Philippe Pasquier, ébéniste, et Mme du Barry (?)
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Philippe Pasquier, ébéniste, et Mme du Barry (?)
C'est par hasard que j'ai découvert cet atypique secrétaire, et que je tenais à le présenter ici...
Je n'ai trouvé que très peu de renseignements concernant cet ébéniste si ce n'est, notamment, cette courte fiche biographique publiée sur le site Anticstore.
Je cite :
PASQUIER Philippe (mort en 1783)
Reçu maître en 1760, et ébéniste du prince de Condé, Philippe Pasquier s’installa rue Boucherat jusqu’à la fin du règne de Louis XV puis déménagea rue des Fossoyeurs Saint Sulpice, l’actuelle rue Servandoni, où il travaillera jusqu’à la fin de sa vie.
Sa production ne paraît pas très importante.
On mentionne assez peu de meubles de style Louis XV, comme une petite table marquetée d’instruments de musique et de paysages, sur fond de bois teintée.
Par contre ses ouvrages de style Transition et Louis XVI semblent plus nombreux.
Ce furent surtout des secrétaires et des commodes, marquetés avec talent, le plus souvent de motifs géométriques.
On peut citer par exemple, une commode de style Louis XVI, en bois de placage d’ébène et de loupe d’if, encadrée de colonnes d’angle à cannelures et de chapiteaux en bronze doré.
Photo : Christie's (2010)
De même une commode Transition ornée de marqueteries d’ivoire et de bois représentant une scène animée de personnages.
On a également retrouvé son estampille sur un meuble unique en son genre : il s’agit d’un petit secrétaire, en bois d’ébène et de rose, décoré de fines peintures florales, de scènes pastorales et de figures allégoriques et bordé de dentelles exécutées en trompe l’oeil.
A sa mort son atelier sera repris par sa veuve qui continuera son activité jusqu’à la Révolution.
* Source : https://www.anticstore.com/ebeniste/pasquier-philippe
Et voici donc cet incroyable secrétaire, conservé au Met Museum de New-York, et dont je n'ai retrouvé, hélas, que des photos en noir et blanc...
Mais on peut imaginer, notamment l'effet de la loupe d'if ainsi que le rare et fragile décor des nombreux dessins agrémentés de dentelle en trompe-l'oeil.
Philippe Pasquier
Upright secretary, late 18th century
Medium : Oak, burl yew-wood, black-stained wood, amboyna, harewood, satin-wood, tulipwood, satiné, holly, purple-wood, gilt bronze, marble, and sketches on paper,
Provenance : Madame du Barry ; Dukes of Hamilton ; Alexander Hamilton, 10th Duke of Hamilton
Dans le détail du panneau central :
Le secrétaire, une fois ouvert :
* Photos : 2000–2017 The Metropolitan Museum of Art
* Source : https://www.metmuseum.org
Je n'ai trouvé que très peu de renseignements concernant cet ébéniste si ce n'est, notamment, cette courte fiche biographique publiée sur le site Anticstore.
Je cite :
PASQUIER Philippe (mort en 1783)
Reçu maître en 1760, et ébéniste du prince de Condé, Philippe Pasquier s’installa rue Boucherat jusqu’à la fin du règne de Louis XV puis déménagea rue des Fossoyeurs Saint Sulpice, l’actuelle rue Servandoni, où il travaillera jusqu’à la fin de sa vie.
Sa production ne paraît pas très importante.
On mentionne assez peu de meubles de style Louis XV, comme une petite table marquetée d’instruments de musique et de paysages, sur fond de bois teintée.
Par contre ses ouvrages de style Transition et Louis XVI semblent plus nombreux.
Ce furent surtout des secrétaires et des commodes, marquetés avec talent, le plus souvent de motifs géométriques.
On peut citer par exemple, une commode de style Louis XVI, en bois de placage d’ébène et de loupe d’if, encadrée de colonnes d’angle à cannelures et de chapiteaux en bronze doré.
Photo : Christie's (2010)
De même une commode Transition ornée de marqueteries d’ivoire et de bois représentant une scène animée de personnages.
