Charles-Joseph, prince de Ligne
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Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Mme de Sabran a écrit:Cosmo a écrit:
Il me semble en tout cas que sa passion pour Marie-Antoinette, même brève, explique en partie pourquoi il n'a pas voulu voir que Fersen était son amant.
Non . Aucune passion . Just a little crush, comme dit Evelyn . Rien qui le perturbe au point que tu as l'air d'imaginer .
.
Mais c'est Ligne lui-même qui utilise le terme "passion" pour en parler :
"Qui a pu voir tous les jours l'infortunée reine sans l'adorer? Je m'en suis bien aperçu lorsqu'elle me dit : 'Ma mère trouve mauvais que vous soyez si longtemps à Versailles. Allez passer quelques jours à votre commandement. Ecrivez des lettres à Vienne pour qu'on sache que vous y êtes, et revenez !' Cette bonté, cette délicatesse, et plus encore l'idée de passer quinze jours sans la voir m'arracha les larmes, que sa jolie étourderie d'alors, qui la tenait à cent lieues de la galanterie, l'empêcha de remarquer. Comme je ne crois pas aux passions qu'on sait ne pouvoir jamais devenir réciproques, quinze jours me guérirent de ce que je n'aurais jamais avoué à personne de peur qu'on ne se moquât de moi." (Prince de Ligne, Mémoires, pp. 67-68).
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Cosmo a écrit:
Mais c'est Ligne lui-même qui utilise le terme "passion" pour en parler :
"Qui a pu voir tous les jours l'infortunée reine sans l'adorer? Je m'en suis bien aperçu lorsqu'elle me dit : 'Ma mère trouve mauvais que vous soyez si longtemps à Versailles. Allez passer quelques jours à votre commandement. Ecrivez des lettres à Vienne pour qu'on sache que vous y êtes, et revenez !' Cette bonté, cette délicatesse, et plus encore l'idée de passer quinze jours sans la voir m'arracha les larmes, que sa jolie étourderie d'alors, qui la tenait à cent lieues de la galanterie, l'empêcha de remarquer. Comme je ne crois pas aux passions qu'on sait ne pouvoir jamais devenir réciproques, quinze jours me guérirent de ce que je n'aurais jamais avoué à personne de peur qu'on ne se moquât de moi." (Prince de Ligne, Mémoires, pp. 67-68).
C'est une pirouette, un petit délire inclassable ( comme nous disions à la Conciergerie ) . Ligne se moque de sa propension à se croire irrésistible. Il l'est habituellement, et s'amuse à appeler " passions " ce qui n'est que " passades ".
C'est un grand amoureux ( éphémère ) devant l'Eternel. Rien de sérieux, ni de durable . Pour lui, les commencements seuls ont du charme, il faut donc recommencer sans cesse de nouvelles idylles. Il se dit que Marie-Antoinette est belle et désirable, mais qu'elle n'est évidemment pas pour lui. Il se sent ridicule d'avoir des émois de collégien en culottes courtes et se garde bien de les avouer à quiconque.
Il se croit triste aux larmes, plaisir un peu narcissique de se regarder souffrir ... si peu, si superficiellement que quinze jours suffisent pour qu'il passe à autre chose .
Hé là ho ! Prince, nous feriez-vous du cinéma avant l'heure ?
Cet extrait est l'un de mes préférés ( je ne le connais pas par coeur mais presque ) . Il est si délicieusement écrit !
Où est la frontière d'ailleurs entre les sentiments ? L'amitié peut être un petit plus que tendre sans qu'il y ait sujet à réprimande.
Ligne trouve, là encore, l'occasion de faire un effet de style, teinté d'humour, mais cela n'empêche pas une certaine forme de sincérité...
Il est toujours sincère.
Quant à être in the mood for love, c'est presque une seconde nature chez lui ! boudoi30
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Le prince de ligne amoureux de Marie-Antoinette?
Mme de Sabran a écrit:Cosmo a écrit:
Un coeur d'artichaut?
Oui, si tu veux . Il aimait tellement les femmes qu'il nous aimait toutes !
.
