Theresia Cabarrus (1773-1835), épouse Tallien, puis princesse de Caraman-Chimay

Tel Hercule aux pieds d'Omphale, voici Tallien aux genoux de Teresa, éperdu d'amour. Il vient manger dans sa main .
Je ne dirais pas que le belle fait de la bête un prince charmant, que non point, ni qu'elle change le loup en agneau .... N'allons pas jusque là, mais tenez, puisque nous en sommes aux comparaisons fumeuses, eh bien, comme Carla est la Carlita de Naboléon, Teresa devient la Tellita de Tallien !


Plus elle étend son empire sur cet homme, plus elle gagne en influence anti-révolutionnaire, pressant Tallien de mettre un frein aux arrestations, faisant disparaître des actes d'accusation, des listes entières de suspects. Elle se dévoue sans ménager sa peine à tous les plus faibles, se faisant bienfaitrice des pauvres, garde-malade, institutrice bénévole, assurant sa protection à qui vient la demander, ne rebutant personne. Elle est partout, sur tous les fronts de la misère humaine .......  :\\\\\\\\: 

Le 30 décembre 1793, Bordeaux fête la reprise de Toulon aux Anglais. Tallien parade en grand uniforme de la République, au sommet d'un Temple de la Raison au fronton duquel on a gravé : " Montagne sainte, l'Univers attend de toi la Liberté ! " A ses côté resplendit Teresa que le bon peuple de Bordeaux idolâtre et qu'il a baptisée Notre-Dame de Bon Secours. Elle prononce un discours sur l'éducation, le patriotisme et la vertu, qu'elle a rédigé elle-même . Le public l'ovationne à pleins poumons !  :\\\\\\\\: 

Quand Tallien a supplié sa Tellita de s'installer chez lui, elle y a mis une condition : que la guillotine qui trône sous ses fenêtres disparaisse d'abord . D'ailleurs, elle commence à ne plus faire que de la figuration, cette machine ! Alors qu'elle travaillait avec ardeur à l'automne 93, tuant les gens par centaines, elle n'a plus personne ou presque à se mettre sous le couperet .  :\\\\\\\\: 
Il n'y a que 10 exécutions à Bordeaux en Février, 8 en Mars, une misère !!!!
Si cela continue, bientôt on ne tuera plus personne !

C'est qu'en Janvier 1794, Teresa a inauguré un Bureau des Grâces . Elle fait très cher payer ses bons services aux bourgeois ou gros négociants qui ainsi lui permettent d'acheter le silence de l'entourage de Tallien et de financer l'évasion par mer de centaines de suspects. Pas folle la guêpe (  :  ), Teresa se sert un peu au passage, juste rétribution si l'on veut .... Chaque nuit, un navire transporte loin de France des victimes de la Terreur.  :\\\\\\\\: 

Cette Mme de Fontenay, à qui les Bordelais devraient élever une statue de la Reconnaissance, reproduisant ses traits, a rendu de nombreux services en tous genres et a éprouvé des marques d'ingratitude qui font rougir pour l'espèce humaine !
Quant à moi, je ne peux en parler que pour exprimer ma reconnaissance, car j'ai été témoin de son tourment de ne pouvoir rendre autant de services qu'elle l'eût désiré .

( Mémoires du comte Guy le Gentil de Paroy )

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Trianon a écrit: Quelle épicurienne avec sa contemporaine et amie Joséphine de Beauharnais. Il y a une 3ème tout aussi connue, mais là aussi j'ai oublié le nom. Quelqu'un m'aidera peut-être.

La merveilleuse Juliette Récamier, sans doute ?

Mme de Sabran a écrit:

La troisième petite copine, c'est Juliette Récamier, je pense .

Ah ! Je n’avais pas vu ta réponse... : 

Notre Teresa, quasi-reine de Bordeaux , coulait donc une existence exaltante , enivrée par sa mission , nous pourrions dire son apostolat, se sucrant néanmoins au passage , mais bon ...... . Elle était saluée, vénérée, adorée, riche ce qui ne gâte rien, traînant dans son sillage quantité d'amoureux transis .

