Et Mary Shelley rêva Frankenstein...

Née en 1797, Mary Shelley se révèlera être l'un des plus grands écrivains du Romantisme et du XIXème siècle.
Au départ, il y a la fille d'une philosophe féministe et d'un écrivain politique, qui voit le jour dans un faubourg de Londres. Et très tôt, la mort rôde autour de la future écrivain…
11 jours après sa naissance, sa mère meurt. Son père fournit à sa fille une éducation riche et soignée. Mary, qui présente d'évidentes dispositions littéraires, ne tarde pas à entamer une liaison avec Percy Shelley, ami politique de son père et homme marié, alors qu'elle n'a que 17 ans. Le couple voyage à travers l'Europe, s'endette et Mary perd son premier enfant, une fille. En 1816, elle épouse Percy suite au suicide de la femme de ce dernier. Le couple perd ensuite deux autres enfants avant un fils, le seul qui survivra. Entretemps, Percy meurt lui aussi, en 1822, se noyant au cours d'une tempête. La mort, toujours… Mary regagne alors l'Angleterre où elle se consacre à l'écriture, à son fils et à ses activités politiques. Mais la faucheuse est toujours là : en 1839, Mary se plaint de migraines violentes qui ne la quitteront plus et souffre d'occasionnelles paralysies qui l'empêchent d'écrire parfois. Son médecin lui diagnostique une tumeur au cerveau. Elle meurt en 1851, à 53 ans.

Mary Shelley a écrit quantité de nouvelles, de récits de voyages, de romans et de biographies mais c'est bien sûr avec Frankenstein qu'elle atteint l'immortalité littéraire.
En mai 1816, le couple Shelley part en villégiature au bord du lac Léman et y loue une villa où il retrouve des connaissances, dont Lord Byron. Les cinq amis passent leur temps à se promener, à pied ou sur le lac et à bavarder des nuits entières, parlant littérature et poésie. Très vite, le temps tourne à l'orage, il pleut, régulièrement. Enfermés dans la villa, les amis bavardent au coin du feu et s'intéressent grandement aux expériences du poète et philosophe Erasmus Darwin (grand-père du fameux Darwin), dont on prétendait qu'il avait ranimé de la matière morte. On lit aussi des histoires de fantômes, très prisées en ces débuts du Romantisme, jusqu'à ce soir où Byron imagine un jeu : chacun doit écrire une courte histoire fantastique. Très vite, enfermée dans sa chambre alors que gronde l'orage, Mary (qui n'a pas 20 ans) écrit avec une facilité et une rapidité stupéfiante, "comme un rêve éveillé", ce qui sera plus qu'une histoire. Un roman, une légende : Frankenstein ou le Prométhée moderne...

Calonne a écrit:Un roman, une légende : Frankenstein ou le Prométhée moderne...

Heureusement, Prométhée crée l'homme à partir d'argile, pas de la matière morte .

Tiens donc !   selon WIKI, Mary se serait vraisemblablement inspirée d'un conte antérieur du français François-Félix Nogaret, bibliothécaire de la comtesse d’Artois : Le Miroir des événements actuels ou la Belle au plus offrant (1790).

 Ce qui nous ramène fin XVIIIème, notre époque de prédilection.  
Je dirais même plus, sous les arcades du Palais Royal !  



Chez Nogaret, l'inventeur Frankenstein crée un « homme artificiel » (un automate).

Frankenstein est le nom d'une dynastie de seigneurs de Breuberg, barons et vicomtes du Saint-Empire romain germanique.