Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
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Lucius
La nuit, la neige
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Le patrimoine de Marie-Antoinette :: Le mobilier et les arts décoratifs
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Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Actualité culturelle oblige !
Impossible de ne pas avoir entendu parler en ce moment de l'exposition-évènement...
Avant d'évoquer quelques pièces ayant décoré les appartements de Marie-Antoinette, une rapide petite introduction...
Bien sûr, l'engouement (pour ne pas dire l'hystérie) pour le style égyptien revisité atteindra son apogée au début du XIXe siècle, suite à la campagne de Napoléon en Egypte, et au retour de l'expédition riche des dessins des scientifiques et autres illustrateurs qui accompagnaient les troupes françaises. Et très peu d'antiquités, contrairement aux idées reçues !!
On l'oublie souvent mais, à cette époque du moins, tout ou presque de ce que les Français avaient "recueilli" avait été récupéré / confisqué par les Anglais.
Bref, il s'agit du fameux style "retour d'Egypte" qui inondera le monde de l'art et celui des arts décoratifs au début du XIXe siècle
Mais au XVIIIe siècle, déjà, l'élite parisienne s'intéressait à l'Egypte des pharaons, et aux moyens de revisiter cette histoire dans les arts décoratifs.
Non pas tant grâce aux témoignages des voyageurs du temps, alors extrêmement rares à faire ce voyage en Egypte, mais plutôt grâce aux artistes qui voyagèrent en Italie, afin de parfaire à leur éducation artistique.
A Rome, ils ont eu l'occasion de visiter le "musée égyptien" imaginé par le pape Benoît XIV, surnommé le "pape des Lumières"...
Giuseppe Maria Crespi, dit l’Espagnol (Bologne 1665 - 1747)
Portrait de Benoît XIV, 1740
Huile sur toile
Photo : Musée du Vatican
Charles-Joseph Natoire
Artistes dessinant dans la cour intérieure du Musée du Capitole à Rome en 1759
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado
Statue of Queen Tuya
Image : Musée du Vatican
Group with Ptolemy II
Image : Musée du Vatican
Lions of Nectanebo
Image : Musée du Vatican
Vatican Naophorous
Image : Musée du Vatican
Stele of Hatshepsut and Thutmose II
Image : Musée du Vatican
Sarcophage of Djedmut
Image : Musée du Vatican
Statue of Osiris-Antinous
Hadrian’s Villa, Tivoli
Reign of Hadrian (117-138 A.D.)
Parian marble, height 241 cm; width 77 cm; depth 79 cm
Photo : Musée du Vatican
Description :
The statue represents Antinous, the favourite of the emperor Hadrian, who died in the waters of the Nile (130 A.D.). In the area where the tragic event occurred the emperor founded the city of Antinopolis in his honour.
Antinous was deified and his cult as Osiris-Antinous rapidly spread through all the provinces of the Empire, especially between 133 and 138 A.D., the year of the emperor’s death. Around one hundred images of the youth are now known to archaeologists, who have classified them according to different typologies.
The iconographic model of this statue is that of Osiris-Antinous, by which it was intended to express the regal and divine nature of the figure. Other statues of the same type have been unearthed at Hadrian’s Villa, and are now dispersed in various museums throughout Europe.
Their sacral aspect would reconnect them to the vast sacred area recently identified by archaeological excavations and known as the Antinoeion, a “special” place of worship consecrated to the young man, and possibly also including his tomb, that emerges along the final stretch of the paved road that leads to the so-called Great Vestibule of Hadrian’s Villa.
The statue, unearthed in 1740 at the Casino Michili, may instead have come from this area of worship, where the image of Antinous would have been associated with other Egyptian deities.
Donated to Pope Benedict XIV, the statue was placed in the Capitoline Museum in 1742. Gregory XVI requested for it to be transferred to the Vatican in 1838 so it could be displayed in the new Egyptian Museum.
Statua di Osiri-Apis
Hadrian’s Villa, Tivoli
Reign of Hadrian (117-138 A.D.)
Grey marble, height 50 cm; width 37 cm; depth 24 cm
Images : Musée du Vatican
Description :
This bi-frontal statue represents the god Osiris on one side, and the bull Apis on the other. It was incorrectly restored in the 1700s (with the attribution of a female bust), and is now displayed on a base in the form of a lotus-flower, as it was recomposed by Jean-Claude Grenier.
Antinous, favourite of the emperor Hadrian, was deified after his death by drowning in the Nile. He would have been assimilated with the bull Apis, becoming Osiris (the god who died and rose again), subsequently identified by the Ptolemies with Serapis (Alexandrian deity of salvation).
The lotus flower from which the statue emerges is also a symbol of eternal regeneration.
The statue was discovered during the excavations of 1736, during the papacy of Benedict XIV (1740-1758), and then displayed in the Capitoline Museums until 1838, when it was transferred to the new Gregorian Egyptian Museum at the behest of Pope Gregory XVI.
