Notre Jeu du Printemps !

Il se prenait pour Napoléon, et eux ne comprenaient pas de qui il parlait ?

Non, non, le prince de Conti n'avait rien oublié de son identité, bien au contraire, mais tout en lui contrastait avec la réalité du moment au fort Saint-Jean de Marseille, d'ou la stupéfaction des princes d'Orléans.

Mme de Sabran a écrit:

Dominique Poulin a écrit:Faire l'amour ?

Oui !   Bravo, Domi .    

Bien sûr !   C'est tellement plus agréable que de faire la vaisselle ou le ménage ! 

... pfou ! comme vous dites, Comtesse !

Dominique Poulin a écrit:

Quels sont cette attitude et les signes distinctifs de l'apparence du prince de Conti qui siderent les jeunes gens

Il débarque en talons rouges et perruque poudrée ?!!

Il arrIve torse nu ? Pieds nus ? Sans perruque ? Sur son pot de chambre ? 

Il déboule à la prison, aise et épanoui : " Bonjour, mes neveux, ça boume ?! "

Il entend qu'on le traite selon son rang, et prend ses geôliers pour ses gens ?

Il arrive avec de grosses malles pleines de ses effets ?

Il s'habille comme certains étrangers ?

Il portait ses ordres dont son cordon bleu ?

Le ci-devant Conti n'était pas habillé de manière extraordinaire ce jour là, mais il avait quelque chose sur la tête.
Ce " quelque chose " en particulier est employé chez les coiffeurs et il n'y a pas si longtemps les dames en avaient sur le chef pour la nuit....
Les Orléans en le voyant ont envie de rire...

Il arrive en effet avec deux lits, une mâle et 1 valet.

Ses rouleaux à friser sur la tête ?

Oui, c'est cela, des " papillottes ", les appelle t-on aussi bigoudis ?

Passons à son comportement.

Déconnecté du climat politique mais conscient des dangers, il est naturel alors qu'il ne le paraît pas !
Comment qualifiriez-vous quelqu'un qui " en fait des tonnes " comme sur une scène de théâtre ?

balourd ?
il surjoue la simplicité ?

Dominique Poulin a écrit:
Comment qualifiriez-vous quelqu'un qui " en fait des tonnes " comme sur une scène de théâtre ?

Nous dirions que c'est un cabotin.

Eh bien ?!

Vous avez tous contribué à éclaircir cette énigme et je vous donne tous gagnants !

Voici la source sur lequel je me suis appuyé :

" Les Fils de Philippe Égalité pendant la Terreur " de Georges Lenôtre / 1926.

Cet ouvrage repris par Evelyne Lever dans une nouvelle édition il y a quelques années est reparti de façon suivante :

- La translation de Philippe Égalité : Journal du duc de Chartres.

- Récit du duc de Montpensier : Ma captivité de quarante trois mois.

- La déportation.

Notre sujet concerne le Récit du duc de Montpensier qui relate ainsi l'arrivée pour le moins curieuse du prince de Conti :

" Ce fut le 3 avril ( 1793 ), environ trois semaines après l'envoi de notre pétition, que nous fûmes réveillés à cinq heures du matin par les coups redoublés qu'on frappait à notre porte.
- " Qui frappe, nous ecriames-nous, et que nous veut-on ? "

- " C'est moi, répondit alors une voix que nous reconnumes sans peine pour celle de M. le prince de Conti.

- " C'est moi, citoyens, on vient m'enfermer avec vous. "

" Je crus entendre m'emmener avec vous, et je ne doutai pas que ce ne fut pour nous conduire ensemble au tribunal révolutionnaire.
J'allais ouvrir, et malgré les sinistres idées sont j'étais rempli, j'eus réellement besoin de me faire violence pour contenir l'extrême envie de rire qui s'empara de moi, contre mon gré, à l'étrange apparition qui frappa mes regards.
Il me serait impossible de donner une idée de la figure de M. le prince de Conti ; la tête couverte de papillottes, un petit chapeau à trois cornes horizontales par-dessus, joignant à ses grimaces ordinaires celles de la circonstance, et dardant sa canne en avant, et criant :
- " Quoi, malheureux, c'est ici, c'est ici ? "
Il était suivi par son vieux et fidèle valet de chambre, Jacqueline, et par un garde de ville, dont l'air insolent justifiait le choix qu'on avait fait de lui pour cette mission.

- " Maintenant, dit ce dernier en s'adressant à M. le prince de Conti, il ne me reste plus qu'à faire venir ici votre lit et vos effets, et les ordres que j'ai reçu à votre égard seront alors entièrement exécutés. "

- " On veut me faire mourir à petit feu, s'ecria-t-il ; eh bien, soyez tranquilles, ce ne sera pas long. Je serai bientôt étouffé dans cet horrible lieu. Mais malheureux jeunes gens, comment avez vous pu vivre ici pendant dix mois ? " ...............................

Le prince de Conti, à près de soixante ans en 1793, manquait singulièrement de courage et de dignité dans l'adversité ! Quelle différence avec le roi, la reine, ou Madame Elisabeth, cela me paraît flagrant.

Donc la main revient à qui voudra la prendre le premier.

Le dernier des Conti n'est pas un personnage reluisant, dans une branche qui a lancé peu d'éclat.

Même sa mort fut idiote, à 6 semaines seulement de la Restauration

Il serait d'ailleurs intéressant de savoir si, au moment de celle-ci, les Condé se sont posés comme leurs ayants droit afin d'obtenir leur héritage, ou bien si celui-ci fut laissé dans le giron de l'Etat comme bien national.

Si mes souvenirs sont bons, le dernier Conti, sans descendant, avait vendu ses domaines contre rente à Louis XVI. Donc logiquement, l'héritage était nul.

Ah, merci Lucius !!!

Lucius a écrit:Le dernier des Conti n'est pas un personnage reluisant, dans une branche qui a lancé peu d'éclat.

Dites-le avec des fleurs ...

Wikipedia nous donne quelques précisions supplémentaires :

Dès 1779 il vend ses propriétés annexes (chateau de Madrid, hôtels de Fonteinebleau ...), avant de céder en 1783 le domaine de la Ville-Adam au comte de Provence, sur les derniers de Louis XVI, pour 1,48 millions de livres, avec jouissance usufruitière.

Il n'y avait donc plus rien à hériter !