La Ménagerie Royale de Versailles

Bonjour,

Excusez-moi si le sujet est déjà abordé quelque part sur ce vaste forum, mais je recherche des informations sur les animaux présents dans la ménagerie à l'époque de Louis XVI, et notamment d'un éléphant. On en voit un dans le film Marie-Antoinette, mais je n'en trouve aucune autre trace...
Par avance merci!
Piedrolino

Soyez, Piedrolino, le bienvenu dans le forum de Marie-Antoinette.
Le film que vous mentionnez n'est en rien une référence, historiquement parlant du moins...
Ainsi les fameuses converses n'existaient-elles pas, de même que le cabinet de la Méridienne... qui fut créé onze années plus tard que le moment où Marie-Antoinette le découvre dans le film... et tant d'autres anachronismes àè-è\':
Pour ma part, cet éléphant est une invention coppolienne... :

Bien à vous.

Merci, ainsi que pour la diligence de votre réponse!


Si quelqu'un à d'autres informations sur les animaux présents dans la ménagerie (surtout vers la fin du règne de Louis XVI) je suis vivement intéressé.
Merci encore.

Bien à vous.

Bienvenue, piedrolino.
Je ne suis pas sûre, mais il me semble qu'il y avait un vieux rhino ( quelqu'un pourra certainement affirmer ou pas mes dires ) Et ce sont les révolutionnaires qui finiront par l'abattre.

Merci également à vous,
Un rhino ça m'intéresse bien!
Je vais faire des recherches là-dessus alors.
Bien à vous.

si jamais cela intéressait quelqu'un j'ai pu trouver les infos qui m'intéressaient ici:
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1983_num_36_3_1943

Soyez le bienvenu, piedrolino.

La bête naturalisée (enfin sa peau) avait été exposée, à Versailles, à l’occasion de l’exposition « Sciences et curiosités à la cour de Versailles »


Voir ici : http://elogedelart.canalblog.com/archives/2010/11/10/19564691.html.

Le "rhinocéros de Louis XV" se trouve toujours habituellement conservé au Muséum d’histoire naturelle de Paris.

J’ignore s’il y avait aussi un éléphant à Versailles ?
C’est possible.  
Louis XIV en avait reçu un, présent du roi du Portugal ; et, bien avant lui, Henri IV et même Charlemagne avaient eu leurs éléphants : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1893_num_54_1_447741

Nous avions également évoqué la première girafe arrivée en France, offerte à Charles X en 1826.



Voir ici : http://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/3979-la-veritable-histoire-de-la-girafe-zarafa.html

Merci!
Quelle réactivité sur ce forum!
:;\':;\':;

Une vidéo au sujet de ce rhinocéros, et de la ménagerie de Versailles :




Sur cette estampe, représentant la ménagerie au XVIIè siècle, nous pouvons distinguer deux éléphants (ou des dinosaures boudoi32 ) dans l'un des grands enclos, au milieu, à droite :




Localisation de la ménagerie sur un plan du domaine de Versailles (1746) :



Plan de la ménagerie sous Louis XV :


Sur le site de Wiki, nous pouvons lire, pour ce qui concerne plus précisément le XVIIIè siècle :

Décadence et disparition :
La ménagerie est négligée pendant la Régence, et en 1722 on y réinstalle un éléphant, et quelques animaux sauvages pour distraire le jeune Louis XV, à qui le comte de Maurepas offre un lionceau et un tigre.
Le jeune roi délaisse la ménagerie de sa mère, pour se faire construire sa propre ménagerie expérimentale.

L'entretien est délaissé et l'architecte Gabriel constate sa dégradation dès 1751. Les animaux sont quasiment en liberté dans des bâtiments en ruine, lorsque Louis XVI réfléchit au transfert des animaux rescapés au jardin des plantes à Paris.

Avec la Révolution, la plupart des animaux sont mangés ou vendus, et on ne retrouve que cinq rescapés en 1793. Sieyès récupère le domaine en 1800.
Les derniers animaux sont transférés de la ménagerie en ruine au muséum d'histoire naturelle, où l'on peut encore voir le rhinocéros de Louis XV empaillé.

Le premier zoo des temps modernes :
C'est la première ménagerie construite dans un style Baroque, style ensuite copié par de nombreux autres monarques à travers l'Europe. Ainsi, le 31 juillet 1752 l'empereur François Ier du Saint-Empire érigea son fameux zoo de Schönbrunn à Vienne (Autriche).


Je vous recommande également la lecture de la présentation de la ménagerie de Versailles aux XVIIè et XVIIIè siècle depuis le site du romancier Jean-François Parot et de son célèbre Nicolas Le Floch : http://www.nicolaslefloch.fr/Lieux/MenagerieVersailles.html

A ma connaissance le dernier éléphant de la ménagerie du château de Versailles, fût celui offert à Louis XIV par le roi du Portugal.
Cet animal fût disséqué après sa mort naturelle devant Louis XIV en janvier 1681.

