Les Favoris de la Reine, de Emmanuel de Valicourt

A  paraître le 16 mai 2019 aux éditions Tallandier:
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Je vais me jeter dessus !
Merci pour cette annonce, cher Monsieur de Coco .

Le sujet de ce livre est excessivement intéressant en effet, merci pour cette nouvelle Mister Coco.

Afin de passer commande !
https://www.leslibraires.fr/livre/15380686-les-favoris-de-la-reine-valicourt-de-emmanue-tallandier

Ce sujet semble inépuisable

Oui et non ... je sais quant à moi quels favoris m'intéressent tout particulièrement !

Je suis étonné qu'après tant d'ouvrages consacrés au même sujet, les auteurs parviennent toujours à trouver un éditeur.

Il s'agit donc du deuxième ouvrage de Emmanuel de Valicourt qui avait consacré son premier livre à Calonne il y a quelques années.
Ceci dit je n'ai pas acquis cette biographie de celui qu'on appelait " L'Enchanteur ". Il faudrait pourtant que je l'achète tôt ou tard.

lors de cet entretien téléphonique + d'une heure, nous avons évoqué son prochain ouvre, en voici le contenu

Un grand chapitre concernant la Reine et son entourage, son caractère, son attitude etc... puis 5 chapitres sur ses favoris et leur attitude vis à vis de la Reine
BRETEUIL, LAUZUN, BEZENVAL, ESTERAZHY, FERSEN
la couverture sera la partie d'un tableau qui me semble être le MARIE ANTOINETTE au livre, ouf enfin pas de "à la rose".

je pense que nous allons nous régaler lors de sa prochaine parution le 16 MAI prochain.

MARIE ANTOINETTE

MARIE ANTOINETTE a écrit:
la couverture sera la partie d'un tableau qui me semble être le MARIE ANTOINETTE au livre, ouf enfin pas de "à la rose".

Ouf, ça change en effet
Et, encore plus heureux, pas le portrait de la sœur de Marie-Antoinette

ce matin TAILLANDIER m'a fait parvenir un exemplaire du livre "avant corrections et relecture" je suis plongée dedans, il est de qualité avec une écriture élégante, un grand choix de vocabulaire -

j'ai immédiatement commencé par les chapitres des favoris - intéressant !!!!!!

MARIE ANTOINETTE

Comte d'Hézècques a écrit:

MARIE ANTOINETTE a écrit:
la couverture sera la partie d'un tableau qui me semble être le MARIE ANTOINETTE au livre, ouf enfin pas de "à la rose".

Ouf, ça change en effet
Et, encore plus heureux, pas le portrait de la sœur de Marie-Antoinette  

Autre couverture annoncée par amazon:
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Je commence ma lecture de cet ouvrage.
Il y a d'abord, comme en introduction, un survol de la " société " de la reine au fil de sa vie. L'auteur passe très vite sur un tas de monde, dont mesdames de Lamballe et de Polignac à peine effleurées . Louis XVI est éreinté dans l'évocation pathétique du " fatal article " et à cause de ses manières " plébéiennes " . Marie-Antoinette essaie d'oublier ses frustrations dans un tourbillon de folies. Elle est charmante mais frivole, dépensière, complètement écervelée.
Se profile bientôt la Révolution ...

Après cette mise en bouche, les favoris qui méritent un chapitre entier sont ( par ordre d'apparition ) messieurs de Lauzun, de Besenval, de Vaudreuil, de Fersen et d'Esterhazy.
Surprise ! ... car il ne semble pourtant pas que ces trois gentilshommes, Lauzun, Besenval et Vaudreuil, aient été des favoris même si les deux derniers faisaient partie de la société de la reine . Le duc de Coigny, par exemple, ou le prince de Ligne les devançaient très largement dans l'affection, l'estime et les bonnes grâces de Marie-Antoinette... cet étourneau d'Artois aussi, à sa manière, parce qu'il était, comme beau-frère, le garant ( ou l'alibi ) de respectabilité des " dissipations " de la reine .

