Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
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Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
Un forum dédié à Marie-Antoinette et son siècle, digne de ce nom, ne peut pas négliger un aspect si important de la vie artistique et littéraire au XVIIIème siècle : le théâtre
Le théâtre ainsi que l'opéra furent le divertissement de prédilection de beaucoup de personnes à cette époque, la reine comprise.
M'étant aperçu qu'il n'y a pas encore de rubrique Théâtre, je lance ce sujet en parlant d'une des comédiennes célèbres parmi tant à la fin du XVIIIème siècle : Louise-Rosalie Lefèbvre, madame Dugazon.
Elle naît le 18 juin 1755 à Berlin où son père François-Jacques Lefebvre exerçait son métier de maître de ballet et danseur.
Elle débute en 1769 à la Comédie Italienne à Paris, à cette époque installée à l'hôtel de Bourgogne, à la hauteur de l'actuelle 29, rue Étienne Marcel :
Voici l'intérieur de ce théâtre dans un dessin de 1767 :
C'est grâce au compositeur Grétry et Mme Justine Favart, célèbre danseuse et dramaturge de cette époque, que Louise-Rosalie gravit rapidement les échelons de la renommée.
En 1776 elle épouse l'acteur Jean-Henri Gourgaud, dit Dugazon.
Voici ce que Mme Vigée-Lebrun écrit à son propos dans ses Souvenirs, en parlant des différences entre lui et son prédécesseur dans les rôles comiques à la Comédie Italienne :
Dugazon (...) eût été un excellent comédien, si l'envie de faire rire le public ne l'eût pas entraîné souvent jusqu'à la farce. Il jouait admirablement bien certains rôles de valet; il avait du mordant, un masque parfait, et peut-être aurait-il égalé Préville s'il avait dédaigné la charge.
Mais ce qui peut faire croire que sa nature le portait à ce misérable genre, c'est que la nuance qui existait à la scène entre lui et son devancier se montrait aussi dans les salons où Préville était un homme aimable, et Dugazon un farceur de beaucoup d'esprit.
On ne le recevait donc quelquefois que pour amuser les convives ; car il était fort amusant, surtout après dîner. Dugazon a été atroce pendant la révolution ; il fut un de ceux qui allèrent chercher le roi à Varennes, et un témoin oculaire m'a dit l'avoir vu à la portière de la voiture, le fusil sur l'épaule. Notez que cet homme avait été comblé des bienfaits de la cour, principalement par M. le comte d'Artois.
On comprendra donc peut-être mieux pourquoi Louise-Rosalie se trouva rapidement dans d'autres bras que ceux de son époux boudoi32
Elle entama notamment une relation fougueuse avec Anne-Nicolas-Robert de Caze, conseiller et secrétaire du Roi, rencontré lors d'une représentation au château de Torcy.
Suite à cette passion extra-conjugale si éclatante, le couple Dugazon se sépare. Néanmoins, Louise-Rosalie poursuivit sa carrière sous le nom de Mme Dugazon, avec lequel elle était devenue célèbre.
En 1779 la Comédie Italienne devint le Théâtre-Italien, pour ensuite être officiellement rebaptisée Opéra-Comique en 1780. En 1776 Louise-Rosalie était déjà devenue sociétaire de cette compagnie de théâtre.
En 1783, l'Opéra-Comique s'installa dans la salle Favart, inaugurée le 28 avril 1783 en présence de la reine Marie-Antoinette.
Voici une estampe du début du XIXème siècle représentant le théâtre :
Quant aux talents lyriques et dramaturgiques de Mme Dugazon, tournons-nous encore vers Mme Vigée-Lebrun :
J'arrive enfin à celle dont j'ai pu suivre toute la carrière dramatique, au talent le plus parfait que l'Opéra Comique ait possédé, à madame Dugazon. Jamais on n'a porté sur la scène autant de vérité. Madame Dugazon avait un de ces talents de nature qui semblent ne rien devoir à l'étude.
On n'apercevait plus l'actrice ; c'était Babet, c'était la comtesse d'Albert ou Nicolette.
Noble, naïve, gracieuse, piquante, elle avait vingt physionomies, de même qu'elle faisait toujours entendre l'accent propre au personnage, et son chant n'annonçait aucune autre prétention. Elle avait même la voix assez faible, mais cette voix suffisait au rire, aux larmes, à toutes les situations, à tous les rôles.
Grétry et Daleyrac, qui ont travaillé pour elle, en étaient fous, et j'en étais folle.
Mme Dugazon remporte un immense succès dans Nina ou la Folle par amour, oeuvre de Nicolas Dalayrac (1786).
A ce propos, Mme Vigée-Lebrun écrit ceci :
Ce dernier mot me rappelle un rôle, dans lequel on a toujours vainement essayé de la copier. Jamais on n'a pu nous rendre Nina. Nina tout à la fois si décente et si passionnée ! et si malheureuse, si touchante, que son aspect seul faisait fondre en larmes les spectateurs. Je crois avoir vu Nina vingt fois au moins, et chaque fois mon attendrissement a été le même. J'étais trop enthousiaste de madame Dugazon pour ne pas l'engager souvent à venir souper chez moi. Nous remarquions que si elle venait de jouer Nina, elle conservait encore les yeux un peu hagards, en un mot qu'elle restait Nina toute la soirée. C'était bien certainement à cette faculté de se pénétrer aussi profondément de son rôle qu'elle devait l'étonnante perfection de son talent.
Enfin, cette touchante actrice devrait le devenir davantage pour nous en lisant l'hommage qu'elle a rendu à la reine Marie-Antoinette lorsque celle-ci était présente au théâtre en 1792 pour la toute dernière fois, dans les moments les plus sombres de sa vie :
Madame Dugazon était royaliste de coeur et d'ame. Elle en donna la preuve au public à une époque fort avancée de la révolution, un soir, qu'elle jouait la soubrette des Événements imprévus. La reine assistait à ce spectacle, et dans un duo que le valet commence en disant: j'aime mon maître tendrement, madame Dugazon, qui devait répondre: Ah! comme j'aime ma maîtresse, se tourna vers la loge de Sa Majesté, la main sur son coeur, et chanta sa réplique d'une voix émue, en s'inclinant devant la reine. On m'a dit qu'un peu plus tard, le public, et quel public! voulut tirer vengeance de ce noble mouvement en s'obstinant à lui faire chanter je ne sais quelle horreur, qu'on chantait alors tous les soirs sur la scène. Madame Dugazon ne céda point: elle quitta le théâtre.
Voici Mme Dugazon dans le rôle de Babet dans Blaise et Babet en 1783, de la main du compositeur Nicolas Dezède (1740-1792), une pièce de théâtre qui remporta un franc succès grâce aux talents de Louise-Rosalie :
Et voici Mme Dugazon dans son rôle de Nina dans Nina ou la folle par amour en 1786 :
Dans le genre de profils que nous connaissons déjà pour en avoir vu à l'effigie de la reine :
Comme Mme Vigée-Lebrun nous le signale dans ses Souvenirs, Mme Dugazon quitte le théâtre en 1792 pour n'y réapparaître qu'après la Terreur, en 1795.
Devenue plus âgée, fatalement elle joua plus souvent des rôles de mère boudoi32
Elle joue son dernier rôle dans Le Calife de Bagdad de François-Adrien Boieldieu, le 29 février 1804, en présence du Premier Consul Napoléon Bonaparte
Comme elle fut aussi bonne cantatrice que comédienne, elle obtint un tel succès dans les rôles de soubrettes et d'amoureuses qu'on donne son nom à ces emplois et à une catégorie vocale : les dugazons, puis en référence à ses rôles plus tardifs, les dugazons mères.
Mme Dugazon meurt à Paris le 22 septembre 1821 et est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 11) :
Une image plus récente de son lieu de repos :
Afin de ne pas clore ce sujet par cette image un peu trop funèbre, voici encore une fois la Dugazon qui nous fait ses adieux dans toute sa splendeur
Le théâtre ainsi que l'opéra furent le divertissement de prédilection de beaucoup de personnes à cette époque, la reine comprise.
M'étant aperçu qu'il n'y a pas encore de rubrique Théâtre, je lance ce sujet en parlant d'une des comédiennes célèbres parmi tant à la fin du XVIIIème siècle : Louise-Rosalie Lefèbvre, madame Dugazon.
Elle naît le 18 juin 1755 à Berlin où son père François-Jacques Lefebvre exerçait son métier de maître de ballet et danseur.
Elle débute en 1769 à la Comédie Italienne à Paris, à cette époque installée à l'hôtel de Bourgogne, à la hauteur de l'actuelle 29, rue Étienne Marcel :
Voici l'intérieur de ce théâtre dans un dessin de 1767 :
C'est grâce au compositeur Grétry et Mme Justine Favart, célèbre danseuse et dramaturge de cette époque, que Louise-Rosalie gravit rapidement les échelons de la renommée.
En 1776 elle épouse l'acteur Jean-Henri Gourgaud, dit Dugazon.
Voici ce que Mme Vigée-Lebrun écrit à son propos dans ses Souvenirs, en parlant des différences entre lui et son prédécesseur dans les rôles comiques à la Comédie Italienne :
Dugazon (...) eût été un excellent comédien, si l'envie de faire rire le public ne l'eût pas entraîné souvent jusqu'à la farce. Il jouait admirablement bien certains rôles de valet; il avait du mordant, un masque parfait, et peut-être aurait-il égalé Préville s'il avait dédaigné la charge.
Mais ce qui peut faire croire que sa nature le portait à ce misérable genre, c'est que la nuance qui existait à la scène entre lui et son devancier se montrait aussi dans les salons où Préville était un homme aimable, et Dugazon un farceur de beaucoup d'esprit.
On ne le recevait donc quelquefois que pour amuser les convives ; car il était fort amusant, surtout après dîner. Dugazon a été atroce pendant la révolution ; il fut un de ceux qui allèrent chercher le roi à Varennes, et un témoin oculaire m'a dit l'avoir vu à la portière de la voiture, le fusil sur l'épaule. Notez que cet homme avait été comblé des bienfaits de la cour, principalement par M. le comte d'Artois.
On comprendra donc peut-être mieux pourquoi Louise-Rosalie se trouva rapidement dans d'autres bras que ceux de son époux boudoi32
Elle entama notamment une relation fougueuse avec Anne-Nicolas-Robert de Caze, conseiller et secrétaire du Roi, rencontré lors d'une représentation au château de Torcy.
Suite à cette passion extra-conjugale si éclatante, le couple Dugazon se sépare. Néanmoins, Louise-Rosalie poursuivit sa carrière sous le nom de Mme Dugazon, avec lequel elle était devenue célèbre.
En 1779 la Comédie Italienne devint le Théâtre-Italien, pour ensuite être officiellement rebaptisée Opéra-Comique en 1780. En 1776 Louise-Rosalie était déjà devenue sociétaire de cette compagnie de théâtre.
En 1783, l'Opéra-Comique s'installa dans la salle Favart, inaugurée le 28 avril 1783 en présence de la reine Marie-Antoinette.
Voici une estampe du début du XIXème siècle représentant le théâtre :
Quant aux talents lyriques et dramaturgiques de Mme Dugazon, tournons-nous encore vers Mme Vigée-Lebrun :
J'arrive enfin à celle dont j'ai pu suivre toute la carrière dramatique, au talent le plus parfait que l'Opéra Comique ait possédé, à madame Dugazon. Jamais on n'a porté sur la scène autant de vérité. Madame Dugazon avait un de ces talents de nature qui semblent ne rien devoir à l'étude.
On n'apercevait plus l'actrice ; c'était Babet, c'était la comtesse d'Albert ou Nicolette.
Noble, naïve, gracieuse, piquante, elle avait vingt physionomies, de même qu'elle faisait toujours entendre l'accent propre au personnage, et son chant n'annonçait aucune autre prétention. Elle avait même la voix assez faible, mais cette voix suffisait au rire, aux larmes, à toutes les situations, à tous les rôles.
Grétry et Daleyrac, qui ont travaillé pour elle, en étaient fous, et j'en étais folle.
Mme Dugazon remporte un immense succès dans Nina ou la Folle par amour, oeuvre de Nicolas Dalayrac (1786).
A ce propos, Mme Vigée-Lebrun écrit ceci :
Ce dernier mot me rappelle un rôle, dans lequel on a toujours vainement essayé de la copier. Jamais on n'a pu nous rendre Nina. Nina tout à la fois si décente et si passionnée ! et si malheureuse, si touchante, que son aspect seul faisait fondre en larmes les spectateurs. Je crois avoir vu Nina vingt fois au moins, et chaque fois mon attendrissement a été le même. J'étais trop enthousiaste de madame Dugazon pour ne pas l'engager souvent à venir souper chez moi. Nous remarquions que si elle venait de jouer Nina, elle conservait encore les yeux un peu hagards, en un mot qu'elle restait Nina toute la soirée. C'était bien certainement à cette faculté de se pénétrer aussi profondément de son rôle qu'elle devait l'étonnante perfection de son talent.
Enfin, cette touchante actrice devrait le devenir davantage pour nous en lisant l'hommage qu'elle a rendu à la reine Marie-Antoinette lorsque celle-ci était présente au théâtre en 1792 pour la toute dernière fois, dans les moments les plus sombres de sa vie :
Madame Dugazon était royaliste de coeur et d'ame. Elle en donna la preuve au public à une époque fort avancée de la révolution, un soir, qu'elle jouait la soubrette des Événements imprévus. La reine assistait à ce spectacle, et dans un duo que le valet commence en disant: j'aime mon maître tendrement, madame Dugazon, qui devait répondre: Ah! comme j'aime ma maîtresse, se tourna vers la loge de Sa Majesté, la main sur son coeur, et chanta sa réplique d'une voix émue, en s'inclinant devant la reine. On m'a dit qu'un peu plus tard, le public, et quel public! voulut tirer vengeance de ce noble mouvement en s'obstinant à lui faire chanter je ne sais quelle horreur, qu'on chantait alors tous les soirs sur la scène. Madame Dugazon ne céda point: elle quitta le théâtre.
Voici Mme Dugazon dans le rôle de Babet dans Blaise et Babet en 1783, de la main du compositeur Nicolas Dezède (1740-1792), une pièce de théâtre qui remporta un franc succès grâce aux talents de Louise-Rosalie :
Et voici Mme Dugazon dans son rôle de Nina dans Nina ou la folle par amour en 1786 :
Dans le genre de profils que nous connaissons déjà pour en avoir vu à l'effigie de la reine :
Comme Mme Vigée-Lebrun nous le signale dans ses Souvenirs, Mme Dugazon quitte le théâtre en 1792 pour n'y réapparaître qu'après la Terreur, en 1795.
Devenue plus âgée, fatalement elle joua plus souvent des rôles de mère boudoi32
Elle joue son dernier rôle dans Le Calife de Bagdad de François-Adrien Boieldieu, le 29 février 1804, en présence du Premier Consul Napoléon Bonaparte
Comme elle fut aussi bonne cantatrice que comédienne, elle obtint un tel succès dans les rôles de soubrettes et d'amoureuses qu'on donne son nom à ces emplois et à une catégorie vocale : les dugazons, puis en référence à ses rôles plus tardifs, les dugazons mères.
Mme Dugazon meurt à Paris le 22 septembre 1821 et est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 11) :
Une image plus récente de son lieu de repos :
Afin de ne pas clore ce sujet par cette image un peu trop funèbre, voici encore une fois la Dugazon qui nous fait ses adieux dans toute sa splendeur
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
;
Merci, mon cher Félix, pour ce sujet si gracieusement ( et abondamment ) illustré !!! :n,,;::::!!!:
Mme Dugazon avait un petit nez à piquer les gaufrettes . :
Aaaah ! l'infâme !!!
Louise-Rosalie a bien fait de s'en débarrasser !!!
;
Merci, mon cher Félix, pour ce sujet si gracieusement ( et abondamment ) illustré !!! :n,,;::::!!!:
Mme Dugazon avait un petit nez à piquer les gaufrettes . :
Comte d'Hézècques a écrit: Dugazon a été atroce pendant la révolution ; il fut un de ceux qui allèrent chercher le roi à Varennes, et un témoin oculaire m'a dit l'avoir vu à la portière de la voiture, le fusil sur l'épaule. Notez que cet homme avait été comblé des bienfaits de la cour, principalement par M. le comte d'Artois.
Aaaah ! l'infâme !!!
Louise-Rosalie a bien fait de s'en débarrasser !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
Merci Félix pour se rattrapage sur l'actualité culturelle de notre cher siècle !
Tu nous offres même de bien la connaître picturalement !
Bien à vous.
Tu nous offres même de bien la connaître picturalement !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
Majesté a écrit:Merci Félix pour ce rattrapage sur l'actualité culturelle de notre cher siècle !
Toujours au service du XVIIIème siècle boudoi30
D'autres comédien(nes) et auteurs vont suivre au fur et à mesure... si seulement j'avais le temps boudoi29
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
Ah, chic alors !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
Nous n'avions présenté ici qu'une version en noir et blanc, et une miniature d'après le portrait d'Elisabeth Vigée Le Brun.
Voici le tableau (superbe !), présenté à l'occasion de l'exposition consacrée à Elisabeth Vigée Le Brun au Grand Palais.
Portrait de Louise Rosalie Dugazon dans le rôle de Nina ou la Folle par amour (1787)
Note du commissariat de l'exposition :
Ce chef-d'œuvre, à la fois portrait et tableau de genre, représente une grande figure du monde théâtral à l'époque de Louis XVI, la comedienne, danseuse et cantatrice Louise Rosalie Dugazon dans le rôle le plus mémorable de sa carrière.
Virée Le Brun, qui vouait un véritable culte à Mme Dugazon, était subjuguée par son interprétation de Nina.
Dans son portrait, le moment de la pièce choisi est celui de la scène 6, quand Nina s'apprête à se lever du banc où elle est assise.
Pleine d'espoir, elle sourit naïvement en montrant ses dents.
Voici le tableau (superbe !), présenté à l'occasion de l'exposition consacrée à Elisabeth Vigée Le Brun au Grand Palais.
Portrait de Louise Rosalie Dugazon dans le rôle de Nina ou la Folle par amour (1787)
Note du commissariat de l'exposition :
Ce chef-d'œuvre, à la fois portrait et tableau de genre, représente une grande figure du monde théâtral à l'époque de Louis XVI, la comedienne, danseuse et cantatrice Louise Rosalie Dugazon dans le rôle le plus mémorable de sa carrière.
Virée Le Brun, qui vouait un véritable culte à Mme Dugazon, était subjuguée par son interprétation de Nina.
Dans son portrait, le moment de la pièce choisi est celui de la scène 6, quand Nina s'apprête à se lever du banc où elle est assise.
Pleine d'espoir, elle sourit naïvement en montrant ses dents.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
;
Si c'est pour pétiller de bonheur comme Nina, Vive la Folie par Amour ! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
La belle se lève de son banc pour mieux jaillir du tableau .
Si c'est pour pétiller de bonheur comme Nina, Vive la Folie par Amour ! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
La belle se lève de son banc pour mieux jaillir du tableau .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comédie italienne
On ne compte plus les chanteuses et comédiennes fidèles à la Reine Marie Antoinette.
Ici je recherche une lecture sur cette artiste. Le forum aurait il une piste. J'ai très peu d'informations sur la comédie italienne au 18ème siècle.
Voilà son histoire:
Fille du danseur et maître de ballet François-Jacques Lefebvre et sœur du violoniste Joseph Lefebvre, elle débute en 1769 à la Comédie-Italienne, alors installée à l'hôtel de Bourgogne, où elle ne tarde pas à être remarquée par Grétry et Mme Favart.
En 1776, devenue sociétaire de la compagnie, elle épouse l'acteur Jean-Henri Gourgaud, dit Dugazon. Malgré le mariage, elle entretient des relations avec d’autres hommes, d’abord discrètes, puis de façon plus ostentatoires. La relation avec Anne-Nicolas-Robert de Caze, conseiller et secrétaire du roi, rencontré lors d'une représentation au château de Torcy, est si tapageuse que le couple Dugazon se sépare, malgré la naissance d'un fils qui deviendra compositeur sous le nom de Gustave Dugazon (prix de Rome 1806). C’est néanmoins sous le nom de « Madame Dugazon » qu’elle poursuit sa carrière.
Elle devient avec le ténor Clairval l'une des étoiles de la troupe, rebaptisée Opéra-Comique en 1780 à la suite d'un arrêté interdisant les comédies en italien et installée en 1783 salle Favart. Elle remporte notamment un immense succès en interprétant le rôle-titre dans Nina ou la Folle par amour de Nicolas Dalayrac (1786).
Royaliste alors que son ex-mari a épousé les idées révolutionnaires, elle n’a pas peur de montrer un soir de 1792 son attachement à Marie-Antoinette. Venant sur le devant de la scène, tournée vers la loge royale, elle chante l’air Ah ! Combien j’aime ma maîtresse. Elle doit par la suite se cacher quelque temps et ne réapparaît qu’en 1795.
Avec l'âge, elle se tourne peu à peu vers les rôles de « mères », surtout après la fusion de l'Opéra-Comique avec la troupe du théâtre Feydeau en 1801. C'est là qu'elle fait ses adieux, le 29 février 1804, avec Le Calife de Bagdad de François-Adrien Boieldieu, en présence du Premier Consul Napoléon Bonaparte.
Aussi bonne cantatrice que comédienne, passant de l'opéra-comique à Marivaux, elle obtient un tel succès dans les rôles de soubrettes et d'amoureuses qu'on donne son nom à ces emplois et à une catégorie vocale : les dugazons, puis en référence à ses rôles plus tardifs, les « dugazons mères »[2].
Elle est enterrée au cimetière du Père Lachaise (division 11).
Ici je recherche une lecture sur cette artiste. Le forum aurait il une piste. J'ai très peu d'informations sur la comédie italienne au 18ème siècle.
Voilà son histoire:
Fille du danseur et maître de ballet François-Jacques Lefebvre et sœur du violoniste Joseph Lefebvre, elle débute en 1769 à la Comédie-Italienne, alors installée à l'hôtel de Bourgogne, où elle ne tarde pas à être remarquée par Grétry et Mme Favart.
En 1776, devenue sociétaire de la compagnie, elle épouse l'acteur Jean-Henri Gourgaud, dit Dugazon. Malgré le mariage, elle entretient des relations avec d’autres hommes, d’abord discrètes, puis de façon plus ostentatoires. La relation avec Anne-Nicolas-Robert de Caze, conseiller et secrétaire du roi, rencontré lors d'une représentation au château de Torcy, est si tapageuse que le couple Dugazon se sépare, malgré la naissance d'un fils qui deviendra compositeur sous le nom de Gustave Dugazon (prix de Rome 1806). C’est néanmoins sous le nom de « Madame Dugazon » qu’elle poursuit sa carrière.
Elle devient avec le ténor Clairval l'une des étoiles de la troupe, rebaptisée Opéra-Comique en 1780 à la suite d'un arrêté interdisant les comédies en italien et installée en 1783 salle Favart. Elle remporte notamment un immense succès en interprétant le rôle-titre dans Nina ou la Folle par amour de Nicolas Dalayrac (1786).
Royaliste alors que son ex-mari a épousé les idées révolutionnaires, elle n’a pas peur de montrer un soir de 1792 son attachement à Marie-Antoinette. Venant sur le devant de la scène, tournée vers la loge royale, elle chante l’air Ah ! Combien j’aime ma maîtresse. Elle doit par la suite se cacher quelque temps et ne réapparaît qu’en 1795.
Avec l'âge, elle se tourne peu à peu vers les rôles de « mères », surtout après la fusion de l'Opéra-Comique avec la troupe du théâtre Feydeau en 1801. C'est là qu'elle fait ses adieux, le 29 février 1804, avec Le Calife de Bagdad de François-Adrien Boieldieu, en présence du Premier Consul Napoléon Bonaparte.
Aussi bonne cantatrice que comédienne, passant de l'opéra-comique à Marivaux, elle obtient un tel succès dans les rôles de soubrettes et d'amoureuses qu'on donne son nom à ces emplois et à une catégorie vocale : les dugazons, puis en référence à ses rôles plus tardifs, les « dugazons mères »[2].
Elle est enterrée au cimetière du Père Lachaise (division 11).
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
Je n'arrive pas à trouver un livre sur Louise Rosalie. Quelqu'un aurait une piste ?
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
Sur Louis-Rosalie, cher M. Ventier, la bibliographie de WIKI ne vous offre que d'assez maigres pistes, j'en ai bien peur ... comme :
Brigitte François-Sappey, « Louise-Rosalie Dugazon » in Dictionnaire de la musique en France aux XVIIème et XVIIIème siècles, Marcelle Benoit (dir.), Fayard, Paris, 1992 (ISBN 9-782213-028248)
Raphaëlle Legrand, Nicole Wild, Regards sur l'Opéra-Comique : Trois siècles de vie théâtrale, coll. Sciences de la musique, CNRS éditions, Paris, 2002. (ISBN 2-271-05885-6).
Jacques-Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique , ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, 2e année, 1821, Paris : Ponthieu, 1822, p. 159-163 [1] [archive]
Brigitte François-Sappey, « Louise-Rosalie Dugazon » in Dictionnaire de la musique en France aux XVIIème et XVIIIème siècles, Marcelle Benoit (dir.), Fayard, Paris, 1992 (ISBN 9-782213-028248)
Raphaëlle Legrand, Nicole Wild, Regards sur l'Opéra-Comique : Trois siècles de vie théâtrale, coll. Sciences de la musique, CNRS éditions, Paris, 2002. (ISBN 2-271-05885-6).
Jacques-Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique , ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, 2e année, 1821, Paris : Ponthieu, 1822, p. 159-163 [1] [archive]
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louise-Rosalie Lefèbvre, Mme Dugazon (1755-1821)
Mince que d'injustice pour cette fidèle artiste.
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
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