François Quesnay, médecin et économiste
5 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
Page 1 sur 1
François Quesnay, médecin et économiste
François Quesnay ( 1694 - 1774 ) , c'est ce médecin de Mme de Pompadour que la marquise logeait à l'entresol de son appartement à Versailles . Sans doute lui était-il indispensable .
... et que Dominique vient de débusquer avec brio dans notre Jeu du Printemps !!!
- 1718, maître dans la communauté des chirurgiens de Paris
- 1749, médecin de Madame de Pompadour
- 1751, entrée à l'Académie des sciences
- 1752, membre de la Royal Society
Louis XV l'anoblit la même année à la suite de la guérison du Dauphin, père du futur Loulou, de la petite vérole.
À la suite de cette guérison, Quesnay reçoit des mains du souverain, qui l'appelait son « penseur », des « armoiries parlantes » ( joli détail, en passant ) : trois fleurs de pensées.
Ses premiers livres portent essentiellement sur la médecine : Observations sur les effets de la saignée (1730), Essai phisique sur l'œconomie animale (1736), L'Art de guérir par la saignée (1736), Traité de la suppuration (1749), Traité de la gangrène (1749), Traité des fièvres continues (1753).
Il étudie aussi l'économie et fonde l'école des Physiocrates surnommée « secte des économistes » par ses détracteurs. Il est l'auteur du Tableau économique (1758), qui est la première représentation schématique de l'économie.
C'est affreusement savant !
Il s'essaie aussi aux mathématiques ( mauvaise idée ) et se plante en beauté avec la trisection de l'angle et la quadrature du cercle ...
À la mort de Louis XV en mai 1774, Quesnay qui était pourtant si bien dans son entresol ( où il avait eu des habitués comme Helvétius et Condorcet ... ) doit quitter le château pour s'installer au Grand Commun.
C'est là qu'il meurt, le 16 décembre de la même année.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Quesnay, médecin et économiste
Cet homme de valeur est remarquable ! Il est parti de très peu dans la vie, ne sachant ni lire ni écrire à huit ans, et son intelligence et sa curiosité aidant il a fait une brillante carrière, dans un siècle ou les portes se fermaient très facilement pour les hommes issus du peuple. J'admire son parcours, sa ténacité. J'aime ces hommes qui ont percé brillamment malgré leurs humbles origines sociales, et plus encore avant la Révolution Française.
Dominique Poulin- Messages : 7015
Date d'inscription : 02/01/2014
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: François Quesnay, médecin et économiste
Dominique Poulin a écrit:
Cet homme de valeur est remarquable ! Il est parti de très peu dans la vie, ne sachant ni lire ni écrire à huit ans
... mais s'attelant dans la foulée au grec et au latin !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Quesnay, médecin et économiste
La Tribune de l'Art nous informe que le château de Versailles vient de faire l'acquisition de son buste par Vassé :
Un buste de Louis-Claude Vassé acquis par le château de Versailles
Alexandre Lafore mardi 5 novembre 2019
6/11/19 - Acquisition - Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon -
C’est avec un grand naturalisme que le ciseau de Louis-Claude Vassé a restitué les traits de François Quesnay (1694-1774), saisis au soir de sa vie : dans ce buste en marbre (ill. 1 et 2), le modèle est âgé de soixante-seize ans. Le sculpteur a d’abord réalisé une esquisse en terre cuite de l’effigie de Quesnay, alors au sommet de sa gloire ; signée et datée de 1769, elle est conservée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles [1] depuis la fin du XIXe siècle : le buste en marbre que vient d’acquérir le château de Versailles était considéré perdu jusqu’à ce qu’il ressurgisse lors d’une vente aux enchères à Paris au printemps 2012, où il fut finalement ravalé.
