Le château de Maisons (Maisons-Laffitte), résidence du comte d'Artois

Petite escapade aujourd'hui au château de Maisons (ou Maisons-Laffitte), dont la façade vient d'être restaurée.



Construit entre 1640 et 1670 par François Mansart, il constitue une référence dans l'histoire de l'architecture française , car il marque la transition entre la fin de l'architecture renaissance tardive et celle du classicisme (source : Wiki).



À partir des années 1640, René de Longueil, surintendant du roi, consacre une partie de sa fortune, dont la conséquente dot reçue de son épouse Madeleine Boulenc de Crèvecœur (décédée depuis 1636), à la construction de ce château fastueux, capable de recevoir le roi.



La construction du château proprement dit s'achève vers l'année 1650, mais plusieurs autres structures et aménagements (grandes écuries, jardins, entrées du parc...) seront achevés durant les deux décennies suivantes.



En 1777, le château devient la propriété du comte d'Artois, qui se voit offrir la même année le château de Saint-Germain-en-Laye, dans le cadre de son apanage. Il décide d’installer sa résidence au château de Maisons-sur-Seine, et de réunir les deux domaines afin de se constituer un immense parc.





Le château étant en mauvais état et distribué selon d’anciens usages, le comte d'Artois fait réaliser d'importantes transformations intérieures par son premier architecte, François-Joseph Bélanger, désigné sur les conseils de Marc-René de Voyer d'Argenson, éminent mécène du temps.

Ces travaux sont interrompus en 1784 en raison du manque d'argent. Le château, peu entretenu et laissé en chantier, entre dans une nouvelle phase d’abandon et de délabrement.





En 1791, durant la révolution française, le domaine de Maisons-sur-Seine, comme tous les autres biens du comte d’Artois, est confisqué autre titre de bien national, puis vendu en 1798 au citoyen Lanchère, fournisseur aux armées de la république. Ce dernier fait essentiellement usage des grandes écuries, et n’habite pas le château.










En 1804, le maréchal Jean Lannes se porte acquéreur de l’ensemble du domaine de Maisons-sur-Seine. Il fait réaliser des aménagements dans le parc et fait achever les travaux entamés par le comte d’Artois.



En 1818, Louise de Guéhéneuc, veuve du maréchal depuis 1809, vend le domaine au banquier Jacques Laffitte. Récompensé pour son rôle dans la révolution de juillet, le banquier devient ministre des finances du roi Louis-Philippe, ce qui l'entraîne à négliger ses affaires personnelles. Contraint de vendre ses biens pour couvrir ses dettes, Laffitte procède dans les années 1830 à un découpage du parc du château. Il conserve un jardin réduit et fait lotir 307 hectares, soit l’essentiel du grand parc6. Pour attirer les constructeurs, il fait raser les grandes écuries et livre à bas prix les matériaux récupérés.

Salon du billard

Le billard, réalisé par l'ébéniste Cosson, fut acquis en 1834 par le roi Louis-Philippe pour le palais des Tuileries.






Portraits du comte d'Artois :







Le marquis et la marquise de Favantines jouant de la musique, par Jean Valade :

Merci, Notre Grâce .
Quelle entrée somptueuse !
Y a-t-il un rapport entre l'amour des courses de chevaux du comte d'Artois et les courses bien connues de Maisons Lafitte ?

Mme de Sabran a écrit:Merci, Notre Grâce .
Quelle entrée somptueuse !

Je suis encore ébloui par tant de splendeur . Attends de voir la salle à manger réalisée par Bellanger pour le comte d' Artois, c'est à mourrrrir .

Mme de Sabran a écrit:
Y a-t-il un rapport entre l'amour des courses de chevaux du comte d'Artois et les courses bien connues de Maisons Lafitte ?

Alors là , tu me poses une colle : aucune idée.

Je me renseignerai : j'ai un ami très fortiche en matière de courses de chevaux !

Second vestibule :

A l'époque du comte d'Artois, ce vestibule était orné de bustes d'empereurs romains.





En 1787, cette pièce fut également ornée de deux compositions du peintre Nicolas-Alexandre Monsiau, représentant Alexandre domptant Bucéphale ...




.... et Vénus secourant Enée.





Alexandre domptant Bucéphale de Nicolas-Alexandre Monsiau a inspiré le tableau de David représentant Napoléon franchissant les Pyrénées .

Duc d'Ostrogothie a écrit:

.... et Vénus secourant Enée.

... normal : c'est son fils !

Mme de Sabran a écrit:

Duc d'Ostrogothie a écrit:

.... et Vénus secourant Enée.

...   normal : c'est son fils !

Son fils aîné ou Enée ?

C'est par cette ascendance divine que les Romains prétendent être issus des dieux, Enée était l'ancêtre de Rémus et Romulus .

... ça paraît logique !

... ben tiens !

