La baronne Germaine de Staël
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Mme de Sabran
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Re: La baronne Germaine de Staël
Gouverneur Morris a écrit: boudoi30
Bonne nouvelle ! La correspondance semble être encore disponible pour ceux qui souhaitent l'acquérir !
http://livre.fnac.com/a134808/Isabelle-De-Charriere-Une-liaison-dangereuse
Je pense que nous en mourons tous d'envie à présent !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne Germaine de Staël
je dois dire que l'existence de cette personne m'était tout a fait inconnue. Merci de la rescusiter.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: La baronne Germaine de Staël
Comte d'Hézècques a écrit:
Le roman Zulma de Mme de Staël lui semblait « un bien mauvais ouvrage » et elle avait condamné le plaidoyer de Mme de Staël en faveur de Marie Antoinette, non pour ses idées (qu'elle approuvait chaleureusement) mais en raison de son pathos, de son affectation et de son style antipathique.
Exactement!!
Invité- Invité
Re: La baronne Germaine de Staël
Germaine, au sujet du prince de Ligne :
Il remue des cordes de mon âme que je ne puis m’avouer et dont il ne se doute pas.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne Germaine de Staël
Mais lui disait de Germaine :
Son christianisme donne envie d’être païen, sa mysticité fait préférer la sécheresse, et son amour du merveilleux donne le goût de tout ce qu’il y a de plus simple et de plus vulgaire.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne Germaine de Staël
Le mariage de Germaine :
En même temps que Fersen et Stedingk, un autre Suédois, d’un nom qui allait devenir célèbre, hantait la cour de France avec la ferme résolution d’y faire une brillante fortune : c’était M. de Staël-Holstein. Une première inspiration l’avait conduit à s’engager, lui aussi, dans la guerre d’Amérique : il voulait alors se distinguer et acquérir de la gloire ; mais ayant réfléchi, il avait reconnu que c’était là, pour aller à son véritable but, un chemin détourné, long et périlleux, que le plus sûr et le plus court était de ne pas partir, de demeurer à Paris ou à Versailles, c’est-à-dire sous les yeux du roi son maître ou du moins là où était son cœur, de l’y servir suivant ses goûts, et de s’élever en s’attachant à ce service ; Nous ne réélirons pas en détail, l’ayant jadis racontée ici même , la curieuse histoire de son rapide avancement : sa nomination, de par un traité formel accepté de Gustave III, comme ambassadeur de Suède en France à perpétuité, et son mariage avec Mme Necker, condition formelle du traité. Peu de diplomates ont jamais conduit une affaire intéressant les cabinets et les peuples avec autant de constance d’habileté et de bonheur que M. de Staël en eût à diriger la négociation où il avait engagé toutes ses espérances de fortune. Il lui fallut cinq ou six ans, il est vrai, depuis le mois de juin 1779, où nous trouvons dans ses propres lettres à Gustave III, conservées à Upsal, la première trace de son dessein, jusqu’au 14 janvier 1786, jour de la bénédiction nuptiale ; mais on doit se rappeler qu’il était parti de loin, puisque, au moment même où il commençait de prétendre au plus opulent mariage, Creutz écrivait de lui : « Le pauvre Staël est dans une situation qui fait pitié ; il n’a pas un sou vaillant ! » Insensiblement et avec une adresse merveilleuse il sut engager tout le monde dans cette seule affaire de la riche alliance qu’il convoitait. Les grandes dames de la cour de France, auprès desquelles il avait commencé de gagner du crédit en faisant les commissions galantes de Gustave III, furent auprès des deux cours ses premières protectrices, et Mme de Boufflers, entre toutes, se donna mille peines, avec des façons de duègne vers la fin, pour le faire réussir ; le comte de Creutz, ambassadeur de Suède à Paris, après s’être maintes fois apitoyé sur le sort du baron quand il le voyait s’endetter à plaisir en vue du succès, finit par s’employer pour le faire nommer secrétaire et par le désirer même comme son successeur à Paris. Gustave trouva son avantage à introduire auprès de la cour de Versailles un ambassadeur à qui une si riche alliance donnerait du crédit, et auprès de la société parisienne une ambassadrice déjà renommée pour son esprit ; les correspondances diplomatiques expriment d’ailleurs cette pensée qu’il entrait dans les vues du roi de Suède d’attirer un jour dans son royaume la fortune ainsi conquise. M. et Mme Necker se tinrent satisfaits d’obtenir pour leur fille un titre de noblesse et des entrées à la cour. Pour ce qui est de la fiancée, qui devait être Mme de Staël, personne ne s’en occupe, à vrai dire, dans toute la correspondance relative à cette négociation, excepté l’excellente Mme de Boufflers, quand elle écrit naïvement à Gustave III que, si cette jeune femme avait eu l’esprit un peu moins gâté, elle aurait essayé de la former par ses leçons aux belles manières.
La fille de M. Necker, qui avait déjà révélé sa nature enthousiaste et sa vive intelligence, et qui avait vingt ans, a-t-elle seulement voulu, en acceptant ce mariage, complaire à son père bien-aimé, comme elle s’était sérieusement offerte naguère à épouser le gros Gibbon, pour que M. Necker eût toujours auprès de lui ce causeur agréable ? ou bien a-t-elle été séduite, elle aussi, par le seul désir de paraître à la cour et de se faire un grand nom ? Il y a là un problème littéraire et moral, dont la solution ne s’offre pas d’elle-même. La réponse est à chercher sans doute dans le célèbre chapitre du livre De l’Allemagne où se trouvent des plaintes éloquentes sur cette légèreté de mœurs de la fin du XVIIIe siècle qui avait dénaturé le vrai sens du mariage, ou peut-être aussi dans la curieuse page où Corinne parle des divers prétendans qui s’offrirent à elle. L’un d’eux, ce seigneur allemand qui occupait un rang élevé, lui inspira d’abord de l’estime, et puis elle s’aperçut avec le temps qu’il avait peu de ressources dans l’esprit. Quel mari pouvait répondre à l’idéal qu’une Corinne avait rêvé ?