A Rome, artistes et voyageurs visitèrent également le parc de la villa Borghèse et ses statues de "lions égyptiens", de même que le salon égyptien aménagé dans la somptueuse Galleria Borghese.
Un aménagement conçu par l'architecte Antonio Asprucci entre 1779 et 1782, inspiré des collections du Vatican.
Image : Galleria Borghese - MiBAC
Photo : Pinterest
Voir son histoire et sa description, ici : Galleria Borghese - The Egyptian Room
Une partie de la collection des statues se trouve aujourd'hui au Louvre, qui présente ainsi cette collection sur le site internet du musée :
La collection Borghèse :
Le cardinal Scipion Borghèse (1587 - 1633), neveu du pape Paul V, constitua au début du XVIIe siècle une des plus prestigieuses collections d'antiques de Rome.
Tous ces marbres furent réunis dans une fastueuse villa suburbaine sur la colline du Pincio aux façades richement décorées d'antiques. Entre 1778 et 1784, Marcantonio IV Borghèse (1730-1800) fit mettre cette présentation au goût du jour par l'architecte néoclassique A. Asprucci.
Une salle égyptienne achevée en 1782 marqua un tournant de l'égyptomanie. Elle rassemblait les antiquités égyptiennes de la collection, des pastiches commandés pour l'occasion, et des sculptures taillées dans des pierres égyptiennes de couleur ainsi que des représentations pittoresques de «bohémiens » dits « égyptiens ».
(...)
En 1807, Napoléon Ier acheta pour le Louvre cet ensemble auprès de son beau-frère, le prince Camille Borghèse (1775-1832).
Osiris
Antoine-Guillaume Grandjacquet (1731-1801)
Marbre noir, H. : 1,70 m. ; L. : 0,47 m. ; Pr. : 0,34 m.
Commandé par le prince Marcantonio IV Borghèse (1730-1800) pour la salle égyptienne de la villa Borghèse en 1779-1781.
Copie libre des Osiris-Antinoüs trouvés à la villa Hadriana de Tivoli (musées du Vatican).
Photo : Musée du Louvre
Isis
Antoine-Guillaume Grandjacquet (1731-1801)
Marbre noir et albâtre, H. : 1,71 m. ; L. : 0,50 m. ; Pr. : 0,36 m.
Commandée par Marcantonio IV Borghèse (1730 - 1800) pour la salle égyptienne de la villa Borghèse en 1779 - 1781. Inspirée d'un relief romain aujourd'hui disparu.
Photo : Musée du Louvre
Sphinx royal au nom du pharaon Hachoris
392-379 av. J.-C. (29e dynastie)
Photo : Musée du Louvre
Description :
Ce sphinx représente le roi Hachoris de la 29e dynastie. Hachoris, l'un des derniers rois indigènes à régner sur l'Égypte, est relativement peu connu. De façon paradoxale, le sphinx qui le représente est un des objets égyptiens les plus anciennement connus en Europe.
Sa présence est attestée à Rome depuis le début du XVIe siècle. Il a d'abord orné l'escalier du Capitole, puis les jardins de la villa Borghèse.
C'est probablement à cette époque qu'un trou fut percé sur la partie basse de son poitrail, quand il vint en compagnie du sphinx de Néferitès décorer une fontaine.
(...)
Une inscription hiéroglyphique, qui énumère la titulature royale, apparaît sur le côté du socle. Elle est restaurée par endroits. Une copie ancienne de l'inscription permet d'en restituer une partie. Cependant, une série de signes étranges ponctue ces phrases par ailleurs classiques. Il s'agit en fait de restaurations fantaisistes postérieures à la Renaissance. Un signe permet peut-être de les dater : il s'agit d'une petite abeille figurée en plan dans un cartouche qui serait un hommage à Napoléon Ier.
Véritable témoignage de l'intérêt que suscita très tôt le sphinx en Occident, cette statue servit de modèle à plusieurs oeuvres de la Renaissance.
Autre source d’inspiration, les gravures de Giovanni Battista Piranesi, dit Piranèse (1720-1778), graveur et architecte italien.
Piranèse a grandement influencé le style néo-classique, en sublimant le répertoire antique, et notamment celui de l'Egypte.
Diverse Maniere d'adornare i cammini ed ogni altra parte degli edifizi desunte all'architettura Egizia, Etrusca, e Greca con un Ragionamento apologetico in defesa dell'Architettura Egizia, e Toscana, opera del Cavaliere Giambattista Piranesi Architetto
Giovanni Battista Piranesi
Etching, c. 1769
Image : The Metropole Museum of Art
Altro spaccato per longo della stessa bottega, ove si vedonofra le aperture del vestibolo le immense piramide, from Diverse Maniere d'adornare i cammini
Giovanni Battista Piranesi
Etching, c. 1769
Photo : Wikipedia / Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum
A nouveau, les vestiges et "trésors" de la célèbre villa d'Hadrien (ceux encore sur place, et ceux déjà dispersés ici ou là) ont servi de modèles à ses créations fantasques...
