Film : Mademoiselle Paradis
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Film : Mademoiselle Paradis
Jusqu'au 5 mai seulement, à voir en vidéo sur le site d'Arte le film Mademoiselle Paradis (2017), de la réalisatrice Barbara Albert.
Vienne, 1777. Pianiste virtuose, Maria Theresia Paradis, 18 ans, a perdu la vue lorsqu’elle était enfant.
Après plusieurs traitements infructueux, ses parents la confient aux soins de Franz Anton Mesmer, un praticien aux méthodes controversées.
Bientôt, la jeune femme commence à percevoir des formes, mais son talent l’abandonne simultanément…
Présentation détaillée (extraits) :
Mademoiselle Paradis : il ne faut pas croire ce que l’on voit
(...)
À tout juste 18 ans, la jeune aristocrate Maria Theresia Paradis (Maria-Victoria Dragus), surnommée “Resi”, est une véritable enfant prodige. Elle a perdu la vue quand elle était enfant, mais c’est une pianiste au talent incroyable - une amie proche de Mozart, assez connue dans la société viennoise du XVIIIe siècle.
Dans leur quête pour essayer de rétablir sa vue, ses parents tombent sur Franz Anton Mesmer (Devid Striesow), un docteur connu pour faire des miracles, en appliquant une méthode discutée. Grâce au traitement radical de Mesmer, Resi commence à retrouver la vue mais dans le même temps, sa virtuosité décline, ainsi que sa notoriété. Elle se trouve ainsi face à un choix terrible, entre l’art et sa santé.
Mademoiselle Paradis est un film historique sombre, élégamment photographié par Christine A Maier, dont l’action se déroule au beau milieu de l’effervescence culturelle de l’ère des Habsbourg. Albert s’est inspiré de la véritable histoire de Paradis, dont le travail n’a hélas pas survécu dans sa totalité.
Le film est une adaptation du roman à succès Mesmerized d’Alissa Walser, scénarisée par Kathrin Resetarits – c’est du reste le premier film qu’Albert réalise sans l’avoir elle-même aussi écrit.
Bien que l’histoire se passe en 1777, les sujets qu’elle aborde sont très contemporains. Resi, dont la star montante Dragus livre une interprétation ensorcelante, est une vraie pionnière de sa génération, dans une société artistique ouverte d’esprit, mais encore trop austère. Elle n’est acceptée que pour le mélange de talent et de handicap qu’elle présente, et donc quand elle perd l’une de ces deux qualités, elle doit faire face à la réalité et constater comment une société soi-disant cultivée traite quelqu’un qui ose être différent, surtout quand c’est une femme qui demande d’être respectée pour ses mérites propres, et qui veut sa liberté.
Pour se libérer des obligations sociales, elle doit renoncer à quelque chose, et c’est là que se pose le question morale de la limite de ce que Resi peut faire pour se sentir acceptée.
Le Docteur Mesmer semble être le seul qui se préoccupe vraiment de la santé de Paradis, mais en dépit de cela, lui-même la traite comme une attraction pour la bourgeoisie parmi tant d’autres. S’il la persuade de sacrifier les images invoquées en elle par la musique, qui sont la source de sa virtuosité, pour accepter à sa place une réalité de substitution, c’est pour se prouver à lui-même qu’il a raison.
Le film s’articule autour d’oppositions constantes entre des binômes antithétiques : la sombre réalité et la lumineuse imagination, l’art libérateur et la science avec ses contraintes, le rationalisme cynique et le romantisme rococo.
Mademoiselle Paradis n’est pas un film sur le passé parce que comme Resi, il y a encore aujourd’hui des femmes qui sont forcées de choisir entre une ombre déprimante, mais qui représente la sécurité, et une lumière effrayante, mais tellement révélatrice.
Mademoiselle Paradis est une coproduction austro-allemande de Michael Kitzberger (NGF Nikolaus Geyrhalter Filmproduktion) et Martina Haubrich (Looks Film). Les ventes internationales du film sont gérées par la société parisienne Playtime.
* Source texte (Traduit de l'anglais) : Vassilis Economou - CineEuropa (Toronto 2017)
Vienne, 1777. Pianiste virtuose, Maria Theresia Paradis, 18 ans, a perdu la vue lorsqu’elle était enfant.