Esterhazy, O.K. bien plus qu'un favori, était un ami sincère, intime, fidèle et dévoué.
Quant à Fersen, il n'était pas un favori mais l'amour de Marie-Antoinette. Cela n'a rien à voir. Il figure pourtant dans le lot, sans distinction particulière.

Prochain chapitre : Lauzun .
Mais pour l'instant retour au XXIème siècle . Je sors respirer au jardin !

Et bien dites moi votre chronique ne donne pas envie de lire ce livre ! Je m'abstiendrai en me fiant à vous les yeux fermés

Marie-Jeanne a écrit:
Je m'abstiendrai en me fiant à vous les yeux fermés

Mais non, il faut toujours se faire sa propre opinion !
Disons que je m'attendais à ce que ce livre cible ceux des entours de Marie-Antoinette ( hommes et femmes ) qui ont le plus compté pour elle, les " favoris " quoi. Cette première partie, intitulée Marie-Antoinette et sa société survole plutôt la vie de Marie-Antoinette avant la Révolution sous l'angle de ses caprices, ses plaisirs, étourdissement pour pallier un mariage malheureux .

Le chapitre consacré à Lauzun nous montre un homme extrêmement séduisant, doué de bravoure militaire, de qualités morales, sens de l'honneur et de l'amitié ...  mais avec les femmes : un coureur impénitent  auquel aucune n'oppose de résistance bien farouche .
 Il est introduit dans le monde et auprès de la reine par la princesse de Guéménée, au début du règne.  
Marie-Antoinette s'éprend de lui :
 La reine me donnait toute confiance et ne me permettait presque jamais de quitter Versailles . Mes manières étaient très circonspectes et ne me prêtaient qu'avec une extrême réserve aux préférences qui pouvaient être remarquées.   La reine au contraire semblait afficher les bontés dont elle m'honorait et le crédit que j'avais sur elle.
L'on disait hautement à la cour que j'étais ou que je serai bientôt son amant .   ...      

Je m'attendais bien sûr à la scène d'anthologie  ( racontée par lui-même    )  dans laquelle il repousse Marie-Antoinette quasiment offerte et palpitante de désir .    Mais elle n'est pas relatée.  

Nuance :  encouragé par son jeu de coquette, Lauzun déclare sa flamme et se fait jeter avec perte et fracas.  
Fin de la faveur. Blessure d'amour et d'amour-propre.  Son engagement dans la Révolution sera presque une manière de vengeance personnelle .

A suivre ...
Dans le prochain chapitre, nous nous intéresserons à Besenval.

Il semble qu'il n'y ai rien de bien nouveau dans ce livre. Les mêmes ingrédients que l'on revisite pour faire une nouvelle sauce. Reste à apprécier si elle est digeste ou pas. Bon appétit en attendant la suite

Eh bien, le portrait de notre bon et excellent Besenval est très dynamique, intéressant et sympathique !   Y sont évoqués le bon vivant,  le militaire, le collectionneur, les intrigues politiques,  la salle de bain de rêve, l'inopiné petit Ségur, la Révolution ...  

Mais voici un scoop  : leurs liens d'amitié  ( à Jules et Yolande de Polignac )  avec le Suisse deviennent étroits et se resserrent encore lorsque Yolande est l'éphémère maîtresse du baron . A cette relation sans suite, qui ne semble pas leur avoir laissé que de mauvais souvenirs, succède une amitié indéfectible entre Yolande et Pierre-Victor, dans laquelle l'intérêt commun et leur ascension respective n'est pas le moindre des aspects .

J'aimerais bien connaître la source de cette information que je n'ai jamais croisée nulle part ailleurs !  