Quoique vivant sous le toit de Tallien comme sa maîtresse en titre, elle ne dédaignait pas de s'offrir de temps en temps une partie de jambes en l'air avec un autre .... ( La chair est faible .... ) Elle encourait alors la jalousie noire du Commissaire du peuple qui s'évertuait à éloigner tous ses collaborateurs ( Brune notamment ).
Le couple s'affichait comme Antoine et Cléopâtre ( dixit Philippe Erlanger ), vautré dans le luxe et les fêtes tapageuses ( Paul Reboux parle de véritables orgies .... ) .
Tallien, se croit-il propriétaire de la Gironde ??? Il va jusqu'à débaptiser ce département pour l'appeler Bec d'Ambès !!!!
On aura tout vu !
Et dans tout cela, la guillotine criait famine, la Terreur s'amollissait du genou .....
Vous pressentez bien que cela ne saurait durer ainsi .
Des ennemis tapis dans l'ombre voient d'un oeil torve la dolce vita dans laquelle baignent Teresa et Tallien qu'ils accusent de modérantisme .

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http://www.rtve.es/alacarta/videos/mujeres-en-la-historia/mujeres-historia-teresa-cabarrus/834548/

Même en espagnol, j'ai compris en gros !
Salut Jag ! :n,,;::::!!!:

¿Hablablabla usted español, Contessa ?   

Héron, au Comité de sûreté générale, épingle le luxe ostentatoire du commissaire du peuple et sa liaison affichée avec une ci-devant aux moeurs dépravées ; Lindet critique l'embargo mis dans la port de Bordeaux sur les navires américains; Jullien de la Drôme, agent du Comité de Salut public, enfonce le clou et dénonce Tallien qui prend la décision de monter à Paris pour se justifier.

En quittant Bordeaux, il désigne son collaborateur Ysabeau pour le remplacer le temps de son absence. Les Bordelais tremblent craignant le retour de bâton . Teresa aussi est vaguement inquiète : quelle sera l'attitude d'Ysabeau ?
Qu'à cela ne tienne ! Une fois de plus elle va se sacrifier au bien public ! Pour étouffer chez lui toute velléité de zèle révolutionnaire, elle le séduit en deux temps trois mouvements avec sa maestria habituelle ... et schpounk ! rien ne change sous le soleil de Bordeaux.

Il n'en va pas de même à Paris où Tallien, face à face avec Robespierre, est en très fâcheuse posture et sent le vent tourner . L'Incorruptible a fait table rase de ses amis d'autrefois devenus ses adversaires politiques : nettoyés les Girondins ! éliminés les Enragés ! massacrés les Indulgents, les prêtres réfractaires !
Robespierre, c'est Monsieur Propre . Il est la Vertu incarnée et exterminatrice, comme cette roulure de Teresa Cabarrus, qui a détourné et perverti Tallien, est le Vice incarné .

invité a écrit :
Mais elle s'est tapée combien de mecs Térésa ?

Mme de Sabran :
Demande-moi plutôt qui la belle ne s'est pas tapé ! Réponse : Robespierre !!!

Tiens regarde qui déboule à Bordeaux qu'elle va se taper aussi : Jullien !!!!! Révolutionnaire pur et dur, il n'a pas vingt ans, coeur sec comme un coup de trique, caractère résolu et vertu inattaquable (croit Robby qui l'a à sa botte ). Jullien prend la suite de Tallien que Robespierre a démis de sa charge .

Teresa l'accueille, oeillade langoureuse prometteuse ... Il est un peu plus long à la détente que ses précédentes conquêtes, mais l'enjôleuse vient à bout de sa résistance , et youp la boume !!! :n,,;::::!!!:
Monsieur Propre est une fois encore mis en échec par la vivante image de la luxure .


C'est pas tout ça, mais la guillotine rouille presque, à Bordeaux !!!   

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Nié nié ! Not at all !  Nur un petit peu deutsh ... pas hablabla di tout !   : 
Non mais ces langues latines ont leurs secrets et leurs musicalité qui font qu'on arrive à comprendre globalement !

