La baronne de Korff
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La baronne de Korff
Petit Normand a écrit
Ven 11 Avr 2008 - 21:49
Je ne sais pas si ça va vous intéresser, mais je vous en informe à tout hasard : en travaillant à mon nouveau site consacré à Nicolas II, j'en ai appris un tout petit peu plus sur la famille Korff, dont Mme de Tourzel avait pris le nom lors de la fuite vers Montmédy.
La famille Korff, qui avait ainsi aidé les Bourbons dans leur fuite, faisait partie de ces nombreuses familles russes d'origine allemande qui tenaient leur rang à la Cour de Russie, tels les Beckendorff, les Buxhoeveden, les Frederiks et bien d'autres. Sous le règne de Nicolas II, le Baron de Korff, descendant de la Baronne que nous connaissons, était le Grand Maître des Cérémonies de la Cour, remplissant les mêmes fonctions que le Marquis de Dreux-Brézé à la Cour de Louis XVI.
Voilà, c'était ma petite contribution avant de vous dire bonne nuit...
Invitée :
Merci de tout cœur, Petit Normand. Je me pose beaucoup de questions au sujet de cette Madame de Korff, en effet... Elle n'est jamais présentée qu'associée à une Madame de Stegleman, et dans le cadre strict de la fuite à Montmédy, pour laquelle elles ont prêté de l'argent à Fersen. Rembourser ses "deux vieilles", comme il dira, deviendra une obsession pour le comte.
Mais voilà que vous m'apprenez que non seulement la baronne, mais la famille de Korff était venue en aide aux Bourbons...
Louis-Joseph a écrit :
Lun 2 Mar 2009 - 10:58
Bonjour,
Le sujet de ce forum concernant la baronne von Korff m’ intéresse un peu ; d’ autant plus que je viens de retrouver dans nos papiers de famille des pièces manuscrites écrites de sa propre main.La baronne von Korff ou de Korff , à la mode de France, s’ appelait en réalité Theophila Benigna Finck von Finckenstein. Nous savons peu de choses d’ elle à part la date de son décès en 1836 ; laquelle date est elle même remise en cause par d’ autres sources qui prétendent qu’ elle serait décédée en 1831. Elle était l’ épouse de de Friedrich Wilhelm Andreas von Korff dont nous connaissons la date de la mort en 1829 mais point sa date de naissance. Friedrich Wilhelm Andreas était le fils de Wilhelm Carl von Korff 1739-1799 et de Eleonore Margarethe von der Osten-Sacken 1731-1786 et semble être issu d’ une noblesse assez récente puisque le von Korff le plus lointain dont nous connaissons la date de naissance est Wilhelm von Korff né en 1646, décédé en 1745 à l'âge de 99 ans lequel descendait quatre générations plus haut d’ un simple Nicolaus Korff dont le fils Christophe décéda en 1545 ce qui fait penser aux vagues d’ anoblissement françaises du temps de Henri IV et Louis XIII de gens de robe ( droit et médecine) et de gens de guerre méritants pour combler les lourdes pertes occasionnées par les guerres du siècle précédent et pour remplir aussi les caisses du royaume.
Nicolaus Korff
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Christopher Korff +1545
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Nicolaus Korff +1574
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Heinrich von Korff +1647
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Heinrich von Korff +1661
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Wilhelm von Korff 1646-1745
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Heinrich von Korff
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Wilhelm Heinrich von Korff 1711-1748
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Wilhelm Carl von Korff 1739-1799
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Friedrich Wilhelm Andreas von Korff +1829
marié avec Theophila Benigna Finck von Finckenstein +1836 ou + 1831
Baronne de Korff ou Baronne von Korff.
