Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
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Mme de Sabran
Comtesse Diane
La nuit, la neige
Lucius
8 participants
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Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Traîneau rhénan en forme de cygne
XVIIIe siècle
Bois, cuir, velous, dorure
1,3 x 1,75 m
Images : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Traîneau hollandais
Caisse en bois de forme hippocampe, vers 1840
Bois, dorure, velours
1 x 1,5 m
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Traîneau en forme d'aigle
XVIIe siècle
Bois, dorure, velours
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Traîneau hollandais
Bois vernis, XVIIIe siècle
H 1,06 m
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Traîneau, caisse en forme de sabot
XVIIIe siècle
Bois, cuir, velours
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Traîneau, caisse en cuir noire
XVIIIe siècle
Bois, cuir, dorure, velours
Images : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Traîneau de la reine Hortense
Traîneau hollandais dont s'est servie Hortense de Beauharnais lorsqu'elle était reine de Hollande
XIXe siècle
1.25 x 0.95 m
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Traîneau au serpent
XVIIIe siècle
Bois, cuir, velours
1.75 x 2.55 m
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Traîneau en forme de salamandre
XVIIIe siècle
Bois, cuir, velours
1.48 x 0.95 m
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Stéphane Maréchalle
Invité- Invité
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Ce musée semble charmant, et ses collections sont intéressantes.
A titre d'exemple, j'ai parcouru quelques photos de leur collection de voitures hippomobiles et autres véhicules.
Je vous le recommande !
Daté 1766. Il ne fallait pas avoir les fesses sensibles ! :
Et plus particulièrement un nombre de luges et traineaux, tous plus hallucinants les uns que les autres ! : Restons dans la saison de l'hiver.
Cela mérite une ouverture de sujet dédié. Je le ferai rapidement.
Exemples :
A titre d'exemple, j'ai parcouru quelques photos de leur collection de voitures hippomobiles et autres véhicules.
Je vous le recommande !
Daté 1766. Il ne fallait pas avoir les fesses sensibles ! :
Et plus particulièrement un nombre de luges et traineaux, tous plus hallucinants les uns que les autres ! : Restons dans la saison de l'hiver.
Cela mérite une ouverture de sujet dédié. Je le ferai rapidement.
Exemples :
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Traîneau à deux places dit " Aux jeux chinois "
France, vers 1732
bois sculpté et peint, velours, cuir
Image : Domaine et château de Versailles
Historique : Ancienne collection royale, commandé sous le règne de Louis XV. L'un des dix-sept traîneaux mentionnés le 8 frimaire an VI (28 novembre 1797) dans l'inventaire du Dépôt des fêtes nationales de la République française comme "provenans des cy devant Petites Ecuries" ; 16 janvier 1802, certains prêtés au ministre de la Guerre Berthier ; 10 février 1803, pour le service de Joséphine de Beauharnais ; 1816, mentionnés dans l'Inventaire général des Menus-Plaisirs du roi ; 1851, dépôt du magasin des fêtes et cérémonies du Mobilier national ; 1894, inventoriés au musée des Voitures de Trianon ; 1978, transférés à la Grande Ecurie.
Description
Dès la fin du XVIIe siècle, la cour de Versailles adopte une mode venue des cours nordiques : les slädeparti. Ces courses de traîneaux faisaient partie des réjouissances que les hivers de grande gelée et de neige offraient dans les allées des jardins de Versailles ou sur le Grand Canal pris par les glaces. Menés par un gentilhomme de la cour assis sur le siège à l’arrière de la caisse, les traîneaux étaient tirés par un cheval ferré à crampons, caparaçonné d’un riche harnais brodé d’argent garni de grelots ; sur les brancards, on aperçoit encore les chaussons de cuir de Russie qui permettaient au cocher de protéger ses pieds du froid.
Avec ses dauphins et ses flots sculptés soutenant la caisse en forme de gondole, ses panneaux peints « à la Chine », entourés de rocailles et guirlandes en bois doré, et sa garniture originale du XVIIIe siècle – de velours de Gênes aux trois couleurs, fonds d’or à ramages vert, rouge et blanc –, ce traîneau à deux places est l’un des plus remarquables de la collection de Versailles. Si les autres traîneaux royaux adoptent un répertoire iconographique autour de variations aquatiques, hivernales et chimériques, celui-ci témoigne directement de l’engouement pour la chinoiserie en France à cette époque. Sur le panneau arrière, des oiseaux exotiques et une palmeraie évoquent un paysage des tropiques ; les panneaux latéraux, ornés de scènes chinoises inspirées de François Boucher, sont peuplés de petits personnages en costumes chinois, qui s’amusent dans des jardins fabuleux avec des tambourins à grelots, divers instruments de musique et, comme dans le panneau droit, avec les effluves floraux d’un pot à encens en porcelaine.
(Hélène Delalex).
Traîneau dit " A la tortue "
France, vers 1732
bois doré, velours bleu, cuir, bois peint et doré
Ancienne collection royale, commandé sous le règne de Louis XV (...)
Image : Domaine et château de Versailles
Traîneau " au léopard"
France, c. 1730 - 1740
bois sculpté et peint, velours, cuir, pâte de verre.
Images : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Historique : Léopard probablement inspiré par celui présent à la Ménagerie de Versailles de 1730 à 1741. Ancienne collection royale, commandé sous le règne de Louis XV. L'un des dix-sept traîneaux mentionnés le 8 frimaire an VI (28 novembre 1797) dans l'inventaire du Dépôt des fêtes nationales de la République française comme "provenans des cy devant Petites Ecuries" ; 16 janvier 1802, certains prêtés au ministre de la Guerre Berthier ; 10 février 1803, pour le service de Joséphine de Beauharnais ; 1816, mentionnés dans l'Inventaire général des Menus-Plaisirs du roi ; 1851, dépôt du magasin des fêtes et cérémonies du Mobilier national ; 1855, (pour "La Sirène", "Les Roseaux", "La Tortue" et "Le Léopard") inventoriés au musée des Voitures de Trianon ; 1894, inventoriés au musée des Voitures de Trianon ; 1978, transférés à la Grande Ecurie.
COURSES DE TRAINEAUX AVEC LOUIS XV
Les carnets de Versailles (Dec. 2020)
Par Hélène Delalex
C’est à la fin du XVIIe siècle que l’on découvre en France les joies des courses de traîneaux. Les allées du parc du château de Versailles offrent alors un terrain idéal pour des glissades endiablées, menées au grand galop par le Roi.
Traîneau « aux roseaux » de la collection du château de Versailles.
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin.
