Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
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Monsieur de Coco
MARIE ANTOINETTE
Mme de Sabran
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Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Trianon a écrit:Désolée, un petit retour en arrière. Pourriez-vous mettre ce livre dans "Conseil de lectures....." : "Flagrants délits sur les Champs Elysées" (1777-1791) , les dossiers de police du gardien Federici .On s'y croirait." En effet, et comme vous le savez, mon ordinateur est fragile depuis quelques temps déjà. Apparemment, ce livre a beaucoup plu, donc partageons ce plaisir ensemble. Merci d'avance.
CLIOXVIII a écrit:Je conseille vivement "Flagrants délits sur les Champs Elysées" 1777-1791 , les dossiers de police du gardien Federici .Trianon a écrit:La nuit, la neige a écrit:Le quartier des "champs-Elysées" ne s'est développé que très tardivement (plutôt au XIXe siècle). Il s'agissait plutôt d'une charmante "campagne", où l'on se promenait en journée mais qu'il convenait de quitter la nuit venue, au risque d'y faire de mauvaises rencontres...Trianon a écrit:
Au XVIIIème, il devait y avoir déjà les beaux quartiers (l'incontournable Champs-Elysées et ses environs avec ses hôtels particuliers)
Ah bon ? J'étais persuadée que les Champs-Elysées ce sujet il y a quelques années. Je crois que c'était de T. de Rosnay, mais pas sûre).
Cela vous parle-t-il Eléonore, je ne garde pas toujours mes livres.
On s'y croirait !
Présentation :
En 1777, quand la promenade des Champs-Elysées devient un lieu public et que «tout Paris y est», le comte d’Angiviller, directeur des Bâtiments du Roi, décide de la doter d’un gardien, fort d’une petite troupe de quatre soldats. Il les choisit parmi des militaires sûrs, les troupes suisses, et nomme à leur tête Ferdinand de Federici, originaire des Grisons, homme dévoué, zélé, d’extraction modeste, qui va faire de cette promenade sa «chose». Chaque semaine, Federici écrit un «rapport», décrivant ses actions de police et son lien de plus en plus affectif à cet endroit entre ville et campagne, fréquenté par les aristocrates comme par les pauvres hères, lieu des jeux, des loisirs, des promenades et des parades, espace de la séduction, de la convoitise, du voyeurisme, mais aussi de l’émeute et de la violence.
Les querelles, les duels à l’épée ou au pistolet, les batailles collectives, les jeux de barres interdits, les chapardages, les émeutes d’étudiants, les ventes à la sauvette, les attroupements autour des carrosses, les dragues de prostituées et les «agissements des pédérastes», sont le pain quotidien de la garde des Champs-Elysées. Federici et ses hommes sont les rois du flagrant délit : ils surprennent la vie de Paris sur le vif, la ville la plus populaire comme la plus mondaine. À chaque rapport, de son écriture vive, colorée, réaliste, Federici croque des scènes qui ressemblent à des esquisses de peintre, aux zébrures de la vie quotidienne du XVIIIe siècle, nous donnant des informations à la fois banales et captivantes.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
je me suis régalé à la lecture de cet excellent ouvrage dont le prix modeste ne m'avait pas ruiné....il est a avoir dans toute bonne bibliothèque pour ce qui concerne la police à Paris au XVIII° siècle dans les endroits célèbres et fort fréquentés.
MARIE ANTOINETTE
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MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Flagrants délits sur les Champs Elysées
Interessant.....
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Journal de santé de Louis XIV
Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
C'est noté, dans ma poche, mon mouchoir par-dessus, merci, ma chère Clio .
Vous étiez si dithyrambiques toutes les deux, Marie-Jeanne et toi ! J'ai hâte !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Je croiserai des tas de têtes connues qui s'adonnent à de légères frasques !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Excellent ouvrage, je confirme !!!
J'y ai notamment appris que l'on emmenait les chevaux oubliés attachés aux barrières à la... fourrière .
Belle leçon d'éthymologie !
J'y ai notamment appris que l'on emmenait les chevaux oubliés attachés aux barrières à la... fourrière .
Belle leçon d'éthymologie !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Ah !!! ... intéressant, en effet .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
« Samedi vers les neuf heures du soir, arrêté les nommés Fortier, de chez M. Duautier, gentilhomme de monseigneur le duc de Penthièvre, et Jean-François Boizat, maître Bonnetier rue Saint-Denis, véhéments, soupçonnés de pédérastie. Le premier était très bel homme et bien soigné, pour se soustraire à la garde a présenté inutilement 12 livres. Le second joignait à une taille très petite des yeux de cochon, le museau d'un singe, et des hardes très sales. Enfin, il était le plus dégoûtant et le plus laid de ces oiseaux nocturnes : il lui fallait absolument une nuit aussi obscure que celle de samedi pour ne pas renvoyer à cent lieux ses chalands. Je les ai renvoyés à bonne distance l'un de l'autre. »
Rapport du 15 au 22 mars 1779.
