Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts décoratifs
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Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
Cet objet est l'un de ceux qui seront présentés à la vente à l'occasion de la belle vente aux enchères que nous annonçons : ICI.
Le texte écrit par l'expert de la vente me donne l'occasion d'ouvrir un petit sujet consacré à cet artisanat.
Boite en verre filé représentant une orangerie
Nevers, début du XVIIIe siècle
Une figure allégorique du printemps en biscuit au centre
H.: 58 cm. (22 4/5 in.) ; L.: 60 cm. (23 3/5 in.) ; P.: 24 cm. (9 2/5 in.)
Présentation :
L'art du travail à la lampe trouve son origine à Venise avant de s'étendre à la France dès le XVIe siècle avec l'émigration de la corporation des altaristes. En 1597, Henri IV insiste sur la perfection des travaux de cette corporation et lui accorde de vastes monopoles dont celui de la Loire.
Cet art s'effectue à partir de matière brute sous forme de tubes ou "pains d'émail" (verre opaque contenant de l'oxyde d'étain ou de l'acide arsénieux) cuits à une température maximale de 600 degrés.
Cette matière première est d'abord importée d’Italie, puis au XVIIe siècle l'on en fabrique à Nantes, Angers, Poitiers, Saint Germain et Nevers.
Le travail à la lampe comprend plusieurs techniques, notamment : l'étirage, produisant des fils et filets pour le décor des pièces; le soufflage pour les fleurs et les animaux ; et le modelage pour le corps des personnages.
Nevers devient ainsi le premier centre de production, surnommé le "petit Muran (Murano) de Venise" et se spécialise dans les sujets religieux, mythologiques, historiques ou encore allégoriques, parfois réunis dans des compositions sous verre dites boîtes-tableaux et d'abord destinées aux princes ou hôtes de marque.
"Verre de Nevers" devient rapidement l'appellation courante pour ces objets.
Dès l'origine, la production d'objets en "verre de Nevers" acquiert un grand succès et petit à petit les sujets deviennent plus légers. Cet art, dont Diderot dira que c'est "l'un des plus agréables et le plus amusant qu'il connaisse", perdurera jusqu'au XIXème siècle où l'on parle encore de "verres filés".
* Source texte : Christie's, Paris - Vente du 15 septembre 2020
Si cet artisanat vous intéresse, je vous recommande la lecture de cet intéressant article illustré :
Figurines de verre et d’émaux de Nevers (Verre on line)
A suivre, quelques oeuvres du XVIIIe siècle en verre filé...
Le texte écrit par l'expert de la vente me donne l'occasion d'ouvrir un petit sujet consacré à cet artisanat.
Boite en verre filé représentant une orangerie
Nevers, début du XVIIIe siècle
Une figure allégorique du printemps en biscuit au centre
H.: 58 cm. (22 4/5 in.) ; L.: 60 cm. (23 3/5 in.) ; P.: 24 cm. (9 2/5 in.)
Présentation :
L'art du travail à la lampe trouve son origine à Venise avant de s'étendre à la France dès le XVIe siècle avec l'émigration de la corporation des altaristes. En 1597, Henri IV insiste sur la perfection des travaux de cette corporation et lui accorde de vastes monopoles dont celui de la Loire.
Cet art s'effectue à partir de matière brute sous forme de tubes ou "pains d'émail" (verre opaque contenant de l'oxyde d'étain ou de l'acide arsénieux) cuits à une température maximale de 600 degrés.
Cette matière première est d'abord importée d’Italie, puis au XVIIe siècle l'on en fabrique à Nantes, Angers, Poitiers, Saint Germain et Nevers.
Le travail à la lampe comprend plusieurs techniques, notamment : l'étirage, produisant des fils et filets pour le décor des pièces; le soufflage pour les fleurs et les animaux ; et le modelage pour le corps des personnages.
Nevers devient ainsi le premier centre de production, surnommé le "petit Muran (Murano) de Venise" et se spécialise dans les sujets religieux, mythologiques, historiques ou encore allégoriques, parfois réunis dans des compositions sous verre dites boîtes-tableaux et d'abord destinées aux princes ou hôtes de marque.
"Verre de Nevers" devient rapidement l'appellation courante pour ces objets.
Dès l'origine, la production d'objets en "verre de Nevers" acquiert un grand succès et petit à petit les sujets deviennent plus légers. Cet art, dont Diderot dira que c'est "l'un des plus agréables et le plus amusant qu'il connaisse", perdurera jusqu'au XIXème siècle où l'on parle encore de "verres filés".
