Vente Sotheby's, Paris : La collection du comte et de la comtesse de Ribes

La nuit, la neige a écrit:
Je vous laisse donc découvrir ce très beau catalogue, des lots 1 à 59, de la première vente qui sera organisée le 11 décembre prochain.
D'ici là, nous aurons l'occasion d'évoquer quelques-unes des pièces, et leurs descriptifs, dans nos différents sujets...

Catalogue à feuilleter, ici : Sotheby's Paris - La collection Ribes I, " Les trésors "

Le catalogue de la seconde vacation de la collection Ribes vient d'être mis en ligne par la maison Sotheby's.
Il s'agit donc, cette fois-ci, de la vente de la bibliothèque des comtes de Ribes.

Ce thème ne m'intéresse pas, aussi je n'en parlerai pas dans nos différents sujets. Mais les amateurs de livres anciens et de livres d'art trouveront certainement leur bonheur, ici :


Image : Sotheby's

Sotheby's Paris - Vente Collection Ribes II, Bibliothèque des comtes de Ribes (12 décembre 2019)

Photos prises hier au cocktail de présentation de la vente.




On commence par les deux "stars" de la collection, à savoir la pendule à la nubienne de l'hôtel du garde-meuble présentée à Marie-Antoinette et l'écran provenant de la chambre de Louis XVI à Saint-Cloud.


Pendule à la nubienne provenant de l'hôtel du Garde-Meuble :






















Ecran provenant de la chambre de Louis XVI au château de Saint-Cloud :













Eventail ayant appartenu à Marie-Antoinette :







A suivre...

Je peine à trouver le cadran sur la pendule

Duc d'Ostrogothie a écrit:Photos prises hier au cocktail de présentation de la vente.

A suivre...

...
Merci à notre envoyé spécial zélé à cette vente du siècle .

Lucius a écrit:Je peine à trouver le cadran sur la pendule

Si, si, tu sais bien :
Les yeux, en automate, découvrent les heures et les minutes lorsque l'on tire sur la boucle d'oreille gauche (manquante).

Regarde bien, la nuit, la neige nous l'avait présentée .  
Nous lisons l'heure dans ses yeux !

Gouverneur Morris a écrit:

La nuit, la neige a écrit:Une autre célèbre pendule est source d’interrogations, mais souvent encore décrite dans l’inventaire des objets précieux de la reine.
Il s’agit de celle « à tête d’africaine », réalisée en 1784 par Furet et Godon, conservée aujourd’hui chez des particuliers.

En bronze patiné, doré et verni, son mécanisme complexe s’activait en tirant sur l’une ou l’autre des boucles d’oreilles.
En tirant sur l’une, l’heure s’affiche dans l’oeil droit et les minutes dans l’oeil gauche.
En tirant sur l’autre pendeloque, se formaient une musique composée de carillons et de jeu de flutes d’orgue miniature.  :\\\\\\\\:





C’est Thierry de Ville-d’Avray, directeur général du Garde-meuble de la Couronne qui achète l’un des exemplaires exposés chez l’horloger Furet, rue Saint-Honoré, pour le placer dans son appartement de fonction place Louis XV (Concorde).
Après quelques modifications et amélioration du mécanisme musical, le 1er janvier 1792, Thierry de Ville d’Avray présenta cette pendule dans les étrennes de la famille royale.
Le destinataire aurait dû être Marie-Antoinette, ou le dauphin, mais la reine « qui la vit et l’entendit ne jugea pas à propos qu’un objet aussi précieux fut entre les mains de son fils qui aurait pu le gâter ».
La conserva-t-elle dans ses appartements ?
La pendule est ensuite restituée en le 1er décembre 1792 au Garde-meuble National.

Source : Catalogue de l’Exposition « Marie-Antoinette », éditions RMN


A l’époque, cette pendule avait couté 4000 livres : un prix exorbitant.
C’est toujours le cas aujourd’hui, puisque l’un des 4 modèles connus à ce jour avait été vendu aux enchères, en 2007, pour environ 810 000 €.  boudoi32

Ce modèle-ci :



Et voici la photo d’un troisième exemplaire, également conservé dans collection particulière, où l’on voit plus nettement l’heure s’affichait dans les yeux de la sculpture...  

Vu à Windsor vendredi dernier, dans la Queen's Ball Room, la version conservée dans les collections royales anglaises :


cliché personnel

Les ors rutilants, on la croirait sortie de chez Pascal Izarn, l'antiquaire spécialisé  

La photo est floue car elles sont interdites à Windsor et que je me suis fait interpeller par la gardienne en la prenant

Ouh là ! Ce message date un peu...

Je présente longuement, et dans les détails, cette pendule ici :

Pendules et horloges de Marie-Antoinette - Pendule automate et musicale dite de Marie-Antoinette

Je continue mon petit reportage.

Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun, Junon demandant à Vénus de lui prêter sa ceinture magique, commandé par le comte d'Artois pour le Palais du Temple :











Pot-pourri en porcelaine de Sèvres, les bronzes attribués à Thomire, exécuté sous la direction de Dominique Daguerre, vers 1785 :








Hubert Robert, Le matin, provenant de la collection de Mme Geoffrin :




Paire de pots-pourris en athéniennes en bronze doré et biscuit bleu et blanc de la manufacture Wedgwood, d'époque Louis XVI :










Suite de quatre grands flambeaux en bronze doré d’époque Louis XV, vers 1767-1770, par Pierre Gouthière, l’un signé GOUTTIER. SISELEUR. DOREUR. DU. ROY. QUAY. PELTIER. ayant appartenu au comte de Saint-Florentin puis à la marquise de Langeac






Paire de pots-pourris en poirier noirci et bronze doré d'époque Restauration, vers 1825-1830, d'après le modèle exécuté sous la direction du marchand-mercier Jean Dulac :






Bureau à cylindre en placage d’ébène et bronze doré d’époque Louis XVI, estampillé C.C.SAUNIER et JME, vers 1775, orné d’une pendule « aux Parques » en placage d'ébène, d’écaille de tortue et bronze doré, attribuée à André-Charles Boulle, fin de l'époque Louis XIV, vers 1710

Merci, Notre Grâce, pour cette suite de ton reportage ! Tu avais raison, je me pâme ...
Héra est bien optimiste de croire que, grâce à la ceinture d'Aphrodite, elle va reconquérir ce trousseur de jupons de Zeus !

Pauvre Héra, épuisée par les frasques de son Dieu de mari. Il paraît qu'elle en av - Héra le bol .

Si tu devais casser ton cochon, tu achèterais quoi alors ? Moi j'aimerais bien posséder la paire de pots-pourris en athéniennes.

Eh bien, je crois que je craquerais pour le tableau de Mme Le Brun !

Merci pour cette visite illustrée de l'exposition avant vente.

Voici une vidéo mise en ligne par Sotheby's pour la promotion de cette vente, organisée ce jour.

On adore la façon de prononcer ces quelques mots français qui ponctuent toute cette présentation (en anglais)   :

Mme de Sabran a écrit:Eh bien, je crois que je craquerais pour le tableau de Mme Le Brun !

Il va falloir que tu sortes ton RIB(es) .

La nuit, la neige a écrit:Merci pour cette visite illustrée de l'exposition avant vente.

De rien.

Le Monde a publié un article intéressant sur la comtesse de Ribes hier : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/10/jacqueline-de-ribes-derniere-incarnation-de-la-jet-set-chic-et-internationale_6022295_4500055.html

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Mme de Sabran a écrit:Eh bien, je crois que je craquerais pour le tableau de Mme Le Brun !

Il va falloir que tu sortes ton RIB(es) .

...

Nous présentons ce joli tableau, de façon détaillée, ici :

La collection de peintures du comte d'Artois à l'Hôtel du Grand Prieur, au Temple

Duc d'Ostrogothie a écrit:Le Monde a publié un article intéressant sur la comtesse de Ribes hier : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/10/jacqueline-de-ribes-derniere-incarnation-de-la-jet-set-chic-et-internationale_6022295_4500055.html

La lecture complète est réservée aux abonnés, mais je note que :

(...) les trésors du comte et de la comtesse de Ribes sont évalués « modestement », autour de 12,5 millions d’euros.
La qualité des pièces n’est pas en cause, tant s’en faut. Mais, chez les nouveaux riches, le vieux monde n’a pas la cote.

Port altier et paupière soulignée de khôl, Jacqueline de Ribes, 90 ans, est trop fine mouche pour ignorer que les modes de vie ont changé, que les jeunes générations se piquent de design et que les nouvelles fortunes rêvent de Picasso et de Basquiat. Elle ne nous le dira pas, n’ayant pas consenti à nous rencontrer.

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Mme de Sabran a écrit:Eh bien, je crois que je craquerais pour le tableau de Mme Le Brun !

Il va falloir que tu sortes ton RIB(es) .

Qu'à cela ne tienne, Etienne !  

Mme de Sabran a écrit:
Qu'à cela ne tienne, Etienne !    

- Eh bien ? Le tableau se retrouvera-t-il au pied de ton sapin, ce Noël ?  
Je vois qu'il est parti pour la somme " raisonnable " de : 1 452 000 Euros.  

- A peine 500 euros de moins que la pendule automate : 1 452 500 €

- 26 500 € l'éventail de Marie-Antoinette. Pas mal...

- 4 493 200 € le petit bronze de la Couronne...

RAPE OF A SABINE
Attributed to Antonio Susini (1558-1624), the model by Giambologna (1529-1608),
Italian, Florence, circa 1590-1610
Image : Sotheby's

- Cette si mignonne tabatière à.... 1 812 500 € !

A gold and pietra dura snuff box, Johann Christian Neuber, Dresden, circa 1770
Image : Sotheby's

L'écran de la chambre de Louis XVI au château de Saint-Cloud a été préempté par le château de Versailles pour la somme de 110.000 EUR.

Le bronze de la couronne a également été préempté par le château de Versailles.

La nuit, la neige a écrit:

Mme de Sabran a écrit:
Qu'à cela ne tienne, Etienne !    

