Causes de la mort des enfants de Marie-Antoinette et Louis XVI
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Mme de Sabran
Marie-Jeanne
Duc d'Ostrogothie
La nuit, la neige
8 participants
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Re: Causes de la mort des enfants de Marie-Antoinette et Louis XVI
Oui, soyez la bienvenue, Mme Vaucher de Conzié !
J'imagine qu'il faut comprendre cette instruction à la lumière des finances déplorables du royaume... puisque (toujours) faute de moyens deux ans plus tard, Louis XVI dut donner l'ordre de prendre "sur les dépenses de l'argenterie" pour l'enterrement du Dauphin ?
Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:
Le jour même, Marie-Sophie-Hélène-Béatrix de France est transférée à la nécropole royale de Saint-Denis.
Son cercueil y est déposé "sans aucun cérémonial, conformément aux ordres du roi", dans la crypte des Bourbons.[/i]
conformément aux ordres du roi
...
J'imagine qu'il faut comprendre cette instruction à la lumière des finances déplorables du royaume... puisque (toujours) faute de moyens deux ans plus tard, Louis XVI dut donner l'ordre de prendre "sur les dépenses de l'argenterie" pour l'enterrement du Dauphin ?
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Causes de la mort des enfants de Marie-Antoinette et Louis XVI
C'est moi qui vous remercie pour votre mot de bienvenue.
Au plaisir de vous retrouver dans une autre discussion.
Au plaisir de vous retrouver dans une autre discussion.
de Vaucher de Conzié- Messages : 3
Date d'inscription : 21/04/2021
Re: Causes de la mort des enfants de Marie-Antoinette et Louis XVI
Mais oui !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Causes de la mort des enfants de Marie-Antoinette et Louis XVI
Gouverneur Morris a écrit:Oui, soyez la bienvenue, Mme Vaucher de Conzié !Mme de Sabran a écrit:La nuit, la neige a écrit:
Le jour même, Marie-Sophie-Hélène-Béatrix de France est transférée à la nécropole royale de Saint-Denis.
Son cercueil y est déposé "sans aucun cérémonial, conformément aux ordres du roi", dans la crypte des Bourbons.[/i]
conformément aux ordres du roi
...
J'imagine qu'il faut comprendre cette instruction à la lumière des finances déplorables du royaume... puisque (toujours) faute de moyens deux ans plus tard, Louis XVI dut donner l'ordre de prendre "sur les dépenses de l'argenterie" pour l'enterrement du Dauphin ?
Certes, cette instruction est liée au contexte économique, surtout lorsqu'on sait que les funérailles d'un membre de la famille royale sont d'abord financées par le Premier Gentilhomme de la Chambre avant que ce dernier soit remboursé par le Trésor royal. Cette instruction a peut-être été donnée en raison du profond chagrin éprouvé par Marie-Antoinette, qui aurait souhaité que l'enfant bénéficie d'un service funéraire plus élaboré... ?
Ensuite, il y a une différence hiérarchique entre les funérailles d'un dauphin ou d'une dauphine et celles d'un fils ou d'une fille cadette, entre celles d'un enfant décédé jeune et celles d'un nourrisson, sans compter les différences entre filles et garçons. La sensibilité parentale à l'égard de la perte d'un enfant joue aussi un rôle, bien que l'avis des spécialistes diverge : pour certains, le nombre élevé de décès d'enfants en bas âge étant habituel à l'époque, ce fait est perçu de manière beaucoup moins dramatique que de nos jours ; selon d'autres, la fréquence de ces décès n'exclut pas que certains parents aient été bouleversés par de telles pertes.
Autrement dit, seule la faveur royale peut bouleverser les codes, comme ce fut le cas en 1752, lorsque Louis XV perdit Madame Henriette, une fille à laquelle il était très attaché. Cette dernière est décédée à 24 ans, n'avait pas de rang hiérarchique particulier, mais Louis XV fit transporter son corps et exposer son cercueil aux Tuileries, dans un important cortège digne d'une dauphine.