Reconstruction of the Serapeum of the Canopus of Hadrian’s Villa, Tivoli
Gregorian Egyptian Museum
Image : Musée du Vatican
Ricostruzione del serapeo di Villa Adriana a Tivoli, periodo adrianeo, 131-138 ca
Museo Gregoriano Egizio
Photo : Sailko / Wikipedia
Sphinxfigur, Villa Hadriana (Tivoli)
1. Jh. n. Chr., Basalt
Aegyptisches Museum, Muenchen
Photo : Rufus46 / Wikipedia
Télamon d'Antinoüs en pharaon.
Granit rouge, œuvre romaine du IIe siècle ap. J.-C.
Provenance : villa Adriana à Tivoli.
Museo Pio-Clementino, Sala a Croce Greca : Musées du Vatican
Photo : Jastrow / https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Antinous_telamon_Pio-Clementino_Inv197.jpg
Naophorous Block Statue of a Governor of Sais, Psamtikseneb,
Greywacke, Dynasty 26, 664–610 B.C
Possibly from Italy, Tivoli, Hadrian's Villa
Barberini Collection
Photo : The Metropolitan Museum of Art
A suivre donc, quelques exemples du mobilier de Marie-Antoinette décoré avec éléments "égyptiens"....
Impossible de ne pas avoir entendu parler en ce moment de l'exposition-évènement...
- Spoiler:
Avant d'évoquer quelques pièces ayant décoré les appartements de Marie-Antoinette, une rapide petite introduction...
Bien sûr, l'engouement (pour ne pas dire l'hystérie) pour le style égyptien revisité atteindra son apogée au début du XIXe siècle, suite à la campagne de Napoléon en Egypte, et au retour de l'expédition riche des dessins des scientifiques et autres illustrateurs qui accompagnaient les troupes françaises. Et très peu d'antiquités, contrairement aux idées reçues !!
On l'oublie souvent mais, à cette époque du moins, tout ou presque de ce que les Français avaient "recueilli" avait été récupéré / confisqué par les Anglais.
Bref, il s'agit du fameux style "retour d'Egypte" qui inondera le monde de l'art et celui des arts décoratifs au début du XIXe siècle
Mais au XVIIIe siècle, déjà, l'élite parisienne s'intéressait à l'Egypte des pharaons, et aux moyens de revisiter cette histoire dans les arts décoratifs.
Non pas tant grâce aux témoignages des voyageurs du temps, alors extrêmement rares à faire ce voyage en Egypte, mais plutôt grâce aux artistes qui voyagèrent en Italie, afin de parfaire à leur éducation artistique.
A Rome, ils ont eu l'occasion de visiter le "musée égyptien" imaginé par le pape Benoît XIV, surnommé le "pape des Lumières"...
Giuseppe Maria Crespi, dit l’Espagnol (Bologne 1665 - 1747)
Portrait de Benoît XIV, 1740
Huile sur toile
Photo : Musée du Vatican
Charles-Joseph Natoire
Artistes dessinant dans la cour intérieure du Musée du Capitole à Rome en 1759
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado
Statue of Queen Tuya
Image : Musée du Vatican
Group with Ptolemy II
Image : Musée du Vatican
Lions of Nectanebo
Image : Musée du Vatican
Vatican Naophorous
Image : Musée du Vatican
Stele of Hatshepsut and Thutmose II
Image : Musée du Vatican
Sarcophage of Djedmut
Image : Musée du Vatican
Statue of Osiris-Antinous
Hadrian’s Villa, Tivoli
Reign of Hadrian (117-138 A.D.)
Parian marble, height 241 cm; width 77 cm; depth 79 cm
Photo : Musée du Vatican
Description :
The statue represents Antinous, the favourite of the emperor Hadrian, who died in the waters of the Nile (130 A.D.). In the area where the tragic event occurred the emperor founded the city of Antinopolis in his honour.
Antinous was deified and his cult as Osiris-Antinous rapidly spread through all the provinces of the Empire, especially between 133 and 138 A.D., the year of the emperor’s death. Around one hundred images of the youth are now known to archaeologists, who have classified them according to different typologies.
The iconographic model of this statue is that of Osiris-Antinous, by which it was intended to express the regal and divine nature of the figure. Other statues of the same type have been unearthed at Hadrian’s Villa, and are now dispersed in various museums throughout Europe.
Their sacral aspect would reconnect them to the vast sacred area recently identified by archaeological excavations and known as the Antinoeion, a “special” place of worship consecrated to the young man, and possibly also including his tomb, that emerges along the final stretch of the paved road that leads to the so-called Great Vestibule of Hadrian’s Villa.