Quand elle apprend que Tallien est évincé de son poste à son tour, Teresa décide de monter à Paris.    
Elle se lance sur la route avec son fils et son jeune amant, Guéry, un gamin de quatorze ans ....
Elle était censée être assignée à résidence à Orléans, mais comme elle a en poche un passeport, républicain à souhait, et que rien ni personne ne semble pouvoir lui résister, elle fonce à Paris, sûre de sa bonne étoile .... se jeter dans le piège tramé sur mesure pour elle par Robespierre.

A Paris, Tallien a retrouvé son ancien collègue et néanmoins ami (  boudoi32  ), Fouché, en disgrâce lui aussi auprès de Monsieur Propre, et viré de Lyon comme Tallien de Bordeaux. Fouché lui explique combien la situation est favorable pour débarrasser la France de Robespierre . Il n'a plus que des ennemis : les athées outrés par l'avènement de l'Etre Suprême, le Comité de Sûreté Générale muselé, le Comité de Salut public gangréné par Billaud-Varenne, Barère, Collot d'Herbois .... C'est bien simple, Robespierre n'a plus pour le soutenir que son alter ego, l'Archange de la Terreur, le glacial Saint-Just .

Il FAUT neutraliser Robespierre avant qu'il n'envoie toute son opposition à la guillotine, selon sa nouvelle habitude .
Fouché essaye de persuader Tallien, qui a prestance et éloquence, de prendre la tête de l'opposition .... en vain : Tallien est courageux mais pas téméraire : très peu pour lui !  

Fouché se concerte avec Taschereau, qui travaille au service de la police : faire arrêter et emprisonner la citoyenne Cabarrus est le seul moyen de rallier Tallien . Y'a plus qu'à !!!
Un petit détail douche leur enthousiasme : voilà que la police, en même temps que sur les domestiques de Teresa, met la main sur le jeune Guéry planqué dans une armoire !

Tallien, cocu et furax, va t-il laisser tomber la conjuration qui doit abattre le tyran ???   àè-è\': 

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invité a écrit :
De ce fait on pourrait presque comprendre la paranoïa de Robespierre, car si tous les révolutionnaires avaient cette tendance à retourner leur veste en cas de déconvenue, il y avait de quoi s'inquiéter  .

Mme de Sabran :
Comment cela, en cas de déconvenue ? Tu as bien le droit d'avoir tes propres idées et de ne pas forcément t'aligner sur celles du voisin, du copain, du tyran en place .....
Entre Robespierre et les gens qui pensait autrement que lui, ce n'était même pas la lutte à mort : il n'y avait pas lutte; il y avait seulement un billet aller-simple dans la voiture à trentes portières .
En somme, c'était eux ou lui ! Bizarrement, ils avaient envie de vivre . Donc, il fallait zigouiller Robespierre , sans aucune autre alternative .

invité :
Déconvenue dans le sens où Fouché a été réprimandé publiquement par Robespierre Et de ce fait il s'est retourné contre lui, juste parce qu'il a été désavoué, alors que juste avant il était son petit toutou. En gros c'est de l'hypocrisie pure et dure, et je n'aime pas du tout ce concept
Au moins Robespierre n'a jamais caché ses idées .

La nuit, la neige :
Disons que les "idées" ont évolué à une telle vitesse, depuis la convocation des Etats Généraux jusqu'à Thermidor, que je ne suis pas sûr que l'on puisse féliciter l'un des intervenants politiques de l'époque d'avoir changé d'opinions sur tel ou tel sujet.
Robespierre lui même s'est défait de certains concepts, et de quelques anciennes affinités...
Tu connais l'expression : ce ne sont pas les girouettes qui tournent, mais le vent.  
Sûr que certains ont eu la faculté d'être sur des bases idéologiques disons plus...mobiles (Fouché, Cambacérès, Talleyrand ; ou encore, dans un autre genre, Sieyès qui répondra lorsqu'on lui demanda ce qu'il avait fait pendant la Terreur : " J'ai vécu " ).
Et nous l'avons dit, il s'agissait-là surtout de sauver sa tête.

