Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
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Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
J'ouvre ce sujet avec, justement, une présentation d'un tableau qui sera présenté en vente aux enchères, le 21 juin 2018, par Sotheby's Paris...
La vente aux enchères
Julien-Léopold Boilly ou Jules Boilly (1796 - 1874)
Photo : Sotheby's
Note au catalogue (extraits) :
Ce superbe tableau au sujet rare est probablement le chef d'oeuvre de Jules Boilly, fils de Louis-Léopold. Il représente peut-être la vente après décès de la collection du ciseleur et fondeur Philippe III Caffieri qui se déroula en l'hôtel d'Aligre du 10 au 17 octobre 1775.
Il dépeint l'ambiance caractéristique d'une grande vente où le feu des enchères se déroule dans l'animation et le tumulte. Au premier plan, l'huissier commissaire-priseur note les résultats de sa plume d'oie. Debout sur la table, un commissionnaire en manches de chemise présente un tableau à plusieurs amateurs ; l'un d'eux examine le tableau à la loupe. Derrière eux, une foule compacte tente d'apercevoir l'oeuvre présentée.
A l'arrière-plan, des commissionnaires décrochent des tableaux, dont le Lapin de garenne de Chardin, qui figura à la vente Caffieri en 1775, d'où la possible identification de la scène avec la vente Caffieri.
Le Lapin de garenne appartint ensuite à Jules Boilly avant d'être acquis par le Louvre en 1852 (cf. Tout l'oeuvre peint de Chardin, Paris, 1983, n°40).
D'autres oeuvres attendent d'être présentées en vente, entre autres Le singe antiquaire de Chardin dont il existe plusieurs versions (cf. Tout l'oeuvre peint de Chardin, n°94) et un grand marbre représentant Dianne chasseresse.
Avec humour, Boilly peint au premier plan un chien contemplant avec intérêt Diane chasseresse tandis que, à droite de la composition, un jeune couple d'élégants semble peu attentif aux objets mis en vente.
Jules Boilly a peint une autre version de notre tableau, répertoriée dans la monographie de H. Harisse sur Louis-Léopold Boilly (Paris, 1898, n°550). Certaines parties sont selon lui d'une telle qualité qu'il les pense de la main de Louis-Léopold Boilly. Notre tableau est de la main de Jules Boilly, néanmoins, il est possible qu'il ait reçu les conseils de son père lorsqu'il le peignit.
Jules Boilly, amateur d'art et collectionneur, allait certainement dans les ventes et il a visiblement pris un grand plaisir à recréer l'ambiance d'une grande vente sous l'Ancien Régime.
* Source et infos complémentaires : Vente Sotheby's Paris du 21 juin 2018
Ceux qui ont déjà assisté à une vente aux enchères constateront que l'ambiance n'a guère changé...
Du moins, dans la salle ! Car désormais, nombre d'enchérisseurs restent désormais tranquillement derrière leur écran d'ordinateur, ou au téléphone.
Les tableaux évoqués dans le descriptif, qui font supposer qu'il s'agirait là d'une représentation de la vente aux enchères de la collection Caffieri, en octobre 1775 :
Lapin mort et attirail de chasse ou
Lapin de Garenne mort avec une gibecière et une poire à poudre
Jean-Baptiste-Siméon Chardin
Photo : Musée du Louvre / RMN - René-Gabriel Ojéda
Et l'une des versions du "Singe antiquaire"...
Le singe antiquaire
Jean-Baptiste Siméon Chardin
Musée des Beaux Arts de Chartres / RMN - Daniel Arnaudet
La vente aux enchères
Julien-Léopold Boilly ou Jules Boilly (1796 - 1874)
Photo : Sotheby's
Note au catalogue (extraits) :
Ce superbe tableau au sujet rare est probablement le chef d'oeuvre de Jules Boilly, fils de Louis-Léopold. Il représente peut-être la vente après décès de la collection du ciseleur et fondeur Philippe III Caffieri qui se déroula en l'hôtel d'Aligre du 10 au 17 octobre 1775.
Il dépeint l'ambiance caractéristique d'une grande vente où le feu des enchères se déroule dans l'animation et le tumulte. Au premier plan, l'huissier commissaire-priseur note les résultats de sa plume d'oie. Debout sur la table, un commissionnaire en manches de chemise présente un tableau à plusieurs amateurs ; l'un d'eux examine le tableau à la loupe. Derrière eux, une foule compacte tente d'apercevoir l'oeuvre présentée.
