Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
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Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Comment se déplaçait-on à l'époque ? Petit tour d'horizon, par voie terrestre, fluviale, maritime...
Tout d'abord, avant de monter en voiture, il faut être en règle et donc avoir son "passe-port". Un passeport intérieur, apparu en 1724 et qui servait également de carte d'identité quelque part. Chacun avait le sien avec par exemple un "registre des soldats" pour lutter contre la désertion, le livret des ouvriers qui sera répandu surtout au siècle suivant, le passeport des artisans, obligatoire pour se rendre à l'étranger et lutter ainsi contre les fuites de secrets de fabrication vers l'étranger... Se déplacer dans le royaume sans ce viatique était considéré comme preuve de vagabondage.
La Révolution abolit le passeport intérieur dans un premier temps, au nom de la liberté de circulation des citoyens mais le rétablit après la fuite à Varennes. On trouvait dessus l'identité du voyageur et le plus souvent, le lieu où il se rendait. Ce document était à présenter aux "barrières", à la sortie de Paris et souvent, aux relais de poste où l'on "relayait", c'est à dire où l'on changeait de chevaux.
A l'époque, le véhicule utilisé par les particuliers est une "berline", voiture assez vaste et confortable, prévue pour les longs trajets. Elle est en règle générale plus confortable qu'avant, avec deux banquettes de trois personnes (un peu serrées) chacune se faisant face. L'intérieur peut être éclairé par une lanterne fixée au plafond, on trouve sur le côté des "poches de commodité" pour ranger des objets et on peut baisser la vitre par une manivelle dans les plus modernes. On trouve également des "chaufferettes", placées sous la banquette, pour les grands froids.
Par contre, les suspensions sont inexistantes ou quasiment. La caisse est suspendue sur des courroies en cuir qui se distendent au fil du trajet avec les cahots et le poids de l'ensemble. Par conséquent, cinq ou six fois par jour, les passagers doivent descendre pour que le cocher, à l'aide d'un cric, soulève la caisse et retende les courroies, opération qui dure environ une demi-heure... Sinon, le risque est trop grand de "verser".
Véhicule bruyant également, les roues étant souvent cerclées de métal pour protéger le bois de l'usure.
Autrement, on trouve les diligences, les turgotines (mises en place par Turgot) et les chaises de poste, très rapides mais très chères.
En tant que particulier possédant sa propre voiture, il fallait programmer son voyage en plusieurs étapes avec des relais où changer les chevaux, se rafraîchir, voire passer la nuit. On y changeait aussi les cochers parfois sur les longs trajets.
Pour les autres, on utilisait les "diligences" qui suivaient des lignes et horaires fixes, la nuit au relais étant comprise dans le billet. Arthur Conte nous donne quelques indications précieuses :
- Bordeaux à Paris : cinq jours en transport rapide à raison de quatre diligences par semaine en chaque sens. Un mois (!) pour l'aller-retour en transport lent.
- Clermont-Ferrand à Paris : une semaine, départ à cinq heures du matin.
- Rouen à Paris : départ de Paris à midi tous les jours et arrivée le lendemain matin à 09h00.
- Londres à Paris : cinq jours avec la traversée par bateau comprise.
- Bruxelles à Paris : le prince de Ligne rapporte que des amis quittent Bruxelles après le déjeuner et arrivent à Paris au théâtre juste pour voir lever la toile avant de rentrer chez eux, roulant toute la nuit.
- Lyon à Paris : cinq jours.
- Marseille à Paris : 11 jours.
La plupart des lignes partent de Paris et les lignes transversales sont très rares.
Les relais diffèrent bien sûr, par leur accueil, leur confort, leur importance et emplacement. Dans certains, on ne fait que changer les chevaux, d'autres sont de véritables "hostelleries" ou "gîtes d'étape". Les cochers sont souvent surnommés des "postillons" et sont parfois deux côte à côte pour se relayer sur les longs trajets.
Les relais font partie des messageries, gérés par fermage jusqu'en 1775.
Si les routes et ponts français sont réputés, les relais le sont bien moins... Madame d'Oberkich rapporte que "l'on trouve de tout à manger dans ce pays mais que c'est si mal apprêté et si sale qu'on ne mange point". Le voyageur anglais Arthur Young souligne les faibles prix de ces relais mais peste contre les lieux d'aisance, "temple d'abomination" et regrette, en l'absence de sonnette comme en Angleterre, de devoir "brailler après la fille"...