On a également retrouvé son estampille sur un meuble unique en son genre : il s’agit d’un petit secrétaire, en bois d’ébène et de rose, décoré de fines peintures florales, de scènes pastorales et de figures allégoriques et bordé de dentelles exécutées en trompe l’oeil.
A sa mort son atelier sera repris par sa veuve qui continuera son activité jusqu’à la Révolution.
* Source : https://www.anticstore.com/ebeniste/pasquier-philippe
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Et voici donc cet incroyable secrétaire, conservé au Met Museum de New-York, et dont je n'ai retrouvé, hélas, que des photos en noir et blanc...
Mais on peut imaginer, notamment l'effet de la loupe d'if ainsi que le rare et fragile décor des nombreux dessins agrémentés de dentelle en trompe-l'oeil.
Philippe Pasquier
Upright secretary, late 18th century
Medium : Oak, burl yew-wood, black-stained wood, amboyna, harewood, satin-wood, tulipwood, satiné, holly, purple-wood, gilt bronze, marble, and sketches on paper,
Provenance : Madame du Barry ; Dukes of Hamilton ; Alexander Hamilton, 10th Duke of Hamilton
Dans le détail du panneau central :
Le secrétaire, une fois ouvert :
* Photos : 2000–2017 The Metropolitan Museum of Art
* Source : https://www.metmuseum.org
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Philippe Pasquier, ébéniste, et Mme du Barry (?)
La nuit, la neige a écrit:
Et voici donc cet incroyable secrétaire, conservé au Met Museum de New-York, et dont je n'ai retrouvé, hélas, que des photos en noir et blanc...
Mais on peut imaginer, notamment l'effet de la loupe d'if ainsi que le rare et fragile décor des nombreux dessins agrémentés de dentelle en trompe-l'oeil.
C'est inimaginable de beauté !
Jamais encore nous n'avions rien posté de pareil à ces effets de dentelle en trompe-l'oeil .
C'est sublime !
Merci, cher la nuit, la neige, pour cette découverte, je vais en rêver cette nuit ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Antonio Pietro Rotari
Le dessin du visage de la jeune fille, si délicieusement incliné vers l'arrière, vous rappelle peut-être quelque chose ?
J'avais évoqué des portraits de ce genre ici, mais je ne me souviens plus dans quel sujet.
C'est pénible ces membres qui rangent tout n'importe comment !
Bref !!
Il nous rappelle les fameux portraits de Pietro Antonio Rotari (1707 - 1762)
Et plus particulièrement celui-ci (et ses variantes), qui semble avoir été la source d'inspiration principale du dessin central du secrétaire.
La carrière de Pietro Antonio Rotari est assez atypique.
Il pratiqua d’abord la peinture comme un simple passe-temps ; mais faisant preuve d’une habileté remarquable, il entra dans l’atelier du peintre Vénitien de sujets d’histoire Antonio Balestra.
Rapidement, il fit preuve d’un grand talent de coloriste et il s’éloigna de la peinture d’histoire pour se spécialiser dans les représentations de personnage en buste.
Son art fut très apprécié lors de ses voyages en Europe de l’est, notamment à Vienne et à Dresde.
En 1756, à l'invitation de l'impératrice Elizabeth, il se fixa à Saint-Pétersbourg, jusqu'à sa mort en 1762.
Portraitiste à la cour de Russie, il réalisa de nombreux portraits des impératrices Elizabeth et Catherine, ainsi que de leur entourage...
Pietro Rotari
Portrait inachevé de l'impératrice Elizabeth
Pietro Rotari
Portrait de Catherine II
Mais à côté de cette activité officielle, Rotari aimait peintre de petits portraits en buste d'anonymes, qu'il représentait dans des poses souvent expressives, cherchant à capter des sentiments, des impressions...
De même, il s'intéressait aux costumes nationaux ou régionaux, ce qui fait que ses oeuvres témoignent des différents habits de populations russes, hongroises, polonaises, turques etc.
A la mort de Rotari, Catherine II (qui ne faisait jamais rien à moitié ) racheta à sa veuve l'ensemble de ces portraits.
