Pendules et horloges de Marie-Antoinette
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Le patrimoine de Marie-Antoinette :: Le mobilier et les arts décoratifs
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Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Merci pour ces images.
Je la trouve un peu décevante cette pendule ; elle est assez commune.
Pendule, L'Offrande à l'amour
Robert Robin, vers 1785
Bronze doré et marbre blanc
Pendule présumée provenir des collections de Marie-Antoinette. Fonds ancien du Ministère des Finances. Dépôt du Mobilier national au château de Versailles, 2011.
Photo : Mobilier national / Isabelle Bideau
Je la trouve un peu décevante cette pendule ; elle est assez commune.
Pendule, L'Offrande à l'amour
Robert Robin, vers 1785
Bronze doré et marbre blanc
Pendule présumée provenir des collections de Marie-Antoinette. Fonds ancien du Ministère des Finances. Dépôt du Mobilier national au château de Versailles, 2011.
Photo : Mobilier national / Isabelle Bideau
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 23 Oct 2019, 22:05, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Pendule Marie-Antoinette nubienne Windsor
La nuit, la neige a écrit:Une autre célèbre pendule est source d’interrogations, mais souvent encore décrite dans l’inventaire des objets précieux de la reine.
Il s’agit de celle « à tête d’africaine », réalisée en 1784 par Furet et Godon, conservée aujourd’hui chez des particuliers.
En bronze patiné, doré et verni, son mécanisme complexe s’activait en tirant sur l’une ou l’autre des boucles d’oreilles.
En tirant sur l’une, l’heure s’affiche dans l’oeil droit et les minutes dans l’oeil gauche.
En tirant sur l’autre pendeloque, se formaient une musique composée de carillons et de jeu de flutes d’orgue miniature. :\\\\\\\\:
C’est Thierry de Ville-d’Avray, directeur général du Garde-meuble de la Couronne qui achète l’un des exemplaires exposés chez l’horloger Furet, rue Saint-Honoré, pour le placer dans son appartement de fonction place Louis XV (Concorde).
Après quelques modifications et amélioration du mécanisme musical, le 1er janvier 1792, Thierry de Ville d’Avray présenta cette pendule dans les étrennes de la famille royale.
Le destinataire aurait dû être Marie-Antoinette, ou le dauphin, mais la reine « qui la vit et l’entendit ne jugea pas à propos qu’un objet aussi précieux fut entre les mains de son fils qui aurait pu le gâter ».
La conserva-t-elle dans ses appartements ?
La pendule est ensuite restituée en le 1er décembre 1792 au Garde-meuble National.
Source : Catalogue de l’Exposition « Marie-Antoinette », éditions RMN
A l’époque, cette pendule avait couté 4000 livres : un prix exorbitant.
C’est toujours le cas aujourd’hui, puisque l’un des 4 modèles connus à ce jour avait été vendu aux enchères, en 2007, pour environ 810 000 €. boudoi32
Ce modèle-ci :
Et voici la photo d’un troisième exemplaire, également conservé dans collection particulière, où l’on voit plus nettement l’heure s’affichait dans les yeux de la sculpture...
Vu à Windsor vendredi dernier, dans la Queen's Ball Room, la version conservée dans les collections royales anglaises :
cliché personnel
Les ors rutilants, on la croirait sortie de chez Pascal Izarn, l'antiquaire spécialisé
La photo est floue car elles sont interdites à Windsor et que je me suis fait interpeller par la gardienne en la prenant
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Une pendule qui sera prochainement présentée en vente aux enchères : le 5 juillet, à Paris Drouot, chez Rossini.
Je cite, mais la note au catalogue est cependant bien peu détaillée...
Importante pendule à musique en bronze doré et patiné représentant "L'Astronomie et l'Aurore"
Elle repose sur une base ornée de rinceaux ajourés abritant le mécanisme musical (10 timbres, 20 marteaux et 9 airs).
Socle en bois patiné, Epoque Louis XVI.
H : 65 cm - L : 48 cm
Note au catalogue :
Un modèle similaire en bronze doré a été livré pour la Reine Marie-Antoinette ; ce modèle est d'ailleurs reproduit dans "La pendule française" par Tardy, vol. II. p.300.
Un autre modèle similaire est conservé au petit Trianon à Versailles .
Une troisième pendule a été vendue à l'hôtel Drouot le 6 Juillet 1989.
Provenance : SCP Lostalot - Dutel - Valence 04/12/1999.
Source et infos complémentaires :Vente Rossini - Mobilier et objets d'art, juillet 2018
"L'autre modèle similaire" évoqué, est celui disposé sur la cheminée du salon de compagnie du Petit Trianon.
Photo : http://mikestravelguide.com
Nous le présentons dans notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t390-la-visite-du-petit-trianon-le-salon-de-compagnie
Elle est décrite ainsi par le site internet du Château et musée de Versailles :
Pendule à jeu de flûtes - L'Aurore
Bronze doré, verre bleu sur fond de métal et taffetas de soie verte
Auteur : Wolf, Antoine (horloger), restaurée par L. Leroy et Cie (horloger)
Modèle de Cottin, Marie-Joseph (fondeur)
Date de création : 1780-1787 (XVIIIe siècle) - Dimensions : 68,5 x 44 x 23,5 cm
Personnes représentées : l'Aurore, l'Astronomie
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Jean Popovitch
Historique
En 1787 dans le salon de M. de Villeneuve inspecteur du Garde-Meuble de la Couronne.
A Versailles, dans le Salon du Conseil en 1840 ; dans le salon de l'oeil de Boeuf en 1855 ; restaurée par la maison Leroy en 1909, au frais de M. le comte de Beauchamp ; placée dans la Chambre de la Reine ; en 1973 dans la Garde-Robe de Louis XVI ; en 1975 dans le Grand Salon du Petit Trianon. Déposée au Mobilier national en 2014.
Commentaire
Passant un temps pour avoir appartenu à Marie-Antoinette, cette pendule provient en réalité du Garde-Meuble de la Couronne installé place Louis XV (place de la Concorde) où elle ornait la salle à manger de M. de Villeneuve, inspecteur du Garde-Meuble.
Conservée sous la Révolution, elle fut envoyée à Versailles en 1836 pour la chambre à coucher de Louis XV avant de passer au Petit Trianon. Les deux figures symbolisant l'Astronomie encadrent le mouvement, le tout reposant sur un socle enfermant un carillon pouvant jouer jusqu'à dix airs.
Nous aurions donc aimé savoir à quoi ressemblait ce troisième "autre modèle similaire" dit avoir été livré pour Marie-Antoinette, et reproduit dans le livre cité de la note au catalogue de la maison de vente ?
Je cite, mais la note au catalogue est cependant bien peu détaillée...
Importante pendule à musique en bronze doré et patiné représentant "L'Astronomie et l'Aurore"
Elle repose sur une base ornée de rinceaux ajourés abritant le mécanisme musical (10 timbres, 20 marteaux et 9 airs).
Socle en bois patiné, Epoque Louis XVI.
H : 65 cm - L : 48 cm
Note au catalogue :
Un modèle similaire en bronze doré a été livré pour la Reine Marie-Antoinette ; ce modèle est d'ailleurs reproduit dans "La pendule française" par Tardy, vol. II. p.300.
Un autre modèle similaire est conservé au petit Trianon à Versailles .
Une troisième pendule a été vendue à l'hôtel Drouot le 6 Juillet 1989.
Provenance : SCP Lostalot - Dutel - Valence 04/12/1999.
Source et infos complémentaires :Vente Rossini - Mobilier et objets d'art, juillet 2018
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"L'autre modèle similaire" évoqué, est celui disposé sur la cheminée du salon de compagnie du Petit Trianon.
Photo : http://mikestravelguide.com
Nous le présentons dans notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t390-la-visite-du-petit-trianon-le-salon-de-compagnie
Elle est décrite ainsi par le site internet du Château et musée de Versailles :
Pendule à jeu de flûtes - L'Aurore
Bronze doré, verre bleu sur fond de métal et taffetas de soie verte
Auteur : Wolf, Antoine (horloger), restaurée par L. Leroy et Cie (horloger)
Modèle de Cottin, Marie-Joseph (fondeur)
Date de création : 1780-1787 (XVIIIe siècle) - Dimensions : 68,5 x 44 x 23,5 cm
Personnes représentées : l'Aurore, l'Astronomie
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Jean Popovitch
Historique
En 1787 dans le salon de M. de Villeneuve inspecteur du Garde-Meuble de la Couronne.
A Versailles, dans le Salon du Conseil en 1840 ; dans le salon de l'oeil de Boeuf en 1855 ; restaurée par la maison Leroy en 1909, au frais de M. le comte de Beauchamp ; placée dans la Chambre de la Reine ; en 1973 dans la Garde-Robe de Louis XVI ; en 1975 dans le Grand Salon du Petit Trianon. Déposée au Mobilier national en 2014.
Commentaire
Passant un temps pour avoir appartenu à Marie-Antoinette, cette pendule provient en réalité du Garde-Meuble de la Couronne installé place Louis XV (place de la Concorde) où elle ornait la salle à manger de M. de Villeneuve, inspecteur du Garde-Meuble.
Conservée sous la Révolution, elle fut envoyée à Versailles en 1836 pour la chambre à coucher de Louis XV avant de passer au Petit Trianon. Les deux figures symbolisant l'Astronomie encadrent le mouvement, le tout reposant sur un socle enfermant un carillon pouvant jouer jusqu'à dix airs.
Nous aurions donc aimé savoir à quoi ressemblait ce troisième "autre modèle similaire" dit avoir été livré pour Marie-Antoinette, et reproduit dans le livre cité de la note au catalogue de la maison de vente ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Quid des pendules des appartements des Tuileries
Bonjour
Aucune pendule des appartements de la Reine aux Tuileries n'est évoquée ici.
A t'on connaissance ou la trace de ce type d'objet aux Tuileries?
Merci
Aucune pendule des appartements de la Reine aux Tuileries n'est évoquée ici.
A t'on connaissance ou la trace de ce type d'objet aux Tuileries?
Merci
TonnerredeBrest- Messages : 3
Date d'inscription : 24/08/2018
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Bonsoir et bienvenue parmi nous, TonnerredeBrest !
J'aime bien votre pseudo .
L'un d'entre nous saura très certainement répondre à votre question .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Merci Madame de votre message de bienvenue
Je voulais le poster dans le sujet dedié des "pendules de Marie Antoinette" mais n'ai pas réussi!
TdeB
Je voulais le poster dans le sujet dedié des "pendules de Marie Antoinette" mais n'ai pas réussi!
TdeB
TonnerredeBrest- Messages : 3
Date d'inscription : 24/08/2018
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Bonsoir TonnerredeBrest,
Soyez le bienvenu...
Nous évoquons notamment, page 1 de ce sujet, la ou les pendules aux vestales de Marie-Antoinette dont un exemplaire aurait été livré aux Tuileries. Voir nos commentaires et questions.
L'une est conservée au Musée des Arts décoratifs de Paris, et l'autre à la Corcoran Collection de Washington.
Cette institution la présente comme celle des Tuileries :
Clock of the Vestals Carrying the Sacred Fire
Pierre-Philippe Thomire, 1789
Photo : Corcoran Collection 2018
Description du Musée (extrait) :
The Clock of the Vestals marked the passing of the hours in Queen Marie-Antoinette’s boudoir, or private sitting room, in the Tuileries Palace in Paris, adjacent to the Palais du Louvre.
Voir ici le descriptif complet : https://www.corcoran.org/collection/clock-vestals-carrying-sacred-fire
Soyez le bienvenu...
Voilà qui est fait. Vos messages ont donc été déplacés dans ce sujet.TonnerredeBrest a écrit:
Je voulais le poster dans le sujet dedié des "pendules de Marie Antoinette" mais n'ai pas réussi!
TonnerredeBrest a écrit:
Aucune pendule des appartements de la Reine aux Tuileries n'est évoquée ici.
A t'on connaissance ou la trace de ce type d'objet aux Tuileries?
Nous évoquons notamment, page 1 de ce sujet, la ou les pendules aux vestales de Marie-Antoinette dont un exemplaire aurait été livré aux Tuileries. Voir nos commentaires et questions.
L'une est conservée au Musée des Arts décoratifs de Paris, et l'autre à la Corcoran Collection de Washington.
