Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
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Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Reinette a écrit:
Moreau ne fut jamais, contrairement à ce qui est dit plus haut, précepteur du futur Louis XVI. Il fut juste chargé en tant que spécialiste de rédiger des textes législatifs et historiques pour les études de l'héritier du trône. Je ne crois même pas qu'il les passait directement au jeune garçon mais devait les remettre à La Vauguyon.
Le vrai précepteur était Coëstloquet, évêque de Limoges. Il y avait ensuite des sous-précepteurs dont Radonvilliers pour les langues, Le Blond pour les maths et le dessin, etc.
On fera de nouveau appel à lui pour le fils aîné de Louis XVI mais évidemment, cet emploi fut tout à fait éphémère.
Moreau, un peu refroidi à l'égard de ce faux-derche de la Vauguyon, le fuyait . Le duc se plaignait beaucoup de ce qu'il ne le voyait plus et lui écrivit en ce sens à plusieurs reprises . Il prévenait Moreau qu'il avait bien des choses à lui confier sur l'éducation des princes, qu'il était temps qu'il composât les ouvrages nécessaires pour terminer leur éducation, et caetera et caetera .
Il voulait le faire plancher sur deux discours, la justice, et la fermeté .
Moreau vit la Vauguyon à Compiègne et lui répondit qu'il ne pouvait se mettre à travailler pour l'éducation des princes que d'après un ordre du roi .
La Vauguyon affirma qu'il l'avait et qu'il nommerait Moreau à Sa Majesté dès qu'il aurait son consentement .
Moreau consentit et accepta 4.000 livres de gratification annuelle devant lui être payées sur la cassette du dauphin .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Marie-Antoinette a écrit:
Je pose une colle !!!!!
MOREAU était le bibliothécaire de la dauphine dès 1770 puisqu'il a préparé l'édition de l'histoire de France premier volume d'une collection destinée à instruire Madame la dauphine.
mais est-il resté en fonction après l'avènement au trône - en effet, j'ai lu à de nombreuses reprises que c'était Monsieur CAMPAN - Père semble-t'il PIERRE DOMINIQUE BERTHOLLET - régisseur du petit théatre de la Reine - qui était chargé de faire les achats de livres pour la Reine et de garnir les rangs de ses bibliothèques après passage chez le relieur MARTIAL.
Encore un mystère à résoudre.
MARIE ANTOINETTE
Il est resté en fonction, chère Marie-Antoinette . M. Campan ne faisait que le seconder .
Je compte bien parler de lui dès que je le verrai apparaître, ne vous inquiétez pas !
Il semble que Campan ( le beau-père d'Henriette, donc ), ait été très dépité de ne s'être pas vu nommé au poste de bibliothécaire de la Dauphine . :
Il essaya de mettre des peaux de banane sous les pas de Moreau .
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Est ce normal ne de pouvoir lire que la moitié de la page ?
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
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Localisation : près des Cordeliers...
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
on voit CHAMARANDE des vitres des trains au départ d'AUSTERLITZ
juste avant ETAMPES.
la gare a été créée spécialement pour NAPOLEON III qui avait une maitresse et a qui il rendait visite en train ..........
Le château a eu de malheurs avec ses locataires dont une secte très spéciale dans les années 1980 et maintenant il est restauré et ouvert car il est devenu les archives de la Région .....très beau parc, restes de fabriques -chenil etc... -
MARIE ANTOINETTE :
juste avant ETAMPES.
la gare a été créée spécialement pour NAPOLEON III qui avait une maitresse et a qui il rendait visite en train ..........
Le château a eu de malheurs avec ses locataires dont une secte très spéciale dans les années 1980 et maintenant il est restauré et ouvert car il est devenu les archives de la Région .....très beau parc, restes de fabriques -chenil etc... -
MARIE ANTOINETTE :
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
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Localisation : P A R I S
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Le gang des japonais ?
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Mr de Talaru a écrit:Est ce normal ne de pouvoir lire que la moitié de la page ?
