L'admirable police. De Vincent Milliot
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L'admirable police. De Vincent Milliot
Un sujet assez pointu, mais qui sait ?
Peut-être que de futurs Jean-François Parot sont parmi nos lecteurs ?
Vient de paraître :
L'admirable police
Tenir Paris au XVIIIe siècle
Sous la direction de Vincent Milliot
Aux éditions Champ Vallon (Dec. 16)
Présentation :
Selon certains observateurs du siècle des Lumières, la police de Paris, en dépit de ses abus et difformités, est « la plus parfaite » pour tenir une aussi grande ville d’Europe.
La vaste réforme impulsée sous Colbert en 1666-1667 ne se limite pas à la création de la lieutenance générale de police. Elle inaugure une dynamique transformatrice des pouvoirs policiers parisiens tout au long du siècle suivant.
Cette police, qui se veut plus préventive que répressive, développe un puissant appareil bureaucratique. Elle renforce sa surveillance sur la société et son emprise sur le territoire urbain. Soucieuse d’être utile au public en diversifiant les services qu’elle propose dans le domaine de la salubrité et de la santé, de la voirie, des arts et métiers, elle s’emploie à rassurer et à bien protéger les citoyens établis, mais elle moissonne sans faiblesse les « indésirables ».
Si cette politique répond aux attentes sécuritaires de certaines franges de la population, elle nourrit aussi constamment les tensions. Les résistances ne cessent jamais, car la police, qui se pique d’être juste, l’est rarement dans une société marquée par une forte inégalité sociale. La cristallisation des critiques autour du despotisme de la police est donc un ingrédient dans l’effervescence pré-révolutionnaire.
A partir des années 1760, la philosophie du droit naturel, une nouvelle idée de la liberté et de la souveraineté politique rendent l’arbitraire policier de moins en moins acceptable.
Ces critiques rencontrent le vécu ordinaire de tous ceux qui ont la vie fragile et qui savent la police souvent dure aux pauvres. En 1789, la dénonciation du despotisme de cette police, qui a voulu se mêler de tout, tout connaître, tout prévoir, érige les services de la lieutenance générale en emblème de la tyrannie.
Une Bastille à abattre pour que triomphent enfin l’état de Droit et l’égalité de tous devant la Loi.
Peut-être que de futurs Jean-François Parot sont parmi nos lecteurs ?
Vient de paraître :
L'admirable police
Tenir Paris au XVIIIe siècle
Sous la direction de Vincent Milliot
Aux éditions Champ Vallon (Dec. 16)
Présentation :
Selon certains observateurs du siècle des Lumières, la police de Paris, en dépit de ses abus et difformités, est « la plus parfaite » pour tenir une aussi grande ville d’Europe.
La vaste réforme impulsée sous Colbert en 1666-1667 ne se limite pas à la création de la lieutenance générale de police. Elle inaugure une dynamique transformatrice des pouvoirs policiers parisiens tout au long du siècle suivant.
Cette police, qui se veut plus préventive que répressive, développe un puissant appareil bureaucratique. Elle renforce sa surveillance sur la société et son emprise sur le territoire urbain. Soucieuse d’être utile au public en diversifiant les services qu’elle propose dans le domaine de la salubrité et de la santé, de la voirie, des arts et métiers, elle s’emploie à rassurer et à bien protéger les citoyens établis, mais elle moissonne sans faiblesse les « indésirables ».
Si cette politique répond aux attentes sécuritaires de certaines franges de la population, elle nourrit aussi constamment les tensions. Les résistances ne cessent jamais, car la police, qui se pique d’être juste, l’est rarement dans une société marquée par une forte inégalité sociale. La cristallisation des critiques autour du despotisme de la police est donc un ingrédient dans l’effervescence pré-révolutionnaire.
A partir des années 1760, la philosophie du droit naturel, une nouvelle idée de la liberté et de la souveraineté politique rendent l’arbitraire policier de moins en moins acceptable.
Ces critiques rencontrent le vécu ordinaire de tous ceux qui ont la vie fragile et qui savent la police souvent dure aux pauvres. En 1789, la dénonciation du despotisme de cette police, qui a voulu se mêler de tout, tout connaître, tout prévoir, érige les services de la lieutenance générale en emblème de la tyrannie.
Une Bastille à abattre pour que triomphent enfin l’état de Droit et l’égalité de tous devant la Loi.
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'admirable police. De Vincent Milliot
Nous devrions entendre parler dans ces pages de René Hérault, que nous connaissons bien !
Tu n'arrêtes pas de nous donner des références bibliographiques, et tu t'étonnes que nos piles de bouquins grandissent, grandissent ... àè-è\':
Tu n'arrêtes pas de nous donner des références bibliographiques, et tu t'étonnes que nos piles de bouquins grandissent, grandissent ... àè-è\':
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'admirable police. De Vincent Milliot
Voici une bibliothèque à la village Potemkine !!! :\\\\\\\\: : :n,,;::::!!!:
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2323-les-villages-potemkine?highlight=potemkine
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2323-les-villages-potemkine?highlight=potemkine
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'admirable police. De Vincent Milliot
Si le sujet vous intéresse, l'auteur de ce livre était l'invité de l'émission de radio bien connue Concordance des temps, sur France Culture.
Quelle police pour Paris ? Le temps des Lumières
Présentation (extrait) :
...A Paris, au XVIIIe siècle, il n’était pas question de démocratie, mais c’était déjà le temps des Lumières où mûrissait lentement ce qui sera la lumineuse Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
A lire le bel ouvrage que Vincent Milliot vient, avec la collaboration de Justine Berlière, de consacrer à la police de Paris à cette époque, on ne peut qu’être sensible aux résonances que les débats d’alors à ce sujet, parmi l’opinion éclairée, peuvent trouver dans notre actualité.
