La sécurité de Marie-Antoinette
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La nuit, la neige
Duc d'Ostrogothie
Dominique Poulin
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: Marie-Antoinette et la Révolution française
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La sécurité de Marie-Antoinette
J'inaugure ce nouveau sujet pour débattre sur la sécurité de Marie-Antoinette au cours de son règne, mais aussi et plus particulièrement à Paris sous la Révolution.
Quelle unité de sécurité était attachée à sa protection ? Dépendait-elle de la Maison militaire du roi ou non ? Quelles mesures et consignes étaient données lors de ses déplacements à pied, en carrosse, ou à l'intérieur des résidences ou elle demeurait
Je n'ai pas de sources et de documents qui pourraient m'eclairer sur la question car cette thématique a été surtout étudiée sous l'angle de la protection particulière des rois de France, et non pas de leurs épouses.
Or, Marie-Antoinette était très exposée physiquement face à l'inimitié qu'elle suscitait et particulièrement à Paris.
Je lance le débat, désireux d'éclaircir cette question.
Quelle unité de sécurité était attachée à sa protection ? Dépendait-elle de la Maison militaire du roi ou non ? Quelles mesures et consignes étaient données lors de ses déplacements à pied, en carrosse, ou à l'intérieur des résidences ou elle demeurait
Je n'ai pas de sources et de documents qui pourraient m'eclairer sur la question car cette thématique a été surtout étudiée sous l'angle de la protection particulière des rois de France, et non pas de leurs épouses.
Or, Marie-Antoinette était très exposée physiquement face à l'inimitié qu'elle suscitait et particulièrement à Paris.
Je lance le débat, désireux d'éclaircir cette question.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Mme Campan nous enseigne que pour ses déplacements dans le palais de Versailles, la reine était accompagnée d'un valet de chambre et de deux valets de pied. Marie-Antoinette abolit la tradition qui, avant elle, voulait que la reine soit accompagnée de deux de ses femmes, en habit de cour.
Je suppose que la reine a réalisé ces modifications afin de préserver son intimité : une fois arrivée à destination, elle pouvait parfaitement laisser ses 3 valets à la porte, comme aujourd'hui les VIP le font avec leurs gardes du corps. Chose qui n'aurait pas été envisageable avec les dames à accompagner, dont Marie-Antoinette s'est séparée.
Voici l'extrait des mémoires de Mme Campan :
Mme Campan indique également que Marie-Antoinette se rendait "seule" à Trianon, accompagnée d'un valet de pied :
Bombelles indique quant à lui, dans son Journal, que Marie-Antoinette se rendait seule "en diable" à Trianon à l'été 1784 (accompagnée par personne donc semble-t-il, pas même par un ou plusieurs valets).
On sait également que sous Marie Leczinska, une femme dormait toujours dans la chambre de la reine, et que Marie-Antoinette abolit également cet usage : elle était seule dans sa chambre. Je crois avoir lu cette information dans les mémoires de Mme Campan (il faudrait que je retrouve le passage).
Je suppose que la reine a réalisé ces modifications afin de préserver son intimité : une fois arrivée à destination, elle pouvait parfaitement laisser ses 3 valets à la porte, comme aujourd'hui les VIP le font avec leurs gardes du corps. Chose qui n'aurait pas été envisageable avec les dames à accompagner, dont Marie-Antoinette s'est séparée.
Voici l'extrait des mémoires de Mme Campan :
Mme Campan indique également que Marie-Antoinette se rendait "seule" à Trianon, accompagnée d'un valet de pied :
Bombelles indique quant à lui, dans son Journal, que Marie-Antoinette se rendait seule "en diable" à Trianon à l'été 1784 (accompagnée par personne donc semble-t-il, pas même par un ou plusieurs valets).
On sait également que sous Marie Leczinska, une femme dormait toujours dans la chambre de la reine, et que Marie-Antoinette abolit également cet usage : elle était seule dans sa chambre. Je crois avoir lu cette information dans les mémoires de Mme Campan (il faudrait que je retrouve le passage).
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Merci cher Duc de m'apporter des lumières à ce sujet... Que Marie-Antoinette se rende seule en "diable" du château de Versailles jusqu'au Petit Trianon, oui, soit ! et nous sommes en 1784... J'imagine que les unités de sécurité dévolues au domaine de Versailles ne sont pas si loin... Enfin je n'en sais rien après tout.
