Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret

Je suis entièrement d’accord avec vous cher Calonne !

Tout à fait d'accord avec vous. Les amours platoniques sont souvent très passionnées et lui avait du réconfort charnel ailleurs.

Moi, je veux bien, les amis.    Voyons voir ...  Selon la thèse  de l'amour romantique, romanesque, chaste, des " amants restreints "  ( André Castelot ),   Marie-Antoinette  évite victorieusement l'écueil de la " surprise des sens " ( Simone Bertière ) .
Pourquoi pas !   ... mais alors, si sa relation avec Fersen est innocente, comment expliquer que la reine de France se compromette d'une manière inouïe ( Besenval )  en cachant un officier suédois dans ses appartements privés ( Marguerite Jallut) ou encore en le recevant tous les soirs jusqu'au petit matin,  à Saint-Cloud, en pleine Révolution  ? ( Saint-Priest )  et avec quel pied-de-nez au danger, pour lui comme pour elle !!!  

Justement car dans son fors intérieur elle n’a rien à se reprocher malgré les apparences !

Bon j’arrête là le forum ne survivra pas à une enième scission sur le sujet

Je suis d'accord.
Elle réagit comme quand elle passait au-dessus des pamphlets au début du règne, elle a sa conscience pour elle. Et à cette époque, elle connaît assez bien son mari pour se douter que s'il les surprend, il ne va pas casser la gueule à Fersen ou l'envoyer elle au couvent. Quand déjà, pendant le séjour à Saint-Cloud, Saint-Priest lui fait remarquer que leurs promenades à cheval, seuls tous les deux (elle et Fersen) peuvent leur porter préjudice, elle lui fait clairement comprendre qu'elle s'en fout. C'est la Révolution, tout est en train de se casser la gueule, elle n'a plus grand-chose à perdre.

Après, parlons crûment : dans une relation aussi passionnée, le fait de passer à l'acte peut sublimer mais décevoir aussi... Marie-Antoinette n'était pas douée et n'aimait guère la chose (les essais infructueux de son mari l'ayant bloquée d'une certaine manière). Quant à Fersen, homme expérimenté, pourvu de nombreuses et voluptueuses maîtresses, il aurait sans doute été bien déçu...
Elle cherchait un ami, un appui, le prince charmant, le chevalier servant de ses rêves, au moins un sur qui pouvoir compter, totalement. Quant à lui, pour le sexe, il avait ce qu'il fallait à côté pour parler familièrement.

Oui, les deux theories que nous développons depuis des années sont recevables et égales quant à l'argumentation. Les deux points de vue de la relation Marie-Antoinette / Fersen s'opposent dans la confrontation des faits et des apparences, mais je le répète seule une nouvelle analyse des restes de Louis XVII apportera la vérité, au cas inverse nous resterons avec nos questions.
Marie-Antoinette avait trouvé "son homme", quand on aime, lorsque qu'une femme est certaine de son sentiment, elle aime dans toute l'acceptation du terme, reine ou pas. Je suis sidéré par l'inertie de Louis XVI, mais c'est pourtant la vérité.

J'imagine romantiquement comment la reine monte seule avec le comte Fersen à cheval.
Mais est-ce une idée réaliste?
N'étaient-ils pas accompagnés de leurs serviteurs silencieux ?
Leos

D'après les témoignages d'époque, il semble bien qu'ils étaient seuls lors de ces promenades à cheval.
Marie-Antoinette avait l'habitude de se promener seule, surtout à Trianon où elle était tranquille. Il y a des témoignages de certains promeneurs l'ayant rencontrée seule ou avec ses enfants au détour d'une allée.

Merci cher Calonne..

Je l'aime bien..
Oui il est écrit qu'ils étaient seuls..

Prince de  Ligne a écrit  aussi  sur le fait qu'il accompagnait la reine dans ses promenades à cheval..
mais je me souviens encore qu'il y avait une sorte d'escorte..