Quant à Theophila Benigna Finck von Finckenstein, baronne de Korff nous ne savons rien de ses origines et n’ avons aucune information sur sa généalogie ascendante .Si quelque personne avait quelques lumières sur le passé de sa famille et sur sa propre vie jusque son décès en 1831 ou 1836 cela serait bien qu’ elle nous les transmettent et fassent partager sur ce forum.A ma connaissance Friedrich Wilhelm Andreas von Korff +1829 et son épouse Theophila Benigna Finck von Finckenstein +1836 n’ ont pas eu d’ enfants contrairement au frère de Friedrich qui aura une descendance qui s’ alliera avec les Nabokov.Mais si quelque personne avait des informations contraires il serait très heureux dans profiter ici même. S’ il fut un temps où la baronne fut assez riche pour prêter de l’ argent aux princes de France il fut un autre temps où elle reçu une pension de leur trésorier Anne Louis Henri comte de La Fare, évêque de Nancy, domicilié 84, Jacoberhof, Vienne , Autriche, car j’ ai sous les yeux un mot de sa main sur lequel elle a écrit les mots suivants : « Par ordre de son Altesse Royale Madame la Duchesse d' Angoulême. J'ai reçu du Comte de La Fare, Evêque de Nancy, Deux Cent Ducats. Altenburg en Saxe. le 20 mars 1809. Baronne de Korff. ». Ces fonds provenaient des libéralités et des caisses du roi George d’ Angleterre, à savoir George III (George William Frederick) (né le 4 juin 1738 et décédé le 29 janvier 1820) fut roi du Royaume-Uni et roi d'Irlande (1760–1801), puis roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande (1801–1820). Il fut également électeur de Hanovre (1760–1814), puis roi de Hanovre (1814–1820). Très populaire en Grande-Bretagne, il fut surnommé "Farmer George" ("George le fermier").
Bien amicalement.
Louis Joseph
J'ai écrit :
Grand merci, cher Louis-Joseph, pour cette généalogie et toutes ces précisions sur l'énigmatique et fameuse baronne de Korff. Very Happy Tout ce que je sais (où diable l'ai-je lu ?) c'est que c'est Eléonore Sullivan qui procure ces papiers à Fersen, pour Mme de Tourzel.
Par ailleurs, en quoi les vagues d'anoblissement sous Henri IV et Louis XIII remplissaient-elles les caisses du Royaume ?
Majesté :
Je suis impressionné par tant d'informations qui m'étaient jusqu'alors inconnues absolument !
Merci Louis-Joseph !
La Baronne était une amie de Fersen et d'Eléonore Sullivan d'où l'intermédiaire pour obtenir les papiers de Madame de Tourzel Wink
Bien à vous.
Louis-Joseph:
Chère Madame,
J’ ai été ravi d' apprendre que mes quelques notes sur notre amie la baronne von Korff vous ont plu . Vous me demandez en quoi les vagues d'anoblissement sous Henri IV et Louis XIII ( et tous les rois suivants Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII, Charles X ) remplissaient-elles les caisses du Royaume ? La noblesse, l’ aristocratie, peut être définie par sa faculté, sa capacité de porter les armes et de rendre la justice. La noblesse historique, que l'on appelle également noblesse de race ou noblesse héréditaire. Ce qui définit la noblesse, la capacité à porter les armes, est quelque chose qui est naturel, et comme tout ce qui est naturel, cela se transmet par le sang. Mais depuis toujours la noblesse fut une classe sociale relativement ouverte et on finit par admettre que les frontières de la noblesse, de l'aristocratie, sont mouvantes et difficiles à déterminer.On retrouve donc également, en deuxième composante de la noblesse, ceux que l'on appelle les anoblis : il est possible d'acquérir la noblesse sans recevoir celle-ci de façon héréditaire, grâce à ce que l'on appelle les lettres d'anoblissement. Ces lettres d'anoblissement sont accordées par le roi à titre de récompense aux personnes qui ont rendu service au souverain. Ces lettres d'anoblissement ne sont jamais gratuites, et cela devient un moyen pour le pouvoir royal de faire rentrer se façon régulière de l'argent dans les caisses du royaume. L'agrégation à la noblesse se fait donc par l'adoption de normes sociales considérées comme nobiliaires : rôle guerrier, renforcé par la possession des armes et de la monture, conception lignagère de la