A l'arrière-plan, des commissionnaires décrochent des tableaux, dont le Lapin de garenne de Chardin, qui figura à la vente Caffieri en 1775, d'où la possible identification de la scène avec la vente Caffieri.
Le Lapin de garenne appartint ensuite à Jules Boilly avant d'être acquis par le Louvre en 1852 (cf. Tout l'oeuvre peint de Chardin, Paris, 1983, n°40).
D'autres oeuvres attendent d'être présentées en vente, entre autres Le singe antiquaire de Chardin dont il existe plusieurs versions (cf. Tout l'oeuvre peint de Chardin, n°94) et un grand marbre représentant Dianne chasseresse.
Avec humour, Boilly peint au premier plan un chien contemplant avec intérêt Diane chasseresse tandis que, à droite de la composition, un jeune couple d'élégants semble peu attentif aux objets mis en vente.
Jules Boilly a peint une autre version de notre tableau, répertoriée dans la monographie de H. Harisse sur Louis-Léopold Boilly (Paris, 1898, n°550). Certaines parties sont selon lui d'une telle qualité qu'il les pense de la main de Louis-Léopold Boilly. Notre tableau est de la main de Jules Boilly, néanmoins, il est possible qu'il ait reçu les conseils de son père lorsqu'il le peignit.
Jules Boilly, amateur d'art et collectionneur, allait certainement dans les ventes et il a visiblement pris un grand plaisir à recréer l'ambiance d'une grande vente sous l'Ancien Régime.
* Source et infos complémentaires : Vente Sotheby's Paris du 21 juin 2018
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Ceux qui ont déjà assisté à une vente aux enchères constateront que l'ambiance n'a guère changé...
Du moins, dans la salle ! Car désormais, nombre d'enchérisseurs restent désormais tranquillement derrière leur écran d'ordinateur, ou au téléphone.
Les tableaux évoqués dans le descriptif, qui font supposer qu'il s'agirait là d'une représentation de la vente aux enchères de la collection Caffieri, en octobre 1775 :
Lapin mort et attirail de chasse ou
Lapin de Garenne mort avec une gibecière et une poire à poudre
Jean-Baptiste-Siméon Chardin
Photo : Musée du Louvre / RMN - René-Gabriel Ojéda
Et l'une des versions du "Singe antiquaire"...
Le singe antiquaire
Jean-Baptiste Siméon Chardin
Musée des Beaux Arts de Chartres / RMN - Daniel Arnaudet
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
Oooh !!! Que fait par terre la glace de ma maman ?!!
C'est fou ça : c'est la même !
C'est fou ça : c'est la même !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
rien n'a vraiment changé depuis le XVIII° siècle - la rare fois où je suis allée à DROUOT j'ai été frappée et surprise de l'ambiance -
les personnes entrent et sortent en faisant du bruit, parlent entre-elles ou au téléphone à voix forte sans écouter le commissaire priseur , se déplacent au moment de la vente pour voir de près le lot présenté etc....
MARIE ANTOINETTE
les personnes entrent et sortent en faisant du bruit, parlent entre-elles ou au téléphone à voix forte sans écouter le commissaire priseur , se déplacent au moment de la vente pour voir de près le lot présenté etc....
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
C'est bien ça, chère MARIE-ANTOINETTE...
Certaines ventes (pas toutes) sont assez chaotiques !
Ajoutons toutefois un changement très important : celui des télécommunications et d'internet.
Tout dépend des ventes, bien sûr, mais j'ai le souvenir de salles quasi vides : la plupart des enchères étant données au téléphone ou sur internet.
Certaines ventes (pas toutes) sont assez chaotiques !
Ajoutons toutefois un changement très important : celui des télécommunications et d'internet.
Tout dépend des ventes, bien sûr, mais j'ai le souvenir de salles quasi vides : la plupart des enchères étant données au téléphone ou sur internet.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
Puisque cette peinture est proposée en vente aux enchères chez Sotheby's...
La société Sotheby's fondée en 1744 est la plus ancienne maison de vente au monde.
Sotheby's a été fondée à Londres en 1744 par Samuel Baker, ce qui fait d’elle la plus ancienne maison de ventes aux enchères au monde. La toute première vente s'est tenue le 11 mars 1744 dans les bureaux de York Street à Londres.
Sotheby's first sale took place on 11 March 1744 in what known as the Exeter Exchange in London's Strand.
In later years this multifarious building housed a zoo and other attractions
Photo : Westminster City Library, Victoria
En 1767, Samuel Baker s'associe avec George Leigh. A la mort de Baker en 1778, la société est reprise par George Leigh et par le neveu de Baker, John Sotheby.