Nous ne savons pas qui inventa le premier cette combinaison ingénieuse qui destinait Mlle Necker à devenir le gage d’un accord nouveau, entre la France et la Suède par son mariage avec n’importe quel diplomate suédois représentant à Paris le roi Gustave. M. de Staël ne fut pas tout d’abord le candidat élu, mais c’était toujours d’un Suédois qu’il s’agissait avec l’ambassade en perspective. Il fut plusieurs fois question de Stedingk et de Fersen ; le baron de Staël eut sur ses concurrens l’avantage d’un esprit résolu et actif : il alla trouver ses deux compatriotes et obtint de leur désintéressement l’abandon de toutes prétentions rivales. Bien que la reine eût d’elle-même favorisé successivement l’un et l’autre en vue de ce double succès, il sut obtenir que de Versailles on ne parlât finalement que pour lui. Dès 1781 (24 mars), nous voyons la reine écrire à Gustave III :
« M. le baron de Staël, dont je vous ai déjà parlé, est toujours fort aimé et considéré dans ce pays-ci, et je ne doute pas qu’on n’eût grand plaisir de le voir un jour fixé ici plus particulièrement au service de votre majesté. »
Deux ans après, le 11 mai 1783, la reine écrit encore au roi de Suède :
« Monsieur mon frère et cousin, M. le comte de Creutz, en quittant la France, emporte les regrets de toutes les personnes qui ont eu l’occasion de le connaître. Je profite de son départ pour témoigner à votre majesté ma reconnaissance à l’égard qu’elle a eu à ma recommandation, en faveur de M. de Staël. J’espère que sa conduite justifiera ce choix à la satisfaction des deux cours. Votre majesté ne doit pas ignorer que, dans la guerre qui est heureusement terminée, les officiers suédois se sont particulièrement, distingués. J’ai applaudi de tout mon cœur à l’éloge public que le roi a fait de leur conduite, et j’ai saisi cette occasion de manifester le sincère attachement avec lequel je suis, monsieur mon frère et cousin, votre bonne sœur et cousine. « MARIE-ANTOINETTE. »
Dès l’époque de cette lettre, c’est-à-dire trois ans avant la conclusion du mariage, l’active intervention du roi et de la reine de France auprès de Mlle Necker en faveur de M. de Staël n’était plus un secret pour personne. Du cabinet même de Versailles, on en donnait l’assurance. M. de Sainte-Croix mandait à son tour de Stockholm, le 9 avril : « Le roi de Suède m’a fait part de ses desseins sur M. de Staël. Il m’a dit qu’il condescendrait d’autant plus volontiers à ses vœux qu’il n’ignore pas l’intérêt que la reine daigne prendre à son établissement. » Il fallut cependant trois années encore pour que le nouvel ambassadeur de Suède, au comble de ses vœux, pût écrire à Gustave III ces paroles deux fois enthousiastes : « Je n’aime en ce moment que ma femme et mon roi, et le premier de ces sentimens ne nuit pas au second. » La spirituelle ambassadrice avait enfin le droit de paraître à la cour ; sa présentation en février 1786 fit grand bruit. Elle y parut gauche, ayant manqué une de ses révérences et porté la garniture de sa robe un peu détachée ; mais ses admirateurs, — elle en avait déjà beaucoup, — lui firent ce quatrain :
Le timide embarras qui naît de la pudeur,
Bien loin d’être un défaut, est une belle grâce.
La modeste vertu ne connaît pas l’audace ;
Ni le vice effronté l’innocente rougeur.
( Gustave III et la Cour de France, A Geffroy )
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne Germaine de Staël
Peu avant qu’il donne finalement son accord au marché imposé par Necker (et encore, en rognant quelques-unes des demandes du ministre), Gustave III écrit à Mme de Boufflers, en mai 84 :
Pour ce qui concerne le mariage du pauvre Staël, il me paraît qu’il faut le remettre aux calendes grecques.
J’en suis bien fâché pour lui car, sans Mlle Necker, sa grandeur présente lui sera à charge et d’un grand embarras pour l’avenir.
Pour les prétentions de l’ex-ministre, elles sont exorbitantes, pour ne pas dire plus.
Je croyais, en les lisant, qu’il s’agissait du mariage de Mlle de Rohan ou de Mlle de Lorraine ; je ne sais pas trop ce qu’ils eussent pu demander de plus, sinon un brevet d’honneur que leur naissance leur donne et que la qualité d’ambassadeur rendrait inutile.
Comment donc ! On veut que je promette une ambassade perpétuelle ?
On ne sait donc pas qu’il y a des occasions où il est de nécessité d’en changer ?
Je promettrais donc une chose que je ne voudrais ni ne pourrais tenir.
Une pension de 25 000 francs est une absurdité pour une fille qui apporte 500 000 livres de rente.
Ce serait une injustice puisque ce serait en priver d’autres qui en auraient un besoin urgent.
Le titre de comte est, chez nous, une récompense pour de longs services ; cependant, par soi, M. de Staël est homme de qualité, cela est possible.
L’orde de l’Etoile polaire, est-ce pour M. Necker ? Celui de Wasa lui conviendrait mieux et, au contrat de mariage, cela pourrait s’arranger ; sa réputation et ses talents l’en rendent digne.
Qu’elle n’aille jamais en Suède ? Cela n’est pas trop flatteur pour nous, et si jamais je pus avoir de grandes condescendances pour accélérer ce mariage, l’envie de faire entrer dans mon pays une aussi forte somme que la fortune de Mlle Necker serait du moins un prétexte propre à colorer ces complaisances aux yeux de ceux qui se sentiraient disposés à les censurer...
Cette affaire à trop éclaté pour qu’elle ne finisse pas d’une manière ou d’une autre, et il y a des égards à avoir pour une reine de France, pour moi, dont M. Necker, tout sublime et tout riche qu’il puisse être, n’a pas le droit de se dispenser.
Je crois, du reste, que l’avis de la reine est fort bon, et qu’il faut laisser reposer cette affaire.
Il y avait bien du monde autour de ce projet de mariage...Enfin, autour de cette transaction !
La dote d’un côté, le prestige et les divers intérêts de l’autre.
L’opinion de Germaine ? Tout le monde s’en moque, et elle ne se formalisera guère pour si peu...tout compte fait.
Il faut bien se marier, ou du moins être mariée. :
Elle écrira alors :
M. de Staël est un homme parfaitement honnête, incapable de dire ni de faire une sottise, mais stérile et sans ressort.
Il ne peut me rendre malheureuse que parce qu’il n’ajoutera pas au bonheur, et non parce qu’il le troublera.
M. de Staël est le seul parti qui me convienne.
Pour ce qui concerne le mariage du pauvre Staël, il me paraît qu’il faut le remettre aux calendes grecques.
J’en suis bien fâché pour lui car, sans Mlle Necker, sa grandeur présente lui sera à charge et d’un grand embarras pour l’avenir.
