James Lackington (1746-1815), la vie d'un libraire à succès
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James Lackington (1746-1815), la vie d'un libraire à succès
Par chance, samedi passé, j'ai trouvé un livre ancien de notre siècle préféré pour la somme modique de quatre euros ( ), en anglais cette fois-ci :
Il s'agit des mémoires de James Lackington, dans la première édition de 1792, quand il n'avait que 46 ans. Voilà pourquoi on mentionne : "Mémoires des premiers quarante-cinq ans de sa vie". Il s'agit en fait de lettres sous forme autobiographique qu'il adresse à un ami.
Je pense que peu d'entre vous connaissent ce James Lackington. Pourtant il fut à l'origine du commerce moderne et en particulier celui du livre.
Fils d'un cordonnier, né à Wellington, il commençait à gagner sa vie en vendant de la brioche dans les rues vers 1756. En même temps, il s'efforçait à apprendre à lire car dès son plus jeune âge il cultivait une passion pour la littérature et les livres ; comme ses parents, il était analphabète. A vingt ans, il lui était toujours impossible d'écrire.
A vingt-sept ans, tentant sa chance dans la capitale, il arrivait à Londres en 1773 avec seulement deux shilling et six pence dans les poches. Personne ne pouvait deviner à cette époque qu'il allait créer tout un empire et devenir un homme très riche.
Il commençait à vendre des chaussures, mais rapidement, par amour pour la littérature et le mot imprimé, il échangeait les chaussures pour les livres dans sa vitrine.
Son approche dans le commerce était radicalement opposé à ce que les libraires faisaient habituellement à ce moment-là. Par exemple, il n'acceptait pas l'achat à crédit dans son magasin, de sorte qu'il pouvait maintenir le prix le plus bas pour la vente de ses livres. Aussi publiait-il un catalogue contenant tous les titres (jusqu'à 12.000) en vente. La Redoute pour les livres avant l'heure en quelque sorte
Il était aussi bien libraire qu'éditeur, et publiait par conséquent des manuscrits.
En outre, il achetait tous les invendus des libraires pour les vendre dans son magasin à des prix dérisoires ; il préférait vendre ces livres-là sans ou avec très peu de profit pour lui, au lieu de voir des piles entières de livres détruits, en proie aux flammes.
Selon Lackington tout le monde devait avoir accès à des livres pas chers, n'importe son rang, son sexe, son état financier ou sa condition...
En 1793, donc un an après la parution de ses mémoires, il ouvre la plus grande librairie de Londres, à Finsbury Square :
"Le libraire le moins cher" peut-on lire à l'entrée du magasin.
L'espace est gigantesque, hébergeant environ 500.000 volumes ; on dit même qu'une chaise de poste à quatre chevaux peut faire le tour du comptoir.
Le succès est tel que rapidement Lackington devait agrandir son magasin. On peut à ce moment-là parler d'un véritable bazar, ou d'un hypermarché des livres. Du jamais-vu jusque là.
Une des clés à succès fut l'accès facile à la librairie, grâce à la taille du magasin et qu'on pouvait y circuler librement, sans être suivi de l’œil par le personnel.
N'éprouvons-nous pas la même hésitation devant une boutique de luxe exclusive ?
En plus, les prix étaient fixés à l'avance ; marchander n'était pas possible.
En 1798 Lackington se retire et un neveu reprend les affaires.
Son magasin à Finsbury Square survivra encore pendant quarante-trois ans, et rendra l'âme en 1841 lors d'un incendie.
Il s'agit des mémoires de James Lackington, dans la première édition de 1792, quand il n'avait que 46 ans. Voilà pourquoi on mentionne : "Mémoires des premiers quarante-cinq ans de sa vie". Il s'agit en fait de lettres sous forme autobiographique qu'il adresse à un ami.
Je pense que peu d'entre vous connaissent ce James Lackington. Pourtant il fut à l'origine du commerce moderne et en particulier celui du livre.