Mme de Sabran :
Mais c'est exactement cela : il a été désavoué par Robespierre parce qu'ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde !
Quel que faux-jeton Fouché ait été ( et nous connaissons le bonhomme : nous savons qu'il l'était ! ) ce n'est pas parce qu'il y avait désaccord entre Robespierre et lui qu'il fallait qu'il aille de bon cœur au rasoir national . Ben non, bizarrement il préfère se débarrasser de Robespierre .  Il cherche des alliés, dont Tallien .
Barère disait : Il faut guillotiner ou s'attendre à l'être .

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Mme de Sabran a écrit:
Fouché se concerte avec Taschereau, qui travaille au service de la police : faire arrêter et emprisonner la citoyenne Cabarrus est le seul moyen de rallier Tallien . Y'a plus qu'à !!!

Ah bon ?    
J’ai lu que, au contraire, c’était Robespierre qui avait voulu faire pression sur Tallien en faisant arrêter Teresa.
C’est d’ailleurs lui qui signe l’acte d’accusation.

La nuit, la neige a écrit:

Mme de Sabran a écrit:
Fouché se concerte avec Taschereau, qui travaille au service de la police : faire arrêter et emprisonner la citoyenne Cabarrus est le seul moyen de rallier Tallien . Y'a plus qu'à !!!

Ah bon ?    
J’ai lu que, au contraire, c’était Robespierre qui avait voulu faire pression sur Tallien en faisant arrêter Teresa.
C’est d’ailleurs lui qui signe l’acte d’accusation.

Est-ce que cela ne revient pas exactement au même ? Il est possible que le retors Fouché ait pu arranger cette arrestation de sorte que la décision semble émaner finalement de Robespierre . Et peut-être, l'arrestation étant effective, il fallait que son acte fût signé par Robespierre ?

Tu fais bien de soulever cette question . Il faudrait la creuser .

Quoi qu'il en soit, le résultat ne se fera pas attendre : Tallien, piqué au vif comme le taureau par le dard de la guêpe, va foncer tête baissée .

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WIKI donne pour source de cette information : Jean Tulard, Les Thermidoriens, Le grand livre du mois, p.45.

Nous pourrions déjà rechercher là .
Pour ma part, je n'ai pas cet ouvrage.

Mme de Sabran a écrit:
Est-ce que cela ne revient pas exactement au même ?  

Euh...si l’on veut.
Enfin disons que l’un aurait souhaité faire pression sur l’un des dangereux comploteurs qui pouvaient remettre en cause son pouvoir, et l’autre envisageait tout le contraire, mais bon...

Mme de Sabran a écrit:Il est possible que le retors Fouché ait pu arranger cette arrestation de sorte que la décision semble émaner finalement de Robespierre . Et peut-être, l'arrestation étant effective, il fallait que son acte fût signé par Robespierre ?

Ben dis-donc ! Il fallait du génie, et un sacré coup de chance pour engager pareille manoeuvre.
C’est à dire que Fouché aurait fait qu’un des proches de Robespierre lui suggère cette arrestation, en présumant que Tallien, sans aucun doute, se rallierait au coup de force ?

Mme de Sabran a écrit:
WIKI donne pour source de cette information :   Jean Tulard, Les Thermidoriens, Le grand livre du mois, p.45.

Alors, si Jean Tulard le dit !   
Je n’ai pas lu ce livre.
Tout ce que je sais c’est que Fouché et Robespierre se livreront un grand combat « au grand jour », et souterrain , certes.
L’épisode Térésa est un des éléments de cette lutte.

La nuit, la neige a écrit:

Mme de Sabran a écrit:
Est-ce que cela ne revient pas exactement au même ?  

Euh...si l’on veut.
Enfin disons que l’un aurait souhaité faire pression sur l’un des dangereux comploteurs qui pouvaient remettre en cause son pouvoir, et l’autre envisageait tout le contraire, mais bon...