... et encore, pas seulement ! boudoi32 Ligne n'était-il pas bisexuel? Voici ce qu'il écrit à Casanova, au sujet du manuscrit des fameux mémoires de ce dernier :
« Un tiers de ce charmant tome second, mon cher ami, m'a fait rire, un tiers m'a fait b... (bander, Ndlr ), un tiers m'a fait penser. Les deux premiers vous font aimer à la folie, et le dernier vous fait admirer. Vous l'emportez sur Montaigne. C'est le plus grand éloge, selon moi. Vous me convainquez comme physicien habile. Vous me subjuguez comme métaphysicien profond; mais vous me désobligez comme anti-physicien timide, peu digne de votre pays. Pourquoi avez-vous refusé Ismael, négligé Pétrone, et avez-vous été bien aise que Bellino fût une fille?
« Envoyez-moi bien vite le troisième tome. Le comte Salmour, qui vous fait mille compliments, a dévoré celui-ci, et veut les dévorer tous. Votre conversation avec lusuff est sublime, et vos réflexions aussi sur le bonheur. »
Explication de texte : le terme "antiphysicien" signifie "homosexuel" au XVIIIème siècle. Pétrone est l'auteur du Satyricon, un "récit contant les aventures, dans une Rome décadente (très certainement avant la fin du Ier siècle) de deux jeunes homosexuels, Encolpe et Ascylte, ainsi que du jeune amant du premier, l'adolescent Giton" (Wikipedia).
Extrait de l'introduction aux mémoires de Casanova, par Raoul Vèze :
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Portrait du prince de Ligne par Elisabeth Vigée-Lebrun :
C'est à Bruxelles que j'ai fait connaissance avec le prince de Ligne; mais lorsqu'il vint en France, peu d'années avant la révolution, nous nous revîmes tous deux avec tant de plaisir, qu'il passait un grand nombre de ses soirées chez moi. Lorsque lui, l'abbé Delille, le marquis de Chastellux, le comte de Vaudreuil, le vicomte de Ségur, et quelques autres encore de ce temps-là, se trouvaient réunis autour de mon feu, il s'établissait une causerie si animée, si intéressante, que nous ne nous séparions jamais qu'avec peine. Madame de Staël a dit du prince de Ligne: « Il est peut-être le seul étranger qui dans le genre français soit devenu modèle, au lieu d'être imitateur! » Et dans un autre endroit: «Les hommes, les choses et les événemens ont passé devant le prince de Ligne; il les a jugés sans vouloir leur imposer le despotisme d'un système, il sut mettre à tout du naturel!» Ce naturel, dont madame de Staël était si bon juge, car elle en avait beaucoup elle-même, était un des premiers charmes de l'esprit du prince de Ligne. Cette brillante imagination, ces aperçus si fins, si justes sur toutes choses, ces bons mots, qui partaient sans cesse pour courir aussitôt l'Europe, rien n'avait pu donner au prince de Ligne la moindre prétention à se faire écouter; ses discours et ses manières conservaient tant de simplicité, qu'un sot aurait pu le croire un homme ordinaire.
Le prince de Ligne était grand, il avait une extrême noblesse dans le maintien, sans aucune roideur, sans aucune afféterie; tout le charme de son esprit se peignait si bien sur sa figure, que j'ai peu connu d'hommes dont le premier aspect fût aussi séduisant, et la bonté de son coeur ne tardait pas à vous attacher à lui pour toujours; il était à la fois brave et savant militaire. Dans tous les pays de l'Europe, ses profondes connaissances sur l'art de la guerre ont été appréciées, et l'amour de la gloire l'a toujours dominé; en revanche, il poussait à l'excès son indifférence pour sa fortune; non-seulement son extrême générosité l'a de tout temps entraîné dans des dépenses énormes, sans qu'il consentît jamais à compter; mais quand je le retrouvai à Vienne, en 1792, il entra un soir chez madame de Rombech, pour nous apprendre que les Français venaient de s'emparer de tous les biens qu'il possédait en Flandre, et il nous parut très peu affecté de cette nouvelle: « Je n'ai plus que deux louis, ajouta-t-il d'un air dégagé: qui donc paiera mes dettes? »
Une perte bien autrement douloureuse pour lui, la seule qui l'ait profondément affligé, a été celle de son fils Charles; ce jeune homme, plein de valeur, est mort glorieusement au combat de Boux, en Champagne; le coup qui le frappa, frappa de même le prince de Ligne, qui en perdit à jamais sa gaieté et tout le plaisir qu'il prenait à vivre.
