Lady Mary Wortley Montagu

Nous avons souvent évoqué cette femme dans nos diverses occasions ici ou là. La parution d'un livre qui lui est consacré me donne l'occasion d'ouvrir -enfin- ce sujet...

Disponible chez tous les bons libraires :

Lady Mary
Danielle Digne
Aux éditions Le Passage (Mai 2019)



Présentation :

En ce début du XVIIIe siècle, dans une Angleterre figée dans ses traditions, une jeune femme se rebelle.
Aristocrate érudite, réputée pour sa beauté et son esprit, Lady Mary est l’une des premières à critiquer l’attitude de ses contemporains envers les femmes et à remettre en cause ce qu’on appelait « les mariages de convenance ».
Elle donne l’exemple en s’enfuyant avec l’homme qu’elle aime, Edward Montagu.

Amie des écrivains les plus distingués de son temps, elle est célèbre pour ses Turkish Embassy letters, des lettres écrites de Turquie où elle a suivi son mari, nommé ambassadeur à Constantinople. Au-delà du tableau des mœurs raffinées de la cour ottomane et des harems, elle constate que, paradoxalement, les femmes turques sont parfois plus libres que celles de la noblesse anglaise.

À son retour d’Orient, toujours curieuse des nouveautés médicales et scientifiques, c’est elle qui imposera à Londres le traitement de la variole par inoculation, technique qu’elle avait découverte en Turquie et expérimentée sur son fils.

Danielle Digne est l’auteur du Joaillier d’Ispahan et de La Petite Copiste de Diderot.
Avec Lady Mary, elle fait revivre la personnalité d’une femme exceptionnelle, dont Voltaire admirait l’intelligence et les qualités littéraires – allant jusqu’à écrire que ses lettres surpassaient de loin celles de Madame de Sévigné. Alors que l’Angleterre allait bientôt s’ouvrir aux Lumières, Lady Mary en était déjà l’une des étoiles les plus brillantes.


Vous pouvez également écouter l'auteure évoquer son livre et la personnalité de Lady Mary, ici (durée environ 6mn) :





Aussi charmant soit-il, le portrait qui illustre la couverture de ce livre ne serait pas celui de Lady Mary.

De nombreuses fois repris par Liotard, il est parfois présenté comme un portrait présumé de Laura Tarsi (une femme d'origine grecque, maîtresse du marquis de Granby, en poste à Costantinople dans les années 1740), ou bien celui d'une inconnue.

La Lady Mary, dessinée par Liotard, serait plutôt celle-ci :



Voir nos différents messages, à partir d'ici : Les turqueries de Jean-Etienne Liotard

La nuit, la neige a écrit: Nous avons souvent évoqué cette femme dans nos diverses occasions ici ou là. La parution d'un livre qui lui est consacré me donne l'occasion d'ouvrir -enfin- ce sujet...

Comme tu as bien fait !   Merci, merci !  
Nous adorons l'exotisme !!!  
Lady Mary me rappelle une chanson tartignole que chantait David Alexandre Winter quand la plupart d'entre vous n'étaient même pas encore dans leurs langes ...  

La nuit, la neige a écrit: Nous avons souvent évoqué cette femme dans nos diverses occasions ici ou là.

Oui, et notamment dans notre sujet sur l'inoculation, dont Lady Mary fut un précurseur en Angleterre.

En 1717, Lady Montague, épouse de l’ambassadeur d’Angleterre à la Porte ottomane fait « inoculer » son fils par des diseuses de bonne aventure grecques, qui prétendaient que la pratique leur avait été enseignée par la Vierge. L’opération se déroulait comme un rite, avec des cierges et des icones. Rentrée en Angleterre lady Montague fait inoculer sa fille. Après des essais sur des criminels, des orphelins et des nourrissons, la méthode est appliquée aux enfants du prince de Galles.

https://marie-antoinette.forumactif.org/t384-inoculation-de-la-famille-royale?highlight=inoculation

Personnage intéressant.

Elle s'enfuit peut-être avec un homme qu'elle aime, mais il se trouve qu'il s'agit tout de même du cousin germain du comte Sandwich, et héritier par sa mère du coquet Wortley Hall ! On a fait bien pire. Les dernières filles du duc de Lennox ont contracté des mariages tout à fait officiels et acceptés avec des gens moins bien que ça.

Les mésalliances des sœurs Lennox n'ont pas été si facilement acceptées par leur famille, par la société et même entre elles il me semble.

Lady Mary est-elle parente d'Elisabeth Montagu souvent citée par Amanda Foreman dans son Georgiana ?
A moins que ce ne soit la même ?

Marie-Jeanne a écrit:Les mésalliances des sœurs Lennox n'ont pas été si facilement acceptées par leur famille, par la société et même entre elles il me semble.

Certes, mais elles n'ont pas fait scandale non plus, sauf pour l’aînée, qui en fait a fait l'un des meilleurs mariages de la soeurerie.

Mme de Sabran a écrit:
Lady Mary est-elle parente d'Elisabeth Montagu souvent citée par Amanda Foreman dans son Georgiana ?
A moins que ce ne soit la même ?  

J'en doute. De quelle Elisabeth Montagu s'agit-il ? Avez vous un titre, le nom de l'époux, des parents ?

Lucius a écrit:(...) de la soeurerie.

Je découvre ce mot. J'aime assez. Je le garde !

Lucius a écrit: De quelle Elisabeth Montagu s'agit-il ? Avez vous un titre, le nom de l'époux, des parents ?

Ce serait trop simple !
Je cherche.

La nuit, la neige a écrit:

Lucius a écrit:(...) de la soeurerie.

Je découvre ce mot. J'aime assez. Je le garde !

Non, non, il n'existe pas !      Le terme juste est « sororie ».  

Aujourd'hui, sur Radio Classique, le récit de Franck Ferrand était consacré à Lady Montagu,  et plus précisément à son rôle déterminant dans la lutte contre la redoutable épidémie du temps : la petite vérole.


Lady Mary Pierrepont, Lady Mary Wortley-Montagu (1689-1762)
After Jonathan Richardson the younger
Oil on canvas, after 1719
Image : Middlethorpe Hall, North Yorkshire / National Trust Collection


La vaccine ou Le préjugé vaincu
Louis-Léopold Boilly
Huile sur toile, 1807
Image : Wellcome Institute for the History of Medecine, London / Wikipedia


Si le sujet vous intéresse, l'émission est à écouter (durée 22 mn), ici :

Lady Mary Montagu contre la petite vérole


Nous en parlions également, ici : La petite vérole (variole) - L'inoculation de la famille royale française

Mme de Sabran a écrit:
En 1717, Lady Montague, épouse de l’ambassadeur d’Angleterre à la Porte ottomane fait « inoculer » son fils par des diseuses de bonne aventure grecques, qui prétendaient que la pratique leur avait été enseignée par la Vierge. L’opération se déroulait comme un rite, avec des cierges et des icones.  

Rentrée en Angleterre lady Montague fait inoculer sa fille. Après des essais sur des criminels, des orphelins et des nourrissons, la méthode est appliquée aux enfants du prince de Galles.

La presse parle d’expériences prophétiques, mais quelques décès refroidissent l’enthousiasme et déclenchent une campagne, surtout religieuse contre l’inoculation. (...)

Le célèbre docteur Ane voulant introduire la mode de l’inoculation, à Paris
Estampe, c. 1784-1785
Image :  BnF Gallica
Source : Voltaire Foundation