Pauline Fourès, "sultane" et aventurière
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Pauline Fourès, "sultane" et aventurière
Je ne crois pas que nous ayons déjà parlé d'elle (si tel est le cas, mes excuses).
Pauline Fourès née Bellisle, surnommée la "Bellilote" est née le 15 mars 1778 à Pamiers dans l'Ariège. Elle est la fille de Henri Jacques Clément Bellisle, horloger, et de Marguerite Pauline Barandon. Jeune femme très jolie et sensuelle, sensible à l'uniforme, elle épouse Jean Noël Fourès, un officier chasseur à cheval qu'elle aime jusqu'à le suivre, d'abord déguisé en homme, au cours de l'expédition d'Egypte. Elle découvre le pays, émerveillée mais doit également subir de rudes épreuves : elle échappe ainsi de peu à la mort lors des émeutes et de la révolte du Caire le 21 octobre 1798. Devenue malgré elle la mascotte de l'armée, elle rencontre Napoléon Bonaparte le 1er décembre 1798 et devient sa maîtresse, le général faisant pression sur Fourès pour qu'il aille voir ailleurs. Durant toute la campagne, les deux amoureux ne se cachent quasiment pas, le général exhibe fièrement à son bras celle que l'armée surnomme désormais "la sultane". Ils sont épris l'un de l'autre mais elle ne parvient pas à lui donner ce qu'il attend, un enfant (à cet époque, il pense toujours qu'il est peut-être stérile). Il la quitte finalement, assez cavalièrement, pour rentrer en France. La belle se console alors dans les bras de Kléber.
Pauline revient néanmoins en France en 1799, elle regagne Paris mais ne peut approcher son ancien amant. Ce dernier est désormais le Premier Consul, il médite de devenir bien plus, il y a Joséphine, future impératrice... Trop de choses sont en jeu désormais. La sultane voit toutes les portes se refermer devant elle, les "amis" d'autrefois se détourner. Elle tient bon et Napoléon lui vient en aide financièrement : à dates régulières, la belle va discrètement percevoir une somme confortable prise sur le trésor. C'est alors qu'elle se remarie avec Pierre Henri de Ranchoux, nommé vice-consul puis consul en 1810 en Suède.
Après une rencontre (émue des deux côtés) avec l'empereur, elle divorce à nouveau et se remarie avec Jean Baptiste Bellard, capitaine de la Garde. Mais notre aventurière n'est pas encore rassasiée de voyages et d'aventures... Epaulée par son époux, elle se lance dans le métier, insolite pour une femme, de négociante en bois précieux. A ce titre, elle se rend plusieurs fois en Amérique du Sud, se perd dans jungles et forêts, explore et découvre avant de rentrer, les cales de son navire emplies de bois précieux de toutes sortes. Après un long séjour au Brésil où le couple fait fortune, elle revient à Paris en 1837, s'achète un petit domaine où elle vit très confortablement. Musicienne douée, elle peint et collectionne les tableaux, menant une existence paisible et retirée jusqu'à la fin de sa vie. Elle meurt à Paris le 18 mars 1869 (à 91 ans !).
Elle repose au cimetière du Père-Lachaise (26e division).
Pauline Fourès a écrit un roman : Lord Wentworth.
Stefan Zweig la met en scène dans une pièce de théâtre, Un caprice de Bonaparte.
Pauline Fourès née Bellisle, surnommée la "Bellilote" est née le 15 mars 1778 à Pamiers dans l'Ariège. Elle est la fille de Henri Jacques Clément Bellisle, horloger, et de Marguerite Pauline Barandon. Jeune femme très jolie et sensuelle, sensible à l'uniforme, elle épouse Jean Noël Fourès, un officier chasseur à cheval qu'elle aime jusqu'à le suivre, d'abord déguisé en homme, au cours de l'expédition d'Egypte. Elle découvre le pays, émerveillée mais doit également subir de rudes épreuves : elle échappe ainsi de peu à la mort lors des émeutes et de la révolte du Caire le 21 octobre 1798. Devenue malgré elle la mascotte de l'armée, elle rencontre Napoléon Bonaparte le 1er décembre 1798 et devient sa maîtresse, le général faisant pression sur Fourès pour qu'il aille voir ailleurs. Durant toute la campagne, les deux amoureux ne se cachent quasiment pas, le général exhibe fièrement à son bras celle que l'armée surnomme désormais "la sultane". Ils sont épris l'un de l'autre mais elle ne parvient pas à lui donner ce qu'il attend, un enfant (à cet époque, il pense toujours qu'il est peut-être stérile). Il la quitte finalement, assez cavalièrement, pour rentrer en France. La belle se console alors dans les bras de Kléber.