Même l'empereur Joseph, son frère, l'accompagna à cheval à Marly le 30 avril 1777.
Mais que sais-je de l'étiquette ..
Si seulement elle pouvait sortir avec un homme comme ça

Trianon était un environnement sûr..
Elle pourrait certainement s'y promener seule..

Leo

Gouverneur Morris a écrit:
Bon j’arrête là le forum ne survivra pas à une enième scission sur le sujet

Aucun danger ! et quel plaisir d'échanger à nouveau en toute courtoisie ...

Calonne a écrit:... Marie-Antoinette n'était pas douée et n'aimait guère la chose (les essais infructueux de son mari l'ayant bloquée d'une certaine manière).

" La chose " lui fait horreur avec son mari ...  mais, à contrario, il n'est pas impossible que Fersen, qu'elle aime,  lui ait révélé le plaisir.
( Brassens :  95 fois sur cent ...    )

Dominique Poulin a écrit:
Marie-Antoinette avait trouvé "son homme", quand on aime, lorsque qu'une femme est certaine de son sentiment, elle aime dans toute l'acceptation du terme, reine ou pas. Je suis sidéré par l'inertie de Louis XVI, mais c'est pourtant la vérité.

Je vous suis entièrement, Domi :   Marie-Antoinette est une vraie femme. La tiédeur n'entre pas dans son caractère.   Nous connaissons sa propension à rejeter les contraintes et faire fi du danger.  Pourrait-elle n'aimer qu'à moitié, comme une midinette ?

Leos a écrit:
Mais que sais-je de l'étiquette ..
Si seulement elle pouvait sortir avec un homme comme ça

Voici la citation exacte ( et nuancée ) de Saint-Priest :

Vous retrouvez désormais sur le site internet du Figaro de nombreuses vidéos et autres podcasts (je déteste ce mot ! ). Eh oui, les lecteurs n'aiment plus...lire !  
Bref, vous retrouvez donc désormais sur le site du journal :  Le moment Histoire

Chaque mardi, Guillaume Perrault, rédacteur en chef au Figaro, vous fait vivre des moments historiques clefs. Un format court mais immersif, enrichi d’archives audio, qui vous plonge instantanément dans l’Histoire.

Deux épisodes étaient consacrés cette semaine à la liaison entre Marie-Antoinette et Fersen.A écouter uniquement si vous ne connaissez rien à cette histoire (sait-on jamais ?), et si vous aimez l'eau tiède.  

Les amours secrètes de Marie-Antoinette et Fersen : de leur rencontre lors d'un bal masqué au début de la Révolution
Durée : 5mn 17 sec.

Le jeune homme de 19 ans rencontre pour la première fois Marie-Antoinette le 30 janvier 1774, à l'Opéra de Paris. Celle qui n'est encore que dauphine aime participer à ces divertissements incognito. Fersen ne sait pas qui est la jeune femme masquée avec qui il parle. Il ne l'apprendra qu'après et, d'années en années, leurs liens se resserrent.
Dans ce nouvel épisode du Moment Histoire, Guillaume Perrault, rédacteur en chef au Figaro, vous fait vivre les prémisses de leur histoire d'amour.




Les amours secrètes de Marie-Antoinette et Fersen : leurs derniers échanges avant la mort de la reine
Durée : 4 mn

Pendant la Révolution, Fersen va montrer combien il est dévoué à Marie-Antoinette, au péril de sa vie. La reine vit recluse mais continue d'écrire au comte. Mais, bientôt, c'est l'engrenage : la prise des Tuileries et la chute de la monarchie, le 10 août 1792.
Dans ce nouvel épisode du Moment Histoire, Guillaume Perrault, rédacteur en chef au Figaro, vous plonge dans les correspondances de Marie-Antoinette et de Fersen, entre crises de jalousie et lettres enflammées.

Oh chouette !!! Merci, merci, j'écouterai cela demain . Tu parles "d'eau tiède", il faut donc s'attendre à une romance très édulcorée ?
Nous avons l'habitude.

Que du réchauffé, mais bon ...  
C'est significatif de l'intérêt du public pour l'idylle de Marie-Antoinette et Fersen, qui ne faiblit pas.  