* Source texte : Christie's, Paris - Vente du 15 septembre 2020
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Si cet artisanat vous intéresse, je vous recommande la lecture de cet intéressant article illustré :
Figurines de verre et d’émaux de Nevers (Verre on line)
A suivre, quelques oeuvres du XVIIIe siècle en verre filé...
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
Nous avions présenté quelques jolies créations en verres filés dans notre sujet : Dioramas et crèches du XVIIIe siècle
Je les poste à nouveau ici...
Diorama en verre filé de Nevers, époque Louis XVI
Représentant le port de Bordeaux devant la place de Bourgogne en 1786 à l’occasion de l’ascension d’un ballon à air chaud.
Orné de fragments de coquillages et paperolles sur fonds de miroirs ; dans une vitrine surmontée d’un petit miroir et de portiques, en bois peint de trophées, la façade mobile à pans vitrés.
Haut.: 70 cm, Larg.: 66 cm, Prof.: 26 cm
Image : Briscadieu Mdv, Bordeaux
Images : Briscadieu Mdv, Bordeaux
Scène de repas
Nevers, 1740
Emaux polychromes, papier, coquillage et corail.
Photo : Les Arts Décoratifs, Paris / Jean Tholance.
Source : http://www.alaintruong.com/archives/2015/05/02/31989974.html
Marie Antoinette offrant son coeur à la Nation
Nevers, vers 1790
Signé : P. Haly. Emailleur
H. 22 cm; l. 28 cm; prof. 21 cm
Images : The Corning Museum of Glass
Description :
Cette scène allégorique en verre filé montre les ruines d'un temple grec (les ruines de l'Ancien Régime) sur lesquels on peut lire des inscriptions comme "singeries", un autel (l'autel de la Patrie) en forme de colonne tronquée sur laquelle reposent deux coeurs enflammés (Clergé et Tiers état) attendant celui de la Noblesse qu'apporte Marie Antoinette. Un putto tient un bouclier avec le chiffre VPR (vive le peuple roi) et l'inscription "tres in uno" (trois en un).
On peut voir également trois merlettes, deux livres sur trois (un manquant), tous les éléments symboliques de la réunion des trois ordres et de l'Etre Suprême célébré lors de la fête de la Fédération le 14 juillet 1790.
Une inscription au devant de la scène sur le socle en bois doré: " Tendre Amitié, doux asyle des coeurs, / c'est à Toy que je sacrifie. / Si l'Amour nous donne la vie, / Toi seule en donne ses douceurs."
Notre sujet : Dioramas et Marie-Antoinette
La Samaritaine
Diorama en verre filé de Nevers présentant dans une perspective paysagée ornée de coquillages, de personnages près d'un puit sous des arbres stylisés, à leurs pieds, des moutons ou des lapins.
France, XVIIIe siècle
Image : Aguttes Mdv
Le Musée de la faïence et des beaux-arts de Nevers contient collection de près de 300 objets, religieux ou profanes, de verre filé et émaillé des XVIIe et XVIIIe siècles.
Un savoir-faire perdu et oublié depuis le milieu du XIXe siècle.
Musée de la Faïence et des Beaux-Arts de Nevers
Source et informations complémentaires : L'évasion des sens (Blog) - Le verre émaillé, un art méconnu et perdu
Figures en verre de Nevers
Image : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
La cueillette des cerises
Figures en verre de Nevers
Fin XVIIIe siècle
Photo : Nevers, musée de la Faïence, Direction des musées de France, 2008 / Marc Cherasse
Image : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
Figures en verre de Nevers
Image : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
la famille royale
Figures en verre de Nevers
France, début XIXe siècle
Image : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
Images : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
"Renaud et Armide", retable représentant le décor de Lepautre et Berain
2e moitié 17e siècle.
Verre émaillé, 49x40x35 cm
Image : Musée municipal Frédéric Blandin, Nevers
Théâtre de la reine Marie-Antoinette à Versailles
Détail d'un retable
France, 18e siècle.
Verre émaillé, 47x38 cm
Image : Musée municipal Frédéric Blandin, Nevers
Je les poste à nouveau ici...
Diorama en verre filé de Nevers, époque Louis XVI
Représentant le port de Bordeaux devant la place de Bourgogne en 1786 à l’occasion de l’ascension d’un ballon à air chaud.
Orné de fragments de coquillages et paperolles sur fonds de miroirs ; dans une vitrine surmontée d’un petit miroir et de portiques, en bois peint de trophées, la façade mobile à pans vitrés.
Haut.: 70 cm, Larg.: 66 cm, Prof.: 26 cm
Image : Briscadieu Mdv, Bordeaux
Images : Briscadieu Mdv, Bordeaux
Scène de repas
Nevers, 1740
Emaux polychromes, papier, coquillage et corail.