Après plusieurs traitements infructueux, ses parents la confient aux soins de Franz Anton Mesmer, un praticien aux méthodes controversées.
Bientôt, la jeune femme commence à percevoir des formes, mais son talent l’abandonne simultanément…
Présentation détaillée (extraits) :
Mademoiselle Paradis : il ne faut pas croire ce que l’on voit
(...)
À tout juste 18 ans, la jeune aristocrate Maria Theresia Paradis (Maria-Victoria Dragus), surnommée “Resi”, est une véritable enfant prodige. Elle a perdu la vue quand elle était enfant, mais c’est une pianiste au talent incroyable - une amie proche de Mozart, assez connue dans la société viennoise du XVIIIe siècle.
Dans leur quête pour essayer de rétablir sa vue, ses parents tombent sur Franz Anton Mesmer (Devid Striesow), un docteur connu pour faire des miracles, en appliquant une méthode discutée. Grâce au traitement radical de Mesmer, Resi commence à retrouver la vue mais dans le même temps, sa virtuosité décline, ainsi que sa notoriété. Elle se trouve ainsi face à un choix terrible, entre l’art et sa santé.
Mademoiselle Paradis est un film historique sombre, élégamment photographié par Christine A Maier, dont l’action se déroule au beau milieu de l’effervescence culturelle de l’ère des Habsbourg. Albert s’est inspiré de la véritable histoire de Paradis, dont le travail n’a hélas pas survécu dans sa totalité.
Le film est une adaptation du roman à succès Mesmerized d’Alissa Walser, scénarisée par Kathrin Resetarits – c’est du reste le premier film qu’Albert réalise sans l’avoir elle-même aussi écrit.
Bien que l’histoire se passe en 1777, les sujets qu’elle aborde sont très contemporains. Resi, dont la star montante Dragus livre une interprétation ensorcelante, est une vraie pionnière de sa génération, dans une société artistique ouverte d’esprit, mais encore trop austère. Elle n’est acceptée que pour le mélange de talent et de handicap qu’elle présente, et donc quand elle perd l’une de ces deux qualités, elle doit faire face à la réalité et constater comment une société soi-disant cultivée traite quelqu’un qui ose être différent, surtout quand c’est une femme qui demande d’être respectée pour ses mérites propres, et qui veut sa liberté.
Pour se libérer des obligations sociales, elle doit renoncer à quelque chose, et c’est là que se pose le question morale de la limite de ce que Resi peut faire pour se sentir acceptée.
Le Docteur Mesmer semble être le seul qui se préoccupe vraiment de la santé de Paradis, mais en dépit de cela, lui-même la traite comme une attraction pour la bourgeoisie parmi tant d’autres. S’il la persuade de sacrifier les images invoquées en elle par la musique, qui sont la source de sa virtuosité, pour accepter à sa place une réalité de substitution, c’est pour se prouver à lui-même qu’il a raison.
Le film s’articule autour d’oppositions constantes entre des binômes antithétiques : la sombre réalité et la lumineuse imagination, l’art libérateur et la science avec ses contraintes, le rationalisme cynique et le romantisme rococo.
Mademoiselle Paradis n’est pas un film sur le passé parce que comme Resi, il y a encore aujourd’hui des femmes qui sont forcées de choisir entre une ombre déprimante, mais qui représente la sécurité, et une lumière effrayante, mais tellement révélatrice.
Mademoiselle Paradis est une coproduction austro-allemande de Michael Kitzberger (NGF Nikolaus Geyrhalter Filmproduktion) et Martina Haubrich (Looks Film). Les ventes internationales du film sont gérées par la société parisienne Playtime.
* Source texte (Traduit de l'anglais) : Vassilis Economou - CineEuropa (Toronto 2017)
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Film : Mademoiselle Paradis
Je te remercie pour l'ouverture de ce sujet !
Justement, avant hier soir nous avons regardé ce film de Barbara Albert
Le jeu tellement douloureux de Maria-Victoria Dragus nous a scotchés. Quelle performance ! et comment peut-on ainsi se révulser les yeux ? Je crois qu'il faut un grand courage à une jeune actrice pour accepter de s'enlaidir à ce point ( presque à faire peur ) . Passé le premier mouvement de surprise et de recul, Maria-Theresia nous apprivoise, nous touche, nous émeut.