Dernière édition par Dominique Poulin le Mer 08 Nov 2017, 00:44, édité 1 fois
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Mais que la reine soit accompagnée de valet(s) de pied pouvant éventuellement la protéger en cas de problème, cela paraît normal. Les dames pour accompagner, après tout, au titre d'une ostentation désuète, pouvaient être libérées de cet usage, même si certaines ne le concevaient pas ainsi.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
... Mais un valet de pied, même bien bâti, n'est pas un garde du corps et il n'est pas armé. Peut-être suis je aux antipodes des règles de sécurité par rapport à celles de nos chefs d'Etat actuelles omniprésentes. Je m'interroge sur celles de Versailles au XVIIIe siècle...
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Pour en revenir précisémment à votre question, cher Dominique, il me semble que le comte d'Hézecques (le vrai, pas notre cher membre ) évoque dans ses Souvenirs les différents corps de gardes au château, ainsi que leurs attributions.
J'y jèterai un oeil demain.
Enfin, nous savons qu'à l'exception de quelques Suisses, les différents corps de gardes furent licenciés dès après le 6 octobre 1789, avec le transfert de la famille royale à Paris qui désormais sera notamment sous la protection de la Garde Nationale.
Les détails de ces nouvelles mesures de protection doivent pouvoir être trouvées facilement...
J'y jèterai un oeil demain.
Enfin, nous savons qu'à l'exception de quelques Suisses, les différents corps de gardes furent licenciés dès après le 6 octobre 1789, avec le transfert de la famille royale à Paris qui désormais sera notamment sous la protection de la Garde Nationale.
Les détails de ces nouvelles mesures de protection doivent pouvoir être trouvées facilement...
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
En ce qui concerne la garde nationale, je sais que ces hommes "gardaient" la reine à vue, parfois plus légèrement, les mesures sont devenues drastiques en termes de surveillance après Varennes.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Mais les gardes du corps du roi à Versailles étaient-t-ils détachés de certains d'entre eux pour assurer la sécurité de la reine ou étaient-ce un corps spécialement attaché à la reine ?
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Je pense que pour la sécurité des souverains tout cela devait être sous la coupe de la Maison Militaire du Roi, et que par là sous entendait celle de la Reine, car dans la composition de Sa Maison il n'y en a pas de motions.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Il me semble que la Reine avait, de toute évidence, une surveillance à sa personne. Comme le souligne Dominique Poulin, surtout après Varennes, ce qui coulait de source.
Mais, Marie-Antoinette était probablement allergique (quel sale caractère ? que nenni....) à tout ce qui empiétait sur son intimité et sa vie privée (si elle en avait). Il faut dire qu'il y avait du monde autour d'Elle à Versailles à ne pouvoir respirer. Personnellement, je la comprends si bien. On est si bien le nez en l'air, à pouvoir se déplacer librement, sans contraintes. Voyez-vous, je n'aurais jamais pu être une souveraine. J'ai trop un caractère indépendant.
Mais, Marie-Antoinette était probablement allergique (quel sale caractère ? que nenni....) à tout ce qui empiétait sur son intimité et sa vie privée (si elle en avait). Il faut dire qu'il y avait du monde autour d'Elle à Versailles à ne pouvoir respirer. Personnellement, je la comprends si bien. On est si bien le nez en l'air, à pouvoir se déplacer librement, sans contraintes. Voyez-vous, je n'aurais jamais pu être une souveraine. J'ai trop un caractère indépendant.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Oui.Mr de Talaru a écrit:Je pense que pour la sécurité des souverains tout cela devait être sous la coupe de la Maison Militaire du Roi, et que par là sous entendait celle de la Reine, car dans la composition de Sa Maison il n'y en a pas de motions.
Et je disais donc à Dominique que le comte d'Hézecques dans ses Souvenirs évoque ces différentes corps de gardes au service de la famille royale et de sa sécurité, avant leur départ pour les Tuileries.
Je ne cite que quelques extraits :
A mon arrivée à la cour, les gardes du corps seuls, avec une compagnie de cent Suisses et une compagnie de gardes de la porte, formaient toute la défense intérieure. Je n'y comprends point les gardes françaises et suisses, qui pouvaient être considérées comme une garnison et dont le service était extérieur.
Les gardes du corps étaient environ treize cents. Ils servaient par quartiers, et pendant leurs trois mois ils passaient alternativement une semaine au château, une à l'hôtel pour les chasses, et la troisième où ils voulaient.