Photo : Les Arts Décoratifs, Paris / Jean Tholance.
Source : http://www.alaintruong.com/archives/2015/05/02/31989974.html
Marie Antoinette offrant son coeur à la Nation
Nevers, vers 1790
Signé : P. Haly. Emailleur
H. 22 cm; l. 28 cm; prof. 21 cm
Images : The Corning Museum of Glass
Description :
Cette scène allégorique en verre filé montre les ruines d'un temple grec (les ruines de l'Ancien Régime) sur lesquels on peut lire des inscriptions comme "singeries", un autel (l'autel de la Patrie) en forme de colonne tronquée sur laquelle reposent deux coeurs enflammés (Clergé et Tiers état) attendant celui de la Noblesse qu'apporte Marie Antoinette. Un putto tient un bouclier avec le chiffre VPR (vive le peuple roi) et l'inscription "tres in uno" (trois en un).
On peut voir également trois merlettes, deux livres sur trois (un manquant), tous les éléments symboliques de la réunion des trois ordres et de l'Etre Suprême célébré lors de la fête de la Fédération le 14 juillet 1790.
Une inscription au devant de la scène sur le socle en bois doré: " Tendre Amitié, doux asyle des coeurs, / c'est à Toy que je sacrifie. / Si l'Amour nous donne la vie, / Toi seule en donne ses douceurs."
Notre sujet : Dioramas et Marie-Antoinette
La Samaritaine
Diorama en verre filé de Nevers présentant dans une perspective paysagée ornée de coquillages, de personnages près d'un puit sous des arbres stylisés, à leurs pieds, des moutons ou des lapins.
France, XVIIIe siècle
Image : Aguttes Mdv
Le Musée de la faïence et des beaux-arts de Nevers contient collection de près de 300 objets, religieux ou profanes, de verre filé et émaillé des XVIIe et XVIIIe siècles.
Un savoir-faire perdu et oublié depuis le milieu du XIXe siècle.
Musée de la Faïence et des Beaux-Arts de Nevers
Source et informations complémentaires : L'évasion des sens (Blog) - Le verre émaillé, un art méconnu et perdu
Figures en verre de Nevers
Image : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
La cueillette des cerises
Figures en verre de Nevers
Fin XVIIIe siècle
Photo : Nevers, musée de la Faïence, Direction des musées de France, 2008 / Marc Cherasse
Image : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
Figures en verre de Nevers
Image : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
la famille royale
Figures en verre de Nevers
France, début XIXe siècle
Image : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
Images : Facebook / Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers
"Renaud et Armide", retable représentant le décor de Lepautre et Berain
2e moitié 17e siècle.
Verre émaillé, 49x40x35 cm
Image : Musée municipal Frédéric Blandin, Nevers
Théâtre de la reine Marie-Antoinette à Versailles
Détail d'un retable
France, 18e siècle.
Verre émaillé, 47x38 cm
Image : Musée municipal Frédéric Blandin, Nevers
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
Le Musée des Arts décoratifs de Paris conserve également de jolies pièces en verre filé, dont celles-ci...
Groupes sculptés
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers
Signé à l’arrière « Haly »
France, 18e siècle
Musée des Arts décoratifs de Paris
Image : Paris, MAD / Jean Tholance
Persée délivrant Andromède
Images : Paris, MAD / Jean Tholance
Hercule aux pieds d'Omphale
Images : Paris, MAD / Jean Tholance
Le jugement de Pâris
Images : Paris, MAD / Jean Tholance
Les quatre saisons
France, 18e siècle (Nevers ?)
Email blanc opaque travaillé à la lampe, dit verre filé de Nevers
Paris, MAD / Jean Tholance
A suivre....
Groupes sculptés
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers
Signé à l’arrière « Haly »
France, 18e siècle
Musée des Arts décoratifs de Paris
Image : Paris, MAD / Jean Tholance
Persée délivrant Andromède
Images : Paris, MAD / Jean Tholance
Hercule aux pieds d'Omphale
Images : Paris, MAD / Jean Tholance
Le jugement de Pâris
Images : Paris, MAD / Jean Tholance
Les quatre saisons
France, 18e siècle (Nevers ?)
Email blanc opaque travaillé à la lampe, dit verre filé de Nevers
Paris, MAD / Jean Tholance
A suivre....
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
Tu as bien raison car elles sont très complémentaires .La nuit, la neige a écrit: Nous avions présenté quelques jolies créations en verres filés dans notre sujet : Dioramas et crèches du XVIIIe siècle
Je les poste à nouveau ici...
