Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
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Re: Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
A une période de sa vie, Clotilde de France, sœur de Louis XVI et reine de Piémont-Sardaigne, avait perdu l'usage de l'un de ses doigts.
Pourquoi
Pourquoi
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
Vous écriviez, Domi :
Charles-Emmanuel serait-il devenu acariâtre, caractériel, voire violent ?
Dominique Poulin a écrit:
Les documents consultés pour les années 1775-1795 ne permettent pas d'étayer le détail et l'ampleur de ses troubles, car les sources qui nous les révèlent sont postérieures à cette période. Toutefois, un témoignage certes tardif d'un agent de renseignements autrichien, sans doute contemporain de la décade 1790, nous révèle l'esprit et l'état de vie spartiate que s'imposait Charles-Emmanuel, en inadéquation avec son statut royal :
"Il se lève avant le jour et reste quatre heures en prières. Il porte un cilice, il se donne la discipline, jeûne et se nourrit de légumes, même au temps non prescrits. Il vit dans la pénitence et la contemplation. Il est trop absorbé par le salut de son âme pour trouver le temps de songer à l'État."
L'aggravation de son état psychique s'amplifiera lors de son règne désastreux en 1796-1798 puis au cours de son exil les années suivantes, mais les conditions de cette déchéance semblent avoir été en germe bien avant son accession au trône.
Charles-Emmanuel serait-il devenu acariâtre, caractériel, voire violent ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
Pincé en refermant trop violement son bréviaire ?!
Une mortification ? en soignant son mari ?
Une mortification ? en soignant son mari ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
... la conjugalité de ces deux-là, misère ! ___
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
Charles-Emmanuel IV n'a jamais été violent envers les autres, il était plutôt lorsqu'il était normal, doux et posé. C'est plutôt envers lui, que le mal pouvait faire des ravages.
Mais
-il était dépressif et pire encore son cerveau fonctionnait mal par moments.
Je donne des indications probantes, dans l'étude que j'ai consacrée à sa femme ici.
Il a donc fait mal à sa femme, sans avoir l'intention de le faire, c'est une crise de sa maladie qui en est la cause.
Mais quelle maladie
Mais
-il était dépressif et pire encore son cerveau fonctionnait mal par moments.
Je donne des indications probantes, dans l'étude que j'ai consacrée à sa femme ici.
Il a donc fait mal à sa femme, sans avoir l'intention de le faire, c'est une crise de sa maladie qui en est la cause.
Mais quelle maladie
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
L'épilepsie ?
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
spasmes ?
démence ?
narcolepsie ?
démence ?
narcolepsie ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Charles-Emmanuel IV de Piémont-Sardaigne
Faisons le point :
Je poste un court extrait de la récente biographie de Mme Dominique Sabourdin-Perrin, " Marie-Clotilde de France, la sœur oubliée de Louis XVI " aux éditions Salvator :
" Le bonheur des Piémont n'est peut-être pas si total qu'il y paraît. Clotilde et Charles-Emmanuel " portent leurs croix " qui sont la maladie du prince et la stérilité du couple.
Quelle était la maladie de ce prince ?
L'historien Botta dit qu'il était un prince doué de toutes les qualités qu'il est donné à l'homme de posséder, d'une instruction accomplie, plein de zèle pour la religion, mais " qu'il était affligé d'une maladie nerveuse et sans remède, dont il éprouvait des douleurs inouïes, jetait son imagination dans des écarts qui souvent ne permettaient pas de le reconnaître ". L'historien Bianchi parle d'une " infinie et effrayante mélancolie ", alors que la situation est qualifiée de manière beaucoup plus brutale par l'historien Leynadier :
" Hatons nous de dire que ces quelques mots ne sont qu'une phrase honnête de l'historien italien, pour apprendre à ses lecteurs que Charles-Emmanuel était atteint d'une sorte de folie qui touchait à l'imbecilite et qui, combinée ensuite avec un bigotisme outré, aboutit en lui à l'idiotisme. "
Pendant les accès de sa maladie, le roi est pris de crises nerveuses qui ne sont pas sans conséquence. Charles-Emmanuel lui-même a raconté peu après la mort de la reine qu'un jour, ayant remarqué qu'elle ne se servait pas correctement d'un de ses doigts, il lui en avait demandé la raison. A sa grande confusion, elle lui avait avoué que cinq ou six ans plus tôt, lors d'une de ses crises, il s'était accroché à son doigt et sans se rendre compte de ce qu'il faisait, l'avait disloqué. "
Pour ma part, je fais la part des choses :
" Fou ", " imbécile ", " idiot ", Charles-Emmanuel ne l'était certainement pas. Ces termes ne peuvent qu'être employés à tort, lorsqu'un sujet est en proie à une crise de nerfs, ou l'esprit et le corps ne sont plus coordonnés. Dans le quotidien, à travers son intellect, dans son tempérament, le roi ne répondait à aucun de ses termes.
C'est donc, en proie à une maladie nerveuse, qu'il perdait tous ses moyens pour que le corps et l'esprit ne fonctionnent plus. Crise de démence ? les informations sont trop peu étayées et lacunaires pour affirmer une telle pathologie, je n'y crois guère.
