Elisabeth Ière de Russie
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Comtesse Diane
Mme de Sabran
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Elisabeth Ière de Russie
Nous l'évoquions hier soir, dans notre Jeu de l'Hiver, comme l'une des Trois Grâces du coeur de Frederic II ( ), mais à peine la connaissais-je de nom ... et encore !
Elisabeth Ière de Russie fut une femme remarquable .
Fille de Pierre le Grand et de Catherine Ière, elle parlait couramment le français et un peu l'allemand. Son père voulut la marier au duc de Chartres (1703-1752) fils du Régent, mais les négociations entamées en 1721 n'aboutirent pas. Sa mère entra en pourparlers avec la cour de Versailles pour la marier à Louis XV , mais le cardinal de Fleury était hostile à un rapprochement avec la Russie. Elle fut enfin fiancée avec le prince de Lübeck, mais celui-ci mourut peu avant le mariage.
Élisabeth monte sur le trône le 25 novembre 1741, profitant d'une lutte entre factions. L'empereur en titre, Ivan VI, n'étant alors qu'un nourrisson, la régence avait été confiée à sa mère Anna Leopoldovna, ce qui permettait aux Prussiens une forte influence politique ce qui déplaisait à la garde impériale. Aidée et encouragée par le médecin français, le comte Jean Armand de Lestocq, et l'ambassadeur du royaume de France le marquis de La Chétardie, elle fomenta et mena un coup d'État pacifique, mettant fin à la dictature d'Ernst Johann von Biron.
Elle marcha à la tête du régiment Préobrajensky contre le palais d'Hiver,
fit arrêter les membres de la famille de Brunswick, Münnich et Ostermann et se fit proclamer impératrice.
Son règne fut marqué par trois guerres victorieuses :
La guerre russo-suédoise de 1741-1743, terminée par le traité d'Åbo, se solda par la cession de la Finlande méridionale à l'Empire russe ;
la guerre de Succession d'Autriche s'apparenta plus à une « promenade de santé » par le faible nombre des engagements militaires de ses troupes (1746) ;
la guerre de Sept Ans, contre la Prusse, fut beaucoup plus sérieuse et faillit se terminer par un désastre pour Frédéric . Les troupes d'Élisabeth furent en effet victorieuses à la bataille de Zullichau, puis à celle de Kunersdorf (1759) et Berlin fut même temporairement occupé. Le roi de Prusse ne fut sauvé que par la mort de l'impératrice, et l'avènement de son neveu Pierre III, de culture allemande, et qui retirera rapidement ses troupes, signant la paix, le 5 mai, puis un traité d'alliance le 16 juin 1762.
Sur le plan intérieur
Elle prit part, sous l'influence de Mikhail Lomonossov (1712-1765), à la fondation de l'université de Moscou (1755) et l'académie des beaux-arts à Saint-Pétersbourg (1758). Elle est conseillée dans ce domaine par Ivan Chouvalov, cousin du ministre, et homme de vaste culture.
Son cousin, le comte Pierre Chouvalov, dirige pendant toute la durée du règne les affaires intérieures.
Ce qui me donne l'occasion de vous replacer ici le bon mot cité par Chamfort ( mais pour lequel des deux cousins ?!! )
Recouvrons notre sérieux .
La première réforme importante est la réorganisation du Sénat qui devient de fait l'institution suprême de l'État et détient la totalité du pouvoir législatif et administratif. Il est donc plus puissant que sous le règne de Pierre le Grand.
Afin d'améliorer la situation financière de l'Empire mise à mal par le règne précédent, Chouvalov augmente le prix du sel et de l'eau de vie, mais renonce à réclamer les arriérés d'impôt. Il afferme toutes les exportations par la mer Blanche et les exploitations minières de l'Oural. Il supprime les douanes intérieures, mais renforce le cordon douanier extérieur. De nombreuses manufactures voient le jour.
La noblesse se voit octroyer le privilège exclusif de la possession des terres habitées par des serfs.
Élisabeth met en œuvre un moratoire d'interdiction de la peine de mort durant son règne.
Sa politique permit aux nobles de gagner du pouvoir au niveau local du gouvernement tout en réduisant leurs obligations de service envers l'État.
Élisabeth fit venir son neveu, Pierre de Holstein et arrangea son mariage avec Sophie d'Anhalt-Zerbst, qui devint ensuite Catherine la Grande.
