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Les Termes de Saint-Amand-les-Eaux, au XVIIIème siècle

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Les Termes de Saint-Amand-les-Eaux, au XVIIIème siècle Empty Les Termes de Saint-Amand-les-Eaux, au XVIIIème siècle

Message par Mme de Sabran Lun 21 Déc 2020, 19:07


  • En 50 av. J.-C., les vertus des sources étaient déjà connues des Romains, qui avaient bâti des thermes sur le site, nous dit WIKI. Négligées puis abandonnées durant le Moyen-Age, les sources reprirent de la renommée.  En 1648,  Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas, est amené par son médecin boire l'eau de Saint-Amand pour traiter une colique néphrétique et en est parfaitement guéri. Les sources furent « redécouvertes » par le maréchal Louis-François de Boufflers (1644-1711), qui fit exécuter d’importants travaux de réfection et de captage des eaux. À cette occasion de nombreux vestiges romains furent découverts.



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  • En 1689, Racine fit un éloge des eaux thermales de Saint-Amand en ces termes :


  •  « J'espère que nous pourrons nous trouver lui et moi à Saint-Amand le printemps prochain; car on a en tête que ces eaux-là me sont très bonnes aussi bien qu'à lui. M. de Cavoie s'en est trouvé à merveille et on me demande qu'il ne s'est jamais porté si bien qu'il fait et qu'il a repris, non seulement sa santé, mais même toute sa gaieté ».


  • Au XVIIème siècle, elle est déclarée « eau miraculeuse ».


  • Au XVIIIème, les thermes de Saint-Amand sont très courus .   La meilleure société va en goûter les bienfaits.  Mme de Sabran ne fait pas exception et écrit ses impressions au chevalier de Boufflers :



« Nous avons été nous promener à Saint-Amand, voir les eaux que je vais prendre avec la comtesse Auguste et les bains, qui m'ont paru cependant bien sales et bien incommodes; mais la nécessité passe par-dessus tout : j'ai été bien étonnée en voyant les boues et en pensant que des êtres vivants et pensants avaient le courage de s'enterrer jusqu'au col dans les tas d'ordures : le cœur me soulevait en faisant de certaines réflexions fort naturelles, de tout ce qu'on doit se léguer en se succédant ainsi l'un à l'autre, car tout ce que Dieu et les hommes y ont mis y est resté.
Ces boues précieuses  Les Termes de Saint-Amand-les-Eaux, au XVIIIème siècle Tzolz225  n'ont peut-être pas été nettoyées depuis le déluge dont elles tirent sans doute leur origine. Pour moi, je sens bien que pour rien je ne voudrais m'y plonger, pas même quand il s'agirait de conserver ma vie, à moins que cela n'intéressât la tienne. »


Ce soin thermal classique et ancestral, particulièrement conseillé pour le traitement de l'arthrose et des rhumatismes,  permettait également d’obtenir de bons résultats chez les personnes atteintes d’affections neurologiques, de lésions dermatologiques ou de troubles circulatoires.
Heureusement Mme de Sabran, grâce à de grandes protections, put éviter cette fâcheuse piscine qui, à juste titre, lui inspirait une si profonde répulsion; elle arriva à suivre son traitement dans des conditions, à la vérité, fort primitives, mais qui ménageaient, dans une certaine mesure, sa délicatesse :

« Dans ce moment, je sors du bain. Il est minuit; car, tout au rebours des autres, je me baigne de préférence à cette heure plutôt que le matin, à cause de mes enfants qu'il faudrait perdre de vue trop longtemps. Les bains, comme le reste se ressentent de la simplicité rustique de ce lieu : c'est un misérable tonneau enfoncé dans la terre, mais recouvert d'un drap bien propre; un petit lit de toile dont les rideaux n'ont que la moitié de l'ampleur raisonnable; les quatre murailles bien blanches et de petits fagots de sarment qui pétillent et qui font une petite flamme brillante. »

Enchantée de son séjour, du repos qu'elle y trouve, du bienfaisant effet des bains, et désireuse également de fuir Paris où elle ne trouve que des soucis, Mme de Sabran décide de rester à Saint-Amand une partie de l'été; dans ce but, elle loue une petite maison dans une situation charmante; elle y coule des jours délicieux, partageant son temps entre la lecture, la peinture, la promenade, jouissant pleinement de ses enfants qui l'adorent et du voisinage d'une amie qu'elle aime tendrement :

« 15 mai 1787.

« Me voici à Saint-Amand, dans la plus jolie petite maison du monde et dans l'endroit le plus sauvage; on ne voit que des prés émaillés de fleurs, des petites chaumières de distance en distance pour récréer la vue. et l'on ne rencontre que de jolis petits moutons et de jeunes bergers mieux tournés que nos bergers modernes, couronnés de lilas, mangeant de grosses tartines de pain bien noir, recouvertes de fromage bien blanc, ou bien chantant à l'unisson les charmes naïfs de leurs bergères... La paix qui règne dans cette solitude 
se communique à l'âme. »


Elle se trouve si parfaitement heureuse « qu'elle sent du plaisir à respirer, à penser, à réfléchir, à regarder, à causer, à lire, à dormir, enfin à tout ».

Chaque jour, elle fait avec ses enfants, de longues promenades dans les environs. Un après-midi elle va visiter avec eux l'abbaye de Bonne-Espérance, située au milieu des bois:

« Ici, ce sont de gros moines qui, au lieu d'être pâles, de veiller, de prier, et de se consumer en Dieu, ont des faces vermeilles et rebondies, qui sommeillent le jour et dorment mieux la nuit, qui usent la nappe à force de tenir table, plutôt que l'autel à force de prier; et qui, bien loin de s'occuper tristement de leurs erreurs passées, s'occupent gaiement des plaisirs présents quand ils en rencontrent. Mais en voilà assez sur la moinerie ; ces gens-là sont trop heureux pour qu'on y songe longtemps. »


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En dépit du charme qu'elle éprouvait à vivre dans une quasi-solitude et à goûter les joies de la campagne, Mme de Sabran ne pouvait cependant s'éterniser dans les délices de Saint-Amand. Elle devait en finir avec le mariage ébauché de Delphine et elle se décida à rentrer à Paris ...


( Source :   Gaston Maugras

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Message par Mme de Sabran Mer 23 Déc 2020, 09:27

Ajoutons, pour l'anecdote, qu'outre son " eau miraculeuse " et ses bains de boue, Saint-Amand-les-Eaux possédait des faïenceries.   Very Happy

L’intérêt pour l’histoire des manufactures de faïence de Saint-Amand remonte au milieu du XIXe siècle et a fait l’objet de travaux historiographiques, mais l'origine de la faïence à Saint-Amand remonte au XVIIIe siècle.
Certaines sources consultées par les historiens permettent d’affirmer que la plus ancienne fabrique de faïence fut fondée dans les premières années du XVIIIe siècle par Nicolas Desmoutiers (né vers 1680) et fonctionne en 1725. La fabrique était située rue du Prévôt (actuelle rue Davaine), donnée par Nicolas Desmoutiers à sa fille en dot lors de son mariage avec Robert Flescher, seigneur des Préaux, bailli de Wiers.



Assiettes à décor historique 

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" Dynastie, Roi & Reine de France "


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Trianon


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Révolution française 


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