Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
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La nuit, la neige
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Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
Ah que c'est joli ! On s'y croirait ! boudoi30
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
C'est un pur régal, toutes ces lettres! Crois-tu que notre correspondant mystérieux soit le chevalier de l'Isle???
Invité- Invité
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
Non, le chevalier est joyeux, pétillant, drôle . Il a un tempérament jouissif et festif ! :n,,;::::!!!:
Je parie qu'il danse comme un fou !!! 006410
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
.
Voici des bouts-rimés arrangés à Chanteloup :!,,,!!!: pendant une après-midi pour amuser les hôtes des Choiseul. :n,,;::::!!!:
Les rimes proposées étaient :
bouc, pincette, knouc, chaises, escroc, fraises, froc ;
Le chevalier de l’Isle et le chevalier de Boufflers sortirent vainqueurs de ce carrousel poétique. :\\\\\\\\:
dE L’ISLE.
Ma belle effacerait celle qui monte un bouc (Vénus) ;
De ses bras ronds et blancs l’Amour fit sa pincette :
Riche de ses faveurs, je crains peu la disette ;
Plutôt que la quitter, je recevrais le knouc.
Un gazon nous tient lieu de sophas et de chaises,
Nous y bravons la faux de ce vieillard escroc,
Et deux globes de lis, surmontés de deux fraises,
M’y donnent la vertu des turbans et du froc.
BOUFFLERS.
Pour bien, j’ai des moutons, quelques chèvres, un bouc :
En été l’éventail, en hiver la pincette,
Sont mes armes ; je fuis le faste et la disette,
Et crains peu la potence, et le pal, et le knouc.
J’ai pour meubles un lit, une table et trois chaises :
Sur aucune jamais ne s’assit un escroc ;
Je dîne avec du pain, de la crème et des fraises,
Et je suis sans simarre, et sans casque, et sans froc.
Joli !!!
.
Voici des bouts-rimés arrangés à Chanteloup :!,,,!!!: pendant une après-midi pour amuser les hôtes des Choiseul. :n,,;::::!!!:
Les rimes proposées étaient :
bouc, pincette, knouc, chaises, escroc, fraises, froc ;
Le chevalier de l’Isle et le chevalier de Boufflers sortirent vainqueurs de ce carrousel poétique. :\\\\\\\\:
dE L’ISLE.
Ma belle effacerait celle qui monte un bouc (Vénus) ;
De ses bras ronds et blancs l’Amour fit sa pincette :
Riche de ses faveurs, je crains peu la disette ;
Plutôt que la quitter, je recevrais le knouc.
Un gazon nous tient lieu de sophas et de chaises,
Nous y bravons la faux de ce vieillard escroc,
Et deux globes de lis, surmontés de deux fraises,
M’y donnent la vertu des turbans et du froc.
BOUFFLERS.
Pour bien, j’ai des moutons, quelques chèvres, un bouc :
En été l’éventail, en hiver la pincette,
Sont mes armes ; je fuis le faste et la disette,
Et crains peu la potence, et le pal, et le knouc.
J’ai pour meubles un lit, une table et trois chaises :
Sur aucune jamais ne s’assit un escroc ;
Je dîne avec du pain, de la crème et des fraises,
Et je suis sans simarre, et sans casque, et sans froc.
Joli !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
;
Le prince de Ligne :
Notre de Lisle n'a pas de tact, comme vous le savez, mais il a du toucher, malheureusement ( ) Hier, un dimanche que tous les plus illustres ennuyeux de la France font leur cour chez les Polignac, après dîner, à la reine, de Lisle perce la foule des cordons bleus et des maréchaux de France, prend la robe de la reine et dit : " J'avais raison. C'est brodé . Comme on travaille, aujourd'hui ! "
J'étais mort. Je ne savais où me cacher pour elle et pour lui.
( Le prince de Ligne : Fragments de l 'histoire de ma vie )
Le prince de Ligne :
Notre de Lisle n'a pas de tact, comme vous le savez, mais il a du toucher, malheureusement ( ) Hier, un dimanche que tous les plus illustres ennuyeux de la France font leur cour chez les Polignac, après dîner, à la reine, de Lisle perce la foule des cordons bleus et des maréchaux de France, prend la robe de la reine et dit : " J'avais raison. C'est brodé . Comme on travaille, aujourd'hui ! "
J'étais mort. Je ne savais où me cacher pour elle et pour lui.
( Le prince de Ligne : Fragments de l 'histoire de ma vie )
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
.