Cette institution la présente comme celle des Tuileries :
Clock of the Vestals Carrying the Sacred Fire
Pierre-Philippe Thomire, 1789
Photo : Corcoran Collection 2018
Description du Musée (extrait) :
The Clock of the Vestals marked the passing of the hours in Queen Marie-Antoinette’s boudoir, or private sitting room, in the Tuileries Palace in Paris, adjacent to the Palais du Louvre.
Voir ici le descriptif complet : https://www.corcoran.org/collection/clock-vestals-carrying-sacred-fire
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Merci pour ces informations. J'ai lu attentivement les commentaires concernant cette pendule et il semblerait qu'un inventaire des pendules ayant appartenues à Marie-Antoinette existe cf. extrait de l'article du journal de la haute horlogerie : "Une et pendule présentant des caractéristiques identiques figurait en effet sous le nº 43 dans un inventaire de Robín de 1793 parmi la collection de pendules de la souveraine (Verlet, 1987, p. 466-7 ; Lery, 1931 p. 95). "
Cf. Article : http://journal.hautehorlogerie.org/fr/article/pendule-aux-vestales-du-musee-national-des-arts-decoratifs-de-madrid/
Je ne sais pas si ces documents sont disponibles et accessibles quelque part?
TdB
Cf. Article : http://journal.hautehorlogerie.org/fr/article/pendule-aux-vestales-du-musee-national-des-arts-decoratifs-de-madrid/
Je ne sais pas si ces documents sont disponibles et accessibles quelque part?
TdB
TonnerredeBrest- Messages : 3
Date d'inscription : 24/08/2018
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Je l'ignore.
Mais nous pouvons supposer que cette liste, ou inventaire, se trouve aux Archives nationales ?
Les livres évoqués dans cet article citent probablement cette source avec précision, avec peut-être son numéro d'inventaire aux Archives nationales ?
Avec cette information, vous pourriez sans doute vous renseigner auprès de cette administration ?
Mais nous pouvons supposer que cette liste, ou inventaire, se trouve aux Archives nationales ?
Les livres évoqués dans cet article citent probablement cette source avec précision, avec peut-être son numéro d'inventaire aux Archives nationales ?
Avec cette information, vous pourriez sans doute vous renseigner auprès de cette administration ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Horloge monumentale de Marie-Antoinette - Muséum national d'histoire naturelle
La nuit, la neige a écrit:Une pièce, cette fois-ci, beaucoup plus monumentale...
Il s’agit de l’horloge en bronze, d’un seul tenant, que Marie-Antoinette commande en 1785 à Robert Robin, horloger ordinaire du roi, pour être installée dans le clocheton de la chapelle du Petit Trianon afin de marquer « l’heure de Versailles ».
Je complète la présentation faite en page 1 de ce sujet avec quelques autres photos de :
Horloge monumentale de Marie-Antoinette
Inventée et exécutée en 1785 par Robert Robin, horloger ordinaire du roi
Le cartel du Muséum national d'histoire naturelle (Paris) qui la conserve précise, je cite :
Isolée dans son refuge du Petit Trianon, la reine Marie-Antoinette dépendait du château de Versailles pour connaître l'heure.
Un jour, les pendules du château s'étant toutes arrêtées en même temps, la reine demanda au roi la construction d'une horloge destinée au clocheton de la chapelle du Petit Trianon pour lui permettre d'avoir sous les yeux "l'heure de Versailles".
Installée en avril 1785, l'horloge y reste jusqu'en brumaire an II de la République (octobre 1794).
A cette date, la Convention l'offre au Museum. En effet, les professeurs avaient sollicité l'attribution d'une horloge d'un des établissements supprimés de la Révolution, afin de sonner les heures des cours ainsi que l'heure d'ouverture et de fermeture du Jardin et des Galeries d'exposition.
On se demande bien pourquoi Marie-Antoinette dépendait du château de Versailles pour connaître l'heure, et par quel hasard "un jour", toutes les pendules du château se seraient arrêtées ?
Mais enfin, passons...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Merveilleuse horloge, merveilleux mécanisme, merveilleuses photos !!!
Tu es un grand sceptique devant l'Eternel ...
Et puis, rien ne vaut le grand n'importe quoi de l'heure espagnole !
Allez zou ! ... plus d'heure .
La nuit, la neige a écrit:
On se demande bien pourquoi Marie-Antoinette dépendait du château de Versailles pour connaître l'heure, et par quel hasard "un jour", toutes les pendules du château se seraient arrêtées ?
Mais enfin, passons...
Tu es un grand sceptique devant l'Eternel ...
Et puis, rien ne vaut le grand n'importe quoi de l'heure espagnole !
Allez zou ! ... plus d'heure .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Certainement. Mais enfin il faut bien reconnaitre que cette histoire ne tient guère la route, non ?Mme de Sabran a écrit:
Tu es un grand sceptique devant l'Eternel ...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
... non, en effet !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
La nuit, la neige a écrit:Certainement. Mais enfin il faut bien reconnaitre que cette histoire ne tient guère la route, non ?Mme de Sabran a écrit:
Tu es un grand sceptique devant l'Eternel ...
Exactement. A croire que pour une peu, il lui aurait fallu un horloge de marine
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Je double ici dans ce sujet, l'annonce postée dans notre rubrique vente aux enchères.
Au cas où...
En vente le 5 décembre 2018 (mercredi) chez Tessier Sarrou, cette pendule à phases de lune signée Leloutre ayant appartenu à Marie-Antoinette :
Description :
Pendule de forme mouvementée sur cul-de-lampe en bronze ciselé et doré à décor de palmes, fleurettes et feuillages. Elle est surmontée d'un putto tenant une lyre et soulignée de trophées musicaux.
Cadran émaillé blanc signé Leloutre.
Mécanisme à phases de lune, signé Leloutre à Paris.
Epoque Louis XV.
La pendule porte les mentions gravées au dos:
A APPARTENU A LA REINE MARIE-ANTOINETTE
Et
Cte D'A de S.R que l'on retrouve sur le cul-de-lampe.
Pendule: H. 63 cm. L. 38 cm. P. 18 cm.
H. totale: 91 cm.
François LELOUTRE, reçu Maître en 1741, devient avant 1754 Horloger des Menus Plaisirs du Roi. Il livre de nombreuses pendules et montres pour le service de Louis XV, des ducs de Bourgogne et de Berry, pour le mariage du Dauphin et du comte de Provence, ainsi que pour l'hôtel des Menus-Plaisirs et des cadeaux diplomatiques
Provenance:
Marie-Antoinette, reine de France, par tradition familiale.
Comte Jean-René-Pierre de Sémallé (1772-1863), page de Louis XVI.
Puis, par descendance.
Jean-René de Sémallé fut admis aux pages de la grande écurie du roi en 1785 à l'âge de 14 ans. Egalement appelés pages de la Couronne, ces pages au nombre de 48 ne faisaient que les services d'apparat, particulièrement celui des grandes chasses.
Après les journées d'octobre 1789, il suit la famille royale aux Tuileries. Il est affecté au service de Madame Elisabeth en 1790. Chargé d'une mission auprès du duc d'Uzès, il émigre à Bruxelles en 1791 et intègre l'armée des princes. En 1814, il participe au retour de Louis XVIII. En 1815, il devient colonel de la maison militaire du comte d'Artois. Il reste dès lors dans les premiers cercles du pouvoir royal et, en 1830, accompagne Charles X jusqu'à son départ pour l'Angleterre. Légitimiste, il se retire de la vie politique mais reste en contact et visite les membres de la famille royale en exil. Ses mémoires paraissent en 1898.
Sa longue proximité avec la famille royale ne permet pas d'affirmer avec certitude à quel moment il entre possession de cette pendule.
En exclusivité pour le forum , j'ai pu obtenir une photo de l'inscription "A appartenu à la reine Marie-Antoinette" qui figure derrière la pendule (elle n'a pas encore été présentée au public et ne sera exposée à Drouot qu'à partir de demain) :
Elle est d'époque Louis XV mais cela n'empêche nullement qu'elle ait appartenu à la reine : soit qu'elle ait fait partie de son mobilier au tout début du règne, soit qu'elle ait été installée dans les grands appartements et non dans ses cabinets intérieurs. On sait que les cabinets intérieurs étaient toujours meublés à la dernière mode. Mais tel n'était pas le cas des grands appartements. A titre d'exemple la chambre de Marie-Antoinette à Versailles avait conservé une grande partie de sa décoration de l'époque Marie Leczinska.
Cette pendule est de surcroît, de très bonne provenance, puisqu'elle provient de la descendance du comte Jean-René de Sémaillé, page de Louis XVI, qui suivit la famille royale aux Tuileries après les journées d'octobre en 1789 et participa ensuite à l'armée des princes. D'après la tradition familiale (matérialisée par l'inscription ancienne derrière la pendule), cette pendule avait appartenu à Marie-Antoinette.
Au cas où...
En vente le 5 décembre 2018 (mercredi) chez Tessier Sarrou, cette pendule à phases de lune signée Leloutre ayant appartenu à Marie-Antoinette :
Description :
Pendule de forme mouvementée sur cul-de-lampe en bronze ciselé et doré à décor de palmes, fleurettes et feuillages. Elle est surmontée d'un putto tenant une lyre et soulignée de trophées musicaux.
Cadran émaillé blanc signé Leloutre.
Mécanisme à phases de lune, signé Leloutre à Paris.
Epoque Louis XV.
La pendule porte les mentions gravées au dos:
A APPARTENU A LA REINE MARIE-ANTOINETTE
Et
Cte D'A de S.R que l'on retrouve sur le cul-de-lampe.
Pendule: H. 63 cm. L. 38 cm. P. 18 cm.
H. totale: 91 cm.
François LELOUTRE, reçu Maître en 1741, devient avant 1754 Horloger des Menus Plaisirs du Roi. Il livre de nombreuses pendules et montres pour le service de Louis XV, des ducs de Bourgogne et de Berry, pour le mariage du Dauphin et du comte de Provence, ainsi que pour l'hôtel des Menus-Plaisirs et des cadeaux diplomatiques
Provenance:
Marie-Antoinette, reine de France, par tradition familiale.
Comte Jean-René-Pierre de Sémallé (1772-1863), page de Louis XVI.
Puis, par descendance.
Jean-René de Sémallé fut admis aux pages de la grande écurie du roi en 1785 à l'âge de 14 ans. Egalement appelés pages de la Couronne, ces pages au nombre de 48 ne faisaient que les services d'apparat, particulièrement celui des grandes chasses.
Après les journées d'octobre 1789, il suit la famille royale aux Tuileries. Il est affecté au service de Madame Elisabeth en 1790. Chargé d'une mission auprès du duc d'Uzès, il émigre à Bruxelles en 1791 et intègre l'armée des princes. En 1814, il participe au retour de Louis XVIII. En 1815, il devient colonel de la maison militaire du comte d'Artois. Il reste dès lors dans les premiers cercles du pouvoir royal et, en 1830, accompagne Charles X jusqu'à son départ pour l'Angleterre. Légitimiste, il se retire de la vie politique mais reste en contact et visite les membres de la famille royale en exil. Ses mémoires paraissent en 1898.
Sa longue proximité avec la famille royale ne permet pas d'affirmer avec certitude à quel moment il entre possession de cette pendule.
En exclusivité pour le forum , j'ai pu obtenir une photo de l'inscription "A appartenu à la reine Marie-Antoinette" qui figure derrière la pendule (elle n'a pas encore été présentée au public et ne sera exposée à Drouot qu'à partir de demain) :
Elle est d'époque Louis XV mais cela n'empêche nullement qu'elle ait appartenu à la reine : soit qu'elle ait fait partie de son mobilier au tout début du règne, soit qu'elle ait été installée dans les grands appartements et non dans ses cabinets intérieurs. On sait que les cabinets intérieurs étaient toujours meublés à la dernière mode. Mais tel n'était pas le cas des grands appartements. A titre d'exemple la chambre de Marie-Antoinette à Versailles avait conservé une grande partie de sa décoration de l'époque Marie Leczinska.
Cette pendule est de surcroît, de très bonne provenance, puisqu'elle provient de la descendance du comte Jean-René de Sémaillé, page de Louis XVI, qui suivit la famille royale aux Tuileries après les journées d'octobre en 1789 et participa ensuite à l'armée des princes. D'après la tradition familiale (matérialisée par l'inscription ancienne derrière la pendule), cette pendule avait appartenu à Marie-Antoinette.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Merci pour cette exclu
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Tiens ?! Etonnant...
Présentée prochainement en vente aux enchères...