Pour les prétentions de l’ex-ministre, elles sont exorbitantes, pour ne pas dire plus.
Je croyais, en les lisant, qu’il s’agissait du mariage de Mlle de Rohan ou de Mlle de Lorraine ; je ne sais pas trop ce qu’ils eussent pu demander de plus, sinon un brevet d’honneur que leur naissance leur donne et que la qualité d’ambassadeur rendrait inutile.
Comment donc ! On veut que je promette une ambassade perpétuelle ?
On ne sait donc pas qu’il y a des occasions où il est de nécessité d’en changer ?
Je promettrais donc une chose que je ne voudrais ni ne pourrais tenir.
Une pension de 25 000 francs est une absurdité pour une fille qui apporte 500 000 livres de rente.
Ce serait une injustice puisque ce serait en priver d’autres qui en auraient un besoin urgent.
Le titre de comte est, chez nous, une récompense pour de longs services ; cependant, par soi, M. de Staël est homme de qualité, cela est possible.
L’orde de l’Etoile polaire, est-ce pour M. Necker ? Celui de Wasa lui conviendrait mieux et, au contrat de mariage, cela pourrait s’arranger ; sa réputation et ses talents l’en rendent digne.
Qu’elle n’aille jamais en Suède ? Cela n’est pas trop flatteur pour nous, et si jamais je pus avoir de grandes condescendances pour accélérer ce mariage, l’envie de faire entrer dans mon pays une aussi forte somme que la fortune de Mlle Necker serait du moins un prétexte propre à colorer ces complaisances aux yeux de ceux qui se sentiraient disposés à les censurer...
Cette affaire à trop éclaté pour qu’elle ne finisse pas d’une manière ou d’une autre, et il y a des égards à avoir pour une reine de France, pour moi, dont M. Necker, tout sublime et tout riche qu’il puisse être, n’a pas le droit de se dispenser.
Je crois, du reste, que l’avis de la reine est fort bon, et qu’il faut laisser reposer cette affaire.
Il y avait bien du monde autour de ce projet de mariage...Enfin, autour de cette transaction !
La dote d’un côté, le prestige et les divers intérêts de l’autre.
L’opinion de Germaine ? Tout le monde s’en moque, et elle ne se formalisera guère pour si peu...tout compte fait.
Il faut bien se marier, ou du moins être mariée. :
Elle écrira alors :
M. de Staël est un homme parfaitement honnête, incapable de dire ni de faire une sottise, mais stérile et sans ressort.
Il ne peut me rendre malheureuse que parce qu’il n’ajoutera pas au bonheur, et non parce qu’il le troublera.
M. de Staël est le seul parti qui me convienne.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La baronne Germaine de Staël
C'est fou, les tractations autour de ce mariage !
Germaine brinquebalée comme une simple marchandise ...
La nuit, la neige a écrit:
Il ne peut me rendre malheureuse que parce qu’il n’ajoutera pas au bonheur, et non parce qu’il le troublera.
Au moins, dis donc, elle est lucide et sans illusions !
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne Germaine de Staël
Certes. Mais nous savons que la plupart des jeunes filles à marier de l’époque n’en avait aucune de romantique concernant le mariage.
Le meilleur parti possible, pas plus. Mais c’était déjà très bien !
Et à cette époque du moins, et pour longtemps, le seul homme valable était son père.
Le meilleur parti possible, pas plus. Mais c’était déjà très bien !
Et à cette époque du moins, et pour longtemps, le seul homme valable était son père.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La baronne Germaine de Staël
La nuit, la neige a écrit:
Et à cette époque du moins, et pour longtemps, le seul homme valable était son père.
... pour Germaine, c'est certain . Mais ce n'était pas une règle absolue !
Et fort heureusement, sinon, tu imagines, les femmes auraient été incapables d'aimer.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne Germaine de Staël
Mme de Sabran a écrit:
... pour Germaine, c'est certain . Mais ce n'était pas une règle absolue !
Et fort heureusement, sinon, tu imagines, les femmes auraient été incapables d'aimer.
Nous nous sommes mal compris : je parlais seulement du mariage.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La baronne Germaine de Staël
Je formule à nouveau ma phrase, pour Germaine donc : et à cette époque du moins (celle de son mariage avec Staël), et pour longtemps encore, le seul homme valable était son père.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La baronne Germaine de Staël
Ah, d'accord !!!
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mariage de Louise Germaine Necker
LOUISE avait 20 ans et il fallait la marier, mais ce mariage n'était pas facile ; LOUISE NECKER passait pour l'une des plus riches héritières d'Europe, elle était fille d'un homme illustre qu'entouraient les faveurs de l'opinion publique.
Sa mère tenait un salon fort réputé, ouvert à la plupart des personnes influentes, mais elle était calviniste et ses parents avaient une conception rigoureuse de leur religion.
Melle NECKER ne pouvait regarder vers la grande noblesse française, généralement fermée aux protestants .
C'était vers l'étranger que la famille devait donc se tourner. Mais les NECKER ne souhaitaient pas se séparer de leur fille tant aimée, et elle aimait trop son père et la France où elle avait vécu pour les abandonner.
WILLIAM PITT , membre des communes , chancelier de l'Echiquier à 23 ans ... Serait sans doute un excellent parti....Madame NECKER est favorable à cette union, mais LOUISE oppose un refus obstiné - elle a rencontré à FONTAINEBLEAU PITT , il ne lui a pas déplu, mais elle ne veut pas quitter son père.
Madame NECKER fut très fâchée , sa santé se dégrada et elle se crut , par la faute de LOUISE , proche de la mort.
En l'année 1785 d'autres candidatures furent écartées.
LORD MALDEN par THOMAS WALPOLE , ami des NECKER..... moins brillante de celle de PITT
Le PRINCE GEORGES AUGUSTE DE MECKLEMBOURG fit soumettre sa proposition par le truchement de M. STADLER
"Les raisons qui me font désirer l'alliance de Monsieur NECKER par la main de Melle NECKER sa fille sont que, me trouvant cadet de famille et depuis 20 ans au service impérial lequel est très coûteux, mes affaires pécuniaires se sont extrêmement dérangées et je me suis vu forcé de contracter des dettes considérables......"
NECKER surpris par cette candidature aussi clairement intéressée, opposa sans en parler à sa fille, un refus aussi ferme que courtois.