Admirons le papier peint panoramique exotique derrière la pianiste .
En fait, me semble-t-il, nous connaissons quantité de peintres femmes qui ont su acquérir une véritable notoriété, ainsi que des actrices, comédiennes, danseuses, chanteuses lyriques ... mais de femmes qui aient interprété avec virtuosité et composé de la musique, qui citerions-nous ?
Eh bien, Maria-Theresia von Paradis y a excellé . Son talent a été salué à travers l'Europe entière, par Mozart même qui a écrit un concerto pour elle .
Les pensionnaires de l'institut ( " clinique " ? ) de Mesmer, que nous croisons dans le film, nous rappellent parfois vaguement le Vol au-dessus d'un nid de coucou de Milos Forman .
Bien sûr nous voyons, assez furtivement, une séance de thérapie du fameux baquet si décrié .
En voici une image :
Le film est en langue allemande truffée de bribes de phrases en français ( langue européenne et langue de Cour ) .
A un moment, quelqu'un demande à Maria-Theresia ce qu'elle pense des " coiffures à la Matignon " ? Elle répond les trouver beaucoup trop hautes au-dessus de la tête .
Cela m'a rappelé une conversation que nous avons eue dernièrement dans le sujet des coiffures de dames, et notamment sur l'extravagance de celles de Mme de Matignon ( la fille de Breteuil ) qui faisaient sensation et dont on dégoisait dans toute l'Europe .
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t115p250-les-coiffures-au-xviiie-siecle
Alors oui, peut-être vaguement romancé mais fidèle tout de même à la réalité historique, et peinture féroce de la haute société, je vous recommande chaleureusement ce film .
Maria Theresia Paradis (ou von Paradies), née le 15 mai 1759 à Vienne et morte le 1er février 1824 dans la même ville, est une pianiste, chanteuse et compositrice autrichienne qui perdit la vue dans l'enfance et pour qui Mozart a vraisemblablement écrit son dix-huitième concerto pour piano, K456 en si bémol majeur.
Elle était la fille de Joseph Anton Paradis, Secrétaire Impérial au Commerce et Conseiller à la Cour de l'impératrice Marie-Thérèse (1717-1780) et reçut les prénoms de cette souveraine, quoique celle-ci n'ait pas été sa marraine comme on l'a souvent cru. Elle commença à perdre progressivement la vue à partir de l'âge de 2 ans. De la fin de l'année 1776 jusqu'au milieu de 1777, elle fut traitée par le célèbre magnétiseur Anton Mesmer, qui réussit à stabiliser provisoirement son état. Elle fut cependant privée de ses soins au bout de quelques mois en raison d'une part de la possibilité d'un scandale, et d'autre part du risque de perdre sa pension d'invalidité. La cécité s'installa définitivement après que la jeune patiente eût quitté Mesmer. Elle reçut une éducation musicale étendue de maîtres tels que Carl Friberth (théorie musicale et composition), Leopold Anton Kozeluch (piano), Vincenzo Righini (chant), Antonio Salieri (chant et composition) et l'abbé Vogler (théorie musicale et composition).
Mademoiselle Paradis
L’histoire vraie de la rencontre entre une pianiste prodige, Maria Theresia Paradis et le célèbre dr Mesmer, magnétiseur aux pouvoirs controversés.
Contemporaine de Mozart, qu’elle a rencontré, fille du secrétaire Impérial au Commerce et Conseiller à la Cour de l’impératrice Marie-Thérèse, dont elle porte le prénom, Mademoiselle Paradis est aveugle mais surdouée au piano. Grâce au redouté médecin Franz Anton Mesmer, elle recouvre partiellement la vue mais perd la virtuosité. Dans une société austère qui réprime la liberté des femmes, le choix est vite fait. Mademoiselle Paradis opte pour l’obscurité et parcourt le monde au piano, de Londres à Paris. Ce long métrage autrichien n’aborde que sa jeunesse. Dommage, on aurait aimé la voir côtoyer Haydn et Salieri, fonder sa propre école de musique à Vienne, en somme, l’extraire à jamais de l’oubli. Yetty Hagendorf
Drame de Barbara Albert avec Maria-Victoria Dragus, Devid Striesow, Katja Kolm. Durée 1h37. Sortie le 4 avril 2018
Voici deux critiques, une positive et l'autre négative.