Merci pour la création de ce sujet !
Il était temps que Persée libère Andromède car la pauvrette a une envie pressante !
Je trouve à cette oeuvre-ci un petit air d'Othoniel . Non ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55412
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
Quelques autres exemplaires, miraculeusement épargnés depuis le XVIIIe siècle au regard de leur fragilité...
Scène de repas - théâtre
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers, papier, coquillage, corail
France, Nevers ?
1740
H. cm : 43,5 - l. cm : 43,5 - Prof. maximum cm : 26
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Scène de concert
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers, coquillages, glace, gravure en couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Tableau de la résurrection
Verre filé blanc rehaussé de couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
H. cm : 24,7 - L. cm : 17,8 - Prof. cm : 8
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Tableau de la Nativité
Verre filé blanc rehaussé de couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
H. cm : 24,7 - L. cm : 17,8 - Prof. cm : 8
Images : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Baptême du Christ
Verre filé blanc rehaussé de couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
H. totale cm : 21,8 - l. totale cm : 13 - Prof. cm : 8
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Figurines, Les quatre saisons
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers
France, Nevers ?
18e siècle
H. cm : entre 9,5 et 10
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Figurine
Verre émaillé blanc rehaussé de couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Figurine, cuisiner
émaux polychromes travaillés à la lampe sur fils de métal, dit vere filé de Nevers
France, Nevers ?
18e siècle
H. cm : 12 - Diam. de la base cm : 5,2
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Vieillard appuyé sur un bâton
Email blanc opaque travaillé à la lampe sur fils de métal, dit verre filé de Nevers
France, Nevers?, 18e siècle
H. cm : entre 12 et 13
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Figurine de saint Jean-Baptiste ?
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers
France, Nevers?, 18e siècle
H. cm : 11,7
Images : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Le musée Carnavalet conserve dans ses collections cette maquette, dont une partie des décors ont été réalisés en pâte de verre, par un atelier de Nevers...
La Bastille
Atelier de Nevers
Carton et pâte de verre
Fin XVIIIe siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Images : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Scène de repas - théâtre
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers, papier, coquillage, corail
France, Nevers ?
1740
H. cm : 43,5 - l. cm : 43,5 - Prof. maximum cm : 26
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Scène de concert
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers, coquillages, glace, gravure en couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Tableau de la résurrection
Verre filé blanc rehaussé de couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
H. cm : 24,7 - L. cm : 17,8 - Prof. cm : 8
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Tableau de la Nativité
Verre filé blanc rehaussé de couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
H. cm : 24,7 - L. cm : 17,8 - Prof. cm : 8
Images : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Baptême du Christ
Verre filé blanc rehaussé de couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
H. totale cm : 21,8 - l. totale cm : 13 - Prof. cm : 8
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Figurines, Les quatre saisons
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers
France, Nevers ?
18e siècle
H. cm : entre 9,5 et 10
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Figurine
Verre émaillé blanc rehaussé de couleurs
France, Nevers ?
18e siècle
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Figurine, cuisiner
émaux polychromes travaillés à la lampe sur fils de métal, dit vere filé de Nevers
France, Nevers ?
18e siècle
H. cm : 12 - Diam. de la base cm : 5,2
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Vieillard appuyé sur un bâton
Email blanc opaque travaillé à la lampe sur fils de métal, dit verre filé de Nevers
France, Nevers?, 18e siècle
H. cm : entre 12 et 13
Image : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Figurine de saint Jean-Baptiste ?
Emaux polychromes travaillés à la lampe sur fil de métal, dit verre filé de Nevers
France, Nevers?, 18e siècle
H. cm : 11,7
Images : Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
Le musée Carnavalet conserve dans ses collections cette maquette, dont une partie des décors ont été réalisés en pâte de verre, par un atelier de Nevers...
La Bastille
Atelier de Nevers
Carton et pâte de verre
Fin XVIIIe siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Images : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
Intéressant sujet, parfaitement illustré, merci.
Je découvre cet art que je ne connaissais pas. L'article de Jacqueline Bellanger - papesse de l'histoire et de l'expertise du verre - est également très intéressant. Le travail des artisans était assez fastidieux semble-t-il : on faisait fondre le verre à la lampe pour l'étirer et le modeler. Comme souvent au XVIIIème siècle, les ouvriers étaient payés à la tâche et travaillaient chez eux. On travaillait à la lampe dans des caves etc...