(il est amusant que ce prince est devenue l'époux de l'amie d'enfance de MARIE ANTOINETTE, la princesse CHARLOTTE de HESSE - le monde est petit !!!!!!)
Au milieu de 1785 les négociations étaient déjà avancées avec ERIC MAGNUS BATON DE STAEL-HOLSTEIN.....
l'accord n'était pas loin.
ERIC MAGNUS était né le 25 Octobre 1749 en SUEDE, d'une vieille famille de l'aristocratie;
septième enfant de la famille, il a été destiné à la carrière des armes : à 13 ans il faisait déjà partie du régiment
d'OSTROGOTHIE. Il se fit remarquer par GUSTAVE III le 19 Août 1772 le jour où en 20 minutes devenue Roi ; se débarrasse par un coup d'état militaire de la Constitution de son pays et devient un MONARQUE ABSOLU.
GUSTAVE III voulut bien s'intéresser à ce jeune officier qui deviendra son "cher STAEL". Il le fit CHAMBELLAN DE LA REINE. L'ambition le portant, il est promu capitaine en MARS 1776 et demande à GUSTAVE III l'autorisation de se mettre au service du Roi GEORGES III D'ANGLETERRE, qui se préparait à envoyer un corps expéditionnaire dans les colonies d'Amérique. N'ayant pu obtenir dans l'armée britannique la situation qu'il souhaitait, il se résolut à aller à PARIS . L'AMBASSADEUR DE SUEDE , le COMTE CREUTZ, amis des NECKER l'appréciait et se l'attacha en qualité de secrétaire d'ambassade.
VOILA ERIC MAGNUS satisfait.
Sa mère tenait un salon fort réputé, ouvert à la plupart des personnes influentes, mais elle était calviniste et ses parents avaient une conception rigoureuse de leur religion.
Melle NECKER ne pouvait regarder vers la grande noblesse française, généralement fermée aux protestants .
C'était vers l'étranger que la famille devait donc se tourner. Mais les NECKER ne souhaitaient pas se séparer de leur fille tant aimée, et elle aimait trop son père et la France où elle avait vécu pour les abandonner.
WILLIAM PITT , membre des communes , chancelier de l'Echiquier à 23 ans ... Serait sans doute un excellent parti....Madame NECKER est favorable à cette union, mais LOUISE oppose un refus obstiné - elle a rencontré à FONTAINEBLEAU PITT , il ne lui a pas déplu, mais elle ne veut pas quitter son père.
Madame NECKER fut très fâchée , sa santé se dégrada et elle se crut , par la faute de LOUISE , proche de la mort.
En l'année 1785 d'autres candidatures furent écartées.
LORD MALDEN par THOMAS WALPOLE , ami des NECKER..... moins brillante de celle de PITT
Le PRINCE GEORGES AUGUSTE DE MECKLEMBOURG fit soumettre sa proposition par le truchement de M. STADLER
"Les raisons qui me font désirer l'alliance de Monsieur NECKER par la main de Melle NECKER sa fille sont que, me trouvant cadet de famille et depuis 20 ans au service impérial lequel est très coûteux, mes affaires pécuniaires se sont extrêmement dérangées et je me suis vu forcé de contracter des dettes considérables......"
NECKER surpris par cette candidature aussi clairement intéressée, opposa sans en parler à sa fille, un refus aussi ferme que courtois.
(il est amusant que ce prince est devenue l'époux de l'amie d'enfance de MARIE ANTOINETTE, la princesse CHARLOTTE de HESSE - le monde est petit !!!!!!)
Au milieu de 1785 les négociations étaient déjà avancées avec ERIC MAGNUS BATON DE STAEL-HOLSTEIN.....
l'accord n'était pas loin.
ERIC MAGNUS était né le 25 Octobre 1749 en SUEDE, d'une vieille famille de l'aristocratie;
septième enfant de la famille, il a été destiné à la carrière des armes : à 13 ans il faisait déjà partie du régiment
d'OSTROGOTHIE. Il se fit remarquer par GUSTAVE III le 19 Août 1772 le jour où en 20 minutes devenue Roi ; se débarrasse par un coup d'état militaire de la Constitution de son pays et devient un MONARQUE ABSOLU.
GUSTAVE III voulut bien s'intéresser à ce jeune officier qui deviendra son "cher STAEL". Il le fit CHAMBELLAN DE LA REINE. L'ambition le portant, il est promu capitaine en MARS 1776 et demande à GUSTAVE III l'autorisation de se mettre au service du Roi GEORGES III D'ANGLETERRE, qui se préparait à envoyer un corps expéditionnaire dans les colonies d'Amérique. N'ayant pu obtenir dans l'armée britannique la situation qu'il souhaitait, il se résolut à aller à PARIS . L'AMBASSADEUR DE SUEDE , le COMTE CREUTZ, amis des NECKER l'appréciait et se l'attacha en qualité de secrétaire d'ambassade.
VOILA ERIC MAGNUS satisfait.
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: La baronne Germaine de Staël
Il lui faut conquérir PARIS - il est plutôt beau, élégant, joliment vêtu. Il se fait appeler "BARON DE STAEL"et il s'ingénie à plaire aux dames.
Le COMTE DE FERSEN le présente à la Reine et celle-ci veut bien le remarquer. Mais c'est la COMTESSE DE BOUFFFLERS, vieille habituée du salon de MADAME NECKER , amie de GUSTAVE III qui va s'occuper de cet important jeune homme avec un zèle fiévreux...." elle le chérit comme un fils".
Dans une lettre à GUSTAVE III le 27 JUIN 1779 il a alors 29 ans et LOUISE 13 ans - il se permet d'entretenir le roi de son projet : il voudrait demander la main de Melle NECKER. Les NECKER sont déjà informés, précisant que leur fille ne pourrait épouser qu'un homme dont la situation serait fortement assurée.
Le 6 Août 1779 GUSTAVE III répond à MADAME DE BOUFFLERS qu'il s'intéresse au bonheur et à la fortune du BARON STHAL et le mariage envisagée réunit certainement l'un et l'autre.
ETIC MAGNUS n'a pas renoncé à son projet , mais il semble que cette ambition se soit endormie entre 1779 ET 1782. Sans doute le COMTE DE FERSEN a-t-il joué un rôle auprès de la reine pour que le rêve d'ERIC MAGNUS devienne un jour réalité.