The statue, unearthed in 1740 at the Casino Michili, may instead have come from this area of worship, where the image of Antinous would have been associated with other Egyptian deities.
Donated to Pope Benedict XIV, the statue was placed in the Capitoline Museum in 1742. Gregory XVI requested for it to be transferred to the Vatican in 1838 so it could be displayed in the new Egyptian Museum.
Statua di Osiri-Apis
Hadrian’s Villa, Tivoli
Reign of Hadrian (117-138 A.D.)
Grey marble, height 50 cm; width 37 cm; depth 24 cm
Images : Musée du Vatican
Description :
This bi-frontal statue represents the god Osiris on one side, and the bull Apis on the other. It was incorrectly restored in the 1700s (with the attribution of a female bust), and is now displayed on a base in the form of a lotus-flower, as it was recomposed by Jean-Claude Grenier.
Antinous, favourite of the emperor Hadrian, was deified after his death by drowning in the Nile. He would have been assimilated with the bull Apis, becoming Osiris (the god who died and rose again), subsequently identified by the Ptolemies with Serapis (Alexandrian deity of salvation).
The lotus flower from which the statue emerges is also a symbol of eternal regeneration.
The statue was discovered during the excavations of 1736, during the papacy of Benedict XIV (1740-1758), and then displayed in the Capitoline Museums until 1838, when it was transferred to the new Gregorian Egyptian Museum at the behest of Pope Gregory XVI.
A Rome, artistes et voyageurs visitèrent également le parc de la villa Borghèse et ses statues de "lions égyptiens", de même que le salon égyptien aménagé dans la somptueuse Galleria Borghese.
Un aménagement conçu par l'architecte Antonio Asprucci entre 1779 et 1782, inspiré des collections du Vatican.
Image : Galleria Borghese - MiBAC
Photo : Pinterest
Voir son histoire et sa description, ici : Galleria Borghese - The Egyptian Room
Une partie de la collection des statues se trouve aujourd'hui au Louvre, qui présente ainsi cette collection sur le site internet du musée :
La collection Borghèse :
Le cardinal Scipion Borghèse (1587 - 1633), neveu du pape Paul V, constitua au début du XVIIe siècle une des plus prestigieuses collections d'antiques de Rome.
Tous ces marbres furent réunis dans une fastueuse villa suburbaine sur la colline du Pincio aux façades richement décorées d'antiques. Entre 1778 et 1784, Marcantonio IV Borghèse (1730-1800) fit mettre cette présentation au goût du jour par l'architecte néoclassique A. Asprucci.
Une salle égyptienne achevée en 1782 marqua un tournant de l'égyptomanie. Elle rassemblait les antiquités égyptiennes de la collection, des pastiches commandés pour l'occasion, et des sculptures taillées dans des pierres égyptiennes de couleur ainsi que des représentations pittoresques de «bohémiens » dits « égyptiens ».
(...)
En 1807, Napoléon Ier acheta pour le Louvre cet ensemble auprès de son beau-frère, le prince Camille Borghèse (1775-1832).
Osiris
Antoine-Guillaume Grandjacquet (1731-1801)
Marbre noir, H. : 1,70 m. ; L. : 0,47 m. ; Pr. : 0,34 m.
Commandé par le prince Marcantonio IV Borghèse (1730-1800) pour la salle égyptienne de la villa Borghèse en 1779-1781.
Copie libre des Osiris-Antinoüs trouvés à la villa Hadriana de Tivoli (musées du Vatican).
Photo : Musée du Louvre
Isis
Antoine-Guillaume Grandjacquet (1731-1801)
Marbre noir et albâtre, H. : 1,71 m. ; L. : 0,50 m. ; Pr. : 0,36 m.
Commandée par Marcantonio IV Borghèse (1730 - 1800) pour la salle égyptienne de la villa Borghèse en 1779 - 1781. Inspirée d'un relief romain aujourd'hui disparu.
Photo : Musée du Louvre
Sphinx royal au nom du pharaon Hachoris
392-379 av. J.-C. (29e dynastie)
Photo : Musée du Louvre
Description :
Ce sphinx représente le roi Hachoris de la 29e dynastie. Hachoris, l'un des derniers rois indigènes à régner sur l'Égypte, est relativement peu connu. De façon paradoxale, le sphinx qui le représente est un des objets égyptiens les plus anciennement connus en Europe.
Sa présence est attestée à Rome depuis le début du XVIe siècle. Il a d'abord orné l'escalier du Capitole, puis les jardins de la villa Borghèse.
C'est probablement à cette époque qu'un trou fut percé sur la partie basse de son poitrail, quand il vint en compagnie du sphinx de Néferitès décorer une fontaine.
(...)