Ainsi, cent gardes du corps et quelques centaines de Suisses formaient toute la défense du Palais.
Ce corps était habillé de bleu ; veste, culotte et bas rouges ; le tout galonné d'argent (...)
Le service des gardes du corps, au château, consistait à monter la garde aux portes des appartements, à prendre les armes quand les princes passaient, à garnir la chapelle pendant la messe et à escorter les dîners de la famille royale.
Ils devaient connaître les ducs et pairs, car, à leur passage, la sentinelle devait porter les armes et frapper deux coups du talons droit.
De même cette sentinelle devait ouvrir la porte, et ne pas la laisser ouvrir (...)
Les gardes étaient répartis dans le château en quatre salles : la grande était en haut de l'escalier de marbre ; on y prenait les factionnaires pour les appartements des princes ; la seconde, qui tenait à la première, était la salle de la reine ; la troisième était la salle du dauphin, et la quatrième était située au rez-de-chausée, à droite de la cour de marbre, près le petit escalier par où le roi rentrait de la chasse.
Tous les soirs on dressait des lits dans ces salles, et on les entourait de paravents depuis que la reine, femme de Louis XV, rentrant un jour très tard chez elle, vit un garde couché dans une posture immodeste.
(...)
Des quatre compagnies qui formaient le corps des gardes, l'une se nommait Ecossaise, du lieu de son origine ; elle occupait ce poste d'honneur depuis le temps de Charles VII, qui avait retenu à son service quelques hommes de cette nation.
Elle portait une bandoulière blanche et argent, et sa garnison était à Beauvais. Les autres portaient le nom de leurs capitaines.
(...)
Il y avait encore deux faibles compagnies de gendarmes et de chevau-légers, l'une habillée de rouge et noir, l'autre de rouge et blanc, galonnées en or.
(...)
Ces compagnies ne faisaient de service et ne montaient à cheval que dans les cérémonies ; mais, tous les soirs, elles envoyaient un cavalier prendre le mot d'ordre, que le roi donnait, à neuf heures, aux officiers de tous les ordres.
Le grand prévôt de l'hôtel, le marquis de Sourches, commandait une compagnie de gardes chargés de la police.
Outre ces moyens de sûreté, les Suisses du château faisaient des patrouilles dans les nombreux et obscurs détours des labyrinthes de l'intérieur ; ils avaient avec eux des chiens barbets, dressés à fureter dans tous les coins, pour voir si personne ne s'y cachait.
Sans ces précautions, cette multitude de corridors, de passages, d'escaliers, seraient devenus un repaire de voleurs.
Le régiment des gardes françaises, en garnison à Paris, et celui des gardes Suisses, caserné à Rueil et à Courbevoie, envoyaient tous les dimanches un fort détachement à Versailles.
Les postes extérieurs leur étaient confiés ; et quand le roi sortait, ils se mettaient en bataille dans la cour des Ministres.
(...)
Monsieur et M. le comte d'Artois avaient aussi, pour leurs appartements, chacun deux compagnies de gardes du corps, d'environ cent hommes, et une compagnie de Suisses.
Les gardes de Monsieur étaient en rouge ; ceux de M. le comte d'Artois, en vert.
Ces gardes n'étaient armés que dans les appartements de leurs princes, et ne pouvaient paraître dans les cours du château avec leurs mousquetons, ni accompagner les princes dehors.
(...)
Gardes suisses du comte de Provence et du comte d'Artois
Les gardes du corps, après le 6 octobre, furent renvoyés dans leurs garnisons, et bientôt licenciés. Le roi voulait les sauver ; d'ailleurs, du moment qu'il se livrait lui même à ses bourreaux, ses gardes lui devenaient inutiles.
Les cent Suisses, oubliant l'antique fidélité de leurs ancêtres, baisèrent les mains de ceux qui les opprimaient et cédèrent leurs postes d'honneur à la garde parisienne.
Peu dangereux, et non sans reproches, on les laissa subsister jusqu'au renversement du trône.
Quant à leurs compatriotes, ils restèrent à leur poste, fermes et inébranlables, comme le roc de leurs montagnes : le canon du 10 août put seul les en chasser ; et ce ne fut, on le sait, qu'après qu'ils eurent arrosé de leur sang le pavé des Tuileries.