(devant partir impérativement à 16 H 30, je donnerai la suite demain -
BONNE SOIREE !!!! )
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
Le COMTE DE FERSEN le présente à la Reine et celle-ci veut bien le remarquer. Mais c'est la COMTESSE DE BOUFFFLERS, vieille habituée du salon de MADAME NECKER , amie de GUSTAVE III qui va s'occuper de cet important jeune homme avec un zèle fiévreux...." elle le chérit comme un fils".
Dans une lettre à GUSTAVE III le 27 JUIN 1779 il a alors 29 ans et LOUISE 13 ans - il se permet d'entretenir le roi de son projet : il voudrait demander la main de Melle NECKER. Les NECKER sont déjà informés, précisant que leur fille ne pourrait épouser qu'un homme dont la situation serait fortement assurée.
Le 6 Août 1779 GUSTAVE III répond à MADAME DE BOUFFLERS qu'il s'intéresse au bonheur et à la fortune du BARON STHAL et le mariage envisagée réunit certainement l'un et l'autre.
ETIC MAGNUS n'a pas renoncé à son projet , mais il semble que cette ambition se soit endormie entre 1779 ET 1782. Sans doute le COMTE DE FERSEN a-t-il joué un rôle auprès de la reine pour que le rêve d'ERIC MAGNUS devienne un jour réalité.
(devant partir impérativement à 16 H 30, je donnerai la suite demain -
BONNE SOIREE !!!! )
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: La baronne Germaine de Staël
En juillet 1782 CREUTZ est rappelé en SUEDE promu Ministre des Affaires Etrangères
STAEL supplie GUSTAVE : " L'état où je me trouve est affreux et je ne puis être sauvé du précipice si Votre Majesté ne daigne révoquer l'arrêt qui fait mon malheur " c'est à dire être nommé AMBASSADEUR DE SUEDE A PARIS !!!!!
"Toutes les espérances pour mon mariage doivent nécessairement s'évanouir car Monsieur NECKER ne donnerait certainement pas sa fille à un homme qui semble avoir perdu à la fois la bienveillance et la confiance de son Maître "
Les démarches se multiplient de Paris, auprès du Roi... on persuade MARIE ANTOINETTE qu'elle doit, elle aussi, faire savoir à GUSTAVE III qu'elle souhaiterait vivement la désignation de STAËL comme ambassadeur , Madame de BOUFFLERS s'entretient avec les NECKER, fait connaître leurs exigences car cette union ne serait pas, hélas, un grand mariage...
GUSTAVE III paraît un temps s'impatienter, puis il consent à désigner STAËL comme ambassadeur, mais il faut qu'il se marie vite, c'est la condition. De passage à paris, GUSTAVE III qui vient de faire progresser cette pénible négociation promet à la Reine de verser à STAËL une pension annuelle de 20.000 francs si l'ambassade lui était retirée pour une raison quelconque.
NECKER semble traîner - De Milan en 1784 GUSTAVE III écrit à Madame DE BOUFFLERS " pour ce qui est le mariage de ce pauvre STAËL, il me paraît qu'il faut le remettre aux calendes grecques".
NECKER qui ne veut rien céder sur rien, consent à mettre par écrit le 21 mai ses dernières conditions
1 - l'assurance de l'ambassade de paris, tour toujours
2 - une pension de 25.000 francs en cas de perte de l'ambassade.
3 - le titre de Comte afin que sa fille ne soit pas confondue avec une "certaine baronne de STAEL" assez mauvais sujet.
4 - l'ordre de l'Etoile polaire pour le mari
5 - la certitude que jamais l'ambassadeur n'emmènera son épouse en SUEDE que passagèrement et de son consentement.
6 - MARIE ANTOINETTE devra témoigner qu'elle désire ce mariage.
Une année de plus se passe en négociations. Même FERSEN avait envisagé un temps de substituer sa candidature à son ami ..... au fils de mois chaque parti se résignera à quelques concessions.
L'ambassade est donnée pour 12 années.... Le titre de Comte est refusé, mais l'étoile polaire est accordée.
NECKER obtient satisfaction pour le reste.
Madame de BOUFFLERS annonçait le 7 Octobre 1785 l'heureux résultat.
Les premières propositions avaient été faites il y plus de 5 ans .
NECKER n'est qu'à moitié satisfait, ce n'est pas un beau mariage , ce n'est qu'un bon mariage et LOUISE restera à PARIS. Madame NECKER juge que 'le petit STAEL" est aimable, plaisant, sensible..... qu'il était le seul parti protestant qui pût lui donner un état lui permettant de rester à PARIS.
Monsieur NECKER juste STAEL " doux et honnête et d'une figure agréable"
LOUISE elle-même : "c'est un homme parfaitement honnête"et dans son journal " incapable de dire ni de faire une sottise, mais stérile et sans ressort ; il ne peut me rendre malheureuse que parce qu'il n'ajoutera oas au bonheur , et non parce qu'il le troublera "
Tous trois sont résignés " c'est Paris que la jeune fille épousait" constate BENJAMIN JASINSKI.
FERSEN écrit à son père le 16 Octobre " que l'excellente affaire était faite". Il évoque Melle NECKER " je l'ai vue, elle n'est pas jolie, au contraire, mais elle a de l'esprit, de la gaieté, de l'amabilité ; elle est très bien élevée et remplies de talents. Les noces doivent se faire le 10 ou le 15 du mois prochain".
Le 10 septembre NECKER a quitté MAROLLES pour revenir à ST OUEN. Les accords avec STAËL on été conclus sur le principe, tout n'est pas encore réglé. En décembre - l'engagement pris par GUSTAVE III dans l'hypothèse d'une perte de l'ambassade n'est pas assez précis. Il fallait que la pension promise en cette circonstance soit versée alors que STAËL déciderait de rester à PARIS. On ne pouvait envisager le départ de MINETTE pour suivre son mari dans un autres postes.
GUSTAVE III confirme les accords.
NECKER consentit à ce que le tiers de la dot de sa fille, soient 650.000 francs, servent immédiatement à régler les dettes urgentes de STAËL, lequel devait s'engager à verser à son épouse un douaire de 12.000 livres de rente.
Les dette de STAËL resteront un souci constant.
LOUISE est tombée malade en novembre 1785 d'une fièvre bilieuse retardant le mariage. Elle sait qu'elle fait un mariage très raisonnable où l'amour importe peu. Elle consent à un mariage de raison : " je m'en suis remise à vous du bonheur de ma vie, lui dit-elle , tandis que se prolongent les négociations. Pouvais-je vous donner une plus grande marque de confiance ? Les difficultés que vous faites, au contraire, sont toutes contre moi".