Une inscription hiéroglyphique, qui énumère la titulature royale, apparaît sur le côté du socle. Elle est restaurée par endroits. Une copie ancienne de l'inscription permet d'en restituer une partie. Cependant, une série de signes étranges ponctue ces phrases par ailleurs classiques. Il s'agit en fait de restaurations fantaisistes postérieures à la Renaissance. Un signe permet peut-être de les dater : il s'agit d'une petite abeille figurée en plan dans un cartouche qui serait un hommage à Napoléon Ier.
Véritable témoignage de l'intérêt que suscita très tôt le sphinx en Occident, cette statue servit de modèle à plusieurs oeuvres de la Renaissance.
Autre source d’inspiration, les gravures de Giovanni Battista Piranesi, dit Piranèse (1720-1778), graveur et architecte italien.
Piranèse a grandement influencé le style néo-classique, en sublimant le répertoire antique, et notamment celui de l'Egypte.
Diverse Maniere d'adornare i cammini ed ogni altra parte degli edifizi desunte all'architettura Egizia, Etrusca, e Greca con un Ragionamento apologetico in defesa dell'Architettura Egizia, e Toscana, opera del Cavaliere Giambattista Piranesi Architetto
Giovanni Battista Piranesi
Etching, c. 1769
Image : The Metropole Museum of Art
Altro spaccato per longo della stessa bottega, ove si vedonofra le aperture del vestibolo le immense piramide, from Diverse Maniere d'adornare i cammini
Giovanni Battista Piranesi
Etching, c. 1769
Photo : Wikipedia / Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum
A nouveau, les vestiges et "trésors" de la célèbre villa d'Hadrien (ceux encore sur place, et ceux déjà dispersés ici ou là) ont servi de modèles à ses créations fantasques...
Reconstruction of the Serapeum of the Canopus of Hadrian’s Villa, Tivoli
Gregorian Egyptian Museum
Image : Musée du Vatican
Ricostruzione del serapeo di Villa Adriana a Tivoli, periodo adrianeo, 131-138 ca
Museo Gregoriano Egizio
Photo : Sailko / Wikipedia
Sphinxfigur, Villa Hadriana (Tivoli)
1. Jh. n. Chr., Basalt
Aegyptisches Museum, Muenchen
Photo : Rufus46 / Wikipedia
Télamon d'Antinoüs en pharaon.
Granit rouge, œuvre romaine du IIe siècle ap. J.-C.
Provenance : villa Adriana à Tivoli.
Museo Pio-Clementino, Sala a Croce Greca : Musées du Vatican
Photo : Jastrow / https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Antinous_telamon_Pio-Clementino_Inv197.jpg
Naophorous Block Statue of a Governor of Sais, Psamtikseneb,
Greywacke, Dynasty 26, 664–610 B.C
Possibly from Italy, Tivoli, Hadrian's Villa
Barberini Collection
Photo : The Metropolitan Museum of Art
A suivre donc, quelques exemples du mobilier de Marie-Antoinette décoré avec éléments "égyptiens"....
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Plus accessibles, différentes oeuvres du XVIe siècle français purent aussi servir de modèle, comme les sphinx du carditaphe de François II à Saint-Denis, objet d'une récente énigme de notre jeu de l'hiver. Il subsiste aussi une porte égyptienne à Fontainebleau.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Les exemples que vous donnez montrent bien comment ces antiquités sont arrivées à Rome. Ce sont principalement des œuvres ptolémaïques voire romaines, envoyée dès les premières siècles de notre ère, voire réalisés pour Rome, et même éventuellement à Rome.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
A signaler donc, le très beau Télérama hors série !
Merci, cher ami, pour ce magnifique aperçu !!!
L'Antinoüs-Osiris du Vatican est bien Antinoüs, je valide .
Il est simplement merveilleux !!! ( beaucoup plus ressemblant que l'Antinoüs égyptien du musée archéologique d'Athènes ).
A sa mort, Hadrien fonde la ville d'Antinoüpolis sur la rive du Nil, depuis lors d'autant mieux rendue aux sables du désert ( ) que ses pierres ont malheureusement servi de carrière ... le coup classique, hélas ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Lucius a écrit:Plus accessibles, différentes oeuvres du XVIe siècle français purent aussi servir de modèle, comme les sphinx du carditaphe de François II à Saint-Denis, objet d'une récente énigme de notre jeu de l'hiver. Wink Il subsiste aussi une porte égyptienne à Fontainebleau.
Oui, certainement, merci.Lucius a écrit:Les exemples que vous donnez montrent bien comment ces antiquités sont arrivées à Rome. Ce sont principalement des œuvres ptolémaïques voire romaines, envoyée dès les premières siècles de notre ère, voire réalisés pour Rome, et même éventuellement à Rome.
J'avoue que je ne connais pas l'histoire des collections d'antiquités égyptiennes en Europe.