Ah ! Z*t de cr*tte de c*staf*uine !!! 54385210 ... ça continue !!!
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Ce n'est pas grave, il suffit de cliquer sur l'image pour la lire entièrement...
Invité- Invité
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Ouf ! Tu me rassures .
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Osterreich a écrit:Finalement, Louis-Auguste aurait fait un bon bibliothécaire !!!
Exactement !
Le Dauphin et la Dauphine, dans leur bibliothèque comme des poissons dans l'eau :
Marie-Antoinette a écrit:
Page de garde du petit ouvrage destiné à MADAME LA DAUPHINE - Ier volume HISTOIRE DE FRANCE
préparé par MOREAU au moment de sa nomination qui est resté le seul de la collection envisagée pour l'instruction de la princesse .
Ravissante gravure se trouvant la page de gauche de l'ouvrage . :
MARIE ANTOINETTE
Marie-Antoinette a écrit:
Page de garde du petit ouvrage destiné à MADAME LA DAUPHINE - Ier volume HISTOIRE DE FRANCE
préparé par MOREAU au moment de sa nomination qui est resté le seul de la collection envisagée pour l'instruction de la princesse.
Mme de Sabran :
Dès que je fus nommé bibliothécaire de Mme la Dauphine, je suivis un procédé qui m'avait réussi déjà : je crus que le moyen de faire ma cour n'était pas de me montrer, mais de me faire connaître par quezlques ouvrages pratiques. Il me vint à l'esprit de tirer de l'arrangement des livres confiés à ma garde une méthode sûre pour enchaîner et graver des vérités utiles dans la mémoire de tous ceux qui me liraient, et de cette princesse même, si elle en prenait la peine . J'avais autrefois écrit le plan que je m'étais formé dans ma jeunesse pour étudier . Je partis de là et je composai le " Numéro premier de la Bibliothèque de Mme la Dauphine ." Je commençai par l'histoire, mais je projetais d'en faire autant pour toutes les autres sciences qui pouvaient entrer dans l'éducation d'une princesse et de toutes les personnes de son sexe.
Cependant ce premier numéro, qui devait avoir cinq successeurs, n'en eut aucun, quoique, dans les pays étrangers, on me les eût plus d'une fois demandés . Je ne dirai rien de ce travail; il a été loué par tous les journalistes; l'Impératrice-Reine, à qui je pris la liberté d'en envoyer un exemplaire, daigna me faire des remerciements par son ambassadeur : il me remit, de sa part, trois médailles d'or; mais une chose surtout m'a plus honoré que tous ces suffrages, c'est le plaisir que j'ai eu d'apprendre, par la suite, l'usage qu'en avaient fait deux princesses ( Victoire et Adélaïde ) pleines de lumières et de raison, dont l'une a bien voulu, après m'en avoir demandé un second exemplaire, m'assurer qu'elle suivait, d'en l'ordre de ses lectures, le plan que j'y avais tracé .
.
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Les cavalcades à dos d'âne de Marie-Antoinette .
J'avais compté présenter à cette princesse, pour le jour de sa naissance, à Fontainebleau, mon petit ouvrage intitulé : " Bibliothèque ", etc; un graveur, que j'avais chargé d'une estampe ( ... celle sans doute que vous nous présentez en amont, chère Marie-Antoinette ), en retarda la publication . Pendant ce temps-là, les ânes sur lesquels s'étaient promenées jusque là Mme la Dauphine et les dames qui avaient l'honneur de la suivre ayant été congédiés et remplacés par des chevaux, je saisis cette occasion de faire une plaisanterie qui a eu plus de succès qu'elle ne valait : elle divertit toute la Cour un instant, sans pour autant m'attirer un mot de Mme la Dauphine, et j'ai su que Mme la duchesse de Chaulnes avait eu la merveilleuse attention de dire devant elle, que le titre que j'avais donné à cette plaisanterie : " Très humbles et très respectueuses remontrances présentées à Mme la Dauphine par les ânes ci-devant à son service ", était une méchanceté : j'avoue que je ne m'en serais pas douté .