Virginie Girod , le 11 octobre 2023

Connaissez-vous Axel de Fersen ? Ce comte suédois est célèbre pour avoir été l’un des grands favoris de la reine Marie-Antoinette. Dans ce récit inédit, l’historienne Virginie Girod vous raconte leur histoire d’amour impossible, qui a traversé la Révolution française. Ce couple a longtemps été teinté de mystères, mais on en sait désormais plus sur la nature de la relation entre Marie-Antoinette et Axel de Fersen. Des chercheurs sont parvenus à déchiffrer le contenu des lettres qu’ils s’échangeaient, jusqu’ici censuré par les descendants d’Axel de Fersen...

C'est ici :
https://www.europe1.fr/emissions/Au-coeur-de-l-histoire/axel-de-fersen-le-grand-amour-de-marie-antoinette-4208282

Marie-Antoinette à Fersen :
« Je vais finir non pas sans vous dire, mon bien cher et tendre ami, que je vous aime à la folie et que jamais jamais je ne peux être un moment sans vous adorer. »









Fersen, l’ami de Marie-Antoinette (goûter-conférence) Vendredi 12 janvier 2024, 15h00 Office de Tourisme de Versailles

A Marie-Antoinette, il était apparu parfait gentilhomme et militaire séduisant lors de ses passages à la Cour de Versailles, au moment de la guerre d’indépendance américaine… Il se montra l’ami fidèle et entreprenant dans les épreuves. Mais ce que la reine fut pour lui est plus difficile à déterminer… Découvrez tout ce qu’il est possible de savoir sur ce véritable mythe !

Office de Tourisme de Versailles 1 bis rue du Jeu de Paume, 78000 Versailles Versailles 78000 [{« type »: « link », « value »: « https://www.versailles-tourisme.com/fersen-l-ami-de-marie-antoinette-gouter-conference.html?&cid=2&action=result&resa_action=result »}]



https://www.unidivers.fr/event/office-de-tourisme-de-versailles-versailles-2024-01-12t1500000100/

En 1788, Marie-Antoinette offre à Fersen un agenda, orné de quelques vers de sa main, et d'une miniature de Boquet :  



( Léonce Pingaud, Correspondance intime Artois : Vaudreuil )

Louis-René Boquet
Fonction(s) : peintre des Menus Plaisirs ; dessinateur des Menus Plaisirs ; dessinateur d'habits ; dessinateur en chef des habits de fêtes et cérémonies ; inspecteur général des Menus Plaisirs

Né à Paris, en 1717.
Fils de Blaise Boquet, marchand et peintre éventailliste d'origine picarde.
Épouse le 24 novembre 1739 à l'église Notre-Dame des Champs de Paris, Angélique Sageret, fille de Pierre Sageret, négociant à Paris, et d'Anne David.

Reçoit une formation artistique, notamment auprès de François Boucher (v. 1734).
Peintre et marchand éventailliste à Paris (…1741-1743…).

Dessinateur d'habits, entrepreneur de décorations et fabricant d'accessoires pour les Menus Plaisirs (1751-1789), il intègre le personnel en 1754 et prend le titre de « dessinateur des habits ». À la mort de Michel-Ange Slodtz, il fut écarté de la charge de « dessinateur du Cabinet du Roi » qu'il convoitait, mais on créa spécialement pour lui le titre de « dessinateur en chef des habits de fêtes et cérémonies » (décembre 1764).
Inspecteur de Menus Plaisirs (1781-1789).
Dessinateur d'habits et décorateur pour l'Académie royale de musique (v. 1748- v. 1789).
Mort à Paris, le 7 décembre 1814.

Fersen encore, toujours Fersen !  
Les fersenophobes me pardonneront, mais c'est cette nouvelle biographie de C.E. Vial qui attise l'intérêt sur Marie-Antoinette et donc sur son histoire d'amour avec Fersen.  Je ne fais que suivre l'actualité.  