famille, absence de travail manuel.Durant tout le Moyen Âge et le début de l'époque moderne, le fait de "vivre noblement", c'est-à-dire de partager les valeurs et le mode de vie de la noblesse, permet d'entamer un processus d'agrégation. L'agrégation est la plupart du temps un processus relativement long (3 ou 4 générations), mais il peut être aussi plus rapide dans certains cas. Ce processus repose globalement sur la considération de la famille dans son environnement social et culturel et pour une part sur le patrimoine financier de la famille.Pourtant, dès le début du XVIe siècle, les souverains français ont cherché à restreindre et à contrôler l'accès des personnes à la noblesse. Un système d'enquête fut mis en place, notamment sous le règne de Louis XIV qui punissait les personnes revendiquant la noblesse sans pouvoir la prouver. Parallèlement, le développement des offices anoblissants offre de nouveaux moyens d'accession à la noblesse aux classes roturières aisées.À titre général, l'on peut dire que la noblesse d'extraction (antérieure à l'année 1560) est la plupart du temps une noblesse d'agrégation.Anobli par charge Le statut nobiliaire provenait de la fonction occupée dans l'administration royale française (Parlement, Cour des comptes, bureau des finances). C'était la « noblesse de robe ». Cette charge pouvant dans certains cas être achetée comme la fameuse charge, liée à la Chancellerie, de conseiller-secrétaire du roi, maison et couronne de France, devenue au XVIIIe siècle une simple sinécure. Elle était d'un prix souvent exorbitant car elle anoblissait, d'où son succès et le surnom vengeur de « savonnette à vilain » donné par la vieille noblesse (noblesse d'extraction). A côté de ces lettres d'anoblissement, un autre moyen d'être anobli est l'exercice de certaines fonctions. C'est le cas notamment de certaines fonctions judiciaires, qui permettent d'acquérir ce que l'on appelle la noblesse de robe. C'est aussi le cas de certaines fonctions administratives : certaines fonctions municipales, notamment dans certaines grandes villes, permettent d'acquérir ce que l'on appelle la noblesse de cloche (symbole de l'émancipation urbaine). La noblesse peut encore s'acquérir avec des fonctions et des charges militaires. Certaines de ces fonctions permettent d'acquérir immédiatement la noblesse. pour d'autres il faut parfois attendre deux ou trois générations. L'anoblissement par charge favorisa la vente des offices et leur transmission héréditaire, qui procurait des revenus non négligeables au trésor royal, soit par ce qu'il fallait payer pour être « confirmé », soit parce que ces anoblissements furent révoqués en bloc, lors de crises budgétaires. De plus les titulaires pouvaient léguer librement leur charge à la personne de leur choix, à la condition de verser un droit annuel (égal au soixantième du prix de l'office). Cette taxe était appelée la paulette, du nom de Charles Paulet, chargé du premier recouvrement (1604).Déjà, à la fin de l'ancien régime, cette question faisait débat. Pour certains, la noblesse ne pouvait se prescrire et il n’y avait que le roi qui pouvait anoblir. Mais comme dit G. A. de La Roque (1678) « la prescription que l’on prétend ne procède pas tant de la longueur du temps que de l’autorité du Prince qui donne force à la sentence de ses officiers fondée sur cette forme de prescrire ». En d’autres termes, si le roi accepte le principe de la prescription, en ne l’interdisant pas, alors la noblesse peut se prescrire. En l'occurrence, il semble bien que la possession continue sur plusieurs générations de qualification noble (titre de noblesse) avec fiefs, emplois et services autorisaient la prescription.Dans la France d'ancien Régime il existe plusieurs moyens de s'agréger à la noblesse :L'achat d'un fief noble et d'en rendre hommage durant trois générations : Dès le haut Moyen Âge, cette possibilité fut offerte aux familles possédant alors assez de finances pour acquérir un ou plusieurs fiefs nobles. Durant la longue période des Croisades (du XIe au XIIIe siècle), des familles nobles s'appauvrirent au bénéfice de familles