( Cette duchesse de Chaulnes avait J.N. Moreau dans le colimateur et joua plus d'un tour au bibliothécaire de la reine .
Ce fut à tel point que sa belle-mère, Mme de Giac, n'y a plus tenu et l'en a réprimandée . )
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Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Reinette a écrit:
C'est mignon cette partie d'ânes !
Bon, c'est vrai qu'autant des ados qui tombent par terre en riant, c'est tout à fait charmant, autant des duègnes comme la comtesse de Noailles, c'est tout de suite beaucoup moins heureux.
Par contre, je ne comprends pas en quoi il était gênant de publier un plan de lectures dans le cadre de l'éducation d'une jeune princesse de quinze ans.
D'autant que Mercy, Marie-Thérèse et les tantes qui ont encore à cette date une certaine influence sur la dauphine y applaudissent. Et je vois mal Louis XV s'y opposer, ni son mari qui passait son temps à s'instruire, même sorti de son éducation officielle. En quoi cela dérangeait madame de Noailles ? Surtout qu'à la même époque, Vermond, sur ordre de Marie-Thérèse, continue à lui faire lire des livres sérieux.
J'ai l'impression que Marie-Antoinette a fait un petit caprice : sa mère lui réclame sans cesse des fiches de lecture élaborées avec Vermond (qu'elle n'enverra semble-t-il jamais) et elle sent une fois de plus qu'elle est prise pour une gamine en publiant officiellement un livre pour son éducation.
Elle a dû mettre les choses au clair avec la comtesse de Noailles et celle-ci, pour une fois que cela ne tombait sur ses conseils sermonneurs, a sauté sur l'occasion pour prendre son parti.
Je me demande même si Vermond n'a pas bien accueilli Moreau parce qu'il savait, l'hypocrite, comment serait reçu son ouvrage.
J'aimerais vraiment creuser cet aspect de ses premières années de delphinat où son éducation était loin d'être achevée et qu'il fallait gérer cette situation avec une ado rebelle.
.
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Crois-tu que la Dauphine cavalcadait sur le dos de Son âne publiquement ?
J'imagine ces courses dans un cadre relativement intime, moi...
Je suis sans doute influencé par le film de Caroline Huppert avec Emmanuelle Béart... :
Bien à vous.
J'imagine ces courses dans un cadre relativement intime, moi...
Je suis sans doute influencé par le film de Caroline Huppert avec Emmanuelle Béart... :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Il semble pourtant plutôt que ce soient toutes les dames de la Cour qui caracolaient sur ces petits Cadichons ! :
Pauvre comtesse de Noailles, elle était complètement débordée par cette folle jeunesse !
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Merci pour ce très intéressant sujet Madame de Sabran
J'aurais bien aimé avoir ce métier si j'avais vécu au XVIIIème siècle ...et ce poste en particulier
J'aurais bien aimé avoir ce métier si j'avais vécu au XVIIIème siècle ...et ce poste en particulier
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Reinette a écrit:
Je me demande même si Vermond n'a pas bien accueilli Moreau parce qu'il savait, l'hypocrite, comment serait reçu son ouvrage.
Mme de Sabran :
Si, si ! J'en suis d'autant plus convaincue qu'ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, tous les deux .
Reinette :
Par contre, je ne comprends pas en quoi il était gênant de publier un plan de lectures dans le cadre de l'éducation d'une jeune princesse de quinze ans.
Mme de Sabran :
Absolument !
D'ailleurs, soit dit en passant, l'éducation du dauphin lui-même n'était pas achevée non plus, et Moreau y collaborait aussi activement :
J'apportai tous les quinze jours à M. de la Vauguyon, les trois ou quatre cahiers que j'étais convenu de lui livrer . Je croyais bonnement qu'il les remettait à Mgr le Dauphin, dont il me parlait toujours comme possédant sa confiance et dirigeant toujours les études particulières qu'il continuait; j'ai su plus tard, par Monsieur le Dauphin lui-même que, depuis son mariage, M. de la Vauguyon ne lui avait présenté AUCUN de mes écrits ( !!! ); j'ignore encore s'il s'en servait avec les autres princes .