Je suis d'autant plus étonné par la découverte de ces objets qu'en matière de verrerie, la France est restée quelque peu en-deça des autres nations européennes pendant une bonne partie des XVIIème et XVIIIème siècles (la "gloire" des cristalleries de Saint-Louis, de Baccarat et du Creusot est assez tardive en réalité). Sous Louis XIV, Saint-Gobain invente la technique du "verre coulé" qui permet de réaliser la galerie des Glaces. En matière de glaces, la France arrive alors à surpasser les autres Nations européennes. Mais pour le reste, Louis XIV et Colbert "délaissent" quelque peu l'industrie verrière. Les plus beaux verres sont produits en Angleterre, aux Pays-Bas, en Italie, à Liège, en Bohême. En 1615, les Anglais inventent le cristal moderne (chargé de plomb). Les Hollandais le gravent à la pointe de diamant. La Bohême et l'Italie arrivent encore à tirer leur épingle du jeu. Mais en France, au XVIIIème siècle on ne produit essentiellement que de la verrerie ordinaire voire de la verrerie de haute qualité, mais pas encore de la verrerie d'art comme ailleurs en Europe. La technique du verre filé fait exception semble-t-il !
Je découvre cet art que je ne connaissais pas. L'article de Jacqueline Bellanger - papesse de l'histoire et de l'expertise du verre - est également très intéressant. Le travail des artisans était assez fastidieux semble-t-il : on faisait fondre le verre à la lampe pour l'étirer et le modeler. Comme souvent au XVIIIème siècle, les ouvriers étaient payés à la tâche et travaillaient chez eux. On travaillait à la lampe dans des caves etc...
Je suis d'autant plus étonné par la découverte de ces objets qu'en matière de verrerie, la France est restée quelque peu en-deça des autres nations européennes pendant une bonne partie des XVIIème et XVIIIème siècles (la "gloire" des cristalleries de Saint-Louis, de Baccarat et du Creusot est assez tardive en réalité). Sous Louis XIV, Saint-Gobain invente la technique du "verre coulé" qui permet de réaliser la galerie des Glaces. En matière de glaces, la France arrive alors à surpasser les autres Nations européennes. Mais pour le reste, Louis XIV et Colbert "délaissent" quelque peu l'industrie verrière. Les plus beaux verres sont produits en Angleterre, aux Pays-Bas, en Italie, à Liège, en Bohême. En 1615, les Anglais inventent le cristal moderne (chargé de plomb). Les Hollandais le gravent à la pointe de diamant. La Bohême et l'Italie arrivent encore à tirer leur épingle du jeu. Mais en France, au XVIIIème siècle on ne produit essentiellement que de la verrerie ordinaire voire de la verrerie de haute qualité, mais pas encore de la verrerie d'art comme ailleurs en Europe. La technique du verre filé fait exception semble-t-il !
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3726
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
Bravo MARIE-ANTOINETTE !
Ce doit être très rare, car imagine-t-on l'extrême fragilité de ces petites figurines.
Ce doit être très rare, car imagine-t-on l'extrême fragilité de ces petites figurines.
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
J'aurais pu les poster dans notre sujet Dioramas et crèches du XVIIIe siècle, mais je préfère encore étoffer celui-ci avec ces quelques beaux exemplaires, prochainement présentés en vente aux enchères...
- Nevers, XVIIIe siècle.
Diorama armorié en verre filé représentant une scène de navires surmontée d’une balustrade architecturée.
H.48 L.71 P.15 cm.
Provenance : Collection Arturo Lopez Willshaw, Paris ; Collection Roland de La Poype, Antibes ; Collection privée.
Bibliographie : Sylvie Lhermite-King, Verres filés du XVIe au XXIe siècle, catalogue de l’exposition, reproduit p.26.
Une grande scène représentant le port de Brest avec des navires similaires est conservée au Manoir de Saussey.
- France, Nevers (?), XVIIIe siècle
Diorama reliquaire
Dim. 49,5x33 cm.
Diorama reliquaire en verre filé dans lequel un cartel écrit à l’encre brune mentionne les reliques du voile de la Sainte Vierge, du manteau de Saint Joseph, de reliques de Sainte Anne, et des saints martyrs Théodose et Clément.
Sur un autel prend place un décor d’architecture à colonnes en verre filé et paperolles dorées et dans lequel la Vierge couronnée vêtue à la mode du XVIIIe siècle se tient debout entourée de trois indigents.
Et je " triche " , puisque cet autre objet est quant à lui daté du XIXe siècle...
- Crèche ou Paradis
Travail de René Lambourg
Saumur, milieu du XIXe siècle.