Commençons par celle-là :
Le sujet de Mademoiselle Paradis semblait aller de soi : les rapports entre le très controversé Docteur Messmer et l'une de ses patientes, la prodige Maria Theresia von Paradis, pianiste et aveugle depuis l'âge de 3 ans. Un thème traité sans conviction par la réalisatrice Barbara Albert bien plus intéressée par le petit monde de l'aristocratie viennoise, prompte à encenser autant qu'à critiquer. Un marigot dans lequel la figure de Maria Theresia surnage, personnage fragile et fort à la fois, dont le retour à la vue, provisoire, s'accompagne de la perte d'une partie de son talent. Le film traite plusieurs thèmes de manière concomitante, sans vraiment les approfondir (la relation avec la jeune camériste), avec une approche souvent voyeuriste qui semble insister sur la laideur, qu'elle soit physique (y compris celle de son héroïne) ou morale. La mise en scène de Barbara Albert est pesante, sans fluidité, ne ménageant que peu de liaisons entre chaque scène. Quant à Franz Messmer, le film ne semble pas avoir de point de vue sur sa personnalité, génie ou charlatan ?, sauf pour montrer son avidité de notoriété et de reconnaissance par l'impératrice. Mademoiselle Paradis met mal à l'aise, décidément une constante dans le cinéma autrichien, de Haneke à Hader, en passant par Seidl, mais Barbara Albert, de la même façon que dans Les vivants, son précédent film, a du mal à transcender des sujets bien lourds.
... au contraire :
Cécité, handicap au XVIIIème siècle à Vienne. Mesmer travaille sur les vertus du magnétisme. Il anticipe la découverte du transfert. C'est un praticien respectueux de ses patients. On le croit charlatan, parce que les effets de son traitement ne sont pas observables au microscope. Peut-on considérer comme scientifique ce qui n'est pas visible au moyen d'instruments de mesure, ni observable au travers de preuves ? Dans l'opposition actuelle parfois bêtement faite entre psychanalyse et neurosciences, on n'est pas très loin des débats de l'époque. Quand la patiente affirme les bienfaits d'une méthode, on pense qu'elle est hypnotisée, sous l'emprise du "maître". Maria Theresia Paradis confronte les sceptiques à leur croyance en l'âme pourtant totalement ascientifique. Ce film manque de rythme, mais l'éclairage historique, qu'il nous apporte, est néanmoins intéressant. Le pouvoir patriarcal est clairement montré. La lutte des classes également. Et la défaite de la pensée au nom des normes aussi.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm-243823/critiques/spectateurs/#review_58940047
Justement, avant hier soir nous avons regardé ce film de Barbara Albert
Le jeu tellement douloureux de Maria-Victoria Dragus nous a scotchés. Quelle performance ! et comment peut-on ainsi se révulser les yeux ? Je crois qu'il faut un grand courage à une jeune actrice pour accepter de s'enlaidir à ce point ( presque à faire peur ) . Passé le premier mouvement de surprise et de recul, Maria-Theresia nous apprivoise, nous touche, nous émeut.
Admirons le papier peint panoramique exotique derrière la pianiste .
En fait, me semble-t-il, nous connaissons quantité de peintres femmes qui ont su acquérir une véritable notoriété, ainsi que des actrices, comédiennes, danseuses, chanteuses lyriques ... mais de femmes qui aient interprété avec virtuosité et composé de la musique, qui citerions-nous ?
Eh bien, Maria-Theresia von Paradis y a excellé . Son talent a été salué à travers l'Europe entière, par Mozart même qui a écrit un concerto pour elle .
Les pensionnaires de l'institut ( " clinique " ? ) de Mesmer, que nous croisons dans le film, nous rappellent parfois vaguement le Vol au-dessus d'un nid de coucou de Milos Forman .
Bien sûr nous voyons, assez furtivement, une séance de thérapie du fameux baquet si décrié .
En voici une image :
Le film est en langue allemande truffée de bribes de phrases en français ( langue européenne et langue de Cour ) .
A un moment, quelqu'un demande à Maria-Theresia ce qu'elle pense des " coiffures à la Matignon " ? Elle répond les trouver beaucoup trop hautes au-dessus de la tête .
