François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
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La nuit, la neige
Nikko de Chissay
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Louis XVI
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Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
Et comme l'homme se plaint, qui plus est, d'avoir été empoisonné... :!,,,!!!:
Le 28 floréal an II (17 mai 1794), le représentant Peyssard, ancien garde du corps, et chevalier de Saint-Louis, monte à la tribune de la Convention, et lit le rapport suivant, au nom des comités des secours publics et de liquidation :
« Citoyens, vous avez chargé vos comités des secours publics et de liquidation de vous faire un rapport sur la pétition du citoyen Gamain, serrurier de Versailles ; je viens en leur nom remplir l'obligation que vous leur avez imposée.
C'est à la tribune de la liberté que doivent retentir les crimes des oppresseurs du genre humain.
Pour peindre un roi dans toute sa laideur, je n'aurai recours ni à l'histoire ancienne, ni aux longues horreurs dont la monarchie que vous avez brisée offre l'enchaînement désastreux, j'en saisirai seulement le dernier anneau. Je nommerai Louis XVI ; ce mot renferme tous les forfaits ; il rappelle un prodige de scélératesse et de perfidie ; à peine il sortait de l'enfance qu'on vit se développer en lui le germe de cette féroce perversité qui caractérise un despote.
Ses premiers jeux furent des jeux de sang, et sa brutalité croissant avec son âge, il se délectait à l'assouvir sur tous les animaux qu'il rencontrait.
On sait le parti qu'il a tiré d'un tel apprentissage ; on sait combien les pages de la révolution ont été rougies du sang versé par ses mains homicides, mais on avait ignoré le dernier procédé de sa barbarie.
On le connaissait cruel, traître et assassin.
L'objet de ce rapport est de le montrer à la France entière, présentant de sang-froid un verre de vin empoisonné à un malheureux artiste qu'il venait d'employer à la construction d'une armoire, destinée à receler les complots de la tyrannie.
Vous penserez peut-être que ce monstre avait jeté les yeux sur une victime inconnue ; c'est au contraire un ouvrier employé par lui depuis vingt-six ans ; c'est un homme de confiance ; c'est un père de famille qu'il assassine, avec un air d'intérêt et de bienveillance.
Êtres affreux, qui récompensez ainsi ceux qui vous servent, quel cas faites-vous donc du reste des hommes ?
Quel sort leur est réservé par vos caprices ?
La France le sait, elle a donné l'exemple à la terre, et la terre sera bientôt déroyalisée.
Un vomitif violent conserve Gamain à sa famille ; son premier soin est d'indiquer la fameuse armoire ; il a rempli son devoir.
Aujourd'hui perclus de tous ses membres par l'effet du poison royal, il demande aux fondateurs de la République, les moyens de soutenir sa douloureuse existence.
C'est de la tribune d'où est parti l'arrêt de mort du tyran que doivent partir aussi les remèdes aux maux qu'il a faits, le soulagement des victimes de son atrocité.
Voici le projet de décret que vos comités m'ont chargé de vous présenter.
« La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses comités des secours publics et de liquidation, décrète :
« ART. 1er. François Gamain, empoisonné par Louis Capet, le 22 mai 1792 (vieux style), jouira d'une pension annuelle et viagère de la somme de 1 200 livres, à compter du jour de l'empoisonnement.
« ART. 2. Le présent décret sera inséré au Bulletin de correspondance. »
Le 28 floréal an II (17 mai 1794), le représentant Peyssard, ancien garde du corps, et chevalier de Saint-Louis, monte à la tribune de la Convention, et lit le rapport suivant, au nom des comités des secours publics et de liquidation :
« Citoyens, vous avez chargé vos comités des secours publics et de liquidation de vous faire un rapport sur la pétition du citoyen Gamain, serrurier de Versailles ; je viens en leur nom remplir l'obligation que vous leur avez imposée.
C'est à la tribune de la liberté que doivent retentir les crimes des oppresseurs du genre humain.
Pour peindre un roi dans toute sa laideur, je n'aurai recours ni à l'histoire ancienne, ni aux longues horreurs dont la monarchie que vous avez brisée offre l'enchaînement désastreux, j'en saisirai seulement le dernier anneau. Je nommerai Louis XVI ; ce mot renferme tous les forfaits ; il rappelle un prodige de scélératesse et de perfidie ; à peine il sortait de l'enfance qu'on vit se développer en lui le germe de cette féroce perversité qui caractérise un despote.
Ses premiers jeux furent des jeux de sang, et sa brutalité croissant avec son âge, il se délectait à l'assouvir sur tous les animaux qu'il rencontrait.
On sait le parti qu'il a tiré d'un tel apprentissage ; on sait combien les pages de la révolution ont été rougies du sang versé par ses mains homicides, mais on avait ignoré le dernier procédé de sa barbarie.
On le connaissait cruel, traître et assassin.
L'objet de ce rapport est de le montrer à la France entière, présentant de sang-froid un verre de vin empoisonné à un malheureux artiste qu'il venait d'employer à la construction d'une armoire, destinée à receler les complots de la tyrannie.