Pendant le trajet (pas mal secoué), on somnole, on bavarde, on lit, on joue... Les plus aisés s'arrangent pour disposer de tout le nécessaire afin de ne pas avoir à descendre, pots en cuir bouilli pour les petits besoins, bouteilles et nourriture dans les poches de commodité, voire même une petite table pliante pour y poser cartes ou livres...
Par voie terrestre
Le passeport
Tout d'abord, avant de monter en voiture, il faut être en règle et donc avoir son "passe-port". Un passeport intérieur, apparu en 1724 et qui servait également de carte d'identité quelque part. Chacun avait le sien avec par exemple un "registre des soldats" pour lutter contre la désertion, le livret des ouvriers qui sera répandu surtout au siècle suivant, le passeport des artisans, obligatoire pour se rendre à l'étranger et lutter ainsi contre les fuites de secrets de fabrication vers l'étranger... Se déplacer dans le royaume sans ce viatique était considéré comme preuve de vagabondage.
La Révolution abolit le passeport intérieur dans un premier temps, au nom de la liberté de circulation des citoyens mais le rétablit après la fuite à Varennes. On trouvait dessus l'identité du voyageur et le plus souvent, le lieu où il se rendait. Ce document était à présenter aux "barrières", à la sortie de Paris et souvent, aux relais de poste où l'on "relayait", c'est à dire où l'on changeait de chevaux.
La voiture
A l'époque, le véhicule utilisé par les particuliers est une "berline", voiture assez vaste et confortable, prévue pour les longs trajets. Elle est en règle générale plus confortable qu'avant, avec deux banquettes de trois personnes (un peu serrées) chacune se faisant face. L'intérieur peut être éclairé par une lanterne fixée au plafond, on trouve sur le côté des "poches de commodité" pour ranger des objets et on peut baisser la vitre par une manivelle dans les plus modernes. On trouve également des "chaufferettes", placées sous la banquette, pour les grands froids.
Par contre, les suspensions sont inexistantes ou quasiment. La caisse est suspendue sur des courroies en cuir qui se distendent au fil du trajet avec les cahots et le poids de l'ensemble. Par conséquent, cinq ou six fois par jour, les passagers doivent descendre pour que le cocher, à l'aide d'un cric, soulève la caisse et retende les courroies, opération qui dure environ une demi-heure... Sinon, le risque est trop grand de "verser".
Véhicule bruyant également, les roues étant souvent cerclées de métal pour protéger le bois de l'usure.
Autrement, on trouve les diligences, les turgotines (mises en place par Turgot) et les chaises de poste, très rapides mais très chères.
Les relais
En tant que particulier possédant sa propre voiture, il fallait programmer son voyage en plusieurs étapes avec des relais où changer les chevaux, se rafraîchir, voire passer la nuit. On y changeait aussi les cochers parfois sur les longs trajets.
Pour les autres, on utilisait les "diligences" qui suivaient des lignes et horaires fixes, la nuit au relais étant comprise dans le billet. Arthur Conte nous donne quelques indications précieuses :
- Bordeaux à Paris : cinq jours en transport rapide à raison de quatre diligences par semaine en chaque sens. Un mois (!) pour l'aller-retour en transport lent.
- Clermont-Ferrand à Paris : une semaine, départ à cinq heures du matin.
- Rouen à Paris : départ de Paris à midi tous les jours et arrivée le lendemain matin à 09h00.
- Londres à Paris : cinq jours avec la traversée par bateau comprise.
- Bruxelles à Paris : le prince de Ligne rapporte que des amis quittent Bruxelles après le déjeuner et arrivent à Paris au théâtre juste pour voir lever la toile avant de rentrer chez eux, roulant toute la nuit.
- Lyon à Paris : cinq jours.
- Marseille à Paris : 11 jours.
La plupart des lignes partent de Paris et les lignes transversales sont très rares.
Les relais diffèrent bien sûr, par leur accueil, leur confort, leur importance et emplacement. Dans certains, on ne fait que changer les chevaux, d'autres sont de véritables "hostelleries" ou "gîtes d'étape". Les cochers sont souvent surnommés des "postillons" et sont parfois deux côte à côte pour se relayer sur les longs trajets.
Les relais font partie des messageries, gérés par fermage jusqu'en 1775.
Si les routes et ponts français sont réputés, les relais le sont bien moins... Madame d'Oberkich rapporte que "l'on trouve de tout à manger dans ce pays mais que c'est si mal apprêté et si sale qu'on ne mange point". Le voyageur anglais Arthur Young souligne les faibles prix de ces relais mais peste contre les lieux d'aisance, "temple d'abomination" et regrette, en l'absence de sonnette comme en Angleterre, de devoir "brailler après la fille"...