Inventé à la Préhistoire - bien avant la roue - pour faciliter le transport de lourdes charges sur la neige, la glace et les terrains escarpés, le traîneau est l’un des plus anciens véhicules de l’Humanité, mais c’est à la Renaissance qu’il perdit sa vocation purement utilitaire pour devenir un divertissement. À l’origine limitée aux cours de l’Europe centrale et du nord, la mode des courses de traîneaux fut importée en France dans le dernier tiers du XVIIe siècle. À Versailles, lors des hivers rigoureux, les vastes allées du parc offraient alors à la Cour de nouvelles occasions de jeux tandis qu’à Paris, les avenues des Champs-Élysées et du Cours-la-Reine se prêtaient à des courses débridées auxquelles assistaient des milliers de curieux.
Un bestiaire étrange et merveilleux
Animaux exotiques, créatures rares ou fantastiques, les traîneaux composaient un bestiaire étrange et merveilleux. Ils étaient tirés par un cheval ferré à crampon, coiffé d’un élégant panache de plumes blanches, la crinière et la queue ornées de rubans de soie, et portant un riche caparaçon fait d’une étoffe brodée d’argent ou de peaux d’animaux sauvages, tigre ou veau marin, le tout bordé d’une infinité de grelots d’or et d’argent dont le joyeux tintement rompait le silence feutré de la neige.
Dame menée en traîneau, attribué à Charles-Antoine Coypel,
1729
Paris, musée du Louvre, collection Rothschild.
Image : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Marc Jeanneteau.
Nombreux sont les témoignages relatant la splendeur de ces divertissements hivernaux à Versailles : « La beauté des chevaux qui vont le grand galop, la richesse des harnais et des caparaçons, le bruit des grelots, les étendards de diverses couleurs, flottant dans les airs, et la magnificence des traîneaux peints et dorés avec beaucoup de goût, de formes agréables et toutes différentes (…), tout cela joint au son des fanfares, faisait un effet très-singulier », décrit le Mercure de France, en février 1739.
Les traîneaux étaient menés par les seigneurs de la Cour, en bonnet doublé d’hermine et redingote fourrés, qui se tenaient mi-assis mi-debout sur la sellette, à l’arrière de la caisse, les pieds protégés du froid par de grands chaussons en cuir de Russie doublés de fourrure, fixés sur les patins. Les dames assises à l’intérieur de la caisse, en « casaquins fourrés, à la Polonaise »1, se laissaient mener et parfois conduisaient elles-mêmes, privilège unique en Europe. Et elles s’en donnaient à cœur joie : « Ce fut Mme de Montauban qui mena : il n’y avait point d’hommes avec ce traîneau, pas même de cocher », relate par exemple le duc de Croÿ, le 3 janvier 1739. Quant aux filles du Roi, elles se montraient particulièrement habiles, surtout Mme Adélaïde, menant avec beaucoup de grâce et rivalisant de vitesse avec son père.
Traîneau à deux places « aux jeux chinois » de la collection versaillaise.
Des chaussons doublés de fourrure protégeaient du froid les pieds du meneur.
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin.
Le roi Louis XV, un meneur effréné
Louis XV était réputé pour conduire son traîneau à toute bride, au point que les dames de la Cour refusaient parfois de monter avec lui. Le 3 janvier 1739, la duchesse d’Orléans, déjà âgée, décline ainsi l’invitation du Roi pour monter dans le traîneau du duc de Villeroy. Louis XV s’était pourtant rendu chez elle pour la presser de s’habiller, mais, raconte le duc de Luynes, « elle lui répondit qu’elle était trop vieille ». Mme de Mailly, elle, n’a pas eu la prudence – ni le rang - de refuser et en fut quitte pour la peur de sa vie : « Le roi fut avant-hier en traineau et mena Mme de Mailly, qui eut même grande peur et pensa se trouver mal de la vitesse dont le roi allait »2.
Les accidents étaient d’autant plus nombreux que la recherche de prouesses sportives incitait les participants à prendre tous les risques : rien n’était plus amusant que de se « couper » sans arrêt, c'est-à-dire de passer à toute vitesse les uns devant les autres3. Mais les chutes, et les rires qu’elles engendraient, faisaient partie du jeu.
L’Eau [détail], Claude Deruet
vers 1640-1641, huile sur toile
Orléans, musée des Beaux-Arts.
Image : RMN-Grand Palais / Agence Bulloz.
Glissades sur le Tapis vert
Les parties se jouaient à dix-sept ou dix-huit traîneaux, avec trois relais pour courir toute l’après-midi. Monsieur le Premier, marquis de Beringhen, Premier écuyer du roi, marchait toujours en tête pour frayer le chemin, suivi immédiatement du Roi, puis des traîneaux des princes, princesses, seigneurs et dames de la cour.
Lorsque les courses se déroulaient en musique, un grand traîneau attelé à quatre chevaux conduisait les timbales et trompettes. Partant de la grande terrasse, la joyeuse troupe descendait les allées du jardin, contournait le Grand Canal, s’arrêtait à la Ménagerie prendre une collation chaude avant de revenir par Trianon et de terminer sur le Tapis vert, « le montant et le descendant au grand galop, à qui plus vite », raconte le duc de Croÿ4.
Débutant à l’« après-dîner », vers 14 heures, ces courses se poursuivaient jusqu’au coucher du soleil, et même la nuit. Lorsque Louis XV invitait les courtisans à rester souper à Trianon, c’était alors l’occasion d’une promenade nocturne pour revenir au Château, les traîneaux sillonnant les allées silencieuses dans une atmosphère féerique : « Le 7 de ce mois, rapporte le Mercure en janvier 1732, le roi prit le divertissement d’une course de traîneaux (…) ; ayant changé deux fois de relais, le roi mena ensuite la compagnie à Trianon, où elle eut l’honneur de souper avec S. M. qui ne retourna à Versailles que vers les deux heures du matin au clair de la Lune ».
Hélène Delalex,
Conservateur au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
1 Mercure de France, février 1739
2 Luynes, Mémoires, 21 janvier 1740
3 Croÿ, Journal, 19 mars 1751
4 Croÿ, Journal, 20 mars 1751
Une exceptionnelle collection de traîneaux à Versailles
Le château de Versailles conserve une rare collection de six traîneaux d’apparat commandés sous le règne de Louis XV. Dorées de façon très élaborée, avec de nombreuses couches de couleur transparente rouge et verte posées sur les feuilles d’or et d’argent, leurs surfaces avaient une brillance stupéfiante. Ces frêles et luxueux véhicules dépendaient de l’extraordinaire et étaient placés sous la responsabilité des Menus-Plaisirs, l’institution chargée des fêtes et décors de théâtre.