_________
Nous avions également ouvert un sujet consacré aux gardes du corps du roi, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1310-les-gardes-du-corps-du-roi?highlight=gardes
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Super exposé La Nuit, extrêmement intéressant. Puis les tenues de ceux de Provence et ceux d'Artois dommage pour les daltoniens !
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Grand merci cher LNLN !
Mes lumières seront ainsi plus lumineuses. J'ai fureté dans mon dossier Maison du Roi et j'ai déniché une chemise sur sa Maison Militaire que j'avais oubliée. Je ferai remonter quelques renseignements selon les besoins et les questionnements.
Mes lumières seront ainsi plus lumineuses. J'ai fureté dans mon dossier Maison du Roi et j'ai déniché une chemise sur sa Maison Militaire que j'avais oubliée. Je ferai remonter quelques renseignements selon les besoins et les questionnements.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Merci...
De mon côté, je suis en train de compiler quelques informations au sujet de ceux en charge de la protection de la famille royale à l'époque des Tuileries.
De mon côté, je suis en train de compiler quelques informations au sujet de ceux en charge de la protection de la famille royale à l'époque des Tuileries.
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
En complément, voici les uniformes actuellement exposés au château de Versailles ("Visiteurs de Versailles") :
Pertuisane de garde de la Manche, justaucorps de petite tenue d'officier des gardes du corps, épée de garde du corps, couvre selle des écuries de Louis XIV, fusil de garde Suisse de la Maison du Roi, portrait de Charles Léodegar, baron Bachmann, colonel des gardes suisses
Justaucorps de petite tenue d'officier des gardes du corps
Portrait de Cosme de Beaupoil de Saint-Aulaire (1741-1822), officier des gardes du corps, par Alexandre Roslin et son atelier
Portrait de Monsieur de Vergennes, capitaine des gardes de la Porte (1761-1832), par Nicolas Hoffmann, vers 1780
Pertuisane de garde de la Manche, justaucorps de petite tenue d'officier des gardes du corps, épée de garde du corps, couvre selle des écuries de Louis XIV, fusil de garde Suisse de la Maison du Roi, portrait de Charles Léodegar, baron Bachmann, colonel des gardes suisses
Justaucorps de petite tenue d'officier des gardes du corps
Portrait de Cosme de Beaupoil de Saint-Aulaire (1741-1822), officier des gardes du corps, par Alexandre Roslin et son atelier
Portrait de Monsieur de Vergennes, capitaine des gardes de la Porte (1761-1832), par Nicolas Hoffmann, vers 1780
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Il y a quelques mois, nous annoncions cette exposition : La maison du roi, présentée aux Archives d’Etat de Milan, qui reconstituait notamment les uniformes des gardes du roi (26 mannequins au total).
Ainsi que la publication de ce catalogue d'exposition, acquis par MARIE ANTOINETTE, qui pourra peut-être revenir vers nous avec quelques informations complémentaires ?
Voir notre sujet ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2711-exposition-a-milan-la-maison-du-roi
Ainsi que la publication de ce catalogue d'exposition, acquis par MARIE ANTOINETTE, qui pourra peut-être revenir vers nous avec quelques informations complémentaires ?
Voir notre sujet ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2711-exposition-a-milan-la-maison-du-roi
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Tout cela est très intéressant Messieurs, tous ces uniformes étaient plutôt à dominance bleu et surtout rouge (cf. gardes suisses de la famille royale), quelques rares fois vert.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Oui, La Nuit la Neige, on peut parler de splendeurs. J'essaie d'imaginer.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
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Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Avant de passer à la période révolutionnaire, j'ajoute que le comte d'Hèz', toujours dans ses Souvenirs, précise que "les princesses", lorsqu'elles se déplaçaient, étaient généralement accompagnées de trois pages de la Petite écurie (et non par ceux dit "de la chambre").
Deux les précédaient, et le troisième restant à l'arrière, pour éventuellement tenir la traine de leur robe.
On ne peut pas parler véritablement de "sécurité", les pages étaient souvent de très jeunes gens et n'étaient pas armés (même s'ils recevaient une formation au maniement des armes).
De Versailles aux Tuileries
Le 5 octobre 1789, la Garde nationale (milice formée à Paris au lendemain de la prise de la Bastille), menée par La Fayette, son commandant, arrive à vingt-deux heures au château de Versailles.
Louis XVI confie la défense extérieure du palais à La Fayette, qui déploie ses hommes sur la Place d'Armes.