Pendant le trajet (pas mal secoué), on somnole, on bavarde, on lit, on joue... Les plus aisés s'arrangent pour disposer de tout le nécessaire afin de ne pas avoir à descendre, pots en cuir bouilli pour les petits besoins, bouteilles et nourriture dans les poches de commodité, voire même une petite table pliante pour y poser cartes ou livres...
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Calonne a écrit:
- Bruxelles à Paris : le prince de Ligne rapporte que des amis quittent Bruxelles après le déjeuner et arrivent à Paris au théâtre juste pour voir lever la toile avant de rentrer chez eux, roulant toute la nuit.
..
Fallait vraiment être motivé !
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Ces amis de Ligne devaient être des groupies inconditionnels de la star en tête d'affiche .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
La qualité des routes et l'organisation des relais s'améliore considérablement au XVIIIe siècle. On obtient une réduction de moitié du temps de trajet entre le début et la fin du siècle, dans les régions proches de Paris et les grands axes.
Certaines régions restent néanmoins assez enclavées (Pyrénnées, Bretagne, Languedoc).
En 1780 Marseille n'est plus qu'à 8 jours de Paris.
Certaines régions restent néanmoins assez enclavées (Pyrénnées, Bretagne, Languedoc).
En 1780 Marseille n'est plus qu'à 8 jours de Paris.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
J'imagine que ceux qui n'avaient rien ou presque rien s'arrêtaient et dormaient n'importe où et étaient très mal vus par les villageois. Je sais que jusqu'à une période récente, disons le début du XXe siècle, les habitants pauvres des campagnes ne se déplaçaient pratiquement pas au delà de quinze kilomètres, astreints par les travaux journaliers de la ferme. Tout au plus, se déplaçaient-ils au village où se déroulait la foire, lieu par excellence où il vendaient leurs produits et en profitaient pour faire quelques achats.
Se déplacer à la grande ville, représentait pour eux, une "expédition". Ce déplacement s'avérait très exceptionnel et coûteux.
Le développement des chemins de fer a réduit cette réalité, mais l'enclavement de certaines régions n'a pas permis une relative mobilité géographique pour beaucoup de Français. Évidemment l'usage de l'automobile était nul pour les pauvres. L'apparition des premières sociétés de cars dans les campagnes reculées a permis peu à peu aux ruraux d'accéder à davantage de mobilité, mais à mon avis pas avant les années 1930.
Vous aurez compris que je me suis permis une petite digression sans prétention sur les transports de la fin du XIXe et des premières décennies du XXe siècle.
Se déplacer à la grande ville, représentait pour eux, une "expédition". Ce déplacement s'avérait très exceptionnel et coûteux.
Le développement des chemins de fer a réduit cette réalité, mais l'enclavement de certaines régions n'a pas permis une relative mobilité géographique pour beaucoup de Français. Évidemment l'usage de l'automobile était nul pour les pauvres. L'apparition des premières sociétés de cars dans les campagnes reculées a permis peu à peu aux ruraux d'accéder à davantage de mobilité, mais à mon avis pas avant les années 1930.
Vous aurez compris que je me suis permis une petite digression sans prétention sur les transports de la fin du XIXe et des premières décennies du XXe siècle.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Certains voyageurs ont tenu le journal scrupuleux de leurs périples .
Je pense à Sophie von la Roche, par exemple . Pas facile forcément à minuter, remarquez, parce que Sophie fait beaucoup de tourisme à chaque étape .
Nous avons peine à nous le figurer mais, en fait, les gens ( aisés, oui d'accord ) voyageaient énormément .
Bien sûr, la formule de voyage restée la plus célèbre est le fameux " Grand Tour " auquel s'adonnent tous les jeunes gens nés . Elle fait partie de la meilleure éducation aristocratique, à l'aube de la vie d'adulte.
Je pense à Sophie von la Roche, par exemple . Pas facile forcément à minuter, remarquez, parce que Sophie fait beaucoup de tourisme à chaque étape .
Nous avons peine à nous le figurer mais, en fait, les gens ( aisés, oui d'accord ) voyageaient énormément .
Bien sûr, la formule de voyage restée la plus célèbre est le fameux " Grand Tour " auquel s'adonnent tous les jeunes gens nés . Elle fait partie de la meilleure éducation aristocratique, à l'aube de la vie d'adulte.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Dominique Poulin a écrit:Vous aurez compris que je me suis permis une petite digression sans prétention sur les transports de la fin du XIXe et des premières décennies du XXe siècle.