Vincent Milliot est professeur à l’université de Normandie-Caen.
En historien et en citoyen, il a trouvé visiblement un vif intérêt, qui n’est pas abstrait, à voir comment, en ces temps reculés (mais le sont-ils vraiment ?) – l’arbitraire policier a pu diminuer au profit du service attentif et parfois généreux des populations parisiennes.
En écoute libre (60 minutes), ici : https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/quelle-police-pour-paris-le-temps-des-lumieres
Quelle police pour Paris ? Le temps des Lumières
Présentation (extrait) :
...A Paris, au XVIIIe siècle, il n’était pas question de démocratie, mais c’était déjà le temps des Lumières où mûrissait lentement ce qui sera la lumineuse Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
A lire le bel ouvrage que Vincent Milliot vient, avec la collaboration de Justine Berlière, de consacrer à la police de Paris à cette époque, on ne peut qu’être sensible aux résonances que les débats d’alors à ce sujet, parmi l’opinion éclairée, peuvent trouver dans notre actualité.
Vincent Milliot est professeur à l’université de Normandie-Caen.
En historien et en citoyen, il a trouvé visiblement un vif intérêt, qui n’est pas abstrait, à voir comment, en ces temps reculés (mais le sont-ils vraiment ?) – l’arbitraire policier a pu diminuer au profit du service attentif et parfois généreux des populations parisiennes.
En écoute libre (60 minutes), ici : https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/quelle-police-pour-paris-le-temps-des-lumieres
La nuit, la neige- Messages : 18057
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'admirable police. De Vincent Milliot
A écouter sur
Pourquoi la police parisienne n'a-t-elle pas pu empêcher la Révolution française ?
Mercredi 10 avril 2024
Gérard Noiriel nous explique la complexité des activités policières parisiennes sous l'Ancien Régime : entre maintien de l'ordre et service social, découvrez pourquoi elle n'a pas su contenir la Révolution française.
Attaque du Palais Royal pendant la Révolution française -
Gravure datée de 1882 Getty - traveler1116,
Collection : DigitalVision Vectors
Sous l'Ancien Régime, le pouvoir de police était exercé par les municipalités. Mais en 1667, la ville de Paris perdit cette prérogative, car elle fut confiée à un officier du roi, appelé lieutenant-général de police. La mission de ce nouvel organisme était d'"assurer le repos du public et des particuliers, purger la ville de ce qui peut causer les désordres, procurer l’abondance et faire vivre chacun selon sa condition et son devoir". Autrement dit, la police de cette époque n'avait pas qu'une mission répressive. Elle exerçait des fonctions à la fois économiques, sociales, sanitaires et sécuritaires.
Rôle et évolution de la police à Paris au 18e siècle : la fonction et la complexité urbaine
Les recherches historiques les plus récentes sur ce sujet ont montré l'extrême complexité des activités policières dans une ville qui connut, au 18e siècle, une formidable croissance - passant de 500 000 à 700 000 habitants - et animée par un mouvement perpétuel d’arrivées et de départs. Paris était aussi une ville marquée par des écarts sociaux colossaux.
La pauvreté qui régnait dans les quartiers déshérités - et la rupture des liens communautaires qu'amplifiaient les mouvements migratoires - expliquent les aspects multiformes de la délinquance. L'état endémique d'une violence qui pouvait - lorsque les conditions étaient réunies - prendre des formes collectives était perçu comme une menace permanente par le pouvoir monarchique.
Parmi les exemples d'émeutes collectives, la plus connue est celle qui éclata en 1750. Une rumeur, qui s'était propagée comme une traînée de poudre, accusait la police d'enlever les enfants pour les déporter en Louisiane. Les autorités parvinrent finalement à désamorcer le conflit. Mais cet événement joua un grand rôle dans l'apprentissage d'un savoir-faire policier visant à négocier la paix urbaine avec le peuple parisien.
L'incapacité de la police à anticiper la Révolution française : l'échec du compromis social
En s’appuyant sur les cadres sociaux traditionnels de la société d'Ancien Régime et en rendant des services à la population fragile, la police parvint souvent à incarner la figure protectrice du roi. Ce qui lui permit de surmonter les grandes crises sociales jusqu'en 1789.
Cette stratégie fut mise en œuvre grâce au développement d'une véritable administration policière, servie par des agents qui devinrent progressivement des professionnels du maintien de l'ordre. L’espionnage généralisé était alors un outil de connaissance indispensable, car il permettait de prévenir efficacement la délinquance ou les désordres. Tout en bas de la hiérarchie policière se trouvaient ceux qu'on appelait les "mouches". Ce terme désignait un monde disparate, depuis les observateurs des cercles de sociabilité jusqu'aux "basses mouches" introduites dans les milieux criminels, en passant par les domestiques et autres "auxiliaires naturels" de la police.
Malgré cette rationalisation de l'activité policière, ceux qui la dirigeaient étaient trop emmurés dans les normes et avec les préjugés de la société féodale pour comprendre les revendications nouvelles qui se développèrent dans la seconde moitié du 18e siècle, concernant la liberté individuelle et l’égalité des droits. C'est cette incompréhension qui précipita, en 1789, la rupture du compromis entre la police et la population parisienne.
Bibliographie
Vincent Millot (avec la collaboration de Justine Berlière), L’admirable police. Tenir Paris au siècle des Lumières, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2016.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-pourquoi-du-comment-histoire/pourquoi-la-police-parisienne-n-a-t-elle-pas-pu-empecher-la-revolution-francaise-4437930
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Mme de Sabran- Messages : 55305
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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