La magnifique collection de traîneaux conservée au château de Versailles au sein de la galerie des Carrosses.
De gauche à droite : le traîneau « à la sirène », le traîneau « aux roseaux », le traîneau « au léopard », le traîneau à deux places « aux jeux chinois », le traîneau « aux patineurs » et le traîneau « à la tortue ».
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin.
* Source : Les carnets de Versailles
Invité- Invité
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Jeux d’hiver à la Cour
Jeux d’hiver à la Cour : dangers des lacs gelés
C'est le dernier article ( brrrrr ... refroidissant ! ) de notre amie Plume .
Moyens de locomotion connus depuis bien longtemps des peuples d’Europe centrale et du Nord, patins à glace et traîneaux font fureur à la Cour de France au XVIIIème siècle. En une saison peu propice aux promenades et flâneries en tout genre, où même les lourds carrosses royaux sont impraticables sur les routes enneigées, ces nouvelles sources d’amusement ravissent les princes et leurs courtisans !
Marie-Antoinette vilipendée
Traîneau datant du début du XVIIIème siècle à la Cour de Vienne
Les courses de traîneaux sous Louis XVI et Marie-Antoinette vont faire long feu. Pourtant, avant de monter sur le trône, la Dauphine est particulièrement friande de ce divertissement qui lui rappelle son enfance autrichienne. Pendant l’hiver rigoureux de 1772, elle multiplie les courses sur les lacs gelés en compagnie de son amie la princesse de Lamballe.
C’était un spectacle inattendu et presque féerique de les voir glisser sur la glace, blotties toutes deux sous des couvertures de fourrure, au point que tous les échotiers voulaient en rapporter l’anecdote.
La Gazette de France fait mention de ces promenades hivernales, auxquelles se joignent bientôt les deux frères du Roi et leurs épouses. Le comte d’Artois devient le partenaire idéal de Marie-Antoinette. Elle part avec lui pour de longues promenades en traîneau, coiffée d’une extraordinaire parure de tête nommée « Quès aco », rehaussée de fourrures et de plumes.
On redécouvre petit à petit, dans le dépôt des écuries, des traîneaux qui ont servi au Dauphin, père de Louis XVI et fils de Louis XV, dans sa jeunesse. La Reine en fait construire de plus modernes, imitée par les princes. Madame Campan raconte dans ses Mémoires :
Le bruit des sonnettes et des grelots dont les harnais des chevaux étaient garnis ; l’élégance et la blancheur de leurs panaches ; la variété des formes de ces espèces de voitures ; l’or dont elles étaient toutes rehaussées, rendaient ces parties agréables à l’œil. L’hiver leur fut très favorable, la neige étant restée près de six semaines sur la terre ; les courses dans le parc procurèrent un plaisir partagé par les spectateurs.
Mais la Cour est tentée de conduire les courses jusqu’aux Champs-Élysées et de traverser les boulevards, comme cela se faisait du temps de Louis XIV et même de Louis XV.
Le scandale n’est pas loin.
Le masque couvrant le visage des femmes, on ne manqua pas de dire que la Reine avait couru les rues de Paris en traîneau. Ce fut une affaire. Le public vit dans cette mode une prédilection pour les habitudes de Vienne.
On ne pardonne décidément pas à cette pauvre Marie-Antoinette ses origines autrichiennes… Ces médisances ont pour effet de dégoûter définitivement la Reine des parties de traîneaux :
Quoique tous les traîneaux eussent été conservés, et que depuis cette époque il y ait eu plusieurs hivers favorables à ce genre d’amusements, elle ne voulut plus s’y livrer.
Pour lire en entier l'article de Plume d'Histoire :
http://plume-dhistoire.fr/jeux-dhiver-a-la-cour-dangers-des-lacs-geles/
C'est le dernier article ( brrrrr ... refroidissant ! ) de notre amie Plume .
Moyens de locomotion connus depuis bien longtemps des peuples d’Europe centrale et du Nord, patins à glace et traîneaux font fureur à la Cour de France au XVIIIème siècle. En une saison peu propice aux promenades et flâneries en tout genre, où même les lourds carrosses royaux sont impraticables sur les routes enneigées, ces nouvelles sources d’amusement ravissent les princes et leurs courtisans !
Marie-Antoinette vilipendée
Traîneau datant du début du XVIIIème siècle à la Cour de Vienne
Les courses de traîneaux sous Louis XVI et Marie-Antoinette vont faire long feu. Pourtant, avant de monter sur le trône, la Dauphine est particulièrement friande de ce divertissement qui lui rappelle son enfance autrichienne. Pendant l’hiver rigoureux de 1772, elle multiplie les courses sur les lacs gelés en compagnie de son amie la princesse de Lamballe.
C’était un spectacle inattendu et presque féerique de les voir glisser sur la glace, blotties toutes deux sous des couvertures de fourrure, au point que tous les échotiers voulaient en rapporter l’anecdote.
La Gazette de France fait mention de ces promenades hivernales, auxquelles se joignent bientôt les deux frères du Roi et leurs épouses. Le comte d’Artois devient le partenaire idéal de Marie-Antoinette. Elle part avec lui pour de longues promenades en traîneau, coiffée d’une extraordinaire parure de tête nommée « Quès aco », rehaussée de fourrures et de plumes.
On redécouvre petit à petit, dans le dépôt des écuries, des traîneaux qui ont servi au Dauphin, père de Louis XVI et fils de Louis XV, dans sa jeunesse. La Reine en fait construire de plus modernes, imitée par les princes. Madame Campan raconte dans ses Mémoires :
Le bruit des sonnettes et des grelots dont les harnais des chevaux étaient garnis ; l’élégance et la blancheur de leurs panaches ; la variété des formes de ces espèces de voitures ; l’or dont elles étaient toutes rehaussées, rendaient ces parties agréables à l’œil. L’hiver leur fut très favorable, la neige étant restée près de six semaines sur la terre ; les courses dans le parc procurèrent un plaisir partagé par les spectateurs.
Mais la Cour est tentée de conduire les courses jusqu’aux Champs-Élysées et de traverser les boulevards, comme cela se faisait du temps de Louis XIV et même de Louis XV.
Le scandale n’est pas loin.
Le masque couvrant le visage des femmes, on ne manqua pas de dire que la Reine avait couru les rues de Paris en traîneau. Ce fut une affaire. Le public vit dans cette mode une prédilection pour les habitudes de Vienne.
On ne pardonne décidément pas à cette pauvre Marie-Antoinette ses origines autrichiennes… Ces médisances ont pour effet de dégoûter définitivement la Reine des parties de traîneaux :
Quoique tous les traîneaux eussent été conservés, et que depuis cette époque il y ait eu plusieurs hivers favorables à ce genre d’amusements, elle ne voulut plus s’y livrer.