Oui, mais vous avez raison, car c'était hier. Quels progrès depuis.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Mme de Sabran a écrit:Bien sûr, la formule de voyage restée la plus célèbre est le fameux " Grand Tour " auquel s'adonnent tous les jeunes gens nés . Elle fait partie de la meilleure éducation aristocratique, à l'aube de la vie d'adulte.
Oui, je me rappelle que Axel de Fersen l'avait fait lui aussi, déjà à l'époque.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Eh oui, Tritri !
Une anecdote en passant : bien des annés après son Grand Tour, dans ses divers voyages, Fersen ne se séparait jamais de son chien ( une très grosse bébête ) .
Une anecdote en passant : bien des annés après son Grand Tour, dans ses divers voyages, Fersen ne se séparait jamais de son chien ( une très grosse bébête ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Si vous en avez une idée, Eléonore, qu'elle était la race de ce très gros chien ? Genre chien de montagne ?
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Sans certitude, c'est le Leonberg qui me vient à l'esprit .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Passionnant sujet !
Je plains ceux comme moi sujets au mal des transports...
Je plains ceux comme moi sujets au mal des transports...
Invité- Invité
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Merci Eléonore pour l'info ! Gros toutou en effet !
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
_________________
J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
J'ai la même ! Les dames s'en servaient aussi à la messe où l'on crevait de froid pendant l'office .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
... fabriquée à Lyon, bervetée en France et à l'étranger ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Précisions sur la berline...
Elle succède au carrosse vers la fin du XVIIIème siècle. Plus maniable, plus légère et plus confortable, elle est surtout plus sûre : les essieux avant et arrière sont réunis par deux "brancards" et non une seule poutre centrale comme pour le carrosse. Il en résulte une plus grande stabilité, en cas de rupture d'une roue ou d'une suspente, la caisse ne se renverse normalement pas. Contrairement au carrosse, la berline offre les premières suspensions, les fameuses courroies de cuir qu'il fallait retendre régulièrement. A noter également que lors de certaines montées, plutôt rudes, on demandait aux voyageurs de descendre et monter à pied pour soulager les chevaux.
Née à Berlin, d'où son nom, elle est à quatre places à l'origine mais connaît des variantes afin d'accueillir jusqu'à six personnes (serrées quand-même). Certains modèles sont réduits, la banquette avant est supprimée, la berline devient alors un coupé.
Elle succède au carrosse vers la fin du XVIIIème siècle. Plus maniable, plus légère et plus confortable, elle est surtout plus sûre : les essieux avant et arrière sont réunis par deux "brancards" et non une seule poutre centrale comme pour le carrosse. Il en résulte une plus grande stabilité, en cas de rupture d'une roue ou d'une suspente, la caisse ne se renverse normalement pas. Contrairement au carrosse, la berline offre les premières suspensions, les fameuses courroies de cuir qu'il fallait retendre régulièrement. A noter également que lors de certaines montées, plutôt rudes, on demandait aux voyageurs de descendre et monter à pied pour soulager les chevaux.
Née à Berlin, d'où son nom, elle est à quatre places à l'origine mais connaît des variantes afin d'accueillir jusqu'à six personnes (serrées quand-même). Certains modèles sont réduits, la banquette avant est supprimée, la berline devient alors un coupé.
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
ce n'est pas celle çi qui deviendra au siecle plus tard le landeau du nom de Landau ou elle apparue pour la première fois ?calonne a écrit:la berline devient alors un coupé.
le sujet est passionnant !
parleras tu des tarifs ?
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
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Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Il faudra faire la conversion alors !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Il semble que le Landau soit en fait dérivé de la calèche, avec laquelle il partage une capote mobile, permettant de voyager à l'air libre. Sa caisse est assez basse, ce qui permet de monter plus aisément.
Il comporte quatre places en vis à vis mais on peut supprimer les deux places avant et il devient alors un Landau coupé.
Il apparaît en Angleterre en 1747 mais n'est vraiment utilisé en France qu'à partir de 1850. C'est un véhicule de promenade avant tout, léger et gracieux.
La berline est un véhicule de voyage, plus lourd et massif, l'ancêtre des fameuses diligences.
Le landau devait, grosso modo, ressembler à ça :
(Source : Série télévisée La comtesse de Charny)
Quelques précisions...
Le Postillon n'est pas un cocher comme je l'ai dit plus haut, mea culpa. Il monte en fait le cheval de tête de l'attelage et c'est bien le Cocher qui est posté en haut, à l'avant de la caisse. Le Postillon aide à diriger l'attelage, s'occupe des changements au relais et soigne les chevaux. Le cocher est responsable des passagers et de leur sécurité, responsable aussi des éventuels retards, problèmes et incidents (un commandant de bord quoi...). Les relais sont sous l'autorité du Maître de poste qui gère l'établissement. Ce dernier doit être impérativement éclairé et signalé la nuit avec un homme de garde éveillé en permanence.