A Louis XVI Ormolu-Mounted White Marble Mantel Clock "à crémaillère"
Late 18th Century
The moving drum barrel above a white marble inclined plane base, mounted with ormolu beading, on toupie feet, the white enamel dial with Arabic numerals, the timepiece movement with verge and balance wheel escapement, integral lead counter-balance weight
11 ¼ in. (28.5 cm.) high; 26 ½ in. (67 cm.) wide; 5 1/8 in. (13 cm.) deep
Image : Christie's
Lot Essay :
‘Inclined plane’ clocks appear to have been invented during the first half of the seventeenth century by one of the Isaac Habrechts, (either Isaac I (1544-1620) or Isaac III (1611-1686)). The clocks were certainly popular in France during the second half of the eighteenth century.
In the 1770’s the Parisian clockmaker Bazile Legros supplied such clocks to Marie-Antoinette and to the Prince de Condé.
Later Gaspard II Comte de Servière (1676-1745) of Lyon continued the theme and devised numerous variations which his grandson Nicolas Grollier de Servière later published in ‘Recueil D’ouvrages Curieux de Mathematique et de Mecanique’.
The principle of these clocks is the use of a counterweight within the drum case, linked to the center wheel of the movement and its train of wheels which thereby stops it rolling down the slope.
Image : Christie's
* Source et infos complémentaires : Christie's London - Sale The Collector, November 13
Présentée prochainement en vente aux enchères...
A Louis XVI Ormolu-Mounted White Marble Mantel Clock "à crémaillère"
Late 18th Century
The moving drum barrel above a white marble inclined plane base, mounted with ormolu beading, on toupie feet, the white enamel dial with Arabic numerals, the timepiece movement with verge and balance wheel escapement, integral lead counter-balance weight
11 ¼ in. (28.5 cm.) high; 26 ½ in. (67 cm.) wide; 5 1/8 in. (13 cm.) deep
Image : Christie's
Lot Essay :
‘Inclined plane’ clocks appear to have been invented during the first half of the seventeenth century by one of the Isaac Habrechts, (either Isaac I (1544-1620) or Isaac III (1611-1686)). The clocks were certainly popular in France during the second half of the eighteenth century.
In the 1770’s the Parisian clockmaker Bazile Legros supplied such clocks to Marie-Antoinette and to the Prince de Condé.
Later Gaspard II Comte de Servière (1676-1745) of Lyon continued the theme and devised numerous variations which his grandson Nicolas Grollier de Servière later published in ‘Recueil D’ouvrages Curieux de Mathematique et de Mecanique’.
The principle of these clocks is the use of a counterweight within the drum case, linked to the center wheel of the movement and its train of wheels which thereby stops it rolling down the slope.
Image : Christie's
* Source et infos complémentaires : Christie's London - Sale The Collector, November 13
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
J'aimerais bien mettre la main sur l'archive de cet "inventaire" des pendules de la reine dressé par Robert Robin, en 1793.
Nous l'évoquons souvent dans ce sujet, et ici encore il en fait mention dans les descriptions à suivre...
Présentées prochainement en vente aux enchères :
- A monumental Louis XVI ormolu and white marble mantel clock
The design attributed to Louis-Félix de La Rue, circa 1775
The dial and movement signed Lepaute Hger. Du Roi,
depicting putti and Love's trophies amongst billowing clouds, the movement with pinwheel escapement, with a 19th century modified suspension unit
26 in. (66 cm.) high, 26 ½ in. (67.3 cm.) wide, 8 ¼ in. (21 cm.) deep
Provenance :
Almost certainly William Pole-Tylney-Long-Wellesley, 4th Earl of Mornington (1788-1857), sold Château d'Ixelles, Belgium, 15 June 1846, lot 45.
(...)
Image : Christie's
Lot Essay (extraits) :
This magnificent clock, with its superbly cast and chased bronzes depicting three putti suspended in clouds surrounded by symbols of love such as Cupid’s quiver and arrows and paired lovebirds, follows almost exactly a design attributed to the ornemaniste Louis-Félix de La Rue (1730-1777) of circa 1775, now conserved in the Musée des Arts Décoratifs, Paris (...)
Two other versions of this impressive model are known, with minor variations:
-one by the horloger Robin sold from the collection of Akram Ojjeh (formerly in the Lambert Rothschild collection); Sotheby’s, Monaco, 25-26 June 1979, lot 140, but of smaller proportions (20 inches high, the width was not recorded) and with the addition of a dog between the two putti at the top
-one formerly in the collection of Lionel de Rothschild sold from the collection of A. Gifford-Scott; Sotheby’s, London, 19 May 1972, lot 28 (the movement unsigned).
(...)
ROYAL PROVENANCE ?
A clock by Lepaute, which follows almost exactly the description of the example offered here (although no measurements are given), features in the 1846 sale of the collection of ‘Lord Wellesley, Comte de Mornington’ which took place at the Château d’Ixelles near Brussels, Belgium.
The catalogue entry, reproduced here, describes all the symbols of love which feature on this clock, including the quiver and arrows and the two loving doves (‘tourtereaux’) on the left-hand side.(...)
Image : Christie's
The last line of the description in the Ixelles catalogue tantalizingly indicates that the clock came from the ‘cour de Louis XVI’.
Although auction catalogues in this period were of course prone to hyperbole in suggesting pieces were of royal provenance, it is pertinent to note a clock by Lepaute in the collection of Queen Marie-Antoinette described in a 1793 inventory of her clocks drawn up by the horloger Robin as follows:
1. Une pendule composée d’un socle de marbre blanc orné d’un bas-relief sur lequel sont groupés avec nuage et guirlandes trois gros amours entourant le mouvement, qui est à seconde, sonnant les heures, les demies, le tout doré en or mat, du nom de Le Paute .
À Versailles, était dans le salon de jeu, 2 pds 6 po. de haut, sur 1 pd 8 po. de large
The only variation is in the measurements of the Queen’s clock, which convert to close to 29 inches high and 21 inches wide (as opposed to this example which is 26 inches high and 26 inches wide).
However, it is certainly possibly that the measurements in the 1793 inventory were mistakenly entered- given the superb quality of this clock and the tantalizing reference in the 1846 sale, it would not be surprising to discover that it was made for the royal court- particularly as it is the only recorded example of this model by Lepaute.
Image : Christie's
* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Fifth Avenue Grandeur - Important French Furniture from the Collection of Lewis and Ali Sander, 29 Oct 2019
- A Louis XVI ormolu-mounted white marble mantel clock
The case after a design by François Vion, circa 1785
The circular glazed white-enameled dial signed Robin A Paris,
within a foliate-cast surround, the rectangular case surmounted by cooing doves and laurel wreathes representing Love's triumph, flanked by volute uprights draped with floral and laurel swags and mounted with fruit and flower-filled cornucopia, on a breakfront rectangular plinth, the movement with two train anchor recoil escapements, silk suspension to pendulum by means of count wheel strike
15 in. (38.1 cm.) high, 14 ¼ in. (36.2 cm.) wide, 6 in. (15.2 cm.) deep
Image : Christie's
Lot Essay (extraits)
The design for this clock, attributed to Vion and composed by Duplessis, is now in the Metropolitan Museum of Art, New York. Interestingly, this ormolu case is attributed to the fondeur Lemoyne by J-D. Augarde in Les Ouvriers du Temps, Geneva, 1996, p. 262.
Jean-Jacques Lemoyne was elected maître-fondeur-ciseleur on 28 March 1772. He lived in the rue Princesse and worked most notably for the comte de Montmorency-Laval.
This model of clock was supplied frequently to the royal family.
A virtually identical clock, also with movement by Robin, but with bleu turquin marble base, was delivered to the Comte de Provence at the Palais de Luxembourg circa 1782-3, and sold at Christie's, New York, 26 October 2001, lot 226.
Augarde (op.cit.) states that Louis XVI, Marie-Antoinette and Mesdames Victoire and Adelaide also owned similar clocks.
Image : Christie's
Another clock of this model, thought to have come from the French Royal Collections in the Musée des Arts Décoratifs, Paris, with movement by Robin, is illustrated H. Ottomeyer/P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich 1986, Vol I., p. 226.
A clock of this model but with white marble base, as on this lot, and movement by Montjoye, is in the Swedish Royal Collection at Drottningholm (B. von Malmborg, Slott Voch Herresdten i Sverige, De Kungliga Slotten, Malmo, 1971, pp. 160, 213).
Image : Christie's
* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Fifth Avenue Grandeur - Important French Furniture from the Collection of Lewis and Ali Sander, 29 Oct 2019
Nous l'évoquons souvent dans ce sujet, et ici encore il en fait mention dans les descriptions à suivre...
Présentées prochainement en vente aux enchères :
- A monumental Louis XVI ormolu and white marble mantel clock
The design attributed to Louis-Félix de La Rue, circa 1775
The dial and movement signed Lepaute Hger. Du Roi,
depicting putti and Love's trophies amongst billowing clouds, the movement with pinwheel escapement, with a 19th century modified suspension unit
26 in. (66 cm.) high, 26 ½ in. (67.3 cm.) wide, 8 ¼ in. (21 cm.) deep
Provenance :
Almost certainly William Pole-Tylney-Long-Wellesley, 4th Earl of Mornington (1788-1857), sold Château d'Ixelles, Belgium, 15 June 1846, lot 45.
(...)
Image : Christie's
Lot Essay (extraits) :
This magnificent clock, with its superbly cast and chased bronzes depicting three putti suspended in clouds surrounded by symbols of love such as Cupid’s quiver and arrows and paired lovebirds, follows almost exactly a design attributed to the ornemaniste Louis-Félix de La Rue (1730-1777) of circa 1775, now conserved in the Musée des Arts Décoratifs, Paris (...)
Two other versions of this impressive model are known, with minor variations:
-one by the horloger Robin sold from the collection of Akram Ojjeh (formerly in the Lambert Rothschild collection); Sotheby’s, Monaco, 25-26 June 1979, lot 140, but of smaller proportions (20 inches high, the width was not recorded) and with the addition of a dog between the two putti at the top
-one formerly in the collection of Lionel de Rothschild sold from the collection of A. Gifford-Scott; Sotheby’s, London, 19 May 1972, lot 28 (the movement unsigned).
(...)
ROYAL PROVENANCE ?
A clock by Lepaute, which follows almost exactly the description of the example offered here (although no measurements are given), features in the 1846 sale of the collection of ‘Lord Wellesley, Comte de Mornington’ which took place at the Château d’Ixelles near Brussels, Belgium.
The catalogue entry, reproduced here, describes all the symbols of love which feature on this clock, including the quiver and arrows and the two loving doves (‘tourtereaux’) on the left-hand side.(...)
Image : Christie's
The last line of the description in the Ixelles catalogue tantalizingly indicates that the clock came from the ‘cour de Louis XVI’.
Although auction catalogues in this period were of course prone to hyperbole in suggesting pieces were of royal provenance, it is pertinent to note a clock by Lepaute in the collection of Queen Marie-Antoinette described in a 1793 inventory of her clocks drawn up by the horloger Robin as follows:
1. Une pendule composée d’un socle de marbre blanc orné d’un bas-relief sur lequel sont groupés avec nuage et guirlandes trois gros amours entourant le mouvement, qui est à seconde, sonnant les heures, les demies, le tout doré en or mat, du nom de Le Paute .
À Versailles, était dans le salon de jeu, 2 pds 6 po. de haut, sur 1 pd 8 po. de large
The only variation is in the measurements of the Queen’s clock, which convert to close to 29 inches high and 21 inches wide (as opposed to this example which is 26 inches high and 26 inches wide).
However, it is certainly possibly that the measurements in the 1793 inventory were mistakenly entered- given the superb quality of this clock and the tantalizing reference in the 1846 sale, it would not be surprising to discover that it was made for the royal court- particularly as it is the only recorded example of this model by Lepaute.
Image : Christie's
* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Fifth Avenue Grandeur - Important French Furniture from the Collection of Lewis and Ali Sander, 29 Oct 2019
- A Louis XVI ormolu-mounted white marble mantel clock
The case after a design by François Vion, circa 1785
The circular glazed white-enameled dial signed Robin A Paris,
within a foliate-cast surround, the rectangular case surmounted by cooing doves and laurel wreathes representing Love's triumph, flanked by volute uprights draped with floral and laurel swags and mounted with fruit and flower-filled cornucopia, on a breakfront rectangular plinth, the movement with two train anchor recoil escapements, silk suspension to pendulum by means of count wheel strike
15 in. (38.1 cm.) high, 14 ¼ in. (36.2 cm.) wide, 6 in. (15.2 cm.) deep
Image : Christie's
Lot Essay (extraits)
The design for this clock, attributed to Vion and composed by Duplessis, is now in the Metropolitan Museum of Art, New York. Interestingly, this ormolu case is attributed to the fondeur Lemoyne by J-D. Augarde in Les Ouvriers du Temps, Geneva, 1996, p. 262.
