Louis-François de Busne, lieutenant de gendarmerie
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Louis-François de Busne, lieutenant de gendarmerie
DE BUSNES, lieutenant de gendarmerie près les tribunaux, membre de la société populaire des Gardes Françaises
voici le texte de la défense du lieutenant trouvé dans un livre édité en 1797
"depuis 20 ans que je suis en service,jamais plainte ne s'était élevée contre moi ; mais le Citoyen JOURDEUIL , gendarme des tribunaux , a cru devoir cette occasion, lui se son capitaine le citoyen KAUFFMAN me désigne en ses termes dans sa lettre ci-jointe datée de WISSENBOURG le 6 Juin 1793 s'énonçant ainsi " quant à JOUDEUIL, c'est un coquin qui a volé quarante livres de viande dans une auberge dans le Palatinat".
Le citoyen JOURDEUIL était rentré en place lorsque cette lettre me parvint. Je n'ai point voulu troubler ce délateur. J'ai pensé que ce coupable voyant encourir la peine dûe à son crime dans les tribunaux, il serait suffisamment puni. Cela n'a point été une erreur : il n'est rien venu à ma cohnaissance depuis.
Cette condescendance est aussi dûe à cause de sa femme et de ses enfants.
Ce fut dans la cinquième journée de la deuxième décade du premier mois de la république , se rapportant au lundi 14 , qu'il crut devoir veiller sur ma conduite, lors du jugement de la Veuve CAPET.
Quel délit m'impute ce citoyen, ou ceux qui partagent ses opinions ? "d'avoir donné une verre d'eau à l'accusée " et cela au défaut des citoyens huissiers qui, dans ce moment étaient absents pour le service du tribunal.
D'avoir tenu mon chapeau à la main, faisant chaud et pour ma commodité , et non par respect pour une femme condamnée dans mon opinion.
voici le texte de la défense du lieutenant trouvé dans un livre édité en 1797
"depuis 20 ans que je suis en service,jamais plainte ne s'était élevée contre moi ; mais le Citoyen JOURDEUIL , gendarme des tribunaux , a cru devoir cette occasion, lui se son capitaine le citoyen KAUFFMAN me désigne en ses termes dans sa lettre ci-jointe datée de WISSENBOURG le 6 Juin 1793 s'énonçant ainsi " quant à JOUDEUIL, c'est un coquin qui a volé quarante livres de viande dans une auberge dans le Palatinat".
Le citoyen JOURDEUIL était rentré en place lorsque cette lettre me parvint. Je n'ai point voulu troubler ce délateur. J'ai pensé que ce coupable voyant encourir la peine dûe à son crime dans les tribunaux, il serait suffisamment puni. Cela n'a point été une erreur : il n'est rien venu à ma cohnaissance depuis.
Cette condescendance est aussi dûe à cause de sa femme et de ses enfants.
Ce fut dans la cinquième journée de la deuxième décade du premier mois de la république , se rapportant au lundi 14 , qu'il crut devoir veiller sur ma conduite, lors du jugement de la Veuve CAPET.
Quel délit m'impute ce citoyen, ou ceux qui partagent ses opinions ? "d'avoir donné une verre d'eau à l'accusée " et cela au défaut des citoyens huissiers qui, dans ce moment étaient absents pour le service du tribunal.
D'avoir tenu mon chapeau à la main, faisant chaud et pour ma commodité , et non par respect pour une femme condamnée dans mon opinion.
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Louis-François de Busne, lieutenant de gendarmerie
LE digne citoyen public s'était expliqué envers nous, qu'il y avait un officier à la conduite de l'accusée, ainsi que cela se pratiquait dans le service de la prison. Comme la Veuve CAPET dérivoit le corridor pour descendre l'escalier intérieur de la conciergerie, elle me dit " je vois à peine pour me conduire" . Je lui présentai mon avant bras droit, elle descendit dans cette attitude l'escalier ; elle le reprit pour descendre les trois marches glissantes du préau.
C'est pour lui éviter une chute que je pris cette mesure. Les hommes de bon sens ne pourront y voir d'autre intérêt ; car s'il elle fût tombée dans l'escalier, on eût crié à la conspiration, à la trahison, que la gendarmerie en était convaincue. Comme ose-t'on dénaturer ces intentions ?