Vous penserez peut-être que ce monstre avait jeté les yeux sur une victime inconnue ; c'est au contraire un ouvrier employé par lui depuis vingt-six ans ; c'est un homme de confiance ; c'est un père de famille qu'il assassine, avec un air d'intérêt et de bienveillance.
Êtres affreux, qui récompensez ainsi ceux qui vous servent, quel cas faites-vous donc du reste des hommes ?
Quel sort leur est réservé par vos caprices ?
La France le sait, elle a donné l'exemple à la terre, et la terre sera bientôt déroyalisée.
Un vomitif violent conserve Gamain à sa famille ; son premier soin est d'indiquer la fameuse armoire ; il a rempli son devoir.
Aujourd'hui perclus de tous ses membres par l'effet du poison royal, il demande aux fondateurs de la République, les moyens de soutenir sa douloureuse existence.
C'est de la tribune d'où est parti l'arrêt de mort du tyran que doivent partir aussi les remèdes aux maux qu'il a faits, le soulagement des victimes de son atrocité.
Voici le projet de décret que vos comités m'ont chargé de vous présenter.
« La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses comités des secours publics et de liquidation, décrète :
« ART. 1er. François Gamain, empoisonné par Louis Capet, le 22 mai 1792 (vieux style), jouira d'une pension annuelle et viagère de la somme de 1 200 livres, à compter du jour de l'empoisonnement.
« ART. 2. Le présent décret sera inséré au Bulletin de correspondance. »
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
.
L'on hallucine ! Loulou, empoisonneur ! àè-è\':
Pour illustrer la gravure juste au-dessus :
Suite à ces révélations trouvées dans l'armoire de fer, je cite toujours Jean-Dominique Bourzat, la Convention procèdera au retrait de la dépouille de Mirabeau du Panthéon le 21 septembre 1794, et la fera disparaître dans l'ancien cimetière dit " de Clamart ", qui était situé rue du Fer à Moulin sur le versant Sud de la Montagne Sainte-Geneviève .
L'on hallucine ! Loulou, empoisonneur ! àè-è\':
Pour illustrer la gravure juste au-dessus :
Suite à ces révélations trouvées dans l'armoire de fer, je cite toujours Jean-Dominique Bourzat, la Convention procèdera au retrait de la dépouille de Mirabeau du Panthéon le 21 septembre 1794, et la fera disparaître dans l'ancien cimetière dit " de Clamart ", qui était situé rue du Fer à Moulin sur le versant Sud de la Montagne Sainte-Geneviève .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
D'après François Hue, dans ses Mémoires sur les dernières années de règne et de la vie de Louis XVI :
"Des motifs de prudence avaient engagé le Roi à pratiquer dans son palais un dépôt secret. Sa demeure, déjà violée plus d'une fois pouvait l'être encore ; il voulait du moins mettre en sûreté ses papiers les plus importants. L'emplacement du dépôt avait été choisi dans l'embrasure d'une porte qui communiquait de la chambre à coucher du Roi dans celle de Monsieur le Dauphin.
A l'aide d'une vrille, seul instrument que l'on pût employer sans bruit, le Roi était parvenu à faire dans le lambris de cette porte une ouverture de 22 pouces de haut sur 16 de large.
Il avait creusé dans le mur et fait sur les mêmes dimensions un trou de huit à neuf pouces de profondeur.
Chaque jour le Roi levait le morceau qu'il avait détaché du lambris et le travail du jour achevé, il rattachait ce morceau par quatre vis.
Lui-même scella en plâtre quatre tasseaux, sur lesquels il posa un double rang de tablettes en bois : là il rangea ses papiers.
Le serrurier fut appelé pour doubler d'une feuille de tôle le morceau de lambris qui recouvrait cette ouverture."
Ce serait donc Louis XVI qui aurait creusé le trou (environ 60 cm de fond X 40 cm) dans la muraille en trois nuits, secondé par son valet de chambre Durey qui recueillait les gravats, afin de les porter en cachette dans la Seine.
Gamain installa la porte le 22 mai 1791.
C’est à ce moment là que le roi est supposé l’éclairer à la bougie, et qu'il lui aurait donné, au terme de son travail, un verre de vin rouge.
"Des motifs de prudence avaient engagé le Roi à pratiquer dans son palais un dépôt secret. Sa demeure, déjà violée plus d'une fois pouvait l'être encore ; il voulait du moins mettre en sûreté ses papiers les plus importants. L'emplacement du dépôt avait été choisi dans l'embrasure d'une porte qui communiquait de la chambre à coucher du Roi dans celle de Monsieur le Dauphin.
A l'aide d'une vrille, seul instrument que l'on pût employer sans bruit, le Roi était parvenu à faire dans le lambris de cette porte une ouverture de 22 pouces de haut sur 16 de large.
Il avait creusé dans le mur et fait sur les mêmes dimensions un trou de huit à neuf pouces de profondeur.
Chaque jour le Roi levait le morceau qu'il avait détaché du lambris et le travail du jour achevé, il rattachait ce morceau par quatre vis.
Lui-même scella en plâtre quatre tasseaux, sur lesquels il posa un double rang de tablettes en bois : là il rangea ses papiers.