Initialement spécialisée dans les ventes de livres et de manuscrits, cette société a organisé la vente des plus grandes et des plus illustres bibliothèques de l'époque, notamment celle de Napoléon Bonaparte.
* Infos complémentaires : http://www.sothebys.com/en/news-video/blogs/all-blogs/sothebys/2017/03/sothebys-history.html
Et pour ce qui concerne Christie's
Christie's, la célèbre maison de ventes aux enchères, a été fondée à Londres en 1766 par James Christie.
Portrait de James Christie (1730-1803)
Par Thomas Thomas Gainsborough, 1768
Photo : The J. Paul Getty Trust
A la fin du XVIIIème siècle, la société négocia la vente de la collection de tableaux de Sir Robert Walpole à Catherine II de Russie.
En 1794, elle fut chargée de vendre le contenu de l'atelier de Sir Joshua Reynolds, et l'année suivante, dispersa la collection de bijoux de Madame du Barry, victime de la Révolution Française.
En 1848, la vente à Stowe House des collections du Duc de Buckingham dura 40 jours au cours desquels 6.480 lots furent adjugés.
* Infos complémentaires : https://www.christies.com/features/welcome/french/about
La société Sotheby's fondée en 1744 est la plus ancienne maison de vente au monde.
Sotheby's a été fondée à Londres en 1744 par Samuel Baker, ce qui fait d’elle la plus ancienne maison de ventes aux enchères au monde. La toute première vente s'est tenue le 11 mars 1744 dans les bureaux de York Street à Londres.
Sotheby's first sale took place on 11 March 1744 in what known as the Exeter Exchange in London's Strand.
In later years this multifarious building housed a zoo and other attractions
Photo : Westminster City Library, Victoria
En 1767, Samuel Baker s'associe avec George Leigh. A la mort de Baker en 1778, la société est reprise par George Leigh et par le neveu de Baker, John Sotheby.
Initialement spécialisée dans les ventes de livres et de manuscrits, cette société a organisé la vente des plus grandes et des plus illustres bibliothèques de l'époque, notamment celle de Napoléon Bonaparte.
* Infos complémentaires : http://www.sothebys.com/en/news-video/blogs/all-blogs/sothebys/2017/03/sothebys-history.html
Et pour ce qui concerne Christie's
Christie's, la célèbre maison de ventes aux enchères, a été fondée à Londres en 1766 par James Christie.
Portrait de James Christie (1730-1803)
Par Thomas Thomas Gainsborough, 1768
Photo : The J. Paul Getty Trust
A la fin du XVIIIème siècle, la société négocia la vente de la collection de tableaux de Sir Robert Walpole à Catherine II de Russie.
En 1794, elle fut chargée de vendre le contenu de l'atelier de Sir Joshua Reynolds, et l'année suivante, dispersa la collection de bijoux de Madame du Barry, victime de la Révolution Française.
En 1848, la vente à Stowe House des collections du Duc de Buckingham dura 40 jours au cours desquels 6.480 lots furent adjugés.
* Infos complémentaires : https://www.christies.com/features/welcome/french/about
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
1766 !!! J'aurais pensé courant XIXème ...
Il a une bonne tête d'honnête homme, ce James Christie !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
Et 1744 donc pour Sotheby's.
J'ignorais que l'une avait organisé la vente de la bibliothèque de Napoléon (celle de Longwood House, je suppose ?) ; et l'autre des bijoux de Mme du Barry (quels bijoux ? Ceux qu'elle avait gardés à Londres?).
J'ignorais que l'une avait organisé la vente de la bibliothèque de Napoléon (celle de Longwood House, je suppose ?) ; et l'autre des bijoux de Mme du Barry (quels bijoux ? Ceux qu'elle avait gardés à Londres?).
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
Nous connaissons bien les oeuvres de la famille des Saint-Aubin (dessins, gravures, broderies, peinture sur porcelaine etc.) que nous avons eu l'occasion de présenter ici.
Parmi la fratrie, Gabriel de Saint-Aubin (1724-1780), alors graveur renommé, est aujourd'hui bien connu par les amateurs du XVIIIe siècle pour être le "chroniqueur de la vie parisienne".
Compulsif, il dessinait à peu près tout sur ses carnets : les grands comme les petits évènements de la vie de capitale, les monuments, collections, cafés, spectacles à la mode, cérémonies, fêtes diverses, scènes de la vie populaire etc.