Concernant Sophie Hélène Béatrice de France, le fait que le cercueil de l'enfant ait été déposé directement à Saint-Denis, sans office religieux spécifique, est significatif. Au 18e siècle, la cathédrale de Notre-Dame de Paris fait concurrence à Saint-Denis et est investie pour un second hommage solennel réservé aux rois, reines, dauphins, dauphines, et certains princes. Donc, pour une enfant en bas âge considérée comme une innocente qui n'a pas pu commettre de péché, dont le salut est de facto assuré, une cérémonie grandiose est jugée inutile.
J'espère avoir répondu à votre question.
de Vaucher de Conzié- Messages : 3
Date d'inscription : 21/04/2021
Re: Causes de la mort des enfants de Marie-Antoinette et Louis XVI
Merci pour ces précisions ...
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Re: Causes de la mort des enfants de Marie-Antoinette et Louis XVI
Vicq d Azir a écrit:Voici une lettre manuscrite de Gomin, un des derniers gardes du petit. Elle faisait partie du fonds Beauchesne.
Il revient sur le décès de Louis Charles, et, à la fin, cite le Dr. Dussault, mort quelque temps avant l’enfant, et qui aurait affirmé devant Gomin que les deux frères avaient souffert de la même maladie :
« Mr. Dussault nous a dit que la maladie de l’enfant était la même dont était mort son frère aîné. »
Présenté prochainement en vente aux enchères, ce portrait de Pierre-Joseph Desault :
Portrait de Pierre-Joseph Desault, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de Paris
Ecole française, vers 1820
Huile sur panneau à vue ovale. 28 x 22 cm
(...)
Présentation au catalogue :
Chirurgien en chef de l'Hôpital de la Charité en 1782 puis de l'Hôtel-Dieu en 1788, Pierre-Joseph Desault enseigna l'anatomie sur des cadavres et non plus sur les planches murales ou sur des pièces de cire.
Pendant la Révolution française, il se dévoua aux malades et aux blessés. Il fut élu en 1792 membre du comité de santé des armées et devint professeur de clinique chirurgicale à la nouvelle école de santé. Malgré cela, il fut arrêté comme suspect en 1793 et ne dût sa libération qu'à une pétition d'une cinquantaine de médecins.
Il fut chargé en 1795 de donner des soins au jeune fils de Louis XVI: Louis XVII. Il mourut lui-même pendant ce traitement.
La chirurgie lui doit un grand nombre d'inventions ou de perfectionnements importants, parmi lesquels on remarque ses appareils pour les fractures en particulier de la clavicule et pour les maladies des voies urinaires, dans lesquelles il fut le premier à utiliser les sondes en gomme. En 2004, à Cassino (Italie), un colloque lui a été consacré comme l'inventeur de la néphrologie. Il fut aussi l'un des premiers à pratiquer la trachéotomie.
* Source et infos complémentaires : Pousse Cornet, Blois - Vente de prestige (27 juin 2021)
___________________
Je vous recommande la lecture de la fiche biographique Wikipedia de notre homme, dont la vie ne se résume bien évidemment pas à son intervention auprès du jeune enfant enfermé au Temple.
C'est ici : Wikipedia - Pierre-Joseph Desault (1738-1795)
Pierre Joseph Desault (1744–1795)
Estampe, d'après Franz Peter Kymli
18e siècle
Image : Wikipedia
J'en cite un extrait, concernant la période de la Révolution qui nous intéresse plus particulièrement :
Au moment où survient la Révolution française, il est acclamé comme « le premier chirurgien d’Europe ». En 1791, il a lancé un Journal de chirurgie, qui a duré jusqu’à 1794, dans lequel il n’a jamais écrit, mais qui exposait, au travers d’articles rédigé par ses élèves, sa doctrine, ses leçons sur les maladies des voies urinaires et les observations intéressantes recueillies à la clinique de l’Hôtel-Dieu. Dévoué aux malades et aux blessés de la Révolution, il a reçu une médaille d’or de ses élèves, et été nommé professeur de clinique chirurgicale et membre du comité de santé des armées, sous le ministère de Servan, en 1792.
