Brunoy ou la folie du Comte de Provence
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Brunoy ou la folie du Comte de Provence
Le château de Brunoy est une demeure détruite qui était située sur la commune de Brunoy, dans l'Essonne. Il possédait de merveilleux jardins "à la Française" et fut la résidence-fétiche du comte de Provence, futur Louis XVIII. Le domaine se composait du "Grand Château" et du "Petit Château", situé de l'autre côté du vallon.
Le futur Louis XVIII (1755-1824) acquit le marquisat de Brunoy et le Petit Château l’année où son frère aîné devint roi, en 1774 (l’acquéreur avait alors 19 ans). Immédiatement, sa préférence se porta sur le Petit Château, plus facile à aménager selon ses goûts. Il en chargea son architecte, Chalgrin, lequel entreprit tout un programme immobilier. On refit immédiatement les aménagements intérieurs, le prince s’installant dans l’aile est. Dès 1775, Provence fit construire la Faisanderie de Sénart ; l’année suivante ce furent les communs du Petit Château ; en 1779, la Faisanderie des Bosserons. En 1780, Provence allait se donner les moyens de satisfaire son goût pour le théâtre en faisant construire par Chalgrin un théâtre et des logements pour les comédiens, tout près de ses propres appartements. Il préfigurait, ainsi, le futur « Théâtre de Monsieur », ouvert en 1789 dans la salle des Machines des Tuileries.
La mode de l’époque était aux « folies », résidences hors de Paris où les grands personnages allaient se reposer et se défouler des pesanteurs de la cour. Brunoy fut la folie du Comte de Provence. Il y donna de nombreuses fêtes, auxquelles assistaient tous les personnages en vue et, parfois, le couple royal.
Lorsqu’il réussit à quitter la France en juin 1791, Provence déclencha des représailles contre ses biens. Ceux de Brunoy furent particulièrement touchés et, en très grande partie, détruits. La « résidence principale » du prince, le palais du Luxembourg, fut en effet sauvegardée, les révolutionnaires ayant décidé d’y installer la Maison nationale de sûreté.
Il reçut à Brunoy plusieurs fois Marie Antoinette. Monsieur résida au Petit Château qu’il transforma en une belle demeure (actuelle école rabbinique), selon son goût. Surtout, il fit construire un grand théâtre, où il fit représenter des pièces au répertoire scabreux.
Un édit donné à Versailles en 1777 érigeait la seigneurie de Brunoy en duché-pairie, mais il ne fut pas exécuté.
En 1780, une crue emporta le pont, qui fut reconstruit par un architecte de renom, Jean-Rodolphe Perronet.
Monsieur et son frère le Roi aimaient chasser en forêt de Sénart et Soufflot fut chargé d’y construire un obélisque, la Pyramide actuelle.
Après la Révolution, le Grand Château fut rasé et le domaine démantelé. Le "petit château", que le couple Provence occupait de façon préférentielle, existe toujours et abrite aujourd'hui une école rabbinique. Il ne se visite malheureusement pas.

Le futur Louis XVIII (1755-1824) acquit le marquisat de Brunoy et le Petit Château l’année où son frère aîné devint roi, en 1774 (l’acquéreur avait alors 19 ans). Immédiatement, sa préférence se porta sur le Petit Château, plus facile à aménager selon ses goûts. Il en chargea son architecte, Chalgrin, lequel entreprit tout un programme immobilier. On refit immédiatement les aménagements intérieurs, le prince s’installant dans l’aile est. Dès 1775, Provence fit construire la Faisanderie de Sénart ; l’année suivante ce furent les communs du Petit Château ; en 1779, la Faisanderie des Bosserons. En 1780, Provence allait se donner les moyens de satisfaire son goût pour le théâtre en faisant construire par Chalgrin un théâtre et des logements pour les comédiens, tout près de ses propres appartements. Il préfigurait, ainsi, le futur « Théâtre de Monsieur », ouvert en 1789 dans la salle des Machines des Tuileries.
La mode de l’époque était aux « folies », résidences hors de Paris où les grands personnages allaient se reposer et se défouler des pesanteurs de la cour. Brunoy fut la folie du Comte de Provence. Il y donna de nombreuses fêtes, auxquelles assistaient tous les personnages en vue et, parfois, le couple royal.
Lorsqu’il réussit à quitter la France en juin 1791, Provence déclencha des représailles contre ses biens. Ceux de Brunoy furent particulièrement touchés et, en très grande partie, détruits. La « résidence principale » du prince, le palais du Luxembourg, fut en effet sauvegardée, les révolutionnaires ayant décidé d’y installer la Maison nationale de sûreté.
Il reçut à Brunoy plusieurs fois Marie Antoinette. Monsieur résida au Petit Château qu’il transforma en une belle demeure (actuelle école rabbinique), selon son goût. Surtout, il fit construire un grand théâtre, où il fit représenter des pièces au répertoire scabreux.
Un édit donné à Versailles en 1777 érigeait la seigneurie de Brunoy en duché-pairie, mais il ne fut pas exécuté.
En 1780, une crue emporta le pont, qui fut reconstruit par un architecte de renom, Jean-Rodolphe Perronet.
Monsieur et son frère le Roi aimaient chasser en forêt de Sénart et Soufflot fut chargé d’y construire un obélisque, la Pyramide actuelle.
Après la Révolution, le Grand Château fut rasé et le domaine démantelé. Le "petit château", que le couple Provence occupait de façon préférentielle, existe toujours et abrite aujourd'hui une école rabbinique. Il ne se visite malheureusement pas.