Portrait d'Élisabeth Pétrovna, par Heinrich Buchholz.
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_Ire_(imp%C3%A9ratrice_de_Russie)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Et l'on accuse Marie-Antoinette de frivolité !!!
Philippe Delorme dans le chapitre « Le siècle des tsarines »
qu’il signe dans l’ouvrage collectif «La Russie des tsars, d’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine», publié aux éditions Perrin en ce mois d’août 2016.
A la lecture des quelques pages que cet historien et journaliste accorde à Elisabeth Petrovna, on apprend que cette dernière changeait de tenue deux à six fois par jour. Encore fallait-il avoir une garde-robe inépuisable pour y pourvoir. Mais de ce côté là, la tsarine avait tout prévu. «Elisabeth possède plus de 15 000 robes et plusieurs milliers de paires de chaussures et d’accessoires qui ne lui servent qu’une fois», signale Philippe Delorme, ajoutant: «Les marchands français doivent lui présenter leurs tissus en exclusivité. Et pour être certaine que les invitées à ses bals ne réutilisent pas leurs toilettes, elle les fait marquer par ses gardes au moyen d’une encre indélébile!» En outre, Elisabeth I a interdit à quiconque de porter la même coiffure qu’elle ou une robe qui copierait l’une des siennes. Et ce par décret. «La tsarine veut passer pour la plus belle femme de son empire. Et gare à qui s’aviserait de la contredire!», souligne l’auteur.
http://www.parismatch.com/Royal-Blog/Monde/Elisabeth-I-de-Russie-la-tsarine-aux-15-000-robes-1047031
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Non, non, pensez-vous ! Au contraire elle eut des aventures, parfois même scandaleuses, sans importance . Elle aima pourtant un homme, Alexis Grigorievitch Razoumovski, sorti de nulle part.
Elle l'épousa certainement secrètement et la très fameuse princesse Tarakanova se disait leur fille. Nous parlions de cette princesse Tarakanova ... où donc ? ... au détour de quel sujet ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Ce comte Alexis Grigorievitch Razoumovski, nous dit WIKI, (en russe : Алексей Григорьевич Разумовский) (1709-1771), était un ancien cosaque russe qui fut l'amant et sans doute l'époux secret de l'impératrice Élisabeth de Russie. Son frère, le comte Cyril Grigoriévitch, dernier hetman des cosaques de Petite-Russie, est la tige des Razoumowski actuels.
Fils de Grégoire Iakovlievitch Rozoum, fermier cosaque libre, Alexis Grigorievitch naquit le 17 mars 1709 à Lemiechi, près de Tchernigov. Il chantait à l'église du bourg. Or, un courtisan de l'impératrice Anne, le colonel Vichnievski, venu recruter des chanteurs pour la chorale impériale, remarqua ses capacités vocales et emmena le jeune homme - d'une très grande beauté et fort ambitieux - à Saint-Pétersbourg.
Sa beauté fut remarquée aussi par la fille de Pierre le Grand, Élisabeth, dont les projets de mariage avaient échoué. En 1732, il devient son favori. Ayant perdu rapidement ses capacités vocales, il quitta la chorale et s'occupa de l'organisation matérielle de sa Maison, parmi les gens de sa suite, et fut ensuite nommé Kammerjunker, titre mineur de la table des rangs.
Quelle ascension sociale !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Ben non, tiens ! Comme vous dites .
Catherine a fomenté, avec son amant et affidé Orlov, un sombre traquenard dans lequel la " princesse " a foncé la tête la première !
Catherine a fomenté, avec son amant et affidé Orlov, un sombre traquenard dans lequel la " princesse " a foncé la tête la première !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Mme de Sabran a écrit:Nous parlions de cette princesse Tarakanova ... où donc ? ... au détour de quel sujet ?
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1218-lhistoire-de-la-princesse-tarakanoff
Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Merci !
J'ai la mémoire qui flanche; j'me souviens plus très bien ... ( )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Femme peu cultivée dans sa jeunesse (elle ne savait pas par exemple que la mer sépare la France de l'Angleterre ), Élisabeth est désireuse d'apprendre et comme son père de cultiver la Russie. Elle parle français à la perfection et un peu l'allemand et possède des notions d'italien. Elle invite plusieurs peintres français renommés, comme Louis-Joseph Le Lorrain, futur directeur de l’académie de Saint-Pétersbourg, les frères Lagrenée, Louis Tocqué, etc. pour y donner leur enseignement.