Signalons également que les diligences ne roulaient qu'au trot, le galop leur était interdit, sauf urgence.
Pour l'instant, pas d'infos sur les tarifs...
Il comporte quatre places en vis à vis mais on peut supprimer les deux places avant et il devient alors un Landau coupé.
Il apparaît en Angleterre en 1747 mais n'est vraiment utilisé en France qu'à partir de 1850. C'est un véhicule de promenade avant tout, léger et gracieux.
La berline est un véhicule de voyage, plus lourd et massif, l'ancêtre des fameuses diligences.
Le landau devait, grosso modo, ressembler à ça :
(Source : Série télévisée La comtesse de Charny)
Quelques précisions...
Le Postillon n'est pas un cocher comme je l'ai dit plus haut, mea culpa. Il monte en fait le cheval de tête de l'attelage et c'est bien le Cocher qui est posté en haut, à l'avant de la caisse. Le Postillon aide à diriger l'attelage, s'occupe des changements au relais et soigne les chevaux. Le cocher est responsable des passagers et de leur sécurité, responsable aussi des éventuels retards, problèmes et incidents (un commandant de bord quoi...). Les relais sont sous l'autorité du Maître de poste qui gère l'établissement. Ce dernier doit être impérativement éclairé et signalé la nuit avec un homme de garde éveillé en permanence.
Signalons également que les diligences ne roulaient qu'au trot, le galop leur était interdit, sauf urgence.
Pour l'instant, pas d'infos sur les tarifs...
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Fouette cocher !
Formidable sujet encore encore et encore.
Formidable sujet encore encore et encore.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Se déplacer en ville : le fiacre
Le fiacre, véhicule fermé à quatre places et quatre roues, conduit par un cocher, est l'ancêtre de nos taxis. On s'en servait pour circuler en ville, le hélant au coin d'une rue. A l'origine, c'est donc une voiture "de louage", transportant des personnes d'un point à un autre pour une somme déterminée. Ils apparaissent à Paris vers 1620. Très vite, la caisse est réduite et ne comporte plus que deux places. Au XIXème siècle, ils sont numérotés et doivent à la ville de Paris un franc par jour pour avoir le droit de stationner.
Il semble bien qu'il y ait eu des "stations", endroits où les fiacres avaient l'habitude d'attendre les clients. Ce serait d'ailleurs l'origine de leur nom, les premiers ayant l'habitude de stationner devant l'hôtel de Saint-Fiacre.
Les cochers de fiacre de Paris au XVIIIème siècle avaient la réputation d'être plutôt mal embouchés, surtout quand leur véhicule se retrouvait pris dans un embarras de voitures, chose facile dans les rues étroites et sinueuses.
Attention ! Sébastien Mercier nous rappelle que : "quand un cocher vous a moulu tout vif, on examine d'abord chez le commissaire si c'est la grande ou petite roue qui est coupable car le cocher ne répond que de la petite. Si vous expirez sous la grande roue, il n'y a point de dédommagement pour vos héritiers. Et si vous vous laissez entraîner dans une querelle avec un cocher de fiacre, gardez-vous bien d'en appeler au commissaire de quartier, ce dernier arbitrera toujours en faveur du cocher".
Faites donc attention en traversant...
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Que ces derniers détails sont cocasses et intéressants !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Passionnant sujet, merci...
Nous évoquions également, dans ce sujet-ci, l'invention des ressorts de voiture dits "à la Polignac" :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3106-les-ressorts-de-voiture-dits-polignac
Calonne a écrit:Précisions sur la berline...
(...)
Contrairement au carrosse, la berline offre les premières suspensions, les fameuses courroies de cuir qu'il fallait retendre régulièrement.
Nous évoquions également, dans ce sujet-ci, l'invention des ressorts de voiture dits "à la Polignac" :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3106-les-ressorts-de-voiture-dits-polignac
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Voyager en France au XVIIIe siècle : moyens de transport et réseaux routiers
Dans la rue de l'ecole de médecine il y a un hôtel particulier avec un flanc un peu tronqué pour que les passant puissent se protéger quand le carrosse tournait vu l'étroitesse de la rue.
C'est incroyable cette histoire que nous compte Sébastien Mercier. Responsable mais pas coupable !
C'est incroyable cette histoire que nous compte Sébastien Mercier. Responsable mais pas coupable !
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
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