Les lois de la nature, ma mission, les lois de l'état le plus redoutable me prescrivaient le devoir de la conserver pour son parfait jugement.
Je donne acte, et prie le citoyen lieutenant-colonel, toujours juste, toujours équitable , d'aviser dans sa sagesse d'ordonner, contre le citoyen JOURDEUIL, ce qu'elle lui dictera, pour avoir quitté son poste, où il était par ordre du comité de sûreté générale, auprès d'un particulier qu'il tenait en état d'arrestation dans son domicile, rue de La Vrillière, numéro 14, l'évasion de ce prévenu pouvant devenir funeste à la république , pour se livrer à des délations sur ses chefs, tendantes à troubler l'harmonie, la paix et l'union si nécessaires au bien du service.
Section du peuple souverain, que le véritable amour de la liberté enflamme, vus ne reconnaitriez
sûrement dans ce citoyen ombrageux qui s'agit en tous sens, qu'un des ennemis de la prospérité que ma conduite et mon patriotisme m'ont mérité.
j'ai laissé volontairement quelques expression du temps.
MARIE ANTOINETTE
C'est pour lui éviter une chute que je pris cette mesure. Les hommes de bon sens ne pourront y voir d'autre intérêt ; car s'il elle fût tombée dans l'escalier, on eût crié à la conspiration, à la trahison, que la gendarmerie en était convaincue. Comme ose-t'on dénaturer ces intentions ?
Les lois de la nature, ma mission, les lois de l'état le plus redoutable me prescrivaient le devoir de la conserver pour son parfait jugement.
Je donne acte, et prie le citoyen lieutenant-colonel, toujours juste, toujours équitable , d'aviser dans sa sagesse d'ordonner, contre le citoyen JOURDEUIL, ce qu'elle lui dictera, pour avoir quitté son poste, où il était par ordre du comité de sûreté générale, auprès d'un particulier qu'il tenait en état d'arrestation dans son domicile, rue de La Vrillière, numéro 14, l'évasion de ce prévenu pouvant devenir funeste à la république , pour se livrer à des délations sur ses chefs, tendantes à troubler l'harmonie, la paix et l'union si nécessaires au bien du service.
Section du peuple souverain, que le véritable amour de la liberté enflamme, vus ne reconnaitriez
sûrement dans ce citoyen ombrageux qui s'agit en tous sens, qu'un des ennemis de la prospérité que ma conduite et mon patriotisme m'ont mérité.
j'ai laissé volontairement quelques expression du temps.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Louis-François de Busne, lieutenant de gendarmerie
Chere madame,
Sait-on quelque chose sur son destin ../ je pense à Busne/
Quand il est né et quand il est mort ..?
Je ne l'ai trouvé nulle part .. Je suppose qu'il n'était plus un jeune homme .. 25 ans de service ..
Je l'imagine comme un jeune homme..
Leos
Sait-on quelque chose sur son destin ../ je pense à Busne/
Quand il est né et quand il est mort ..?
Je ne l'ai trouvé nulle part .. Je suppose qu'il n'était plus un jeune homme .. 25 ans de service ..
Je l'imagine comme un jeune homme..
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
Re: Louis-François de Busne, lieutenant de gendarmerie
Bonsoir Leos,voici ce que j'ai trouvé.
Louis François de Busne est né vers 1742 dans le Haut Rhin. Il est décédé à Paris en 1814. Il avait donc une cinquantaine d'années lors du procès de la reine.
En 1757 il avait intégré le régiment Royal Dauphin et avait déjà une longue carrière militaire au service du roi derrière lui.
En 1786, selon le registre de clôture d'inventaire après décès de son épouse Élisabeth André Portebois, il était alors : « Officier de la garde de la connétable de la gendarmerie et de la maréchaussée de France et des camps et armées du roi ».