Le serrurier fut appelé pour doubler d'une feuille de tôle le morceau de lambris qui recouvrait cette ouverture."
Ce serait donc Louis XVI qui aurait creusé le trou (environ 60 cm de fond X 40 cm) dans la muraille en trois nuits, secondé par son valet de chambre Durey qui recueillait les gravats, afin de les porter en cachette dans la Seine.
Gamain installa la porte le 22 mai 1791.
C’est à ce moment là que le roi est supposé l’éclairer à la bougie, et qu'il lui aurait donné, au terme de son travail, un verre de vin rouge.
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 29 Nov 2015, 11:45, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
Mme de Sabran a écrit:
Pour illustrer la gravure juste au-dessus :
Elle illustre justement Gamain et Roland ouvrant l'armoire (qui ne ressemblait en rien à une armoire donc), apportant les preuves de la trahison de Mirabeau.
Notamment !
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
La nuit, la neige a écrit:
Un vomitif violent conserve Gamain à sa famille ; son premier soin est d'indiquer la fameuse armoire ; il a rempli son devoir.
Aujourd'hui perclus de tous ses membres par l'effet du poison royal, il demande aux fondateurs de la République, les moyens de soutenir sa douloureuse existence.
Quelques heures après qu'il eût avalé ce verre de vin, il fut atteint d'une colique violente, qui ne se clama qu'après qu'il eût pris une ou deux cuillerées d'élixir, qui lui fit rendre tout ce qu'il avait mangé et bu dans la journée. Il s'en est suivi une maladie terrible qui a duré quatorze mois dans lesquels il en a été neuf perclus de ses membres, et qui même dans cet instant ne lui laisse aucun espoir que sa santé se rétablisse assez pour lui permettre de vaquer à ses affaires d'une manière à subvenir aux besoins de sa famille .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
La nuit, la neige a écrit:Mme de Sabran a écrit:
Pour illustrer la gravure juste au-dessus :
Elle illustre justement Gamain et Roland ouvrant l'armoire (qui ne ressemblait en rien à une armoire donc)
Au sujet de l'ouverture de cette " armoire " ( qui n'en était pas une ) :
Après s'être rendu avec Heurtier et Gamain dans le couloir désigné, écrit J.D. Bourzat, Roland a fait ouvrir cette armoire par Gamain qui a procédé en fracturant les attaches de la serrure. Roland s'est saisi des documents et les a immédiatement portés à la Convention nationale, sans les avoir lus d'après la déclaration qu'il en a faite .
L'ouverture de cette armoire ayant eu lieu sans d'autres témoins, on peut se demander si Roland a bien dit la vérité et ne l'a pas ouverte à une date antérieure, lui laissant ainsi tout le temps pour procéder à l'examen de son contenu et éliminer certaines lettres qui auraient pu le compromettre lui et ses amis Girondins ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
D'où vient ce texte ?
Il me semble qu'il lui a justement été reproché de ne pas être allé directement à la Convention, et d'avoir trié d'abord les papiers chez lui.
Il me semble qu'il lui a justement été reproché de ne pas être allé directement à la Convention, et d'avoir trié d'abord les papiers chez lui.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
La nuit, la neige a écrit:D'où vient ce texte ?
Il me semble qu'il lui a justement été reproché de ne pas être allé directement à la Convention, et d'avoir trié d'abord les papiers chez lui.
Exactement, tu as tout à fait raison :
... plusieurs députés de la Convention protestent énergiquement contre cette ouverture illégale faite en l'absence des commissaires de la Convention chargés de faire l'inventaire des papiers des Tuileries et qui se trouvaient ce jour-à dans des pièces voisines du fameux corridor !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
Tallien réclame à Roland le procès verbal qu'il aurait dû faire dresser en pareil cas, mais ce dernier est bien incapable de le lui fournir, prétextant qu'il a tout simplement oublié de le faire , ce qui soulève les plus vives protestations parmi l'assemblée, mais finalement celle-ci décide qu'une commission de douze membres sera nommée pour faire l'inventaire de ces papiers .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
Hier soir, dans 28 minutes, Xavier Mauduit rappelait cette fable de l'empoisonnement manqué de Gamain par Marie-Antoinette . Décidément, la reine aura subi les calomnies les plus abracadabrantes !
Ce qui rend encore plus odieuse la dénonciation de l'existence de l'armoire de fer c'est que, tout gamin, Gamain pratiquait l'apprentissage de la serrurerie avec le dauphin ( futur Louis XVI ). Ils se connaissaient donc très bien.
Cela me rappelle Zamor.
Ce qui rend encore plus odieuse la dénonciation de l'existence de l'armoire de fer c'est que, tout gamin, Gamain pratiquait l'apprentissage de la serrurerie avec le dauphin ( futur Louis XVI ). Ils se connaissaient donc très bien.
Cela me rappelle Zamor.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Gamain et l'armoire de fer de Louis XVI
L'entreprise Gamain travaillait déjà au château sous Louis XIV.
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"Comme les feuilles tombent tôt cette année !" Louis XVI - 10/8/1792
pilayrou- Messages : 674
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