Cette fois sur
L'HEURE H
Le 15 janv. 2024 à 13:31

Marie-Antoinette : l’histoire de sa correspondance enflammée avec son amant, Axel de Fersen

Par La Première, sur base d'un texte de Michel Carly via La Première

"Ce 29 juin. J’existe mon bien-aimé, et c’est pour vous adorer… […] Que j’ai été inquiète de vous… Nous sommes gardés à vue, jour et nuit. Cela m’est égal – vous n’êtes pas ici… Je ne pourrai plus vous écrire, mais rien au monde ne peut m’empêcher de vous adorer jusqu’à la mort". Voilà ce qu’écrit en 1791 la Reine Marie-Antoinette à son amant, Axel de Fersen. Elle et toute la famille royale sont séquestrées au Palais des Tuileries, à Paris, quelques jours après leur arrestation à Varennes.

Même dans les derniers instants de sa vie, la reine du royaume de France a donc préféré quelqu’un d’autre que son mari. Cette émouvante et palpitante histoire d’amour a traversé l’une des périodes les plus tragiques et sanguinaires de l’Histoire de France : les prémices et les convulsions de la Révolution française. Découvrez ce récit parallèle, à travers la correspondance passionnante et confidentielle de Marie-Antoinette et d’Axel de Fersen, dans ce podcast de L’Heure H.

Comment Marie-Antoinette et Axel de Fersen se sont-ils rencontrés et aimés ?
Le 25 août 1778, à la Cour de Versailles, le cabinet particulier de la reine bruisse des mots d’allégeance et de flatterie que quelques adulateurs adressent à la souveraine. On s’empresse autour de cette reine qui n’a pas encore 23 ans. Un jeune gentilhomme suédois, élégant, bien bâti, de haute taille et au charmant visage a demandé à lui être présenté. Il se nomme Hans Axel, comte de Fersen, natif de Stockholm.

Mais il a en réalité déjà été présenté à Sa Majesté. C’était au bal de l’Opéra, à Paris, en 1774. Ils n’avaient alors tous deux que 18 ans ! Elle était masquée et elle lui avait parlé longuement. Entre deux menuets, ils avaient badiné. Puis ils avaient dansé. Et c’est grisée que la Dauphine adolescente était rentrée à Versailles, alors que le dauphin, futur Louis XVI, ronflait dans sa chambre. À partir de cette date, le beau Suédois n’avait cessé de fréquenter les bals de la dauphine.

Mais lors de cette audience d’été 1778, la jeune femme apprécie le contact plus direct qu’elle a avec celui dont toutes les femmes tombent amoureuses. Le coup de foudre semble cette fois immédiat. La reine est alors dans tout l’éclat de sa beauté, bien qu’elle soit enceinte de la future Madame Royale. Elle est telle que Madame Vigée Le Brun la peindra dans un tableau resté célèbre, la "Marie-Antoinette à la rose".


Bravo ! Pour une fois, le père n'est pas pris pour son fils .  

Une relation difficile avec Louis XVI

Mais le destin d’une reine de France n’est pas nécessairement tourné vers le bonheur. Marie-Antoinette n’a pas été choisie pour être heureuse. Elle n’est qu’un pion sur l’échiquier européen : on l’a mariée à 14 ans au dauphin de France. Elle a été reine à 18 ans. Elle n’est devenue femme sexuellement qu’à 21 ans. Elle devient mère à 23 ans. Sentimentalement, sensuellement, le Roi ne l’approche pas.

Le propre frère de la Reine, l’empereur Joseph II, est venu expressément en avril 1777 à Versailles. Avec énergie, il a tenté de réveiller l’indolence sexuelle de Louis. Il s’est aussi chargé de rappeler à sa sœur ses devoirs d’épouse et de reine. Et il a même été jusqu’à lui ordonner de cesser de lire ses livres licencieux. Cela lui donnait peut-être des idées, mais cela ne lui permettait pas de donner un héritier au royaume de France. Sa grossesse n’améliore guère l’indifférence entre les deux époux. Après sa délivrance, elle ne voit guère venir son mari nuitamment. D’ailleurs, elle ne lui ouvre pas sa porte.