L’Italien Bartolomeo Rastrelli entreprend la construction du Palais d'Hiver et du couvent Smolny dans la capitale, qui comptait à l’époque 75 000 habitants, et réaménage Peterhof et Tsarskoïé Selo. C’est le fameux style Élisabeth, magnifique et baroque, qui allait donner son empreinte à cette époque brillante. ( et que personnellement, j'adore ! ) Les bals de la Cour sont renommés dans toute l’Europe.
C'est aussi le début de la francophilie et de l’usage de la langue française dans la noblesse qui allait durer jusqu’à la révolution de 1917.
Le premier théâtre russe est fondé, beaucoup de pièces traduites du français sont jouées, comme celles de Molière. L’impératrice fait venir de Paris la compagnie dramatique de Charles Sérigny en 1742. Les acteurs français recevaient un contrat de deux à cinq ans. La compagnie demeura seize ans à Saint-Pétersbourg, tandis que d’autres s'installaient. Ce flot ininterrompu durera jusqu'en 1918, notamment au théâtre Michel.
Élisabeth donne aussi l'impulsion au renouveau de la musique d'Église, mais pour le reste, il s'agit d'une culture massivement importée dont la greffe demandera encore du temps.
L'image de la cour est brillante et francisée, mais il s'agit parfois d'une façade, car les courtisans - comme dans d'autres cours - préfèrent rivaliser par le luxe de leurs dépenses. Certains possèdent leurs propres troupes de théâtre et leurs orchestres de chambre. D'autres possèdent des bibliothèques immenses et se font construire des palais néoclassiques par des architectes italiens. Les dames de la cour s'habillent comme à Versailles.
Dans ses mémoires, Catherine II - en bonne Allemande - raconte qu'elle a souffert de ne trouver personne avec qui avoir une conversation profonde, lorsqu'elle est arrivée à la cour de Russie. Cette cour est en effet le fruit des réformes de Pierre le Grand et des ascensions sociales qu'elles ont permises (Catherine Ière était domestique à l'origine) ( ) ; l'ancienne noblesse n'était pas toujours cultivée, vivant attachée aux traditions russes, mais tout se transforme sous le règne d'Élisabeth et de Catherine II avec une grande ouverture aux idées artistiques, philosophiques et scientifiques du reste de l'Europe.
Attirés par la richesse de la Russie, un flot d'artisans, de commerçants, mais aussi de militaires, de scientifiques et de toute sorte de spécialistes s'installent dans le pays, venant surtout d'Europe du Nord, de Hollande et d'Allemagne, mais aussi de France.
( merci Wiki )
L’Italien Bartolomeo Rastrelli entreprend la construction du Palais d'Hiver et du couvent Smolny dans la capitale, qui comptait à l’époque 75 000 habitants, et réaménage Peterhof et Tsarskoïé Selo. C’est le fameux style Élisabeth, magnifique et baroque, qui allait donner son empreinte à cette époque brillante. ( et que personnellement, j'adore ! ) Les bals de la Cour sont renommés dans toute l’Europe.
C'est aussi le début de la francophilie et de l’usage de la langue française dans la noblesse qui allait durer jusqu’à la révolution de 1917.
Le premier théâtre russe est fondé, beaucoup de pièces traduites du français sont jouées, comme celles de Molière. L’impératrice fait venir de Paris la compagnie dramatique de Charles Sérigny en 1742. Les acteurs français recevaient un contrat de deux à cinq ans. La compagnie demeura seize ans à Saint-Pétersbourg, tandis que d’autres s'installaient. Ce flot ininterrompu durera jusqu'en 1918, notamment au théâtre Michel.
Élisabeth donne aussi l'impulsion au renouveau de la musique d'Église, mais pour le reste, il s'agit d'une culture massivement importée dont la greffe demandera encore du temps.
L'image de la cour est brillante et francisée, mais il s'agit parfois d'une façade, car les courtisans - comme dans d'autres cours - préfèrent rivaliser par le luxe de leurs dépenses. Certains possèdent leurs propres troupes de théâtre et leurs orchestres de chambre. D'autres possèdent des bibliothèques immenses et se font construire des palais néoclassiques par des architectes italiens. Les dames de la cour s'habillent comme à Versailles.