Fils d'un cordonnier, né à Wellington, il commençait à gagner sa vie en vendant de la brioche dans les rues vers 1756. En même temps, il s'efforçait à apprendre à lire car dès son plus jeune âge il cultivait une passion pour la littérature et les livres ; comme ses parents, il était analphabète. A vingt ans, il lui était toujours impossible d'écrire.
A vingt-sept ans, tentant sa chance dans la capitale, il arrivait à Londres en 1773 avec seulement deux shilling et six pence dans les poches. Personne ne pouvait deviner à cette époque qu'il allait créer tout un empire et devenir un homme très riche.
Il commençait à vendre des chaussures, mais rapidement, par amour pour la littérature et le mot imprimé, il échangeait les chaussures pour les livres dans sa vitrine.
Son approche dans le commerce était radicalement opposé à ce que les libraires faisaient habituellement à ce moment-là. Par exemple, il n'acceptait pas l'achat à crédit dans son magasin, de sorte qu'il pouvait maintenir le prix le plus bas pour la vente de ses livres. Aussi publiait-il un catalogue contenant tous les titres (jusqu'à 12.000) en vente. La Redoute pour les livres avant l'heure en quelque sorte
Il était aussi bien libraire qu'éditeur, et publiait par conséquent des manuscrits.
En outre, il achetait tous les invendus des libraires pour les vendre dans son magasin à des prix dérisoires ; il préférait vendre ces livres-là sans ou avec très peu de profit pour lui, au lieu de voir des piles entières de livres détruits, en proie aux flammes.
Selon Lackington tout le monde devait avoir accès à des livres pas chers, n'importe son rang, son sexe, son état financier ou sa condition...
En 1793, donc un an après la parution de ses mémoires, il ouvre la plus grande librairie de Londres, à Finsbury Square :
"Le libraire le moins cher" peut-on lire à l'entrée du magasin.
L'espace est gigantesque, hébergeant environ 500.000 volumes ; on dit même qu'une chaise de poste à quatre chevaux peut faire le tour du comptoir.
Le succès est tel que rapidement Lackington devait agrandir son magasin. On peut à ce moment-là parler d'un véritable bazar, ou d'un hypermarché des livres. Du jamais-vu jusque là.
Une des clés à succès fut l'accès facile à la librairie, grâce à la taille du magasin et qu'on pouvait y circuler librement, sans être suivi de l’œil par le personnel.
N'éprouvons-nous pas la même hésitation devant une boutique de luxe exclusive ?
En plus, les prix étaient fixés à l'avance ; marchander n'était pas possible.
En 1798 Lackington se retire et un neveu reprend les affaires.
Son magasin à Finsbury Square survivra encore pendant quarante-trois ans, et rendra l'âme en 1841 lors d'un incendie.
Dernière édition par Comte d'Hézècques le Lun 28 Aoû 2017, 22:35, édité 2 fois
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: James Lackington (1746-1815), la vie d'un libraire à succès
Étonnant et superbe parcours que ce James Lackington !
J'ai eu d'autant d'intérêt à lire ici sa biographie, présentée par vos soins Félix, que j'ai moi aussi une passion dévorante et invincible pour les livres.
L'esprit innovant et avant-gardiste pour le commerce de James Lackington a fait le reste, il est sorti de la précarité, sa passion des livres faisant le reste.
J'aime beaucoup ce parcours. Très intéressant.
J'ai eu d'autant d'intérêt à lire ici sa biographie, présentée par vos soins Félix, que j'ai moi aussi une passion dévorante et invincible pour les livres.
L'esprit innovant et avant-gardiste pour le commerce de James Lackington a fait le reste, il est sorti de la précarité, sa passion des livres faisant le reste.
J'aime beaucoup ce parcours. Très intéressant.
Dominique Poulin- Messages : 7010
Date d'inscription : 02/01/2014
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: James Lackington (1746-1815), la vie d'un libraire à succès
De rien les amis, cela me fait toujours plaisir de partager les parcours des contemporains de Marie-Antoinette, car il y a tellement plus à découvrir au XVIIIe siècle que la seule cour de Versailles
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
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