le château est est peu meublé, mais ça peut représenter l'état d'un château du début du XVIIe siècle lorsque le seigneur était absent pour une longue durée.

Lucius a écrit:Les tapisseries sont intéressantes à défaut d'être belles.

Je te trouve bien difficile ! :

Or donc !  Au rez-de-chaussée, commençons la visite par l'appartement du duc .  



La salle a conservé sa cheminée de marbres ploychromes et de stucs rehaussés de dorures, mais ses riches sols vernissés et ses décors peints ont disparu dans l'incendie de 1928.




   


   





L'antichambre abrite la plus ancienne cheminée du château .









Passons dans la chambre du duc.
Elle est meublée d'un lit à colonnes torses . Le plafond d'origine à moresques est peint de caissons en trope-l'oeil que l'on retrouve aussi sur les bas lambris .

   


   


     


   





L'oratoire est contigu. Il a également conservé son plafond d'origine.

Je pensais aux tapisseries réalisées pour le château, qui sont des petites scènes qui ressemblent plus à des verdures.

Celles que vous nous montrez sont de belle facture, j'en conviens, mais les avais oubliées.

Après l'appartement du duc, celui de la duchesse ...  
Bernard, le deuxième duc d'Epernon, trône dans le cadre de la hotte de la cheminée.

   


                     

Zoom sur Bernard !



Les volets intérieurs sont très mignonnement décorés .  

Je raffole de la première antichambre aux rares plafonds peints de paniers de fleurs et de fruits sur fond blanc, et tapisseries du XVIème sur le thème de l'Ancien Testament, identiques à celles que possédait le duc d'Epernon, ainsi qu'un portait d'Anne-Louise d'Orléans dite " la Grande Mademoiselle " , parente de la famille d'Epernon  ( par quel bout, mon petit Lulu ? )


 











   








       


Le cabinet doré, petite pièce au décor raffiné, doit son nom aux murs autrefois ornés de lambris dorés sur lesquels étaient accrochés des tableaux.
 Cet ensemble disparu au XVIIIème siècle, est aujourd'hui évoqué par des portraits d'Henri IV, Marie de Médicis et Anne d'Autriche .
 Il a gardé le remarquable plafond à l'italienne qui signe encore la richesse du décor d'origine .

       

Mme de Sabran a écrit:Anne-Louise d'Orléans dite " la Grande Mademoiselle " , parente de la famille d'Epernon  ( par quel bout, mon petit Lulu ? )

Par sa mère la duchesse de Montpensier je suppose.

La sœur du duc d'Epernon était l'arrière grand mère de la Grande Mademoiselle.

Grand merci, mon cher petit Lulu !  
Jean-Stanislas a bien photographié un bel arbre généalogique, mais l'on n'y voit goutte ...  

Grimpons au premier étage    , avec un coup d’œil sur les jardins et la rencontre d'un charmant bambin, le futur Henri IV soi-même !

 

Pas mal, pas mal, ce Cadillac !  Me v'la : j'arrive dans la mienne .

Je me sens ringarde ...

Merci pour ce beau reportage chère Eléonore !

Concernant cette dernière statue, voici un lien qui pourra en intéresser certains :

http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/henri-iv-enfant



(Il me semble que l'on en aperçoit une autre reproduction en métal dans la vidéo que-j'avais-postée-je-ne-sais-plus-où du comte de Paris recevant Henri-Jean Servat )

Merci pour ce lien, mon cher Momo .

Au premier étage, dans l'appartement du roi, nous découvrons Henri III en buste sur la cheminée et en portrait auprès de son épouse, Louise de Lorraine.










... auprès du siège de la Rochelle :




L'antichambre a gardé sa cheminée, qui était la plus ornée du château :

En face de l'appartement du roi, celui de la reine .  
La salle est ornée de tapisseries de la tenture Théogène et Chariclée, d'après Simon Vouet, retraçant leur histoire d'amour.  

     

Chère Eléonore !
Merci pour ce reportage de ma part aussi.
Leos

Quelle belle découverte !   Merci  ma vieille de monter dans ta tire pour  nous !

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Dans la première antichambre  ( nous sommes toujours dans l'appartement de la reine ) , trois tapisseries bruxelloises illustrent de grandes amours de la mythologie gréco-romaine .    

   


   





Le tableau de la cheminée au décor riche et exubérant représente  La reine Artémise buvant les cendres de son mari Mausole .  ( Glups !    )

       


     





Cela se passe au IVème siècle avant Jésus-Christ. Artémise avait épousé son frère Mausole, satrape de Carie.
Au décès de ce dernier, elle fut inconsolable. Pline l’Ancien rapporte qu’elle lança la construction du tombeau d’Halicarnasse en son honneur.
Ce monument qui avait du être commencé en fait du vivant de Mausole sera fini un an après sa mort en 350 av JC. Il sera considéré comme une des Sept Merveilles du Monde. Mais, le corps de Mausole ne reposa surement jamais dans ce magnifique tombeau. Artémise, quotidiennement, va mêler les cendres de son frère et époux à sa boisson et devenir ainsi le mausolée de Mausole.

Artémise :    "  Je finirai demain. C'est qu'il avait grossi mon Mausole...   "


https://journalepicurien.com/2011/05/25/mausole-et-artemise/

V'là un malheureux qui aura du mal à renaître de ses cendres !      

les fameuses tapisseries dont parlait Jean-Stan ....
superbes ...

N'est-ce pas qu'elles sont belles !  
Ainsi donc Mausole était satrape de Carie ( je l'ignorais complètement  ...    ).

Comme quoi  “si haut qu'on monte, on finit toujours par des cendres.”