J'étais tellement persuadé que M. le Dauphin me lisait et achevait d'étudier le droit public de la France d'après mes cahiers, que je fus très surpris et très affligé lorsque j'appris que M. de la Vauguyon voulait faire M. l'abbé de la Ville lecteur de ce prince , et le mettre à portée de travailler avec lui . Il me semblait que, si quelqu'un devait avoir l'honneur de ce travail, c'était celui qui en fournissait les matériaux . Je le dis à M. de la Vauguyon : il m'accueillit fort mal; il chercha même à m'humilier .
Je fus extrêmement mécontent, mais je ne fus point jaloux : l'abbé de la Ville convenait très bien .
Reinette :
L'abbé de La Ville n'était pas n'importe qui : il était premier commis au Affaires étrangères. Il connaissait donc très bien cette partie, essentielle pour un futur roi.
Mme de Sabran :
Moreau partage ton avis, de toute évidence .
Reinette :
Oui, il devait être déçu pour lui mais il était heureusement remplacé.
N'empêche le pauvre : que de couleuvres avalées !
Mme de Sabran :
Oui, on peut le dire !!!
Tiens, écoute ça encore !
Je reviens à ma place de bibliothécaire . Je m'occupais, comme de raison, du choix et de l'arrangement des livres de M. la Dauphine; toutefois, j'ambitionnais surtout l'honneur d'être connu d'elle . Dès le temps du mariage, je composai des vers qui furent trouvés très agréables et qui eurent même quelque vogue dans le monde . Je les confiais à Mme la comtesse de Noailles ( ... mauvaise pioche, mon grand ! boudoi29 ) en la priant d'en amuser Mme la Dauphine. Elle me le laissa espérer, mais m'a avoué ensuite qu'elle ne les lui avait pas montrés .
Je me demande même si Vermond n'a pas bien accueilli Moreau parce qu'il savait, l'hypocrite, comment serait reçu son ouvrage.
Mme de Sabran :
Si, si ! J'en suis d'autant plus convaincue qu'ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, tous les deux .
Reinette :
Par contre, je ne comprends pas en quoi il était gênant de publier un plan de lectures dans le cadre de l'éducation d'une jeune princesse de quinze ans.
Mme de Sabran :
Absolument !
D'ailleurs, soit dit en passant, l'éducation du dauphin lui-même n'était pas achevée non plus, et Moreau y collaborait aussi activement :
J'apportai tous les quinze jours à M. de la Vauguyon, les trois ou quatre cahiers que j'étais convenu de lui livrer . Je croyais bonnement qu'il les remettait à Mgr le Dauphin, dont il me parlait toujours comme possédant sa confiance et dirigeant toujours les études particulières qu'il continuait; j'ai su plus tard, par Monsieur le Dauphin lui-même que, depuis son mariage, M. de la Vauguyon ne lui avait présenté AUCUN de mes écrits ( !!! ); j'ignore encore s'il s'en servait avec les autres princes .
J'étais tellement persuadé que M. le Dauphin me lisait et achevait d'étudier le droit public de la France d'après mes cahiers, que je fus très surpris et très affligé lorsque j'appris que M. de la Vauguyon voulait faire M. l'abbé de la Ville lecteur de ce prince , et le mettre à portée de travailler avec lui . Il me semblait que, si quelqu'un devait avoir l'honneur de ce travail, c'était celui qui en fournissait les matériaux . Je le dis à M. de la Vauguyon : il m'accueillit fort mal; il chercha même à m'humilier .
Je fus extrêmement mécontent, mais je ne fus point jaloux : l'abbé de la Ville convenait très bien .
Reinette :
L'abbé de La Ville n'était pas n'importe qui : il était premier commis au Affaires étrangères. Il connaissait donc très bien cette partie, essentielle pour un futur roi.