bourgeoises qui à travers le commerce purent s'enrichir et ainsi débuter un processus d'agrégation. Ce mode d’acquisition de la noblesse est réputé prendre fin avec l’ordonnance de Blois (1579) qui stipule que « les roturiers et non nobles, achetant fiefs nobles, ne seront pour ce anoblis, ni mis au rang et degrés des nobles, de quelque revenu et valeur que soient les fiefs par eux acquis ». La possession centenaire : La possession centenaire consiste à jouir de certains privilèges de la noblesse - typiquement une qualification de noblesse (un titre de noblesse) - sans que cela ne soit contesté durant au moins un siècle. L’arrêt d’avril 1771 pourrait mettre fin à ce mode d’agrégation pour les commencements de noblesse postérieurs à 1715. L’arrêt de 1773, à ce sujet, rappelle en effet que les anoblis d’après 1715 « ne puissent à l’avenir être admis à faire aucune preuve de noblesse pour être reçus dans aucun ordre, corps, chapitres ou charges pour lesquels la noblesse est requise, qu’en justifiant la quittance du droit de confirmation... et ce nonobstant toutes qualifications de nobles ou d’écuyers, ou autres qualifications de noblesse qui pourraient avoir été prises par leurs auteurs, à moins qu’ils ne justifient un titre confirmatif de noblesse antérieur au 1er janvier 1715 ». La vie noble : La vie noble se caractérise par le fait de vivre selon les coutumes nobles. "Vray est, que quand le Père et Ayeul ont vécu noblement, on tient qu'ils transmettent cette qualité à leur postérité" (Traité des droits honorifiques des seigneurs es églises - 1643). Là encore l'arrêt d'avril 1771 peut être vu comme une limite à ce mode d'acquisition de la noblesse. Le paiement de la capitation noble, la convocation au ban, aux assemblées de la noblesse, les certificats de reconnaissance, etc., participent également à cette élévation sociale. Ce mode d'acquisition de la noblesse permit ainsi de tout temps à de nombreuses familles du Tiers état d'accéder au Second Ordre.La noblesse d’extraction, acquis par la naissance, dite noblesse d'épée ou de robe, dont les ascendants avaient gagné leur statut nobiliaire par des faits d’armes ou par l'exercice de charges civiles entraînant l'acquisition de la noblesse. La noblesse d'extraction est la plupart du temps une noblesse d'agrégation. Cette noblesse héréditaire donnée par le père était relativement rare et seul 1/20e de ces familles avaient survécu du Moyen Âge jusqu'à la révolution. Dans cette catégorie, on distingue la noblesse d'extraction :Immémoriale : familles dont on ne trouve pas de trace qu'un souverain leur ait accordé leur statut. Malgré l'absence de preuves, elles furent réputées et tenues pour nobles depuis "la nuit des temps". La noblesse de ces familles n'est valable que dans la mesure où le souverain les " maintient" dans leur statut nobiliaire. Féodale : familles connues à partir du XIe siècle. Chevaleresque : prouvée dès avant le XVe siècle. famille d'ancienne extraction réunissant, en outre, deux qualités: atteindre le XIVe siècle et y avoir l'état de chevalerie qui est, entre autres traits, un état militaire, Ancienne : famille dont la filiation noble prouvée atteint le XVe siècle. Simple : famille dont la filiation prouvée ne dépasse pas le XVIe siècle. Par la suite, au cours de l'histoire, on peut distinguer les nouvelles familles accédant au statut de noblesse : Anobli : L'anoblissement, noblesse de promotion par changement d'état (noblesse de robe, de cloche ou de plume), a été conféré à volonté par les rois de France. Noblesse d'Empire : après l'exode d'une partie importante de la Noblesse pendant la Révolution française, Napoléon Ier accorda 3 300 titres (34 princes et ducs, 417 comtes, 1 550 barons et 1 317 chevaliers). A la Restauration, la noblesse royale reprend ses titres, la noblesse d'Empire conserve les siens. Louis XVIII et Charles X accorderont souvent de simples lettres de noblesse , mais ils ne leur accordent que des rangs et des honneurs, et non des offices, les anoblissements du XIXe siècle étant purement honorifiques et un peu assimilables à des décorations héréditaires.