Rapport du 15 au 22 mars 1779.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
... le livre dont nous parlaient Clio et Marie-Jeanne, au pique-nique !
Eh bien, c'est gratiné comme rapport .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Merci Félix
Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Du mésusage d'un espace vert parisien à la veille de la Révolution
Maurice Garden
Dans Revue d’histoire moderne & contemporaine 2009/3 (n° 56-3)
À propos de :
Flagrants délits sur les Champs Élysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791),
Édition présentée et annotée par Arlette Farge, postface de Laurent Turcot,
Paris, Mercure de France, 2008,402 p. ( « Le temps retrouvé »), ISBN 2715228163.
Voici un document exceptionnel, dont on doit d’abord regretter qu’il n’ait pas été depuis longtemps à la disposition des historiens de Paris et de la fin de l’Ancien Régime français. Ces dossiers de police du gardien Federici sont une liasse de manuscrits déposée aux Archives Nationales, rendant compte de la façon dont s’exercent la surveillance et la police des Champs-Élysées. Il s’agit de ce qu’on appellerait aujourd’hui un « espace vert », qui fait partie du domaine royal, en bordure de la capitale, et qui se trouve sous la responsabilité du comte d’Angiviller, directeur général des Bâtiments du roi. Depuis Louis XIV, cet espace est progressivement aménagé pour devenir une promenade publique entre la place de la Concorde, ou Louis XV alors, à l’est et la butte de l’Étoile au nord-ouest, dans le prolongement du château et du parc des Tuileries. La duchesse de Pompadour et son frère, le marquis de Marigny, en reçurent la gestion, et voulurent en faire « la » promenade élégante de Paris. Cet espace assez vaste (il y a près de deux kilomètres entre la Concorde et l’Étoile) est divisé en deux parties : près de la Concorde, il a été boisé, de façon assez serrée (arbres disposés en quinconces) ; au-delà du Rond-point, avant la butte de l’Étoile, subsiste une zone plutôt rurale, les marais, domaine des maraîchers et des jardiniers qui louent leur lopin de terre au marquis de Marigny. Pour la promotion de cette promenade, deux décisions importantes furent prises : celle de clore les Champs, par des barrières doublant la ceinture d’arbres, et celle de nommer une garde, chargée de faire respecter et appliquer un règlement assez strict sur l’usage des lieux. Le colonel de la garde suisse, le comte d’Affry, propose au comte d’Angiviller pour ce poste Ferdinand de Federici, garde suisse, REVUE D’HISTOIRE MODERNE & CONTEMPORAINE 56-3, juillet-septembre 2009. originaire des Grisons, militaire déjà chevronné, qui donc, jusqu’au début de la Révolution, sera le chef de la garde des Champs-Élysées, indépendant de la police de Paris, et rendant compte directement au nom du roi au directeur des Bâtiments. Au cours de ces quinze années d’exercice, Federici rédige presque chaque semaine un rapport, où il note avec précision tous les événements qui marquent la vie quotidienne des Champs, et surtout, tout ce qui lui paraît contrevenir au règlement censé permettre à la fois d’assurer la sécurité des personnes et des lieux, et de faire respecter la morale nécessaire dans une promenade publique du domaine royal. Ce sont ces notes qui sont publiées, retranscrites dans une langue actualisée qui élimine les lourdeurs du texte original, accompagnées de quelques rapports, quand un événement paraît plus grave et nécessite une intervention directe des autorités. La double originalité du texte vient de cette quotidienneté, bien qu’il ne soit pas à proprement parler un « journal », et du caractère même de ces relations, mélange de naïveté et de pittoresque, même si celui-ci n’est jamais recherché. Au fil des ans, les rapports, un peu répétitifs, deviennent plus courts et moins truculents, tout en conservant la même fraîcheur de l’observation au jour le jour.