...   

La nuit, la neige a écrit:

Mme de Sabran a écrit:Il est possible que le retors Fouché ait pu arranger cette arrestation de sorte que la décision semble émaner finalement de Robespierre . Et peut-être, l'arrestation étant effective, il fallait que son acte fût signé par Robespierre ?

Ben dis-donc ! Il fallait du génie, et un sacré coup de chance pour engager pareille manoeuvre.
C’est à dire que Fouché aurait fait qu’un des proches de Robespierre lui suggère cette arrestation, en présumant que Tallien, sans aucun doute, se rallierait au coup de force ?

On a vu manoeuvres politiques souterraines beaucoup plus alambiquées que cela ...
Ma foi, celle-ci ne me semble pas inenvisageable.

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Mme de Sabran a écrit:
...    

 : 

Roby voulait faire pression sur Tallien, Fouché quant à lui : le stimuler !

Mme de Sabran a écrit:On a vu manoeuvres politiques souterraines beaucoup plus alambiquées que cela ...
Ma foi, celle-ci ne me semble pas inenvisageable.

Cela me semble très capillotracté, mais très bien : pourquoi pas !  

En somme, nous nageons tous les deux, paisiblement !               

Certainement !  : 

Mais poursuivons, poursuivons... 

Oui, oui, poursuivons !  :n,,;::::!!!: 

De même que Paul Reboux, vous ai-je dit, dénie à Teresa son titre de gloire bien mérité de "Notre Dame de Bonsecours", de même il conteste les conditions d'incarcération de la future Mme Tallien à Paris :
L'histoire de la captivité de Teresa dans les geôles révolutionnaires, de son action sur Tallien, de son inspiration généreuse pour stimuler le vainqueur des terroristes ( .... ) tout cela relève de la légende, non de l'histoire. La détention de la reine de Bordeaux fut misérable et sans poésie. Elle ne connut en prison ni Joséphine de Beauharnais ni Mme d'Aiguillon. Elle y vécut en secret, par l'ordre de Robespierre, mangeant du pain noir, et couchée sur de la paille moisie, parmi les rats, les cafards et les poux .
¨
Pourquoi diable ???  boudoi16 



Tous les historiens s'accordent sur le transfert de Teresa à la prison des Carmes, où là, effectivement, elle partage sa cellule avec deux autres dames, Mme d'Aiguillon et Joséphine de Beauharnais . Avec cette dernière, Teresa se lie d'une fervente amitié. Il faut dire que la malheureuse jolie créole passe son temps, transie de peur, à gémir ou pleurer. Teresa, très forte au contraire, lui insuffle le courage de supporter leur position en l'assurant que Tallien va les faire délivrer tôt ou tard !

A l'extérieur, Fouché et Barras ( fraîchement remonté du Midi et en disgrâce lui aussi ) ont toujours la plus grande peine à rallier Tallien qui se rend même chez Duplay s'humilier, supplier Robespierre de lui rendre sa maîtresse.
Immobile, indéchiffrable, effrayant, Robespierre de son oeil vitreux, regarda l'hercule s'incliner, trébucher, sortir comme un homme ivre , écrit Erlanger.

Depuis la fête de l'Etre Suprême, Robespierre se prend pour Dieu lui-même . Il ne se donne même plus la peine d'assister aux réunions des Comités et de l'Assemblée. Invisible et tout puissant, il assène ses ordres à la police et à l'accusateur public .
Les têtes volent comme des ardoises .

Nous ne dirons pas que les condamnés menaient joyeuse vie en prison, mais c'est tout juste . Il fallait tromper l'angoisse atroce de la mort ! Quand ils étaient riches, les condamnés pouvaient s'offrir de festoyer ( comme Lauzun devenu Biron qui déguste des huitres arrosées d'un petit blanc sec, au moment où l'on vient le chercher .... ) et tout le monde couchait avec tout le monde ( j'exagère un peu d'accord, mais à peine ... ), les dames parce que si elles étaient grosses, elles avaient la vie sauve, et les messieurs parce qu'une dame qui s'offre, cela ne se refuse pas . ( Imbert de Saint-Amand )
Aux Carmes, Joséphine devient la maîtresse de Hoche, ma fille Delphine celle d'Alexandre de Beauharnais ... boudoi29 boudoi29 boudoi29
Gageons que Teresa, pragmatique, fait dans l'efficacité et séduit à bon escient qui peut lui être utile dans l'immédiat .

