Ventes aux enchères des effets et mobiliers des Tuileries après les pillages du 10 août 1792

Aucun lord Bedford n'a jamais été ambassadeur du Royaume Uni en France. C'est le duc de Sutherland qui succéda à Dorset. Il fut lui même rappelé en aout 1792, après la chute des Tuileries, et ne fut pas remplacé jusqu'en 1797. Comme quoi il faut toujours vérifier les sources !

Je ne suis pas parvenue à retrouver le procès verbal de la vente des habits royaux mentionnée par Roussel. A t-elle même existé ? En tous cas elle n'a pu avoir lieu qu'après la mort de Marie-Antoinette, et selon mes pistes vers le printemps 1794.

En revanche si les PV des scellés mentionnent bien un désordre certain dans les appartements, je n'ai pas souvenir qu'il était pire qu'ailleurs chez la princesse de Lamballe. En tout cas la liste des ses meubles, et de ses effets trouvés dans les armoires, ne reflète pas les destructions mentionnées par M. de Castelnau.  

Les choses les plus précieuses furent immédiatement rassemblées dans les appartements de Louis XVI avec des gardes nationaux en faction 24/24. Ce qui n'a sans doute pas complétement empêché des vols de toutes natures bien entendu.

Les locaux de garde-robe et de linge de la reine ont été également immédiatement visités par les commissaires. Ils tombèrent même sur une femme en train de ranger ! Je n'ai pas eu le temps de vérifier qui elle était mais elle fut embauchée ensuite avec une autre, pour procéder aux inventaires des textiles, à leur blanchissage et à leur conservation dans de grande malles. Il existe un registre figurant les dentelles précieuses, je l'ai eu entre les mains mais il est peu parlant.

Une fois les inventaires terminés, les Tuileries furent vidées, leurs contenus répartis dans différents lieux à Paris, en attendant soit d'être rendus à leurs propriétaires qui se manifestaient continuellement, soit vendus.

Sur tous ces points je reprendrai mes recherches après le fichu confinement.

Les pièces de garde-robe de Marie-Antoinette se trouvaient dans « le corridor noir » mais comme je n'ai aucun sens de l'orientation sur les plans je n'ai pas identifié ou il se situait dans le château. Si quelqu'un le sait, c'est bienvenu !

Marie-Jeanne a écrit:

Les pièces de garde-robe de Marie-Antoinette se trouvaient dans « le corridor noir » mais comme je n'ai aucun sens de l'orientation sur les plans je n'ai pas identifié ou il se situait dans le château. Si quelqu'un le sait, c'est bienvenu !

Dans
La vie aux Tuileries pendant la Révolution : 1789-1799
De Mathieu Couty

...   nous voyons ce corridor noir courir dans les combles du château et desservir des chambres de domestiques .

Elisabeth Steele, qui est au service de la reine, va, comme tous les jours,  " placer dans la chambre de la reine la table de nuit ou garde-robe vers les neuf heures du soir pendant que la reine et la famille royale sont à souper . " ( il s'agit de la table de nuit où se trouve le pot de chambre ou seau d'aisances ) . Puis elle gagne sa chambre tout en haut du château dans le corridor noir des combles .
Duperrier, également au service de la reine, descend vers neuf heures et demie, " selon l'usage, pour faire mettre les lits des valets de pied ...   Madame ( Royale ) étant à table, il a attendu qu'elle soit rentrée dans son appartement pour placer lesdits lits; ... et de là il est descendu vers dix heures moins un quart dans les appartements de la reine pour faire la couverture; ...   il est monté ensuite dans sa chambre "   également dans le corridor noir .

Dans la Gazette de France :


Lamothe-Langon également relate qu'un jour on arrêta net dans le corridor noir une femme de chambre de Madame Adélaïde soupçonnée de tramer une conspiration.  Au lieu d'une machine infernale, elle portait enveloppé dans une serviette blanche un demi-saucisson .

Pour nous situer ce corridor noir, le fameux Pierre Joseph Alexis Roussel  n'est pas avare de détails :

Et bah voilà ! Roussel sert enfin à quelque chose de plus concret. Il faudrait néanmoins que je me situe sur un plan.
Merci Éléonore.

Je t'en prie, c'est un plaisir !

... sauf que le rez-de-chaussée et les combles, ce n'est pas exactement la même chose .

De toutes façons il est impossible à la domesticité de dormir au rez-de-chaussée, même si l'usage veut qu'on pouvait s'y assoupir sur un fauteuil, le temps de leur service, mais aprés ils dormaient dans une soupente sous les toits.

Marie-Jeanne a écrit:

Aucun lord Bedford n'a jamais été ambassadeur du Royaume Uni en France. C'est le duc de Sutherland qui succéda à Dorset. Il fut lui même rappelé en aout 1792, après la chute des Tuileries, et ne fut pas remplacé jusqu'en 1797. Comme quoi il faut toujours vérifier les sources !

Tu as raison, vérifions !

https://marie-antoinette.forumactif.org/t5001-francis-russell-cinquieme-duc-de-bedford-1765-1802#154871

Marie-Jeanne a écrit:Aucun lord Bedford n'a jamais été ambassadeur du Royaume Uni en France.

Si si il y en eut un, le 4ème duc, très fameux d'ailleurs, puisqu'il signa l'infâme Traité de Paris au nom de son Maître en 1763 !  

https://en.wikipedia.org/wiki/John_Russell,_4th_Duke_of_Bedford

Il est connu des amateurs d'art pour le service de Sèvres que Louis XV lui offrit à cette occasion  

Mais il n'était plus en place sous la Révolution, bien sûr, j'en conviens.

Mais oui très juste !    Le 4èe duc fut envoyé en France comme plénipotentiaire extraordinaire. Les négociations avec Choiseul terminées et le traité signé, il rentra à Londres et mourut en 1771.

Roussel confond donc grand-père et petit-fils .

Comme les combles et le rez-de-chaussée !!!

Roussel :