Portraits et illustrations de Louis XVII, roi de France (1793-1795)

J'ouvre ce topic car à la mort de Louis XVI, bon nombre d'émigrés reconnurent la royauté de Louis-Charles.
C'est pour ces émigrés que sont éditées des estampes. Dans le courant de l'année 1793 paraissent, d'abord en Angleterre, trois estampes représentant Louis XVII en costume de sacre.
L'une est due au pinceau d'un certain Miéry:
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Une autre anonyme, gravée par Cheesman à Londres au mois de mars 1793 est publiée quelques mois plus tard à Rome chez le libraire Barbiellini, qui la dédie à Mesdames Tantes, alors réfugiées dans l'Etat Pontifical. La gravure est vendue à l'occasion de la cérémonie qui se tient en l'église Saint-Louis-des-Français le 25 août 1793, jour de la fête du roi et véritable fête nationale pour les royalistes:
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La dernière estampe, imprimée à Londres au mois de juillet 1793, est l'oeuvre d'un artiste allemand, Nicolaus Heideloff, protégé du duc de Wurtemberg:
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Ces trois gravures et leurs différentes versions sont les seules représentations de Louis XVII avec tous les attributs d'une royauté qu'il ne pourra jamais exercer.

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Merci, Monsieur de Coco, pour l'ouverture de ce sujet...

Monsieur de Coco a écrit:



(...) anonyme, gravée par Cheesman à Londres au mois de mars 1793 est publiée quelques mois plus tard à Rome chez le libraire Barbiellini, qui la dédie à Mesdames Tantes, alors réfugiées dans l'Etat Pontifical.
La gravure est vendue à l'occasion de la cérémonie qui se tient en l'église Saint-Louis-des-Français le 25 août 1793, jour de la fête du roi et véritable fête nationale pour les royalistes.

Cette miniature reprend le même profil, mais elle est peinte bien des années plus tard...


Luigi Aspetti (B. 1815)
Louis XVII (1785-96) Oui, oui, nos amis Anglais datent la mort de l'enfant en 1796...
Circa 1862
Photo : Royal Collection Trust / Her Majesty Queen Elizabeth II - 2018


Et voici le commentaire publié sur le site de la Royal Collection Trust, ou si vous préférez celui de la reine Elizabeth II...

Louis XVII is depicted here in in profile wearing the crown, robes of state and the chain of the order of St Esprit.
The miniature is preserved in its original gilt frame with easel stand, engraved on the reverse with the inscription :

LOUIS XVII. / DAUPHIN DE LOUIS XVI. / BORN 1785 – DIED 1796   / L. ASPETTI, PINX.
AFTER A PORTRAIT IN THE PALACE OF MALTA. / PRESENTED TO / H.R.H. THE PRINCE OF WALES / BY THE GOVERNOR OF MALTA / LT. GEN L. Sir GASPARD LE MARCHANT, 1862.

An oil painting matching this description is now in the Royal Collection. It cannot be established with certainty whether this painting is the one formerly in Valletta, but if so, it would seem that this was the source for Aspetti's copy.
Aspetti's miniature appears to be one of the set of oil miniatures commissioned by Sir John Gaspard Le Marchant in 1860.
(...)
Signed and inscribed in gold: DAUPHIN DU LOUIS XVI. Né. 1785. Mort. 1796 [sic]. Loui [sic] Aspetti p.



Provenance : Presented to King Edward VII when Albert Edward, Prince of Wales, by the Governor of Malta in 1862


Voici donc le portrait à l'huile mentionné dans le descriptif, qui pourrait être celui conservé un temps au Palais du gouverneur de Malte, à La Valette, à partir duquel cette miniature fut dessinée (et peut-être votre gravure ?).


The Dauphin Louis of France (1785-1796) Encore cette date !! Et pourquoi le dauphin Louis de France    
Anonym, French School
Circa 1792-1810
Oil on canvas - 82.4 x 62.9 cm
Head and shoulders, facing in profile to left; wearing robes of ermine lined with purple velvet embroidered with gold fleur-de-lis and a lace cravat; open, gold, jewelled crown on head and the collar of the Order of St Esprit; long wavy blonde hair.
Photo : The Royal Collection Trust / Her Majesty Queen Elizabeth II - 2018

La nuit, la neige a écrit:
Louis XVII (1785-96) Oui, oui, nos amis Anglais datent la mort de l'enfant en 1796...