Pour lire en entier l'article de Plume d'Histoire :
http://plume-dhistoire.fr/jeux-dhiver-a-la-cour-dangers-des-lacs-geles/
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Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Nous constatons clairement que les courses de traineaux n'étaient pas une nouveauté à la Cour de France et pourtant, et c'est regrettable, c'est Marie-Antoinette qui en fit les frais !!
Il n'est pas surprenant qu'elle se soit adonnée à ce divertissement puisque la Cour de Vienne pratiquait et pour cause ce type de divertissement.
Les rois Louis XIV et Louis XV, leurs familles et leurs Cours s'y sont livrés sans semble t-il que les critiques soient éminemment sévères dans le public, mais quand Marie-Antoinette prend part à cette distraction, les critiques fusent, c'est un comble !
La réponse est simple : critiquer la reine dans ses courses de traineaux, c'est pourfendre l'Alliance franco-autrichienne que l'opinion publique condamne et ne tolère décidément pas. La reine sert de fusible à tous les détracteurs de l'Alliance, et les courses de traineaux si emblématiques de Vienne représente l'illustration criante de cette mauvaise foi.
Dès le début, à mon avis, il y a une volonté délibérée de porter atteinte personnellement à Marie-Antoinette à la Cour et au-delà, par tous les moyens.
Ce relent continu de désinformation et de calomnie gratuite porté sur une jeune femme est écoeurant et vil.
Il n'est pas surprenant qu'elle se soit adonnée à ce divertissement puisque la Cour de Vienne pratiquait et pour cause ce type de divertissement.
Les rois Louis XIV et Louis XV, leurs familles et leurs Cours s'y sont livrés sans semble t-il que les critiques soient éminemment sévères dans le public, mais quand Marie-Antoinette prend part à cette distraction, les critiques fusent, c'est un comble !
La réponse est simple : critiquer la reine dans ses courses de traineaux, c'est pourfendre l'Alliance franco-autrichienne que l'opinion publique condamne et ne tolère décidément pas. La reine sert de fusible à tous les détracteurs de l'Alliance, et les courses de traineaux si emblématiques de Vienne représente l'illustration criante de cette mauvaise foi.
Dès le début, à mon avis, il y a une volonté délibérée de porter atteinte personnellement à Marie-Antoinette à la Cour et au-delà, par tous les moyens.
Ce relent continu de désinformation et de calomnie gratuite porté sur une jeune femme est écoeurant et vil.
Dominique Poulin- Messages : 7041
Date d'inscription : 02/01/2014
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Voici deux jolis exemplaires présentés lors de la vente aux enchères " La royauté à Versailles " que nous avons déjà évoquée ici ou là dans nos sujets.
La maison de ventes aux enchères réservant pour sa prochaine vente exceptionnelle " Empire " (le 5 mai prochain, date d'anniversaire de la mort de l'empereur Napoléon Ier) un traîneau qui aurait appartenu à l'impératrice Joséphine.
- Traîneau vénitien
En bois sculpté et fer forgé, à deux patins en bois ferré, avec ses deux reposes pieds en fer forgé. Supportant une base représentant des nuages en fort relief, surmonté d’un chariot en coquille à quatre roues à rayons en bois doré.
Fin du XVIIIe siècle.
3m20 x 77 cm. A.B.E. (accidents).
Garni à l’intérieur de cuir. Garde-boue recouvert d’un tablier en cuir et tissus orné de dentelle.
Il porte à l’arrière le siège du cocher. L’avant est orné de deux angelots sculptés en ronde bosse, l’un portant l’autre sur son dos, le second, aux yeux bandés tenant les rênes, reliés à l'extrémité à une colombe. La flèche, décoré ed’une frise de feuilles de lauriers et ornée d’une colombe en bois peint sculpté maintenant les rênes dans son bec.
Bibliographie : Ce traineau est reproduit dans l’ouvrage en langue allemande « Prunkwagen und Schlitten » d’Heinrich Kreisel, Verlag von Karl Hiersemann, Leipzig, 1927. Il est à noter que ce type de traineau, spectaculaire, était utilisé en Russie mais parfois aussi en France.
- Traîneau à deux patins en bois ferré.
Portant une coquille en bois sculpté peinte en rouge et orné de bouquets et de guirlandes feuillagées. Reposant sur deux arceaux fixés sur les patins.
Caisse en coquille garni de velours portant la selle de cocher à l’arrière sur fer forgé, supporté par un angelot. Garde-boue orné à l’avant d’une sculpture en ronde bosse représentant Athéna (manque une main)
Fin du XVIIIe siècle.
Ht 132 x 60 x 271
* Source et infos complémentaires : Osenat - Vente La royauté à Versailles (18 avril 21)
La maison de ventes aux enchères réservant pour sa prochaine vente exceptionnelle " Empire " (le 5 mai prochain, date d'anniversaire de la mort de l'empereur Napoléon Ier) un traîneau qui aurait appartenu à l'impératrice Joséphine.
- Spoiler:
- Traîneau vénitien
En bois sculpté et fer forgé, à deux patins en bois ferré, avec ses deux reposes pieds en fer forgé. Supportant une base représentant des nuages en fort relief, surmonté d’un chariot en coquille à quatre roues à rayons en bois doré.
Fin du XVIIIe siècle.
3m20 x 77 cm. A.B.E. (accidents).
Garni à l’intérieur de cuir. Garde-boue recouvert d’un tablier en cuir et tissus orné de dentelle.
Il porte à l’arrière le siège du cocher. L’avant est orné de deux angelots sculptés en ronde bosse, l’un portant l’autre sur son dos, le second, aux yeux bandés tenant les rênes, reliés à l'extrémité à une colombe. La flèche, décoré ed’une frise de feuilles de lauriers et ornée d’une colombe en bois peint sculpté maintenant les rênes dans son bec.
Bibliographie : Ce traineau est reproduit dans l’ouvrage en langue allemande « Prunkwagen und Schlitten » d’Heinrich Kreisel, Verlag von Karl Hiersemann, Leipzig, 1927. Il est à noter que ce type de traineau, spectaculaire, était utilisé en Russie mais parfois aussi en France.
- Traîneau à deux patins en bois ferré.
Portant une coquille en bois sculpté peinte en rouge et orné de bouquets et de guirlandes feuillagées. Reposant sur deux arceaux fixés sur les patins.
Caisse en coquille garni de velours portant la selle de cocher à l’arrière sur fer forgé, supporté par un angelot. Garde-boue orné à l’avant d’une sculpture en ronde bosse représentant Athéna (manque une main)
Fin du XVIIIe siècle.