Il s'agissait de donner un rapide aperçu de quelques-unes des sources d'inspiration qui annoncèrent, fin XVIIIe siècle, cette "égyptomanie" naissante, dans le sillage du retour à "l'antique".
Et ce quelques années avant la campagne d'Egypte menée par Napoléon, et, bien sûr, toutes les fouilles des XIXe et XXe siècles qui allaient enrichir la connaissance des antiquités égyptiennes (et par la même, les collections privées et celles des musées européens).
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit: J'avoue que je ne connais pas l'histoire des collections d'antiquités égyptiennes en Europe. .
C'est très intéressant, car contrairement à l'Italie il n'y a pas de fouilles, ni de commerce d'antiquité en Egypte même. L'Europe ne dispose donc que des antiques apportés en occident à l'époque romaine. J'ignore si les byzantins ont joué un rôle par la suite.
La nuit, la neige a écrit: Il s'agissait de donner un rapide aperçu de quelques-unes des sources d'inspiration qui annoncèrent, fin XVIIIe siècle, cette "égyptomanie" naissante, dans le sillage du retour à "l'antique". .
Bien sûr, si l'on voulait le faire de manière exhaustive, ce serait une thèse !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Ainsi donc, j'en viens à Marie-Antoinette et à son intérêt pour les arts décoratifs à l'antique, mais teinté ici d'égyptomanie pour ce qui concerne ce sujet.
D'un ensemble mobilier que nous connaissons bien, pour l'avoir de nombreuses fois évoqué ici, commandé pour les cabinets intérieurs de Marie-Antoinette au château de Saint-Cloud :
Daybed (Lit de repos or sultane) (part of a set)
Jean-Baptiste-Claude Sené
1788
The 1789 inventory of Saint-Cloud records the entire suite in the queen’s Cabinet de Toilette, or dressing room.
Image : The Metropolitan Museum of Art
Détail (avec ancienne tapisserie)
Image : The Metropolitan Museum of Art
Note du musée (extraits) :
A detailed 1788 description of this set, which also included four matching armchairs and a stool, indicates that the pieces were intended for one of Marie-Antoinette’s private rooms at Saint-Cloud, her Cabinet Particulier.
(...)
Ionic capitals surmount the short legs, and most remarkable of all are the Egyptian female half-figures on tapering supports that decorate the front stiles.
Even though in his bill Sené called them simply caryatids, these figures clearly express the queen’s taste for ornament derived from ancient Egyptian art, well before Napoléon’s North African campaign made it fashionable.
Similar ornament is found on the bergère (a comfortable armchair upholstered between the arms and the seat )...
Armchair (bergère) (part of a set)
Jean-Baptiste-Claude Sené
ca 1788
Made for Marie-Antoinette’s dressing room at the château de Saint Cloud.
Image : The Metropolitan Museum of Art
Détail (avec ancienne tapisserie)
Image : The Metropolitan Museum of Art
D'un ensemble mobilier que nous connaissons bien, pour l'avoir de nombreuses fois évoqué ici, commandé pour les cabinets intérieurs de Marie-Antoinette au château de Saint-Cloud :
Daybed (Lit de repos or sultane) (part of a set)
Jean-Baptiste-Claude Sené
1788
The 1789 inventory of Saint-Cloud records the entire suite in the queen’s Cabinet de Toilette, or dressing room.
Image : The Metropolitan Museum of Art
Détail (avec ancienne tapisserie)
Image : The Metropolitan Museum of Art
Note du musée (extraits) :
A detailed 1788 description of this set, which also included four matching armchairs and a stool, indicates that the pieces were intended for one of Marie-Antoinette’s private rooms at Saint-Cloud, her Cabinet Particulier.
(...)
Ionic capitals surmount the short legs, and most remarkable of all are the Egyptian female half-figures on tapering supports that decorate the front stiles.
Even though in his bill Sené called them simply caryatids, these figures clearly express the queen’s taste for ornament derived from ancient Egyptian art, well before Napoléon’s North African campaign made it fashionable.
Similar ornament is found on the bergère (a comfortable armchair upholstered between the arms and the seat )...
Armchair (bergère) (part of a set)
Jean-Baptiste-Claude Sené
ca 1788
Made for Marie-Antoinette’s dressing room at the château de Saint Cloud.
Image : The Metropolitan Museum of Art
Détail (avec ancienne tapisserie)
Image : The Metropolitan Museum of Art
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Superbe ce mobilier de Sené, merci cher LNLN.
Il est vrai que Marie-Antoinette a versé dans l' "égyptomanie" . Vois également ce :
Fauteuil réalisé par Georges Jacob pour le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau :
Il est aujourd'hui exposé au musée Gulbenkian .