Dim.200x 87 cm à vue. Accidents
Composition en verre filé et plaques de verre églomisé présentée dans une vitrine architecturée et légendée.
L’ensemble s’organise en deux registres: la partie centrale est composée d’une grotte végétalisée et ornée de coquillages sur laquelle prennent place une multitude de personnages, des agneaux, des anges, de part et d’autre, des groupes de personnages ainsi que des navires, à l’intérieur de la grotte, la scène de la nativité. Sur le fond prend place une croix composée de perles de verre coloré et transparent. La partie haute, sur fond de miroir et dans un univers végétalisé d’herbes et de fleurs abrite une scène ou prend place la figure de Saint Pierre et dans laquelle évoluent anges et agneaux, l’ensemble est coiffé de messages de foi chrétienne.
Travail comparable conservé au musée d’Art religieux de Blois.
* Source et infos complémentaires : Prunier Auction, Louviers - Vente du 27 novembre 2022
Et si l'histoire de ces objets si fragiles vous intéresse, je vous recommande à nouveau la lecture de cet article :
Figurines de verre et d'émaux de Nevers (Jacqueline Bellanger)
- Nevers, XVIIIe siècle.
Diorama armorié en verre filé représentant une scène de navires surmontée d’une balustrade architecturée.
H.48 L.71 P.15 cm.
Provenance : Collection Arturo Lopez Willshaw, Paris ; Collection Roland de La Poype, Antibes ; Collection privée.
Bibliographie : Sylvie Lhermite-King, Verres filés du XVIe au XXIe siècle, catalogue de l’exposition, reproduit p.26.
Une grande scène représentant le port de Brest avec des navires similaires est conservée au Manoir de Saussey.
- France, Nevers (?), XVIIIe siècle
Diorama reliquaire
Dim. 49,5x33 cm.
Diorama reliquaire en verre filé dans lequel un cartel écrit à l’encre brune mentionne les reliques du voile de la Sainte Vierge, du manteau de Saint Joseph, de reliques de Sainte Anne, et des saints martyrs Théodose et Clément.
Sur un autel prend place un décor d’architecture à colonnes en verre filé et paperolles dorées et dans lequel la Vierge couronnée vêtue à la mode du XVIIIe siècle se tient debout entourée de trois indigents.
Et je " triche " , puisque cet autre objet est quant à lui daté du XIXe siècle...
- Crèche ou Paradis
Travail de René Lambourg
Saumur, milieu du XIXe siècle.
Dim.200x 87 cm à vue. Accidents
Composition en verre filé et plaques de verre églomisé présentée dans une vitrine architecturée et légendée.
L’ensemble s’organise en deux registres: la partie centrale est composée d’une grotte végétalisée et ornée de coquillages sur laquelle prennent place une multitude de personnages, des agneaux, des anges, de part et d’autre, des groupes de personnages ainsi que des navires, à l’intérieur de la grotte, la scène de la nativité. Sur le fond prend place une croix composée de perles de verre coloré et transparent. La partie haute, sur fond de miroir et dans un univers végétalisé d’herbes et de fleurs abrite une scène ou prend place la figure de Saint Pierre et dans laquelle évoluent anges et agneaux, l’ensemble est coiffé de messages de foi chrétienne.
Travail comparable conservé au musée d’Art religieux de Blois.
* Source et infos complémentaires : Prunier Auction, Louviers - Vente du 27 novembre 2022
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Et si l'histoire de ces objets si fragiles vous intéresse, je vous recommande à nouveau la lecture de cet article :
Figurines de verre et d'émaux de Nevers (Jacqueline Bellanger)
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le verre de Nevers, l'art du travail à la lampe et des verres filés
Voici un bel exemplaire prochainement présenté en vente aux enchères. Quelles précautions faut-il prendre pour que des objets si fragiles traversent ainsi les siècles sans trop de dommages...
Boîte historiée en verre filé
NEVERS, deuxième moitié du XVIIe siècle
Boîte historiée en verre filé, papiers roulés, papier maché, coquillages, miroirs au mercure, plumets de soie, coquilles de verre en deux parties : la partie haute représentant l'Hôtel de Ville de Paris animé d'un carosse tiré par des chevaux au galop, un couple et des personnages, la partie basse représentant au centre un navire avec fanion Le Victorieux battant pavillon royal animé de personnages comportant de part et d'autre des "pastres sacrés" et encadré à gauche par un couple et leurs enfants devant une construction et à droite d'une église à double clochets bulbeux ; L'ensemble parsemé de nombreuses fleurs de lys et d'anges dans les angles (...)
Le cadre en bois doré probablement de la fin du XVIIIe siècle.