Tout le monde connaît les Mémoires et les Lettres du prince de Ligne, dont le style, ce style parlé, comme dit madame de Staël, offre un charme tout particulier. Parmi les lettres, celles que je préfère sont celles qu'il adressait à la marquise de Coigny pendant son voyage en Crimée avec l'impératrice Catherine, voyage dont il nous a fait si souvent des récits; elles le font revivre pour moi, surtout celle qu'il écrivit de Parthenizza : cette lettre est remplie d'idées à la fois si spirituelles et si philosophiques, elle peint si bien l'esprit et l'ame du prince de Ligne, qu'elle me fait l'effet d'un prisme moral. J'ai relu cette lettre dix fois, et j'espère bien la relire encore.
C'est à Bruxelles que j'ai fait connaissance avec le prince de Ligne; mais lorsqu'il vint en France, peu d'années avant la révolution, nous nous revîmes tous deux avec tant de plaisir, qu'il passait un grand nombre de ses soirées chez moi. Lorsque lui, l'abbé Delille, le marquis de Chastellux, le comte de Vaudreuil, le vicomte de Ségur, et quelques autres encore de ce temps-là, se trouvaient réunis autour de mon feu, il s'établissait une causerie si animée, si intéressante, que nous ne nous séparions jamais qu'avec peine. Madame de Staël a dit du prince de Ligne: « Il est peut-être le seul étranger qui dans le genre français soit devenu modèle, au lieu d'être imitateur! » Et dans un autre endroit: «Les hommes, les choses et les événemens ont passé devant le prince de Ligne; il les a jugés sans vouloir leur imposer le despotisme d'un système, il sut mettre à tout du naturel!» Ce naturel, dont madame de Staël était si bon juge, car elle en avait beaucoup elle-même, était un des premiers charmes de l'esprit du prince de Ligne. Cette brillante imagination, ces aperçus si fins, si justes sur toutes choses, ces bons mots, qui partaient sans cesse pour courir aussitôt l'Europe, rien n'avait pu donner au prince de Ligne la moindre prétention à se faire écouter; ses discours et ses manières conservaient tant de simplicité, qu'un sot aurait pu le croire un homme ordinaire.
Le prince de Ligne était grand, il avait une extrême noblesse dans le maintien, sans aucune roideur, sans aucune afféterie; tout le charme de son esprit se peignait si bien sur sa figure, que j'ai peu connu d'hommes dont le premier aspect fût aussi séduisant, et la bonté de son coeur ne tardait pas à vous attacher à lui pour toujours; il était à la fois brave et savant militaire. Dans tous les pays de l'Europe, ses profondes connaissances sur l'art de la guerre ont été appréciées, et l'amour de la gloire l'a toujours dominé; en revanche, il poussait à l'excès son indifférence pour sa fortune; non-seulement son extrême générosité l'a de tout temps entraîné dans des dépenses énormes, sans qu'il consentît jamais à compter; mais quand je le retrouvai à Vienne, en 1792, il entra un soir chez madame de Rombech, pour nous apprendre que les Français venaient de s'emparer de tous les biens qu'il possédait en Flandre, et il nous parut très peu affecté de cette nouvelle: « Je n'ai plus que deux louis, ajouta-t-il d'un air dégagé: qui donc paiera mes dettes? »
Une perte bien autrement douloureuse pour lui, la seule qui l'ait profondément affligé, a été celle de son fils Charles; ce jeune homme, plein de valeur, est mort glorieusement au combat de Boux, en Champagne; le coup qui le frappa, frappa de même le prince de Ligne, qui en perdit à jamais sa gaieté et tout le plaisir qu'il prenait à vivre.
