Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
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Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet, voit le jour en 1752. Son père, Blaise Boquet, fut peintre ornemaniste et marchand d'éventails dans la rue Saint-Denis, et sa mère, Marie-Rosalie Hallé, peintre de miniatures.
Elle a donc dès son enfance grandi dans le milieu artistique et suit avec Elisabeth Vigée des cours de peinture et de dessin chez Gabriel Briard, peintre d'histoire, paysagiste et portraitiste, chez qui les deux filles développent leurs talents respectifs.
Autoportrait, 1779
En 1773, elle est reçue « par mérite » à l’Académie de Saint-Luc avec un portrait d’Eisen et elle exposa ses œuvres aux salons de 1774 à 1777, bénéficiant d’une critique assez favorable. Le portrait de sa mère, encore en possession de ses descendants au xxie siècle, avait été très remarqué. (Wiki)
C'est d'ailleurs Mme Vigée-Lebrun qui évoque Rosalie dans ses mémoires, en parlant d'elle dans des termes très élogieux.
Elle épouse effectivement en 1777 Louis Filleul de Besne, écuyer du roi, à qui était attribué la charge lucrative de concierge du château royal de la Muette.
Depuis son mariage, Rosalie habite dans un hôtel dit "de Travers", rue Bois-le-Vent, à Passy, non loin du château de la Muette.
Elle était remarquée par Marie-Antoinette qui résidait de temps en temps au château, et Rosalie était rapidement invitée à portraiturer différents membres de la famille royale.
Malheureusement, la plupart de ces portraits étaient placés au Garde Meuble (l'actuel Hôtel de la Marine) au moment de la Révolution, et ils ont disparu depuis lors. Seul le portrait des enfants du comte et de la comtesse d'Artois est conservé.
Portrait des enfants du comte et de la comtesse d'Artois (Charles, Sophie et Louis), Anne Rosalie Filleul, 1781
Ce portrait de la comtesse de Provence est également attribué à Rosalie Filleul, peint vers 1780 :
Ou encore ce portrait :
Les commandes de portraits se succédaient au début des années 1780. Il y avait, entre autres, le marquis de Cubières qui posait pour elle, Mme de Bonneuil et Benjamin Franklin.
Quand son époux tombait gravement malade en 1786, elle avait obtenu de la reine de remplacer son mari dans ses fonctions de concierge à La Muette. Emploi qu'elle gardait jusqu'en 1787 tout en gardant son logement de fonction les années d'après. Elle continuait de peindre des portraits à l'huile et au pastel ainsi que des miniatures. Dans cette période elle a fait le portrait de son amie Marguerite Emilie Chalgrin, fille du peintre Joseph Vernet, et soeur du peintre Carle Vernet.
Pendant la Révolution Rosalie se croit en sûreté, puisqu'elle est elle-même favorable aux principes constitutionnels de la Révolution. Pourtant, elle commet plusieurs imprudences. D'abord en portant le deuil lors du jour des rois en 1794, ensuite en essayant de vendre chez un brocanteur quelques meubles de rebut qu'elle avait reçus du château de la Muette, des meubles portant toujours la marque royale. Elle fut dénoncée au Comité de Sûreté générale, puis des perquisitions ont eu lieu chez elle, ce qui menait à son arrestation. Mme Chalgrin, qui vivait chez elle à cette époque, était également arrêtée et accusée de vol d'objets appartenant à la République.
Carle Vernet, le frère de Mme Chalgrin, intercédait en vain auprès du peintre David, qui était membre du Comité à cette époque.
Les deux femmes étaient donc reconnues coupables et envoyées à la guillotine le 24 juillet 1794, place du Trône-Renversé, quelques jours avant la chute de Robespierre.
Elle a donc dès son enfance grandi dans le milieu artistique et suit avec Elisabeth Vigée des cours de peinture et de dessin chez Gabriel Briard, peintre d'histoire, paysagiste et portraitiste, chez qui les deux filles développent leurs talents respectifs.
Autoportrait, 1779
En 1773, elle est reçue « par mérite » à l’Académie de Saint-Luc avec un portrait d’Eisen et elle exposa ses œuvres aux salons de 1774 à 1777, bénéficiant d’une critique assez favorable. Le portrait de sa mère, encore en possession de ses descendants au xxie siècle, avait été très remarqué. (Wiki)
C'est d'ailleurs Mme Vigée-Lebrun qui évoque Rosalie dans ses mémoires, en parlant d'elle dans des termes très élogieux.
Elle épouse effectivement en 1777 Louis Filleul de Besne, écuyer du roi, à qui était attribué la charge lucrative de concierge du château royal de la Muette.
Depuis son mariage, Rosalie habite dans un hôtel dit "de Travers", rue Bois-le-Vent, à Passy, non loin du château de la Muette.