Jean-Jacques Lemoyne was elected maître-fondeur-ciseleur on 28 March 1772. He lived in the rue Princesse and worked most notably for the comte de Montmorency-Laval.
This model of clock was supplied frequently to the royal family.
A virtually identical clock, also with movement by Robin, but with bleu turquin marble base, was delivered to the Comte de Provence at the Palais de Luxembourg circa 1782-3, and sold at Christie's, New York, 26 October 2001, lot 226.
Augarde (op.cit.) states that Louis XVI, Marie-Antoinette and Mesdames Victoire and Adelaide also owned similar clocks.
Image : Christie's
Another clock of this model, thought to have come from the French Royal Collections in the Musée des Arts Décoratifs, Paris, with movement by Robin, is illustrated H. Ottomeyer/P. Pröschel et al., Vergoldete Bronzen, Munich 1986, Vol I., p. 226.
A clock of this model but with white marble base, as on this lot, and movement by Montjoye, is in the Swedish Royal Collection at Drottningholm (B. von Malmborg, Slott Voch Herresdten i Sverige, De Kungliga Slotten, Malmo, 1971, pp. 160, 213).
Image : Christie's
* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Fifth Avenue Grandeur - Important French Furniture from the Collection of Lewis and Ali Sander, 29 Oct 2019
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Pendule musicale et automate, dite de Marie-Antoinette
Nous l'annoncions, dès le mois de juin, lorsque nous avions eu connaissance de la :
Vente Sotheby's Paris - La collection du comte et de la comtesse de Ribes
Voici donc la présentation détaillée de la maison de vente, ainsi que de magnifiques images de cette pendule " iconique ".
Je cite, accrochez-vous, c'est très long ! Mais puisque cet objet est estimé entre 1 000 000 € et 2 000 000 €, il faut ce qu'il faut, n'est-ce pas ?
UN CHEF-D’OEUVRE D’HORLOGERIE POUR LA FAMILLE ROYALE
Image : Sotheby's
PENDULE MUSICALE ET AUTOMATE EN BRONZE PATINÉ ET BRONZE DORÉ AU MERCURE À DEUX TONS D’OR ET VERNIS, MARBRES BLANC ET NOIR, D’ÉPOQUE LOUIS XVI, PARIS, VERS 1784,
L’HORLOGERIE PAR JEAN-BAPTISTEANDRÉ FURET ET FRANÇOIS-LOUIS GODON,
LES BRONZES DE LA BASE ATTRIBUÉS À ETIENNE MARTINCOURT
la tête coiffée d’un turban à plumes, les yeux indiquant les heures et minutes, le buste drapé portant dans le dos un carquois et un arc, et une guirlande de fleurs sur la poitrine, reposant sur un piédouche supporté par une base surmontée de deux putti en ronde bosse, la base contenant un jeu d’orgues et
ornée de deux enfants jouant avec un chien dans des nuées, de vases fleuris et de caducées surmontés de pétases dans un encadrement en marbre blanc, le contre socle en marbre noir terminé par des pieds en toupie,
le mouvement signé FURET ET GAUDON HORLOGERS DU ROI sous la coiffe et Furet et Godon horlogers Du Roi, a Paris devant le cylindre musical
Haut. 72 cm, larg. 41 cm, prof. 23 cm
Provenance
- Réalisée par l’horloger Jean-Baptiste André Furet en 1784 ;
- Achetée par la Couronne 4.000 livres à Furet en 1784 ;
- Baron M.-A. Thierry de Ville-d’Avray pour son appartement de fonction au Garde-Meuble de la Couronne place Louis XV à Paris ;
- Présentée à la reine Marie-Antoinette pour les étrennes en 1792 au palais national des Tuileries ;
- Garde-Meuble royal puis placée au « Cabinet des Machines de la ci-devant Académie des Sciences au Louvre » puis au ministère des Finances jusqu’en 1796 ;
- Elle le quitte le 5 septembre 1796, à la demande de Pierre Bénézech, ministre de l’Intérieur, elle est ensuite vendue puis remise aux marchands Brun et La Jarre en juin 1797 ;
- Achetée par Jean-Édouard, Ve comte de Ribes (1893-1982), chez l’antiquaire Koenigsberg, « Au Passé », 74 rue du faubourg Saint-Honoré, Paris, en 1937
Exposition
- Le Cabinet de l’Amateur, Orangerie des Tuileries, Paris, février - avril 1956
- Trésors des collections privées. Les chefs-d’oeuvre du mobilier français, Sotheby’s, Galerie Charpentier, Paris, 7 - 15 mars 1998
- Marie-Antoinette, Le Grand Palais, Paris, 15 mars - 30 juin 2008
Image : Sotheby's
Présentation au catalogue :
Un clin d’œil au destin
Ce chef-d’œuvre d’ingéniosité mécanique a été identifié par Pierre Verlet comme celui ayant été présenté à la reine MarieAntoinette. Au-delà de l’intérêt historique lié à une telle provenance, cette pendule est précisément décrite dans les documents d’archive de la fin du règne de Louis XVI, ce qui permet d’en suivre la trace et d’apprécier l’engouement qu’elle a suscité.
Elle fait partie des étrennes pour la famille royale le 1er janvier 1792, mais son histoire commence une petite dizaine d’années plus tôt.
Le 4 juillet 1784, comme le relate Louis Petit de Bachaumont (op.cit.), les curieux se pressaient devant la boutique de l’horloger Jean-Baptiste Furet pour admirer trois pendules très originales qui reflétaient les plus audacieuses et coûteuses fantaisies du moment.
L’une représentait « une Négresse en buste, dont la tête est supérieurement faite. Elle est historiée très élégamment & avec beaucoup de richesse et d’ornements. Elle a, suivant le costume, deux pendeloques d’or aux oreilles. En tirant l’une l’heure se peint dans l’œil droit & les minutes dans l’œil gauche. En tirant l’autre pendeloque, il se forme une sonnerie en airs différents, qui se succèdent. ».
Face à une telle source d’amusement et de pittoresque, l’Intendant et contrôleur général du Garde-Meuble royal, le baron Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray, la fait acquérir pour le service du roi durant l’été 1784, au prix très élevé de 4.000 livres... pour finalement la placer dans le salon de l’appartement de fonction qu’il occupait place Louis XV, dans le bâtiment qui devint après 1789 le ministère de la Marine (actuelle place de la Concorde).
Marc-Antoine Thierry de Ville-d'Avray
Alexandre Roslin
Huile sur toile, 1790
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
La « tête noire » servait de pendule. En tirant le pendant de l’oreille droite, les yeux découvraient et montraient l’un les heures, l’autre les minutes tandis que des mélodies s’échappaient de la boîte en tirant l’oreille gauche.
Un tel mécanisme nécessitait un entretien délicat, notre pendule est donc confiée dans le courant de l’année 1787 à l’horloger Robert Robin, chargé de déposer et de reposer le « jeu de flûte de la Négresse » pour le faire réparer par un facteur d’orgue.
Détail de l'orgue musical de la pendule
Image : Sotheby's
Quatre ans plus tard en juin 1791, l’opération fut renouvelée et réalisée par Richard, mécanicien installé cloître Saint-Germain l’Auxerrois, qui demanda 96 livres pour « avoir rétabli et livré au Sr Thierry une mécanique à jeu de flute adaptée dans le buste d’une Naigresse appartenant au ci devant Roi. ».
L’Intendant du Garde-Meuble sollicita, toujours en 1791, Richard pour cette fois ajouter de nouveaux airs beaucoup plus étendus « qu’il indiqua et en mettre même quelques uns à double partie, afin de donner à cette pièce tout l’agrément, l’intérêt et la perfection dont elle était susceptible ». Il s’y engagea pour la somme de 500 livres, ce qui permit au baron Thierry de Ville-d’Avray de pouvoir la présenter en parfait état de marche pour les étrennes de la famille royale au tout début de l’année 1792.
Le mémoire de Richard conservé aux Archives nationales précise que la pendule « devait être donnée pour Etrennes au prince Royal », c’est-à-dire au Dauphin.
Cependant « La Reine qui la vit et l’entendit, ne jugea pas à propos qu’un objet aussi précieux, aussi fini, fut entre les mains du Prince Royal qui aurait pu le gâter ».
La pendule fut alors, après sa présentation au palais des Tuileries devenu palais national, portée au Garde-meuble où elle ressortit pour être à nouveau révisée.
Confiée à un certain Volant, qui ne put s’acquitter de cette tâche car occupé à défendre la France à ses frontières, c’est sa femme qui finalement la rendit au Garde-meuble National, le 1er décembre 1792.
Placée dans le cabinet des Machines au Louvre, elle est ensuite confiée à un horloger, sous la direction de Richard « artiste en méchanique », qui connaissait toutes les subtilités du mécanisme.
Il établit le devis suivant :
« La Pendule dite La Négresse.
Cette pièce est très compliquée et contient un méchanisme immense. Il faut nécessairement qu’elle soit démontée dans toutes les parties parce qu’ayant été dans l’inactivité depuis plus de cinq ans, les huiles sont tellement coagulées font cambouis dans tous les endroits susceptibles d’en recevoir et sont par conséquent un obstacle puissant au mouvement de la machine. D’ailleurs la délicatesse des pièces qui la composent exige un tel soin que leur nettoyage ainsi que celui de l’instrument placé dans le buste ne peuvent être fait à moins de deux cents livres » (voir M. Beurdeley, op. cit.).
La pendule, remise en état, est livrée le 15 prairial an V (3 juin 1797) en acompte sur la valeur de marchandises appartenant à la Compagnie Brun La Jarre, qui ont été saisies et vendues à Livourne pour le compte du gouvernement français.
Image : Sotheby's
Ce nouveau procédé, assimilable à du troc, fut initié par les commissaires à la Commission de Subsistance. Il permettait à des créanciers de la République de recevoir en remboursement des objets d’art qu’ils pouvaient choisir dans les garde-meubles nationaux. Cette formule de paiement « en nature » fut donc offerte à ces négociants Brun, La Jarre et Cie.
D’après le registre des dépenses courantes, cette pendule si particulière fut décrite de la manière suivante :
« Une belle pendule méchanique représentant une figure de négresse dont le buste en bronze ciselé et doré avec des draperies, guirlandes, La figure coiffée d’un bonnet en ruban avec panache. .. le mouvement placé dans le buste et la figure a été exécutée par C.C. Furet et Gaudeau à Paris ; le méchanisme composé de jeux de flûtes à cylindres jouant soixante airs différents renfermés dans le pied d’estal… estimé Dix mille Francs ».
Perdue pendant cent quarante années, elle finit par rejoindre la collection Ribes en 1937 grâce à son achat par Jean, comte de Ribes (1893-1982), auprès de l’antiquaire Koenigsberg.
Elle fut à tort identifiée comme celle provenant de la collection du baron Léopold Double. Les échanges de correspondance entre Edouard de Ribes et Pierre Verlet permirent à ce dernier de l’identifier formellement comme étant celle jadis conservée au Garde-Meuble de la Couronne et de publier cette découverte au moment où elle fut pour la première fois présentée au public à travers l’exposition du Cabinet de l’Amateur en 1956.
Image : Sotheby's
Elle a inspiré quelques rares exemplaires répertoriés qui appartiennent aux plus prestigieuses collections :
- Collections royales britanniques à Buckingham Palace, acquis par le futur roi George IV dans les années 1820, reproduit dans le catalogue de l’exposition Carlton House : The Past Glories of George’s IV Palace, The Queen’s Gallery, Buckingham Palace, 1991- 1992, p. 80. Marbre blanc et mouvement de Lépine et de Vulliamy (comme restaurateur).
- Collection Samuel H. Kress au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 58.75.127, cf. fig. 6), ancienne collection du baron Léopold Double, vente 29 mai- 1er juin 1881, lot 74, mouvement de Furet, (la boîte à musique du socle a disparu), illustrée dans J. Parker, Decorative Art from the Samuel H. Kress Collection at the Metropolitan Museum of Art, 1964, pp. 268-272. Marbre blanc.