"Adieu, lui écrit-elle, vous devez écarter toutes les pensées pénibles. Nous les reprendrons assez tôt ou pas du tout " et elle le renvoie vers son père pour régler les derniers détails.
STAËL tombe malade : "Adieu, Monsieur, ayez soin de votre santé, et ne doutez pas , je vous prie, du sincère intérêt que j'y prends".
"Je désire beaucoup, n'avoir jamais rien à retrancher de l'opinion favorable et des sentiments très distingués que vous m'avez inspirés. Mon père ira chez vous ce matin".
ERIC MAGNUS a-t-il fait une concession lors de cette visite à GUSTAVE III ?
STAEL supplie GUSTAVE : " L'état où je me trouve est affreux et je ne puis être sauvé du précipice si Votre Majesté ne daigne révoquer l'arrêt qui fait mon malheur " c'est à dire être nommé AMBASSADEUR DE SUEDE A PARIS !!!!!
"Toutes les espérances pour mon mariage doivent nécessairement s'évanouir car Monsieur NECKER ne donnerait certainement pas sa fille à un homme qui semble avoir perdu à la fois la bienveillance et la confiance de son Maître "
Les démarches se multiplient de Paris, auprès du Roi... on persuade MARIE ANTOINETTE qu'elle doit, elle aussi, faire savoir à GUSTAVE III qu'elle souhaiterait vivement la désignation de STAËL comme ambassadeur , Madame de BOUFFLERS s'entretient avec les NECKER, fait connaître leurs exigences car cette union ne serait pas, hélas, un grand mariage...
GUSTAVE III paraît un temps s'impatienter, puis il consent à désigner STAËL comme ambassadeur, mais il faut qu'il se marie vite, c'est la condition. De passage à paris, GUSTAVE III qui vient de faire progresser cette pénible négociation promet à la Reine de verser à STAËL une pension annuelle de 20.000 francs si l'ambassade lui était retirée pour une raison quelconque.
NECKER semble traîner - De Milan en 1784 GUSTAVE III écrit à Madame DE BOUFFLERS " pour ce qui est le mariage de ce pauvre STAËL, il me paraît qu'il faut le remettre aux calendes grecques".
NECKER qui ne veut rien céder sur rien, consent à mettre par écrit le 21 mai ses dernières conditions
1 - l'assurance de l'ambassade de paris, tour toujours
2 - une pension de 25.000 francs en cas de perte de l'ambassade.
3 - le titre de Comte afin que sa fille ne soit pas confondue avec une "certaine baronne de STAEL" assez mauvais sujet.
4 - l'ordre de l'Etoile polaire pour le mari
5 - la certitude que jamais l'ambassadeur n'emmènera son épouse en SUEDE que passagèrement et de son consentement.
6 - MARIE ANTOINETTE devra témoigner qu'elle désire ce mariage.
Une année de plus se passe en négociations. Même FERSEN avait envisagé un temps de substituer sa candidature à son ami ..... au fils de mois chaque parti se résignera à quelques concessions.
L'ambassade est donnée pour 12 années.... Le titre de Comte est refusé, mais l'étoile polaire est accordée.
NECKER obtient satisfaction pour le reste.
Madame de BOUFFLERS annonçait le 7 Octobre 1785 l'heureux résultat.
Les premières propositions avaient été faites il y plus de 5 ans .
NECKER n'est qu'à moitié satisfait, ce n'est pas un beau mariage , ce n'est qu'un bon mariage et LOUISE restera à PARIS. Madame NECKER juge que 'le petit STAEL" est aimable, plaisant, sensible..... qu'il était le seul parti protestant qui pût lui donner un état lui permettant de rester à PARIS.
Monsieur NECKER juste STAEL " doux et honnête et d'une figure agréable"
LOUISE elle-même : "c'est un homme parfaitement honnête"et dans son journal " incapable de dire ni de faire une sottise, mais stérile et sans ressort ; il ne peut me rendre malheureuse que parce qu'il n'ajoutera oas au bonheur , et non parce qu'il le troublera "
Tous trois sont résignés " c'est Paris que la jeune fille épousait" constate BENJAMIN JASINSKI.
FERSEN écrit à son père le 16 Octobre " que l'excellente affaire était faite". Il évoque Melle NECKER " je l'ai vue, elle n'est pas jolie, au contraire, mais elle a de l'esprit, de la gaieté, de l'amabilité ; elle est très bien élevée et remplies de talents. Les noces doivent se faire le 10 ou le 15 du mois prochain".
Le 10 septembre NECKER a quitté MAROLLES pour revenir à ST OUEN. Les accords avec STAËL on été conclus sur le principe, tout n'est pas encore réglé. En décembre - l'engagement pris par GUSTAVE III dans l'hypothèse d'une perte de l'ambassade n'est pas assez précis. Il fallait que la pension promise en cette circonstance soit versée alors que STAËL déciderait de rester à PARIS. On ne pouvait envisager le départ de MINETTE pour suivre son mari dans un autres postes.
GUSTAVE III confirme les accords.
NECKER consentit à ce que le tiers de la dot de sa fille, soient 650.000 francs, servent immédiatement à régler les dettes urgentes de STAËL, lequel devait s'engager à verser à son épouse un douaire de 12.000 livres de rente.
Les dette de STAËL resteront un souci constant.
LOUISE est tombée malade en novembre 1785 d'une fièvre bilieuse retardant le mariage. Elle sait qu'elle fait un mariage très raisonnable où l'amour importe peu. Elle consent à un mariage de raison : " je m'en suis remise à vous du bonheur de ma vie, lui dit-elle , tandis que se prolongent les négociations. Pouvais-je vous donner une plus grande marque de confiance ? Les difficultés que vous faites, au contraire, sont toutes contre moi".
"Adieu, lui écrit-elle, vous devez écarter toutes les pensées pénibles. Nous les reprendrons assez tôt ou pas du tout " et elle le renvoie vers son père pour régler les derniers détails.
STAËL tombe malade : "Adieu, Monsieur, ayez soin de votre santé, et ne doutez pas , je vous prie, du sincère intérêt que j'y prends".
"Je désire beaucoup, n'avoir jamais rien à retrancher de l'opinion favorable et des sentiments très distingués que vous m'avez inspirés. Mon père ira chez vous ce matin".
ERIC MAGNUS a-t-il fait une concession lors de cette visite à GUSTAVE III ?