Grande salle à manger du comte d'Artois :





Cette pièce était la plus importante des quatre pièces de l'appartement de repas du comte d'Artois.

Au dessus de la cheminée, au lieu de trouver un miroir (comme c'était l'usage), on trouve un groupe sculpté : Bacchus, dieu du vin, et son cortège.



Le reste de la pièce est orné de colonnes et de statues représentant les quatre saisons : L'Hiver drapé dans un lourd vêtement par Houdon, Le Printemps couronné de fleurs par Foucou, L'Automne dégustant du raisin de Clodion et L'Eté portant ses fruits par Boizot.
















Le mobilier de cette pièce est de Georges Jacob.

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Cette pièce était la plus importante des quatre pièces de l'appartement de repas du comte d'Artois.

Tu m'étonnes ! Mobilier, déco ... on n'a pas lésiné, c'est sûr !
C'est bien une demeure digne d'un fils de France .
... très original, en effet, ce groupe sur la cheminée . Un cortège de bacchantes s'accordait tout à fait au goût de la débauche du comte d'Artois. C'était l'avant-Louise de Polastron .

Mme de Sabran a écrit:
 Un cortège de bacchantes s'accordait tout à fait au goût de la débauche du comte d'Artois.  

Tu m'étonnes . J'adore ! C'est un peu la même ambiance qu'à Bagatelle, où le décor (Eros et autres Venus dénudées) tourne toujours autour du même thème : antiquité, luxe et volupté .  

La visite continue...

La salle de stuc du comte d'Artois :



Le décor de style anglais de cette salle témoigne de l'anglomanie très vive de la seconde moitié du XVIIIème siècle.




Portrait du comte d'Artois en exil

La mode du stuc vient d'Angleterre. C'est un mélange de plâtre, de chaux et de poudre de marbre, avec des inclusions de marbre.





La pièce servait à l'origine de salle à manger pour les officiers du comte d'Artois et disposait d'une cheminée, aujourd'hui disparue. Le plafond est plus bas que la salle à manger principale, en raison de la présence d'un entresol au-dessus.



Le mobilier actuel fait référence aux salles de jeux.

Duc d'Ostrogothie a écrit:
La mode du stuc vient d'Angleterre. C'est un mélange de plâtre, de chaux et de poudre de marbre, avec des inclusions de marbre.

... très facile à travailler, une vraie pâte à modeler, et joli avec ça !
L'anglomanie a encore frappé .

Mme de Sabran a écrit:
L'anglomanie a encore frappé .

Cela faisait au moins un point commun au comte d'Artois et au duc d'Orléans.

Petite salle à manger du comte d'Artois :

Cette pièce abrite actuellement une exposition des meubles provenant de la chambre jaune de Madame du Cayla, favorite de Louis XVIII, au château de Saint-Ouen (meubles récemment acquis par l'Etat) :

On passe à l'étage supérieur ...

La salle de bal et l'antichambre du roi ou salon d'Hercule :











La suite au prochain numéro...

...avec les petits repose-pieds comme tu les aimes tant !
Je trouve que ce mobilier annonce l'Empire .

Duc d'Ostrogothie a écrit:
La suite au prochain numéro...

... avec plaisir !

Mme de Sabran a écrit:
Je trouve que ce mobilier annonce l'Empire .

Il y a une parenté très clairement. Mais c'est un peu plus sobre que l'Empire. En réalité, ce mobilier succède à l'Empire. Il s'agit du mobilier offert par Louis XVIII à Madame du Cayla. Il est attribué à Pierre-Antoine Bellangé.

Mme de Sabran a écrit:

Duc d'Ostrogothie a écrit:
La suite au prochain numéro...

...   avec plaisir !

Yes. Allez juste une petite dernière avant de partir :


Le grand cabinet à l'italienne avec sa petite coupole unique en son genre :







Le cabinet aux miroirs :





A domani !...

Hasta mañana !

Contrairement à Bagatelle, on ne sait pas grand chose, à ma connaissance, sur la vie du comte d'Artois dans son château de Maisons.
Y a t-il donné des fêtes, des soupers, des bals ? Y a t-il convié sa femme, ses enfants ? Sur ce dernier point, rien n'est moins sûr, femme et enfants n'ayant guère de place dans la vie du jeune prince.

Cher Dominique,

Dans le Guide de 1868 Les environs de Paris illustrés de Adolphe Laurent Joanne il y a une phrase ..
En 1778, le château de Maisons avait été acquis par le comte d'Artois, qui y reçut souvent la famille royale. Le roi, la reine et les princes y avaient chacun un appartement
Mais c'est vrai que je n'ai pas trouvé dans le journal de Louis XVI .. aucune mention de diner, souper aux Maisons ..
Mais Artois avec la Reine souvent chassé dans les bois de Saint Germain, il est fort probable que ce chasse s'est terminé par un dîner, souper dans ce château.

Leos