Importante figure intellectuelle du Siècle des Lumières, François Quesnay fut avant tout un économiste, chef de file des physiocrates. S’il ne publia aucun livre sur ce thème avant ses soixante ans, il fut chargé de rédiger plusieurs articles pour l’Encyclopédie que coordonnaient Diderot et d’Alembert. Fils d’un simple laboureur, né près de Montfort-l’Amaury, il s’installa comme chirurgien à Mantes-la-Jolie en 1718. Protégé du maréchal de Noailles, secrétaire de l’Académie royale de chirurgie, il entra au service de madame de Pompadour à partir de 1749 et fut nommé médecin consultant puis premier médecin du roi Louis XV, qui l’appelait « mon penseur ». Ce n’est donc qu’après avoir mené cette brillante carrière, qui fit de lui un homme parfaitement introduit à la cour de Versailles, qu’il participa à l’élaboration de cette nouvelle école de pensée dont il publia les principes en 1758 dans son Tableau économique de la France. Dans cet ouvrage essentiel, où le médecin devenu économiste compare la circulation des biens et des richesses à celle du sang dans le corps humain, l’agriculture et la propriété foncière sont décrites comme les premières sources de richesse pour le pays. Souhaitant appliquer à l’économie la doctrine du droit naturel, il y développe la théorie du « laissez faire, laissez passer », qui sonne comme une préfiguration du libre-échange.
La physionomie du modèle est ici traduite avec une grande virtuosité : avec son regard vif et sa bouche entrouverte, Quesnay semble sur le point d’engager la conversation avec le regardeur. Le haut front légèrement ridé, particulièrement mis en valeur, est certes celui d’un homme âgé mais avant tout celui d’un esprit supérieur, en pleine possession de ses moyens. C’est presque un philosophe antique que représente Vassé : Quesnay est montré tête nue et quasiment sans habit. Cette vision quasiment intemporelle venait figer dans le marbre la pensée de cet homme, appelée à traverser les siècles. Ce buste en marbre fut exposé au Salon de 1771 (n° 238) où il manqua d’être brisé en deux par des visiteurs furieux de la montée des prix des grains, dont les théories établies par Quesnay étaient jugées responsables !
Formé par son père François-Antoine Vassé, Louis-Claude Vassé fut ensuite l’élève d’Edme Bouchardon. Il obtint le premier Grand Prix de sculpture en 1739 et séjourna à Rome de 1740 à 1745 avant d’être agréé en 1748 puis reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1751 avec son Berger endormi. Artiste prolixe, dont on attend toujours une rétrospective qui révèlerait au plus grand nombre ses talents de sculpteur et de dessinateur, Vassé travailla pour Louis XV comme pour Frédéric II de Prusse et bénéficia de la protection efficace du comte de Caylus. En fidèle disciple, il lui rendra hommage en ciselant le portrait en bronze qui ornait son monument funéraire (ill. 4), récemment offert au Musée du Louvre par la Société des Amis du Louvre après son acquisition via Sotheby’s, à laquelle nous aurions dû consacrer un article. Depuis 1986, le Louvre possède également l’un de ses chefs-d’œuvre : L’Amour assis sur le bord de la mer rassemblant les colombes du char de Vénus, groupe en marbre commandé par le célèbre collectionneur Ange-Laurent de La Live de Jully, qui fit ensuite partie de la collection de madame du Barry à Louveciennes puis de celle de Joséphine de Beauharnais au château de Malmaison. Dans le domaine du portrait, le nom de Vassé reste attaché à la série d’hommes illustres exécutés pour l’Hôtel de Ville de Troyes, où l’on retrouve les effigies du peintre Pierre Mignard, du sculpteur François Girardon et du juriste Pierre Pithou. La mort de l’artiste laissa inachevée sa dernière commande, le mausolée du roi Stanislas Leczinski dans l’église Notre-Dame de Bonsecours de Nancy, qui fut terminé par son élève Félix Lecomte.
L’acquisition de ce portrait de François Quesnay par Versailles est particulièrement heureuse : l’homme y a vécu et y est mort quelques mois après le roi, disposant longtemps d’un logement relié à l’appartement de madame de Pompadour au rez-de-chaussée du corps central du château, côté Nord : ces pièces connues depuis sous le nom d’« entresol Quesnay » se situent au-dessus de l’actuelle salle des Hoquetons. Désormais exposé à proximité de l’appartement de madame de Pompadour, ce buste qui constitue avant tout un chef-d’œuvre du portrait sculpté au Siècle des Lumières vient aussi enrichir significativement les collections de figures d’intellectuels proches de la Cour, qu’il anima par son esprit à la fois novateur et attachant. Il reste encore à étudier la dédicace (ill. 5) de ce marbre, que Vassé décrit comme « fait pour M Le Chevalier de Scépeaux », qui était manifestement une personnalité proche de Quesnay. Le sculpteur est lui-même présent avec quelques œuvres dans les collections du château de Versailles, qui possède aussi son superbe portrait réalisé vers 1771 par Étienne Aubry, qui en fit son morceau de réception pour intégrer l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1775.