... du moins sur ce tableau, mais l'erreur aurait pu être corrigée dans le commentaire !

Les rumeurs qui courent en Europe sur le petit roi :

Samedi 28 mars 1795 :
M. Rivals, cet agent français, dînait chez le grand chancelier. ( ... ) Il a dit que les enfants étaient toujours au Temple, que Madame était détestée et que le Roi ne faisait que se battre toute la journée avec son gouverneur et s'enivrer .

Dimanche 3 mai 1795 :
Les nouvelles sur l'état physique du Roi sont inquiétantes. On dit qu'il veut toujours être couché, mange peu, ne parle pas, dans un état de nullité parfaite, n'étant pas maltraité mais pas très soigné. Que Madame au contraire, supérieure à sa jeunesse comme à ses affreux malheurs, grandit, se soutient et conserve son courage et sa dignité. Elle ne veut avoir personne près d'elle, elle se sert elle-même et prend seule le soin de sa chambre et de tout ce qui lui est propre, et s'acquitte de tout avec un froid et une grandeur imposante .

( Dagbok de Fersen )

Mme de Sabran a écrit:Les rumeurs qui courent en Europe sur le petit roi :

Samedi 28 mars 1795 :
M. Rivals, cet agent français, dînait chez le grand chancelier.  (  ...  )  Il a dit que les enfants étaient toujours au Temple, que Madame était détestée et que le Roi ne faisait que se battre toute la journée avec son gouverneur et s'enivrer .

Quelle horreur

Billet à l'image de Louis XVII:
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Au début de l’insurrection vendéenne, en mars 1793, les insurgés utilisèrent les assignats républicains qu’ils saisissaient par actes de guerre, comme ils le firent à Cholet. Mais les paysans qui méprisaient cette monnaie de papier, les refusaient et allaient jusqu’à les détruire. Pour les faire accepter, les chefs royalistes adjoignirent sur chaque assignat une surcharge au nom du Roi et sa signature.
Par décret du 15 brumaire an II (5 novembre 1793), la Convention prohiba ces billets qui devaient être considérés comme des faux sous la menace d’être condamné comme « suspects », et conduit à l’échafaud.
Les royalistes cherchèrent alors à créer un papier-monnaie au nom et à l’effigie de Louis XVII, considéré comme le successeur de Louis XVI exécuté. L’édition se fit à Châtillon-sur-Sèvre sur papier épais de couleur bis. Il y eut trois valeurs : de 500 livres à impression rouge, de 100 livres à impression noire et de 50 livres à impression verte.

Gouverneur Morris a écrit:

Quelle horreur

L'alcool est un moyen comme un autre de destruction .

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Monsieur de Coco a écrit:
L'une est due au pinceau d'un certain Miéry:
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La même colorisée:
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La couronne est bien la même sur toutes les représentations . Qu'est-elle devenue, cette couronne qu'il n'a jamais portée ?

Mme de Sabran a écrit:La couronne est bien la même sur toutes les représentations .   Qu'est-elle devenue, cette couronne qu'il n'a jamais portée ?

A t elle déjà existé d'ailleurs?

Elle a dû exister, je suppose, puisqu'elle est représentée maintes fois et toujours absolument pareille .

25 octobre 1824 - L’intérieur de la basilique de Saint Denis est décoré car en se jour seront célébrées les funérailles de Louis XVIII selon la tradition d'avant la révolution. L'église est méconnaissable, toute drapée de noir semée de fleurs de lys d'or. Au milieu du chœur s’élève le cénotaphe richement décoré sur lequel repose le catafalque contenant le corps du roi. En avant du catafalque du coté du sanctuaire sont placés sur une crédence le manteau royal de couleur violet orné de 365 fleur de lys d'or avec les ordres royaux et sur un piédestal le heaume orné d'une couronne de vermeil et de pierreries, la cote d'arme semée de fleur de lys, l’écu de France, les gantelets en vermeil doublés de satin violet et les grands éperons d'or garnis eux aussi de violet. Près du cercueil se trouve l'épée, le sceptre copie de celui de Charles V, la main de justice et la couronne royale le tout en bronze doré.

Mais d’où viennent ces insignes ? Car à la révolution le trésor fut dispersé et les symboles détruit ...