Quelques accidents et morceaux détachés.
42.5 x 53 x 13 cm
Présentation :
Boîte appelée aussi diorama très certainement réalisée à la gloire d'Armand-Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu (1629-1715), neveu du Cardinal de Richelieu, dont il hérita.
Armand-Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu mena une vie particulièrement dispendieuse et dissolue, il dilapida toute la fortune héritée de son oncle. Gouverneur de la ville du Havre, général des galères, membre de la Fronde contre le roi, il retourne dans ses grâces à la fin de sa vie. Pour cela, il s'approche de Mme de Maintenon, dernière maîtresse en titre, particulièrement religieuse. C'est ainsi qu'il devint aussi dévot qu'il n'était libertin.
Ce qui frappe le regard est la symbolique royale : présence des fleurs de lys, navire battant pavillon royal, anges porteurs de palmes, ...
La partie haute représente l'Hôtel de Ville de Paris où se trouve un carrosse tiré par des chevaux galopant. Les visites royales à l'Hôtel de Ville de Paris sont rares. La plus connue est celle de Louis XIV en 1687 lors du Festin donné par les échevins de Paris, en signe de réconciliation avec le roi, à la suite de la Fronde (1648-1653). A l'opposé du carrosse, sont représentés le prévôt des marchand Henri II de Fourcy et sa femme qui accueillent le roi. Cet évènement rappelle symboliquement le ralliement de Richelieu au roi Louis XIV après la Fronde.
La partie basse au centre comporte un navire de la Marine Royale, navire amiral à deux rangs avec boyard, nommé Le Victorieux, typique de ceux construits avant 1650. Lorsqu'il était général des galères, le fait d'arme de Richelieu est une victoire au large de Naples en 1647.
La suite des éléments en partie basse ne sont pas sans rappeler la nouvelle bonne conduite du duc à la fin de sa vie :
- Représentation de l'église de Richelieu en Touraine construite par Lemercier. En témoigne sa physionomie ainsi que les armoiries de la famille de Richelieu esquissées en façade.
- Le bâtiment à gauche à la porte particulièrement architecturée est une construction de la ville de Richelieu dans la Grande Rue (ensemble de 28 bâtiments construits sur les plans de l'architecte Jacques Lemercier), probablement couvent des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul. Celles-ci se sont installées en 1638 dans la ville. Le duc serait représenté en famille devant celui-ci.
- Les « pastes sacrées » de part et d'autre du navire sont des poussières de reliques. Si elles sont secondaires ici, habituellement les religieuses font des reliques l'objet principal de leurs boîtes.
Au premier plan, au centre en bas se trouve un quadrupède en verre filé (probablement un chien) et des cygnes qui symbolisent la fidélité du duc à Dieu et au roi.
Enfin, la représentation de la religieuse en verre filé en bas à gauche est unique dans la production de ces boites de Nevers. Il s'agit très probablement de la signature du couvent producteur.
La boite aurait été réalisée entre 1687 (Festin de l'Hôtel de Ville) et 1689 (date de naissance de la troisième fille du couple, non représentée). Plus tard, un garçon nommé Louis, dont le roi sera parrain, naît en 1696.
Nous avons là un rare témoignage de la vie d'un haut personnage de la Cour du roi Louis XIV ainsi que de bâtiments maritimes ou religieux assez précis, aujourd'hui disparus, perdu ou mutilé :
- l'Hôtel de Ville de Paris d'origine est représenté de façon assez précise près de la Seine, celui-ci ayant brûlé lors de la Commune à la fin du XIXe siècle
- le navire amiral de la bataille de Naples de 1647 s'appelait très probablement le Victorieux, ce que les archives lacunaires ne peuvent nous apprendre.
- les armoiries des ducs de Richelieu de la façade de l'église construite par Lemercier ont été burinées à la Révolution.
Ces boites étaient généralement des cadeaux de remerciements effectués par les religieuses à une famille dont une fille était entrée dans l'ordre ou à un bienfaiteur. Celles-ci étaient produites à Nevers dans la deuxième moitié du XVIIe siècle.
* Source et informations complémentaires : Mallié-Arcelin - Vente Paris Drouot du 1er mars 2023
Boîte historiée en verre filé
NEVERS, deuxième moitié du XVIIe siècle
Boîte historiée en verre filé, papiers roulés, papier maché, coquillages, miroirs au mercure, plumets de soie, coquilles de verre en deux parties : la partie haute représentant l'Hôtel de Ville de Paris animé d'un carosse tiré par des chevaux au galop, un couple et des personnages, la partie basse représentant au centre un navire avec fanion Le Victorieux battant pavillon royal animé de personnages comportant de part et d'autre des "pastres sacrés" et encadré à gauche par un couple et leurs enfants devant une construction et à droite d'une église à double clochets bulbeux ; L'ensemble parsemé de nombreuses fleurs de lys et d'anges dans les angles (...)