Le 6 octobre, jour de l'insurrection, et alors que le palais est envahi par les manifestants, la Garde nationale intervient (tardivement) afin de protéger les gardes du corps du roi et la famille royale.
Comme nous le savons, le roi et sa famille sont contraints de quitter Versailles.
Ce sont les gardes nationaux, au nombre de 30 000, qui encadrent le convoi jusqu'à Paris.
Les gardes du corps et les gardes Suisses, qui seront au sein du cortège, sont alors provisoirement désarmés.
C'est La Fayette qui escorte le carrosse de la famille royale.
Désormais, la famille royale, installée aux Tuileries, est protégée par la Garde nationale (qui remplace les Gardes du corps et la Garde française, sous le commandement de La Fayette) ; la Garde nationale à cheval de Paris (sous le commandement du lieutenant-colonel Collin de Verdière) ; les Gardes suisses (sous le commandement de Louis-Auguste d'Affry) ; ainsi que par les Cent-Suisses (dont le capitaine est le duc de Brissac).
Garde nationale à cheval
Garde nationale
..... A suivre !
Deux les précédaient, et le troisième restant à l'arrière, pour éventuellement tenir la traine de leur robe.
On ne peut pas parler véritablement de "sécurité", les pages étaient souvent de très jeunes gens et n'étaient pas armés (même s'ils recevaient une formation au maniement des armes).
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De Versailles aux Tuileries
Le 5 octobre 1789, la Garde nationale (milice formée à Paris au lendemain de la prise de la Bastille), menée par La Fayette, son commandant, arrive à vingt-deux heures au château de Versailles.
Louis XVI confie la défense extérieure du palais à La Fayette, qui déploie ses hommes sur la Place d'Armes.
Le 6 octobre, jour de l'insurrection, et alors que le palais est envahi par les manifestants, la Garde nationale intervient (tardivement) afin de protéger les gardes du corps du roi et la famille royale.
Comme nous le savons, le roi et sa famille sont contraints de quitter Versailles.
Ce sont les gardes nationaux, au nombre de 30 000, qui encadrent le convoi jusqu'à Paris.
Les gardes du corps et les gardes Suisses, qui seront au sein du cortège, sont alors provisoirement désarmés.
C'est La Fayette qui escorte le carrosse de la famille royale.
Désormais, la famille royale, installée aux Tuileries, est protégée par la Garde nationale (qui remplace les Gardes du corps et la Garde française, sous le commandement de La Fayette) ; la Garde nationale à cheval de Paris (sous le commandement du lieutenant-colonel Collin de Verdière) ; les Gardes suisses (sous le commandement de Louis-Auguste d'Affry) ; ainsi que par les Cent-Suisses (dont le capitaine est le duc de Brissac).
Garde nationale à cheval
Garde nationale
..... A suivre !
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
J'ai peut-être les idées un peu courtes, mais avec les Journées d'Octobre, je me demande comment s'est déroulée la cohabitation entre la Garde Nationale, les Gardes Suisses et les Cent Suisses, ces derniers étant réputés attachés à la famille royale alors que la Garde Nationale prônait déjà des idées plus avancées avec de plus une méfiance, voire de l'animosité contre ses souverains.
Ceci dit, les reportages de LNLN sont toujours très plaisants à lire et à regarder. J'aime beaucoup également les illustrations qui nous permettent de reconnaître les différents corps de garde.
Ceci dit, les reportages de LNLN sont toujours très plaisants à lire et à regarder. J'aime beaucoup également les illustrations qui nous permettent de reconnaître les différents corps de garde.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
N'oublions pas que Versailles était un moulin, ouvert au public, comme l'avait voulu Louis XIV. Il suffisait d'être décemment vêtu avec épée et chapeau (que l'on pouvait louer à l'entrée) pour déambuler à son aise dans le château et le parc. Les repas en public attiraient une foule mêlée de même que d'autres occasions où le couple royal était à la portée du premier venu.