Les Sabran, chère Madame, ne sont pas concernés par toutes ces considérations car ils sont d’ extraction chevaleresque ( et donc de très Ancienne Extraction ) et descendent de Rostaing de Sabran, seigneur de Tresques décédé en 997 et bien sûr de son fils Emenon I de Sabran décédé après 1043 , puis d’ un autre Rostaing de Sabran, puis de Guillaume Ide Sabran , croisé lors de la première croisade, né vers 1040, décédé entre 1099 et 1105 et ensuite de Rostain I de Sabran seigneur d'Uzès marié vers 1135 avec Rosine d'Uzès décédée vers 1206.
Croyez bien Madame que je suis votre très humble et très obéissant serviteur...
Bien à vous
Louis-Joseph
Mme de Sabran- Messages : 55387
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne de Korff
François a écrit:
Mer 4 Mar 2009 - 13:39
merci Louis V de Bourbon Condé pour ces informations.
Mr de Talaru
J'ai écrit :
Mille mercis, cher Louis Joseph, pour votre longue réponse très érudite . Very Happy Mais, j'ai toujours lu que la noblesse dite d'extraction, effectivement " immémoriale" doit être antérieure, non pas à 1560 ( du reste, c'était hier ... ), mais à 1400.
Effectivement, encore faut-il toujours justifier de sa noblesse. En effet, les terres ou les noms s'achètent... ce qui constitue un gain pour le Trésor . mais les titres ??? L'anoblissement est conféré par le Roi. Il exempt son bénéficiaire de l'impôt. Cela représente donc plutôt un manque à gagner pour l'Etat, ce qui explique que les noblesses usurpées sont débusquées et risquent gros !!!
Je connais l'ancienneté de la maison de Sabran à laquelle nous sommes apparentés par le mariage d'Alzamodée de Sabran avec Guillaume de Tournon qui prêta foi et hommage à Philippe le Hardi, le 17 février, 1241. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle j'ai choisi ce pseudo dans le Boudoir. Non, j'ai tout simplement a-do-ré la lumineuse et passionnée correspondance entre Eléonore de Sabran et le chevalier de Boufflers, avant leur mariage, aux balbutiements de la Révolution. Very Happy Very Happy Very Happy
Et puis, la comtesse de Sabran était une excellente amie des Polignac en général et Diane en particulier, et j'avais lieu de m'intéresser spécialement aux Polignac.
Avez-vous vu, il y a quelques semaines, une émission de télévision sur la vente du château d'Ansouis, dans le Lubéron. Il était la propriété de famille des Sabran, depuis le Moyen Age, leur berceau. J'ai vu le joli tableau de Mme Vigée-Lebrun, que j'ai choisi pour avatar, sur le mur de l'une des pièces magnifiques d'Ansouis. J'ai suivi ce reportage passionnément, et la manière inique dont l'actuelle duchesse d'Orléans, née Sabran, a acculé ses deux frères à l'obligation (et le désespoir, surtout) de vendre Ansouis.
Louis-Joseph :
Chers amis toutes vos appréciations et tous vos remerciements me vont droit au cœur !