Marie-Antoinette d’Autriche, une reine honnie à la cour de France
Mais ce n’est pas le seul souci de Marie-Antoinette. Et cela, Fersen l’a compris. Dès son arrivée à la cour, les femmes jalouses, les courtisans rabougris l’ont détestée et moquée, sous des dehors flatteurs. Elle est terrorisée par les règles, les chicaneries, les hiérarchies, les interdits, les veuleries, les caprices de la cour. Elle est trompée et espionnée par les agents de sa mère Marie-Thérèse. Elle est haïe par les trois filles de Louis XV, détestée par certains ministres. À cela s’ajoute le fait qu’elle ne partage aucun intérêt, aucune activité avec son mari.

Le Roi a sans cesse les doigts noircis par ses travaux de métallurgie, et il adore la chasse. De plus, il "aime polissonner", comme en témoigne le prince de Ligne, et cette vulgarité déplaît à sa jeune épouse. De son côté, vu son jeune âge, elle bouscule le protocole de Versailles, ne rêve que de bals et de fêtes galantes, fait montre d’un caractère têtu et d’un goût immodéré pour le jeu. Cela ne l’empêche pas d’adorer le théâtre et les opéras de Gluck, d’inviter Beaumarchais et de le protéger.

Alors lors de l’entrevue avec de Fersen de l’été 1778, elle a l’âge de comprendre qu’une ( femme / reine ? ) )  a aussi besoin d’aimer et d’être aimée. La dauphine est devenue reine et elle va être mère. Dès cette deuxième rencontre, Fersen va être le bienvenu dans le cercle fermé et intime de la Reine. Ils ne vont plus cesser de se voir, de se rencontrer de plus en plus intimement, et de s’écrire. On les voit ensemble à Versailles, aux bals de l’Opéra, aux réveillons et aux divertissements du Petit Trianon, le refuge intime de la Reine.

Comment a-t-on pu garder caché un tel secret, et un si grand amour de la part d’une souveraine de France ? Et aussi, comment a-t-on découvert les lettres que les deux amants se sont échangées durant plus de douze années ? Comment une historienne ( Evelyn Farr ) a-t-elle pu en déchiffrer les passages intimes ? Car des passages entiers de leur correspondance ont été raturés, noircis, censurés. Découvrez les révélations sur cette histoire dans ce podcast de L’Heure H.

► Écoutez l’entièreté de ce récit dans le podcast ci-dessus, et bien d’autres destinées qui ont basculé à L’Heure H avec Jean-Louis Lahaye, du lundi au vendredi de 15h à 16h sur La Première et en replay sur Auvio.
https://www.rtbf.be/article/marie-antoinette-lhistoire-de-sa-correspondance-enflammee-avec-son-amant-axel-de-fersen-11312975

La virale bio de Vial

Comment une historienne ( Evelyn Farr ) a-t-elle pu en déchiffrer les passages intimes ?

"Elle était masquée et elle lui avait parlé longuement. Entre deux menuets, ils avaient badiné. Puis ils avaient dansé. Et c’est grisée que la Dauphine adolescente était rentrée à Versailles"

Faudrait y aller un peu doucement quand-même...
Dans quasiment toutes les biographies, il est indiqué que ce soir-là, ils ont (brièvement) parlé ensemble mais pas qu'ils aient dansé ni badiné. Quant à dire qu'elle était "grisée" à son retour, c'est beaucoup s'avancer je trouve. Elle l'a sans doute trouvé beau puisqu'il était très beau selon tous les témoignages et qu'en plus, il n'était pas masqué ce soir-là, elle a donc pu l'admirer à son aise. De là à dire qu'elle était grisée, ça va un peu vite.

Je crois qu'on phantasme beaucoup sur cette rencontre au bal de l'opéra.

... d'ici à ce que l'on écrive que la Dauphine voulut, le soir même, lui montrer sa collection d'estampes de laques japonaises...