Et si Marie-Antoinette a vraiment eu des gens chargés de la protéger, ils ont dû s'arracher les cheveux sous leur perruque... Repensons à l'affaire du fiacre où la reine est seulement accompagnée d'une dame lorsque la roue casse en pleine nuit et qu'elle trouve refuge dans une boutique avant que le valet de pied ne hèle le premier fiacre qui passe pour la mener enfin à l'opéra. A Trianon, il semble bien qu'elle était souvent seule ou avec ses enfants lors de ses promenades. A l'opéra toujours, lors des fameux bals masqués, elle n'avait souvent pour chaperon que le comte d'Artois et, grâce à l'incognito, n'importe qui pouvait l'approcher. Certes, elle était masquée mais sa démarche et son allure la trahissaient. Il y avait également ses promenades à cheval où, bonne cavalière comme sa mère, elle partait au galop, souvent seule.
A Trianon, il semble que l'accès auprès d'elle était plus difficile. Mais sa vie à Versailles était offerte au public et pas qu'aux gens de cour. On venait voir dîner ou passer la reine comme on allait au spectacle. C'est ce qu'avait voulu le Roi-Soleil : Versailles était un théâtre où le public venait admirer le spectacle de la monarchie.
Et si Marie-Antoinette a vraiment eu des gens chargés de la protéger, ils ont dû s'arracher les cheveux sous leur perruque... Repensons à l'affaire du fiacre où la reine est seulement accompagnée d'une dame lorsque la roue casse en pleine nuit et qu'elle trouve refuge dans une boutique avant que le valet de pied ne hèle le premier fiacre qui passe pour la mener enfin à l'opéra. A Trianon, il semble bien qu'elle était souvent seule ou avec ses enfants lors de ses promenades. A l'opéra toujours, lors des fameux bals masqués, elle n'avait souvent pour chaperon que le comte d'Artois et, grâce à l'incognito, n'importe qui pouvait l'approcher. Certes, elle était masquée mais sa démarche et son allure la trahissaient. Il y avait également ses promenades à cheval où, bonne cavalière comme sa mère, elle partait au galop, souvent seule.
A Trianon, il semble que l'accès auprès d'elle était plus difficile. Mais sa vie à Versailles était offerte au public et pas qu'aux gens de cour. On venait voir dîner ou passer la reine comme on allait au spectacle. C'est ce qu'avait voulu le Roi-Soleil : Versailles était un théâtre où le public venait admirer le spectacle de la monarchie.
Calonne- Messages : 1132
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: La sécurité de Marie-Antoinette
Tiens ? Je n'ai jamais terminé ce sujet.
Tant pis, je poste ici ce document présenté à l'occasion de l'exposition Visitors to Versailles (1682-1789), organisée au Met Museum de New-York après celle de Versailles...
Orders for the Sentinel at the Queen’s Apartment
after 1774
Crédit : Musée National des Châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : RMN-Grand Palais/Art Resource, NY, photo by Christophe Fouin
Note de l'exposition :
This document lists security rules for the guards at the entrance to Marie Antoinette’s apartment at Versailles.
The prohibition of unknown persons, in particular clergymen, was prompted by the 1589 assassination of Henri III by a monk.
The rules also address the danger of infection by diseases such as smallpox, which claimed the lives of many members of the royal family, including Louis XV in 1774.
En effet !
La sentinelle de la salle de la reine ne laissera passer aucun prêtre ni aucun moine inconnu sans un billet...
Je laisse le soin à ceux qui ont de bons yeux de tout lire.
Nous avions également posté ce document dans ce sujet-ci, mais l'image était de moins bonne qualité et le texte illisible : Le règlement de Trianon
Tant pis, je poste ici ce document présenté à l'occasion de l'exposition Visitors to Versailles (1682-1789), organisée au Met Museum de New-York après celle de Versailles...
Orders for the Sentinel at the Queen’s Apartment
after 1774
Crédit : Musée National des Châteaux de Versailles et de Trianon
Photo : RMN-Grand Palais/Art Resource, NY, photo by Christophe Fouin
Note de l'exposition :
This document lists security rules for the guards at the entrance to Marie Antoinette’s apartment at Versailles.
The prohibition of unknown persons, in particular clergymen, was prompted by the 1589 assassination of Henri III by a monk.
The rules also address the danger of infection by diseases such as smallpox, which claimed the lives of many members of the royal family, including Louis XV in 1774.
En effet !
La sentinelle de la salle de la reine ne laissera passer aucun prêtre ni aucun moine inconnu sans un billet...
Je laisse le soin à ceux qui ont de bons yeux de tout lire.
Nous avions également posté ce document dans ce sujet-ci, mais l'image était de moins bonne qualité et le texte illisible : Le règlement de Trianon
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
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