Le cadre en bois doré probablement de la fin du XVIIIe siècle.
Quelques accidents et morceaux détachés.
42.5 x 53 x 13 cm
Présentation :
Boîte appelée aussi diorama très certainement réalisée à la gloire d'Armand-Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu (1629-1715), neveu du Cardinal de Richelieu, dont il hérita.
Armand-Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu mena une vie particulièrement dispendieuse et dissolue, il dilapida toute la fortune héritée de son oncle. Gouverneur de la ville du Havre, général des galères, membre de la Fronde contre le roi, il retourne dans ses grâces à la fin de sa vie. Pour cela, il s'approche de Mme de Maintenon, dernière maîtresse en titre, particulièrement religieuse. C'est ainsi qu'il devint aussi dévot qu'il n'était libertin.
Ce qui frappe le regard est la symbolique royale : présence des fleurs de lys, navire battant pavillon royal, anges porteurs de palmes, ...
La partie haute représente l'Hôtel de Ville de Paris où se trouve un carrosse tiré par des chevaux galopant. Les visites royales à l'Hôtel de Ville de Paris sont rares. La plus connue est celle de Louis XIV en 1687 lors du Festin donné par les échevins de Paris, en signe de réconciliation avec le roi, à la suite de la Fronde (1648-1653). A l'opposé du carrosse, sont représentés le prévôt des marchand Henri II de Fourcy et sa femme qui accueillent le roi. Cet évènement rappelle symboliquement le ralliement de Richelieu au roi Louis XIV après la Fronde.
La partie basse au centre comporte un navire de la Marine Royale, navire amiral à deux rangs avec boyard, nommé Le Victorieux, typique de ceux construits avant 1650. Lorsqu'il était général des galères, le fait d'arme de Richelieu est une victoire au large de Naples en 1647.
La suite des éléments en partie basse ne sont pas sans rappeler la nouvelle bonne conduite du duc à la fin de sa vie :
- Représentation de l'église de Richelieu en Touraine construite par Lemercier. En témoigne sa physionomie ainsi que les armoiries de la famille de Richelieu esquissées en façade.
- Le bâtiment à gauche à la porte particulièrement architecturée est une construction de la ville de Richelieu dans la Grande Rue (ensemble de 28 bâtiments construits sur les plans de l'architecte Jacques Lemercier), probablement couvent des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul. Celles-ci se sont installées en 1638 dans la ville. Le duc serait représenté en famille devant celui-ci.
- Les « pastes sacrées » de part et d'autre du navire sont des poussières de reliques. Si elles sont secondaires ici, habituellement les religieuses font des reliques l'objet principal de leurs boîtes.
Au premier plan, au centre en bas se trouve un quadrupède en verre filé (probablement un chien) et des cygnes qui symbolisent la fidélité du duc à Dieu et au roi.
Enfin, la représentation de la religieuse en verre filé en bas à gauche est unique dans la production de ces boites de Nevers. Il s'agit très probablement de la signature du couvent producteur.
La boite aurait été réalisée entre 1687 (Festin de l'Hôtel de Ville) et 1689 (date de naissance de la troisième fille du couple, non représentée). Plus tard, un garçon nommé Louis, dont le roi sera parrain, naît en 1696.
Nous avons là un rare témoignage de la vie d'un haut personnage de la Cour du roi Louis XIV ainsi que de bâtiments maritimes ou religieux assez précis, aujourd'hui disparus, perdu ou mutilé :
- l'Hôtel de Ville de Paris d'origine est représenté de façon assez précise près de la Seine, celui-ci ayant brûlé lors de la Commune à la fin du XIXe siècle
- le navire amiral de la bataille de Naples de 1647 s'appelait très probablement le Victorieux, ce que les archives lacunaires ne peuvent nous apprendre.
- les armoiries des ducs de Richelieu de la façade de l'église construite par Lemercier ont été burinées à la Révolution.
Ces boites étaient généralement des cadeaux de remerciements effectués par les religieuses à une famille dont une fille était entrée dans l'ordre ou à un bienfaiteur. Celles-ci étaient produites à Nevers dans la deuxième moitié du XVIIe siècle.
* Source et informations complémentaires : Mallié-Arcelin - Vente Paris Drouot du 1er mars 2023
La nuit, la neige- Messages : 18103
Date d'inscription : 21/12/2013
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