Mme de Sabran :
Moreau partage ton avis, de toute évidence .
Reinette :
Oui, il devait être déçu pour lui mais il était heureusement remplacé.
N'empêche le pauvre : que de couleuvres avalées !
Mme de Sabran :
Oui, on peut le dire !!!
Tiens, écoute ça encore !
Je reviens à ma place de bibliothécaire . Je m'occupais, comme de raison, du choix et de l'arrangement des livres de M. la Dauphine; toutefois, j'ambitionnais surtout l'honneur d'être connu d'elle . Dès le temps du mariage, je composai des vers qui furent trouvés très agréables et qui eurent même quelque vogue dans le monde . Je les confiais à Mme la comtesse de Noailles ( ... mauvaise pioche, mon grand ! boudoi29 ) en la priant d'en amuser Mme la Dauphine. Elle me le laissa espérer, mais m'a avoué ensuite qu'elle ne les lui avait pas montrés .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
hastur a écrit:Merci pour ce très intéressant sujet Madame de Sabran
J'aurais bien aimé avoir ce métier si j'avais vécu au XVIIIème siècle ...et ce poste en particulier
Ah, bonjour, Hastur !
Je suis contente que ce sujet vous intéresse . Je le bouture avec infiniment de plaisir !!!
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Et ça continue ! àè-è\':
Je n'avais point d'appointements attribués à ma place de bibliothécaire ( ) ; je me flattais donc que Mme la Dauphine parlerait pour moi . Mme la comtesse de Noailles me promit de l'en prier et ne le fit point .
Elle me recommanda légèrement à M. de la Vrillère, qui me disait toujours :
" --- Que voulez-vous que je fasse tant que Mme la Dauphine ne s'occupe point de vous ? "
Reinette :
Décidément, madame de Noailles avait une dent contre Moreau !
Mme de Sabran :
C'est d'autant plus étonnant que toute la Cour le croyait, au contraire, sa créature !
La Cour n'était pas l'école de la bienveillance, loin s'en faut .
J.N. note dans son journal, le 15 janvier 1771 :
J'ai été averti, par M. le comte de Noailles, que Mme du Barry donnait beaucoup de ridicules au petit ouvrage que j'ai écrit pour Mme la Dauphine .
Reinette :
Si M. l'Etiqueté s'y met aussi, on n'en sort plus !
Mme de Sabran :
Les termes exacts du comte de Noailles à J.N. Moreau :
Voilà de vos gaucheries; de quoi vous avisez-vous d'écrire un livre ? On en faisait hier des gorges chaudes chez Mme du Barry .
M. de la Vauguyon, qui avait à cette époque beaucoup d'ascendant sur l'esprit du comte de Provence, craignait que la charge de secrétaire de ce prince que Moreau venait d'obtenir ne l'en rapprochât trop. Il chercha à le discréditer . Un ennemi de plus !
Du reste, c'était bien réciproque : J.N., de son côté, ne pouvait pas encadrer la Vauguyon .
Il n'était besoin de n'appartenir à aucun parti pour adorer Mme la Dauphine; néanmoins les enthousiastes de M. de Choiseul, non seulement l'aimaient comme une princesse charmante, mais lui faisaient presque l'injure de la regarder comme un chef de faction . Aussi, voyant ou croyant voir dans l'autre camp M. de la Vauguyon, ils osaient se permettre de placer M. le comte de Provence à côté de lui : de là les propos les plus indécents et les plus ridicules ( mais fondés ! ); de là des mésintelligences supposées ( pas seulement supposées, hélas ! ), des histoires n'ayant pas le sens commun forgées et débitées ( à bon escient ).
Peu s'en fallut que l'on tentât de faire à un jeune prince, plein d'intelligence et de raison ( nous voyons par là que J.N. ne connaît pas Stautre ) , une réputation composée de tout l'odieux de celle de M. de la Vauguyon ( il a bon dos ! ), et de toutes les petitesses des exaltés intrigants auxquels il faut absolument une secte .