Pendant ce temps, la conspiration s'organise à Paris . Elle s'articule principalement autour de Fouché qui en est l'âme et l'instigateur , et Barras .... ( Vous vous doutez que je vous la fais courte ... )
Bizarrement, Robespierre change . Il est nerveux, inquiet ... Il semble gagné par la paranoïa . Il gémit ses discours, pleure sur la tribune. Il se croit incompris, calomnié !
Il veut maintenant se débarrasser des membres de la Montagne qui forment la gauche de l'Assemblée. Où s'arrêtera t-il ???
La Vertu n'a pas de faille . La faille est dans l'homme . Il n'y a qu'à tuer tout le monde, pour le triomphe de la Vertu.

Le 7 thermidor (25 juillet ), l'administrateur de la prison signifie à la citoyenne Cabarrus qu'elle comparaîtra le lendemain devant le tribunal révolutionnaire, ce qui équivaut à un arrêt de mort.
Elle demande du papier et une plume .

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...   la suite, chère Comtesse ?    :n,,;::::!!!: 
La  voici, la voilà :

Depuis des jours et des jours qu'elle promet à Joséphine l'irruption en sauveur de Tallien aux Carmes, Teresa commence à désespérer de lui . C'est maintenant ou jamais, demain il sera trop tard.
Elle demande à son geôlier s'il est prêt à porter pour elle un billet au citoyen Tallien. L'homme aquiesce .
Elle griffonne quelques phrases qu'elle conclut ainsi : Je meurs d'appartenir à un lâche .

Elle voulait faire mouche, elle y réussit ! Tallien est comme foudroyé !
Reprenant ses esprits, il répond : Soyez aussi prudente que j'aurai de courage.
Il est enfin déterminé à aller jusqu'au bout . Prêt à tout, il sort acheter un couteau et rejoint Fouché.

Le 8 thermidor, après le discours binaire de Robespierre (en gros : les amis de mes ennemis sont mes ennemis, il n'y a que deux partis, les bons et les méchants ........ ), il n'y a pas un chat dans l'Assemblée qui ne se sente salement visé par la vindicte de l'Incorruptible (sauf Saint-Just , l'élu ... ) et un pied dans la tombe ...
Pendant que Hanriot travaille à soulever le peuple de Paris contre la Convention, Fouché, Barras, Collot d'Herbois règlent leur plan avec minutie.

Le lendemain, à midi, Saint-Just veut prendre la parole le premier . Tallien bondit comme un diable de sa boite, dénonçant la tyrannie et son chef : Qui ne pleurerait sur la Patrie ???, s'égosille t-il .
Il y va d'un violent réquisitoire contre Robespierre, avant que Saint-Just le bec cloué ait pu revenir de sa surprise.
Tallien est acclamé, applaudi frénétiquement .

Robespierre demande la parole. Collot d'Herbois le fait taire . Il jaillit de son siège, se précipite vers la tribune.
Tallien, hors de lui, risque le tout pour le tout . Il brandit son couteau:
Hier aux Jacobins, j'ai vu se former l'armée du nouveau Cromwell. Je me suis armé d'un poignard pour lui percer le sein si la Convention n'a pas le courage de le décréter d'accusation !




Robespierre, théâtral tend sa poitrine .
L'ombre de Danton te repousse, le sang de Danton t'étouffe, hurle Tallien en furie .

Nous connaissons bien la suite :  la chute brutale de Robespierre .....
Et notre Teresa ? Nous la retrouverons tout bientôt !!!    

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Ma chère Comtesse Diane se sera emmêlé les pinceaux !  : 

Mais oui !
Que fait la modération, hum ??!!  : 

A cette heure tardive, elle roupille ...   

