L'importation du coton et des toiles indiennes au XVIIIe siècle

L'émission de radio La fabrique de l'Histoire proposait, cette semaine, une série d'émissions ayant pour thème : l'histoire du textile.
L'une d'entre-elles était consacrée à :

L'importation et la consommation des "indiennes" en France du XVIIe au XIXe siècles


Vers 1780, Caraco en toile peinte des Indes, jupe piquée en indienne bonnes herbes
Photo : exposition "Indiennes sublimes", Musée de la toile de Jouy
Gilles Martin-Raget


Présentation de l'émission :

Nous abordons ce matin un des effets de la mondialisation du commerce : le formidable engouement pour les tissus venus d'Inde, appelés "indiennes", qui, à la grande surprise des compagnies de commerce, devinrent la principale marchandise transportée entre l'Asie et l'Europe au XVIII ème siècle.

Au point de faire peur aux entrepreneurs français qui les firent interdire en 1686.
Mme de Pompadour obtint en 1759 que leur importation fût à nouveau autorisée.
Entre temps, la contrebande fit rage et ces tissus parvinrent en France sous le manteau.
Et cette interdiction permit à des industriels étrangers ( britanniques, allemands, suisses ) de se perfectionner dans cette technologie, prohibée en France.


Atelier de couturières à Arles
Antoine Raspal, vers 1785
Musée Reattu, Arles

Intervenants
Brigitte Nicolas : Directrice du Musée de la Compagnie des Indes.
Aziza Gril-Mariotte : Maître de conférences en histoire de l’art à l’Université de Haute-Alsace. Spécialiste des indiennes et de la création artistique dans l’industrie textile aux XVIIIe et XIXe siècle, elle a publié de nombreux articles sur le sujet et un ouvrage.


Emission en écoute libre, ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-du-textile-3-limportation-et-la-consommation-des


Je vous recommande également la lecture de cet article, publié sur le blog "Les petites mains, histoire de la mode enfantine" : Au XVIIIe siècle, le coton et l'arrivée des indiennes

Merci, cher la nuit, la neige !   L'histoire des tissus, avec l'apparition de l'imprimé, est des plus intéressantes.
Je glisse en passant le lien vers notre sujet sur les toiles de Jouy :  https://marie-antoinette.forumactif.org/t696-les-toiles-de-jouy?highlight=jouy

Merci d'avoir posté ce lien, j'avais manqué cette émission à l'époque !

Pour dire à quel point tout le monde prenait la prohibition par-dessus la jambe, vers 1730 le gouverneur de Meudon se fait envoyer un ordre très sec de mettre un terme au trafic d'indienne qui a lieu dans l'enceinte même du château .... domaine royal ! Quant à la mère dudit gouverneur, elle n'est pas plus en règle. Dans son inventaire après décès en 1734, je trouve toute sa chambre de sa maison de campagne de Vaugirard - où elle est décédée - tapissée d'indienne !

Les élites ne montraient pas vraiment l'exemple

GwenB a écrit: Quant à la mère dudit gouverneur, elle n'est pas plus en règle. Dans son inventaire après décès en 1734, je trouve toute sa chambre de sa maison de campagne de Vaugirard - où elle est décédée - tapissée d'indienne !

J'aime bien cette anecdote ! Merci, GwenB  
 ...  en somme,  faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.

Étymologie
Cette expression trouve son origine dans l'Évangile selon Matthieu au verset 3 du chapitre 23 où elle a été employée en d'autres termes par Jésus-Christ.

(Ironique) Phrase, devenue proverbiale, dite à propos de quelqu’un qui se dispense d’appliquer les conseils qu’il donne à autrui.
Ce sont, sans doute, des objections de cette nature qui ont fait inventer le commode précepte : Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais, très bon pour ceux qui veulent le suivre, mais aussi bien facile à réfuter, lorsqu'on a des raisons de se méfier de ceux qui le prêchent.
— (Rd Faure, Souvenirs du Midi, ou l'Espagne telle qu'elle est sous ses pouvoirs religieux et monarchique, Chatet, 1831)
https://fr.wiktionary.org/wiki/faites_ce_que_je_dis,_ne_faites_pas_ce_que_je_fais

.... ou "cause toujours, tu m'intéresses " !

Ce n'est pas nouveau : les règles sont faites pour s'amuser à les contourner !

Diffusé sur Arte il y a quelques jours, et depuis en vidéo, le documentaire :

Les toiles indiennes
Naissance de la consommation aux siècles des Lumières
Durée : 18mn

Au XVIIIe siècle, les toiles imprimées sont à la mode et recouvrent les robes des bourgeois comme les meubles des salons. Elles marquent la rencontre entre le grand commerce international du coton en provenance des Indes et les tentatives européennes d’assurer sa pleine autonomie de production textile.
Avec Noémie Étienne, historienne de l’art et des sciences.

Merci de l'avoir signalé, il m'avait échappé.  . Très intéressant. On trouve souvent, dans les registres d'enfants trouvés la description des effets qu'ils portaient lorsqu'ils ont été trouvés. Il est souvent précisé "une indienne". L'enfant portait-il une étoffe en guise de petit tablier ou de fichu ? Cela n'est pas indiqué.

Lady Jhane a écrit: On trouve souvent, dans les registres d'enfants trouvés la description des effets qu'ils portaient lorsqu'ils ont été trouvés. Il est souvent précisé "une indienne".

Ce pan d'indienne devait être une manière de lange dans lequel le petit était étroitement ( mais pas très chaudement ) emmailloté ...
Notre sujet sur les abandons de petits enfants :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2403-les-tours-d-abandon-des-nouveaux-nes-au-xviiie-siecle

Très certainement. Merci chère Mme de Sabran pour ce lien.

Les Indiennes sont des tissus de dessus, qui couvre souvent des doublures de toiles plus modestes.