Il est vrai que Marie-Antoinette a versé dans l' "égyptomanie" . Vois également ce :
Fauteuil réalisé par Georges Jacob pour le boudoir d'argent de Marie-Antoinette au château de Fontainebleau :
Il est aujourd'hui exposé au musée Gulbenkian .
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Très juste, bien vu Mme de Sabran.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Et vois donc les chenets de sa chambre, à Versailles !
https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/pierre-philippe-thomire_chenets-de-la-chambre-de-marie-antoinette-a-versailles-par-p-ph-thomire_1786
Chenets de la Chambre de Marie-Antoinette à Versailles par P. Ph ...
https://art.rmngp.fr/.../pierre-philippe-thomire_chenets-de-la-chambre-de-marie-antoi...
Chenets de la Chambre de Marie-Antoinette à Versailles par P. Ph Thomire. Pierre-Philippe
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Et leur description...
Feu à sphinx
Boizot Simon Louis (1743-1809) (d'après)
Hauré Jean (reçu maître en 1782)
Thomire Pierre-Philippe (1751-1843), bronzier
Bronze ciselé et doré, 1786
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Description du musée :
Feu en deux parties à recouvrement, en bronze ciselé et doré ; sphinx couchés ; socles ornés de têtes d'Apollon, cornes d'abondance, branches de laurier et arabesques ; pieds en toupie cannelés
Commandé le 20 mai 1786 pour le Salon des Nobles de la Reine à Versailles ; exécuté sous la direction de Jean HAURE, entrepreneur des Meubles de la Couronne ; placé dans la chambre de Marie-Antoinette en 1787.
Le feu au sphinx fut placé dans la chambre de la Reine en 1787. La chambre ayant bénéficié d'une nouvelle cheminée en 1786, un nouveau feu fut commandé au Garde-Meuble.
Ce feu est exceptionnel par son exigence archéologique, le sphinx représenté coiffé du némès. Il montre parfaitement le goût de la Reine passionnée pour l'Egypte ancienne à la mode à l'époque et qui faisait partie du répertoire antique déjà utilisé dans le décor du Versailles de Louis XIV.
Enfin ces sphinx hiératiquement couchés, réalisés par les meilleurs artisans du temps ont une formidable présence dans la chambre de la Reine.
Feu à sphinx
Boizot Simon Louis (1743-1809) (d'après)
Hauré Jean (reçu maître en 1782)
Thomire Pierre-Philippe (1751-1843), bronzier
Bronze ciselé et doré, 1786
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Description du musée :
Feu en deux parties à recouvrement, en bronze ciselé et doré ; sphinx couchés ; socles ornés de têtes d'Apollon, cornes d'abondance, branches de laurier et arabesques ; pieds en toupie cannelés
Commandé le 20 mai 1786 pour le Salon des Nobles de la Reine à Versailles ; exécuté sous la direction de Jean HAURE, entrepreneur des Meubles de la Couronne ; placé dans la chambre de Marie-Antoinette en 1787.
Le feu au sphinx fut placé dans la chambre de la Reine en 1787. La chambre ayant bénéficié d'une nouvelle cheminée en 1786, un nouveau feu fut commandé au Garde-Meuble.
Ce feu est exceptionnel par son exigence archéologique, le sphinx représenté coiffé du némès. Il montre parfaitement le goût de la Reine passionnée pour l'Egypte ancienne à la mode à l'époque et qui faisait partie du répertoire antique déjà utilisé dans le décor du Versailles de Louis XIV.
Enfin ces sphinx hiératiquement couchés, réalisés par les meilleurs artisans du temps ont une formidable présence dans la chambre de la Reine.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Alors, attention aux sphinges !Mme de Sabran a écrit:
Et puis, son délicieux petit Belvédère, à Trianon, n'est-il pas lui aussi gardé par des sphinges !
Je comptais en parler parce qu'il faut bien se mettre d'accord, et différencier ce qui relève d'une inspiration stylistique d'origine égyptienne, et non pas grecque ou étrusque.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Il me semble sentir l'origine de leur inspiration beaucoup plus égyptienne que grecque ou étrusque.
Allez zou ! Qui nous fait un petit cours là-dessus ?
Lulu ?
Et que dire aussi des boiseries des frères Rousseau dans le Cabinet doré, truffées de petites sphinges flanquant une Athénienne brûle-parfum !
https://www.google.com/search?q=le+cabinet+dor%C3%A9+%C3%A0+versailles&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjltNSJlKDhAhVQlxoKHWymDI4Q_AUIDygC&biw=1067&bih=441#imgrc=cq2QH5TjbBMbQM:
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
L'apparition du sphinx dans l'art grec aux VIIIe et VIIe siècles avant J.-C.
N. M Verdélis
Bulletin de Correspondance Hellénique Année 1951 75 pp. 1-37
Voici le lien vers un article très intéressant :
https://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_1951_num_75_1_2472
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Hum...pas moi.Mme de Sabran a écrit:
Il me semble sentir l'origine de leur inspiration beaucoup plus égyptienne que grecque ou étrusque.
