Le baron d'Archambaud, Joseph de Talleyrand-Périgord
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Le baron d'Archambaud, Joseph de Talleyrand-Périgord
Le baron " Archambaud ", comme l'appelaient ses contemporains, Joseph de TALLEYRAND-PÉRIGORD, le pendable héros de notre dernière énigme ( ) est né le 1er septembre 1762 à Paris, de l'union de Charles Daniel de Talleyrand-Périgord ( 1734 -1788 ) et Alexandrine-Victoire-Eleonore de Damas d'Antigny ( 1728 -1809 )
Il a pour frère aîné Charles-Maurice, le fleuron de la famille.
Joseph Chabord: Archambaud de Talleyrand-Périgord, frère cadet de Talleyrand
flickr.com
Marié le 2 décembre 1778 avec Madeleine Henriette "Sabine" Olivier de Sénozan de Viriville ( 1764 -1794 ) Joseph est pourtant un insatiable coureur de jupons. D'ailleurs, il ne trouve point de cruelles. Le marquis de Bombelles écrit le bel Archambaud, c'est dire !
La Correspondance secrète de Lescure raconte que le comte Archambault de Périgord avait trouvé grâce aux yeux de la duchesse de Guiche, fille de Mme de Polignac, et que ses tendres aveux ne la trouvèrent pas insensible.
C'est le vicomte de Reiset qui nous raconte comment Joseph perdit ses deux doigts, une autre fois.
Attention ! c'est un petit peu gore ...
Une auréole entourait ce fils du chevalier de Talleyrand, dont les succès avaient été sans nombre et dont la discrétion égalait le courage et la loyauté. Surpris pendant la nuit par un mari jaloux dans l'appartement même de sa femme, il avait pu s'échapper assez vite pour dérouter ses soupçons; mais dans la rapidité de sa fuite, au milieu d'une obscurité complète, le lourd battant d'une porte s'était refermé sur sa main en lui broyant les chairs et en lui écrasant les os. Malgré ses atroces souffrances, ce stoïque amoureux avait gardé le plus profond silence, essayant vainement de se dégager. Tous ses efforts avaient été inutiles, et alors, tirant son épée de son bras resté libre, il avait héroïquement sacrifié deux de ses doigts pour sauver l'honneur de celle qu'il venait de quitter.
Son aventure avec la duchesse de Guiche fut, dit-on, moins tragique : aperçu par un garde, escaladant la fenêtre de l'appartement du premier qu'elle occupait à Versailles, il fut reconnu, arrêté, et c'est en vain qu'on essaya d'étouffer le scandale au sujet duquel le vertueux Louis XVI aurait eu un mot plaisant : " Puisqu'il faut absolument, dit-il, que nous soyons entourés de femmes légères, qu'au moins on les loge toutes au rez-de-chaussée ; on ne courra plus le risque de se casser le cou si, en allant les voir, on est obligé de passer par la fenêtre. "
Louis XVI fut beaucoup moins poli que cela.
Anecdote que nous connaissons bien ...
Ce que nous savons moins, c'est que le duc de Guiche se battit avec le séducteur de sa femme.
Mais la fortune est aveugle et le destin parfois ingrat, pensez donc ! ce fut le mari qui fut blessé par l'amant !
Dans sa correspondance, le comte de Vaudreuil montre Joseph d'Archambaud, en 1790, s'adressant à Mme de Polastron pour rentrer en grâce auprès du comte d'Artois, qui craignait qu'il n'eût les mêmes principes très avancés que son frère.
( Correspondance de Lescure.)
Vaudreuil écrit le 7 juin 1791 au comte d'Artois :
Je reçois une lettre du baron de Talleyrand, qui fait partir ses enfants pour vous rejoindre . Je prends la liberté de vous les recommander, et je vous réponds de la pureté de leurs principes .
Le baron est toujours amoureusement très occupé. En 1794, pendant son séjour en Hollande, il entretient une liaison avec Mme de Balbi qui est censée être la " favorite " de Monsieur, le comte de Provence, Régent, futur Louis XVIII. Tous les proches de Monsieur s'en offusquent ouvertement car cette liaison est notoire en Europe . Or voici que Mme de Balbi, enceinte de quatre mois, écrit de La Haye pour annoncer à Monsieur son arrivée prochaine en Italie . D'Avaray au comble de l'indignation fait le serment, si Monsieur accueille la Balbi, de disparaître quant à lui . Monsieur cède et écrit à la comtesse pour lui interdire le séjour de Vérone.
Anne de Balbi mit au monde deux jumelles ...
mais retrouva sa taille de guêpe, comme nous le constatons ci-dessous .
Cette aventure ne semble pas avoir porté ombrage à la carrière militaire de Joseph.