Aux Carmes, les prisonniers passent par des montagnes russes émotionnelles ! Les nouvelles qui filtrent sont contradictoires . Quand des banderoles hissées sur les toits voisins annoncent l'arrestation de Robespierre, c'est un immense sursaut d'espoir, une attente fiévreuse ... Mais la nuit tombe sans que rien ne se passe.
Joséphine sanglote . Hoche soupire: J'ai cent ans ! Teresa récite ses prières puisque aussi bien tout est fini ...

Nous savons comment Robespierre retranché avec ses derniers fidèles, Saint-Just, Couthon, Lebas et son jeune frère tenaient encore conseil de guerre, quand Tallien lance avec Fouché l'assaut de l'hôtel de ville. Nous en connaissons les détails macabres .
Tout Paris exulte en apprenant la chute du tyran.

Le 12 thermidor, l'huissier du tribunal révolutionnaire fait irruption aux Carmes. Point de liste habituelle de condamnés: il appelle seulement la citoyenne Cabarrus . Tallien attend Teresa au parloir . Elle tombe dans ses bras; elle est libre !

La nuit, la neige a écrit:
J'ai lu, je ne sais plus où, que Joséphine aura la vie sauve car elle s'évanouit au moment où elle et son mari doivent être emportés vers l'échafaud.
On la laisse finalement enfermée dans l'attente d'une prochaine fois, alors que son mari est exécuté.
Mme Tallien la fera libérer plus tard...
 

Je n'ai pas retrouvé ce détail dans Castelot, cher ami .   
En tout cas, Alexandre de Beauharnais et Joséphine ne partagent pas la même cellule.
Lorsqu'il est temps pour lui de faire ses adieux à la vie, il ôte de son doigt une bague arabe pour qu'on la remette à Joséphine avec ce petit mot :
La présomption que cette infernale machination me suivra jusqu'au tribunal révolutionnaire ne me laisse aucun espoir de te revoir, mon amie, ni d'embrasser mes chers enfants. Je ne te parlerai donc point de mes regrets; ma tendre affection pour eux, l'attachement fraternel qui me lie à toi, ne peuvent te laisser aucun doute sur le sentiment avec lequel je quitterai la vie sous ce rapport.



...... ceci quatre jours seulement avant la chute de Robespierre !!!!

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Teresa Cabarrus fait figure d'héroïne ! On sait que c'est l'amour qu'elle inspire à Tallien qui a donné à celui-ci le cran d'abattre Robespierre. Tallien affiche Teresa avec orgueil . Sa beauté subjugue .   
Il dit partout :
Voyez la main qui a renversé la guillotine, la main de Mme Tallien !
Car il la lui demande, cette main, et Teresa aurait mauvaise grâce à la refuser à son sauveur ... n'est-ce pas ?

La foule pleure d'émotion, baise le bas de la robe de Teresa comme à une divinité. Tallien accusa Robespierre à la tribune, et c'est à Mme de Fontenay que la France a dû d'être délivré de celui-ci. ( Mémoires de Paroy )

Notre-Dame de Bon Secours devient Notre-Dame de Thermidor . Son premier souci, en sortant des Carmes, est d'aller tranquilliser les jeunes Hortense et Eugène de Beauharnais sur le sort de leur mère qu'elle s'emploie à faire délivrer aussi.
Joséphine est rendue à la liberté le soir du 6 août. Grâce à Tallien qui appuie sa demande, elle peut rentrer en possession de ses effets, meubles et bijoux placés sous scellés lors de son arrestation.
Joséphine voue à Teresa amitié et reconnaissance :
Mme Tallien, écrit-elle, est infiniment belle et bonne; elle ne se sert de son immense crédit que pour faire accorder des faveurs aux malheureux qui s'adressent à elle, et elle ajoute à tout ce qu'elle accorde une telle expression de satisfaction que l'on dirait qu'elle vous doit encore des remerciements.

Mme d'Abrantès appelle Teresa la Vénus du Capitole ....