Dans ses mémoires, Catherine II - en bonne Allemande - raconte qu'elle a souffert de ne trouver personne avec qui avoir une conversation profonde, lorsqu'elle est arrivée à la cour de Russie. Cette cour est en effet le fruit des réformes de Pierre le Grand et des ascensions sociales qu'elles ont permises (Catherine Ière était domestique à l'origine) ( ) ; l'ancienne noblesse n'était pas toujours cultivée, vivant attachée aux traditions russes, mais tout se transforme sous le règne d'Élisabeth et de Catherine II avec une grande ouverture aux idées artistiques, philosophiques et scientifiques du reste de l'Europe.
Attirés par la richesse de la Russie, un flot d'artisans, de commerçants, mais aussi de militaires, de scientifiques et de toute sorte de spécialistes s'installent dans le pays, venant surtout d'Europe du Nord, de Hollande et d'Allemagne, mais aussi de France.
( merci Wiki )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Mme de Sabran a écrit: (Catherine Ière était domestique à l'origine)
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Je l'apprends en même temps que vous et j'en suis aussi sidérée !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Ouvrons un sujet pour Catherine !
ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3711-catherine-iere-de-russie#116268
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Je propulse dans le sujet idoine la réponse à votre dernière énigme, mon cher Dominique .
Dominique Poulin a écrit:
Elisabeth 1ere Petrovna, ( pourtant plus coquette qu'elle tu meurs ! ) adorait se travestir en homme pour de bonnes raisons et aussi par jeu.
Voici ce que nous dit Francine-Dominique Liechtenhan dans son " Elisabeth 1ere de Russie, l'autre impératrice " pages 220-221 :
" Rompue au bon goût français, l'impératrice raffolait des bals masqués. Elle avait hérité de son père le goût pour le déguisement ; elle adorait porter des vêtements masculins parce que cela lui permettait d'exhiber le galbe parfait de ses jambes et d'eclipser ses rivales. Trois mois après son intronisation, elle avait eu le temps de revêtir le costume de tous les peuples de son empire.
Deux fois par semaine, il y avait mascarade à la cour ; elle s'y montrait en mousquetaire français, en hetman des cosaques ou en matelot hollandais. Les métamorphoses ou les hommes s'habillaient en femmes et les femmes en hommes, représentaient une torture pour les deux sexes. Les dames ne savaient pas comment se comporter dans ces habits serrés ; elles étaient souvent gênées de montrer leur embonpoint ou des jambes peu flatteuses. Quant aux hommes, ils transpiraient dans ces robes qu'ils ne savaient pas maîtriser. Certains menuets tournaient à la catastrophe quand les danseurs se prenaient dans leurs jupons et faisaient chuter leur partenaire. Elisabeth pouvait en rire aux éclats.
Les nombreuses fêtes données par l'impératrice, notamment ces mascarades, illustrent un double jeu du pouvoir. Ces soirées de travestissement s'inspiraient des processions parodiques inventées par son père.
... Elisabeth révit ces fêtes à sa manière : elle n'y associa ni christianisme, ni paganisme, mais confondit avec attention les sexes, abolissant ainsi la répartition des rôles. Elle faisait fi de la tradition italienne qui imposait le port du loup ou du domino, permettant un jeu de devinette et de séduction dont les suites, il est vrai, faisaient souvent déchanter. Elle exigeait que ses invités se montrent à visage découvert et qu'ils soient bien reconnaissables dans leur déguisement. L'inversion des vêtements, des gestes et des pas de danse revêtait des significations multiples, allant d'une première émancipation à une confusion voulue des rôles dont la monarque restait la principale bénéficiaire. Elle relève à la fois de l'ambiguïté des mœurs de la souveraine et de celle de ses tâches - une femme exerçant une fonction traditionnellement réservée aux hommes. Elisabeth se voulait séduisante, et elle le restait en uniforme, mais elle cherchait aussi à prendre une apparence masculine en s'elevant au dessus de son sexe - un dédoublement de la personne qui ne paraît pas fortuit. "
Certes, certes, mais quel enfer cela devait être pour les danseurs. Comment faisaient les hommes avec poitrine et bras velus et de quelles grâces surfaites usaient ils ? Pas très amusant, sauf bien sûr pour Sa Majesté !