La première remarque que suscite cette lecture est la constatation de l’immense succès des Champs-Élysées, mais qu’il ne faut pas qualifier de « succès populaire ». En effet, pendant ces quinze années, les Champs voient défiler une population fort mélangée, comprenant hommes et femmes, mais aussi enfants, aristocrates et gens du peuple, militaires et ecclésiastiques, écoliers et étudiants, solitaires ou en groupes. C’est un vrai modèle réduit de toute la population parisienne qui défile dans notre jardin : les plus grands de la Cour, comme l’imprudente Princesse de Lamballe, qui refuse une protection rapprochée alors que son passage suscite la curiosité de la foule rassemblée là ; beaucoup de militaires, de tous les corps, de tous les grades, pas toujours sobres, et qui dégainent un peu trop facilement dans les allées ; tous les corps de métiers parisiens ; et des provinciaux, fraîchement débarqués de leur province, voire des étrangers : « Lundi soir vers les huit heures, arrêté un abbé avec une négresse, qui disait être son confesseur, qui l’instruisait, relaxés avec injonction à l’abbé de ne pas récidiver à confesser les pénitents sous les arbres nuitamment » (10-17 novembre 1788). Mais il y a aussi beaucoup de pauvres gens, en particulier des mendiantes et des mendiants, dont certains sont des habitués du lieu, que l’on chasse aussi systématiquement qu’ils reviennent.
... lecture de cet article en entier, en vouliou ?
C'est ici :
https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2009-3-page-150.htm
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Mme de Sabran a écrit:... le livre dont nous parlaient Clio et Marie-Jeanne, au pique-nique !
Eh bien, c'est gratiné comme rapport .
Quand j'ai vu ce livre à l'Hôtel de la Marine vendredi dernier, je n'ai pas pu résister .
Sais-tu d'ailleurs que Federici te cite aussi dans un de ses rapports ?
Ne t'inquiète pas, il n'a pas dû te tirer de quelque buisson des bras d'un coquin lubrique .
« Hier dimanche, Mmes la comtesse de Sabran et la duchesse de Fronsac, revenant de Versailles, descendirent du carrosse pour gagner le jardin de la promenade. Ces dames étaient à leur aise, c'est-à-dire en robe à la capucine, il plut au public de les suivre. Arrivés au jardin plutôt que le domestique qu'elle avait envoyé pour l'ouvrir, elles crurent faire diversion à la foule en parcourant l'allée des jardins, mais il arriva tout le contraire car toute la promenade fut en l'air. Je suivis ces dames de loin par derrière. Un jeune homme se portait à leur droite en les regardant très fixement, je ne pus tenir à cette impertinence, et j'avançais en flanquant un grand coup de pied au derrière du jeune homme ( ) sans dire mot, et j'accompagnais ces dames par allées et venues jusqu'à ce que le jardin de Mme la comtesse fût ouvert et qu'elles purent y entrer. Elles eurent la bonté de beaucoup me remercier. »
Rapport du 24 au 31 mai 1779.
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Commandé !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Mme de Sabran a écrit:Commandé !
Peut-être Marie-Jeanne pourrait m'éclairer sur cette robe 'à la capucine' dont Federici fait mention en décrivant la tenue de Mmes de Fronsac et de Sabran... ?
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Le pauvre Federici est débordé avec tous ces hommes avec leur vit en garde-à-vous aux Champs-Elysées ( ) :
« Mardi vers les neuf heures du soir, arrêté M. Autain, grande arme de la garde, demeurant rue Saint-Médéric, neveu de M. chevalier de Saint-Louis, pour cause de l'avoir surpris fort indécemment couché dans les fossés de l'allée des Veuves avec un garde-française, ce dernier s'étant sauvé aux travers des marais, qui a cassé en se sauvant cent têtes de choux-fleurs. Le premier, quoique convaincu de pédérastie, j'ai cru le tenir quitte seulement avec une bonne morale, croyant ce crime plutôt de nature à être caché qu'à être divulgué, surtout lorsqu'il s'agit de nommer à la police le soldat d'un corps. »
Rapport du 4 au 11 octobre 1779.
« Mardi vers les neuf heures du soir, arrêté M. Autain, grande arme de la garde, demeurant rue Saint-Médéric, neveu de M. chevalier de Saint-Louis, pour cause de l'avoir surpris fort indécemment couché dans les fossés de l'allée des Veuves avec un garde-française, ce dernier s'étant sauvé aux travers des marais, qui a cassé en se sauvant cent têtes de choux-fleurs. Le premier, quoique convaincu de pédérastie, j'ai cru le tenir quitte seulement avec une bonne morale, croyant ce crime plutôt de nature à être caché qu'à être divulgué, surtout lorsqu'il s'agit de nommer à la police le soldat d'un corps. »
Rapport du 4 au 11 octobre 1779.
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
... bientôt en garde-à-vue !
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Quand on n'a plus de quoi payer, on met son épouse en gage !
« Jeudi, le sieur Basayre me dit amener par la garde un jeune homme bien couvert se disant gentilhomme et ancien officier, faute d'argent pour payer 10 livres de dépense qu'il avait faite, ce monsieur me laissa depuis quatre heures du soir son épouse en gage ; bientôt, il en était dix, et point d'argent ni personne. Alors pour n'être pas dupe de ce genre d'industrie, je me suis vu dans la dure nécessité de faire quitter la robe à cette dame, que j'ai remise le lendemain audit marchand de vin. »
Rapport du 18 au 25 octobre 1779.