Je parle bien d'un style décoratif, qui emploierait un répertoire, ou disons une esthétique plus égyptienne que grecque.
Par exemple, les fameuses coiffes.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Le/la sphinge regardent beaucoup plus vers Oedipe que vers Ramses.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Lucius a écrit:Le/la sphinge regardent beaucoup plus vers Oedipe que vers Ramses.
Cette représentation est inexacte et fantaisiste :
La bestiole qui est vaincue par Oedipe, dans le mythe originel, est une sirène ( comme celles d'Ulysse ) , c'est à dire un monstre à moitié femme à moitié oiseau qui se repaît de chair humaine .
Les femmes-poissons ne sont pas des sirènes mais des Néréïdes . ( filles de Nérée ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Pour être tout à fait précise ( et là, je ne peux pas faire mieux ) , la Sphinx ( celle d'Oedipe ) est une représentation de la déesse lune ailée de Thèbes, dont le corps est formé des deux parties de l'année thébaine, le lion, pour la période de croissance, le serpent pour la période de décroissance . ( source Robert Graves ) Voilà pourquoi les illustrations tardives lui confèrent un corps de lion. Elle est fille de Typhon et d'Echidna, ou selon d'autres tradition d'Orthos et de Chimère . Elle vole comme l'oiseau, séduit les hommes par ses chants, les dévore, comme les sirènes. Jusqu'au jour où Oedipe déjoue son piège, à l'entrée de Thèbes.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Si j'avais su que tu avais toutes ces photos...
Notre ami Gouv' est mieux que Google images !
Merci pour ce reportage illustré.
Notre ami Gouv' est mieux que Google images !
Merci pour ce reportage illustré.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
Notre ami Gouv' est mieux que Google images !
Momo, toujours au taquet, à la pointe de la pointe !
... fascinant, quel univers fascinant !!!
MERCI !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Mme de Sabran a écrit:
Pour être tout à fait précise ( et là, je ne peux pas faire mieux ) , la Sphinx ( celle d'Oedipe ) est une représentation de la déesse lune ailée de Thèbes, dont le corps est formé des deux parties de l'année thébaine, le lion, pour la période de croissance, le serpent pour la période de décroissance . ( source Robert Graves ) Voilà pourquoi les illustrations tardives lui confèrent un corps de lion. Elle est fille de Typhon et d'Echidna, ou selon d'autres tradition d'Orthos et de Chimère . Elle vole comme l'oiseau, séduit les hommes par ses chants, les dévore, comme les sirènes. Jusqu'au jour où Oedipe déjoue son piège, à l'entrée de Thèbes.
Je savais que ce thème des Sphinx / Sphinges était très casse-gueule parce que les références mythologiques se chevauchent et se confondent.
Mais pour ce qui concerne les arts décoratifs, personnellement, j'en reste à des notions simples.
Coiffe égyptienne, corps de lion (plutôt couché), sans ailes, et si possible figure masculine = Egypte.
Et il faut se fier au style, même si les Européens l'ont revisité.
Après, je sais bien que certaines représentations mélangent les attributs culturels ou mythologiques, c'est un petit peu fourre tout !
Par exemple, pour en revenir à Marie-Antoinette, et au sujet des éléments sculptés au plafond de sa chambre au château de Versailles :
Malgré le corps féminin et les ailes (donc sphinges), la coiffe égyptienne me fait davantage pencher vers un style égyptien.
En revanche, cette sculpture du parc du Belvédère, à Vienne, non...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
Malgré le corps féminin et les ailes (donc sphinges), la coiffe égyptienne me fait davantage pencher vers un style égyptien.
En revanche, cette sculpture du parc du Belvédère, à Vienne, non...
Oui, oui, nous sommes d'accord !
la nuit, la neige a écrit:
Je savais que ce thème des Sphinx / Sphinges était très casse-gueule parce que les références mythologiques se chevauchent et se confondent.
Après, je sais bien que certaines représentations mélangent les attributs culturels ou mythologiques, c'est un petit peu fourre tout !
Mais oui ! Nous pouvons picorer à notre guise ...
C'est pourquoi j'aime !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Antoinette et le goût de l'Egypte, arts décoratifs du XVIIIe siècle
Oui, c'est pourquoi, personnellement, je ne voyais pas "l'Egypte" avec ces sphinges du Petit Trianon que tu évoquais...Mme de Sabran a écrit:
Mais oui ! Nous pouvons picorer à notre guise ...
Marie-Antoinette a su être attentive à cette égytomanie naissante proposée par les marchands-merciers et les ornemanistes, mais cela reste, à mon avis, très anecdotique.
Ce qui est normal : l'Egypte et ses trésors seront bien mieux connus (et réinterprétés) quelques années plus tard.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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