Elisabeth 1ere, malgré ses revendications des mœurs et des goûts de l'Occident, reste le dernier souverain russe à mon avis à perpétuer les derniers vestiges d'une Russie encore jugée barbare dans les années 1740-1750. Souvenons nous que Louis XIV avait refusé de rencontrer son père en visite en France. Il fallut un deuxième séjour pour qu'enfin la France reconnaisse officiellement Pierre le Grand par le Régent et le petit Louis XV.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Elisabeth Ière de Russie
Oui je crois même que l'épouse de Pierre le Grand était une serve livonienne (La Livonie , qui correspond à peu près à la région englobant les actuelles Lettonie et Estonie).
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Elisabeth de Russie
Les impératrices Élisabeth de Russie et de Josephine de Beauharnais étaient absolument addictes aux dépenses vestimentaires et à la parure.
A ce sujet, en corrélation avec la garde-robe de Marie-Antoinette, qui fait l'objet de plusieurs sujets très complets dans notre forum, la reine de France, pourtant qualifiée de souveraine dépensière et prodigue, n'a jamais atteint le niveau de dépenses vestimentaires des impératrices Élisabeth et Josephine, dont les excès sont irrationnels : incapables de se restreindre, les achats compulsifs des impératrices entrent dans la catégorie de ce que l'on appelle aujourd'hui, les addictions psychiques.
K. Waliszewski dans son ouvrage, " La dernière des Romanov, Elizabeth 1ere, impératrice de Russie " de 1902, écrit :
" Chez Élisabeth, le goût de la toilette et des soins à donner à la beauté toucha à la folie. Longtemps obligée de s'imposer des privations à cet égard pour des raisons d'économie, jamais à partir de son avènement, elle ne mit deux fois la même robe. En 1753, l'incendie d'un de ses palais de Moscou lui brûla quatre mille de ses robes ; cependant à sa mort, on en trouva encore quinze mille autres dans ses armoires, avec deux coffres remplis de bas de soie, des souliers et des mules par milliers. "
Francine-Dominique Liechtenhan dans sa biographie de Élisabeth de Russie de 2007 reprend ces chiffres extravagants.
Quant à l'impératrice Josephine, le sommet des excès vestimentaires est proche.
Une de ses biographes, Françoise Wagener, écrit en 1999 :
" Frédéric Masson et la compilation malveillante après lui, se sont délectes des chiffres atteints lors du dernier inventaire pratique en 1809 ou l'on dénombre : " 379 pièces de dentelles, dont elle donnera 361, 202 robes d'été, 60 châles en cachemire, 785 paires de souliers, en tissu le plus souvent, se deteriorant à la première promenade, dont elle donnera l'intégralité, 500 chemises de jour, dont elle changeait jusqu'à trois fois la journée, selon les circonstances, pour n'évoquer que l'essentiel ! ".
Force, toutefois, est de constater que c'est la devancière de Catherine II, qui culmine par ses dépenses frénétiques de garde-robe.
A ce sujet, en corrélation avec la garde-robe de Marie-Antoinette, qui fait l'objet de plusieurs sujets très complets dans notre forum, la reine de France, pourtant qualifiée de souveraine dépensière et prodigue, n'a jamais atteint le niveau de dépenses vestimentaires des impératrices Élisabeth et Josephine, dont les excès sont irrationnels : incapables de se restreindre, les achats compulsifs des impératrices entrent dans la catégorie de ce que l'on appelle aujourd'hui, les addictions psychiques.
K. Waliszewski dans son ouvrage, " La dernière des Romanov, Elizabeth 1ere, impératrice de Russie " de 1902, écrit :
" Chez Élisabeth, le goût de la toilette et des soins à donner à la beauté toucha à la folie. Longtemps obligée de s'imposer des privations à cet égard pour des raisons d'économie, jamais à partir de son avènement, elle ne mit deux fois la même robe. En 1753, l'incendie d'un de ses palais de Moscou lui brûla quatre mille de ses robes ; cependant à sa mort, on en trouva encore quinze mille autres dans ses armoires, avec deux coffres remplis de bas de soie, des souliers et des mules par milliers. "
Francine-Dominique Liechtenhan dans sa biographie de Élisabeth de Russie de 2007 reprend ces chiffres extravagants.