Tout le monde connaît les Mémoires et les Lettres du prince de Ligne, dont le style, ce style parlé, comme dit madame de Staël, offre un charme tout particulier. Parmi les lettres, celles que je préfère sont celles qu'il adressait à la marquise de Coigny pendant son voyage en Crimée avec l'impératrice Catherine, voyage dont il nous a fait si souvent des récits; elles le font revivre pour moi, surtout celle qu'il écrivit de Parthenizza : cette lettre est remplie d'idées à la fois si spirituelles et si philosophiques, elle peint si bien l'esprit et l'ame du prince de Ligne, qu'elle me fait l'effet d'un prisme moral. J'ai relu cette lettre dix fois, et j'espère bien la relire encore.
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Fiche Wikipédia :
Charles-Joseph Lamoral, 7e prince de Ligne, né à Bruxelles le 12 mai 1735 et mort à Vienne le 13 décembre 1814, est un maréchal, diplomate et homme de lettres belge, surnommé parfois « le plus grand des Wallons ».
Fréquentant les plus grandes cours d'Europe, il fut bon militaire mais aussi un grand séducteur. Il est considéré comme un des trois grands mémorialistes du xviiie siècle avec Giacomo Casanova (1725-1798) et Giuseppe Gorani (1740-1819), et fut admiré de Goethe, Lord Byron, Barbey d'Aurevilly, Paul Valéry et Paul Morand.
Fils de Claude-Lamoral II, 6e prince de Ligne, et d'Élisabeth, princesse de Salm, il a pour parrain et marraine l'empereur Charles VI et son épouse Élisabeth de Brunswick-Wolfenbüttel.
Il perd sa mère à l'âge de 4 ans. Jusqu'en 1755, Étienne de La Porte est son gouverneur, à qui il rendra hommage dans un de ses livres : « Formant mon âme en même temps que mon esprit, il acquit d'autant plus de droits à ma reconnaissance que je crois que si je valais quelque chose, ce serait à lui que je le devrais. »
À l'âge de 15 ans, il rédige son premier ouvrage, Discours sur la profession des armes. En 1751, son père le conduit à Vienne et le présente à l'empereur François Ier et à l'impératrice Marie-Thérèse, qui le fait chambellan.
Le 6 août 1755, il épouse à Vienne Françoise-Marie-Xavière, princesse de Liechtenstein. Entré au service de l'Autriche la même année, il accomplit, en qualité d'officier, de vaillantes campagnes durant la guerre de Sept Ans. Il prend part, entre autres, aux batailles de Kolin, de Breslau, de Leuthen et de Hochkirch.
Nommé colonel à la bataille de Kunersdorf, il est envoyé à Versailles pour annoncer la victoire autrichienne de Maxen.
Il fut nommé grand bailli de Hainaut en 1791. Entré en diplomatie, sa sympathie pour les rebelles belges lui en ferme la porte. Lors de l'annexion par la France, en 1792, ses biens sont confisqués.
Il va alors vivre assez pauvrement, ne s'occupant plus que d'art et de science. Il fréquente alors Giacomo Casanova dont il devient l'ami intime, Wieland, Germaine de Staël, et correspond avec Rousseau, Voltaire, Goethe, Frédéric II et la tsarine Catherine II (avec qui il est en correspondance permanente). Cette dernière, pour améliorer sa situation, le fait feld-maréchal russe et lui donne une terre en Crimée.
Le crépuscule de sa vie se déroule au moment du Congrès de Vienne, dont il devient le « maître des plaisirs ». « C'est une chose étrange qu'on voit ici, pour la première fois, le plaisir conquiert la paix », dit-il à son ami Talleyrand. Auteur du célèbre « Le congrès danse beaucoup, mais il ne marche pas » (en allemand : Der Kongreß tanzt viel, aber er geht nicht weiter), il annonça sa propre mort (dans sa 79e année) par : « Il manque encore une chose au Congrès : l'enterrement d'un feldmarschall, je vais m'en occuper. »
Charles-Joseph Lamoral, 7e prince de Ligne, né à Bruxelles le 12 mai 1735 et mort à Vienne le 13 décembre 1814, est un maréchal, diplomate et homme de lettres belge, surnommé parfois « le plus grand des Wallons ».