Cela me mettait en colère; et, comme il m'a toujours été impossible d'être d'aucun parti, je rompis là-dessus des lances dans beaucoup d'honnêtes maisons : c'était plutôt l'effet de ma droiture que de ma prudence .
.
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Bien le bonjour à vous aussi :DBouturez bouturez , je lis tout ça avec grand plaisir !
J'aime les livres , anciens ou non , pourvu que le contenu en vaille la peine .
Avoir chez soi une pièce reservée à la bibliothèque est un luxe , mais tellement agréable ...Moi c'est ma chambre qui petit à petit s'est retrouvée dans ce rôle , du sol au plafond et sur les 4 faces boudoi30 .
En faisant mes recherches sur le contenu de la bibliothèque de Marie-Antoinette au Petit Trianon , j'avais lu que son bibliothécaire était alors M. Campan
Ce dernier était-il chargé de la bibliothèque de Trianon , et Moreau de celles du château ?
Et quid des bibliothèques de la reine dans les autres résidences , s'il y en avait ? ( Fontainebleau , Choisy , Saint-Cloud , Rambouillet ..).
D'ailleurs Marie-Antoinette disposait-elle de bibliothèques en dehors de celles du château de Versailles et du Petit Trianon ? Car je crois que lire n'était pas une de ses passions...
J'aime les livres , anciens ou non , pourvu que le contenu en vaille la peine .
Avoir chez soi une pièce reservée à la bibliothèque est un luxe , mais tellement agréable ...Moi c'est ma chambre qui petit à petit s'est retrouvée dans ce rôle , du sol au plafond et sur les 4 faces boudoi30 .
En faisant mes recherches sur le contenu de la bibliothèque de Marie-Antoinette au Petit Trianon , j'avais lu que son bibliothécaire était alors M. Campan
Ce dernier était-il chargé de la bibliothèque de Trianon , et Moreau de celles du château ?
Et quid des bibliothèques de la reine dans les autres résidences , s'il y en avait ? ( Fontainebleau , Choisy , Saint-Cloud , Rambouillet ..).
D'ailleurs Marie-Antoinette disposait-elle de bibliothèques en dehors de celles du château de Versailles et du Petit Trianon ? Car je crois que lire n'était pas une de ses passions...
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
hastur a écrit:
En faisant mes recherches sur le contenu de la bibliothèque de Marie-Antoinette au Petit Trianon , j'avais lu que son bibliothécaire était alors M. Campan
Ce dernier était-il chargé de la bibliothèque de Trianon , et Moreau de celles du château ?
...
Question très pertinente !
Peut-être Moreau y répondra-t-il lui-même un peu plus loin ?
Pour l'instant, mystère ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Je suis tout oüie
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Reinette :
Je suis en train de lire ses souvenirs, trouvés sur Internet. Un délice !
http://archive.org/stream/messouvenirs02more#page/22/mode/2up
Mme de Sabran :
Décidément, Madame l'Etiquette ne devait vraiment pas être une personne follement sympathique :
"J'ajouterai que j'ai été, pendant quarante ans, le seul ami qu'elle ait gardé pendant plus de deux ou trois ans."
Il l'a été jusqu'à l'échafaud...
Précède et suit une longue listes de bourdes de la comtesse.
C'est fou ! Nous avons tous l'image de la duègne digne, imperturbable mais en réalité, c'était plutôt une femme étourdie menée par le bout du nez.
Reinette a écrit:
Au fait, qui est cette princesse d'Armagnac dont il semble proche ?
Mme de Sabran :
C'était Françoise Adélaïde de Noailles, fille aînée d'Adrien-Maurice, maréchal de Noailles et de Françoise-Charlotte-Amable d'Aubigné ( Ier septembre 1704 - 25 janvier 1776 ). Elle avait épousé en 1717, Charles né prince de Lorraine, communément appelé prince d'Armagnac, mort en 1751 .