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Re: La baronne Germaine de Staël
"j'ai ainsi , Monsieur, un véritable plaisir de l'heureuse issue de nos affaires. Je suis bien aise de ne pas m'être trompée".
En toute fin de l'année 1785 le mariage est enfin décidé
"croyez que ce qui me rendra heureuse, ce ne sera pas les plaisirs que vous me procurerez, mais le sentiment qui vous fera désirer de m'en faire jouir".
Au début de 1786 " je ne suis pas charmante et je suis sensible".
quelques jours avant le mariage
"voilà l'opinion qu'il faut que vous ayez de moi. Tout le monde vous dira la première partie , et par la suite, vous saurez la seconde."
... A suivre.....
MARIE ANTOINETTE
En toute fin de l'année 1785 le mariage est enfin décidé
"croyez que ce qui me rendra heureuse, ce ne sera pas les plaisirs que vous me procurerez, mais le sentiment qui vous fera désirer de m'en faire jouir".
Au début de 1786 " je ne suis pas charmante et je suis sensible".
quelques jours avant le mariage
"voilà l'opinion qu'il faut que vous ayez de moi. Tout le monde vous dira la première partie , et par la suite, vous saurez la seconde."
... A suivre.....
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Re: La baronne Germaine de Staël
Merci pour cette épopée maritale, chère Marie-Antoinette.
Mais pourquoi prénommez-vous Louise celle qu'on appelle communément Germaine?
Bien à vous.
Mais pourquoi prénommez-vous Louise celle qu'on appelle communément Germaine?
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La baronne Germaine de Staël
Je me doutais que vous me poseriez la question - elle se prénommait ANNE-LOUISE-GERMAINE - je pense qu'elle a pris son troisième prénom comme "prénom" de plume !!!!!
Je termine l'évocation du mariage:
le 6 Janvier 1786, LOUIS XVI, la Reine et les princes du sang signent à VERSAILLES le contrat de mariage des futurs époux.
Le samedi 14 janvier est célébré par le Pasteur GAMBS en la chapelle luthérienne de l'ambassade de SUEDE à PARIS le mariage de "son excellence ERIC MAGNUS, baron de STAEL et Damoiselle ANNE LOUISE GERMAINE native de Paris, fille mineure et légitime de Messire JACQUES NECKER...."
Le 31 janvier 1786 "la baronne de STAEL DE Holstein épouse du BARON de ce nom, ambassadeur extraordinaire du Roi de Suède" était présentée à LOUIS XVI , à MARIE ANTOINETTE et à la Famille Royale. Quand l'ambassadrice fit, devant la Reine, les trois révérences d'usage, s'inclinant davantage à la troisième pour saisir le bas de la robe de la souveraine et l'effleurer de ses lèvres, la garniture de sa traîne lâcha, une dentelle se défit, et 'ambassadrice se trouva fort gênée.
Le Roi tenta de l'arracher à son embarras " si vous ne vous trouvez pas à votre aise chez nous, lui dit-il en souriant, vous ne le serez nulle part".
La Reine voulut bien la conduire jusqu'à un boudoir où une femme de chambre répara cette mésaventure. Si la Roi et la Reine témoignèrent ainsi à la fille de NECKER , décidément maladroite, une telle sympathie, la COUR , au contraire, s'agaça très vite de cette personne plutôt laide, bavarde et prétentieuse.
- J'ai pris une partie de ce texte dans l'excellent ouvrage de JEAN DENIS BREDIN de l'Académie Française Une singulière famille fayard 1999 -
MARIE ANTOINETTE
Je termine l'évocation du mariage:
le 6 Janvier 1786, LOUIS XVI, la Reine et les princes du sang signent à VERSAILLES le contrat de mariage des futurs époux.
Le samedi 14 janvier est célébré par le Pasteur GAMBS en la chapelle luthérienne de l'ambassade de SUEDE à PARIS le mariage de "son excellence ERIC MAGNUS, baron de STAEL et Damoiselle ANNE LOUISE GERMAINE native de Paris, fille mineure et légitime de Messire JACQUES NECKER...."
Le 31 janvier 1786 "la baronne de STAEL DE Holstein épouse du BARON de ce nom, ambassadeur extraordinaire du Roi de Suède" était présentée à LOUIS XVI , à MARIE ANTOINETTE et à la Famille Royale. Quand l'ambassadrice fit, devant la Reine, les trois révérences d'usage, s'inclinant davantage à la troisième pour saisir le bas de la robe de la souveraine et l'effleurer de ses lèvres, la garniture de sa traîne lâcha, une dentelle se défit, et 'ambassadrice se trouva fort gênée.
Le Roi tenta de l'arracher à son embarras " si vous ne vous trouvez pas à votre aise chez nous, lui dit-il en souriant, vous ne le serez nulle part".
La Reine voulut bien la conduire jusqu'à un boudoir où une femme de chambre répara cette mésaventure. Si la Roi et la Reine témoignèrent ainsi à la fille de NECKER , décidément maladroite, une telle sympathie, la COUR , au contraire, s'agaça très vite de cette personne plutôt laide, bavarde et prétentieuse.
- J'ai pris une partie de ce texte dans l'excellent ouvrage de JEAN DENIS BREDIN de l'Académie Française Une singulière famille fayard 1999 -
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: La baronne Germaine de Staël
Sujet déplacé ici.
Merci pour cet exposé MARIE ANTOINETTE.
Elle signait habituellement ses papiers Louise Necker avant son mariage, puis dès qu’elle épouse le baron de Staël et prend son nom...elle utilisera dès lors Germaine.
Comme pour signifier que toute sa vie de « jeune fille » est derrière elle. La page est tournée.
Il faut dire qu’elle n’était pas emballée par ce mariage, ni par son « fiancé ».
A cette époque encore : le seul « homme de sa vie » était son père.
Dans son Journal de jeunesse, elle écrit, à propos de son (futur) mari :
Il est un moment qui restera longtemps présent à ma pensée.
Mon père lui dit de danser un moment avec moi et se mit à chanter un air avec une gaieté charmante.
M.de Staël avec sa jolie figure, ses connaissances dans l’art de la danse, formait bien ses pas, mais l’âme manquait à ses mouvements, mais ses regards fixés sur moi n’étaient animés ni par l’esprit ni par le coeur.
Sa main, en prenant la mienne, me semblait de marbre blanc qui me serrait en me glaçant.
Mon père tout à coup lui dit :
« Tenez, Monsieur, je vais vous montrer comme on danse avec une demoiselle dont on est amoureux ».