Gabriel de Saint-Aubin, autoportrait
Photo : Artcurial
Ses dessins et annotations sur les guides de Paris ou sur les livrets des prestigieux Salons de peinture du Louvre, organisés tous les deux ans.
Ces livrets descriptifs n'étant pas illustrés, les dessins et croquis dans les marges de Gabriel de Saint-Aubin sont donc de précieux témoignages.
Vue du Salon du Louvre, de 1779
Gabriel de Saint-Aubin
Explications des peintures, sculptures et gravures de MM de l'Académie royale,
dont l'exposition a été ordonnée.../ par M. le Marquis de Marigny (...),
1769
Exemplaire illustré par Gabriel de Saint-Aubin
C'est toujours amusant de rechercher les oeuvres, si elles existent encore...
Mais c'est un autre sujet...
Grand Amateur d'art, Gabriel de Saint-Aubin s'est donc aussi beaucoup intéressé aux ventes aux enchères parisiennes.
Attiré par les maîtres anciens comme par les nouveautés, il ne se limite pas à la peinture mais fixe également les contours de nombreux objets d’art et de sculptures appartenant à de grands collectionneurs comme Crozat ou Gaignat.
Vente de tableaux en 1776
Gabriel de Saint-Aubin
Photo : Musée du Louvre
Les "catalogues" du temps n'étaient pas illustrés comme ils le sont aujourd'hui.
Gabriel de Saint-Aubin dessinait donc, très rapidement, ce qu'il découvrait lors de la visite en salle qui précédait les ventes, ou peut-être même durant celles-ci.
Voici quelques exemples, parmi les milliers de pages annotées par l'artiste au fil des décennies...
L'une des plus célèbres fut la vente Crozat, en 1755 :
Le roi visitant l'exposition
Les 113 pages du catalogue ainsi illustré sont consultables, ici : http://www.petitpalais.paris.fr/sites/default/files/ldut1153_-_crozat_-_1755.pdf
La vente Mariette, 1775
Dessins dans la marge de Gabriel de Saint-Aubin, dont a même tiré un livre depuis
Catalogue Raisonné des différents objets de curiosités dans les sciences et arts, qui composaient le Cabinet de feu Mr Mariette[/b]
Page 39
Dessins dans la marge de Gabriel de Saint-Aubin
Photo : Museum of Fine Arts Philadelphia
Catalogue Raisonné des différents objets de curiosités dans les sciences et arts, qui composaient le Cabinet de feu Mr Mariette[/b]
Page 110
Dessins dans la marge de Gabriel de Saint-Aubin
Photo : Museum of Fine Arts Philadelphia
Une page du catalogue de la vente Neyman ; 1776
Private collection, courtesy of Thomas Agnew’s Sons, Ltd., London
Photo : https://www.frick.org/sites/default/files/archivedsite/exhibitions/saint_aubin/books.htm
Une page du catalogue des tableaux et autres effets de M. Thélusson, le 1er décembre 1777
Une page du catalogue des tableaux, originaux De bons Maîtres des Ecoles d'Italie, des Pays-Bas & de France, Qui composent le Cabinet d'un Artiste [“ Guillaume Martin, peintre”]
Le 13 décembre 1773
Photo : The Morgan Library & Museum, New York
https://www.frick.org/sites/default/files/archivedsite/exhibitions/saint_aubin/books.htm
Deux pages du catalogue de la vente Du Barry, 1774
Catalogue de tableaux originaux des bons maîtres des trois écoles ; figures et bustes de marbre et de bronze ; porcelaines et autres objets curieux qui composent le cabinet de M.L.C. de D. {le comte du Barry}
Dessins dans la marge de Gabriel de Saint-Aubin, 1774
Pages du catalogue Le Quesnoy
Catalogue des tableaux, figures de bronze, de marbre, et de terre cuites par Le Quesnoy et autres Maîtres ; des Porcelaines et autres effets curieux du Cabinet de M***. Par P. Remy [avec dessins en remarque] (...)
Exemplaire illustré par Gabriel de Saint-Aubin
Photo : Facebook / Gallica
Enfin voilà, vous avez compris le principe...
Les amateurs d'art, conservateurs et autres experts ont de quoi faire en parcourant ces nombreux catalogues.
De nombreux exemplaires ayant été miraculeusement conservés !
Parmi la fratrie, Gabriel de Saint-Aubin (1724-1780), alors graveur renommé, est aujourd'hui bien connu par les amateurs du XVIIIe siècle pour être le "chroniqueur de la vie parisienne".
Compulsif, il dessinait à peu près tout sur ses carnets : les grands comme les petits évènements de la vie de capitale, les monuments, collections, cafés, spectacles à la mode, cérémonies, fêtes diverses, scènes de la vie populaire etc.