La princesse d'Armagnac m'a donné ses instructions; elle veut être ma gouvernante pendant un an, mais ne fera jamais de moi un homme de Cour .
( Journal de Moreau, le 15 octobre 1772 )
Elle était, à Ville d'Avray, leur proche voisine à lui et son épouse pour qui elle avait beaucoup d'amitié .
Ils se lièrent chez elle avec le duc de Penthièvre et Mme de Lamballe chez lesquels ils eurent également dès lors toutes les entrées les plus honorables .
Reinette :
Une des rares braves personnes que nous rencontrons, c'est madame Victoire.
Mme de Sabran :
Tu en es déjà là ?
Reinette :
Je n'ai trouvé que le tome II qui s'ouvre sur le 10 mai 1774.
Mme de Sabran :
La Vauguyon, qui possédait donc toute la confiance de Provence, se chargea de préparer un règlement général pour fixer rang et préséance de chacun des officiers de son conseil . Il squizza sans vergogne le brave Moreau .
Et allez donc, c'est pas mon père !
Pire ! Tous les principaux secrétaires des Commandements eurent le droit de donner leur avis sur d'éventuels accommodements à leur convenance :
M. le duc de la Vauguyon m'écarta de cette petite assemblée; tout fut arrêté, par rapport à moi, sans que j'eusse été prévenu .
Et comme si cela ne suffisait pas amplement comme mortification caractérisée, la Vauguyon établit un comité où seraient préparées, en présence de Provence, les affaires les plus intéressantes : il éconduisit une fois encore Moreau sans états d'âme !
Et lorsque, dans la suite, je réclamai contre l'injustice que j'essuyais, les secrétaires des Commandements objectèrent, en plein conseil, qu'ils n'eussent pas acheté leurs charges si cher, si on ne leur eût pas promis de leur accorder la préséance sur moi . ( !!! )
Je suis en train de lire ses souvenirs, trouvés sur Internet. Un délice !
http://archive.org/stream/messouvenirs02more#page/22/mode/2up
Mme de Sabran :
Décidément, Madame l'Etiquette ne devait vraiment pas être une personne follement sympathique :
"J'ajouterai que j'ai été, pendant quarante ans, le seul ami qu'elle ait gardé pendant plus de deux ou trois ans."
Il l'a été jusqu'à l'échafaud...
Précède et suit une longue listes de bourdes de la comtesse.
C'est fou ! Nous avons tous l'image de la duègne digne, imperturbable mais en réalité, c'était plutôt une femme étourdie menée par le bout du nez.
Reinette a écrit:
Au fait, qui est cette princesse d'Armagnac dont il semble proche ?
Mme de Sabran :
C'était Françoise Adélaïde de Noailles, fille aînée d'Adrien-Maurice, maréchal de Noailles et de Françoise-Charlotte-Amable d'Aubigné ( Ier septembre 1704 - 25 janvier 1776 ). Elle avait épousé en 1717, Charles né prince de Lorraine, communément appelé prince d'Armagnac, mort en 1751 .
La princesse d'Armagnac m'a donné ses instructions; elle veut être ma gouvernante pendant un an, mais ne fera jamais de moi un homme de Cour .
( Journal de Moreau, le 15 octobre 1772 )
Elle était, à Ville d'Avray, leur proche voisine à lui et son épouse pour qui elle avait beaucoup d'amitié .
Ils se lièrent chez elle avec le duc de Penthièvre et Mme de Lamballe chez lesquels ils eurent également dès lors toutes les entrées les plus honorables .
Reinette :
Une des rares braves personnes que nous rencontrons, c'est madame Victoire.
Mme de Sabran :
Tu en es déjà là ?
Reinette :
Je n'ai trouvé que le tome II qui s'ouvre sur le 10 mai 1774.
Mme de Sabran :
La Vauguyon, qui possédait donc toute la confiance de Provence, se chargea de préparer un règlement général pour fixer rang et préséance de chacun des officiers de son conseil . Il squizza sans vergogne le brave Moreau .
Et allez donc, c'est pas mon père !