Colonel rattaché au régiment d'Alsace, il devient Maréchal de camp en 1814 et Lieutenant général honoraire en 1816
Frère cadet de Charles-Maurice, comme nous le disions, il devient pourtant duc de Talleyrand ( duc de courtoisie ) du vivant de son aîné, en 1817.
Il meurt le 28 avril 1838 , à Saint-Germain-en-Laye, à l'âge de 75 ans et est inhumé dans la chapelle Saint Maurice à Valençay.
Il a pour frère aîné Charles-Maurice, le fleuron de la famille.
Joseph Chabord: Archambaud de Talleyrand-Périgord, frère cadet de Talleyrand
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Marié le 2 décembre 1778 avec Madeleine Henriette "Sabine" Olivier de Sénozan de Viriville ( 1764 -1794 ) Joseph est pourtant un insatiable coureur de jupons. D'ailleurs, il ne trouve point de cruelles. Le marquis de Bombelles écrit le bel Archambaud, c'est dire !
La Correspondance secrète de Lescure raconte que le comte Archambault de Périgord avait trouvé grâce aux yeux de la duchesse de Guiche, fille de Mme de Polignac, et que ses tendres aveux ne la trouvèrent pas insensible.
C'est le vicomte de Reiset qui nous raconte comment Joseph perdit ses deux doigts, une autre fois.
Attention ! c'est un petit peu gore ...
Une auréole entourait ce fils du chevalier de Talleyrand, dont les succès avaient été sans nombre et dont la discrétion égalait le courage et la loyauté. Surpris pendant la nuit par un mari jaloux dans l'appartement même de sa femme, il avait pu s'échapper assez vite pour dérouter ses soupçons; mais dans la rapidité de sa fuite, au milieu d'une obscurité complète, le lourd battant d'une porte s'était refermé sur sa main en lui broyant les chairs et en lui écrasant les os. Malgré ses atroces souffrances, ce stoïque amoureux avait gardé le plus profond silence, essayant vainement de se dégager. Tous ses efforts avaient été inutiles, et alors, tirant son épée de son bras resté libre, il avait héroïquement sacrifié deux de ses doigts pour sauver l'honneur de celle qu'il venait de quitter.
Son aventure avec la duchesse de Guiche fut, dit-on, moins tragique : aperçu par un garde, escaladant la fenêtre de l'appartement du premier qu'elle occupait à Versailles, il fut reconnu, arrêté, et c'est en vain qu'on essaya d'étouffer le scandale au sujet duquel le vertueux Louis XVI aurait eu un mot plaisant : " Puisqu'il faut absolument, dit-il, que nous soyons entourés de femmes légères, qu'au moins on les loge toutes au rez-de-chaussée ; on ne courra plus le risque de se casser le cou si, en allant les voir, on est obligé de passer par la fenêtre. "
Louis XVI fut beaucoup moins poli que cela.
Anecdote que nous connaissons bien ...
Ce que nous savons moins, c'est que le duc de Guiche se battit avec le séducteur de sa femme.
Mais la fortune est aveugle et le destin parfois ingrat, pensez donc ! ce fut le mari qui fut blessé par l'amant !
Dans sa correspondance, le comte de Vaudreuil montre Joseph d'Archambaud, en 1790, s'adressant à Mme de Polastron pour rentrer en grâce auprès du comte d'Artois, qui craignait qu'il n'eût les mêmes principes très avancés que son frère.
( Correspondance de Lescure.)
Vaudreuil écrit le 7 juin 1791 au comte d'Artois :
Je reçois une lettre du baron de Talleyrand, qui fait partir ses enfants pour vous rejoindre . Je prends la liberté de vous les recommander, et je vous réponds de la pureté de leurs principes .
Le baron est toujours amoureusement très occupé. En 1794, pendant son séjour en Hollande, il entretient une liaison avec Mme de Balbi qui est censée être la " favorite " de Monsieur, le comte de Provence, Régent, futur Louis XVIII. Tous les proches de Monsieur s'en offusquent ouvertement car cette liaison est notoire en Europe . Or voici que Mme de Balbi, enceinte de quatre mois, écrit de La Haye pour annoncer à Monsieur son arrivée prochaine en Italie . D'Avaray au comble de l'indignation fait le serment, si Monsieur accueille la Balbi, de disparaître quant à lui . Monsieur cède et écrit à la comtesse pour lui interdire le séjour de Vérone.
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Il meurt le 28 avril 1838 , à Saint-Germain-en-Laye, à l'âge de 75 ans et est inhumé dans la chapelle Saint Maurice à Valençay.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le baron d'Archambaud, Joseph de Talleyrand-Périgord
Duc, comte, baron, les titres de courtoisie sont toujours un joyeux grand n'importe quoi !
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