Ah, mon cher Calonne, on voit bien que tu n'as jamais été une jeune-fille en fleur !     C'est assez fou mais, après plusieurs années de mariage, c'est ce qu'est toujours Marie-Antoinette.     Elle fantasme l'amour qu'elle ne connaît encore ni physiquement ni dans son coeur. Or la voici tout à coup, à ce bal de l'opéra, en extase devant un très beau jeune-homme !  Un tumulte d'émotions inédites la trouble soudain. Car je crois comme Simone Bertière qu'il y a bien eu coup de foudre, mais de son côté à elle au tout début. Fersen est un peu plus long à la détente, si j'ose dire.

Calonne a écrit: Et c’est grisée que la Dauphine adolescente était rentrée à Versailles

Faudrait y aller un peu doucement quand-même...
Dans quasiment toutes les biographies, il est indiqué que ce soir-là, ils ont (brièvement) parlé ensemble mais pas qu'ils aient dansé ni badiné. Quant à dire qu'elle était "grisée" à son retour, c'est beaucoup s'avancer je trouve.

" Grisée ", le mot me paraît très juste et me fait penser au " volcan dans l'âme " des chasseurs de papillons de Brassens :  



Entre Fersen et Marie-Antoinette pas de baiser ni de charmant remue-ménage, pas encore de volcan dans l'âme ...  ou du moins point encore, mais cela viendra... nous avons affaire à la future reine de France et un simple officier étranger, que diable !  
Je ne sais pas s'ils ont ou non dansé le menuet ce soir-là   , mais bientôt ils enverront valser tous les préjugés et toutes les convenances.

Mais resteront très discrets pendant quelques siècles enfin pour presque tous

N'étant pas effectivement une jeune fille en fleur, je peux me tromper...
Mais bon, "grisée" juste parce qu'elle a parlé cinq minutes avec un type canon ? A moins qu'il ne se soient dit certaines choses, du genre "Moi vouloir toi" ou "Moi Tarzan, toi Jane"...
Enfin bref ! La scène, telle que décrite dans cet article, me paraît très/trop "coppolienne". On s'attend presque à les voir grignoter un macaron, une coupe de champagne dans l'autre main, en se chuchotant : "T'es sur Insta ? Tu peux m'envoyer une photo de toi à poil ?" pendant que la sono chante à fond Give me a man after midnight...

Je suis tombé amoureux en un regard, une fraction de secondes et cela a duré…….37 ans.
Oui je pense que la Reine a pu, a du être foudroyée par un regard ou une fraction de secondes. Cela ne se commande pas.
Quel dommage mon très cher Calonne que vous n’ayez jamais vécu cet instant si magique, si précieux, si irremplaçable.

Pour avoir été moi aussi une toute jeune fille, je crois parfaitement à l'hypothèse de l'adolescente tombée amoureuse au premier regard

Sur les termes enflammés de la correspondance avec Fersen, j'ai remarqué que l'expression aimer à la folie apparaît sans ambiguïté dans des correspondances bien différentes. Par exemple sous la plume de Voltaire au roi de Prusse, sous celle de l'abbé Galiani à Mme d'Épinay, sous celle de Diderot sur sa sœur, de Mme du Deffand à propos de son chien etc.
Il me semble que l'expression ne prendra la connotation d'aujourd'hui qu'au XIXe siècle.
  
Tendre, tendrement, tendre ami n'est pas rare non plus. Mon intention n'est surtout pas de polémiquer sur ce sujet brûlant !

Sur ce point, il faut effectivement tenir compte du langage de l'époque.
A l'époque, on s'aime et on "s'embrasse de tout cœur" facilement, y compris entre hommes ou entre femmes, entre amis ou parents. Je me rappelle que Marie-Antoinette écrit à propos de son fils qu'elle l'aime à la folie. Mots et expressions n'avaient pas toujours le même sens qu'aujourd'hui.

Ce qui n'enlève rien bien sûr à l'intensité des sentiments couchés sur le papier (et dans le lit ?) de nos deux tourtereaux.