Effectivement, au final le Trésor royal n’ encaissait plus les impôts des anoblis…mais si les anoblissements furent si nombreux c’ est que le roi et son gouvernement y trouvaient de différentes manières et sur plusieurs plans bien des avantages en plus d’ encaisser des sommes intéressantes notamment celui de recruter des personnes talentueuses dont les capacités furent bien utiles ici et là pour assurer la bonne marche du royaume et de l’ Etat.Comme beaucoup j’ ai visionné avec consternation le documentaire sur la vente du château d’ Ansouis, propriété séculaire des Sabran. Cette triste histoire familiale est horrifiante et mon cœur en était tout retourné d’ indignation ! La sœur des frères Sabran , Gersende de Sabran-Pontevès, duchesse d’ Orléans de son état , dans sa condition de femme mariée avec Jacques l’ un des fils de Henri comte de Paris, qui sont tous de nos cousins, était elle à ce point « à la rue « , plongée dans plus affreuse misère, presque « S.D.F. », malheureuse quêtant allongée dans les couloirs du métro parisien ( 1 euro ! pour manger !) pour renier à ce point sa famille et faire vivre à ses frères ce cauchemar indigne d’ une si grande lignée descendant d’ Henri II d'Angoulême, roi de France et de Catherine de Médicis, reine de France en faisant brader à l’ encan le patrimoine de plusieurs siècles de gloire nobiliaire familiale ? Avec de la bonne volonté de part et d’ autre un arrangement aurait pu se faire dans les respect des intérêts des deux parties afin d’ éviter cet horrible et scandaleux gâchis …. Un mécène, royal ou millionnaire aurait aussi pu intervenir… Mais Dieu est là qui regarde et qui juge ! et chacun devra au jour du Jugement dernier rendre compte de tous ses faits et gestes durant sa vie terrestre…Il se pourrait que certains n’ aient pas à s’ inquiéter pour leur chauffage personnel lors des prochains hivers de leur future « éternité » car leur place leur est peut être bien réservée, bien au chaud, au côté du prince des Ténèbres ! Vu le coût actuel de l’ énergie leur position n’ aura pas que des désavantages…restera quand même à subir les horribles tourments (éternels et infernaux ! ) réservés par les anges damnés à ceux qui ont gravement péché !
Henri II d'Angoulême, roi de France 1519-1559
Catherine de Médicis, reine de France
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Claude d'Angoulême, duchesse de Lorraine 1547-1575
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François II, duc de Lorraine 1572-1632
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Gérard Rousselot, seigneur d'Hédival +1662
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Jeanne Rousselot d'Hédival
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François Royer, seigneur d'Hoëville
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Catherine Royer
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Marie Françoise de Bildstein 1660
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Nicolas de Franc, comte d'Anglure 1693-1759
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Marie Thérèse de Franc d'Anglure 1718
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Philibertine de Montfalcon 1759
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Eugénie Salteur de La Serraz 1781
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Athénaïs de Raigecourt 1812-1848
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Marie Caroline de Mark-Tripoli de Panisse-Passis 1839-1913
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Elzéar de Sabran-Pontevès 1865-1940
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Foulques, duc de Sabran-Pontèves 1908-1973
|
Géraud de Sabran-Pontevès 1943
Mme de Sabran- Messages : 55387
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne de Korff
Louis-Joseph a écrit :
Vos remerciements me touchent beaucoup.