Alexandre Lafore
Notes
[1] N°inv. 3451, nous n’avons pas pu trouver de bonne image de cette œuvre.
Source : https://www.latribunedelart.com/un-buste-de-louis-claude-vasse-acquis-par-le-chateau-de-versailles
Un buste de Louis-Claude Vassé acquis par le château de Versailles
Alexandre Lafore mardi 5 novembre 2019
6/11/19 - Acquisition - Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon -
C’est avec un grand naturalisme que le ciseau de Louis-Claude Vassé a restitué les traits de François Quesnay (1694-1774), saisis au soir de sa vie : dans ce buste en marbre (ill. 1 et 2), le modèle est âgé de soixante-seize ans. Le sculpteur a d’abord réalisé une esquisse en terre cuite de l’effigie de Quesnay, alors au sommet de sa gloire ; signée et datée de 1769, elle est conservée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles [1] depuis la fin du XIXe siècle : le buste en marbre que vient d’acquérir le château de Versailles était considéré perdu jusqu’à ce qu’il ressurgisse lors d’une vente aux enchères à Paris au printemps 2012, où il fut finalement ravalé.
Importante figure intellectuelle du Siècle des Lumières, François Quesnay fut avant tout un économiste, chef de file des physiocrates. S’il ne publia aucun livre sur ce thème avant ses soixante ans, il fut chargé de rédiger plusieurs articles pour l’Encyclopédie que coordonnaient Diderot et d’Alembert. Fils d’un simple laboureur, né près de Montfort-l’Amaury, il s’installa comme chirurgien à Mantes-la-Jolie en 1718. Protégé du maréchal de Noailles, secrétaire de l’Académie royale de chirurgie, il entra au service de madame de Pompadour à partir de 1749 et fut nommé médecin consultant puis premier médecin du roi Louis XV, qui l’appelait « mon penseur ». Ce n’est donc qu’après avoir mené cette brillante carrière, qui fit de lui un homme parfaitement introduit à la cour de Versailles, qu’il participa à l’élaboration de cette nouvelle école de pensée dont il publia les principes en 1758 dans son Tableau économique de la France. Dans cet ouvrage essentiel, où le médecin devenu économiste compare la circulation des biens et des richesses à celle du sang dans le corps humain, l’agriculture et la propriété foncière sont décrites comme les premières sources de richesse pour le pays. Souhaitant appliquer à l’économie la doctrine du droit naturel, il y développe la théorie du « laissez faire, laissez passer », qui sonne comme une préfiguration du libre-échange.
La physionomie du modèle est ici traduite avec une grande virtuosité : avec son regard vif et sa bouche entrouverte, Quesnay semble sur le point d’engager la conversation avec le regardeur. Le haut front légèrement ridé, particulièrement mis en valeur, est certes celui d’un homme âgé mais avant tout celui d’un esprit supérieur, en pleine possession de ses moyens. C’est presque un philosophe antique que représente Vassé : Quesnay est montré tête nue et quasiment sans habit. Cette vision quasiment intemporelle venait figer dans le marbre la pensée de cet homme, appelée à traverser les siècles. Ce buste en marbre fut exposé au Salon de 1771 (n° 238) où il manqua d’être brisé en deux par des visiteurs furieux de la montée des prix des grains, dont les théories établies par Quesnay étaient jugées responsables !