Dernière édition par Monsieur de Coco le Sam 25 Mai 2019, 15:53, édité 4 fois
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
Merci, cher Monsieur de Coco, pour l'ouverture de ce sujet !

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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
La pyramide de Brunoy élevée par le comte de Provence en 1779 (toujours existante):

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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
Petite bibliographie:
Le comte de Provence à Brunoy (1774-1791) de Robert Dubois-Corneau, Jean SChemit, 1909
Inventaire révolutionnaire des biens du comte de Provence à Brunoy de Philippe Curtat, 1990
Le comte de Provence à Brunoy (1774-1791) de Robert Dubois-Corneau, Jean SChemit, 1909
Inventaire révolutionnaire des biens du comte de Provence à Brunoy de Philippe Curtat, 1990
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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence

EXCEPTIONNELLE PAIRE D’ENCOIGNURES D’EPOQUE LOUIS XVI ESTAMPILLEES JEAN-FRANCOIS LELEU ANCIENNE COLLECTION DU COMTE DE PROVENCE
A la fin des années 1760, le Marquis de BRUNOY, fils du puissant banquier de la Cour Jean Pâris de MONTMARTEL (parrain de la jeune Jeanne POISSON, future Marquise de POMPADOUR) commande pour son château, au célèbre ébéniste Jean-François LELEU, un ensemble composé d’une commode et deux encoignures. En 1774, le Comte de PROVENCE, frère de Louis XVI et futur Louis XVIII, achète le Château de Brunoy et il fait installer l’ensemble dans le « salon des nobles » de ses appartements.
Lors des ventes révolutionnaires de 1793, le marchand Bertholigny achète la commode pour 656 livres et la paire d’encoignures pour 324 livres. Il revend l’ensemble à Jean-Baptiste NIEAUD, Président du Tribunal de Commerce et ancien Maire de Limoges. Ces meubles, qui n’ont pas été mis en vente depuis le XVIIIème siècle, seront transmis en ligne directe parmi ses descendants, la commode et la paire d’encoignures étant séparés par un partage familial en 1880.
Provenance : - Probablement commandée par Armand-Louis PARIS de MONTMARTEL, Marquis de BRUNOY (1748-1781) pour le grand Château de Brunoy. - Collection du Comte de Provence, frère de Louis XVI et futur Louis XVIII (1755-1824), lors de l’achat du Château de Brunoy en 1774. - Vendue lors des ventes révolutionnaires, achetée par le marchand Bertholigny. - Collection de Jean-Baptiste NIEAUD, ancien maire de Limoges et Président du tribunal de commerce. - Conservée dans sa descendance.
En 1774, le château et l’ensemble de son contenu mobilier sont achetés par Louis-Stanislas-Xavier Comte de Provence (Archives Nationales, Minutier Central, ET/XCIX/607). A cette époque ni les encoignures, ni la commode ne sont payées à Jean-François Leleu qui figure parmi les créanciers du marquis le 28 juillet 1775 (Archives Nationales, Minutier Central, ET/XCIX/612). Après l’achat du château, le comte de Provence entreprend une remise en état qui dure deux ans, puis achète le petit château qui jouxte l’ancienne propriété du marquis, lieu qui deviendra sa résidence lors de ses séjours à Brunoy. C’est dans ce château dans lequel sont déplacées la commode et les encoignures puisqu’elles sont inventoriées une première fois dans cette propriété en 1783 dans une des pièces les plus fastueuses : le Salon des Nobles des appartements de Monsieur : « Une commode à la Régence de quatre pieds et demi en bois de rapport, de fontes doré d’or moulu et dessus de marbre- deux encoignures pareilles… » (Inventaire du mobilier des châteaux de Brunoy (1783), Bibliothèque d’Art et d’Archéologie Jacques Doucet, MS 457).
Néanmoins, le comte de Provence ne jouira que quelques années de ce lieu privilégié, en juin 1791 après les troubles révolutionnaires, il quitte la France. L’année suivante, l’ensemble de ses biens est saisi en tant que biens d’émigrés.
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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence

Importante commode à double ressaut en placage de bois tabac teinté vert, bois de rose et bois indigène, partiellement frisé à décor de quartefeuilles et de rosaces dans des triples filets de buis et d'ébène, la façade présentant trois réserves, les côtés légèrement incurvés, également marquetés. Elle ouvre par deux tiroirs, l'intérieur garni de moire bleue. Montants à pans coupés, pieds cambrés à larges sabots. Superbe ornementation de bronzes très finement ciselés et dorés, l'entrée de serrure à cartouche rubanée, les mains tombantes à feuilles de chêne rubanées, chutes feuillagées en console, tablier à cul de lampe orné d'un cartouche à guirlandes et rinceaux.
Restée dans un état très proche de celui d'origine et dans sa patine naturelle.
Estampille de J.F. Leleu, J M E.
Plateau de marbre bleu turquin (réparé). G.D.Transition des époques Louis XV et Louis XVI.
Haut. : 89 cm - Larg. : 151 cm
Prof. : 60 cm
Dans le tiroir supérieur, côté gauche, sur une étiquette ancienne incomplète on peut lire : “Une commode et deux encoignures Louis XVI provenant du château de Brunoy, propriété du Cte de Provence
Louis XVIII... ébéniste Gouthières...”. (sic).
Provenance : - Probablement commandée par Armand-Louis Paris de Montmartel, Marquis de Brunoy (1748-1781) pour le grand château de Brunoy vers 1766-1770.
Entrée dans les collections du Comte de Provence, frère du Roi et futur Louis XVIII (1755-1824), lors de l'achat du château de Brunoy avec l'ensemble du mobilier, en 1774.
Vendue lors des ventes révolutionnaires au petit château de Brunoy, du 9 au 16 juin 1794, sous le numéro 4174. Achetée par le marchand Bertholigny.
Cédée à Jean-Baptiste Nieaud, ancien maire de Limoges et Président du Tribunal de Commerce de cette même ville.
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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
Quelles ravissantes petites encoignures !

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Mme de Sabran- Messages : 45764
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
Merci Monsieur de Coco pour l'ouverture de ce sujet.
Comme je me demandais bien pourquoi, sur cette carte postale, cet édifice n'était pas plutôt nommé un obélisque ??
Wikipedia nous dit :
L'obélisque de Brunoy, appelé aussi pyramide de Brunoy, est un obélisque marquant l'entrée de Brunoy au bord de la RN6 et la porte de la forêt de Sénart. Construit en 1779 par Soufflot (aidé des architectes Richard Mique et Michel-Barthélemy Hazon), en remplacement de l'ancienne croix de Malesherbes, c'était le rendez-vous de chasse du roi Louis XVI.
Prévue par le comte de Provence à l'origine pour être réellement une pyramide, c'est Louis XVI qui décida de revoir le projet à la baisse par manque de moyens et d'en faire un simple obélisque.

* Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ob%C3%A9lisque_de_Brunoy#cite_note-1
Nous évoquions également le domaine de Brunoy, ici : Fêtes de la forêt de Sénart

Comme je me demandais bien pourquoi, sur cette carte postale, cet édifice n'était pas plutôt nommé un obélisque ??


L'obélisque de Brunoy, appelé aussi pyramide de Brunoy, est un obélisque marquant l'entrée de Brunoy au bord de la RN6 et la porte de la forêt de Sénart. Construit en 1779 par Soufflot (aidé des architectes Richard Mique et Michel-Barthélemy Hazon), en remplacement de l'ancienne croix de Malesherbes, c'était le rendez-vous de chasse du roi Louis XVI.
Prévue par le comte de Provence à l'origine pour être réellement une pyramide, c'est Louis XVI qui décida de revoir le projet à la baisse par manque de moyens et d'en faire un simple obélisque.

* Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ob%C3%A9lisque_de_Brunoy#cite_note-1

La nuit, la neige- Messages : 14752
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
Jusqu'au XVIII e s. le terme "pyramide" désignait aussi ce que l'on nomme aujourd'hui obélisque , en architecture comme en arts décoratifs.
hastur- Messages : 507
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
J'ai reçu Inventaire révolutionnaire des biens du comte de Provence à Brunoy de Philippe Curtat.
Tout est répertorié y compris les végétaux des jardins:
130 lilas de perse dont 30 de grande espèce à 6£ pièce
20 chevrefeuilles 10£
1 planche de jonquille 50£
...
Tout est répertorié y compris les végétaux des jardins:
130 lilas de perse dont 30 de grande espèce à 6£ pièce
20 chevrefeuilles 10£
1 planche de jonquille 50£
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Dernière édition par Monsieur de Coco le Mer 20 Fév 2019, 15:17, édité 1 fois
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
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Re: Brunoy ou la folie du Comte de Provence
Gouverneur Morris- Messages : 7971
Date d'inscription : 21/12/2013
La nuit, la neige- Messages : 14752
Date d'inscription : 21/12/2013
Vicq d Azir- Messages : 3196
Date d'inscription : 07/11/2014
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