Soit plus de 300 portraits (principalement des jeunes filles), qu'elle demanda à Jean-Baptiste Vallin de la Mothe d'utiliser pour décorer, au palais de Peterhof, le Salon des Modes et des Graces (ou Salon des portraits) :
* Source : http://www.saint-petersburg.com/famous-people/pietro-antonio-rotari/
* Source : http://www.proantic.com/magazine/la-salle-des-portraits-du-palais-de-peterhof/
A noter que François Boucher réalisa également des portraits de jeunes femmes de ce genre.
Très souvent copiées et déclinées : la dormeuse.
J'avais évoqué des portraits de ce genre ici, mais je ne me souviens plus dans quel sujet.
C'est pénible ces membres qui rangent tout n'importe comment !
Bref !!
Il nous rappelle les fameux portraits de Pietro Antonio Rotari (1707 - 1762)
Et plus particulièrement celui-ci (et ses variantes), qui semble avoir été la source d'inspiration principale du dessin central du secrétaire.
La carrière de Pietro Antonio Rotari est assez atypique.
Il pratiqua d’abord la peinture comme un simple passe-temps ; mais faisant preuve d’une habileté remarquable, il entra dans l’atelier du peintre Vénitien de sujets d’histoire Antonio Balestra.
Rapidement, il fit preuve d’un grand talent de coloriste et il s’éloigna de la peinture d’histoire pour se spécialiser dans les représentations de personnage en buste.
Son art fut très apprécié lors de ses voyages en Europe de l’est, notamment à Vienne et à Dresde.
En 1756, à l'invitation de l'impératrice Elizabeth, il se fixa à Saint-Pétersbourg, jusqu'à sa mort en 1762.
Portraitiste à la cour de Russie, il réalisa de nombreux portraits des impératrices Elizabeth et Catherine, ainsi que de leur entourage...
Pietro Rotari
Portrait inachevé de l'impératrice Elizabeth
Pietro Rotari
Portrait de Catherine II
Mais à côté de cette activité officielle, Rotari aimait peintre de petits portraits en buste d'anonymes, qu'il représentait dans des poses souvent expressives, cherchant à capter des sentiments, des impressions...
De même, il s'intéressait aux costumes nationaux ou régionaux, ce qui fait que ses oeuvres témoignent des différents habits de populations russes, hongroises, polonaises, turques etc.
A la mort de Rotari, Catherine II (qui ne faisait jamais rien à moitié ) racheta à sa veuve l'ensemble de ces portraits.
Soit plus de 300 portraits (principalement des jeunes filles), qu'elle demanda à Jean-Baptiste Vallin de la Mothe d'utiliser pour décorer, au palais de Peterhof, le Salon des Modes et des Graces (ou Salon des portraits) :
* Source : http://www.saint-petersburg.com/famous-people/pietro-antonio-rotari/
* Source : http://www.proantic.com/magazine/la-salle-des-portraits-du-palais-de-peterhof/
A noter que François Boucher réalisa également des portraits de jeunes femmes de ce genre.
Très souvent copiées et déclinées : la dormeuse.
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Philippe Pasquier, ébéniste, et Mme du Barry (?)
Malgré les images en noir et blanc, on ne peut que constater la merveille d'ébénisterie et de raffinement que représente ce sublime secrétaire.
Quel talent ! Quelle habileté dans les méandres d'un art à son apogée !
Quel talent ! Quelle habileté dans les méandres d'un art à son apogée !
Dominique Poulin- Messages : 7011
Date d'inscription : 02/01/2014
Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Philippe Pasquier, ébéniste, et Mme du Barry (?)
J'aime ! Elle n'était pas là à pinailler à la française...
Nous avons souvent évoqué ici ses rachats complets de bibliothèques, fonds d'atelier, de collections privées etc.
Elle était la plus grande collectionneuse de son temps (et c'est sûr qu'elle en avait les moyens).
Nous avons souvent évoqué ici ses rachats complets de bibliothèques, fonds d'atelier, de collections privées etc.
Elle était la plus grande collectionneuse de son temps (et c'est sûr qu'elle en avait les moyens).
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
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