« Un éléphant de la Ménagerie de Versailles,
étant mort, l’Académie fut mandée pour
le disséquer ; M. Du Verney en fit la dissection,
M. Perrault la description des principales
parties, et M. de La Hire en fit les dessins :
jamais peut-être dissection anatomique ne fut
si éclatante, soit par la grandeur de l’Animal,
soit par l’exactitude que l’on apporta à l’examen
de ses parties différentes, soit enfin par
la qualité et le nombre des Assistants : on avait
couché le sujet sur un espèce de Théâtre
assez élevé : le Roi ne dédaigna pas d’être présent
à l’examen de quelques-unes des parties :
et lorsqu’il y vint, il demanda avec empressement
où était l’Anatomiste, qu’il ne voyait point ;
M. du Verney s’éleva aussitôt des flancs de l’Animal,
où il était, pour ainsi dire, englouti. »


Mémoires de l’Académie royale des sciences.
Depuis 1666 jusqu’ à 1669,
1733.

A noter que le squelette de cet éléphant est conservé chez mes collègues du Muséum d'Histoire Naturelle.
Je ne sais pas s'il est actuellement visible. En effet un voleur a scié une des défenses en mars 2013, sans pouvoir emporter son butin et on attend une restauration de cette défense.



Pour plus d'informations sur la ménagerie, il y a ce livre :

La Ménagerie de Versailles

auteur : Frederic Richaud
éditeur : Le Livre de Poche




"Depuis que Louis XIV a fait construire une ménagerie non loin du château de Versailles, le marquis de Dunan ne dort plus. Et s'il fournissait au roi une bête féroce, aux côtés des pélicans et des autruches qu'admirent déjà les courtisans ? Sa gloire et sa fortune seraient faites... Mais Dunan court en vain les foires du royaume : les spécimens intéressants sont rares. Il en faudrait plus pour décourager notre homme, qui se lance alors dans une folle aventure où les fauves ne sont pas toujours ceux qu'on croit..."

Merci à tous!

Je n'avais pas encore eu l'occasion de vous saluer et vous souhaiter la bienvenue parmi nous, Piedrolino !
Je trouve votre pseudo très ensoleillé !

Sujet rebaptisé, car l'éléphant n'en est plus la seule vedette ! :n,,;::::!!!:

C'est une bonne idée !!!

Merci !

De rien !!!

oui, c'est parfait!

A la bonne heure !

Bien à vous.

Le singe également est un animal exotique très à la mode à la fin XVIIIème !     En témoignent les Singeries qui ornent à profusion les châteaux et demeures aristocratiques.
Christophe Huet est maître en la matière .  La perfection et l'extravagance de son art explosent à Chantilly:





Le chevalier de Boufflers rapporte de petits singes du Sénégal pour en faire des cadeaux un peu extravagants .   :n,,;::::!!!:
Il y en eut à Versailles à n'en pas douter, même si cette aquarelle est tout à fait imaginative :







La princesse de Chimay, par exemple, possédait l'une de ces petites bestioles qui se comportait en société exactement comme un enfant gâté, au grand dam de la baronne d'Oberkirch !  
... qui raconte ( : ) :  






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Après les chiens de Madame de Guéménée, le singe de Madame de Chimay... :
Décidément , Marie-Antoinette s'entourait d'ami(e)s des animaux ! :n,,;::::!!!:

Bien à vous.

;

Mais, au fait !!!  :n,,;::::!!!:  Dans les grosses bêtes exotiques de Versailles, n'oublions pas le Yéti du comte de Provence !

La ménagerie royale de Versailles, nous dit Wiki,  fut le premier grand projet de Louis XIV  et fut même édifiée avant la création du grand canal.  Louis Le Vau fait démarrer les travaux en 16631.
Abandonnée, à la Révolution, elle tomba en ruines et n'existe plus de nos jours même si l'on peut encore en voir quelques traces sur des vues aériennes, une guérite et un bâtiment annexe à proximité du pavillon de la Lanterne.
Elle était située à l'extrémité du bras du Grand Canal opposé au Grand Trianon.
Edifiée sous Louis XIV pour y abriter toute sorte d'animaux exotiques et surtout des oiseaux , ces édifices grandioses furent sans cesse agrandis.

Ils étaient organisés autour d'un petit château octogonal à dôme circulaire , précédé de deux ailes .  Douze cours en étoiles entourées de grilles ouvragées abritaient les oiseaux et les bêtes , ainsi que leurs "logements".

Sur cette représentation ancienne de la cour des Pélicans, nous reconnaissons le dôme circulaire du petit château .  





On trouvait aussi une laiterie à l'intérieur somptueux , des volières , bergeries, étables et chenils et une grotte de rocailles sous le pavillon octogone.   L'intérieur de ce pavillon était orné de magnifiques boiseries .  Il y avait même une chapelle !    
Louis XIV  avait fait agrandir et restaurer la ménagerie en 1698 par Jules Hardouin-Mansart, pour l'offrir à Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, la délicieuse épouse du dauphin qui illuminait la cour.   Elle y logeait régulièrement.