- Une pendule vendue à Paris, étude Delorme Collin du Bocage, le 23 novembre 2007, lot 120. Signature de Bourdier sur le mouvement et datée 1817, vraisemblablement comme restaurateur, en marbre rouge griotte.
- Un autre exemplaire est cité par J. Parker (op. cit.) et fait toujours partie de la collection Marjorie Merriweather Post, épouse de Herbert A. May, à Hillwood, Washington.
Nous présentons ces 4 pendules, ici : Pendules de Marie-Antoinette
Image : Sotheby's
Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray et le Garde-Meuble de la Couronne
Le baron de Ville-d’Avray devint entre 1784 et 1792 Intendant et Contrôleur général du Garde-Meuble royal et réalisa pendant les années qui précédèrent la Révolution une grande fortune, soucieux de ses propres affaires aussi bien que de l’ordre de son administration. Il remania en profondeur cette
administration séculaire qui possédait pour la première fois depuis sa création un bâtiment entièrement consacré à son activité, un nouveau palais construit place Louis XV par Ange-Jacques Gabriel.
Ce bâtiment, achevé en 1774, était aménagé avec salles d’exposition et de stockage, magasins, ateliers et appartements de fonction. On y entreposait mobilier, tentures, tapis, luminaires et objets d’art décoratifs destinés aux demeures royales ainsi que les acquisitions de la Couronne dans les ventes publiques, comme celles, nombreuses, dans la vente du duc d’Aumont en 1782.
La conservation des Biens et du Trésor de la Couronne comme les joyaux, les diamants Régent et Bleu, le rubis Anne de Bretagne, les armes précieuses et les armures d’apparat de François Ier et Henri II, s’étendait aux souvenirs historiques liés aux origines de la royauté et aux présents des souverains étrangers accumulés depuis des siècles.
Vue de la Place de Louis XV
Jean-François Janinet
Estampe, vers 1787
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Préfigurant nos actuelles Journées du Patrimoine, le Garde-Meuble était ouvert les premiers mardis de chaque mois entre la Quasimodo, premier dimanche après Pâques et la Saint-Martin.
Après le rachat de la charge d’Intendant et de Contrôleur du Garde-Meuble de la Couronne à Pierre-Élisabeth de Fontanieu et son décès en mai 1784, le baron de Ville-d’Avray s’installa dans les appartements de l’hôtel et comme son prédécesseur considéra le premier étage comme un espace de représentation. Il conserva une partie du mobilier Fontanieu mais l’enrichit en faisant travailler les meilleurs artisans du moment, l’ébéniste Riesener,
les menuisiers Jacob, Boulard, les bronziers Pitoin et Delaroue (voir D. Castelluccio, op. cit.).
La pendule à la princesse au turban qu’il venait d’acheter pour le service du roi fut placée dans le salon situé dans l’angle du bâtiment et qui était la pièce la plus prestigieuse et la plus décorée de l’appartement.
Image : Sotheby's
La richesse de l’ameublement s’accordait à celle du décor. Il comprenait, entre autres, une riche console en bois doré à têtes de bélier et marbre rouge griotte (identifiée par C. Baulez) qui rappelait la magnifique cheminée, un tapis de la Savonnerie, « très beau et fait pour durer 25 ans » et plus tard, une partie du meuble de Georges Jacob rachetée au marquis de Vaudreuil, dont une paire de marquises a été vendue par Sotheby’s à Paris le 8 octobre 2015, lot 176.
Une importante campagne de rénovation fut entreprise à la fin du XXe siècle afin de restituer la magnificence des décors, combinée à une politique d’acquisition destinée à compléter les collections d’œuvres d’art et de mobilier existantes, permettant de redonner à ce lieu son faste légendaire.
Voir notre sujet : La garde-meuble royal, actuel Hôtel de la Marine
« The Queen’s “love” clock gets a rival »
Coup de tonnerre - de Trafalgar ?- dans le Daily Mail du 27 mars 1956, relayé dès le lendemain par Le Figaro :
« L’horloge de Buckingham Palace est-elle bien celle de la reine MarieAntoinette ? »..
À l’occasion de l’exposition Le Cabinet de l’Amateur qui se déroula à l’Orangerie en 1956, la présentation d’une « Pendule à la Négresse » fit vaciller certaines certitudes à la conservation des collections royales anglaises.
La pendule ornant la 1844 Room de Buckingham achetée par le souverain britannique George IV entre 1820 et 1830, et présentée pour être un cadeau
de Louis XVI à Marie-Antoinette aurait une rivale au pédigrée plus sûr.
En effet la pendule à la princesse au turban provenant de la collection du comte Jean de Ribes, prêtée pour l’occasion à l’Orangerie en 1956, possède un mouvement signé de Furet et de Godon, comme celle achetée par le mobilier de la Couronne en 1784 et détrône donc celle de la reine Elizabeth, au mouvement de Lépine, pourtant présentée un an plus tôt lors de l’exposition à Versailles comme étant celle de la reine Marie-Antoinette.
Un article paru concomitamment dans le magazine Connaissance des Arts, « On peut encore lire l’heure dans les yeux de la négresse de Marie-Antoinette » par Pierre Verlet, l’autorité en matière de mobilier royal français, accentue la consternation des experts anglais en apportant des éléments indiscutables, comme la signature des horlogers Furet et Godon, et celle du restaurateur Richard sur un des ressorts du mécanisme (photographie de la signature reproduite dans l’article de P. Verlet op. cit.).
Image : Sotheby's
Présentée comme celle de la reine Marie-Antoinette par P. Verlet dans son ouvrage de référence sur les bronzes dorés du XVIIIe siècle, cette royale provenance a, depuis 1956, été une nouvelle fois confirmée lors de l’exposition Marie-Antoinette au Grand Palais en 2008 même si la reine ne l’a finalement qu’appréciée lors des étrennes de janvier 1792...
Les horlogers Furet et Godon, le bronzier Martincourt
Jean-Baptiste-André Furet, travailla et reprit l’atelier de son père et s’installa rue Saint-Honoré. Il s’associa en 1784 à François Antoine Godon et la signature FURET & GODON apparaît sur plusieurs actes ainsi qu’à deux reprises sur notre pendule, sur le mouvement dissimulé sous le turban et sur une plaque du mécanisme musical.
Images : Sotheby's
L’association ne semble pas avoir été très pérenne puisque Furet est déclaré en faillite en 1786. Godon réapparaît en Espagne en 1786 où il semble avoir gagné la confiance du prince des Asturies, le futur Charles IV à qui il doit son titre de “Mécanicien et horloger de la Chambre de Sa Majesté Catholique”. Son activité principale fut le négoce d’objet d’art et de luxe, notamment avec l’Espagne.
Résidant à Paris et fréquemment en voyage à Madrid, il fournit à la cour d’Espagne une grande quantité de pièces réalisées à Paris, de la porcelaine de Sèvres en complément au service des Asturies, des pendules à son nom mais aussi des tableaux et du mobilier provenant des saisies et ventes révolutionnaires.
Image : Sotheby's
Dans son étude sur Étienne Martincourt publiée dans L’Objet d’Art en 2017, Christian Baulez illustre plusieurs pendules, objets d’art et meubles des années 1780-1785 présentant des bronzes de Martincourt ou attribués au bronzier.
Il existe effectivement de grandes similitudes avec les bronzes décorant notre pendule et le répertoire rattaché au bronzier, d’une part les putti indissociables de l’esthétique de cette époque mais aussi des arabesques et guirlandes de fleurs qui furent aussi largement reprises par l’ébéniste Riesener pour orner ses meubles.
Une pendule d’une grande richesse de Furet et Godon avec des bronzes attribués à Martincourt illustrant cette association est conservée à Madrid, collection du Patrimonio nacional (ill. dans J. Ramón Colón de Carvajal, op. cit.).
* Source et infos complémentaires : Sotheby's Paris - La collection Ribes I (11 décembre 2019)
Vente Sotheby's Paris - La collection du comte et de la comtesse de Ribes
La nuit, la neige a écrit:
Photo de l’intérieur du comte et de la comtesse de Ribes.
Image : Sotheby’s/ArtDigital Studio
(...)
Sur la console de cheminée :
Nous distinguons l'une des célèbres et rares " pendule à tête d'Africaine " ; celle, fort probablement, vue à l'exposition Marie-Antoinette au Grand Palais (2008) que nous présentions dans le sujet consacré aux horloges et pendules de Marie-Antoinette.
Pendule "à la négresse"
Maîtres horlogers : Jean-Baptiste-André Furet & François-Louis Godon
Paris, vers 1784
Bronze patiné, doré et verni
Paris, collection particulière
Image : RMN Catalogue Expo du Grand Palais
Les informations concernant cette pendule sont confuses : plusieurs modèles ont été réputés un temps être celui de Marie-Antoinette ; et si certains experts ou conservateurs estiment toujours qu'une provenance royale est attestée, nous citions un extrait du catalogue de l'exposition qui précisait cependant :
C’est Thierry de Ville-d’Avray, directeur général du Garde-meuble de la Couronne qui achète l’un des exemplaires exposés chez l’horloger Furet, rue Saint-Honoré, pour le placer dans son appartement de fonction place Louis XV (Concorde).
Après quelques modifications et amélioration du mécanisme musical, le 1er janvier 1792, Thierry de Ville d’Avray présenta cette pendule dans les étrennes de la famille royale.
Le destinataire aurait dû être Marie-Antoinette, ou le dauphin, mais la reine « qui la vit et l’entendit ne jugea pas à propos qu’un objet aussi précieux fut entre les mains de son fils qui aurait pu le gâter ».
La conserva-t-elle dans ses appartements ?
La pendule est ensuite restituée le 1er décembre 1792 au Garde-meuble National.
En attendant la note au catalogue des experts de la maison Sotheby's, je vous encourage donc à consulter la présentation de cette pendule, ainsi que celles de ses "soeurs jumelles", connues à ce jour, ici :
Pendules et horloges de Marie-Antoinette
L'enquête concernant cette pendule va progresser !
Voici donc la présentation détaillée de la maison de vente, ainsi que de magnifiques images de cette pendule " iconique ".
Je cite, accrochez-vous, c'est très long ! Mais puisque cet objet est estimé entre 1 000 000 € et 2 000 000 €, il faut ce qu'il faut, n'est-ce pas ?
UN CHEF-D’OEUVRE D’HORLOGERIE POUR LA FAMILLE ROYALE
Image : Sotheby's
PENDULE MUSICALE ET AUTOMATE EN BRONZE PATINÉ ET BRONZE DORÉ AU MERCURE À DEUX TONS D’OR ET VERNIS, MARBRES BLANC ET NOIR, D’ÉPOQUE LOUIS XVI, PARIS, VERS 1784,
L’HORLOGERIE PAR JEAN-BAPTISTEANDRÉ FURET ET FRANÇOIS-LOUIS GODON,
LES BRONZES DE LA BASE ATTRIBUÉS À ETIENNE MARTINCOURT
la tête coiffée d’un turban à plumes, les yeux indiquant les heures et minutes, le buste drapé portant dans le dos un carquois et un arc, et une guirlande de fleurs sur la poitrine, reposant sur un piédouche supporté par une base surmontée de deux putti en ronde bosse, la base contenant un jeu d’orgues et
ornée de deux enfants jouant avec un chien dans des nuées, de vases fleuris et de caducées surmontés de pétases dans un encadrement en marbre blanc, le contre socle en marbre noir terminé par des pieds en toupie,
le mouvement signé FURET ET GAUDON HORLOGERS DU ROI sous la coiffe et Furet et Godon horlogers Du Roi, a Paris devant le cylindre musical
Haut. 72 cm, larg. 41 cm, prof. 23 cm
Provenance
- Réalisée par l’horloger Jean-Baptiste André Furet en 1784 ;
- Achetée par la Couronne 4.000 livres à Furet en 1784 ;
- Baron M.-A. Thierry de Ville-d’Avray pour son appartement de fonction au Garde-Meuble de la Couronne place Louis XV à Paris ;
- Présentée à la reine Marie-Antoinette pour les étrennes en 1792 au palais national des Tuileries ;
- Garde-Meuble royal puis placée au « Cabinet des Machines de la ci-devant Académie des Sciences au Louvre » puis au ministère des Finances jusqu’en 1796 ;
- Elle le quitte le 5 septembre 1796, à la demande de Pierre Bénézech, ministre de l’Intérieur, elle est ensuite vendue puis remise aux marchands Brun et La Jarre en juin 1797 ;
- Achetée par Jean-Édouard, Ve comte de Ribes (1893-1982), chez l’antiquaire Koenigsberg, « Au Passé », 74 rue du faubourg Saint-Honoré, Paris, en 1937
Exposition
- Le Cabinet de l’Amateur, Orangerie des Tuileries, Paris, février - avril 1956
- Trésors des collections privées. Les chefs-d’oeuvre du mobilier français, Sotheby’s, Galerie Charpentier, Paris, 7 - 15 mars 1998
- Marie-Antoinette, Le Grand Palais, Paris, 15 mars - 30 juin 2008
Image : Sotheby's
Présentation au catalogue :
Un clin d’œil au destin
Ce chef-d’œuvre d’ingéniosité mécanique a été identifié par Pierre Verlet comme celui ayant été présenté à la reine MarieAntoinette. Au-delà de l’intérêt historique lié à une telle provenance, cette pendule est précisément décrite dans les documents d’archive de la fin du règne de Louis XVI, ce qui permet d’en suivre la trace et d’apprécier l’engouement qu’elle a suscité.