Pour en revenir à notre Theophila Benigna Finck von Finckenstein , notre baronne de Korff, je crois qu' il y a du travail à faire pour en connaître plus à son sujet car j' ai beau consulter les tables des matières des ouvrages sur l' émigration que je possède dans ma bibliothèque je ne trouve aucune mention consistante à son sujet à part Henri Forneron dans son Histoire générale des Emigrés, pendant la révolution française, dont j' ai un exemplaire de 1884 sous la main, qui nous écrit ceci à propos de " l' invraisemblable expédition de Varennes " :
" (....) Madame Sullivan se fait donner un passe-port sous le nom de la comtesse russe de Korff, et remet cette pièce à la reine (....) La voiture , commencée le 22 décembre 1790, est livrée le 26 mars suivant pour le prix de six mille livres : elle attire la curiosité des parisiens ; ceux-ci viennent la regarder comme une curiosité dans la cour de Fersen (Bimbenet , Fuite de Louis XVI p. 21) puis on la mène rue de Clichy chez Crawford ( l'invraisemblable voiture qui attire la curiosité des parisiens !) , avec qui demeure la fausse baronne de Korff; c' est là-dedans que devra se grouper comme dans un tableau d' ensemble toute la famille royale, pour être plus facilement reconnue dans le moindre hameau (...). «
La fausse baronne de Korff était en réalité, comme chacun le sait ici, Louise Elisabeth Félicité de Croÿ d'Havré, c' est à dire Madame de Tourzel, , née le 11 juin 1749 à Paris, décédée le 15 mai 1832 à Paris, à l'âge de 82 ans, inhumée dans l’ église d'Abondant, 28, Eure et Loir, mariée le 8 avril 1764 avec Louis François du Bouchet, marquis de Sourches 1744-1786, créée duchesse héréditaire du Tourzel en 1816 . Le 16 juillet 1789, Louise-Elisabeth de Croy d’Havré, veuve du marquis de Tourzel, était nommée « gouvernante des Enfants de France » après la démission et le départ en émigration de la duchesse de Polignac, notre très chère Yolande de Polastron, précédente titulaire de cette prestigieuse charge. Par une faveur particulière et une marque de bonté toute à fait exceptionnelle du roi Louis XVI et de la Reine Marie Antoinette, Mme de Tourzel obtint de garder auprès d’elle sa dernière fille non mariée et non présentée – ce qui était contraire aux usages de l’étiquette de la Cour , où la Gouvernante des Enfants de France – grand officier de la Couronne – abandonnait tout, y compris sa propre famille et ses propres enfants , pour se consacrer tout entière, vingt quatre heures sur vingt quatre , aux enfants du Roi, dont elle devenait la garante auprès du roi et de l’Etat. Elle accompagna la famille royale dans sa fuite à Varennes avec un passeport, où elle joue le rôle de la baronne de Korff .Je pense même qu’ il faudrait, en plus de la baronne de Korff, faire également, des recherches concernant les autres protagonistes de Varennes à savoir Mme Sullivan et le colonel Crawford, tous deux aussi mystérieux… « drôles de pistolets ! ces deux-là « nous semble dire et fulminer Henri Forneron qui n' en peut plus à leur sujet …. Forneron pour qui l’ affaire à été montée par de "véritables personnages de romans" , des "amateurs", des « rigolos » « complètement allumés »…pas des "pros" quoi ! Même Fersen en prend pour son grade. Forneron aurait viré avec fracas toute cette équipe !
"
Croyez bien que suis et que je reste votre très humble et très obéissant serviteur…
Louis-Joseph
Mme de Sabran- Messages : 55387
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne de Korff
Louis-Joseph :
L' ouvrage de Forneron est remarquable et lorsque l' on est plongé dans sa lecture on ressent l' époque très fortement , son ambiance, son climat, son vrai "tempo" et l' on comprend mieux beaucoup de choses qui vous semblaient obscures auparavant.
En lisant l' ouvrage d' Antonia Fraser sur la reine j' ai trouvé à la page 366 la description des faux voyageurs de la voiture : " Monsieur Durand, un valet, (...) la baronne de Korff, une femme d' âge mûr à laquelle la voiture appartenait en faisait aussi partie ". Si on lui attribue l' âge de 35 ans elle serait née en 1756 et elle devait avoir 75 ans ou 80 ans quand elle est morte si son décès date de † 1831 ou de † 1836 .