Plus étonnant, il semble avoir intégré l'éphémère Garde Constitutionnelle de Louis XVI sous les ordres du duc de Cossé-Brissac. Cette nouvelle garde du roi décrétée par l'Assemblée Nationale en septembre 1791, puis supprimée fin mai 1792, préoccupa beaucoup Marie-Antoinette comme en témoigne sa correspondance avec Barnave. Le choix des hommes n'était pas simple, ils devaient appartenir à différents milieux, venir de toute la France sans être soupçonnables de royalisme tout en étant fiables et droits pour entourer le roi.
Le prénom de de Busne ne figure pas sur le fichier de la Garde Constitutionnelle des Archives Nationales mais les informations le concernant recoupent celles des autres documents.
Fichier de la garde constitutionnelle de Louis XVI (1791-1792).
BUSNE (de)
Au Dauphin-Infanterie
Sous-brigadier de la Connétablie
Garde nationale
Sources :
AF/I/1, plaquette 3, p. 32 (27 octobre 1791)
O/1/3696, dossier 1, n° 181
Encore plus étonnant, ce n'était pas la première fois qu'il se préoccupait de Marie-Antoinette à la Conciergerie. De garde le 31 août 1793, il signalait à 10h du soir dans une lettre à l'accusateur public que la veuve Capet « s'était trouvée mal deux fois dans la soirée et que dans ce moment elle avait surement de la fièvre », pour qu'un officier de santé soit avisé de son état le plus tôt possible. (Répertoire général des sources manuscrites, Alexandre Tuetey - AN., W 151)
En 1814 Louis François de Busne se fit connaître auprès Madame Royale et réclama la croix de Saint-Louis. Il mourut peu de temps après sans l'avoir reçue.
Louis François de Busne est né vers 1742 dans le Haut Rhin. Il est décédé à Paris en 1814. Il avait donc une cinquantaine d'années lors du procès de la reine.
En 1757 il avait intégré le régiment Royal Dauphin et avait déjà une longue carrière militaire au service du roi derrière lui.
En 1786, selon le registre de clôture d'inventaire après décès de son épouse Élisabeth André Portebois, il était alors : « Officier de la garde de la connétable de la gendarmerie et de la maréchaussée de France et des camps et armées du roi ».
Plus étonnant, il semble avoir intégré l'éphémère Garde Constitutionnelle de Louis XVI sous les ordres du duc de Cossé-Brissac. Cette nouvelle garde du roi décrétée par l'Assemblée Nationale en septembre 1791, puis supprimée fin mai 1792, préoccupa beaucoup Marie-Antoinette comme en témoigne sa correspondance avec Barnave. Le choix des hommes n'était pas simple, ils devaient appartenir à différents milieux, venir de toute la France sans être soupçonnables de royalisme tout en étant fiables et droits pour entourer le roi.
Le prénom de de Busne ne figure pas sur le fichier de la Garde Constitutionnelle des Archives Nationales mais les informations le concernant recoupent celles des autres documents.
Fichier de la garde constitutionnelle de Louis XVI (1791-1792).
BUSNE (de)
Au Dauphin-Infanterie
Sous-brigadier de la Connétablie
Garde nationale
Sources :
AF/I/1, plaquette 3, p. 32 (27 octobre 1791)
O/1/3696, dossier 1, n° 181
Encore plus étonnant, ce n'était pas la première fois qu'il se préoccupait de Marie-Antoinette à la Conciergerie. De garde le 31 août 1793, il signalait à 10h du soir dans une lettre à l'accusateur public que la veuve Capet « s'était trouvée mal deux fois dans la soirée et que dans ce moment elle avait surement de la fièvre », pour qu'un officier de santé soit avisé de son état le plus tôt possible. (Répertoire général des sources manuscrites, Alexandre Tuetey - AN., W 151)
En 1814 Louis François de Busne se fit connaître auprès Madame Royale et réclama la croix de Saint-Louis. Il mourut peu de temps après sans l'avoir reçue.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Louis-François de Busne, lieutenant de gendarmerie
Merci chere Jeanne,
Ce sont des informations très intéressantes à son sujet. Je ne l'ai jamais su.
Donc pas un jeune homme, mais un homme plus âgé..
Leos
Ce sont des informations très intéressantes à son sujet. Je ne l'ai jamais su.
Donc pas un jeune homme, mais un homme plus âgé..
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
Age : 54
Localisation : Zlin, Tcheque
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