Cela m'a rappelé une conversation que nous avons eue dernièrement dans le sujet des coiffures de dames, et notamment sur l'extravagance de celles de Mme de Matignon ( la fille de Breteuil ) qui faisaient sensation et dont on dégoisait dans toute l'Europe .
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t115p250-les-coiffures-au-xviiie-siecle
Alors oui, peut-être vaguement romancé mais fidèle tout de même à la réalité historique, et peinture féroce de la haute société, je vous recommande chaleureusement ce film .
Maria Theresia Paradis (ou von Paradies), née le 15 mai 1759 à Vienne et morte le 1er février 1824 dans la même ville, est une pianiste, chanteuse et compositrice autrichienne qui perdit la vue dans l'enfance et pour qui Mozart a vraisemblablement écrit son dix-huitième concerto pour piano, K456 en si bémol majeur.
Elle était la fille de Joseph Anton Paradis, Secrétaire Impérial au Commerce et Conseiller à la Cour de l'impératrice Marie-Thérèse (1717-1780) et reçut les prénoms de cette souveraine, quoique celle-ci n'ait pas été sa marraine comme on l'a souvent cru. Elle commença à perdre progressivement la vue à partir de l'âge de 2 ans. De la fin de l'année 1776 jusqu'au milieu de 1777, elle fut traitée par le célèbre magnétiseur Anton Mesmer, qui réussit à stabiliser provisoirement son état. Elle fut cependant privée de ses soins au bout de quelques mois en raison d'une part de la possibilité d'un scandale, et d'autre part du risque de perdre sa pension d'invalidité. La cécité s'installa définitivement après que la jeune patiente eût quitté Mesmer. Elle reçut une éducation musicale étendue de maîtres tels que Carl Friberth (théorie musicale et composition), Leopold Anton Kozeluch (piano), Vincenzo Righini (chant), Antonio Salieri (chant et composition) et l'abbé Vogler (théorie musicale et composition).
Mademoiselle Paradis
L’histoire vraie de la rencontre entre une pianiste prodige, Maria Theresia Paradis et le célèbre dr Mesmer, magnétiseur aux pouvoirs controversés.
Contemporaine de Mozart, qu’elle a rencontré, fille du secrétaire Impérial au Commerce et Conseiller à la Cour de l’impératrice Marie-Thérèse, dont elle porte le prénom, Mademoiselle Paradis est aveugle mais surdouée au piano. Grâce au redouté médecin Franz Anton Mesmer, elle recouvre partiellement la vue mais perd la virtuosité. Dans une société austère qui réprime la liberté des femmes, le choix est vite fait. Mademoiselle Paradis opte pour l’obscurité et parcourt le monde au piano, de Londres à Paris. Ce long métrage autrichien n’aborde que sa jeunesse. Dommage, on aurait aimé la voir côtoyer Haydn et Salieri, fonder sa propre école de musique à Vienne, en somme, l’extraire à jamais de l’oubli. Yetty Hagendorf
Drame de Barbara Albert avec Maria-Victoria Dragus, Devid Striesow, Katja Kolm. Durée 1h37. Sortie le 4 avril 2018
Voici deux critiques, une positive et l'autre négative.
Commençons par celle-là :
Le sujet de Mademoiselle Paradis semblait aller de soi : les rapports entre le très controversé Docteur Messmer et l'une de ses patientes, la prodige Maria Theresia von Paradis, pianiste et aveugle depuis l'âge de 3 ans. Un thème traité sans conviction par la réalisatrice Barbara Albert bien plus intéressée par le petit monde de l'aristocratie viennoise, prompte à encenser autant qu'à critiquer. Un marigot dans lequel la figure de Maria Theresia surnage, personnage fragile et fort à la fois, dont le retour à la vue, provisoire, s'accompagne de la perte d'une partie de son talent. Le film traite plusieurs thèmes de manière concomitante, sans vraiment les approfondir (la relation avec la jeune camériste), avec une approche souvent voyeuriste qui semble insister sur la laideur, qu'elle soit physique (y compris celle de son héroïne) ou morale. La mise en scène de Barbara Albert est pesante, sans fluidité, ne ménageant que peu de liaisons entre chaque scène. Quant à Franz Messmer, le film ne semble pas avoir de point de vue sur sa personnalité, génie ou charlatan ?, sauf pour montrer son avidité de notoriété et de reconnaissance par l'impératrice. Mademoiselle Paradis met mal à l'aise, décidément une constante dans le cinéma autrichien, de Haneke à Hader, en passant par Seidl, mais Barbara Albert, de la même façon que dans Les vivants, son précédent film, a du mal à transcender des sujets bien lourds.