Ht 132 x 60 x 271
* Source et infos complémentaires : Osenat - Vente La royauté à Versailles (18 avril 21)
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Voici deux images de mauvaise qualité d'un traîneau dit de Marie-Antoinette, propriété du comte Potocki en 1900. J'ai cherché en vain plus d'informations, mais à mon grand regret je n'ai rien trouvé de plus.
Traineau : Celui de Marie-Antoinette, dont M. le comte Potocki est propriétaire. Il est en forme de coquille, tout en or avec des cannelures argent et se termine à l'avant par un triton. La garniture est en velours rouge. C'est un objet charmant et délicieux comme tous ceux du reste qui appartinrent à cette aimable et malheureuse reine.
Notice sur l’exposition centennale des transports, exposition universelle 1900, Gallica.
Le même.
Image RMN.
Et aussi une vieille carte postale sans date du château de Versailles, indiquant : Versailles - Petit Trianon - Musée des voitures -Traîneau de Marie-Antoinette. Il ne me semble pas qu'il soit dans la collection actuelle.
Traineau : Celui de Marie-Antoinette, dont M. le comte Potocki est propriétaire. Il est en forme de coquille, tout en or avec des cannelures argent et se termine à l'avant par un triton. La garniture est en velours rouge. C'est un objet charmant et délicieux comme tous ceux du reste qui appartinrent à cette aimable et malheureuse reine.
Notice sur l’exposition centennale des transports, exposition universelle 1900, Gallica.
Le même.
Image RMN.
Et aussi une vieille carte postale sans date du château de Versailles, indiquant : Versailles - Petit Trianon - Musée des voitures -Traîneau de Marie-Antoinette. Il ne me semble pas qu'il soit dans la collection actuelle.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Merci pour vos recherches, chère Marie-Jeanne.
Ce traîneau n'est plus présenté comme celui de Marie-Antoinette aujourd'hui.
Traîneau " au patineur "
Traîneau au patineur
France, anonyme
Vers 1715 - 1725
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, Grande Ecurie musée des Carrosses
Image : Château de Versailles
Image : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
Deux patins en bois doré, ferrés reliés par deux traverses qui supportent la caisse. Caisse en bois peint à décor de figures et paysages d'hiver et sculpté d'une chimère à la proue et d'un triton sous le siège du cocher, garnie de velours de soie vert-jaune. Brancards se terminant en dragon ailé.Siège du cocher en forme de sellette. L'extrémité des brancards est percée ; l'orifice recevait la fourche par laquelle passaient les guides
Images : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
Historique :
Les panneaux latéraux repeints à la fin du XVIIIe siècle avec des paysages d'hiver inspirés des "Amusements de l'hiver" peints en 1755 par Boucher pour Madame de Pompadour. Ancienne collection royale, commandé sous le règne de Louis XV.
L'un des dix-sept traîneaux mentionnés le 8 frimaire an VI (28 novembre 1797) dans l'inventaire du Dépôt des fêtes nationales de la République française comme "provenans des cy devant Petites Ecuries" ; 16 janvier 1802, certains prêtés au ministre de la Guerre Berthier ; 10 février 1803, pour le service de Joséphine de Beauharnais ; 1816, mentionnés dans l'Inventaire général des Menus-Plaisirs du roi ; 1851, dépôt du magasin des fêtes et cérémonies du Mobilier national ; 1894, inventoriés au musée des Voitures de Trianon ; 1978, transférés à la Grande Ecurie.
Ce traîneau n'est plus présenté comme celui de Marie-Antoinette aujourd'hui.
Traîneau " au patineur "
Traîneau au patineur
France, anonyme
Vers 1715 - 1725
Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, Grande Ecurie musée des Carrosses
Image : Château de Versailles
Image : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
Deux patins en bois doré, ferrés reliés par deux traverses qui supportent la caisse. Caisse en bois peint à décor de figures et paysages d'hiver et sculpté d'une chimère à la proue et d'un triton sous le siège du cocher, garnie de velours de soie vert-jaune. Brancards se terminant en dragon ailé.Siège du cocher en forme de sellette. L'extrémité des brancards est percée ; l'orifice recevait la fourche par laquelle passaient les guides
Images : Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
Historique :
Les panneaux latéraux repeints à la fin du XVIIIe siècle avec des paysages d'hiver inspirés des "Amusements de l'hiver" peints en 1755 par Boucher pour Madame de Pompadour. Ancienne collection royale, commandé sous le règne de Louis XV.
L'un des dix-sept traîneaux mentionnés le 8 frimaire an VI (28 novembre 1797) dans l'inventaire du Dépôt des fêtes nationales de la République française comme "provenans des cy devant Petites Ecuries" ; 16 janvier 1802, certains prêtés au ministre de la Guerre Berthier ; 10 février 1803, pour le service de Joséphine de Beauharnais ; 1816, mentionnés dans l'Inventaire général des Menus-Plaisirs du roi ; 1851, dépôt du magasin des fêtes et cérémonies du Mobilier national ; 1894, inventoriés au musée des Voitures de Trianon ; 1978, transférés à la Grande Ecurie.
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Madame de Pompadour ce n'est pas mal non plus ! Merci
Celui du comte Potocki, dit de Marie-Antoinette, m'intrigue toujours beaucoup.
Celui du comte Potocki, dit de Marie-Antoinette, m'intrigue toujours beaucoup.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Marie-Jeanne a écrit:
Celui du comte Potocki, dit de Marie-Antoinette, m'intrigue toujours beaucoup.
Voici des images de plus grandes dimensions...
Traineau de Marie-Antoinette
Estampe, XIXe siècle
Image : RMN-Grand Palais (domaine de Compiègne) / Tony Querrec
Extrait de " Notice sur l'Exposition centennale des moyens de transport : exposition universelle de 1900 (...)
Source : BNF
Personnellement je trouve ce traîneau très, très " rocaille" et peu impressionnant.
Faisait-il partie des traîneaux commandés par Louis XV pour les amusements de la cour dans le parc de Versailles, et dont certains étaient toujours utilisés du temps de Marie-Antoinette ? Si la reine avait commandé un traîneau, lui aurait-on proposé un modèle si peu à la mode ?
Voici des croquis de traîneaux imaginés en 1780 pour la comtesse d'Artois, par le très imaginatif Jean-Jacques Lequeu
Idée de plusieurs traisneaux pour Madame d'Artois
Lequeu, Jean-Jacques (1757-1826)
Dessin, 1780
Image : Bibliothèque Nationale de France
Notre sujet : Jean-Jacques Lequeu, un architecte qui n'a rien construit.