Fichtre, les voilà habillés pour l'hiver : Vaudreuil, cynique et arrogant, fait un tandem de choc avec la comtesse Diane qui ne vaut pas mieux que lui . Rien sur leurs très solides qualités morales. Car ils en ont . Si, si ! Rendons à César ...
Yolande, en retrait, se laisse mollement-mollement manipuler. Sois belle et tais-toi.
Après la présentation intéressante de la famille du comte, ce chapitre est presque un condensé de Mme de Polignac et Marie-Antoinette ( première mouture ) , avec toutefois des différences vertigineuses de subjectivité, mêmes anecdotes, mêmes citations ( jusqu'à celle du cardinal de Polignac sur la pluie qui ne mouille point à Marly ) , et moult emprunts, telle par exemple ma boutade sur " la vertu de la comtesse Diane qui n'est pas une forteresse inexpugnable puisque le marquis d'Autichamp parvient à lui faire subrepticement un enfant " ... que je retrouve ici mots pour mots.
Que dire de Mme du Barry qui semble être l'artisan de la fortune des Polignac à la Cour ?!! Voilà une nouveauté .
Petits rectificatifs : en 1775, Louise de Polastron n'est encore qu'une enfant, élève au couvent de Panthémont, et non pas le pion d'un jeu machiavélique de Vaudreuil pour attirer Artois. Et puis, en 1778, Vaudreuil n'est pas mentionné dans les sources comme accompagnant Mme de Polignac lors de la visite qu'elle fait à Voltaire. Pourtant E. de Valicourt brode à l'envi et fait de Vaudreuil l'instigateur et le héros bouffi d'orgueil de l'événement. De même que tous les mouvements géographiques de la famille de Polignac en exil sont imputés à Vaudreuil. C'est lui donner trop d'importance. Ce sont Jules et Diane qui décident. Ou du moins serait-il plus juste de dire que Jules acquiesce à ce que décide Diane. S'ils vont à Rome, c'est parce que le cardinal de Bernis est leur parent. Vaudreuil suit car il ne peut vivre loin de Yolande.
Idem quand Yolande agonise. C'est Diane qui tient toute la maisonnée, à bout de bras, sans trêve ni repos, avec un courage au-dessus de tout éloge et non pas Vaudreuil détruit, anéanti, réduit par le chagrin à l'état de loque humaine...


A suivre, le comte de Fersen ...

ça promet, j'attends la suite du feuilleton...

Concernant Fersen, je vous parie que je sais à quoi m'attendre .
Eléo au rapport, demain !

Comme annoncé d'emblée en début de ce livre, le chapitre concernant Fersen est très convenu, rassurant et ronronnant. Il nous expose une relation chaste et chevaleresque à l'image de ces amours courtois du Moyen-Age  ( encore que, si j'ai bon souvenir, Guenièvre et Lancelot succombent, et sans avoir l'excuse du philtre d'amour fatal à Tristan et Yseult ...    ) .
Bref !  Alors que quantité de détails secondaires y abondent et fourmillent tant sur la famille de Fersen que sur les événements de sa vie,  il n'est pas fait mention du caviardage de sa correspondance avec Marie-Antoinette, ni de la lecture sous caviardage toujours en cours et qui constitue tout de même l'actualité sur la relation de la reine et son Suédois !  Elle nous a pourtant révélé des serments d'amour tels que:

" Je vais finir non pas sans vous dire mon cher et bien tendre ami que je vous aime à la folie et que jamais jamais je ne peux être un moment sans vous adorer ".

( Marie-Antoinette à Fersen )



Analyses réalisées par le CRCC au mois de novembre 2015  et publiées dans un communiqué de presse .
Nos sujets :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t91p650-la-correspondance-de-marie-antoinette-et-fersen
https://marie-antoinette.forumactif.org/t3807-marie-antoinette-et-le-comte-de-fersen-la-correspondance-secrete-d-evelyn-farr?highlight=FERSEN

Il est bien difficile de croire que c'est avec pareilles formules que l'on repousse sagement l'homme aimé ...  
D'ailleurs Marie-Antoinette oublie toute prudence .    M. de Saint-Priest la met en garde, lors du séjour à Saint-Cloud où les visites de Fersen ne finissent qu'au milieu de la nuit :

Saint-Priest :
"La présence du comte de Fersen et ses visites au château pourraient être de quelque danger...."

Marie-Antoinette :
"Dites-le à Monsieur de Fersen si vous le jugez à propos. Quant à moi je n'en tiens pas compte".

Eh bien non, je n'ai pas retrouvé non plus, dans ce chapitre, cette fière réponse de la Reine qui est un pied-de-nez au danger, aux convenances, comme à la terre entière !


Prochain chapitre ce cher Esterhazy !!!  