... au contraire :
Cécité, handicap au XVIIIème siècle à Vienne. Mesmer travaille sur les vertus du magnétisme. Il anticipe la découverte du transfert. C'est un praticien respectueux de ses patients. On le croit charlatan, parce que les effets de son traitement ne sont pas observables au microscope. Peut-on considérer comme scientifique ce qui n'est pas visible au moyen d'instruments de mesure, ni observable au travers de preuves ? Dans l'opposition actuelle parfois bêtement faite entre psychanalyse et neurosciences, on n'est pas très loin des débats de l'époque. Quand la patiente affirme les bienfaits d'une méthode, on pense qu'elle est hypnotisée, sous l'emprise du "maître". Maria Theresia Paradis confronte les sceptiques à leur croyance en l'âme pourtant totalement ascientifique. Ce film manque de rythme, mais l'éclairage historique, qu'il nous apporte, est néanmoins intéressant. Le pouvoir patriarcal est clairement montré. La lutte des classes également. Et la défaite de la pensée au nom des normes aussi.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm-243823/critiques/spectateurs/#review_58940047
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Film : Mademoiselle Paradis
Voila une bonne occasion de découvrir ou de re-découvrir une artiste. Merci je vais regarder cela dans l’après-midi.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Film : Mademoiselle Paradis
Tu ne manqueras pas de nous donner tes impressions, n'est-ce pas, mon cher François !
Et retrouvons la vraie dans notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5015-maria-theresia-von-paradis-1759-1824#155355
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Film : Mademoiselle Paradis
Je viens de voir ce film. Un poil long, mais bien fait. l'ambiance XVIIIe est là. Les costumes sont jolis, cousus dans de jolies étoffes. Les perruques sont étonnantes et les maquillages bien réalisés je trouve.
Ce qui se passe entre Mesmer et Melle Paradis est tout en délicatesse. J'ai beaucoup aimé le morceau qu'ils jouent au clavecin pour l'un et au piano forte pour l'autre.
En revanche j'étais persuadé que les gens étaient immergés dans le bassin de Mesmer.
Ce qui se passe entre Mesmer et Melle Paradis est tout en délicatesse. J'ai beaucoup aimé le morceau qu'ils jouent au clavecin pour l'un et au piano forte pour l'autre.
En revanche j'étais persuadé que les gens étaient immergés dans le bassin de Mesmer.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Film : Mademoiselle Paradis
Merci pour ces commentaires, les amis...
Nous proposons quelques illustrations du procédé dans notre sujet :
Franz Anton Mesmer et le magnétisme animal ou mesmérisme
Les bains de Monsieur Mesmer
Claude-Louis Desrais (Paris, 1746-1816)
Image : Christie's
Mr de Talaru a écrit:
En revanche j'étais persuadé que les gens étaient immergés dans le bassin de Mesmer.
Nous proposons quelques illustrations du procédé dans notre sujet :
Franz Anton Mesmer et le magnétisme animal ou mesmérisme
Les bains de Monsieur Mesmer
Claude-Louis Desrais (Paris, 1746-1816)
Image : Christie's
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Film : Mademoiselle Paradis
C'est exactement ce qui est montré dans le film. Un peu d’hystérie collective somme toute non ? Ton dessin est superbe.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Film : Mademoiselle Paradis
Mr de Talaru a écrit:
Ce qui se passe entre Mesmer et Melle Paradis est tout en délicatesse. J'ai beaucoup aimé le morceau qu'ils jouent au clavecin pour l'un et au piano forte pour l'autre.
Oui, d'accord avec toi, mon cher François ! C'est le moment le plus bouleversant du film, le seul où l'on voit Maria-Theresia sourire de bonheur, une manière extrêmement pudique de suggérer la possible liaison amoureuse entre elle et Mesmer .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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