Elle était remarquée par Marie-Antoinette qui résidait de temps en temps au château, et Rosalie était rapidement invitée à portraiturer différents membres de la famille royale.
Malheureusement, la plupart de ces portraits étaient placés au Garde Meuble (l'actuel Hôtel de la Marine) au moment de la Révolution, et ils ont disparu depuis lors. Seul le portrait des enfants du comte et de la comtesse d'Artois est conservé.
Portrait des enfants du comte et de la comtesse d'Artois (Charles, Sophie et Louis), Anne Rosalie Filleul, 1781
Ce portrait de la comtesse de Provence est également attribué à Rosalie Filleul, peint vers 1780 :
Ou encore ce portrait :
Les commandes de portraits se succédaient au début des années 1780. Il y avait, entre autres, le marquis de Cubières qui posait pour elle, Mme de Bonneuil et Benjamin Franklin.
Quand son époux tombait gravement malade en 1786, elle avait obtenu de la reine de remplacer son mari dans ses fonctions de concierge à La Muette. Emploi qu'elle gardait jusqu'en 1787 tout en gardant son logement de fonction les années d'après. Elle continuait de peindre des portraits à l'huile et au pastel ainsi que des miniatures. Dans cette période elle a fait le portrait de son amie Marguerite Emilie Chalgrin, fille du peintre Joseph Vernet, et soeur du peintre Carle Vernet.
Pendant la Révolution Rosalie se croit en sûreté, puisqu'elle est elle-même favorable aux principes constitutionnels de la Révolution. Pourtant, elle commet plusieurs imprudences. D'abord en portant le deuil lors du jour des rois en 1794, ensuite en essayant de vendre chez un brocanteur quelques meubles de rebut qu'elle avait reçus du château de la Muette, des meubles portant toujours la marque royale. Elle fut dénoncée au Comité de Sûreté générale, puis des perquisitions ont eu lieu chez elle, ce qui menait à son arrestation. Mme Chalgrin, qui vivait chez elle à cette époque, était également arrêtée et accusée de vol d'objets appartenant à la République.
Carle Vernet, le frère de Mme Chalgrin, intercédait en vain auprès du peintre David, qui était membre du Comité à cette époque.
Les deux femmes étaient donc reconnues coupables et envoyées à la guillotine le 24 juillet 1794, place du Trône-Renversé, quelques jours avant la chute de Robespierre.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
Quelle sale époque que notre glorieuse Révolution ! ...
Merci, mon cher Félix, pour l'ouverture de ce sujet amplement mérité par Rosalie . Les portraits que tu nous postes témoignent de son grand talent .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
Avec plaisir
On trouvera davantage de renseignements par le biais de ce lien :
https://gw.geneanet.org/darbroz?lang=fr&n=boquet&oc=0&p=rosalie+anne+adelaide
Il paraît qu'elle a fait également le portrait de Marie-Antoinette, aux alentours de 1783.
C'est très dommage que la plupart de ses portraits soient introuvables, et peut-être détruits...
On trouvera davantage de renseignements par le biais de ce lien :
https://gw.geneanet.org/darbroz?lang=fr&n=boquet&oc=0&p=rosalie+anne+adelaide
Il paraît qu'elle a fait également le portrait de Marie-Antoinette, aux alentours de 1783.
C'est très dommage que la plupart de ses portraits soient introuvables, et peut-être détruits...
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
Marie-Antoinette est omniprésente dans l'histoire familiale des Boquet. Rosalie Filleul, née Boquet, était la nièce de Louis-René Boquet, dessinateur de costumes de scène et de décors des Menus Plaisirs sous Louis XV.
Il collabora aussi largement à l'évolution des habits de ballet avec Jean-Georges Noverre, chorégraphe visionnaire, et maître de danse des archiducs et archiduchesses à la cour de Vienne.
À partir de l'hiver 1775, Louis-René Boquet participa à la création des tenues de bals de Marie-Antoinette, à la décoration de la cathédrale de Reims pour le sacre de Louis XVI, et plus tard à celle du théâtre de la reine, à Trianon.
Il possédait une des versions en buste du premier portrait de la reine réalisé par Élisabeth Vigée Le Brun en 1778.
Sous l'Empire, sa petite fille épousa Alexandre Gonsse de Rougeville, l'instigateur du complot de l'œillet à la Conciergerie.
Source : Marie-Antoinette l'affranchie, portrait inédit d'une icône de mode, Sylvie Le Bras-Chauvot, Armand Colin, 2020.
Il collabora aussi largement à l'évolution des habits de ballet avec Jean-Georges Noverre, chorégraphe visionnaire, et maître de danse des archiducs et archiduchesses à la cour de Vienne.
À partir de l'hiver 1775, Louis-René Boquet participa à la création des tenues de bals de Marie-Antoinette, à la décoration de la cathédrale de Reims pour le sacre de Louis XVI, et plus tard à celle du théâtre de la reine, à Trianon.
Il possédait une des versions en buste du premier portrait de la reine réalisé par Élisabeth Vigée Le Brun en 1778.
Sous l'Empire, sa petite fille épousa Alexandre Gonsse de Rougeville, l'instigateur du complot de l'œillet à la Conciergerie.
Source : Marie-Antoinette l'affranchie, portrait inédit d'une icône de mode, Sylvie Le Bras-Chauvot, Armand Colin, 2020.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
Merci pour tous ces renseignements supplémentaires. C'est très instructif, surtout en ce qui concerne le sacre.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
Après la révolution, Louis-René Boquet poursuivit longtemps sa carrière à Paris, ou il mourut en 1817 âgé de 97 ans.
Le portrait en buste de la reine ne figure pas dans son inventaire après décès.
Le portrait en buste de la reine ne figure pas dans son inventaire après décès.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
Elisabeth Vigée Le Brun a très bien connu Mlle Boquet
et raconte dans ses Souvenirs les événements qui conduisirent la malheureuse à l'échafaud .
Nous ne pouvions passer dans cette grande allée du Palais-Royal, mademoiselle Boquet et moi, sans fixer vivement l'attention. Toutes deux alors étions âgées de seize à dix-sept Ans, et mademoiselle Boquet était fort belle. A dix-neuf ans elle eut la petite vérole, ce qui intéressa si généralement, que de toutes les classes de la société une foule de gens s'empressaient de venir s'informer de ses nouvelles, et que l'on voyait sans cesse une grande quantité de voitures à sa porte. A cette époque réellement, la beauté était une illustration. Mademoiselle Boquet avait un talent remarquable pour la peinture, mais elle l'abandonna presque entièrement après avoir épouse M. Filleul, époque à laquelle la reine la nomma concierge du château de la Muette.
Que ne puis-je vous parler de cette aimable femme, sans me rappeler sa fin tragique? Hélas ! je me souviens qu'au moment où j'allais quitter la France, pour fuir les horreurs que je prévoyais, madame Filleul me dit : Vous avez tort de partir : moi, je reste; car je crois au bonheur que doit nous procurer la révolution. Et cette révolution l'a conduite sur l'échafaud ! Elle n'avait point quitté le château de la Muette quand arriva ce temps si justement nommé le temps de la terreur. Madame Chalgrin, fille de Joseph Vernet, et l'amie intime de madame Filleul, vint célébrer dans ce château le mariage de sa fille, sans aucun éclat, comme vous imaginez bien. Cependant dès le lendemain, les révolutionnaires n'en vinrent pas moins arrêter madame Filleul et madame Chalgrin, qui, disait-on , avaient brûlé les bougies de la nation, et toutes deux furent guillotinées peu de jours après.
et raconte dans ses Souvenirs les événements qui conduisirent la malheureuse à l'échafaud .
Nous ne pouvions passer dans cette grande allée du Palais-Royal, mademoiselle Boquet et moi, sans fixer vivement l'attention. Toutes deux alors étions âgées de seize à dix-sept Ans, et mademoiselle Boquet était fort belle. A dix-neuf ans elle eut la petite vérole, ce qui intéressa si généralement, que de toutes les classes de la société une foule de gens s'empressaient de venir s'informer de ses nouvelles, et que l'on voyait sans cesse une grande quantité de voitures à sa porte. A cette époque réellement, la beauté était une illustration. Mademoiselle Boquet avait un talent remarquable pour la peinture, mais elle l'abandonna presque entièrement après avoir épouse M. Filleul, époque à laquelle la reine la nomma concierge du château de la Muette.
Que ne puis-je vous parler de cette aimable femme, sans me rappeler sa fin tragique? Hélas ! je me souviens qu'au moment où j'allais quitter la France, pour fuir les horreurs que je prévoyais, madame Filleul me dit : Vous avez tort de partir : moi, je reste; car je crois au bonheur que doit nous procurer la révolution. Et cette révolution l'a conduite sur l'échafaud ! Elle n'avait point quitté le château de la Muette quand arriva ce temps si justement nommé le temps de la terreur. Madame Chalgrin, fille de Joseph Vernet, et l'amie intime de madame Filleul, vint célébrer dans ce château le mariage de sa fille, sans aucun éclat, comme vous imaginez bien. Cependant dès le lendemain, les révolutionnaires n'en vinrent pas moins arrêter madame Filleul et madame Chalgrin, qui, disait-on , avaient brûlé les bougies de la nation, et toutes deux furent guillotinées peu de jours après.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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