- Eh bien ? Le tableau se retrouvera-t-il au pied de ton sapin, ce Noël ?  
Je vois qu'il est parti pour la somme " raisonnable " de : 1 452 000 Euros.  

... une bagatelle ... glups !

Duc d'Ostrogothie a écrit:L'écran de la chambre de Louis XVI au château de Saint-Cloud a été préempté par le château de Versailles pour la somme de 110.000 EUR.

137 500 €, n'oublions pas les frais additionnels...

Duc d'Ostrogothie a écrit:Le bronze de la couronne a également été préempté par le château de Versailles.

Et ajoutons que le Louvre a préempté, pour 1 032 500 €, le très joli tableau de Marguerite Gérard et Jean-Honoré Fragonard, saisi en 1794 à l'hôtel du Grand Prieur, au Temple.

Voir sa présentation ici : L'élève intéressante - Marguerite Gérard et Jean-Honoré Fragonard


Si le sujet vous intéresse, à lire sur le site La Tribune de l'Art, l'article : Trois importantes préemptions à la vente de la collection Ribes (Didier Rikner)

" L'ancêtre emblématique de cette famille est Jean de Ribes, comte de Ribes ( 1750-1830 ).
Ce dernier est selon certains un bâtard de Louis XV, mais l'hypothèse ne semble pas avoir été démontrée.
Louis XVI le nomme en 1782, receveur général des finances. En 1789, il exerce l'office de receveur général des finances de la généralité d'Orléans. A ces responsabilités, s'ajoutaient de nombreuses opérations de banque sur l'or, l'argent, le cuivre et les piastres d'Espagne. Il possède une très grosse fortune à la veille de la Révolution.
En mai 1791, lorsque Louis XVI s'occupe de réunir des fonds en vue de sa tentative de fuite, Jean de Ribes mit aussitôt sa fortune à la disposition du roi. Peu après, le roi témoigna sa gratitude à Jean de Ribes en lui faisant don d'un buste de lui-même et de la reine. Ces deux statuettes de marbre blanc sont en possession de l'actuel comte de Ribes.

A la suite de la découverte de l'armoire de fer, le 24 octobre 1792, la Commission des vingt quatre de la Convention lança un mandat d'arrêt contre Jean de Ribes, doublement compromis par le dépouillement des documents trouvés chez Mr de La Porte, intendant de la liste civile. Jean de Ribes fut conduit au Comité de la sûreté générale de la Convention, mais après interrogatoire réussit à se faire remettre en liberté.
Il partit pour l'Angleterre, via Bruxelles. Pendant de longues années de son émigration, il vint en aide aux émigrés sans ressources.
Il rentra à Paris en 1815 et commença à rassembler les débris de sa fortune. Dès le 15 août 1814, il s'était adressé au comte de Blacas, ministre de la Maison du Roi, pour réclamer les huit cent mille livres prêtées au roi Louis XVI et remboursables par les fonds de liquidation des dettes de Sa Majesté et de sa famille.
La commission compétente émettait un avis favorable le 23 décembre 1815 et le 23 février 1816, le roi Louis XVIII donnait son approbation. Par ordonnance du 20 juin 1816, Louis XVIII l'octroya du titre de comte. "

De fait, retrouver la trace de ce Jean de Ribes, contemporain de la Révolution, s'avère une tâche délicate. Son nom est néanmoins cité une ou deux fois dans les biographies de la reine signées de Simone Bertiere ou Evelyne Lever, ou encore dans " Juger la Reine " de Emmanuel de Waresquiel, mais son nom dans ses ouvrages n'est pas impliqué dans l'affaire de Varennes, mais dans les dernières tentatives pour acheter la liberté de Marie-Antoinette en 1793 auprès de Danton.
Quel fut donc le rôle exact de ce Jean de Ribes auprès des souverains    Existe t-il des documents, des archives, des références bibliographiques    Je pose la question !  

Le 4e comte de Ribes ( 1923-2013 ), banquier, était l'époux de Jacqueline de Ribes, considérée comme l'une des femmes les plus élégantes du monde pendant des décennies. Ce couple de collectionneurs d'art avait réuni une fabuleuse collection de meubles, de tableaux et d'objets du XVIIIe siècle de provenance royale qui a fait l'objet d'un sujet consacré par notre ami La Nuit La Neige.  

Source principale : www.geneanet.org

Message déplacé !

Merci Dominique pour ces compléments biographiques.
Je suis désolé, mais je n'ai rien d'intéressant à vous dire de plus au sujet de ce comte Jean de Ribes.

Un grand merci à Dominique pour avoir fait remonter ce fabuleux sujet au portail .
Je viens de le parcourir à nouveau.  Il n'est qu'à tomber par terre ......  
Jacqueline de Ribes est aussi somptueuse que le décor dans lequel elle se meut et prend la pose, hiératique .

La dernière reine de Paris à la conquête de New-York :




Dans son salon parisien, je remarque deux bouquets de gypsophile pédiculé !    




J'en avais photographié, il y a deux semaines,  un pied énorme  ( peut-être un mètre de diamètre !!! )  dans les jardins du Grand Trianon, mais pas dans le Parterre Africain .    
Le voici :