Accès de dépression ? oui, certainement. Crises d'angoisse ? encore oui.
Plus grave : le pronostic d'épilepsie a été prononcé dans certaines sources, mais ces sources ne sont pas argumentées. Ce n'est pas impossible, au regard de ce qu'il a fait au détriment de sa femme eplorée. A travers cet épisode, on peut penser à des convulsions révélatrices de crises d'épilepsie, mais attention cela reste une hypothèse.
Je poste un court extrait de la récente biographie de Mme Dominique Sabourdin-Perrin, " Marie-Clotilde de France, la sœur oubliée de Louis XVI " aux éditions Salvator :
" Le bonheur des Piémont n'est peut-être pas si total qu'il y paraît. Clotilde et Charles-Emmanuel " portent leurs croix " qui sont la maladie du prince et la stérilité du couple.
Quelle était la maladie de ce prince ?
L'historien Botta dit qu'il était un prince doué de toutes les qualités qu'il est donné à l'homme de posséder, d'une instruction accomplie, plein de zèle pour la religion, mais " qu'il était affligé d'une maladie nerveuse et sans remède, dont il éprouvait des douleurs inouïes, jetait son imagination dans des écarts qui souvent ne permettaient pas de le reconnaître ". L'historien Bianchi parle d'une " infinie et effrayante mélancolie ", alors que la situation est qualifiée de manière beaucoup plus brutale par l'historien Leynadier :
" Hatons nous de dire que ces quelques mots ne sont qu'une phrase honnête de l'historien italien, pour apprendre à ses lecteurs que Charles-Emmanuel était atteint d'une sorte de folie qui touchait à l'imbecilite et qui, combinée ensuite avec un bigotisme outré, aboutit en lui à l'idiotisme. "
Pendant les accès de sa maladie, le roi est pris de crises nerveuses qui ne sont pas sans conséquence. Charles-Emmanuel lui-même a raconté peu après la mort de la reine qu'un jour, ayant remarqué qu'elle ne se servait pas correctement d'un de ses doigts, il lui en avait demandé la raison. A sa grande confusion, elle lui avait avoué que cinq ou six ans plus tôt, lors d'une de ses crises, il s'était accroché à son doigt et sans se rendre compte de ce qu'il faisait, l'avait disloqué. "
Pour ma part, je fais la part des choses :
" Fou ", " imbécile ", " idiot ", Charles-Emmanuel ne l'était certainement pas. Ces termes ne peuvent qu'être employés à tort, lorsqu'un sujet est en proie à une crise de nerfs, ou l'esprit et le corps ne sont plus coordonnés. Dans le quotidien, à travers son intellect, dans son tempérament, le roi ne répondait à aucun de ses termes.
C'est donc, en proie à une maladie nerveuse, qu'il perdait tous ses moyens pour que le corps et l'esprit ne fonctionnent plus. Crise de démence ? les informations sont trop peu étayées et lacunaires pour affirmer une telle pathologie, je n'y crois guère.
Accès de dépression ? oui, certainement. Crises d'angoisse ? encore oui.
Plus grave : le pronostic d'épilepsie a été prononcé dans certaines sources, mais ces sources ne sont pas argumentées. Ce n'est pas impossible, au regard de ce qu'il a fait au détriment de sa femme eplorée. A travers cet épisode, on peut penser à des convulsions révélatrices de crises d'épilepsie, mais attention cela reste une hypothèse.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Victor Amédée II
C'est le premier roi de Sardaigne, Victor-Amédée II, également duc de Savoie et comte de Nice qui utilisa la métaphore de l'artichaut avec la péninsule italienne la comparant à un artichaut qu'on effeuille feuille à feuille.
Première maison souveraine en Italie par l'ancienneté, la Maison de Savoie avait pour objectif à long terme de régner sur toute la péninsule italienne, s'attachant une à une toutes les provinces.
A la première moitié du XVIIIe siècle, elle réussit aux terme des grands traités internationaux à s'étendre partiellement dans le Milanais, à défaut d'annexer toute la Lombardie. Ce n'était que partie remise !
La deuxième moitié du siècle est plus morose, car l'alliance franco-autrichienne de 1756 bloqua les visée expansionnistes des Savoie en Italie centrale.
Déchue du Piémont à partir de 1798 par le Directoire et reléguée dans son île de Sardaigne jusqu'en 1814, la Maison de Savoie obtient un débouché maritime avec Gênes et la Ligurie lors du congrès de Vienne en 1815.
Il faudra cependant attendre les remous des révolutions de 1848 et l'éveil des nationalités en Europe pour que l'antique maison de Savoie règne sur toute l'Italie en 1861 avec la rétrocession de son duché Savoyard et du comté de Nice à la France sous l'égide de Victor-Emmanuel II, du ministre Cavour et de Napoléon III.
La dynastie cessera de régner en Italie en 1946 à la suite d'un référendum, entachée par son implication dans le régime fasciste de Mussolini.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
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