Gabriel de Saint-Aubin, autoportrait
Photo : Artcurial
Ses dessins et annotations sur les guides de Paris ou sur les livrets des prestigieux Salons de peinture du Louvre, organisés tous les deux ans.
Ces livrets descriptifs n'étant pas illustrés, les dessins et croquis dans les marges de Gabriel de Saint-Aubin sont donc de précieux témoignages.
Vue du Salon du Louvre, de 1779
Gabriel de Saint-Aubin
Explications des peintures, sculptures et gravures de MM de l'Académie royale,
dont l'exposition a été ordonnée.../ par M. le Marquis de Marigny (...),
1769
Exemplaire illustré par Gabriel de Saint-Aubin
C'est toujours amusant de rechercher les oeuvres, si elles existent encore...
Mais c'est un autre sujet...
Grand Amateur d'art, Gabriel de Saint-Aubin s'est donc aussi beaucoup intéressé aux ventes aux enchères parisiennes.
Attiré par les maîtres anciens comme par les nouveautés, il ne se limite pas à la peinture mais fixe également les contours de nombreux objets d’art et de sculptures appartenant à de grands collectionneurs comme Crozat ou Gaignat.
Vente de tableaux en 1776
Gabriel de Saint-Aubin
Photo : Musée du Louvre
Les "catalogues" du temps n'étaient pas illustrés comme ils le sont aujourd'hui.
Gabriel de Saint-Aubin dessinait donc, très rapidement, ce qu'il découvrait lors de la visite en salle qui précédait les ventes, ou peut-être même durant celles-ci.
Voici quelques exemples, parmi les milliers de pages annotées par l'artiste au fil des décennies...
L'une des plus célèbres fut la vente Crozat, en 1755 :
Le roi visitant l'exposition
Les 113 pages du catalogue ainsi illustré sont consultables, ici : http://www.petitpalais.paris.fr/sites/default/files/ldut1153_-_crozat_-_1755.pdf
La vente Mariette, 1775
Dessins dans la marge de Gabriel de Saint-Aubin, dont a même tiré un livre depuis
Catalogue Raisonné des différents objets de curiosités dans les sciences et arts, qui composaient le Cabinet de feu Mr Mariette[/b]
Page 39
Dessins dans la marge de Gabriel de Saint-Aubin
Photo : Museum of Fine Arts Philadelphia
Catalogue Raisonné des différents objets de curiosités dans les sciences et arts, qui composaient le Cabinet de feu Mr Mariette[/b]
Page 110
Dessins dans la marge de Gabriel de Saint-Aubin
Photo : Museum of Fine Arts Philadelphia
Une page du catalogue de la vente Neyman ; 1776
Private collection, courtesy of Thomas Agnew’s Sons, Ltd., London
Photo : https://www.frick.org/sites/default/files/archivedsite/exhibitions/saint_aubin/books.htm
Une page du catalogue des tableaux et autres effets de M. Thélusson, le 1er décembre 1777
Une page du catalogue des tableaux, originaux De bons Maîtres des Ecoles d'Italie, des Pays-Bas & de France, Qui composent le Cabinet d'un Artiste [“ Guillaume Martin, peintre”]
Le 13 décembre 1773
Photo : The Morgan Library & Museum, New York
https://www.frick.org/sites/default/files/archivedsite/exhibitions/saint_aubin/books.htm
Deux pages du catalogue de la vente Du Barry, 1774
Catalogue de tableaux originaux des bons maîtres des trois écoles ; figures et bustes de marbre et de bronze ; porcelaines et autres objets curieux qui composent le cabinet de M.L.C. de D. {le comte du Barry}
Dessins dans la marge de Gabriel de Saint-Aubin, 1774
Pages du catalogue Le Quesnoy
Catalogue des tableaux, figures de bronze, de marbre, et de terre cuites par Le Quesnoy et autres Maîtres ; des Porcelaines et autres effets curieux du Cabinet de M***. Par P. Remy [avec dessins en remarque] (...)
Exemplaire illustré par Gabriel de Saint-Aubin
Photo : Facebook / Gallica
Enfin voilà, vous avez compris le principe...
Les amateurs d'art, conservateurs et autres experts ont de quoi faire en parcourant ces nombreux catalogues.
De nombreux exemplaires ayant été miraculeusement conservés !
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les ventes aux enchères au XVIIIe siecle
C'est tout à fait ravissant ces petits croquis dans le catalogue de 1769
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
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