Le Pont au Double, l'Hôtel-Dieu et le Petit Châtelet
Victor-Jean Nicolle (1754-1826)
Dessin aquarellé, 18e siècle
Image : Gallica Bnf / Bibliothèque Nationale de France
Durant la Terreur, Chaumette, alors tout puissant procureur syndic de la Commune, et dont il s’était fait un ennemi pour avoir dénoncé l’incurie de l’administration de l’Hôtel-Dieu, l’a dénoncé à la municipalité comme ayant refusé de donner ses soins aux blessés du 10 aout, alors qu’au contraire, ils remplissaient les salles de l’Hôtel-Dieu.
Le 28 mai 1793, un mandat d’arrêt ayant été lancé par le comité révolutionnaire, à 10 heures du matin l’Hôtel-Dieu et son amphithéâtre ont été entourés de soldats, qui l’ont enlevé au milieu de sa leçon, pour l’incarcérer comme suspect au Luxembourg.
Il a dû sa libération à une pétition rédigée par une cinquantaine de médecins, de nombreuses réclamations pour sa remise en liberté de ses élèves et des malades et l’intercession de François Antoine de Fourcroy. Le Comité de sûreté générale a pris un arrêté le rendant, au bout de trois jours à ses fonctions, qu’il devait continuer deux années encore.
Sorti de prison, il a continué à se dévouer à l’enseignement de la chirurgie, partout abandonné et, après la chute de Robespierre, il a cherché à rendre son école plus utile à l’instruction,
(...)
En 1795, il a été chargé de donner des soins au dauphin incarcéré à la tour du Temple, mais les vives émotions de ces temps violemment troublés l’avaient prématurément vieilli et fortement altéré sa vigoureuse constitution.
Le Dauphin au Temple
Gustave Wappers (1803-1874)
Huile sur toile, 1850
Bruxelles, collections royales
Image : KIK-IRPA, Bruxelles / Sterckx, Marleen
Profondément affecté par les évènements de l’insurrection du 1er prairial an III, qui lui ont fait redouter le retour des proscriptions de 1793, il a été pris, dans la nuit du 29 au 30 mai 1795, d’une fièvre ataxique, occasionnant un délire, où il revoyait sans cesse un de ses meilleurs amis, Kervélégan frappé par les émeutiers, se croyant chargé de chaines, voyant la guillotine se dresser devant lui, et hurlant : « Ôtez-moi cette chemise ensanglantée ! », qui l’emporte en trois jours, malgré les soins de Corvisart, assisté des citoyens Lepreux et Laurent.
Une rumeur s’étant propagée selon laquelle Desault aurait été empoisonné pour avoir refusé d’exécuter certains projets criminels du gouvernement révolutionnaire, qui aurait désiré la mort du dauphin, l’autopsie réalisée sur le cadavre de Desault, à la demande des Thermidoriens, n’indique « aucune trace de poison dans ses organes ».
* Source texte (extraits) : Wikipedia - Pierre-Joseph Desault (1738-1795)
Desault décède donc le 1er juin 1795.
C'est un autre docteur de l'Hôtel-Dieu, Philippe-Jean Pelletan, qui est désigné pour le remplacer auprès de l'enfant malade. Sans l'ausculter, le médecin aurait assuré aux gardiens de la prison qu'il ne pourrait malheureusement rien faire. En effet, Louis-Charles meurt le 8 juin 1795.
Nous connaissons bien Pelletan pour être l'un des docteurs chargés de l'autopsie de l'enfant, mais surtout pour être celui qui a glissé dans sa poche le fameux...coeur !
Mais c'est une autre hsitoire...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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