Alors, malgré sa taille forte, malgré moins de jeunesse, ses yeux, ses yeux charmants, ses mouvements animés exprimaient la tendresse avec grâce, avec énergie.
Dieu, peindrais-je quel serrement de coeur j’éprouvai dans ce moment, quelle comparaison déchirante.
Je ne pus continuer, je me sauvai dans un coin de la chambre et je fondis en larme.
Selon l’usage, après la cérémonie du mariage, la jeune mariée est retournée passer 5 jours chez ses parents.
Au dernier jour, sur le point de partir vivre chez son époux, elle écrit encore à sa mère (avec qui pourtant ses rapports se sont refroidis depuis le projet de mariage avec Pitt qu’elle a refusé) :
Ma chère maman,
Je ne reviendrai pas ce soir chez vous. Voilà le dernier jour que je passe comme j’ai passé toute ma vie.
Qu’il m’en coûte pour subir un tel changement ! Je ne sais s’il y a une autre manière d’exister ; je n’en ai jamais éprouvé d’autres, et l’inconnu ajoute à ma peine.
Ah ! Je le sais, peut-être j’ai eu des torts envers vous, maman.
Dans ce moment, comme à celui de la mort (carrément ! : ), toutes mes actions se présentent à moi, et je crains de ne pas laisser à votre âme le regret dont j’ai besoin.
Mais je sens en ce moment, à la profondeur de ma tendresse, qu’elle a toujours été la même. Elle fait partie de ma vie et je me sens toute entière ébranlée, bouleversée, au moment où je vous quitte.
Je reviendrai demain, mais cette nuit je dormirai sous un toit nouveau. Je prévois des regrets de toutes les minutes !
Je ne finirais pas : j’ai un sentiment qui me ferait écrire toute ma vie. Agréez, maman, ma chère maman, mon profond respect et ma tendresse sans borne.
Ce jeudi matin, chez vous encore...
C’est dire la joie qu’elle éprouve à se marier.
La pauvre. C’est déchirant ce qu’elle écrit.
Merci pour cet exposé MARIE ANTOINETTE.
Majesté a écrit:Merci pour cette épopée maritale, chère Marie-Antoinette.
Mais pourquoi prénommez-vous Louise celle qu'on appelle communément Germaine?
MARIE ANTOINETTE a écrit:Je me doutais que vous me poseriez la question - elle se prénommait ANNE-LOUISE-GERMAINE - je pense qu'elle a pris son troisième prénom comme "prénom" de plume !!!!!
Elle signait habituellement ses papiers Louise Necker avant son mariage, puis dès qu’elle épouse le baron de Staël et prend son nom...elle utilisera dès lors Germaine.
Comme pour signifier que toute sa vie de « jeune fille » est derrière elle. La page est tournée.
Il faut dire qu’elle n’était pas emballée par ce mariage, ni par son « fiancé ».
A cette époque encore : le seul « homme de sa vie » était son père.
Dans son Journal de jeunesse, elle écrit, à propos de son (futur) mari :
Il est un moment qui restera longtemps présent à ma pensée.
Mon père lui dit de danser un moment avec moi et se mit à chanter un air avec une gaieté charmante.
M.de Staël avec sa jolie figure, ses connaissances dans l’art de la danse, formait bien ses pas, mais l’âme manquait à ses mouvements, mais ses regards fixés sur moi n’étaient animés ni par l’esprit ni par le coeur.
Sa main, en prenant la mienne, me semblait de marbre blanc qui me serrait en me glaçant.
Mon père tout à coup lui dit :
« Tenez, Monsieur, je vais vous montrer comme on danse avec une demoiselle dont on est amoureux ».
Alors, malgré sa taille forte, malgré moins de jeunesse, ses yeux, ses yeux charmants, ses mouvements animés exprimaient la tendresse avec grâce, avec énergie.
Dieu, peindrais-je quel serrement de coeur j’éprouvai dans ce moment, quelle comparaison déchirante.
Je ne pus continuer, je me sauvai dans un coin de la chambre et je fondis en larme.
Selon l’usage, après la cérémonie du mariage, la jeune mariée est retournée passer 5 jours chez ses parents.
Au dernier jour, sur le point de partir vivre chez son époux, elle écrit encore à sa mère (avec qui pourtant ses rapports se sont refroidis depuis le projet de mariage avec Pitt qu’elle a refusé) :
Ma chère maman,
Je ne reviendrai pas ce soir chez vous. Voilà le dernier jour que je passe comme j’ai passé toute ma vie.
Qu’il m’en coûte pour subir un tel changement ! Je ne sais s’il y a une autre manière d’exister ; je n’en ai jamais éprouvé d’autres, et l’inconnu ajoute à ma peine.
Ah ! Je le sais, peut-être j’ai eu des torts envers vous, maman.
Dans ce moment, comme à celui de la mort (carrément ! : ), toutes mes actions se présentent à moi, et je crains de ne pas laisser à votre âme le regret dont j’ai besoin.
Mais je sens en ce moment, à la profondeur de ma tendresse, qu’elle a toujours été la même. Elle fait partie de ma vie et je me sens toute entière ébranlée, bouleversée, au moment où je vous quitte.
Je reviendrai demain, mais cette nuit je dormirai sous un toit nouveau. Je prévois des regrets de toutes les minutes !
Je ne finirais pas : j’ai un sentiment qui me ferait écrire toute ma vie. Agréez, maman, ma chère maman, mon profond respect et ma tendresse sans borne.
Ce jeudi matin, chez vous encore...
C’est dire la joie qu’elle éprouve à se marier.
La pauvre. C’est déchirant ce qu’elle écrit.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La baronne Germaine de Staël
Ça déborde d’enthousiasme !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La baronne Germaine de Staël
Lucius a écrit:Ça déborde d’enthousiasme !
N’est-ce pas !
On peut imaginer qu’elles devaient être nombreuses à éprouver ce genre de sentiments au moment de franchir le pas, du moins celles qui n’étaient pas enchantées de quitter le foyer parental ou la pension de jeunes filles.
Et encore, Mlle Necker n’est plus une adolescente lorsqu’elle se marie. àè-è\':
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La baronne Germaine de Staël
Bien peu, bien peu... boudoi29 :Majesté a écrit:Il est rassurant de se dire qu'elle se consolera dans les bras de Benjamin Constant :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La baronne Germaine de Staël
Leur amour n'est donc qu'une aventure littéraire et pas si cordiale que ça alors?
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
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