Fréquentant les plus grandes cours d'Europe, il fut bon militaire mais aussi un grand séducteur. Il est considéré comme un des trois grands mémorialistes du xviiie siècle avec Giacomo Casanova (1725-1798) et Giuseppe Gorani (1740-1819), et fut admiré de Goethe, Lord Byron, Barbey d'Aurevilly, Paul Valéry et Paul Morand.
Fils de Claude-Lamoral II, 6e prince de Ligne, et d'Élisabeth, princesse de Salm, il a pour parrain et marraine l'empereur Charles VI et son épouse Élisabeth de Brunswick-Wolfenbüttel.
Il perd sa mère à l'âge de 4 ans. Jusqu'en 1755, Étienne de La Porte est son gouverneur, à qui il rendra hommage dans un de ses livres : « Formant mon âme en même temps que mon esprit, il acquit d'autant plus de droits à ma reconnaissance que je crois que si je valais quelque chose, ce serait à lui que je le devrais. »
À l'âge de 15 ans, il rédige son premier ouvrage, Discours sur la profession des armes. En 1751, son père le conduit à Vienne et le présente à l'empereur François Ier et à l'impératrice Marie-Thérèse, qui le fait chambellan.
Le 6 août 1755, il épouse à Vienne Françoise-Marie-Xavière, princesse de Liechtenstein. Entré au service de l'Autriche la même année, il accomplit, en qualité d'officier, de vaillantes campagnes durant la guerre de Sept Ans. Il prend part, entre autres, aux batailles de Kolin, de Breslau, de Leuthen et de Hochkirch.
Nommé colonel à la bataille de Kunersdorf, il est envoyé à Versailles pour annoncer la victoire autrichienne de Maxen.
Il fut nommé grand bailli de Hainaut en 1791. Entré en diplomatie, sa sympathie pour les rebelles belges lui en ferme la porte. Lors de l'annexion par la France, en 1792, ses biens sont confisqués.
Il va alors vivre assez pauvrement, ne s'occupant plus que d'art et de science. Il fréquente alors Giacomo Casanova dont il devient l'ami intime, Wieland, Germaine de Staël, et correspond avec Rousseau, Voltaire, Goethe, Frédéric II et la tsarine Catherine II (avec qui il est en correspondance permanente). Cette dernière, pour améliorer sa situation, le fait feld-maréchal russe et lui donne une terre en Crimée.
Le crépuscule de sa vie se déroule au moment du Congrès de Vienne, dont il devient le « maître des plaisirs ». « C'est une chose étrange qu'on voit ici, pour la première fois, le plaisir conquiert la paix », dit-il à son ami Talleyrand. Auteur du célèbre « Le congrès danse beaucoup, mais il ne marche pas » (en allemand : Der Kongreß tanzt viel, aber er geht nicht weiter), il annonça sa propre mort (dans sa 79e année) par : « Il manque encore une chose au Congrès : l'enterrement d'un feldmarschall, je vais m'en occuper. »
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Le 13 décembre 1814, le prince Charles de Ligne décède à Vienne, à l’âge de 79 ans. Ses funérailles furent suivies par toute la noblesse réunie à Vienne, elles furent grandioses.
Il est inhumé dans le petit cimetière sur le Kahlenberg. (Son épouse Françoise de Lichtenstein l’y rejoindra en 1821, ainsi que sa petite-fille Sidonie en 1828.)
Voici sa tombe :
Il est inhumé dans le petit cimetière sur le Kahlenberg. (Son épouse Françoise de Lichtenstein l’y rejoindra en 1821, ainsi que sa petite-fille Sidonie en 1828.)
Voici sa tombe :
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Cosmo a écrit:Portrait du prince de Ligne par Elisabeth Vigée-Lebrun :
J'ai cru , à te lire, que nous allions découvrir un portrait peint par Elisabeth... dommage...