Formé par son père François-Antoine Vassé, Louis-Claude Vassé fut ensuite l’élève d’Edme Bouchardon. Il obtint le premier Grand Prix de sculpture en 1739 et séjourna à Rome de 1740 à 1745 avant d’être agréé en 1748 puis reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1751 avec son Berger endormi. Artiste prolixe, dont on attend toujours une rétrospective qui révèlerait au plus grand nombre ses talents de sculpteur et de dessinateur, Vassé travailla pour Louis XV comme pour Frédéric II de Prusse et bénéficia de la protection efficace du comte de Caylus. En fidèle disciple, il lui rendra hommage en ciselant le portrait en bronze qui ornait son monument funéraire (ill. 4), récemment offert au Musée du Louvre par la Société des Amis du Louvre après son acquisition via Sotheby’s, à laquelle nous aurions dû consacrer un article. Depuis 1986, le Louvre possède également l’un de ses chefs-d’œuvre : L’Amour assis sur le bord de la mer rassemblant les colombes du char de Vénus, groupe en marbre commandé par le célèbre collectionneur Ange-Laurent de La Live de Jully, qui fit ensuite partie de la collection de madame du Barry à Louveciennes puis de celle de Joséphine de Beauharnais au château de Malmaison. Dans le domaine du portrait, le nom de Vassé reste attaché à la série d’hommes illustres exécutés pour l’Hôtel de Ville de Troyes, où l’on retrouve les effigies du peintre Pierre Mignard, du sculpteur François Girardon et du juriste Pierre Pithou. La mort de l’artiste laissa inachevée sa dernière commande, le mausolée du roi Stanislas Leczinski dans l’église Notre-Dame de Bonsecours de Nancy, qui fut terminé par son élève Félix Lecomte.
L’acquisition de ce portrait de François Quesnay par Versailles est particulièrement heureuse : l’homme y a vécu et y est mort quelques mois après le roi, disposant longtemps d’un logement relié à l’appartement de madame de Pompadour au rez-de-chaussée du corps central du château, côté Nord : ces pièces connues depuis sous le nom d’« entresol Quesnay » se situent au-dessus de l’actuelle salle des Hoquetons. Désormais exposé à proximité de l’appartement de madame de Pompadour, ce buste qui constitue avant tout un chef-d’œuvre du portrait sculpté au Siècle des Lumières vient aussi enrichir significativement les collections de figures d’intellectuels proches de la Cour, qu’il anima par son esprit à la fois novateur et attachant. Il reste encore à étudier la dédicace (ill. 5) de ce marbre, que Vassé décrit comme « fait pour M Le Chevalier de Scépeaux », qui était manifestement une personnalité proche de Quesnay. Le sculpteur est lui-même présent avec quelques œuvres dans les collections du château de Versailles, qui possède aussi son superbe portrait réalisé vers 1771 par Étienne Aubry, qui en fit son morceau de réception pour intégrer l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1775.
Alexandre Lafore
Notes
[1] N°inv. 3451, nous n’avons pas pu trouver de bonne image de cette œuvre.
Source : https://www.latribunedelart.com/un-buste-de-louis-claude-vasse-acquis-par-le-chateau-de-versailles
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François Quesnay, médecin et économiste
C'est incroyable ce que ce buste est expressif !
On devine un regard perçant . Il me rappelle l'acteur Jean Topart.
On devine un regard perçant . Il me rappelle l'acteur Jean Topart.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Quesnay, médecin et économiste
Quesnay à Versailles
https://www.persee.fr/doc/versa_1285-8412_2020_num_23_1_1221?q=quesnay
Si vous voulez savoir en plus de Madame de Pompadour si le Roi connaissait Quesnay (très tot) au point d'imprimer ses livres.
Si vous voulez avoir des infos sur le pourquoi du comment des moyens de La Chalotais qu'avait icelui pour penser venir à bout du Roi,
Lisez l'article du grand Alexandre Maral
charenton- Messages : 1147
Date d'inscription : 23/02/2022
Age : 75
Localisation : 75012 PARIS
Sujets similaires
» François de Lassone, premier médecin du roi
» ... médecin de Mme de Lamballe, " le bon docteur Saiffert "
» Le docteur Brunier , médecin des Enfants de France
» Félix Vicq d'Azyr, le médecin de Marie-Antoinette
» Charles-Toussaint de Vermond, médecin accoucheur de la Reine
» ... médecin de Mme de Lamballe, " le bon docteur Saiffert "
» Le docteur Brunier , médecin des Enfants de France
» Félix Vicq d'Azyr, le médecin de Marie-Antoinette
» Charles-Toussaint de Vermond, médecin accoucheur de la Reine
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum