Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
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madame de théus
Mme de Sabran
Duc d'Ostrogothie
La nuit, la neige
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Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Nous avons souvent évoqué cette célèbre courtisane au cours de diverses conversations, mais voici une occasion d'ouvrir ici un petit sujet biographique et surtout...illustré !
En effet, ses portraits, quoique très souvent présumés, sont fort nombreux ! Elle fut la muse de nombreux peintres du XVIIIe siècle.
Admiré à l'occasion d'une présentation chez Christie's Paris, ce ravissant portrait sera prochainement proposé en vente aux enchères, chez Christie's New York, le 1er novembre prochain, vente A Love Affaire with France - Collection of Elizabeth Stafford (le catalogue n'est pas encore en ligne) :
Mademoiselle Rosalie Duthé (présumée)
Par Etienne Aubry, 1779
Christie's - Collection Elizabeth Stafford
Sa biographie, à suivre...
En effet, ses portraits, quoique très souvent présumés, sont fort nombreux ! Elle fut la muse de nombreux peintres du XVIIIe siècle.
Admiré à l'occasion d'une présentation chez Christie's Paris, ce ravissant portrait sera prochainement proposé en vente aux enchères, chez Christie's New York, le 1er novembre prochain, vente A Love Affaire with France - Collection of Elizabeth Stafford (le catalogue n'est pas encore en ligne) :
Mademoiselle Rosalie Duthé (présumée)
Par Etienne Aubry, 1779
Christie's - Collection Elizabeth Stafford
Sa biographie, à suivre...
Dernière édition par La nuit, la neige le Jeu 30 Mai 2024, 10:41, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
C'est un joli portrait. Voici la gravure de Janinet qui la représente (gravure XVIIIème en couleur) :
En ce qui concerne sa bibliographie, on sait notamment qu'elle fut la maîtresse du comte d'Artois et qu'il courait dans Paris ce bon mot :
"Le comte d'Artois a fait une indigestion de gâteau de Savoie, il est allé prendre du thé à Paris"
(en référence aux origines savoyardes de son épouse).
En ce qui concerne sa bibliographie, on sait notamment qu'elle fut la maîtresse du comte d'Artois et qu'il courait dans Paris ce bon mot :
"Le comte d'Artois a fait une indigestion de gâteau de Savoie, il est allé prendre du thé à Paris"
(en référence aux origines savoyardes de son épouse).
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
La nuit, la neige a écrit:
Sa biographie, à suivre...
Oh, chic alors !!! ... avec grand plaisir !
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Mme de Sabran- Messages : 55512
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Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55512
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Non point ma doulce !!!
J'aime beaucoup ce portrait,
Je ne trouve pas cette rosalie-là plus jolie qu'un autre modèle, mais j'aime cette pose très photographique au fond...et puis ce décor tellement intime...le mobilier, le bouquet, le tapis....
En revanche je me demande bien quel ^peut-être le thème du portrait qu'elle accroche...
Je n'ai jamais cherché non plus tu me diras....
J'aime beaucoup ce portrait,
Je ne trouve pas cette rosalie-là plus jolie qu'un autre modèle, mais j'aime cette pose très photographique au fond...et puis ce décor tellement intime...le mobilier, le bouquet, le tapis....
En revanche je me demande bien quel ^peut-être le thème du portrait qu'elle accroche...
Je n'ai jamais cherché non plus tu me diras....
madame de théus- Messages : 368
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 46
Mme de Sabran- Messages : 55512
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Portraits de Rosalie Duthé
Hum...on se demande bien pourquoi ?Mme de Sabran a écrit:
Le plus grand admirateur et ami de Mademoiselle Duthé, le banquier Jean-Frédéric Perregaux, selon une légende, se serait donné la mort dans son château de Chilly-Mazarin en contemplant ce tableau justement.
Le tableau est certes charmant, mais enfin...je trouve que le modèle est loin d'être à son avantage.
Il n'y a pas de quoi tourner de l'oeil, et encore moins passer de vie à trépas !
Nous aurons l'occasion de présenter d'autres portraits mais, à titre d'exemple, je trouve ceux-ci déjà bien plus "bouleversant"...
Mademoiselle Duthé sur son lit
Lié-Louis Perrin Salbreux
Musée des Beaux-Arts de Reims
Photo : https://georgianera.wordpress.com/tag/lie-louis-perin-salbreux/
Mademoiselle Duthé aux bains
Lié-Louis Perrin Salbreux, 1776
Collection privée
Photo : http://www.wikiwand.com/en/Rosalie_Duth%C3%A9
Avec ses couleurs, illustré sur la couverture de ce livre :
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 09 Sep 2018, 20:38, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
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Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
La nuit, la neige a écrit:
à titre d'exemple, je trouve ceux-ci déjà bien plus "bouleversant"...
... but mais de quoi, de quoi ?!! ... je ne te reconnais plus !
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Mme de Sabran- Messages : 55512
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Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Ah bon ? Je ne sais pas, mais il me semble qu'il y a un monde entre le tableau "sympathique" de Danloux, et ces deux autres non ?
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
La dame a simplement pris de l'âge ... elle doit friser la quarantaine .
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Mme de Sabran- Messages : 55512
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
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Mme de Sabran- Messages : 55512
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Gouverneur Morris- Messages : 11796
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Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Catherine Rosalie Gérard Duthé dite Mademoiselle Duthé, née en 1748 à Versailles, morte le 25 septembre 1830 à Paris, est une courtisane de la fin du XVIIIe siècle.
Portrait of a young lady by Jean-Honoré Fragonard, 1770.
Traditionally identified as Rosalie Duthé.
Photo : Carmen Thyssen-Bornemisza Collection on loan at the Museo Nacional Thyssen-Bornemisza
Elle est la fille de Jean-Baptiste Gérard, officier du roi, et de Louise-Rosalie Caumont.
Elevée au couvent de Saint-Aure, à Paris, puis confiée à l'une de ses tantes à l'âge de quinze ans, elle devient, deux ans plus tard, la protégée de Monseigneur de Dillon, archevêque de Narbonne.
Ce dernier lui paye un professeur de chant et de danse, et l'introduit chez Madame de Sainte-Etienne ; c'est dans cette maison close de luxe qu'elle prend le nom de Mademoiselle Duthé.
Mademoiselle Duthé dancing
by Jean-Frédéric Schall.
Photo : Sothebys
C'est là, dans les années 1760, qu'elle fait y fait la rencontre de personnages de qualité, car Mlle Duthé se fait apprécier par la fine fleur du Gotha et chez les « matadors de la finance », notamment Hocquart de Montfermeil grâce à qui elle a bientôt son hôtel particulier à l'angle des rues de la Chaussée d'Antin et Saint-Lazare.
Le financier la fait entrer, en 1766, à l'Opéra de Paris, réputé pour être alors une véritable pépinière de courtisanes.
Sous le nom de scène de Mademoiselle Rosalie, elle y tient de simples rôles de figurante, mais se fait remarquer par sa beauté et ses charmes.
Le duc de Durfort, l'un de ses premiers amants, lui attire une célébrité européenne en l'introduisant dans le monde des débauchés élégants parmi lesquels rivalisent, dans la cour qu'ils font à Rosalie, un riche Polonais, le comte Matowski, le marquis de Sillery-Genlis, Mylord d'Eygremont, ainsi que le duc de Bourbon, le roi Christian VII de Danemark et le prince de Nassau.
C'est à la même époque qu'elle déniaise (du moins la comtesse de Genlis le prétend-elle) le duc de Chartres, futur Philippe Egalité qui, pour ce service, lui fera versée une rente viagère élevée.
Dès lors, sa réputation est définitivement acquise et nombreux sont les hommes qui se disputent ses faveurs.
Elle demeure alors dans un hôtel particulier de la rue Saint-Pierre de Montmartre, où elle ouvre un salon fréquenté par les plus grands esprits de la capitale et des gens de lettres (dont Diderot, Carmontelle, Palissot etc.).
Elle se lie d'amitié avec la célèbre danseuse, Marie-Madeleine Guimard, qui est de toutes ses soirées dans sa demeure de la Chaussée d'Antin.
En 1771, sa fortune augmentant, elle peut emménager dans un hôtel dispendieux de la rue Neuve-Saint-Eustache, où elle reçoit aussi un grand nombre de peintres et de sculpteurs dont elle devient le modèle.
En 1775, elle devient la maîtresse du comte d'Artois.
Il s'éprend passionnément de Rosalie et entame avec elle une liaison qui s'achève six mois plus tard, en février 1776.
Il lui offre pour 80 000 livres de bijoux et lui rend hommage en donnant une fête nocturne dite "scène pastorale semi-aquatique".
Après sa rupture avec la comte d'Artois, Rosalie part s'installer à Londres, Albemarie Street, et en revient avec un nouvel amant, Lord Byng, descendant du fameux amiral. Ensemble il fréquente les soirées libertines données par Mlle Guimard, le duc de Chartres ou le duc de Lauzun.
En 1786, ils retournent en Angleterre.
Nous n'avons de nouvelles de Rosalie que grâce aux lettres qu'elle adresse en France à son banquier Perrégaux, qu'elle appelle son "bon tuteur".
Portrait présumé de Rosalie Duthé
Auteur inconnu, vers 1790
Photo : Wallace Collection
Lorsqu'elle revient à Paris en 1792, c'est pour apprendre qu'elle figure sur la liste des émigrée dressée par la Convention.
Elle en demande sa radiation, qu'elle obtient on ne sait grâce à quelle influence, le 20 décembre...
Après l'exécution de Louis XVI, elle exprimera son indignation avec tant de ferveur qu'elle ne doit plus songer qu'à sauver sa tête.
Elle reprend le chemin de l'Angleterre et ne reviendra en France qu'en 1815, après la chute de l'Empire.
Mlle Duthé
Par Antoine Vestier
Photo : Bohnams / https://georgianera.wordpress.com/2018/03/20/rosalie-duthe-courtesan-opera-dancer-and-the-first-dumb-blonde/
Sa maison ayant été séquestrée et vendue en son absence, elle vient alors habiter rue Basse-du-Rempart, puis dans un hôtel particulier, Boulevard des Italiens.
Elle y meurt, en 1830, à la tête d'une fortune dépassant les 600 000 francs.
Elle est inhumée au cimetière du Père Lachaise.
Source texte (extraits) : Henri Pigaillem, Dictionnaire des Favorites (Ed Pygmalion)
Ici : https://books.google.fr/books?id=ku1S5lvmzOcC&pg
Un modèle pour des peintres
Les portraits les plus fameux de Mlle Duthé sont le grand portrait en pied par François-Hubert Drouais, aujourd'hui dans les collections d'une branche anglaise de la famille de Rotschild.
Rosalie Duthé par F.H. Drouais 1768 Coll. Rothschild Londres
Photo : http://maxence2943.canalblog.com/archives/2008/09/03/10392460.html
Un autre portraitiste attaché au souvenir de Mlle Duthé est Périn-Salbreux, plus connu comme miniaturiste mais qui laisse au moins cinq portraits dont l'un en main privée la représente nue, pudiquement assise à la sortie de son bain, œuvre qui est destinée à la salle de bains du comte d'Artois à Bagatelle.
Un autre la représente allongée nue sur son lit, les cheveux défaits, est aujourd'hui conservé au musée de Reims.
Rosalie Duthé allongée
Lié Louis Périn-Salbreux, 1775. Reims, Musée des beaux-arts
Photo : https://georgianera.wordpress.com/2018/03/20/rosalie-duthe-courtesan-opera-dancer-and-the-first-dumb-blonde/
Le principal de cette série, est un grand portrait en pied cité dans les Mémoires secrets de Bachaumont. Il n'est plus localisable aujourd'hui mais on en connaît une copie avec variantes aujourd'hui conservée à Reims.
Portrait de Catherine-Rosalie Gérard Duthé
Lié-Louis Périn-Salbreux en 1776
Collection privée
Au musée de Tours, se trouve le portrait en buste, en médaillon ovale de la belle danseuse qui a littéralement fasciné Périn-Salbreux.
Portrait de Rosalie Duthé
Lié-Louis Périn-Salbreux
Tours ; musée des beaux-arts
Mme Vigée-Lebrun n'a jamais pris Duthé comme modèle, et un portrait présenté comme tel est une mauvaise copie du portrait de Mme Thilorier.
D'autres peintres ou dessinateurs, tels que Fragonard ou Lemoine, ont fixé ses traits, mais aussi les sculpteurs comme Defernex et Houdon ont réalisé des œuvres que l'on connaît seulement par des copies réalisées au XIXe siècle.
Attribué à Marie-Victoire LEMOINE (1754 - 1820)
Portrait dit de Rosalie Duthé
Photo : Osenat enchères / https://marie-antoinette.forumactif.org/t1701p75-ventes-aux-encheres-annee-2015
Sous la Révolution française, le portraitiste Danloux fut le peintre préféré de Mlle Duthé qui lui a accordé des séances de pose dont l'artiste a consigné les aspects pittoresques dans son journal.
Portrait de Mlle Duthé
Attribué à Henri-Pierre Danloux
Collection privée
Plus âgée, Mlle Duthé a continué d'inspirer de grands peintres, ainsi Prud'hon qui a réalisé son portrait en buste face à sa coiffeuse, la main posée sur sa cassette de bijoux, œuvre perdue que l'on connaît grâce à la gravure qui en a été tirée.
Mademoiselle du T*** ou Catherine Rosalie Duthé dite Mademoiselle Duthé (1748-1830)
Estampe colorée
* Source texte : Article Rosalie Duthé de Wikipédia en français / https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosalie_Duth%C3%A9
Portrait of a young lady by Jean-Honoré Fragonard, 1770.
Traditionally identified as Rosalie Duthé.
Photo : Carmen Thyssen-Bornemisza Collection on loan at the Museo Nacional Thyssen-Bornemisza
Elle est la fille de Jean-Baptiste Gérard, officier du roi, et de Louise-Rosalie Caumont.
Elevée au couvent de Saint-Aure, à Paris, puis confiée à l'une de ses tantes à l'âge de quinze ans, elle devient, deux ans plus tard, la protégée de Monseigneur de Dillon, archevêque de Narbonne.
Ce dernier lui paye un professeur de chant et de danse, et l'introduit chez Madame de Sainte-Etienne ; c'est dans cette maison close de luxe qu'elle prend le nom de Mademoiselle Duthé.
Mademoiselle Duthé dancing
by Jean-Frédéric Schall.
Photo : Sothebys
C'est là, dans les années 1760, qu'elle fait y fait la rencontre de personnages de qualité, car Mlle Duthé se fait apprécier par la fine fleur du Gotha et chez les « matadors de la finance », notamment Hocquart de Montfermeil grâce à qui elle a bientôt son hôtel particulier à l'angle des rues de la Chaussée d'Antin et Saint-Lazare.
Le financier la fait entrer, en 1766, à l'Opéra de Paris, réputé pour être alors une véritable pépinière de courtisanes.
Sous le nom de scène de Mademoiselle Rosalie, elle y tient de simples rôles de figurante, mais se fait remarquer par sa beauté et ses charmes.
Le duc de Durfort, l'un de ses premiers amants, lui attire une célébrité européenne en l'introduisant dans le monde des débauchés élégants parmi lesquels rivalisent, dans la cour qu'ils font à Rosalie, un riche Polonais, le comte Matowski, le marquis de Sillery-Genlis, Mylord d'Eygremont, ainsi que le duc de Bourbon, le roi Christian VII de Danemark et le prince de Nassau.
C'est à la même époque qu'elle déniaise (du moins la comtesse de Genlis le prétend-elle) le duc de Chartres, futur Philippe Egalité qui, pour ce service, lui fera versée une rente viagère élevée.
Dès lors, sa réputation est définitivement acquise et nombreux sont les hommes qui se disputent ses faveurs.
Elle demeure alors dans un hôtel particulier de la rue Saint-Pierre de Montmartre, où elle ouvre un salon fréquenté par les plus grands esprits de la capitale et des gens de lettres (dont Diderot, Carmontelle, Palissot etc.).
Elle se lie d'amitié avec la célèbre danseuse, Marie-Madeleine Guimard, qui est de toutes ses soirées dans sa demeure de la Chaussée d'Antin.
En 1771, sa fortune augmentant, elle peut emménager dans un hôtel dispendieux de la rue Neuve-Saint-Eustache, où elle reçoit aussi un grand nombre de peintres et de sculpteurs dont elle devient le modèle.
En 1775, elle devient la maîtresse du comte d'Artois.
Il s'éprend passionnément de Rosalie et entame avec elle une liaison qui s'achève six mois plus tard, en février 1776.
Il lui offre pour 80 000 livres de bijoux et lui rend hommage en donnant une fête nocturne dite "scène pastorale semi-aquatique".
Après sa rupture avec la comte d'Artois, Rosalie part s'installer à Londres, Albemarie Street, et en revient avec un nouvel amant, Lord Byng, descendant du fameux amiral. Ensemble il fréquente les soirées libertines données par Mlle Guimard, le duc de Chartres ou le duc de Lauzun.
En 1786, ils retournent en Angleterre.
Nous n'avons de nouvelles de Rosalie que grâce aux lettres qu'elle adresse en France à son banquier Perrégaux, qu'elle appelle son "bon tuteur".
Portrait présumé de Rosalie Duthé
Auteur inconnu, vers 1790
Photo : Wallace Collection
Lorsqu'elle revient à Paris en 1792, c'est pour apprendre qu'elle figure sur la liste des émigrée dressée par la Convention.
Elle en demande sa radiation, qu'elle obtient on ne sait grâce à quelle influence, le 20 décembre...
Après l'exécution de Louis XVI, elle exprimera son indignation avec tant de ferveur qu'elle ne doit plus songer qu'à sauver sa tête.
Elle reprend le chemin de l'Angleterre et ne reviendra en France qu'en 1815, après la chute de l'Empire.
Mlle Duthé
Par Antoine Vestier
Photo : Bohnams / https://georgianera.wordpress.com/2018/03/20/rosalie-duthe-courtesan-opera-dancer-and-the-first-dumb-blonde/
Sa maison ayant été séquestrée et vendue en son absence, elle vient alors habiter rue Basse-du-Rempart, puis dans un hôtel particulier, Boulevard des Italiens.
Elle y meurt, en 1830, à la tête d'une fortune dépassant les 600 000 francs.
Elle est inhumée au cimetière du Père Lachaise.
Source texte (extraits) : Henri Pigaillem, Dictionnaire des Favorites (Ed Pygmalion)
Ici : https://books.google.fr/books?id=ku1S5lvmzOcC&pg
Un modèle pour des peintres
Les portraits les plus fameux de Mlle Duthé sont le grand portrait en pied par François-Hubert Drouais, aujourd'hui dans les collections d'une branche anglaise de la famille de Rotschild.
Rosalie Duthé par F.H. Drouais 1768 Coll. Rothschild Londres
Photo : http://maxence2943.canalblog.com/archives/2008/09/03/10392460.html
Un autre portraitiste attaché au souvenir de Mlle Duthé est Périn-Salbreux, plus connu comme miniaturiste mais qui laisse au moins cinq portraits dont l'un en main privée la représente nue, pudiquement assise à la sortie de son bain, œuvre qui est destinée à la salle de bains du comte d'Artois à Bagatelle.
Un autre la représente allongée nue sur son lit, les cheveux défaits, est aujourd'hui conservé au musée de Reims.
Rosalie Duthé allongée
Lié Louis Périn-Salbreux, 1775. Reims, Musée des beaux-arts
Photo : https://georgianera.wordpress.com/2018/03/20/rosalie-duthe-courtesan-opera-dancer-and-the-first-dumb-blonde/
Le principal de cette série, est un grand portrait en pied cité dans les Mémoires secrets de Bachaumont. Il n'est plus localisable aujourd'hui mais on en connaît une copie avec variantes aujourd'hui conservée à Reims.
Portrait de Catherine-Rosalie Gérard Duthé
Lié-Louis Périn-Salbreux en 1776
Collection privée
Au musée de Tours, se trouve le portrait en buste, en médaillon ovale de la belle danseuse qui a littéralement fasciné Périn-Salbreux.
Portrait de Rosalie Duthé
Lié-Louis Périn-Salbreux
Tours ; musée des beaux-arts
Mme Vigée-Lebrun n'a jamais pris Duthé comme modèle, et un portrait présenté comme tel est une mauvaise copie du portrait de Mme Thilorier.
D'autres peintres ou dessinateurs, tels que Fragonard ou Lemoine, ont fixé ses traits, mais aussi les sculpteurs comme Defernex et Houdon ont réalisé des œuvres que l'on connaît seulement par des copies réalisées au XIXe siècle.
Attribué à Marie-Victoire LEMOINE (1754 - 1820)
Portrait dit de Rosalie Duthé
Photo : Osenat enchères / https://marie-antoinette.forumactif.org/t1701p75-ventes-aux-encheres-annee-2015
Sous la Révolution française, le portraitiste Danloux fut le peintre préféré de Mlle Duthé qui lui a accordé des séances de pose dont l'artiste a consigné les aspects pittoresques dans son journal.
Portrait de Mlle Duthé
Attribué à Henri-Pierre Danloux
Collection privée
Plus âgée, Mlle Duthé a continué d'inspirer de grands peintres, ainsi Prud'hon qui a réalisé son portrait en buste face à sa coiffeuse, la main posée sur sa cassette de bijoux, œuvre perdue que l'on connaît grâce à la gravure qui en a été tirée.
Mademoiselle du T*** ou Catherine Rosalie Duthé dite Mademoiselle Duthé (1748-1830)
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La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Merci pour cette biographie trépidante d'une demoiselle qui n'avait pas du tout froid aux yeux et certainement ce truc qui fait crac boum hue ! Les hommes en tombaient à ses genoux !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
J'espère que tu vas nous raconter la légende du Sylphe de cette aimable gourgandine ?!
Lequel était-ce, de tous ces messieurs ?
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Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
" Mademoiselle Duthé était dernièrement à l'Opéra avec une robe soupirs étouffés, ornée de regrets superflus, un point au milieu de candeur parfaite, garnie en plain-les indiscrètes de rubans en attentions marquées, des souliers cheveux de la Reine, brodés en diamants en coups perfides, et le venez-y voir en émeraudes; frisées en sentiments soutenus, avec un bonnet de conquête assurée, garni de plumes volages et de rubans d'oeil abattu; un chat sur le col, couleur de gueux nouvellement arrivé; et sur les épaules, une Médicis montée en bienséance et son manchon en agitation momentanée . "
( Souvenirs du marquis de Valfons )
... et dire que je suis devant mon ordi, en jeans, T. shirt !
( Souvenirs du marquis de Valfons )
... et dire que je suis devant mon ordi, en jeans, T. shirt !
- Spoiler:
- “Je suis comme un océan transformé en lac et qui aurait la nostalgie de ses marées, de ses vagues et de ses tempêtes.”
( Geneviève Dormann / Fleur de péché, 1990 )
Dernière édition par Mme de Sabran le Ven 20 Aoû 2021, 09:32, édité 1 fois
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Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Quel langage soigneusement codifié
Le « venez-y-voir » est un sillon d’émeraudes entourant le talon des chaussures si je ne m’abuse (souvenir de Castelot).
Je retiens l’incroyable « couleur de gueux nouvellement arrivé », à recaser absolument
Le « venez-y-voir » est un sillon d’émeraudes entourant le talon des chaussures si je ne m’abuse (souvenir de Castelot).
Je retiens l’incroyable « couleur de gueux nouvellement arrivé », à recaser absolument
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Merci, mon cher Momo, pour la précision sur le venez-y voir .
Les noms des couleurs, accessoires et colifichets sont tellement inventifs !
Qui donc ratifiait cette codification ? ...
Les noms des couleurs, accessoires et colifichets sont tellement inventifs !
Qui donc ratifiait cette codification ? ...
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Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Mais oui, qui donc ?
On demande Marie-Jeanne au rayon mode XVIIIe, Marie-Jeanne, mode XVIIIe, merci !
On demande Marie-Jeanne au rayon mode XVIIIe, Marie-Jeanne, mode XVIIIe, merci !
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Marie-Jeanne nous répond ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1561p100-marie-antoinette-ou-l-eloge-de-la-couleur
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1561p100-marie-antoinette-ou-l-eloge-de-la-couleur
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Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Le marquis de Valfond s’est contenté de recopier une chronique de 1776 en ajoutant Mlle Duthé, sans doute pour lui donner plus de piquant. De plus il le date de 1785 alors que le texte d’origine a été publié par différents périodiques en 1776 :
Le Journal politique ou gazette des gazettes, seconde quinzaine de juillet 1776 précise :
« Nous transcrivons ici un article des Annonce de Normandie N°89, qui peint la frivolité ruineuse de la nation ; les dames se coiffent très haut…
Le Nouveau Mercure de France N°12 de 1776 indique quant à lui :
« Extrait d’une lettre, prétendue écrite de Paris, & insérée dans les affiches de Normandie »
La même année, on le trouve aussi dans l’Esprit des Journaux, et aussi dans le Journal de Bruxelles, ou la dame devient Mme de ***
Le reprenant en 1779, le Dictionnaire historique de la ville de Paris et ses environs le complète :
« Dans ce moment paroît une nouvelle coiffure, on l’appelle au hérisson. Imaginez l’animal de ce nom, couché sur le haut d’une tête, c’est à dire une touffe de cheveux confusément frisées par leurs pointes, mais fort élevé &sans poudre ; le tout soutenu d’un ruban qui tranche circulairement, et qui soutient élégamment cet horrible fouillis. »
Avec tout çà, ce texte regrettablement caricaturale ne pouvait échapper aux historiographes simplistes, sans même qu’ils ne se posent la moindre question…
Plus sérieusement, comme pour les couleurs, la majorité de ces appellations étaient inventées à des fins promotionnelles, aussi vite imaginées qu'oubliées.
Le Journal politique ou gazette des gazettes, seconde quinzaine de juillet 1776 précise :
« Nous transcrivons ici un article des Annonce de Normandie N°89, qui peint la frivolité ruineuse de la nation ; les dames se coiffent très haut…
Le Nouveau Mercure de France N°12 de 1776 indique quant à lui :
« Extrait d’une lettre, prétendue écrite de Paris, & insérée dans les affiches de Normandie »
La même année, on le trouve aussi dans l’Esprit des Journaux, et aussi dans le Journal de Bruxelles, ou la dame devient Mme de ***
Le reprenant en 1779, le Dictionnaire historique de la ville de Paris et ses environs le complète :
« Dans ce moment paroît une nouvelle coiffure, on l’appelle au hérisson. Imaginez l’animal de ce nom, couché sur le haut d’une tête, c’est à dire une touffe de cheveux confusément frisées par leurs pointes, mais fort élevé &sans poudre ; le tout soutenu d’un ruban qui tranche circulairement, et qui soutient élégamment cet horrible fouillis. »
Avec tout çà, ce texte regrettablement caricaturale ne pouvait échapper aux historiographes simplistes, sans même qu’ils ne se posent la moindre question…
Plus sérieusement, comme pour les couleurs, la majorité de ces appellations étaient inventées à des fins promotionnelles, aussi vite imaginées qu'oubliées.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Que c'est romanesque !!!
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Portraits de Rosalie Duthé par Périn Salbreux
Je reviens dans ce sujet avec des images inédites ou de meilleure qualité des portraits de Mademoiselle Duthé peints par Lié-Louis Périn-Salbreux (voir mon précédent message).
J'en profite pour citer un extrait de la notice de présentation de l'un d'entre-eux, conservé au musée des Beaux-Arts de Tours.
Portrait de Rosalie Duthé
Lié-Louis Périn-Salbreux
Huile sur toile
Image : MBA Tours
Portrait de Rosalie Duthé
Ce portrait a été peint en 1775, année où celle que l’on surnommait « La Duthé » devint la maîtresse du jeune comte d’Artois, futur Charles X. Catherine Rosalie Gérard Duthé (Paris, 1752-Paris, 1820), courtisane célèbre contemporaine de la Guimard, commence une carrière de danseuse dans le corps de ballet de l’Opéra, mais en tenant des rôles modestes de figuration. Ses contemporains la décrivent sans talent et sans esprit mais lui reconnaisse une beauté tout à fait exceptionnelle.
Le duc de Durfort, le marquis de Genlis, le duc de Chartres, le comte d’Artois, puis quelques richissimes Anglais lorsqu’elle émigra à Londres comptent parmi ses amants.
Il existe un grand nombre de portraits de « La Duthé » l’un des plus célèbres étant sans doute celui peint par Henri Pierre Danloux, (Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle).
En 1775, Bachaumont (1690-1771, écrivain, critique d'art) dans ses Mémoires secrets évoque deux fois la Duthé, la qualifiant une première fois de « courtisane connue » puis de « courtisane à la mode ».
Lié-Louis Périn-Salbreux réalisa plusieurs portraits de Rosalie Duthé entre 1775 et 1778, et c’est une nouvelle fois à Bachaumont que l’on doit la description de deux d’entre eux peints la même année que celui conservé à Tours :
« 17 septembre 1775. Un peintre nommé perrin, peu connu, cherche à se signaler par le portrait de la Dlle du Thé, la courtisane à la mode. Il en a fait deux, qu’il montre aux amateurs : l’un est très grand, où il la représente en pied, parée de tout le luxe des vêtements et dans le costume à la mode, l’autre plus petit, où il la met nue, avec tous les détails de ce beau corps si connu malheureusement, que le peintre ne fait rien voir de nouveau à personne ».
Le premier tableau mentionné par Bachaumont est vraisemblablement celui passé en vente à Paris en 1963, ce « très grand tableau » mesurant 2 mètres 15 de hauteur, la description correspond tout à fait mais une hésitation demeure puisque l’œuvre est datée de 1776.
Le second portrait est sans doute celui passé en vente à Paris en 1995, et ayant appartenu au Comte d’Artois. Il est fort probable que le comte ait commandé en 1775, à Périn-Salbreux, un ou même plusieurs portraits de sa maîtresse. Il faut souligner que Périn travailla à plusieurs reprises pour la maison d’Artois, il réalisa notamment plusieurs portraits de la comtesse d’Artois.
(...)
Les fleurs de volubilis, accrochées à ses cheveux semblent avoir été ajoutées postérieurement, à moins que cela ne corresponde à une technique personnelle de Périn Salbreux puisque l’on retrouve sur un Portrait de femme peint par l’artiste en 1782 une façon identique de plaquer de manière très artificielle un petit bouquet de roses sur la perruque.
Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert
* Source texte : MBA Tours - Silvana Editoriale, 2008
Exposition au musée des Beaux-Arts de Tours
Image : Twitter / Guillaume Giraudon
Portrait de Catherine-Rosalie Gérard Duthé
Lié-Louis Périn-Salbreux
1776
Collection privée
Image : Commons Wikimedia
Portrait dit de Melle Guimard
Lié-Louis Périn Salbreux
Toile, signée et datée "Perin pinxit / 1774 (?)" en bas à droite.
Haut. : 35 cm ; Larg. : 27 cm
Image : Mirabeau Mercier SVV
Attribué à Lié Louis Périn-Salbreux : Portrait de Rosalie Duthé (?)
Anciennement attribué à Antoine Vestier : Femme nue, Vénus au bain
Collection du comte d'Artois ? Paris, Exposition Universelle de 1900
Image : Commons WIkimedia
La Duthé couchée ou portrait de Mademoiselle Duthé, allongée sur un lit
Lié-Louis Périns-Salbreux
Huile sur toile, 1778
Signé et daté : Périn 1778
65 x 75,8
Image : Musée des Beaux-Arts de Reims, Christian Devleeschauwer
Images : Musée des Beaux-Arts de Reims, Christian Devleeschauwer
Mademoiselle Rosalie Gérard, dite la Duthé (esquisse)
Lié-Louis Périn-Salbreux
Huile sur toile, 1776
Signé et daté : Périn pinxit paris / 1776
Reims, Musée des Beaux-Arts (inv. 888.17.2)
Photo : Christian Devleeschauwer
Images : Reims, Musée des Beaux-Arts / Christian Devleeschauwer
J'en profite pour citer un extrait de la notice de présentation de l'un d'entre-eux, conservé au musée des Beaux-Arts de Tours.
Portrait de Rosalie Duthé
Lié-Louis Périn-Salbreux
Huile sur toile
Image : MBA Tours
Portrait de Rosalie Duthé
Ce portrait a été peint en 1775, année où celle que l’on surnommait « La Duthé » devint la maîtresse du jeune comte d’Artois, futur Charles X. Catherine Rosalie Gérard Duthé (Paris, 1752-Paris, 1820), courtisane célèbre contemporaine de la Guimard, commence une carrière de danseuse dans le corps de ballet de l’Opéra, mais en tenant des rôles modestes de figuration. Ses contemporains la décrivent sans talent et sans esprit mais lui reconnaisse une beauté tout à fait exceptionnelle.
Le duc de Durfort, le marquis de Genlis, le duc de Chartres, le comte d’Artois, puis quelques richissimes Anglais lorsqu’elle émigra à Londres comptent parmi ses amants.
Il existe un grand nombre de portraits de « La Duthé » l’un des plus célèbres étant sans doute celui peint par Henri Pierre Danloux, (Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle).
En 1775, Bachaumont (1690-1771, écrivain, critique d'art) dans ses Mémoires secrets évoque deux fois la Duthé, la qualifiant une première fois de « courtisane connue » puis de « courtisane à la mode ».
Lié-Louis Périn-Salbreux réalisa plusieurs portraits de Rosalie Duthé entre 1775 et 1778, et c’est une nouvelle fois à Bachaumont que l’on doit la description de deux d’entre eux peints la même année que celui conservé à Tours :
« 17 septembre 1775. Un peintre nommé perrin, peu connu, cherche à se signaler par le portrait de la Dlle du Thé, la courtisane à la mode. Il en a fait deux, qu’il montre aux amateurs : l’un est très grand, où il la représente en pied, parée de tout le luxe des vêtements et dans le costume à la mode, l’autre plus petit, où il la met nue, avec tous les détails de ce beau corps si connu malheureusement, que le peintre ne fait rien voir de nouveau à personne ».
Le premier tableau mentionné par Bachaumont est vraisemblablement celui passé en vente à Paris en 1963, ce « très grand tableau » mesurant 2 mètres 15 de hauteur, la description correspond tout à fait mais une hésitation demeure puisque l’œuvre est datée de 1776.
Le second portrait est sans doute celui passé en vente à Paris en 1995, et ayant appartenu au Comte d’Artois. Il est fort probable que le comte ait commandé en 1775, à Périn-Salbreux, un ou même plusieurs portraits de sa maîtresse. Il faut souligner que Périn travailla à plusieurs reprises pour la maison d’Artois, il réalisa notamment plusieurs portraits de la comtesse d’Artois.
(...)
Les fleurs de volubilis, accrochées à ses cheveux semblent avoir été ajoutées postérieurement, à moins que cela ne corresponde à une technique personnelle de Périn Salbreux puisque l’on retrouve sur un Portrait de femme peint par l’artiste en 1782 une façon identique de plaquer de manière très artificielle un petit bouquet de roses sur la perruque.
Texte extrait du catalogue raisonné Peintures françaises du XVIIIe s. Musée des Beaux-Arts de Tours / Château d'Azay-le-Ferron, par Sophie Join-Lambert
* Source texte : MBA Tours - Silvana Editoriale, 2008
Exposition au musée des Beaux-Arts de Tours
Image : Twitter / Guillaume Giraudon
Portrait de Catherine-Rosalie Gérard Duthé
Lié-Louis Périn-Salbreux
1776
Collection privée
Image : Commons Wikimedia
Portrait dit de Melle Guimard
Lié-Louis Périn Salbreux
Toile, signée et datée "Perin pinxit / 1774 (?)" en bas à droite.
Haut. : 35 cm ; Larg. : 27 cm
Image : Mirabeau Mercier SVV
Attribué à Lié Louis Périn-Salbreux : Portrait de Rosalie Duthé (?)
Anciennement attribué à Antoine Vestier : Femme nue, Vénus au bain
Collection du comte d'Artois ? Paris, Exposition Universelle de 1900
Image : Commons WIkimedia
La Duthé couchée ou portrait de Mademoiselle Duthé, allongée sur un lit
Lié-Louis Périns-Salbreux
Huile sur toile, 1778
Signé et daté : Périn 1778
65 x 75,8
Image : Musée des Beaux-Arts de Reims, Christian Devleeschauwer
Images : Musée des Beaux-Arts de Reims, Christian Devleeschauwer
Mademoiselle Rosalie Gérard, dite la Duthé (esquisse)
Lié-Louis Périn-Salbreux
Huile sur toile, 1776
Signé et daté : Périn pinxit paris / 1776
Reims, Musée des Beaux-Arts (inv. 888.17.2)
Photo : Christian Devleeschauwer
Images : Reims, Musée des Beaux-Arts / Christian Devleeschauwer
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 29 Mai 2024, 22:16, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mademoiselle Rosalie Duthé (1748-1830)
Charmante !
La nuit, la neige a écrit:
« 17 septembre 1775. Un peintre nommé perrin, peu connu, cherche à se signaler par le portrait de la Dlle du Thé, la courtisane à la mode. Il en a fait deux, qu’il montre aux amateurs : l’un est très grand, où il la représente en pied, parée de tout le luxe des vêtements et dans le costume à la mode, l’autre plus petit, où il la met nue, avec tous les détails de ce beau corps si connu malheureusement, que le peintre ne fait rien voir de nouveau à personne ».
J'allais le dire, l'effet n'est pas très heureux ...La nuit, la neige a écrit:
Les fleurs de volubilis, accrochées à ses cheveux semblent avoir été ajoutées postérieurement, à moins que cela ne corresponde à une technique personnelle de Périn Salbreux puisque l’on retrouve sur un Portrait de femme peint par l’artiste en 1782 une façon identique de plaquer de manière très artificielle un petit bouquet de roses sur la perruque.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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