" C'est la Ménagerie royale qui procura à la petite princesse de Savoie le plus fort des plaisirs. Située presque à l'extrémité du bras sud du grand canal , le bâtiment abritait le zoo de Sa Majesté : on pouvait y admirer des ours, des loups, des pélicans, des gazelles, des lions , des tigres, des chameaux, des éléphants...Dans la volière , la plus belle de France s'ébattaient des colibris, des perroquets , des autruches, des flamants roses...Près de trois mille oiseaux venus de l'autre bout du monde. La princesse fut si charmée par la Ménagerie que le roi Louis XIV la lui offrit sur le champ, ainsi que le pavillon de chasse miniature qui lui faisait face, afin qu'elle puisse y organiser des " goûters" avec ses dames. (...)
La Ménagerie sera pour elle un peu ce que deviendra le petit Trianon pour Marie-Antoinette, un lieu d'imprévus, de fantaisies et de plaisirs..."

( La duchesse de Bourgogne, Martial Debriffe )



Tout ceci fut quasiment rasé pendant la révolution . Seuls subsistent de nos jours deux des bâtiments du pavillon des girafes de Le Vau , et les pilastres des grilles , autrefois surmontés de statues , des différentes cours. La grotte fut détruite seulement en 1900 , bien qu'intacte .
Des dépendances existent toujours comme une ferme royale avec sa grange , étables et écuries (aujourd'hui sous tutelle de l'INRA).

Cette partie du parc est interdite car elle constitue une réserve archéologique .
Les pavillons de Le Vau ont été restaurés .

Non loin se trouve le pavillon (qui en fait est un château) de la Lanterne , ancienne résidences des gouverneurs du Domaine de Versailles sous l'Ancien régime , et qui maintenant abrite le président de la République. D'où une interdiction encore plus grande à s'aventurer dans cette partie méconnue du parc.

1) plans et représentations d'époque


plan de Versailles Delagrive (1689-1757), 1746


plan

La ménagerie de Versailles est un lieu de splendeur et d'émerveillement,  où l'on découvre des animaux exotiques et sauvages venus du monde entier. C'est un but de promenade, et une étape obligée des grandes fêtes et réceptions de Louis XIV. C'est là, où toute l’Europe des Lumières vient voir, des oiseaux-mouches, des colibris, perroquets et autruches, un éléphant, un dromadaire... Contrairement à la ménagerie du château de Vincennes, que Louis XIV a créée en 1661, pour le spectacle de combats d'animaux sauvages, la ménagerie de Versailles était un lieu de plaisir et de découverte pour la cour, les visiteurs, les artistes et les scientifiques. Elle était aussi bien entendu un objet politique pour montrer la puissance du roi, qui charge son ministre Colbert de faire venir ces animaux exotiques, rares et curieux du monde entier, par des achats de la Compagnie française des Indes orientales. Ainsi des nobles de nombreuses cours d'Europe vont imiter la splendeur de Versailles, en créant leur propre ménagerie, au château de Chantilly en 1663, au palais Het Loo en 1672, au palais de Belém en 1726, à Madrid en 1774, au palais du Belvédère de Vienne en 1716, au palais de Sanssouci de Potsdam.



représentation d'époque par D’Aveline


gravure de François Poilly, XVIIe siècle

2) reconstitution


reconstitution virtuelle

Progressivement , dès la fin du règne de Louis XIV , les animaux les plus gros et les plus encombrants furent retirés.Il n'y eut bientôt que des oiseaux rares et exotiques , mis à part les étables , bergerie et chenils.
Louis XVI y amenait parfois ses enfants.

Décadence et disparition

La ménagerie est négligée pendant la Régence, et en 1722 on y réinstalle un éléphant, et quelques animaux sauvages pour distraire le jeune Louis XV, à qui le comte de Maurepas offre un lionceau et un tigre.    Le jeune roi délaisse la ménagerie de sa mère, pour se faire construire sa propre ménagerie expérimentale. L'entretien est délaissé et l'architecte Gabriel constate sa dégradation dès 1751.

Les animaux sont quasiment en liberté dans des bâtiments en ruine, lorsque Louis XVI réfléchit au transfert des animaux rescapés au jardin des plantes à Paris.
Avec la Révolution, la plupart des animaux sont mangés ou vendus, et on ne retrouve que cinq rescapés en 1793. Sieyès récupère le domaine en 1800. Les derniers animaux sont transférés de la ménagerie en ruine au muséum d'histoire naturelle, où l'on peut encore voir le célèbre rhinocéros de Louis XV naturalisé.

J'aime beaucoup ce reportage consacré à l'ancienne ménagerie de Versailles et au-delà la création innovante de Louis XIV pour ce temple des animaux exotiques, symbole parmi les nombreux symboles de la puissance du Roi en Europe.
J'ai remarqué quelques ouvrages à ce sujet, certains très beaux et instructifs. Peut-être en ferais-je l'acquisition un jour.

Oui ! Il semble que Louis XIV ait été un précurseur dans ce domaine de la zoologie ( et surtout ornithologie ) où nous ne l'attendions pas !
Finalement, il était très éclectique .

Et tenez ! C'est comme si nous y étions !!!