Elle fait partie des étrennes pour la famille royale le 1er janvier 1792, mais son histoire commence une petite dizaine d’années plus tôt.
Le 4 juillet 1784, comme le relate Louis Petit de Bachaumont (op.cit.), les curieux se pressaient devant la boutique de l’horloger Jean-Baptiste Furet pour admirer trois pendules très originales qui reflétaient les plus audacieuses et coûteuses fantaisies du moment.
L’une représentait « une Négresse en buste, dont la tête est supérieurement faite. Elle est historiée très élégamment & avec beaucoup de richesse et d’ornements. Elle a, suivant le costume, deux pendeloques d’or aux oreilles. En tirant l’une l’heure se peint dans l’œil droit & les minutes dans l’œil gauche. En tirant l’autre pendeloque, il se forme une sonnerie en airs différents, qui se succèdent. ».
Face à une telle source d’amusement et de pittoresque, l’Intendant et contrôleur général du Garde-Meuble royal, le baron Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray, la fait acquérir pour le service du roi durant l’été 1784, au prix très élevé de 4.000 livres... pour finalement la placer dans le salon de l’appartement de fonction qu’il occupait place Louis XV, dans le bâtiment qui devint après 1789 le ministère de la Marine (actuelle place de la Concorde).
Marc-Antoine Thierry de Ville-d'Avray
Alexandre Roslin
Huile sur toile, 1790
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
La « tête noire » servait de pendule. En tirant le pendant de l’oreille droite, les yeux découvraient et montraient l’un les heures, l’autre les minutes tandis que des mélodies s’échappaient de la boîte en tirant l’oreille gauche.
Un tel mécanisme nécessitait un entretien délicat, notre pendule est donc confiée dans le courant de l’année 1787 à l’horloger Robert Robin, chargé de déposer et de reposer le « jeu de flûte de la Négresse » pour le faire réparer par un facteur d’orgue.
Détail de l'orgue musical de la pendule
Image : Sotheby's
Quatre ans plus tard en juin 1791, l’opération fut renouvelée et réalisée par Richard, mécanicien installé cloître Saint-Germain l’Auxerrois, qui demanda 96 livres pour « avoir rétabli et livré au Sr Thierry une mécanique à jeu de flute adaptée dans le buste d’une Naigresse appartenant au ci devant Roi. ».
L’Intendant du Garde-Meuble sollicita, toujours en 1791, Richard pour cette fois ajouter de nouveaux airs beaucoup plus étendus « qu’il indiqua et en mettre même quelques uns à double partie, afin de donner à cette pièce tout l’agrément, l’intérêt et la perfection dont elle était susceptible ». Il s’y engagea pour la somme de 500 livres, ce qui permit au baron Thierry de Ville-d’Avray de pouvoir la présenter en parfait état de marche pour les étrennes de la famille royale au tout début de l’année 1792.
Le mémoire de Richard conservé aux Archives nationales précise que la pendule « devait être donnée pour Etrennes au prince Royal », c’est-à-dire au Dauphin.
Cependant « La Reine qui la vit et l’entendit, ne jugea pas à propos qu’un objet aussi précieux, aussi fini, fut entre les mains du Prince Royal qui aurait pu le gâter ».
La pendule fut alors, après sa présentation au palais des Tuileries devenu palais national, portée au Garde-meuble où elle ressortit pour être à nouveau révisée.
Confiée à un certain Volant, qui ne put s’acquitter de cette tâche car occupé à défendre la France à ses frontières, c’est sa femme qui finalement la rendit au Garde-meuble National, le 1er décembre 1792.
Placée dans le cabinet des Machines au Louvre, elle est ensuite confiée à un horloger, sous la direction de Richard « artiste en méchanique », qui connaissait toutes les subtilités du mécanisme.
Il établit le devis suivant :
« La Pendule dite La Négresse.
Cette pièce est très compliquée et contient un méchanisme immense. Il faut nécessairement qu’elle soit démontée dans toutes les parties parce qu’ayant été dans l’inactivité depuis plus de cinq ans, les huiles sont tellement coagulées font cambouis dans tous les endroits susceptibles d’en recevoir et sont par conséquent un obstacle puissant au mouvement de la machine. D’ailleurs la délicatesse des pièces qui la composent exige un tel soin que leur nettoyage ainsi que celui de l’instrument placé dans le buste ne peuvent être fait à moins de deux cents livres » (voir M. Beurdeley, op. cit.).
La pendule, remise en état, est livrée le 15 prairial an V (3 juin 1797) en acompte sur la valeur de marchandises appartenant à la Compagnie Brun La Jarre, qui ont été saisies et vendues à Livourne pour le compte du gouvernement français.
Image : Sotheby's
Ce nouveau procédé, assimilable à du troc, fut initié par les commissaires à la Commission de Subsistance. Il permettait à des créanciers de la République de recevoir en remboursement des objets d’art qu’ils pouvaient choisir dans les garde-meubles nationaux. Cette formule de paiement « en nature » fut donc offerte à ces négociants Brun, La Jarre et Cie.
D’après le registre des dépenses courantes, cette pendule si particulière fut décrite de la manière suivante :
« Une belle pendule méchanique représentant une figure de négresse dont le buste en bronze ciselé et doré avec des draperies, guirlandes, La figure coiffée d’un bonnet en ruban avec panache. .. le mouvement placé dans le buste et la figure a été exécutée par C.C. Furet et Gaudeau à Paris ; le méchanisme composé de jeux de flûtes à cylindres jouant soixante airs différents renfermés dans le pied d’estal… estimé Dix mille Francs ».
Perdue pendant cent quarante années, elle finit par rejoindre la collection Ribes en 1937 grâce à son achat par Jean, comte de Ribes (1893-1982), auprès de l’antiquaire Koenigsberg.
Elle fut à tort identifiée comme celle provenant de la collection du baron Léopold Double. Les échanges de correspondance entre Edouard de Ribes et Pierre Verlet permirent à ce dernier de l’identifier formellement comme étant celle jadis conservée au Garde-Meuble de la Couronne et de publier cette découverte au moment où elle fut pour la première fois présentée au public à travers l’exposition du Cabinet de l’Amateur en 1956.
Image : Sotheby's
Elle a inspiré quelques rares exemplaires répertoriés qui appartiennent aux plus prestigieuses collections :
- Collections royales britanniques à Buckingham Palace, acquis par le futur roi George IV dans les années 1820, reproduit dans le catalogue de l’exposition Carlton House : The Past Glories of George’s IV Palace, The Queen’s Gallery, Buckingham Palace, 1991- 1992, p. 80. Marbre blanc et mouvement de Lépine et de Vulliamy (comme restaurateur).
- Collection Samuel H. Kress au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 58.75.127, cf. fig. 6), ancienne collection du baron Léopold Double, vente 29 mai- 1er juin 1881, lot 74, mouvement de Furet, (la boîte à musique du socle a disparu), illustrée dans J. Parker, Decorative Art from the Samuel H. Kress Collection at the Metropolitan Museum of Art, 1964, pp. 268-272. Marbre blanc.
- Une pendule vendue à Paris, étude Delorme Collin du Bocage, le 23 novembre 2007, lot 120. Signature de Bourdier sur le mouvement et datée 1817, vraisemblablement comme restaurateur, en marbre rouge griotte.
- Un autre exemplaire est cité par J. Parker (op. cit.) et fait toujours partie de la collection Marjorie Merriweather Post, épouse de Herbert A. May, à Hillwood, Washington.
Nous présentons ces 4 pendules, ici : Pendules de Marie-Antoinette
Image : Sotheby's
Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray et le Garde-Meuble de la Couronne
Le baron de Ville-d’Avray devint entre 1784 et 1792 Intendant et Contrôleur général du Garde-Meuble royal et réalisa pendant les années qui précédèrent la Révolution une grande fortune, soucieux de ses propres affaires aussi bien que de l’ordre de son administration. Il remania en profondeur cette
administration séculaire qui possédait pour la première fois depuis sa création un bâtiment entièrement consacré à son activité, un nouveau palais construit place Louis XV par Ange-Jacques Gabriel.
Ce bâtiment, achevé en 1774, était aménagé avec salles d’exposition et de stockage, magasins, ateliers et appartements de fonction. On y entreposait mobilier, tentures, tapis, luminaires et objets d’art décoratifs destinés aux demeures royales ainsi que les acquisitions de la Couronne dans les ventes publiques, comme celles, nombreuses, dans la vente du duc d’Aumont en 1782.
La conservation des Biens et du Trésor de la Couronne comme les joyaux, les diamants Régent et Bleu, le rubis Anne de Bretagne, les armes précieuses et les armures d’apparat de François Ier et Henri II, s’étendait aux souvenirs historiques liés aux origines de la royauté et aux présents des souverains étrangers accumulés depuis des siècles.
Vue de la Place de Louis XV
Jean-François Janinet
Estampe, vers 1787
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Préfigurant nos actuelles Journées du Patrimoine, le Garde-Meuble était ouvert les premiers mardis de chaque mois entre la Quasimodo, premier dimanche après Pâques et la Saint-Martin.
Après le rachat de la charge d’Intendant et de Contrôleur du Garde-Meuble de la Couronne à Pierre-Élisabeth de Fontanieu et son décès en mai 1784, le baron de Ville-d’Avray s’installa dans les appartements de l’hôtel et comme son prédécesseur considéra le premier étage comme un espace de représentation. Il conserva une partie du mobilier Fontanieu mais l’enrichit en faisant travailler les meilleurs artisans du moment, l’ébéniste Riesener,
les menuisiers Jacob, Boulard, les bronziers Pitoin et Delaroue (voir D. Castelluccio, op. cit.).
La pendule à la princesse au turban qu’il venait d’acheter pour le service du roi fut placée dans le salon situé dans l’angle du bâtiment et qui était la pièce la plus prestigieuse et la plus décorée de l’appartement.
Image : Sotheby's
La richesse de l’ameublement s’accordait à celle du décor. Il comprenait, entre autres, une riche console en bois doré à têtes de bélier et marbre rouge griotte (identifiée par C. Baulez) qui rappelait la magnifique cheminée, un tapis de la Savonnerie, « très beau et fait pour durer 25 ans » et plus tard, une partie du meuble de Georges Jacob rachetée au marquis de Vaudreuil, dont une paire de marquises a été vendue par Sotheby’s à Paris le 8 octobre 2015, lot 176.
Une importante campagne de rénovation fut entreprise à la fin du XXe siècle afin de restituer la magnificence des décors, combinée à une politique d’acquisition destinée à compléter les collections d’œuvres d’art et de mobilier existantes, permettant de redonner à ce lieu son faste légendaire.
Voir notre sujet : La garde-meuble royal, actuel Hôtel de la Marine
« The Queen’s “love” clock gets a rival »
Coup de tonnerre - de Trafalgar ?- dans le Daily Mail du 27 mars 1956, relayé dès le lendemain par Le Figaro :
« L’horloge de Buckingham Palace est-elle bien celle de la reine MarieAntoinette ? »..
À l’occasion de l’exposition Le Cabinet de l’Amateur qui se déroula à l’Orangerie en 1956, la présentation d’une « Pendule à la Négresse » fit vaciller certaines certitudes à la conservation des collections royales anglaises.
La pendule ornant la 1844 Room de Buckingham achetée par le souverain britannique George IV entre 1820 et 1830, et présentée pour être un cadeau
de Louis XVI à Marie-Antoinette aurait une rivale au pédigrée plus sûr.