Pire ! Tous les principaux secrétaires des Commandements eurent le droit de donner leur avis sur d'éventuels accommodements à leur convenance :
M. le duc de la Vauguyon m'écarta de cette petite assemblée; tout fut arrêté, par rapport à moi, sans que j'eusse été prévenu .
Et comme si cela ne suffisait pas amplement comme mortification caractérisée, la Vauguyon établit un comité où seraient préparées, en présence de Provence, les affaires les plus intéressantes : il éconduisit une fois encore Moreau sans états d'âme !
Et lorsque, dans la suite, je réclamai contre l'injustice que j'essuyais, les secrétaires des Commandements objectèrent, en plein conseil, qu'ils n'eussent pas acheté leurs charges si cher, si on ne leur eût pas promis de leur accorder la préséance sur moi . ( !!! )
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
C'est quand même fort de café !!! :::!!!ùùù^^^^: Ainsi se comportait la Vauguyon, dans un temps où, tous les quinze jours, Moreau lui remettait un morceau historique à l'usage des princes, qui lui avait donné un travail fou et dont le duc affectait de faire le plus grand éloge .
Depuis la mort de son gouverneur, notre prince a perdu, dit-on, cette vive estime qu'il avait pour lui; ce fut Mme la Dauphine qui effaça cette impression de jeunesse; je n'y ai donc rien gagné . Quand le tronc fut pourri, elle me regarda toujours comme une des branches ...
Ah ! pauvre J.N., c'est décidément pas de chance !
.
Mme de Sabran- Messages : 55522
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
Mme de Sabran a écrit:hastur a écrit:
En faisant mes recherches sur le contenu de la bibliothèque de Marie-Antoinette au Petit Trianon , j'avais lu que son bibliothécaire était alors M. Campan
Ce dernier était-il chargé de la bibliothèque de Trianon , et Moreau de celles du château ?
...
Question très pertinente !
Peut-être Moreau y répondra-t-il lui-même un peu plus loin ?
Pour l'instant, mystère ...
.
Cette question me turlupine également.
Invité- Invité
Re: Son bibliothécaire : Jacob-Nicolas Moreau.
hastur a écrit:
Et quid des bibliothèques de la reine dans les autres résidences , s'il y en avait ? ( Fontainebleau , Choisy , Saint-Cloud , Rambouillet ..).
D'ailleurs Marie-Antoinette disposait-elle de bibliothèques en dehors de celles du château de Versailles et du Petit Trianon ?
Je ne sais pas si Marie-Antoinette a jamais mis les pieds à Rambouillet? Une seule fois, peut-être?
En ce qui concerne Saint-Cloud, tout a brûlé pendant la guerre ... Je ne saurais dire s'il y a jamais eu des livres aux armes de la reine à Saint-Cloud, ni a fortiori s'il restait des livres de Marie-Antoinette au château de Saint-Cloud au moment où il a brûlé. A priori, j'en doute, dans la mesure où les livres aux armes de Marie-Antoinette, en provenance du Trianon, de Versailles et des Tuileries ont été versés dans les collections publiques en 1792 / 1793. S'il y avait eu des livres aux armes de Marie-Antoinette à Saint-Cloud , ils se seraient sans doute également retrouvés dans des bibliothèques publiques et auraient échappé à l'incendie, non? Il y avait peut-être des livres aux armes de Monsieur, qui ont brûlé dans l'incendie ? Il faudrait creuser la question.
hastur a écrit:
Car je crois que lire n'était pas une de ses passions...
Quand elle était jeune, sans doute pas. Mais plus tard, elle s'est mise à lire régulièrement semble-t-il, notamment aux Tuileries. Dans une lettre de Louis XVI à Madame de Polignac, qui vient de passer aux enchères chez Christie's (ou Sotheby's, je ne sais plus), le roi indique à la duchesse que la reine lit dans la journée aux Tuileries. Ce qui bat en brèche les stéréotypes que l'on peut avoir sur Marie-Antoinette.
Invité- Invité
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