Une si longue vie a dû laisser des traces ici ou là. Il ne devrait pas être impossible d' en savoir plus à son sujet mais je pense qu' il faudra alors fournir un gros travail de recherches diverses pour recueillir des résultats.
Il faut que je vous avoue une chose : c' est grâce à la baronne de Korff - Theophila Benigna Finck von Finckenstein - que j' ai trouvé votre site dont j' ignorais tout car c' est en faisant des recherches sur la baronne que je vous ai trouvé !
Serviteur ...
Mme de Sabran- Messages : 55387
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne de Korff
J'ai beaucoup à ajouter à ce sujet, car il me semble que l'on ne sache que les détails fournis par des biographies françaises, et comme d'habitude pour tout ce qui regarde Fersen, il faut chercher à l'étranger. Je suis trop occupée par mon travail sur la correspondance de Fersen et Marie-Antoinette à présent, mais je peux vous dire - de mémoire que Mme de Korff était veuve et la fille de Mme Stegelmann. Elles tenaient maison ouverte pour les suédois de Paris quand Fersen les rencontra pour la première fois en 1778. Elles étaient ses amies, ses confidentes.
Mme de Korff correspondait fréquemment avec Fersen et dans son registre de lettres il note des transactions financières régulièrement - il semble que c'était elle qui lui prêta l'argent pour son achat du régiment en 1783, pour un revenu. Elle plaça des fonds pour lui, elle lui fournissait les moyens d'être indépendant de son père.
Nous avons aux archives des documents au sujet des passeports pour Varennes et les ruses employés pour obtenir des copies pour la famille royale.
Il y a assez de références dans le journal de Fersen au sujet des vicissitudes financières souffertes par ces dames après l'échec de Varennes, une phrase dans une lettre de Marie-Antoinette au sujet du remboursement des sommes avancées, et les efforts de Fersen pour les payer pendant les années suivantes après le refus des Autrichiens d'honorer les voeux écrits de Louis XVI et la reine de payer cette dette. Il semble que enfin Mme de Korff ait reçu quelque chose de Madame Royale, mais bien tard! C'est Fersen qui soutint ces dames pendant des années après 1791.
La correspondance de Fersen avec Mme de Korff est aux archives suédoises, je crois. Et c'est elle qui lui envoya en 1795 la fin d'un billet de Marie-Antoinette écrit à Fersen : " Adieu, mon coeur est tout à vous ".
Mme de Korff correspondait fréquemment avec Fersen et dans son registre de lettres il note des transactions financières régulièrement - il semble que c'était elle qui lui prêta l'argent pour son achat du régiment en 1783, pour un revenu. Elle plaça des fonds pour lui, elle lui fournissait les moyens d'être indépendant de son père.
Nous avons aux archives des documents au sujet des passeports pour Varennes et les ruses employés pour obtenir des copies pour la famille royale.
Il y a assez de références dans le journal de Fersen au sujet des vicissitudes financières souffertes par ces dames après l'échec de Varennes, une phrase dans une lettre de Marie-Antoinette au sujet du remboursement des sommes avancées, et les efforts de Fersen pour les payer pendant les années suivantes après le refus des Autrichiens d'honorer les voeux écrits de Louis XVI et la reine de payer cette dette. Il semble que enfin Mme de Korff ait reçu quelque chose de Madame Royale, mais bien tard! C'est Fersen qui soutint ces dames pendant des années après 1791.
La correspondance de Fersen avec Mme de Korff est aux archives suédoises, je crois. Et c'est elle qui lui envoya en 1795 la fin d'un billet de Marie-Antoinette écrit à Fersen : " Adieu, mon coeur est tout à vous ".
Invité- Invité
Re: La baronne de Korff
Elle était dans la confidence .
Mme de Sabran- Messages : 55387
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La baronne de Korff
Mme de Sabran a écrit:
Elle était dans la confidence .
Oui, tout à fait!!
Invité- Invité
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