Quant à l'impératrice Josephine, le sommet des excès vestimentaires est proche.
Une de ses biographes, Françoise Wagener, écrit en 1999 :
" Frédéric Masson et la compilation malveillante après lui, se sont délectes des chiffres atteints lors du dernier inventaire pratique en 1809 ou l'on dénombre : " 379 pièces de dentelles, dont elle donnera 361, 202 robes d'été, 60 châles en cachemire, 785 paires de souliers, en tissu le plus souvent, se deteriorant à la première promenade, dont elle donnera l'intégralité, 500 chemises de jour, dont elle changeait jusqu'à trois fois la journée, selon les circonstances, pour n'évoquer que l'essentiel ! ".
Force, toutefois, est de constater que c'est la devancière de Catherine II, qui culmine par ses dépenses frénétiques de garde-robe.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Elisabeth Ière de Russie
Eh bien, merci Domi, pour ces précisions hallucinantes !Dominique Poulin a écrit:
Force, toutefois, est de constater que c'est la devancière de Catherine II, qui culmine par ses dépenses frénétiques de garde-robe.
Je croyais Anne d'Autriche dans la course , mais apparemment elle n'est pas dans le trio gagnant.
Nous nous souvenons que la mère d'Elisabeth aurait voulu la marier à Louis XV.
Il l'a échappé belle en lui préférant le bonnet de nuit Leszczynska.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Elisabeth Ière de Russie
Dominique Poulin a écrit:Les impératrices Élisabeth de Russie et de Josephine de Beauharnais étaient absolument addictes aux dépenses vestimentaires et à la parure.
A ce sujet, en corrélation avec la garde-robe de Marie-Antoinette, qui fait l'objet de plusieurs sujets très complets dans notre forum, la reine de France, pourtant qualifiée de souveraine dépensière et prodigue, n'a jamais atteint le niveau de dépenses vestimentaires des impératrices Élisabeth et Josephine, dont les excès sont irrationnels : incapables de se restreindre, les achats compulsifs des impératrices entrent dans la catégorie de ce que l'on appelle aujourd'hui, les addictions psychiques.
Comparé à cela, les dépenses de la reine en fanfreluches furent de la petite bière
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Age : 44
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Re: Elisabeth Ière de Russie
Selon ma bonne habitude, je propulse vos messages dans nos différents sujets, mon cher Dominique !
... avec un grand merci.
... avec un grand merci.
Dominique Poulin a écrit:
En effet, lorsque le duc de Bourbon et Mme de Prie établirent une liste de princesses à marier pour le jeune Louis XV en 1725, Élisabeth Petrovna figurait parmi une pléiade de noms de toutes jeunes filles ou de femmes mûres, catholiques, protestantes ou orthodoxes.
Sa mère, l'impératrice Catherine rêvait d'un tel mariage pour sa fille, force est de constater qu'elle ne connaissait pas les exigences incontournables des mariages royaux en France.
La princesse devait être catholique et posséder un arbre généalogique irréprochable. Du côté de Pierre le Grand, les ascendants avaient leurs chances, mais pas du côté de Catherine, qui n'était au départ qu'une obscure servante livonienne peu farouche aux vices des hommes. Non, décidément, Élisabeth Petrovna fut rapidement éliminée. Sa beauté avait dépassé les frontières, mais cela ne pouvait suffire.
La déception fut grande dans le cœur d'Élisabeth qui s'était entichee d'une telle union.
Sans être réellement cultivée, elle avait une inclination très forte pour la culture, l'art, les modes et les manières françaises. De plus, la beauté du jeune roi avait également fait le tour des cours d'Europe. Élisabeth Romanov, reine de France, non il n'y fallait plus songer.
Devenue impératrice de Russie, c'est elle qui introduisit definitivement l'esprit et l'art français à sa Cour. Bien entendu, la situation diplomatique ascendante de la Russie conduisit Élisabeth 1ere à une correspondance politique assidue avec Louis XV, chaque conflit européen comme les guerres de Succession de Pologne ou d'Autriche conduisant les États à des alliances et de tortueuses négociations par ambassadeurs interposés.
Élisabeth de Russie avait une nature romanesque, d'humeur capricieuse, mais par moments une redoutable négociatrice. En revanche, l'assiduité aux affaires n'était pas dans sa nature.
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