Plaisir de retrouver Valentin Esterhazy, que tout le monde aime, tout le monde apprécie !  ( sauf le comte de Fleury, mais ça je ne sais toujours pas pourquoi )   A mon avis, lui mérite le titre de favori .   Non seulement d'ailleurs de Marie-Antoinette mais aussi de Louis XVI.  Emmanuel de Valicourt le précise, Mme de Polignac et le comte Esterhazy sont les deux seuls membres de la société de la reine partageant l'estime et la confiance amicale du roi.
Le debriefing généalogique d'entrée en matière est bien nécessaire, car notre petit Lulu a beau nous dire qu'Esterhazy est le cadet d'une branche cadette, il est difficile de s'y retrouver. Ce qui est sûr, c'est que les Esterhazy tiennent le haut du pavé en Hongrie et Valentin est comme un poisson dans l'eau à la Cour de France bien avant l'arrivée de Marie-Antoinette dans ce pays-ci.  
Ce dernier chapitre est le portrait attachant d'un fidèle entre les fidèles de Marie-Antoinette.
Il nous réserve une très bonne surprise : un petit mot de la main du roi plein de sensibilité et même d'une pointe d'humour.  A l'occasion de la naissance de Valentin junior, son premier enfant, Louis XVI lui écrit :

Je viens d'apprendre avec avec bien du plaisir qu'il était né un petit hussard dans le Marais et que la mère et l'enfant se portent bien. Je prie le père d'en recevoir tous les compliments.

Signé : Un habitant de Versailles  

C'est très très mignon !  

Après Esterhazy, voici déjà l'épilogue.     Mais alors Quid des dames ?!!    Il y avait bien des dames dans les entours de Marie-Antoinette et certaines bénéficiaient d'une préférence très marquée de la part de la reine.  Alors ?
 Nous avons croisé la princesse de Guéménée poussant dans le monde son petit protégé Lauzun.  Nous avons vu la comtesse Diane de Polignac intriguer à qui mieux-mieux avec Vaudreuil, tous les deux menant à la baguette la société de la reine et, derrière eux, entre-aperçu Yolande en demi-teintes, en second rôle, presque en figurante.
Quelques autres dames méritèrent pourtant bien, un temps fugace,  le titre de favorite.  
Vient tout de suite à l'esprit évidemment la malheureuse Lamballe, amitié profonde et sincère de la dauphine, qui mourra en martyre.
 Elle n'a droit qu'à ces quelques lignes :


C'est tout, pas plus ...

c'est une idée, il faudrait demander à l'auteur de nous faire un tome 2 avec les dames

MARIE ANTOINETTE

Marie-Jeanne a écrit:Il semble qu'il n'y ai rien de bien nouveau dans ce livre. Les mêmes ingrédients que l'on revisite pour faire une nouvelle sauce. Reste à apprécier si elle est digeste ou pas. (...)

Je me souvenais que nous avions présenté ici le précédent livre de l'auteur : Calonne, la dernière chance de la monarchie. Par Emmanuel de Valicourt

M. de Valicourt, qui est juriste de formation, abbé, est aussi chargé d’enseignement à l’Institut Catholique de Paris (ICP), spécialisation en droit canon.
Calonne étant l'un de ses ancêtres, l'on peut comprendre qu'il se soit intéressé à son histoire. Ce second sujet d'essai sur les "favoris" de la reine, "Dans l'intimité de Marie-Antoinette" comme le sous-titre son éditeur, me paraissait plus inattendu...

J'ai donc feuilleté le livre il y a quelques jours, et me suis aperçu que parmi les "favoris" évoqués, trois d'entre-eux (Lauzun, Vaudreuil, Besenval) furent bien étudiés dans le livre Les derniers libertins, de Benedetta Craveri, dont j'avais déjà fort apprécié la lecture récente.  
Quant aux autres figures masculines "au menu" (et peu importe "la sauce" à laquelle elles seraient ici "cuisinées"), elles ne m'intéressent pas suffisamment.

Aussi, j'ai reposé ce livre ; et me suis rabattu sur cet autre, disons bien plus à mon goût   : Les Lumières et le monde. De Pierre-Yves Beaurepaire