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Merci, les amis, pour toutes ces illustrations étonnantes.
Quelle débauche toujours de luxe et d'imagination !
Mercy ( comme à son accoutumée très réprobateur ) n'omet pas de critiquer cette mode des traîneaux, comme voici, dans sa correspondance secrète assidue avec Marie-Thérèse :
On va en traîneaux comme à Vienne, et aujourd'hui on en fait une grande course dans Paris.
ou encore :
Le froid excessif n'a point empêché la Reine de faire plusieurs courses en traîneau, dont quelques-unes ont eu lieu dans le parc et les environs de Versailles, et quelques autres au bois de Boulogne... la Reine est venue jusque sur les boulevards de Paris et a même passé par plusieurs rues de la ville. Dans ces occasions où le terrain couvert de frimas et très glissant pouvait rendre les chutes fréquentes et dangereuses, la Reine, par bonté et humanité, n'a pas voulu être suivie par ses gardes, ni par le nombre ordinaire du service à cheval... Le public a trouvé que la Reine se montrait dans un appareil trop inférieur à sa grandeur et à sa dignité .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Merci infiniment LNLN pour ces images et précisions.
Les projets pour la comtesse d'Artois ne présentent en effet plus du tout le style rocaille de celui du comte Potocki.
On pourrait néanmoins imaginer que tous les traîneaux du temps de Louis XV n'avaient pas été mis au rebut, et qu'ils servirent éventuellement encore sous Louis XV. Peut-être existe t-il des descriptifs dans les ventes révolutionnaires.Il faudra que j'essaye de trouver çà à l'occasion.
En revanche, il est certain que Marie-Antoinette possédait des habillements et équipements de traîneaux. J'en rechercherai la liste dans mes tablettes.
Les projets pour la comtesse d'Artois ne présentent en effet plus du tout le style rocaille de celui du comte Potocki.
On pourrait néanmoins imaginer que tous les traîneaux du temps de Louis XV n'avaient pas été mis au rebut, et qu'ils servirent éventuellement encore sous Louis XV. Peut-être existe t-il des descriptifs dans les ventes révolutionnaires.Il faudra que j'essaye de trouver çà à l'occasion.
En revanche, il est certain que Marie-Antoinette possédait des habillements et équipements de traîneaux. J'en rechercherai la liste dans mes tablettes.
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:
Mercy ( comme à son accoutumée très réprobateur ) n'omet pas de critiquer cette mode des traîneaux, comme voici, dans sa correspondance secrète assidue avec Marie-Thérèse :
A le lire nous croirions à une nouveauté tout droit importée de Vienne ! ( Suivez ma pensée ... ) En fait, pas du tout : les parties de traîneaux procuraient à Marie Leszczynska l'un de ses plaisirs favoris. L'épouse de Louis XV parcourait Versailles, ses parcs et ses pièces d’eau « dans une conque marine d’or et d’opale que soutenaient des tritons et des amours couronnés de roses ».
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Mme de Sabran- Messages : 55597
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Oui, c'est ce qui est précisé dans le descriptif du traîneau (anciennement dit de Marie-Antoinette) dont j'ai posté quelques images ci-dessus.Marie-Jeanne a écrit:
On pourrait néanmoins imaginer que tous les traîneaux du temps de Louis XV n'avaient pas été mis au rebut, et qu'ils servirent éventuellement encore sous Louis XV. Peut-être existe t-il des descriptifs dans les ventes révolutionnaires.Il faudra que j'essaye de trouver çà à l'occasion.
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Voici quelques autres exemplaires de traîneaux des " écuries " de Catherine II. Evidemment, l'usage des traîneaux était indispensable en Russie, mais pas vraiment en France.
Ainsi, sont conservés des traîneaux d'apparat, pour des jeux (carnaval, est-il précisé), et des traîneaux plus fonctionnels, pour les déplacements.
Catherine II's masquerade sleigh
(Russia, 1762, GIM)
Image : By Shakko / Commons Wikimedia
Carnival Sleigh with the Figurine of St George
Russia, 1760's
Wood, steel, leather, velvet and gold leaf
Image : The State Hermitage Museum
Ceremonial Sledge
Lyvery Yard Workshops of the Imperial Court
Russia, St Petersburg, 1760
Ash-tree, beech, willow, pine, iron, bronze, copper, silver, gold, leather, horse-hair, velvet, cloth
Image : The State Hermitage Museum
Ten-seater sledge for driving maids of honor of Catherine II.
Master Johann Conrad Bukendal.
St. Petersburg, Russia. Purchased in 1793 for courtiers pleasure trips.
Length 6.4 m, width 1.8 m, height 1.3 m.
Image : Andrey Korzun / Commons Wikimedia
Ten-Seat Sledge
Russia, 1797
Oak, ash, iron, bronze, copper, cloth, leather
Image : The State Hermitage Museum.
Et du temps des impératrices Anne de Russie (1693 - 1740) et Elisabeth 1ère (1709 - 1762) :
Multi-seat closed sleigh
Belonged to Empress Anna Ivanovna, then to Empress Elizaveta Petrovna
Craftsman : Jean Michel. 1732, painting - 1742
Oak, birch, cloth
Lenght: 600,0 cm; width: 200,0 cm; height: 200,0 cm
Image : The Armoury Chamber of Moscow Kremlin Museums.
Ainsi, sont conservés des traîneaux d'apparat, pour des jeux (carnaval, est-il précisé), et des traîneaux plus fonctionnels, pour les déplacements.
Catherine II's masquerade sleigh
(Russia, 1762, GIM)
Image : By Shakko / Commons Wikimedia
Carnival Sleigh with the Figurine of St George
Russia, 1760's
Wood, steel, leather, velvet and gold leaf
Image : The State Hermitage Museum
Ceremonial Sledge
Lyvery Yard Workshops of the Imperial Court
Russia, St Petersburg, 1760
Ash-tree, beech, willow, pine, iron, bronze, copper, silver, gold, leather, horse-hair, velvet, cloth
Image : The State Hermitage Museum
Ten-seater sledge for driving maids of honor of Catherine II.
Master Johann Conrad Bukendal.
St. Petersburg, Russia. Purchased in 1793 for courtiers pleasure trips.
Length 6.4 m, width 1.8 m, height 1.3 m.
Image : Andrey Korzun / Commons Wikimedia
Ten-Seat Sledge
Russia, 1797
Oak, ash, iron, bronze, copper, cloth, leather
Image : The State Hermitage Museum.