Pauline revient néanmoins en France en 1799, elle regagne Paris mais ne peut approcher son ancien amant. Ce dernier est désormais le Premier Consul, il médite de devenir bien plus, il y a Joséphine, future impératrice... Trop de choses sont en jeu désormais. La sultane voit toutes les portes se refermer devant elle, les "amis" d'autrefois se détourner. Elle tient bon et Napoléon lui vient en aide financièrement : à dates régulières, la belle va discrètement percevoir une somme confortable prise sur le trésor. C'est alors qu'elle se remarie avec Pierre Henri de Ranchoux, nommé vice-consul puis consul en 1810 en Suède.
Après une rencontre (émue des deux côtés) avec l'empereur, elle divorce à nouveau et se remarie avec Jean Baptiste Bellard, capitaine de la Garde. Mais notre aventurière n'est pas encore rassasiée de voyages et d'aventures... Epaulée par son époux, elle se lance dans le métier, insolite pour une femme, de négociante en bois précieux. A ce titre, elle se rend plusieurs fois en Amérique du Sud, se perd dans jungles et forêts, explore et découvre avant de rentrer, les cales de son navire emplies de bois précieux de toutes sortes. Après un long séjour au Brésil où le couple fait fortune, elle revient à Paris en 1837, s'achète un petit domaine où elle vit très confortablement. Musicienne douée, elle peint et collectionne les tableaux, menant une existence paisible et retirée jusqu'à la fin de sa vie. Elle meurt à Paris le 18 mars 1869 (à 91 ans !).
Elle repose au cimetière du Père-Lachaise (26e division).
Pauline Fourès a écrit un roman : Lord Wentworth.
Stefan Zweig la met en scène dans une pièce de théâtre, Un caprice de Bonaparte.
Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Pauline Fourès, "sultane" et aventurière
Merci, mon cher Calonne, je connaissais son idylle avec Bonaparte et puis je la perdais de vue .
Grâce à toi, plus de lacunes !
Encore une femme vêtue en homme pour suivre incognito son amant . Ma parole, l'Histoire de France en foisonne !
Si tu en as d'autres en réserve, nous sommes preneurs !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pauline Fourès, "sultane" et aventurière
Angélique Marquise des Anges !
Ha, Geoffrey...
Ha, Geoffrey...
_________________
J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Pauline Fourès, "sultane" et aventurière
Merci Calonne !
C'est pire que ça...Calonne a écrit: Devenue malgré elle la mascotte de l'armée, elle rencontre Napoléon Bonaparte le 1er décembre 1798 et devient sa maîtresse, le général faisant pression sur Fourès pour qu'il aille voir ailleurs.
Quinze jours après que Bonaparte ait fait connaissance avec Mme Fourès, il décide d'envoyer le mari encombrant à Paris, pour une trèèèèèèès "importante mission"...
Mais le navire qui l'emportait fut capturé par les Anglais !
Soit parce que la prise leur semblait négligeable, soit qu'ils avaient eu vent des amours du général en chef de l'Armée d'Orient, les Anglais autorisèrent leur prisonnier à regagner l'Egypte.
Damned !
Bonaparte employa donc les grands moyens : un commissaire des guerres, transformé pour l'occasion en officier d'état civil, prononça le divorce des époux Fourès.
...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pauline Fourès, "sultane" et aventurière
Bellilote était très appréciée de l'armée en Egypte pour son enjouement, sa beauté et également son courage : elle dût se défendre pour sauver sa vie lors de la révolte du Caire. Les hommes la surnommaient "Cléopâtre", "Notre dame de l'Orient" ou donc "la sultane".
A la fin de l'expédition, elle pensait rejoindre l'Amérique mais son vaisseau fût intercepté par les anglais et la belle contrainte de retourner en Egypte pour deux mois avant d'enfin regagner Paris.
On peut aussi sourire de la naïveté de Fourès quand, nommé pour cette fameuse très importante mission, il dît "s'inquiéter pour sa femme" et du cynisme de l'entourage de Bonaparte lui répondant : "Nous veillerons sur elle"...
A la fin de l'expédition, elle pensait rejoindre l'Amérique mais son vaisseau fût intercepté par les anglais et la belle contrainte de retourner en Egypte pour deux mois avant d'enfin regagner Paris.
On peut aussi sourire de la naïveté de Fourès quand, nommé pour cette fameuse très importante mission, il dît "s'inquiéter pour sa femme" et du cynisme de l'entourage de Bonaparte lui répondant : "Nous veillerons sur elle"...
Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Pauline Fourès, "sultane" et aventurière
Calonne a écrit:
Bellilote était très appréciée de l'armée en Egypte pour son enjouement, sa beauté et également son courage .
Voici Bellilote dans la maturité, mon cher Calonne ...
http://www.logpateth.fr/blogpress/?p=2464
_________________
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pauline Fourès, "sultane" et aventurière
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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