Voltaire,
au chevalier de l'Isle :
« 4 juillet 1774. — Si j’avais le malheur d’être roi, monsieur, j’aurais assurément le bonheur de vous prendre pour mon premier ministre, car vous êtes le seul qui me diriez la vérité. La plupart des personnes qui me font l’honneur de m’écrire ne me mandent que des bagatelles, ou des bruits populaires, ou des contradictions. Mais n’étant qu’un particulier, très particulier et dans un état assez triste, je vous ai la plus grande obligation d’avoir bien voulu, en preux chevalier, rompre une lance en ma faveur dans le château enchanté d’où vous venez. J’ai été affligé, tourmenté, accablé pendant trois ans ou environ, de la détestable idée qu’on avait conçue de ma prétendue inconstance, moi qui me pique d’être le plus constant des hommes. Vous me soulagez d’un poids insupportable. Je n’ai point de termes pour marquer ma reconnaissance. Si jamais on vous dit que j’ai été inconstant pour vous, n’en croyez rien ; mes plus belles heures sont celles où je reçois de vos lettres. — LE VIEUX MALADE. »
Voltaire,
au chevalier de l'Isle :
« 4 juillet 1774. — Si j’avais le malheur d’être roi, monsieur, j’aurais assurément le bonheur de vous prendre pour mon premier ministre, car vous êtes le seul qui me diriez la vérité. La plupart des personnes qui me font l’honneur de m’écrire ne me mandent que des bagatelles, ou des bruits populaires, ou des contradictions. Mais n’étant qu’un particulier, très particulier et dans un état assez triste, je vous ai la plus grande obligation d’avoir bien voulu, en preux chevalier, rompre une lance en ma faveur dans le château enchanté d’où vous venez. J’ai été affligé, tourmenté, accablé pendant trois ans ou environ, de la détestable idée qu’on avait conçue de ma prétendue inconstance, moi qui me pique d’être le plus constant des hommes. Vous me soulagez d’un poids insupportable. Je n’ai point de termes pour marquer ma reconnaissance. Si jamais on vous dit que j’ai été inconstant pour vous, n’en croyez rien ; mes plus belles heures sont celles où je reçois de vos lettres. — LE VIEUX MALADE. »
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
Comme quoi, les goûts et les couleurs.........
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
Comme vous dites ! :
Mme de Choiseul appelait le chevalier une insupportable trompette.
Mme de Choiseul appelait le chevalier une insupportable trompette.
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
Avec deux épaulettes, et sans avoir besoin du roi, le prince de Ligne le fit colonel lorsqu’il l’emmena en Allemagne, en Russie ; de même il le baptisa chevalier afin de le distinguer à l’étranger de l’abbé son homonyme, et le titre lui resta.
Ses incartades dans la société russe ne laissaient pas de tourmenter l’ami de Catherine II. Ne s’avise-t-il pas de demander un jour devant vingt personnes si, à l’exemple des janissaires, les Preobrachinski ne seraient pas capables de mettre la couronne de la tsarine sur la tête de son fils ?
Rooooh ! :
Ses incartades dans la société russe ne laissaient pas de tourmenter l’ami de Catherine II. Ne s’avise-t-il pas de demander un jour devant vingt personnes si, à l’exemple des janissaires, les Preobrachinski ne seraient pas capables de mettre la couronne de la tsarine sur la tête de son fils ?
Rooooh ! :
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
La marquise du Deffand, au chevalier de l'Isle :
Vos lettres sont si charmantes, si agréables, si spirituelles, que si on écoutait son amour-propre on n'y répondrait pas; mais l'amitié l'emporte, et on ne peut se refuser à vous dire, qu'on vous aime et qu'on se fait un grand plaisir de vous revoir.
... ou encore, à la fin du mois d'août 1769, impérieuse :
Il faut absolument que vous veniez souper chez moi ce soir; si cela est impossible, venez-y à l'après-dîner, il faut absolument que je vous voie avant votre départ; mais si absolument que j'irai vous chercher si vous ne venez pas. Je suis furieuse de ce que vous ne m'avez pas écrit un mot depuis votre retour de Chanteloup; venez chercher votre pardon; venez voir monsieur Walpole.
" Venez chercher votre pardon ", j'adore !
Vos lettres sont si charmantes, si agréables, si spirituelles, que si on écoutait son amour-propre on n'y répondrait pas; mais l'amitié l'emporte, et on ne peut se refuser à vous dire, qu'on vous aime et qu'on se fait un grand plaisir de vous revoir.
... ou encore, à la fin du mois d'août 1769, impérieuse :
Il faut absolument que vous veniez souper chez moi ce soir; si cela est impossible, venez-y à l'après-dîner, il faut absolument que je vous voie avant votre départ; mais si absolument que j'irai vous chercher si vous ne venez pas. Je suis furieuse de ce que vous ne m'avez pas écrit un mot depuis votre retour de Chanteloup; venez chercher votre pardon; venez voir monsieur Walpole.