Et du temps des impératrices Anne de Russie (1693 - 1740) et Elisabeth 1ère (1709 - 1762) :
Multi-seat closed sleigh
Belonged to Empress Anna Ivanovna, then to Empress Elizaveta Petrovna
Craftsman : Jean Michel. 1732, painting - 1742
Oak, birch, cloth
Lenght: 600,0 cm; width: 200,0 cm; height: 200,0 cm
Image : The Armoury Chamber of Moscow Kremlin Museums.
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Ce sont les traîneaux utilisés par la cour viennoise lors des célèbres courses en traîneau .. à travers les rues de la ville .. Même une petite Antoinette pourrait connaître ces traîneaux.
Il s'agit d'une exposition au musée des calèches de l'ancien manège près de Schonbrunn, que j'ai visitée en janvier 2018.
Merveilleusement, il décorait également le cheval lors de ces promenades.
L'image d'arrière-plan représente un de ces promenades est de février 1765. Mais la petite archiduchesse Antoinette est comme une spectatrice du balcon .. elle y est allée pour la première fois à l'hiver 1768.
Leos
Leos- Messages : 805
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Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
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Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Traîneau dit de l'impératrice Joséphine
La nuit, la neige a écrit:
La maison de ventes aux enchères réservant pour sa prochaine vente exceptionnelle " Empire " (le 5 mai prochain, date d'anniversaire de la mort de l'empereur Napoléon Ier) un traîneau qui aurait appartenu à l'impératrice Joséphine.
Ce traîneau n'a pas été conçu au XVIIIe siècle, mais je ne vais pas ouvrir un nouveau sujet pour lui seul, et puisqu'il est question, dans le descriptif, des traîneaux versaillais sous Louis XV...
Je cite la présentation de ce véhicule, qui sera présenté mis aux enchères à l'occasion de la " vente du bicentenaire ", organisée le 5 mai 2021 par la maison de vente Osenat :
Traîneau ayant appartenu à l'impératrice Joséphine
Epoque : Premier Empire
En bois peint en vert et doré. Caisse en forme de coquille sculpté en demi ronde bosse de deux griffons aux ailes déployées sur les cotés, garni à l’intérieur de velours vert, garde-boue garni de cuir, orné sur le devant d’une statuette en bois doré sculpté représentant la déesse « Hébé ».
La caisse, reposant sur deux traverses et quatre colonnes dorées, porte à l’arrière un siège dit « siège de cocher » sur un support en fer forgé. Monté sur deux patins en bois ferré, élancés vers l’avant, supportant un arceau enrichi de trente trois grelots et deux clochettes, orné d’un aigle en bois sculpté doré, aux ailes éployées, et portant à l’arrière pour le cocher deux reposes pieds en fer forgé garni de chaussons en cuir et fourrure.
Longueur : 3 m. Largeur : 1m 56 B.E. (Petites restaurations, traces d’usage, velours postérieur, manque 4 grelots).
Provenance : - Ancienne collection de M.FAURAX en 1894. - Ancienne collection de M.MUHLBACHER (en 1889) - Collection André BECKER/ Musée des carosses de Coignière.
Exposition : - Exposition universelle de Paris (1889) - Exposition de Lyon (1894) - Exposition universelle de Paris (1900). - Exposition internationale de Milan (1906)
Historique :
« Les courses de traîneaux sont remises à la mode sous le Consulat et l’Empire, mais sans commune mesure avec le XVIIIe siècle. Le 10 février 1803, celle qui n’est encore que l’épouse du Premier Consul mais qui va bientôt devenir l’Impératrice Joséphine, fait ressortir une dernière fois les traîneaux de Louis XV. Ils rejoindront ensuite le Musée des Voitures de Trianon inauguré en 1851. »
La belle créole s’en fait également confectionner à la mode Empire, et s’amuse beaucoup à ce divertissement. L’un de ses traîneaux, exposé à Lyon en 1894, est une vraie merveille (nota : il s’agit de notre traineau), « d’un style empire très pur, doré, capitonné de velours vert et garni de sonnailles et de grelots cristallins. Un aigle surmonte l’avant du traîneau , au-dessus des pieds de l’Impératrice, une déesse antique d’or se dresse, deux griffons, dorés aussi, semblant soutenir son siège. »
Après son divorce avec Napoléon Ier, Joséphine continue à se livrer aux plaisirs des lacs gelés. Installée avecc toute sa suite dans son petit château de Navarre, que son ex-époux lui a offert en guise de compensation, elle fait venir ses traîneaux de Malmaison. Durant l’hiver précoce de 1810, les innombrables pièces d’eau du château se transforment en autant de patinoires.
Les dames, qui redoutent d’attacher les patins directement à leurs pieds, optent pour un patinage assis, « c’est à dire que l’on prit des fauteuils que les patineurs faisaient voler sur la glace, de toute la rapidité de leurs élans. »
Cette méthode de glisse va laisser un souvenir impérissable à Mlle d’Avrillon, première femme de chambre de l’Impératrice. Pourtant peu friande de ce genre de jeu, elle se laisse convaincre, le 9 janvier 1811, de s’asseoir dans le « fatal fauteuil ». Les messieurs insistent pour lui faire recommencer.
Pendant cette seconde course, le fauteuil poussé par les gentilshommes rencontre le traîneau de Joséphine, dans laquelle se trouvent ses dames, qui en font l’essai. Laissons la parole à la principale intéressée, qui raconte sa mésaventure avec un style savoureux dans ses Mémoires :
« Au lieu de s’arrêter, comme la prudence leur commandait de faire, mes conducteurs, pour éviter le choc, lancèrent le fauteuil dans un chemin qui n’était pas frayé, et extrêmement raboteux , le fauteuil culbuta et je fis une chute épouvantable. J’eus les deux os de la jambe gauche brisée un peu au-dessus de la cheville, et tellement fracturés, que l’un de mes os perça ma peau et déchira mon bras. J’avais en outre une forte luxation du pied. L’infortunée doit rester alitée pendant près de deux mois… L’Impératrice se rend quotidiennement à son chevet pour surveiller son rétablissement. Bientôt sa fille, la Reine Hortense, et tous les courtisans imitent leur maîtresse. Ils rendent visite à la convalescente, qui n’est pas la première victime de ces courses endiablées ! »
Il est également fait mention des traineaux dans les divertissements du Prince Eugène lors d’une visite à sa mère, en 1811, au château de Navarre :
« Dès qu’il arrivait au château, on organisait des parties de plaisir de toute espèce, des promenades en traineau, des chasses dans la forêt »
Historique du traineau
On le voit l’historique du traineau est particulièrement bien renseigné à partir des 1890, années à partir desquelles il est régulièrement exposé. Il est en possession en 1889 de la famille Faurax, dynastie de carrossiers dont le premier serait P.F Faurax, ayant commencé son activité en 1808. Il aurait collaboré à la fabrication de voitures pour l’Empereur Napoléon Ier et la voiture du Sacre de Charles X (on pense comme collaborateur car la Maison Faurax n’est pas citée nominativement).