C'est Louis XVIII lui même qui prit sur lui de les reconstituer d'abord pour l'anniversaire de la mort de son frère et de sa belle sœur, Louis XVI et Marie Antoinette, et ensuite dans le but de renouer avec la tradition des funérailles de ses aïeux. Il passa donc commande en 1821 de deux couronnes, d'un sceptre et d'une main de justice au bronzier Feuchère qui les réalisa d'après des dessins de Bélanger et de Hitorff.
Après les funérailles tous les ornements excepté la couronne du heaumes qui se retrouva au trésor de la sacristie avec le manteau des funérailles du duc de Berry, furent envoyés au Garde-meuble de la couronne où ils furent rejoints peu après par les ornements du sacre de Charles X. L'écu de France, la bannière et le penons disparurent.

Après 1830, s'en suit une nouvelle chasse au symboles royaux telle que la fleurs de lys.

Si Louis Philippe se fera représenter avec les regalia funèbres dans un tableau de Winterhalter les regalias seront un peu mis à l'écart jusque sous Napoléon III qui les fera exposer dans l’éphémère musée des souverains français.

A la chute de l'empire ils seront oubliés jusqu'en 1935 ou lors du déménagement du garde meuble de Napoléon III au Quai d’Orsay les objets de l'armoire du sacre seront envoyés dans les réserve du château de Compiègne jusqu'en 1949 où ils seront envoyés à Reims alors que les objets de métal se retrouvent exposés dans les vitrines de la sacristie. Les tissus sont rangés dans les réserves.

En 1952 un vol audacieux voit disparaitre la couronne de vermeil du dauphin, les couronnes funéraires de Louis XVIII ainsi que 14 dalmatiques et l'ornement du sacre, et endommage le dais royal. Si la couronne de vermeil du dauphin disparut on retrouva les couronnes en morceaux dans les égouts.

En 1972 il fut décidé que les régalias funéraires rejoindraient Saint-Denis pour y être exposées mais il fallut d'abord les restaurer. Les manteaux de catafalque furent défroissés. Pour cela il fallut démonter les 370 fleurs de lys et les recoudre après que leurs dorures furent ravivées ainsi que les riches bordures du manteau. Ensuite on restitua l’hermine. Sur la cote d'arme il ne restait qu'une fleur de lys, ce qui permit de reconstituer l'ensemble. Les couronnes furent restaurées d'après les dessins conservés et les camées disparus furent remplacés par des copies. Le heaume fut restauré et à cette occasion on retrouva la couronne de vermeil qui le surmontait dans les vitrines du trésor de Saint Denis. Il n'y eut qu'à restituer la calotte et le volet (protège nuque). Le sceptre et la main de justice, ainsi que l'épée, furent nettoyés et redorés.
Après cela les régalias funéraires purent rejoindre les vitrines du trésors où elles sont toujours conservées avec d'autres utilisées pour Louis XVI et le duc de Berry .
Source: http://saintdenis-tombeaux.forumculture.net
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médaille allemande de LOOS - avers les deux enfants, revers une draperie avec la mention "quand sera-t'elle levée ? "
évoquant les deux mystères.......

MARIE ANTOINETTE

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Merci Monsieur de Coco...

Puisque nous lisons "Roi de France et de Navarre", j'en profite pour citer le lien vers notre sujet concernant ce titre.

C'est ici : Rois...de France et de Navarre

Quelle mine inépuisable avez-vous trouvée là, cher Monsieur de Coco !!!

Mme de Sabran a écrit:Quelle mine inépuisable avez-vous trouvée là, cher Monsieur de Coco !!!  

Je fouille, je fouille......j'adore ça!

Et nous en profitons !

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FRANCOIS DE LAURENTIE a édité en 1912 une importante iconographie sur le petit Roi, ce livre est rare et souvent très cher !!!!
l'auteur est DCD pendant la guerre de 1914 ; je possède un morceau de robe de la Reine couleur puce accompagnant une lettre qui envoyait cette relique à un destinataire inconnu en lui demandant de rester secret car "on ne trouve pas des morceaux de robe d'une reine guillotinée au coin de la rue" afin d'éviter un souci avec l'éditeur EMILE PAUL qui avait reçu, lui aussi un petit morceau.

MARIE ANTOINETTE

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Sans oublier à Saint-Denis:

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