Jean-Joseph Dubois-Foucou (1747-1830)
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Jean-Joseph Dubois-Foucou (1747-1830)
La nuit, la neige a écrit:
J’ai lu cette histoire d’appareil dans la bio de Antonia Fraser.
Je cite :
Les dents, par exemple, semblaient en mauvais état et mal alignées ; mais l’usage de fil de fer pour remédier à ce défaut venait de faire son apparition, le système employé connu sous le nom de « pélican », étant dû à un Français dont le roi ferait son dentiste.
Il suffit de trois mois pour donner à la denture d’Antoine la régularité requise.
Ses sources : Boutry p.39 ; Roger King, History of Dentistry (1997)
https://marie-antoinette.forumactif.org/t272-marie-antoinette-a-t-elle-eu-un-appareil-dentaire
Nous avons une vision assez folklorique des dentistes d'antan, et peu rassurante, il faut le dire.
... comme illustré ci-dessous
ou encore
Le dentiste à cheval
Ecole italienne 18e s.
Coll. du CNO
Mais au début du XVIIIème siècle, l'Edit royal de 1699 en créant le corps des "Experts pour les dents", limite dorénavant l'activité de ces opérateurs au "dit Art du dentiste". Il leur permet ainsi de devenir des praticiens à part entière et apporte à l'Art dentaire la reconnaissance de sa spécificité.
Cet article Histoire de l'aménagement opératoire du cabinet dentaire. L'installation des experts-dentistes du 18e siècle (1699-1793) De l'illustre Pierre Fauchard à l'obscur Pierre Billard donne le pélican pour être un instrument, plutôt que ce fil de fer gardé en bouche pour bien ranger les dents récalcitrantes.
Voici comment la nature fut un peu corrigée ...
... et les dents de Marie-Antoinette dorénavant harmonieusement rangées :
L’usage du pélican
Le redressement forcé, par luxation, à l’aide du pélican s’adresse tout particulièrement aux Dents qui sont penchées vers le palais à la machoire supérieure, & vers la langue à la machoire inférieure. (…) Mais avant de procéder à l’opération, il faut bien s’assurer si la Dent, qu’on veut mettre au niveau des autres, aura une place convenable & proportionnée à sa largeur. Suit la description de l’utilisation du pélican inventé à cet effet . L’ergonomie est précisée : faire asseoir [ le sujet] sur un siège fort bas et que sa tête soit renversée sur le dossier du fauteuil, ou, s’il n’y a point de dossier, sur celui qui opère. L’attention à l’occlusion est recommandée, le choc continuel de la dent opposée empêcheroit celle-là de s’affermir et pour empêcher la dent de rentrer dans le vuide qu’elle a laissé, un fil la maintiendra dans sa place jusqu’à la consolidation qui se fait en une douzaine de jours après des rinçages de bouche avec une eau astringente .
La présentation de quelques observations a pour but de faire sentir les avantages qu’on retire de pareilles opérations entre les mains d’un habile homme, opérations trop souvent redoutées.
Il est certain qu’il n’est pas possible d’arranger & de redresser les Dents, sans les ébranler ; mais pour peu qu’on fasse attention au ressort ou à l’élasticité des alvéoles et des gencives, on sera bien-tôt convaincu que les Dents une fois remises par les moyens que j’ai décrits reprennent en très peu de jours leur première solidité .
http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhad/cab/texte01.htm
http://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/odontologie/bourdet-recherches.php
Quoi qu'il en soit, ce français dont le roi ferait son dentiste, qui s'est occupé avec brio semble-t-il des dents de Marie-Antoinette dauphine, ne serait autre que Etienne Bourdet qui , succédant à Mouton, devient en 1760 dentiste de Louis XV ( qui l’anoblira ) , puis de Louis XVI. Bourdet connaît ainsi honneurs, gloire et fortune.
Il prendra sous son aile Jean-Joseph Dubois-Foucou né à Toulon, le 19 février 1748, promis à une brillante carrière passant par tous nos rois ( sauf Louis-Philippe ) et Napoléon.
Il soignera encore Louis XVI pendant sa captivité au Temple.
Attention ! Il ne faut pas confondre Jean-Joseph Dubois-Foucou avec son contemporain, et presque homonyme, Jean Joseph Foucou (Riez, 7 juin 1739 - Paris, 16 février 1821) , le sculpteur .
" Elève, donc, en chirurgie à l’hôpital de la même ville et à l’hôpital de la Charité, actuelle faculté de médecine, Jean-Joseph Dubois-Foucou est qualifié maître chirurgien dès 1766.
Le 22 juillet 1771, il devient officiellement membre du collège royal de chirurgie de la capitale.
A partir de ce jour, il officie en tant que chirurgien-dentiste.
Le 22 juillet 1775, Dubois-Foucou est maître en l’Art et Science de Chirurgie de Paris, ayant soutenue une thèse intitulée « De dentis vitiose positorum curatione » .
De 1783 à 1785, il exerce rue sainte Marguerite à Paris, avec son oncle Vincent. De 1785 à 1796, il officie dans la même maison que Bourdet, dentiste du roi Louis XV, rue Croix-des-Petits-Champs. De 1797 à 1805, il est au 1325/6, rue des Bons Enfants, Butte des Moulins. De 1806 à 1807, il est installé au 1, rue des Bons Enfants. Enfin, de 1808 à 1830, il termine sa carrière au 2, rue Caumartin .
En mars 1783, Bourdet, dentiste de Louis XV et de Louis XVI, lui vend la survivance de sa charge auprès du roi pour la somme de 150 000 livres. Louis XVI le nomme son opérateur pour les dents par brevet, le 4 mai 1783, décerné à Versailles.
A cette époque, il soigne le futur Louis XVIII à partir du 6 avril 1783, le futur Charles X, et la famille royale.
Dubois-Foucou succède à Bourdet après sa mort en 1789, auprès du roi, mais n’apparaît dans l’Almanach royal qu’en 1791. Le 1 er août 1790, il est appelé au chevet de Louis XVI pour un abcès dentaire, de sévérité minime selon lui. Alors au Temple, Louis XVI demande le 10 août 1792, une « éponge pour les dents » à son dentiste qui la lui fournit. Enfermé précipitamment, la famille royale est démunie de tout. En décembre 1792, nouvelle fluxion du roi .
« Louis Capet (comme il est désigné alors) en présence des commissaires de garde auprès de lui, a demandé, en raison d’une fluxion des dents dont il est attaqué depuis quelques jours, que l’on fasse venir un dentiste qu’il consulterait pour son mal, et il a désigné, à cet effet, le citoyen Dubois-Foucou. »
Le Conseil général de la Commune refuse d’accéder à sa demande, le 22 décembre 1792.
Jean Joseph Dubois-Foucou sera aussi le dentiste personnel de Napoléon, de Louis XVIII qui le garde uniquement parce qu’il s’est occupé du roi décapité, puis de Charles X. "
L'article entier de Xavier Riaud ( Docteur en Chirurgie dentaire, Docteur en Epistémologie, Histoire des Sciences et des Techniques, Lauréat et membre associé national de l’Académie nationale de chirurgie dentaire. )
est ici :
http://www.napoleonicsociety.com/french/duboisfoucriaud.htm
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... demain est un autre jour .
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