« Jeudi, le sieur Basayre me dit amener par la garde un jeune homme bien couvert se disant gentilhomme et ancien officier, faute d'argent pour payer 10 livres de dépense qu'il avait faite, ce monsieur me laissa depuis quatre heures du soir son épouse en gage ; bientôt, il en était dix, et point d'argent ni personne. Alors pour n'être pas dupe de ce genre d'industrie, je me suis vu dans la dure nécessité de faire quitter la robe à cette dame, que j'ai remise le lendemain audit marchand de vin. »
Rapport du 18 au 25 octobre 1779.
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Mme de Sabran a écrit:... bientôt en garde-à-vue !
Et pas que les hommes !
« Lundi, la nommée Rose Quinin, arrêtée à sept heures du soir et envoyée par la Garde de Paris à Saint-Martin, pour cause d'avoir été surprise commettant des indécences avec des hommes. »
Rapport du 20 au 27 décembre 1779.
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Comte d'Hézècques a écrit: Peut-être Marie-Jeanne pourrait m'éclairer sur cette robe 'à la capucine
Eh bien je n'ai pas de robe à la capucine dans mes tablettes ! Il s'agit probablement d'une appellation éphémère comme il y en avait tant. Elle fait possiblement référence à la couleur brune des habits de moines capucins. Dans tous les cas, c'est une robe informelle de la catégorie des déshabillés d'extérieur apparus en journée plusieurs années auparavant. Raccourcis juste au dessus de la cheville, elles permettaient de déambuler à son aise sur les promenades à la mode de la capitale.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Merci beaucoup Marie-Jeanne pour les précisions !
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
...et moi qui pensais à la fleur !Marie-Jeanne a écrit: Elle fait possiblement référence à la couleur brune des habits de moines capucins.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Les règles ne sont décidément pas pour les grands de ce monde :
« Les gens de monseigneur le comte d'Artois, ou pour mieux dire de M. et de monseigneur de Polignac, passent journellement à cheval et à grand galop dans les quinconces, quoiqu'on les ait assez avertis. Une espèce d'écuyer avec un postillon fut assez osé jeudi dernier vers le midi, au moment que les soldats étaient à leur dîner, d'entrer et faire le manège sur le gazon qu'on a semé à l'entrée de la belle promenade, et dont M. le duc d'Aumont eut la bonté de faire avertir le corps de garde par un de ses domestiques. Cet écuyer répond au soldat qu'il ignorait les défenses (mot ordinaire) comme si l'on eut semé du gazon et entouré des barrières ces endroits expressément pour le plaisir de ces pestes de cavaliers. Le gazon est en partie abîmé parce que ce jour-là il y avait un grand dégel. »
Rapport du 21 au 28 février 1780.
PS : pour la définition de quinconce : https://fr.wikipedia.org/wiki/Quinconce
« Les gens de monseigneur le comte d'Artois, ou pour mieux dire de M. et de monseigneur de Polignac, passent journellement à cheval et à grand galop dans les quinconces, quoiqu'on les ait assez avertis. Une espèce d'écuyer avec un postillon fut assez osé jeudi dernier vers le midi, au moment que les soldats étaient à leur dîner, d'entrer et faire le manège sur le gazon qu'on a semé à l'entrée de la belle promenade, et dont M. le duc d'Aumont eut la bonté de faire avertir le corps de garde par un de ses domestiques. Cet écuyer répond au soldat qu'il ignorait les défenses (mot ordinaire) comme si l'on eut semé du gazon et entouré des barrières ces endroits expressément pour le plaisir de ces pestes de cavaliers. Le gazon est en partie abîmé parce que ce jour-là il y avait un grand dégel. »
Rapport du 21 au 28 février 1780.
PS : pour la définition de quinconce : https://fr.wikipedia.org/wiki/Quinconce
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Flagrants délits sur les Champs Elysées. Les dossiers de police du gardien Federici (1777-1791)
Tu veux dire de Monseigneur ( Artois ) et de M. de Polignac ( le marquis, oncle de Jules ) .Comte d'Hézècques a écrit:
« Les gens de monseigneur le comte d'Artois, ou pour mieux dire de M. et de monseigneur de Polignac, passent journellement à cheval et à grand galop
Les grands de ce monde se sont toujours cru tout permis ! Cela ne change pas.
J'ai bien reçu cet livre, mais je suis dans le Waresquiel pour le moment, avec très peu de temps à consacrer à la lecture... gaasp !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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