" Venez chercher votre pardon ", j'adore !
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
L'incommensurable effronterie du chevalier de l'Isle sidère Ligne ! Ainsi, pour une histoire de fabrication de montres, le chevalier écrit-il un beau jour, tout de go, à Voltaire : " Il faut que vous soyez bien bête, Monsieur ... "
Ecrire à Voltaire qu'il est bien bête ! ... à Voltaire !
Ligne en est abasourdi et se croit obligé de voler au secours de son ami.
Il écrit lui-même à Voltaire :
" Tout le monde n'a pas une idée aussi heureuse et aussi effrontée que mon cher de l'Isle qui, pour la commission de vos montres à Ferney, qu'à la vérité vous aviez faite de travers ( ) , a commencé sa lettre par : " Il faut que vous soyez bien bête, Monsieur... "
Ce n'était pas nécessaire : Voltaire, mort de rire , montra lui-même ladite lettre à Ligne !
Ligne le consigne dans les " Fragments de l'histoire de ma vie ", et le narre quarante ans plus tard à Mme de Staël :
" Voltaire riait d'une bêtise imprévue, d'un misérable jeu de mots et se permettait aussi quelque bêtise. Il était au comble de sa joie en me montrant une lettre du chevalier de l'Isle qui venait de lui écrire pour lui reprocher d'avoir mal fait une commission de montre . "
( Benoît Florin, Quand l'esprit était français, Nicolas de l'Isle, chevalier des Lumières )
Ecrire à Voltaire qu'il est bien bête ! ... à Voltaire !
Ligne en est abasourdi et se croit obligé de voler au secours de son ami.
Il écrit lui-même à Voltaire :
" Tout le monde n'a pas une idée aussi heureuse et aussi effrontée que mon cher de l'Isle qui, pour la commission de vos montres à Ferney, qu'à la vérité vous aviez faite de travers ( ) , a commencé sa lettre par : " Il faut que vous soyez bien bête, Monsieur... "
Ce n'était pas nécessaire : Voltaire, mort de rire , montra lui-même ladite lettre à Ligne !
Ligne le consigne dans les " Fragments de l'histoire de ma vie ", et le narre quarante ans plus tard à Mme de Staël :
" Voltaire riait d'une bêtise imprévue, d'un misérable jeu de mots et se permettait aussi quelque bêtise. Il était au comble de sa joie en me montrant une lettre du chevalier de l'Isle qui venait de lui écrire pour lui reprocher d'avoir mal fait une commission de montre . "
( Benoît Florin, Quand l'esprit était français, Nicolas de l'Isle, chevalier des Lumières )
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le chevalier de l'Isle et Marie-Antoinette
Mais qu'est-ce donc, vous demanderez-vous peut-être, que cette histoire de montre ?!!
En prenant le titre de Manufacture Royale, la société rend hommage à Voltaire dont on oublie trop souvent qu'il fut, en plus d'un écrivain célèbre, un génial entrepreneur horloger qui créa à Ferney, tout près de Genève, sous le titre de Manufacture Royale, une prospère entreprise de fabrication de montres destinées aux élites sociales et posa les prémices d'une société idéale dont il avait brossé les grands traits dans ses œuvres.
Le lancement du garde-temps Opéra, la première montre à répétition minutes et tourbillon allant au-delà de tous les standards classiques en matière de réalisation, marque le début d'une grande aventure pour une entreprise éprise de perfection ayant pour ambition de poursuivre la mission de l'écrivain qui, en 1773, avait écrit : « l'univers m'embarrasse, mais je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger ».
http://fr.worldtempus.com/article/manufacture-royale-histoire-14466.html
En prenant le titre de Manufacture Royale, la société rend hommage à Voltaire dont on oublie trop souvent qu'il fut, en plus d'un écrivain célèbre, un génial entrepreneur horloger qui créa à Ferney, tout près de Genève, sous le titre de Manufacture Royale, une prospère entreprise de fabrication de montres destinées aux élites sociales et posa les prémices d'une société idéale dont il avait brossé les grands traits dans ses œuvres.
Le lancement du garde-temps Opéra, la première montre à répétition minutes et tourbillon allant au-delà de tous les standards classiques en matière de réalisation, marque le début d'une grande aventure pour une entreprise éprise de perfection ayant pour ambition de poursuivre la mission de l'écrivain qui, en 1773, avait écrit : « l'univers m'embarrasse, mais je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger ».
http://fr.worldtempus.com/article/manufacture-royale-histoire-14466.html
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