Ayant concentrée ses activités dans la région lyonnaise et spécialisée dans les voitures de luxe, la Maison Faurax est dans les années 1870, fournisseuse des grandes maisons royales européennes.
(...)
* Source et infos complémentaires : Osenat - Vente du Bicentenaire, l'Empire à Fontainebleau (5 mai 2021)
La nuit, la neige- Messages : 18160
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
Marie-Antoinette adorait les courses de traineaux et y entrainait avec elle ses amies .
Georgiana vécut après sa première rencontre avec Marie-Antoinette dans la fiévreuse attente d'un retour à Versailles ; l'occasion lui en fut offerte par la Dauphine elle-même. La neige recouvrait d'un épais tapis les allées de Versailles lorsque, conviée à une course de traîneaux, la blonde fille des Spencer, enveloppée dans ses fourrures, prit place dans une voiture, le cœur gonflé de joie. « Le jeu était charmant, a-t-elle écrit, la future reine se révélait joyeuse d'échapper à la tyrannie de l'étiquette. » Mme de Lamballe, qui redoutait l'ennui des réceptions de Versailles, s'associait, avec Georgiana, au plaisir de cette évasion.
( G. Castel Cagarrica Une amie anglaise de Marie-Antoinette, Georgiana de Devonshire la Revue des deux Mondes )
Georgiana vécut après sa première rencontre avec Marie-Antoinette dans la fiévreuse attente d'un retour à Versailles ; l'occasion lui en fut offerte par la Dauphine elle-même. La neige recouvrait d'un épais tapis les allées de Versailles lorsque, conviée à une course de traîneaux, la blonde fille des Spencer, enveloppée dans ses fourrures, prit place dans une voiture, le cœur gonflé de joie. « Le jeu était charmant, a-t-elle écrit, la future reine se révélait joyeuse d'échapper à la tyrannie de l'étiquette. » Mme de Lamballe, qui redoutait l'ennui des réceptions de Versailles, s'associait, avec Georgiana, au plaisir de cette évasion.
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Mme de Sabran- Messages : 55597
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Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
Après son divorce avec Napoléon Ier, Joséphine continue à se livrer aux plaisirs des lacs gelés. Installée avecc toute sa suite dans son petit château de Navarre, que son ex-époux lui a offert en guise de compensation, elle fait venir ses traîneaux de Malmaison. Durant l’hiver précoce de 1810, les innombrables pièces d’eau du château se transforment en autant de patinoires.
Les dames, qui redoutent d’attacher les patins directement à leurs pieds, optent pour un patinage assis, « c’est à dire que l’on prit des fauteuils que les patineurs faisaient voler sur la glace, de toute la rapidité de leurs élans. »
Quelques années auparavant déjà, Louis-Sébastien Mercier notait dans son Tableau de Paris :
C'était affreusement prémonitoire ...
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Mme de Sabran- Messages : 55597
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Re: Traîneaux et troïkas du XVIIIe siècle
La Troïka
in.pinterest.com
Un petit tour par les steppes de la vaste Russie...
Apparue vers le XVIIème siècle, voici donc la Troïka. Son nom vient du chiffre trois en russe car elle est tirée par trois chevaux. Elle pouvait être équipée de roues mais le plus souvent de patins aux extrémités recourbées (comme des skis) pour glisser sur la neige épaisse. Pour être précis, le mot troïka désigne en fait cette façon d'atteler à trois chevaux et non la voiture elle-même, souvent un simple traîneau. Mais au fil du temps, on donna ce nom à l'attelage entier.
Sa particularité ? C'est le seul attelage à trois chevaux où chacun des trois quadrupèdes va à une allure différente :
Le korennik, le cheval central, marche au trot tandis que les chevaux de côté vont eux au galop. Avec cette technique, l'attelage peut atteindre 45 à 50 km à l'heure, ce qui était un avantage sérieux pour les longues distances du vaste empire russe. D'autre part, les chevaux se fatiguaient moins vite, car le korennik, plus fort, donnait le rythme de l'allure. Le cheval droit galope de la patte gauche et celui de gauche de la patte droite, ce qui les obligent à tourner la tête vers l'extérieur pour conserver leur équilibre.
L'arc en bois qui surplombe le cheval central est nommé douga. Il était autrefois souvent orné de nombreux grelots ou clochettes qui étaient autant d'avertisseurs sonores. Mais on l'ornait également de rubans, voire de talismans et d'amulettes, autant de protections pour un voyage sans incidents. Notre troïka pouvait être couverte également, lors des grands froids ou en cas de vent violent ou chute de neige. Par contre, suspensions inexistantes de même que confort spartiate et places limitées (trois places, cocher compris)... Le cocher tenait les quatre rênes, deux pour le cheval central et une pour chacun des deux autres.
Au départ, cet attelage était réservé au service postal mais il devînt très populaire et les voyageurs aisés s'en servirent alors pour leurs déplacements. Ils étaient plus rapides ("aussi rapides qu'un oiseau") et plus maniables que les lourds traineaux fermés (véritables maisons roulantes) et plus pratiques que les carrosses qui se retrouvaient bloqués quand il neigeait trop fort. Comme pour les autres attelages, on changeait les chevaux à chaque relais. Seigneurs et grandes dames rivalisaient de luxe pour décorer leurs troïkas tandis que les paysans l'appréciaient et l'utilisaient tout autant. Les officiers et les militaires s'en servaient volontiers pour leurs déplacements et pour les messages urgents, appréciant sa rapidité. A partir de 1840, on organisa même des courses de troïkas à l'hippodrome de Moscou. On l'utilisait aussi, très décorée, pour les mariages et fêtes religieuses.
Les gens modestes y attelaient souvent des viatkas, petits chevaux robustes de la région du même nom. Les riches préféraient les Orlof, célèbres chevaux de race russes, racés, endurants et au pas ample.
Anecdote amusante : les Troïkas connaissant un formidable succès se multiplièrent et, on l'a vu, les propriétaires aimaient décorer l'arc central de grelots et clochettes. Mais c'était également l'habitude des Troïkas du service postal, qui s'annonçaient ainsi lorsqu'ils arrivaient dans villes et villages. Bientôt, les gens se plaignirent de confondre les clochettes du service postal avec celles des attelages privés et de sortir pour rien à chaque fois. L'histoire monta très haut et les autorités finirent par imposer une sonorité spécifique, réservée au service postal, pour que les gens ne confondent plus les attelages...
_________________
J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
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