Merci pour tout ce dont tu enrichis le sujet sur le Prince d'Eléonore
Bien à vous.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Cosmo a écrit:
... et encore, pas seulement ! boudoi32 Ligne n'était-il pas bisexuel?
Tu rêves ! Il n'était qu'à nous !!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
La fourmi n'est pas prêteuse aujourd'hui. :
Moi je pense que le prince rose aurait très bien pu être à voile et à vapeur comme son grand pote Casanova.
Moi je pense que le prince rose aurait très bien pu être à voile et à vapeur comme son grand pote Casanova.
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Cosmo a écrit:La fourmis n'est pas prêteuse aujourd'hui. :
... ni aujourd'hui, ni jamais !
Cosmo a écrit:
Moi je pense que le prince rose aurait très bien pu être à voile et à vapeur comme son grand pote Casanova.
Il s'en serait vanté sans complexes, comme d'une expérience incontournable dans une époque extrêmement adonnée au libertinage.
Tu vois bien, en quels termes parfois très crus, il disserte sous la ceinture .
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Je ne sais pas mais le peu que je puis en comprendre était qu'il était très homme à femmes un tantinet macho. boudoi32
Il queutait beaucoup du stylo !
Il queutait beaucoup du stylo !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Cosmo a écrit:Mme de Sabran a écrit:
C'est bien pourquoi je pense qu'il n'était pas réellement amoureux . Il était de ces hommes qui se croient amoureux tous les quatre matins. Sa vie sentimentale follement éparpillée en témoigne du reste ...
Un coeur d'artichaut? Il me semble en tout cas que sa passion pour Marie-Antoinette, même brève, explique en partie pourquoi il n'a pas voulu voir que Fersen était son amant.
Mais puisque la reine et Fersen avaient si bien brouillé les pistes, on doit considérer que peut-être Ligne ne savait rien de cette affaire. Vous voyez Ligne en homme jaloux, mon cher Cosmo, mais c'était un homme d'honneur qui savait garder les secrets d'une femme qu'il chérissait, même quand il s'aperçut que sa passion passagère pour elle ne serait jamais réciproque. C'était un crush, ni plus ni moins. Et on se guérit assez vite d'un crush....
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
evelynfarr a écrit:
Mais puisque la reine et Fersen avaient si bien brouillé les pistes, on doit considérer que peut-être Ligne ne savait rien de cette affaire.
Eh bien voilà ! Je posais cette hypothèse un peu en amont de ce sujet !
Comme ceci :
Mme de Sabran a écrit:
Just a little crush, comme dit Evelyn . Rien qui le perturbe au point que tu as l'air d'imaginer .
D'ailleurs, savait-il ou ne savait-il pas, pour Fersen ? C'est ce que nous ne savons pas .
.
Je pense que, s'il a su, il a gardé le secret, comme le suggérait Félix, par pure délicatesse .
Et plus encore parce que, pour rien au monde, il n'aurait voulu apporter de l'eau au moulin des ennemis de Marie-Antoinette .
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Mme de Sabran a écrit:evelynfarr a écrit:
Mais puisque la reine et Fersen avaient si bien brouillé les pistes, on doit considérer que peut-être Ligne ne savait rien de cette affaire.
Eh bien voilà ! Je posais cette hypothèse un peu en amont de ce sujet !
Comme ceci :Mme de Sabran a écrit:
Just a little crush, comme dit Evelyn . Rien qui le perturbe au point que tu as l'air d'imaginer .
D'ailleurs, savait-il ou ne savait-il pas, pour Fersen ? C'est ce que nous ne savons pas .
.
Je pense que, s'il a su, il a gardé le secret, comme le suggérait Félix, par pure délicatesse .
Et plus encore parce que, pour rien au monde, il n'aurait voulu apporter de l'eau au moulin des ennemis de Marie-Antoinette .
.
Nous sommes parfaitement d'accord, ma chère Eléonore!!
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Comtesse Diane a écrit:Je ne sais pas mais le peu que je puis en comprendre était qu'il était très homme à femmes un tantinet macho. boudoi32
Il queutait beaucoup du stylo !
... tout comme son grand ami Casanova, qui avoue dans ses mémoires avoir eu des maîtresses et des amants.