En effet la pendule à la princesse au turban provenant de la collection du comte Jean de Ribes, prêtée pour l’occasion à l’Orangerie en 1956, possède un mouvement signé de Furet et de Godon, comme celle achetée par le mobilier de la Couronne en 1784 et détrône donc celle de la reine Elizabeth, au mouvement de Lépine, pourtant présentée un an plus tôt lors de l’exposition à Versailles comme étant celle de la reine Marie-Antoinette.
Un article paru concomitamment dans le magazine Connaissance des Arts, « On peut encore lire l’heure dans les yeux de la négresse de Marie-Antoinette » par Pierre Verlet, l’autorité en matière de mobilier royal français, accentue la consternation des experts anglais en apportant des éléments indiscutables, comme la signature des horlogers Furet et Godon, et celle du restaurateur Richard sur un des ressorts du mécanisme (photographie de la signature reproduite dans l’article de P. Verlet op. cit.).
Image : Sotheby's
Présentée comme celle de la reine Marie-Antoinette par P. Verlet dans son ouvrage de référence sur les bronzes dorés du XVIIIe siècle, cette royale provenance a, depuis 1956, été une nouvelle fois confirmée lors de l’exposition Marie-Antoinette au Grand Palais en 2008 même si la reine ne l’a finalement qu’appréciée lors des étrennes de janvier 1792...
Les horlogers Furet et Godon, le bronzier Martincourt
Jean-Baptiste-André Furet, travailla et reprit l’atelier de son père et s’installa rue Saint-Honoré. Il s’associa en 1784 à François Antoine Godon et la signature FURET & GODON apparaît sur plusieurs actes ainsi qu’à deux reprises sur notre pendule, sur le mouvement dissimulé sous le turban et sur une plaque du mécanisme musical.
Images : Sotheby's
L’association ne semble pas avoir été très pérenne puisque Furet est déclaré en faillite en 1786. Godon réapparaît en Espagne en 1786 où il semble avoir gagné la confiance du prince des Asturies, le futur Charles IV à qui il doit son titre de “Mécanicien et horloger de la Chambre de Sa Majesté Catholique”. Son activité principale fut le négoce d’objet d’art et de luxe, notamment avec l’Espagne.
Résidant à Paris et fréquemment en voyage à Madrid, il fournit à la cour d’Espagne une grande quantité de pièces réalisées à Paris, de la porcelaine de Sèvres en complément au service des Asturies, des pendules à son nom mais aussi des tableaux et du mobilier provenant des saisies et ventes révolutionnaires.
Image : Sotheby's
Dans son étude sur Étienne Martincourt publiée dans L’Objet d’Art en 2017, Christian Baulez illustre plusieurs pendules, objets d’art et meubles des années 1780-1785 présentant des bronzes de Martincourt ou attribués au bronzier.
Il existe effectivement de grandes similitudes avec les bronzes décorant notre pendule et le répertoire rattaché au bronzier, d’une part les putti indissociables de l’esthétique de cette époque mais aussi des arabesques et guirlandes de fleurs qui furent aussi largement reprises par l’ébéniste Riesener pour orner ses meubles.
Une pendule d’une grande richesse de Furet et Godon avec des bronzes attribués à Martincourt illustrant cette association est conservée à Madrid, collection du Patrimonio nacional (ill. dans J. Ramón Colón de Carvajal, op. cit.).
* Source et infos complémentaires : Sotheby's Paris - La collection Ribes I (11 décembre 2019)
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Où l'on découvre, grâce à Régine du blog Noblesse & Royautés, que ce vase-serpent à cadran tournant inspira aussi Fabergé un siècle plus tard :
Exécuté dans l'atelier du célèbre orfèvre-joaillier par Mikhail Perkhin, il appartient aujourd'hui aux collections de la couronne monégasque.
Source : http://www.noblesseetroyautes.com/oeuf-faberge-de-la-famille-grimaldi/
Exécuté dans l'atelier du célèbre orfèvre-joaillier par Mikhail Perkhin, il appartient aujourd'hui aux collections de la couronne monégasque.
Source : http://www.noblesseetroyautes.com/oeuf-faberge-de-la-famille-grimaldi/
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Un " régulateur de bureau ou de cheminée " (je ne connaissais pas ce terme), que nous n'avions pas encore présenté dans ce sujet.
Mais attention, si l'un des modèles est connu pour avoir été commandé par la reine, il semblerait que les experts ne soient pas absolument certains au sujet duquel...
La Frick Collection possède deux modèles du genre : l'un est daté 1784, et l'autre de 1792.
C'est le modèle daté 1792 qui est présenté comme étant proablement l'une des pendules de la reine commandée pour son appartement du château de Saint-Cloud, car l'inventaire de 1789 ne mentionnait pas un tel régulateur de bureau.
Mantel Regulator Clock Showing Mean and Solar Time
Movement : Robert Robin (French, 1741–1799)
Case : Attributed to Pierre-Philippe Thomire (French, 1751–1843)[/b]
Enamel : Joseph Coteau (French, 1740–1812)
Mainspring : Claude Monginot (French, act. 1784–1797)
1792
Gilt brass, steel, polychrome enamel and gold on gilt brass and bronze
Dimensions: 16 5/8 x 9 3/8 x 7 5/8 in. (42.2 x 23.8 x 19.4 cm)
Image : The Frick Collection / Bequest of Winthrop Kellogg Edey, 1999
Image : The Frick Collection
Présentation du musée :
The inventory of the Château de Saint-Cloud, made in January 1794, features two clocks in Marie-Antoinette’s pièce des nobles (room for receiving visiting nobility) that were not there during the previous inventory of 1789.
One of them is probably the present example made by Robert Robin, clockmaker to the king, who signed the dial.
However, the queen probably never saw this clock as she was not permitted to visit her castle after 1791.
Around 1860, the clock was still, or again, at Saint-Cloud, in the bedroom of Empress Eugénie, who surrounded herself with objects that belonged, or were thought to have belonged, to Marie-Antoinette.
* Source texte : Vignon, Charlotte. The Frick Collection Decorative Arts Handbook. New York: The Frick Collection/Scala, 2015.
Un modèle (daté celui-ci 1781) présenté en vente aux enchères en 2018, chez Christie's, dont la présentation (extraits) nous donne quelques infos complémentaires :
A Louis XVI ormolu table regulator with equation of time and remontoire
The clockmaker Robert Robin, Horloger du roi, Paris
The enameller Joseph Coteau
The dial dated 1781
(...)
Dimensions : 6 1/8 in. (41 cm.) high, 8 5/8 in. (21.9 cm.) wide, 6 ¾ in. (7.2 cm.) deep
Lot Essay
The present clock, created by Robin and Coteau, who were both masters in their fields, is both mechanically and artistically extraordinary.
It is one of only eight other such regulators known, all but two of which have movements by Robin.
The high quality of the ormolu, which features a strong construction to the upper section composed of ormolu dovetails, is a mark of the careful design and indicates the preoccupation with the protection of the exceptional quality mechanics within.
Robert Robin (1741-1799)
Robin was one of the finest clockmakers of 18th Century France and highly regarded for both the excellence and ingenuity of his work. J-D. Augarde notes: 'Il appartint au cercle restreint des grands horlogers de la fin du XVIIIe siècle qui apportèrent une contribution particulière au perfectionnement des instruments de la mesure du temps' (J-D. Augarde, Les Ouvriers du Temps, Geneva, 1996, p. 391).
Robin was received as a master clockmaker in November 1767 by decree of the Council, which exempted him from the apprenticeship qualification, probably because he had already displayed exceptional talent. In 1778 he was appointed Horloger du Duc de Chartres and that same year he was honoured by the Académie des Sciences, who approved two of his inventions.
One of the articles he presented to the Academy was on his remontoire: 'Mémoire contenant des réflexions sur le proprieté du Remontoire, un éschappement naturel avec une courte description d'une pendule dans lacquelle ces effets sont éxecuté'.
Other appointments included Valet de Chambre-Horloger Ordinaire du Roi in 1783 and Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Reine in 1786.
In 1794 he was made clockmaker to the Republic and in 1796 to the Directoire.
(...)
The design for this mantel regulator is said to have been inaugurated by Robin in 1777, with its glazed case intended to show his sophisticated remontoire system. The term regulateur de cheminée had not yet been invented and at the time such clocks were described as pendule quarrée en ordre d'architecture à panneaux de glace (square clock of architectural order with glass panels).
This movement represents the most cutting edge technology of the time and epitomizes the definition of a masterpiece.
Although it is unknown who commissioned this clock, its extreme luxury and and sophistication indicated it would have been supplied to one of the pre-eminent members of the aristocracy if not a member of the Royal family.
Interestingly, Marie-Antoinette is known to have liked such clocks.
Four appear on the list of forty-five clocks she had put into safekeeping during the Revolution. An inventory of the chateau of Saint-Cloud undertaken by the Revolutionary government in 1794 describes two clocks in the Pièce des Nobles of Marie-Antoinette's apartment that had not been there at the time of the 1789 inventory.
One of these was a clock of the same form as the present example by Robin and with a Coteau zodiac-dial. An example of this description is in the Frick Collection (1999.5.150).
It has been suggested that the Frick example may be the one described in the 1794 inventory, but this has yet to be definitively identified.
The cases of the Frick model described above (1999.5.150), and another at the Frick (1999.5.151), are stylistically almost identical to the present clock.
The Frick Collection have attributed the cases to Pierre-Philippe Thomire (1751-1843).
(...)
* Source et infos complémentaires : Christie's - The Exceptional Sale (April 2018)
Enfin, La Pendulerie, l'antiquaire et expert parisien de référence, qui présente toujours de sublimes exemplaires d'horlogerie, possède dans son inventaire un quatrième modèle, daté 1775, et décrit ainsi (extraits) :
[Régulateur à remontoir "modèle royal"
Robert Robin (1741-1799), reçu maître horloger en novembre 1767
Joseph Coteau (1740-1812), reçu maître émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766
Dans une caisse attribuée à Pierre-Philippe Thomire, reçu maître fondeur le 18 mai 1772
Paris, début de l’époque Louis XVI, vers 1775
Hauteur 41 cm ; largeur 22,5 cm ; profondeur 17,5 cm
Image : La Pendulerie
Description (extraits)
Cette exceptionnelle pendule, de type régulateur « de bureau » ou « de cheminée », figure parmi les réalisations horlogères parisiennes les plus luxueuses de la fin du règne de Louis XVI.
Son mouvement à complications perfectionné, à échappement Graham et à remontoir d’égalité dit « à force constante », est actionné par un balancier à gril bimétallique oscillant signé « Robin » et par deux poids-moteurs, dont le sens de remontage est indiqué à l’arrière de la porte de façade sur une platine inscrite : « Remonté à gauche faite passer le quantième ».
L’ensemble est renfermé dans une superbe caisse architecturée en forme de borne néoclassique « à l’antique » entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat pourvue sur l’ensemble de ses faces et sur son recouvrement de panneaux vitrés destinés à visualiser la complexité et la perfection du mouvement et son fonctionnement.
(...)
Le cadran, signé « Robin à Paris », est un véritable chef-d’œuvre et porte également la signature du plus célèbre émailleur de l’époque : Joseph Coteau. Il indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes, les secondes, les quantièmes du mois, les mois de l’année, l’équation du temps, marquant la différence entre le Temps vrai et le Temps moyen, enfin, il indique sur sa bordure extérieure les douze signes du zodiaque représentés en camaïeu de gris dans des médaillons ovalisés inscrits dans une course d’entrelacs de fins branchages fleuris et feuillagés polychromes. Quatre aiguilles marquent les indications : une en cuivre repercé et doré ponctuée d’un soleil destinée à l’indication de l’Equation du Temps et trois en acier poli et bleui.
Cette pendule doit être considérée comme la quintessence de l’horlogerie parisienne de luxe du règne de Louis XVI qui se destinait à quelques grands amateurs, souvent des personnalités proches de la famille royale.
Certains documents anciens nous permettent de mieux tenter de connaître le type de collectionneurs susceptibles de posséder de tels chefs-d’œuvre.
C’est ainsi qu’une première pendule de ce type était brièvement prisée dans l’inventaire après décès de Denis-Pierre-Jean Papillon de la Ferté, directeur des Menus Plaisirs du Roi, puis figura dans la vente de sa collection en février 1797 : « 305. Une pendule de forme quarrée, avec panneaux de glace, mouvement à mi-seconde, à équation, à remontoire & a sonnerie, faite par Robin » ; tandis qu’une seconde était décrite quelques années auparavant, peu après la Révolution, dans un inventaire de la collection d’horlogerie de la reine Marie-Antoinette entretenue par Robin, dans lequel figurait un modèle quasiment identique à celui que nous présentons :
« 28. Une pendule quarrée en ordre d’architecture à pannaux de glace, en cuivre doré en or mat, avec un pendul de compensation, mouvement à heures, minutes, seconde, à sonnerie, quantième du mois, jour de la semaine, les figures du zodiaque peintes en mignature sur le cadran, du nom de Robin » (voir P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1999, p. 466).
(...)
* Source et infos complémentaires : La Pendulerie (Paris) - Exceptionnel régulateur de bureau
Mais attention, si l'un des modèles est connu pour avoir été commandé par la reine, il semblerait que les experts ne soient pas absolument certains au sujet duquel...
La Frick Collection possède deux modèles du genre : l'un est daté 1784, et l'autre de 1792.
C'est le modèle daté 1792 qui est présenté comme étant proablement l'une des pendules de la reine commandée pour son appartement du château de Saint-Cloud, car l'inventaire de 1789 ne mentionnait pas un tel régulateur de bureau.
Mantel Regulator Clock Showing Mean and Solar Time
Movement : Robert Robin (French, 1741–1799)
Case : Attributed to Pierre-Philippe Thomire (French, 1751–1843)[/b]
Enamel : Joseph Coteau (French, 1740–1812)
Mainspring : Claude Monginot (French, act. 1784–1797)
1792
Gilt brass, steel, polychrome enamel and gold on gilt brass and bronze
Dimensions: 16 5/8 x 9 3/8 x 7 5/8 in. (42.2 x 23.8 x 19.4 cm)
Image : The Frick Collection / Bequest of Winthrop Kellogg Edey, 1999
Image : The Frick Collection
Présentation du musée :
The inventory of the Château de Saint-Cloud, made in January 1794, features two clocks in Marie-Antoinette’s pièce des nobles (room for receiving visiting nobility) that were not there during the previous inventory of 1789.
One of them is probably the present example made by Robert Robin, clockmaker to the king, who signed the dial.
However, the queen probably never saw this clock as she was not permitted to visit her castle after 1791.
Around 1860, the clock was still, or again, at Saint-Cloud, in the bedroom of Empress Eugénie, who surrounded herself with objects that belonged, or were thought to have belonged, to Marie-Antoinette.
* Source texte : Vignon, Charlotte. The Frick Collection Decorative Arts Handbook. New York: The Frick Collection/Scala, 2015.
Un modèle (daté celui-ci 1781) présenté en vente aux enchères en 2018, chez Christie's, dont la présentation (extraits) nous donne quelques infos complémentaires :
A Louis XVI ormolu table regulator with equation of time and remontoire
The clockmaker Robert Robin, Horloger du roi, Paris
The enameller Joseph Coteau
The dial dated 1781
(...)
Dimensions : 6 1/8 in. (41 cm.) high, 8 5/8 in. (21.9 cm.) wide, 6 ¾ in. (7.2 cm.) deep
Lot Essay
The present clock, created by Robin and Coteau, who were both masters in their fields, is both mechanically and artistically extraordinary.
It is one of only eight other such regulators known, all but two of which have movements by Robin.
The high quality of the ormolu, which features a strong construction to the upper section composed of ormolu dovetails, is a mark of the careful design and indicates the preoccupation with the protection of the exceptional quality mechanics within.
Robert Robin (1741-1799)
Robin was one of the finest clockmakers of 18th Century France and highly regarded for both the excellence and ingenuity of his work. J-D. Augarde notes: 'Il appartint au cercle restreint des grands horlogers de la fin du XVIIIe siècle qui apportèrent une contribution particulière au perfectionnement des instruments de la mesure du temps' (J-D. Augarde, Les Ouvriers du Temps, Geneva, 1996, p. 391).
Robin was received as a master clockmaker in November 1767 by decree of the Council, which exempted him from the apprenticeship qualification, probably because he had already displayed exceptional talent. In 1778 he was appointed Horloger du Duc de Chartres and that same year he was honoured by the Académie des Sciences, who approved two of his inventions.
One of the articles he presented to the Academy was on his remontoire: 'Mémoire contenant des réflexions sur le proprieté du Remontoire, un éschappement naturel avec une courte description d'une pendule dans lacquelle ces effets sont éxecuté'.
Other appointments included Valet de Chambre-Horloger Ordinaire du Roi in 1783 and Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Reine in 1786.
In 1794 he was made clockmaker to the Republic and in 1796 to the Directoire.
(...)
The design for this mantel regulator is said to have been inaugurated by Robin in 1777, with its glazed case intended to show his sophisticated remontoire system. The term regulateur de cheminée had not yet been invented and at the time such clocks were described as pendule quarrée en ordre d'architecture à panneaux de glace (square clock of architectural order with glass panels).
This movement represents the most cutting edge technology of the time and epitomizes the definition of a masterpiece.
Although it is unknown who commissioned this clock, its extreme luxury and and sophistication indicated it would have been supplied to one of the pre-eminent members of the aristocracy if not a member of the Royal family.
Interestingly, Marie-Antoinette is known to have liked such clocks.
Four appear on the list of forty-five clocks she had put into safekeeping during the Revolution. An inventory of the chateau of Saint-Cloud undertaken by the Revolutionary government in 1794 describes two clocks in the Pièce des Nobles of Marie-Antoinette's apartment that had not been there at the time of the 1789 inventory.
One of these was a clock of the same form as the present example by Robin and with a Coteau zodiac-dial. An example of this description is in the Frick Collection (1999.5.150).
It has been suggested that the Frick example may be the one described in the 1794 inventory, but this has yet to be definitively identified.
The cases of the Frick model described above (1999.5.150), and another at the Frick (1999.5.151), are stylistically almost identical to the present clock.
The Frick Collection have attributed the cases to Pierre-Philippe Thomire (1751-1843).
(...)
* Source et infos complémentaires : Christie's - The Exceptional Sale (April 2018)
Enfin, La Pendulerie, l'antiquaire et expert parisien de référence, qui présente toujours de sublimes exemplaires d'horlogerie, possède dans son inventaire un quatrième modèle, daté 1775, et décrit ainsi (extraits) :
[Régulateur à remontoir "modèle royal"
Robert Robin (1741-1799), reçu maître horloger en novembre 1767
Joseph Coteau (1740-1812), reçu maître émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766
Dans une caisse attribuée à Pierre-Philippe Thomire, reçu maître fondeur le 18 mai 1772
Paris, début de l’époque Louis XVI, vers 1775
Hauteur 41 cm ; largeur 22,5 cm ; profondeur 17,5 cm
Image : La Pendulerie
Description (extraits)
Cette exceptionnelle pendule, de type régulateur « de bureau » ou « de cheminée », figure parmi les réalisations horlogères parisiennes les plus luxueuses de la fin du règne de Louis XVI.
Son mouvement à complications perfectionné, à échappement Graham et à remontoir d’égalité dit « à force constante », est actionné par un balancier à gril bimétallique oscillant signé « Robin » et par deux poids-moteurs, dont le sens de remontage est indiqué à l’arrière de la porte de façade sur une platine inscrite : « Remonté à gauche faite passer le quantième ».
L’ensemble est renfermé dans une superbe caisse architecturée en forme de borne néoclassique « à l’antique » entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat pourvue sur l’ensemble de ses faces et sur son recouvrement de panneaux vitrés destinés à visualiser la complexité et la perfection du mouvement et son fonctionnement.
(...)
Le cadran, signé « Robin à Paris », est un véritable chef-d’œuvre et porte également la signature du plus célèbre émailleur de l’époque : Joseph Coteau. Il indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes, les secondes, les quantièmes du mois, les mois de l’année, l’équation du temps, marquant la différence entre le Temps vrai et le Temps moyen, enfin, il indique sur sa bordure extérieure les douze signes du zodiaque représentés en camaïeu de gris dans des médaillons ovalisés inscrits dans une course d’entrelacs de fins branchages fleuris et feuillagés polychromes. Quatre aiguilles marquent les indications : une en cuivre repercé et doré ponctuée d’un soleil destinée à l’indication de l’Equation du Temps et trois en acier poli et bleui.
Cette pendule doit être considérée comme la quintessence de l’horlogerie parisienne de luxe du règne de Louis XVI qui se destinait à quelques grands amateurs, souvent des personnalités proches de la famille royale.
Certains documents anciens nous permettent de mieux tenter de connaître le type de collectionneurs susceptibles de posséder de tels chefs-d’œuvre.
C’est ainsi qu’une première pendule de ce type était brièvement prisée dans l’inventaire après décès de Denis-Pierre-Jean Papillon de la Ferté, directeur des Menus Plaisirs du Roi, puis figura dans la vente de sa collection en février 1797 : « 305. Une pendule de forme quarrée, avec panneaux de glace, mouvement à mi-seconde, à équation, à remontoire & a sonnerie, faite par Robin » ; tandis qu’une seconde était décrite quelques années auparavant, peu après la Révolution, dans un inventaire de la collection d’horlogerie de la reine Marie-Antoinette entretenue par Robin, dans lequel figurait un modèle quasiment identique à celui que nous présentons :
« 28. Une pendule quarrée en ordre d’architecture à pannaux de glace, en cuivre doré en or mat, avec un pendul de compensation, mouvement à heures, minutes, seconde, à sonnerie, quantième du mois, jour de la semaine, les figures du zodiaque peintes en mignature sur le cadran, du nom de Robin » (voir P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1999, p. 466).
(...)
* Source et infos complémentaires : La Pendulerie (Paris) - Exceptionnel régulateur de bureau
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Rappelons que le régulateur, mis au point au 18ème , est une pendule ( haute ou de cheminée ), qui intègre un ingénieux système permettant d’amortir la dérégulation de l’heure liée à la chaleur. Un couplage de 2 métaux ( fer et cuivre ) constituant le balancier, permet en effet d’annuler la dilatation produite par les différences de température.
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
Ah ! Très bien. Merci pour ce petit rappel technique, cher Vicq...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
En appui de cet article très intéressant et des commentaires de "Vicq d'Azir" et de "La nuit, La neige" :
" Pour continuer, si vous en êtes d'accord, la présentation des pendules et montres de la Reine, voici celle qu'elle commanda pour St Cloud. Elle est d'inspiration très antique. On dit qu' elle l'apporta aux Tuileries pendant la révolution. ( Musée des Arts Décoratifs.)" ET
"On connaît trois autres pièces antiques ornées de plaques de Sèvres, une signée par Raguet-Lepine de la Collection Dalva Brothers de New York et deux de l’horloger Godon, réalisées pour la Duchesse de Saxe-Teschen, sœur de Marie-Antoinette, et celle pour le roi d’Espagne ici décrite."
La version signée Raguet-Lépine est postérieure à 1791. En effet, Raguet est le gendre de Jean-Antoine Lépine et a repris l'entreprise familiale avec cette signature sur les horloges dès 1792. Ce qui permet de dater le garde-temps.
Louise.
" Pour continuer, si vous en êtes d'accord, la présentation des pendules et montres de la Reine, voici celle qu'elle commanda pour St Cloud. Elle est d'inspiration très antique. On dit qu' elle l'apporta aux Tuileries pendant la révolution. ( Musée des Arts Décoratifs.)" ET
"On connaît trois autres pièces antiques ornées de plaques de Sèvres, une signée par Raguet-Lepine de la Collection Dalva Brothers de New York et deux de l’horloger Godon, réalisées pour la Duchesse de Saxe-Teschen, sœur de Marie-Antoinette, et celle pour le roi d’Espagne ici décrite."
La version signée Raguet-Lépine est postérieure à 1791. En effet, Raguet est le gendre de Jean-Antoine Lépine et a repris l'entreprise familiale avec cette signature sur les horloges dès 1792. Ce qui permet de dater le garde-temps.
Louise.
_________________
Un garde-temps à l'arrêt reste toujours à l'heure deux fois par jour.
Princesse de Lamballe- Messages : 17
Date d'inscription : 19/12/2020
Re: Pendules et horloges de Marie-Antoinette
A propos les amis, comment consulter l'inventaire de la collection d’horlogerie de la reine Marie-Antoinette entretenue par Robin dans lequel figurent les modèles de sa collection ?
Avec mes remerciements anticipés.
Louise
Avec mes remerciements anticipés.
Louise
_________________
Un garde-temps à l'arrêt reste toujours à l'heure deux fois par jour.
Princesse de Lamballe- Messages : 17
Date d'inscription : 19/12/2020
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