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Mme de Sabran a écrit:Cosmo a écrit:
Moi je pense que le prince rose aurait très bien pu être à voile et à vapeur comme son grand pote Casanova.
Il s'en serait vanté sans complexes, comme d'une expérience incontournable dans une époque extrêmement adonnée au libertinage.
Je n'en suis pas certain... ne risquait-il pas d'être la risée de toute l'Europe? Casanova n'a pas publié ses mémoires de son vivant...
Mme de Sabran a écrit:
Tu vois bien, en quels termes parfois très crus, il disserte sous la ceinture .
.
Dans sa correspondance intime avec Casanova certes, mais pas dans ses mémoires, si?
L'intérêt de Ligne pour les prouesses sexuelles de Casanova avec des personnes de même sexe n'est quand même pas banal... Pour moi Ligne est, à tout le moins, "bicurious" / ou "bicurieux" comme on dit aujourd'hui ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Bicurieux
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Mme de Sabran a écrit:
Voici la maison qu'habitait le prince de Ligne, à Vienne !
Un grand merci ! :n,,;::::!!!:
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Voilà ce que je découvre sur le site web de mon employeur ce matin :
http://www.kbs-frb.be/pressitem.aspx?id=312190&langtype=2060
En outre, la Bibliothèque Moretus Plantin à Namur organisera le 14 novembre prochain une journée d’étude intitulée ‘Coups d’œil sur l'art des jardins en Europe (XVIIIe-XIXe siècles)’dans le cadre du bicentenaire du décès du Prince Charles-Joseph de Ligne.
Je n'ai plus retrouvé le chapitre dédié à la biographie du prince de Ligne, voilà pourquoi je publie ceci dans les Portraits. Si l'un des administrateurs aura l'amabilité de déplacer ce message dans l'endroit qui convient le mieux, je le remercie d'avance
http://www.kbs-frb.be/pressitem.aspx?id=312190&langtype=2060
En outre, la Bibliothèque Moretus Plantin à Namur organisera le 14 novembre prochain une journée d’étude intitulée ‘Coups d’œil sur l'art des jardins en Europe (XVIIIe-XIXe siècles)’dans le cadre du bicentenaire du décès du Prince Charles-Joseph de Ligne.
Je n'ai plus retrouvé le chapitre dédié à la biographie du prince de Ligne, voilà pourquoi je publie ceci dans les Portraits. Si l'un des administrateurs aura l'amabilité de déplacer ce message dans l'endroit qui convient le mieux, je le remercie d'avance
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Ce sujet me semble adéquat aussi pour accueillir une telle nouvelle (je ne retrouve pas d'autre sujet sinon celui du château de Beloeil ) qui va rendre notre Eléonore folle de joie ! :n,,;::::!!!: :c^ùù!!: :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Comme tu dis, Majesté : je frétille d'aise dès que l'on prononce le nom du prince de Ligne !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
J'évoque avec mes élèves des personnages brillants des siècles étudiés. Si pour le XVIIème siècle, ce ne fut pas très compliqué ayant tous accès à Molière et bien entendu à La Fontaine, je cherche pour le XVIIIème siècle.
J'aimerai une phrase du prince de Ligne qui montre cet esprit tellement XVIIIème siècle. Or j'en connais peu de sa part par cœur, hormis celle évoquant madame du Barry, mais peu adaptée à des enfants. :
Je peux aller très loin avec ces élèves pour la majorité très cultivés.
Merci d'avance ! :;\':;\':;
J'aimerai une phrase du prince de Ligne qui montre cet esprit tellement XVIIIème siècle. Or j'en connais peu de sa part par cœur, hormis celle évoquant madame du Barry, mais peu adaptée à des enfants. :
Je peux aller très loin avec ces élèves pour la majorité très cultivés.
Merci d'avance ! :;\':;\':;
Invité- Invité
Re: Charles-Joseph, prince de Ligne
Une petite pensée à Mme de Sabran du comte d'Hézècques cette après-midi, serrant la main au charmant prince de Ligne dans le parc d'Egmont à Bruxelles
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
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